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Face à la crise, la brasserie artisanale s’accroche

A côté des grandes cuves de brassage et de fermentation de la bière, une salle de restauration a été aménagée, et même un coin concert: “Le nouvel eldorado ce sont les brewpubs!”, assure le patron de la Brasserie Croix de Chavaux, qui voit là un modèle pour un secteur de la bière à la peine.Dans cette ancienne menuiserie de Montreuil, Frédéric Poulain, ex-graphiste et réalisateur, s’applique depuis sept ans à faire une bière locale, qu’il vend aux clients de son pub, et dans des bars, épiceries et festivals du Grand Est parisien.”La vente directe nous a sauvés. Si tu n’as pas ça, tu fermes”, dit-il, tandis que son brassage hebdomadaire diffuse dans le bâtiment un arôme de pâtisserie.Brassant jusqu’ici la bière à flux tendus, il vient de doubler sa capacité de production de quelque 500 hectolitres.Pour faire son “métier passion”, garder des prix modérés et ses trois salariés, dont son expert brasseur américain, il est sur tous les fronts: banques, approvisionnements, ventes sur les marchés… Il partage l’espace avec un restaurateur, envisage de s’associer avec une autre brasserie, le financement participatif récemment lui a permis d’acheter des fûts…”En fait, on survit, mais on continue”, dit-il, après deux années de déficit.Globalement, le secteur de la bière est à la peine depuis le Covid-19, surtout pour cause d’explosion des coûts dès 2021.Alors qu’en 2015, au pic du boom de la filière, une brasserie ouvrait chaque jour en France, quelque 250 ont fermé depuis janvier 2024, selon le syndicat Brasseurs de France.Elles sont aujourd’hui environ 2.400, à 95% des TPE-PME, à côté des géants Kronenbourg ou Heineken.Déjà fragilisées par la pandémie, nombre d’entre elles ont “pris de plein fouet la hausse des prix des matières premières”, survenue avant même la guerre en Ukraine, explique Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France.”Aujourd’hui, les brasseries qui ouvrent le font plutôt sous forme de gros pubs, se diversifiant autour de l’accueil, la restauration, les séminaires…”, dit-elle.A Montreuil, Frédéric Poulain ne décolère pas contre ces géants français du verre et du gaz (la bière a besoin de CO2), qui ont fait exploser leurs tarifs avant de se réjouir publiquement de faramineux “dividendes versés à leurs actionnaires”.”Je fais une bière locale, avec de l’orge bio de la plaine de Versailles, du miel de mon associé apiculteur… mais pour le verre, je dois me fournir en Suède!”, soupire-t-il.- Consommation atone -A une soixantaine de kilomètres de là, à Courpalay, la Brasserie Rabourdin est plus grande. Elle a 25 ans d’activité et vend sa Briarde sur place, dans l’ancien silo à grains du village, mais aussi à de grandes enseignes.Pourtant, en 2024, elle a produit “un peu moins que d’habitude”, 8.000 hectolitres au lieu de 10.000, “car la conjoncture de la bière n’est plus ce qu’elle était”, souligne Hubert Rabourdin, également agriculteur céréalier.”On est passé de la croissance à une prise en étau entre plus de charges et moins de ventes”, résume-t-il. “Des brasseries n’arrivent pas à se relever, elles ont des problèmes de trésorerie, et si vous ajoutez à cela la mauvaise météo de 2024…”En France, la consommation de bière a reculé de 3,5% en 2024, et de 7% sur deux ans, entre météo, crise du pouvoir d’achat et comportements nouveaux à l’égard de l’alcool. A 33 litres par tête, les Français restent les derniers consommateurs européens.Ce contexte ne décourage pas Kyle Nesbitt, Américain installé à Paris, passionné de bière en quête d’un local pour son futur brewpub, où il proposera des dizaines de bières de sa création et de la restauration mexicaine, la touche de son épouse franco-mexicaine.”Je viens du Milwaukee où la bière est très connue. En France, il me manquait quelque chose, alors j’ai appris à brasser”, dit ce graphiste, venu parfaire son savoir à la brasserie de Montreuil.Pour lui, le repli de la consommation “vient notamment de la Génération Z, en réaction à l’abus d’alcool. Mais pour moi, la bière, c’est d’abord une expérience et un goût que je veux partager”.Selon Brasseurs de France, la demande résiste en particulier pour les bières sans alcool, et les très houblonnées IPA (India Pale Ale).

Au cœur du désert urbain de Lima, l’oasis verte d’une femme des Andes péruviennes

A flanc de colline, dans l’un des quartiers les plus arides et défavorisés de Lima, une oasis de verdure s’étire entre les maisons de brique et les ruelles poussiéreuses. Là où domine la rocaille, une femme originaire des Andes péruviennes a fait naître une forêt.L’insolite îlot abrite plus de cent espèces, entre arbres fruitiers et plantes médicinales, au sein du district de San Juan de Lurigancho, le plus pollué de Lima et le plus peuplé avec 1,2 million d’habitants.”J’aime vivre au milieu de mes plantes”, assure simplement Esther Rodriguez, 85 ans, racontant avoir dû quitter dans les années 80 sa région natale d’Ayacucho, à environ 500 km de la capitale, à cause du conflit armé entre l’État et la guérilla maoïste du Sentier lumineux.Arrivée avec son mari et leurs sept enfants à Lima, considérée comme la deuxième capitale au monde bâtie dans un désert – après Le Caire – et l’une des plus polluées d’Amérique latine, elle ressent rapidement la nostalgie de sa région natale. Seule, pendant que ses enfants sont à l’école, elle commence petit à petit à cultiver des plants sur son terrain rocailleux. Aujourd’hui, derrière sa modeste maison s’étend une véritable petite jungle, baptisée “La Selva Escondida” (La Jungle Cachée), où le chant des oiseaux a remplacé le vacarme de la ville. – “Seaux d’eau” -Bananes, mandarines, avocats ou fruits de la passion y murissent, tandis que des abeilles et des papillons butinent les fleurs. Dans un bassin abritant des poissons, un colibri se toilette. Pareille à une oasis, la forêt a développé son propre écosystème. “Il n’y avait rien, personne dans les collines, alors petit à petit j’ai commencé en transportant des seaux d’eau”, explique l’octogénaire. A Lima, 6% des 10 millions d’habitants n’avaient pas accès à l’eau courante en 2024, selon une enquête de l’Institut national de statistique et d’informatique.Au fil de ses voyages, elle rassemble des espèces venues de tout le pays et aménage son terrain escarpé en terrasses, s’inspirant des savoirs ancestraux andins pour cultiver les pentes abruptes et optimiser la gestion de l’eau.Des sentiers, escaliers et passerelles suspendues parcourent le site, désormais équipé de trois puits connectés au réseau d’approvisionnement en eau de la ville.Quatre de ses enfants gèrent désormais le lieu, qui depuis 2020 accueille des visiteurs, dont de nombreux scolaires. “Nous voulons que ce lieu soit une source d’inspiration”, confie Esther, l’une des filles de l’octogénaire, disant recevoir une centaine de curieux chaque semaine.Au-delà de l’aspect touristique, l’initiative offre aussi des bénéfices écologiques au quartier, avec une modification du microclimat local, selon les experts.”Ce demi-hectare boisé régule la température, l’humidité et améliore la santé, notamment dans une zone où les maladies respiratoires sont fréquentes”, note Fernando Regalo, ingénieur forestier pour l’ONG Fundacion para la conservacion y el desarrollo sostenible (FCDS). Le projet n’a reçu aucune subvention jusqu’à présent mais Jesus Maldonado, le maire depuis 2023 du district, assure vouloir le soutenir. “Cela montre qu’on peut faire autrement”, affirme-t-il.En attendant, la famille a entamé de nouvelles plantations tout en continuant d’accueillir le public. “On a l’impression d’être dans la jungle, avec les bruits, les petits animaux, les oiseaux et les arbres”, s’enthousiasme Constantina Zevallos Mora, une habitante de la capitale venue en famille.

Après le vélo électrique, une nouvelle vie pour les batteries

Quand la batterie de vélo électrique alimente un luminaire mobile: dans l’ouest de la France, la startup Voltr veut “donner une seconde vie” aux batteries lithium usagées pour décarboner le stockage d’énergie.Dans un grand hangar en périphérie d’Angers, sous la lumière des néons, un opérateur démonte consciencieusement des batteries d’aspirateur à l’aide d’une dévisseuse, avant de démanteler leur coeur.A l’aide d’une fraiseuse, il “vient abraser, donc enlever le plastique autour des cellules de lithium, pour pouvoir ensuite les dissocier” à la main, explique Alban Régnier, président et co-fondateur de Voltr.Chaque batterie de vélo ou de trottinette est constituée de dizaines de cellules de lithium, des petits accumulateurs qui ressemblent aux piles standard de télécommandes, reliées entre elles par du nickel qui assure la conductivité, et gérées par une carte électronique.Ces composants, qui stockent l’énergie, représentent “80% de l’empreinte carbone” de la batterie, et “70% du coût économique”, selon M. Régnier, qui entend “prouver qu’on peut donner une seconde vie aux cellules et donc aux batteries”.Car le plus gros de l’empreinte carbone d’une batterie, c’est l’extraction minière et le raffinage des métaux critiques qui composent les cellules, en provenance en grande partie de Chine, et rare en Europe.”L’idée, c’est de récupérer une batterie qui va être encore en bon état (…), de récupérer les cellules qui sont à l’intérieur, les diagnostiquer et réassembler entre elles celles qui fonctionnent bien”, explique M. Régnier.Le principe consiste à “descendre une marche en terme d’utilisation” et à utiliser, par exemple, une batterie de vélo, plus puissante, pour en faire une batterie de luminaire mobile, appareil moins exigeant en termes d’autonomie et de performance, permettant ainsi de ne pas être pénalisé par l’usage d’une batterie de seconde monte.Une fois la cellule extraite et séparée de l’appareillage électronique de la batterie, elle passe sur une machine circulaire, sorte de carrousel sur lequel elle est soumise à une série de tests: voltage, résistance, détection visuelle pour voir si elle abimée ou pas ou pas.-Soulager les acteurs du recyclage -Elle est ensuite branchée sur un “cycleur”, sorte de grosse armoire où sont alignées des dizaines de cellules, pour définir le niveau d’énergie résiduelle.”On va appliquer une intelligence artificielle de prédiction qui va nous permettre (…) de savoir comment elle va se comporter en seconde vie. Puis, on va associer entre elles les meilleures cellules et les plus homogènes pour refaire une nouvelle batterie”, explique M. Régnier.Reconditionnées dans un boitier neuf et avec une nouvelle carte électronique, ces batteries rempliront bientôt les rayons de dizaines de magasins d’une célèbre enseigne de bricolage.Environ 70% des cellules que récupère Voltr sont réemployées, un chiffre qui a vocation à augmenter, selon M. Régnier.Approvisionnée en direct par des industriels, les recycleurs historiques et les éco-organismes comme Batribox, la première ligne de production de Voltr, inaugurée en 2023, a reconditionné à ce jour quelque 200.000 cellules sur 35.500 batteries, “remises sur le marché partout en Europe”, selon M. Régnier, qui table sur une très forte montée en puissance.L’objectif est de reconditionner “200 millions de cellules par an sur plusieurs usines en Europe d’ici à 2033”, explique-t-il.Après une première levée de fonds de 4 millions d’euros en 2023, il attend une nouvelle levée de fonds de “plusieurs dizaines de millions d’euros” pour concrétiser cette montée en puissance, qui doit lui permettre d’ouvrir une usine automatisée en France d’ici deux ans, ainsi que des sites de stockage.L’enjeu dépasse de loin la startup, le cahier des charges imposé par l’Etat aux éco-organismes des piles et batteries prévoyant un taux de réemploi de 5% d’ici 2030, avec une cible intermédiaire de 2% en 2027, selon l’un de ces éco-organismes, Batribox.En outre, “tout ce qui pourra partir en réemploi, sous réserve que ce soit de qualité suffisante, réduira la pression sur les acteurs du recyclage qui n’ont pas toujours des solutions à nous offrir”, a indiqué Emmanuel Toussaint-Dauvergne, directeur général de Batribox.

Après le vélo électrique, une nouvelle vie pour les batteries

Quand la batterie de vélo électrique alimente un luminaire mobile: dans l’ouest de la France, la startup Voltr veut “donner une seconde vie” aux batteries lithium usagées pour décarboner le stockage d’énergie.Dans un grand hangar en périphérie d’Angers, sous la lumière des néons, un opérateur démonte consciencieusement des batteries d’aspirateur à l’aide d’une dévisseuse, avant de démanteler leur coeur.A l’aide d’une fraiseuse, il “vient abraser, donc enlever le plastique autour des cellules de lithium, pour pouvoir ensuite les dissocier” à la main, explique Alban Régnier, président et co-fondateur de Voltr.Chaque batterie de vélo ou de trottinette est constituée de dizaines de cellules de lithium, des petits accumulateurs qui ressemblent aux piles standard de télécommandes, reliées entre elles par du nickel qui assure la conductivité, et gérées par une carte électronique.Ces composants, qui stockent l’énergie, représentent “80% de l’empreinte carbone” de la batterie, et “70% du coût économique”, selon M. Régnier, qui entend “prouver qu’on peut donner une seconde vie aux cellules et donc aux batteries”.Car le plus gros de l’empreinte carbone d’une batterie, c’est l’extraction minière et le raffinage des métaux critiques qui composent les cellules, en provenance en grande partie de Chine, et rare en Europe.”L’idée, c’est de récupérer une batterie qui va être encore en bon état (…), de récupérer les cellules qui sont à l’intérieur, les diagnostiquer et réassembler entre elles celles qui fonctionnent bien”, explique M. Régnier.Le principe consiste à “descendre une marche en terme d’utilisation” et à utiliser, par exemple, une batterie de vélo, plus puissante, pour en faire une batterie de luminaire mobile, appareil moins exigeant en termes d’autonomie et de performance, permettant ainsi de ne pas être pénalisé par l’usage d’une batterie de seconde monte.Une fois la cellule extraite et séparée de l’appareillage électronique de la batterie, elle passe sur une machine circulaire, sorte de carrousel sur lequel elle est soumise à une série de tests: voltage, résistance, détection visuelle pour voir si elle abimée ou pas ou pas.-Soulager les acteurs du recyclage -Elle est ensuite branchée sur un “cycleur”, sorte de grosse armoire où sont alignées des dizaines de cellules, pour définir le niveau d’énergie résiduelle.”On va appliquer une intelligence artificielle de prédiction qui va nous permettre (…) de savoir comment elle va se comporter en seconde vie. Puis, on va associer entre elles les meilleures cellules et les plus homogènes pour refaire une nouvelle batterie”, explique M. Régnier.Reconditionnées dans un boitier neuf et avec une nouvelle carte électronique, ces batteries rempliront bientôt les rayons de dizaines de magasins d’une célèbre enseigne de bricolage.Environ 70% des cellules que récupère Voltr sont réemployées, un chiffre qui a vocation à augmenter, selon M. Régnier.Approvisionnée en direct par des industriels, les recycleurs historiques et les éco-organismes comme Batribox, la première ligne de production de Voltr, inaugurée en 2023, a reconditionné à ce jour quelque 200.000 cellules sur 35.500 batteries, “remises sur le marché partout en Europe”, selon M. Régnier, qui table sur une très forte montée en puissance.L’objectif est de reconditionner “200 millions de cellules par an sur plusieurs usines en Europe d’ici à 2033”, explique-t-il.Après une première levée de fonds de 4 millions d’euros en 2023, il attend une nouvelle levée de fonds de “plusieurs dizaines de millions d’euros” pour concrétiser cette montée en puissance, qui doit lui permettre d’ouvrir une usine automatisée en France d’ici deux ans, ainsi que des sites de stockage.L’enjeu dépasse de loin la startup, le cahier des charges imposé par l’Etat aux éco-organismes des piles et batteries prévoyant un taux de réemploi de 5% d’ici 2030, avec une cible intermédiaire de 2% en 2027, selon l’un de ces éco-organismes, Batribox.En outre, “tout ce qui pourra partir en réemploi, sous réserve que ce soit de qualité suffisante, réduira la pression sur les acteurs du recyclage qui n’ont pas toujours des solutions à nous offrir”, a indiqué Emmanuel Toussaint-Dauvergne, directeur général de Batribox.

En Champagne, une serre “coffre-fort” pour protéger la racine des vignes du changement climatique

Une cathédrale de verre au coeur du vignoble champenois: une serre bioclimatique est inaugurée vendredi à Blancs-Coteaux (Marne) afin de préserver le matériel végétal de la vigne de plusieurs régions viticoles françaises de plus en plus menacé par les effets du changement climatique.Avant d’être planté dans les vignes, un pied de vigne passe par plusieurs étapes de sélections, dont la prémultiplication: une phase cruciale où sont cultivées des “vignes mères”, élevées dans un environnement très contrôlé pour garantir leur parfaite santé sanitaire. Ces vignes mères fournissent les porte-greffes (la partie racinaire) et les greffons (la partie qui portera les raisins), maillon essentiel du vignoble, qui seront ensuite assemblés par des pépiniéristes avant d’être vendus aux viticulteurs.Jusqu’à présent, cette phase de prémultiplication se faisait en plein champ, notamment à Gionges pour la Champagne, où Sébastien Debuisson et son équipe veillent sur ces plants sensibles.”Ces vignes sont conservées à l’écart des autres parcelles pour éviter toute contamination par des parasites, insectes, virus ou champignons. Elles sont contrôlées chaque année, mais restent exposées au milieu naturel et donc aux maladies et virus”, explique M. Debuisson, directeur qualité et développement durable au Comité Champagne.”Ces vignes sont exposées à des aléas climatiques et aux nouveaux bio-agresseurs liées au réchauffement climatique”, poursuit l’ingénieur.La nécessité de préserver ce patrimoine végétal dans des conditions de sécurité optimales, qui s’est imposée au 19e siècle quand le parasite phylloxéra a ravagé les vignes françaises, devient encore plus pressante face aux menaces climatiques.La Champagne, le Beaujolais, et la Bourgogne se sont alliés pour concrétiser ce projet d’un coût de plus de 8 millions d’euros, financé en grande partie par des fonds publics, afin de pérenniser l’avenir de ces vignobles.Les plants les plus stratégiques sont peu à peu transférés en milieu confiné et hors-sol, dans un “coffre-fort” : une serre ultra-sécurisée, baptisée Qanopée.Un serre similaire mais plus petite a été lancée dans le Bordelais, et d’autres sont en projet.- variétés inédites -La serre très lumineuse, d’une surface de 4.500 m2, se distingue par sa haute structure métallique blanche et ses vastes baies vitrées. Entièrement hermétique aux insectes, elle offre un environnement totalement contrôlé : température, humidité, irrigation, fertilisation.Elle a déjà reçu ses premiers plants, qui sont cultivés dans des pots hors-sol et connectés à un système d’irrigation par goute-à-goutte automatisé. La serre dispose d’un système de régulation climatique, alimenté par les eaux de drainage et de pluie. Ici, “nous pouvons réguler le climat et nous ne sommes pas dépendants des sécheresses, des vents violents ou des grêles liés au changement climatique”, souligne Célia Borrégo, responsable du site. Aussi, “si des plants produisent peu ou pas, ou s’ils sont malades, on peut les évacuer très vite et les remplacer, nous pouvons être très agiles”.Outre la météo, la serre protège “de tous les insectes vecteurs de maladies, qu’il s’agisse les nématodes, de cicadelle” et permet de “prévenir la propagation de virus graves comme le court-noué, la flavescence dorée ou le GPGV”, détaille Mme Borrégo. L’accès à la serre est strictement contrôlé : pour y pénétrer il faut passer un sas de décontamination et porter des protections individuelles – blouses, surchaussures et charlotte.Les premiers plants issus de cette serre devraient être disponibles pour les pépiniéristes en 2027.Cet outil permet également “d’accélérer la production et la diffusion des variétés sélectionnées, qu’il s’agisse de cépages emblématiques comme le gamay, le pinot noir ou le chardonnay” ou encore “de nouvelles variétés résistantes” aux maladies, explique Bertrand Châtelet, responsable technique Inter Beaujolais.Les recherches sur des variétés inédites dans le vignoble traditionnel pour s’adapter aux changements climatiques en sont encore à leurs débuts, et la serre permettra d’expérimenter plus rapidement, explique-t-il.  

En Champagne, une serre “coffre-fort” pour protéger la racine des vignes du changement climatique

Une cathédrale de verre au coeur du vignoble champenois: une serre bioclimatique est inaugurée vendredi à Blancs-Coteaux (Marne) afin de préserver le matériel végétal de la vigne de plusieurs régions viticoles françaises de plus en plus menacé par les effets du changement climatique.Avant d’être planté dans les vignes, un pied de vigne passe par plusieurs étapes de sélections, dont la prémultiplication: une phase cruciale où sont cultivées des “vignes mères”, élevées dans un environnement très contrôlé pour garantir leur parfaite santé sanitaire. Ces vignes mères fournissent les porte-greffes (la partie racinaire) et les greffons (la partie qui portera les raisins), maillon essentiel du vignoble, qui seront ensuite assemblés par des pépiniéristes avant d’être vendus aux viticulteurs.Jusqu’à présent, cette phase de prémultiplication se faisait en plein champ, notamment à Gionges pour la Champagne, où Sébastien Debuisson et son équipe veillent sur ces plants sensibles.”Ces vignes sont conservées à l’écart des autres parcelles pour éviter toute contamination par des parasites, insectes, virus ou champignons. Elles sont contrôlées chaque année, mais restent exposées au milieu naturel et donc aux maladies et virus”, explique M. Debuisson, directeur qualité et développement durable au Comité Champagne.”Ces vignes sont exposées à des aléas climatiques et aux nouveaux bio-agresseurs liées au réchauffement climatique”, poursuit l’ingénieur.La nécessité de préserver ce patrimoine végétal dans des conditions de sécurité optimales, qui s’est imposée au 19e siècle quand le parasite phylloxéra a ravagé les vignes françaises, devient encore plus pressante face aux menaces climatiques.La Champagne, le Beaujolais, et la Bourgogne se sont alliés pour concrétiser ce projet d’un coût de plus de 8 millions d’euros, financé en grande partie par des fonds publics, afin de pérenniser l’avenir de ces vignobles.Les plants les plus stratégiques sont peu à peu transférés en milieu confiné et hors-sol, dans un “coffre-fort” : une serre ultra-sécurisée, baptisée Qanopée.Un serre similaire mais plus petite a été lancée dans le Bordelais, et d’autres sont en projet.- variétés inédites -La serre très lumineuse, d’une surface de 4.500 m2, se distingue par sa haute structure métallique blanche et ses vastes baies vitrées. Entièrement hermétique aux insectes, elle offre un environnement totalement contrôlé : température, humidité, irrigation, fertilisation.Elle a déjà reçu ses premiers plants, qui sont cultivés dans des pots hors-sol et connectés à un système d’irrigation par goute-à-goutte automatisé. La serre dispose d’un système de régulation climatique, alimenté par les eaux de drainage et de pluie. Ici, “nous pouvons réguler le climat et nous ne sommes pas dépendants des sécheresses, des vents violents ou des grêles liés au changement climatique”, souligne Célia Borrégo, responsable du site. Aussi, “si des plants produisent peu ou pas, ou s’ils sont malades, on peut les évacuer très vite et les remplacer, nous pouvons être très agiles”.Outre la météo, la serre protège “de tous les insectes vecteurs de maladies, qu’il s’agisse les nématodes, de cicadelle” et permet de “prévenir la propagation de virus graves comme le court-noué, la flavescence dorée ou le GPGV”, détaille Mme Borrégo. L’accès à la serre est strictement contrôlé : pour y pénétrer il faut passer un sas de décontamination et porter des protections individuelles – blouses, surchaussures et charlotte.Les premiers plants issus de cette serre devraient être disponibles pour les pépiniéristes en 2027.Cet outil permet également “d’accélérer la production et la diffusion des variétés sélectionnées, qu’il s’agisse de cépages emblématiques comme le gamay, le pinot noir ou le chardonnay” ou encore “de nouvelles variétés résistantes” aux maladies, explique Bertrand Châtelet, responsable technique Inter Beaujolais.Les recherches sur des variétés inédites dans le vignoble traditionnel pour s’adapter aux changements climatiques en sont encore à leurs débuts, et la serre permettra d’expérimenter plus rapidement, explique-t-il.  

Attentat de Magnanville: Mohamed Lamine Aberouz en attente de son jugement en appel

Larossi Abballa, assassin d’un couple de policiers à leur domicile de Magnanville (Yvelines) le 13 juin 2016, a-t-il agi seul ou avec un complice ? Le sort de Mohamed Lamine Aberouz dépend de la réponse que la cour d’assises spéciale de Paris donnera samedi à cette question.Le Franco-Marocain de 31 ans est jugé en appel devant la cour d’assises pour complicité d’assassinat d’une personne dépositaire de l’autorité publique, complicité de séquestration d’un mineur de moins de 15 ans et association de malfaiteurs terroriste.La cour présidée par Frédérique Aline s’est retirée pour délibérer peu avant 10H00. Elle devra répondre à 17 questions pour établir ou non la culpabilité de l’accusé.”Je vous assure que je n’ai aucune responsabilité dans votre malheur”, a affirmé Mohamed Lamine Aberouz en regardant depuis son box les membres de la famille de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, les deux victimes de Larossi Abballa.”Celui qui a mené un jihad, c’est Larossi Abballa. C’était sa volonté funeste. Il ne m’a pas consulté. Je regrette de l’avoir fréquenté et de m’être laissé berner”, a ajouté l’accusé.Il a réitéré sa “condamnation ferme et absolue” de l’attentat.En première instance, Mohamed Lamine Aberouz a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans.Vendredi, l’avocate générale Naïma Rudloff a demandé à la cour composée de sept magistrats professionnels de confirmer cette décision.Le soir du 13 juin 2016, Jessica Schneider, 36 ans, fonctionnaire de police au commissariat de Mantes-la-Jolie, a été égorgée à son domicile sous les yeux de son fils de trois ans. Un peu plus tard, son compagnon, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant au commissariat des Mureaux, a été poignardé de neuf coups de couteau alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui. Un même assassin: Larossi Abballa, ami de l’accusé.Adepte d’un islam rigoriste, déjà condamné dans une affaire d’attentat jihadiste, Mohamed Lamine Aberouz n’a cessé de proclamer son innocence dans cette affaire en affirmant que Larossi Abballa avait agi seul.Pour l’avocate générale, l’accusé “était sur les lieux du crime” le soir du 13 juin 2016 sans contestation possible. Mohamed Lamine Aberouz est un “membre à part entière de l’Etat islamique”. “Il a agi en jihadiste”, a-t-elle insisté.Les “dénégations” de l’accusé “ne résistent pas au dossier”, a-t-elle dit.- Trace ADN -“Le déroulé des faits confirme que cela n’a pu se réaliser qu’en présence d’un deuxième homme. Peut-on imaginer un homme, en plein jour, attaquer deux policiers potentiellement armés ?”, a fait remarquer la magistrate.Un homme seul n’aurait pas pu gérer les réactions de l’enfant de 3 ans, par nature “imprévisibles”, a-t-elle poursuivi.Il fallait également un complice à l’intérieur du domicile pour signaler à Larossi Abballa l’arrivée de Jean-Baptiste Salvaing, a souligné la magistrate.Me Vincent Brengarth, un des avocats de l’accusé, a plaidé quant à lui l’acquittement de son client au bénéfice du doute en mettant en avant le manque “d’éléments concrets” pour appuyer les “hypothèses” de l’accusation. “J’ai une conviction: l’innocence de Mohamed Lamine Aberouz”, a-t-il dit.Le principal élément à charge contre Mohamed Lamine Aberouz, “ennemi” de la France selon l’avocat de parties civiles, Me Thibault de Montbrial, demeure une trace ADN retrouvée sur le repose-poignet droit de l’ordinateur personnel du couple de policiers.Si l’accusation soutient qu’il s’agit d’un “ADN de contact primaire”, la défense affirme qu’il s’agit “d’un transfert” d’ADN apporté sur les lieux par l’assassin. Des experts, cités à la barre, ont refusé de trancher entre ces deux hypothèses.”L’ADN n’est pas la reine des preuves mais un élément du puzzle qui va permettre de trancher l’innocence ou la culpabilité d’un individu”, a résumé Olivier Pascal, directeur général de l’Institut français des empreintes génétiques.Les magistrats de première instance avaient abondé dans le sens de l’accusation en affirmant que “l’hypothèse d’un transfert secondaire (devait) être écartée, les éléments du dossier établissant à l’inverse un dépôt direct de l’ADN sans mélange de Mohamed Lamine Aberouz” sur la scène de crime.Les magistrats de la cour d’appel auront-ils un avis différent ? C’est tout l’enjeu du procès.Le verdict est attendu dans l’après-midi ou en début de soirée.

La vague de chaleur à son zénith, la vigilance orange se poursuit dimanche

La vague de chaleur culmine samedi sur l’ensemble de la France, avec encore 16 départements placés en vigilance orange “canicule”, surtout dans l’ouest du pays où les températures pourraient localement atteindre 39°C, prévient Météo-France dans son dernier bulletin.Si la Manche et les départements bretons retrouveront un peu de fraîcheur à partir de samedi soir, à temps pour la Fête de la musique, onze départements allant de la Mayenne aux deux Charentes, ainsi que le Rhône et l’Isère, resteront placés en vigilance orange toute la journée de dimanche, précise l’organisme de prévisions météorologiques.Vendredi, les 38°C ont été atteints à Saintes en Charente-Maritime, ou à Fontenay en Vendée.À Ussel en Corrèze, où les températures avoisinaient encore 29°C vendredi en début de soirée, un enfant d’un peu plus d’un an, laissé dans une voiture stationnée au soleil, a dû être hospitalisé dans un état grave, selon les pompiers et le parquet, qui a ouvert une enquête.- Parcs ouverts la nuit -Plusieurs villes ont décidé de laisser ouverts des parcs et jardins toute la nuit jusqu’à la fin de cet épisode précoce de chaleur pour permettre aux habitants de se rafraîchir, à l’instar de Tours ou de Rennes.Une initiative qui a réjoui Michel Merejkowsky, 73 ans, libraire à la retraite, en train de prendre le frais au jardin des Prébendes, au coeur de Tours. “Il faut penser aux gens qui sont logés sans confort, sans climatisation, dans des habitats pas du tout climatisés”, dit le septuagénaire. “Là, ils peuvent au moins venir se rafraîchir avant d’aller dormir.””Ca fait du bien avec la verdure”, confirme Valentin, voisin du parc qui dans la journée “se calfeutre” pour échapper à la chaleur.Il devrait encore garder tous les volets fermés samedi, “journée la plus chaude de cet épisode précoce”, souligne Météo-France. En ce premier jour d’été, “les températures maximales dépassent souvent les 35°C sur les départements en vigilance orange, et grimpent jusqu’à 37/38 °C voire 39°C sur l’ouest du pays”, prévient l’organisme.Plus d’une soixantaine d’autres départements ont été placés en vigilance jaune canicule samedi.Cette vague de chaleur va s’évacuer progressivement en commençant par les côtes de la Manche dans la soirée mais “l’est du pays et notamment l’Isère et le Rhône restent encore sous des conditions de canicule dimanche”, avertit Météo-France.- Risques d’incendie -La chaleur renforce les risques d’incendies et un certain nombre de préfectures ont pris des décrets pour limiter la circulation dans les zones boisées. C’est le cas par exemple dans la Sarthe, où tous les véhicules motorisés sont interdits “jour et nuit” dans les bois et forêts et où même piétons et cyclistes doivent avoir quitté les lieux avant 12h00.Même cas de figure en Loire-Atlantique où un incendie a parcouru huit hectares de foin près d’Ancenis, selon le quotidien Ouest-France.Dans la Vienne, la préfecture a interdit l’usage des feux d’artifice en ce week-end festif “pour prévenir tout risque d’incendie” avec une végétation très sèche.En Gironde, la journée s’annonce encore très chaude avec 34°C attendus à Bordeaux, qui accueille notamment le festival “Bordeaux fête le vin” sur les quais de la Garonne jusqu’à dimanche.Les organisateurs ont installé en urgence des brumisateurs et les festivaliers savent aussi se montrer raisonnables. “On s’adapte à la chaleur, et puis on essaie de boire de l’eau de temps en temps. Parce que si on mélange le rouge avec la chaleur, je pense qu’on risque de tomber par terre”, a déclaré à l’AFP Christophe Pittet, un des participants.Plusieurs départements ont aussi émis des alertes concernant la pollution à l’ozone samedi, notamment en Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Occitanie, avec parfois des limitations de vitesse, comme sur les routes nationales du Morbihan.EDF anticipe pour sa part de possibles baisses de production sur le site de la centrale nucléaire de Bugey (Ain) la semaine prochaine, en raison des températures élevées du Rhône, qui refroidit l’installation.C’est la 50e vague de chaleur recensée par Météo-France depuis 1947, et parmi l’une des plus précoces.”Vingt-cinq ont été observés entre 1947 et 2010″ et “25 déjà entre 2011 et 2025”, ce qui “montre bien l’accélération” de la fréquence sur fond de réchauffement climatique, relève Lauriane Batté, climatologue de Météo-France.La France métropolitaine s’est déjà réchauffée d’au moins 1,7°C par rapport à l’ère pré-industrielle, avant la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz, et les pouvoirs publics se préparent à un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle.

La vague de chaleur à son zénith, la vigilance orange se poursuit dimanche

La vague de chaleur culmine samedi sur l’ensemble de la France, avec encore 16 départements placés en vigilance orange “canicule”, surtout dans l’ouest du pays où les températures pourraient localement atteindre 39°C, prévient Météo-France dans son dernier bulletin.Si la Manche et les départements bretons retrouveront un peu de fraîcheur à partir de samedi soir, à temps pour la Fête de la musique, onze départements allant de la Mayenne aux deux Charentes, ainsi que le Rhône et l’Isère, resteront placés en vigilance orange toute la journée de dimanche, précise l’organisme de prévisions météorologiques.Vendredi, les 38°C ont été atteints à Saintes en Charente-Maritime, ou à Fontenay en Vendée.À Ussel en Corrèze, où les températures avoisinaient encore 29°C vendredi en début de soirée, un enfant d’un peu plus d’un an, laissé dans une voiture stationnée au soleil, a dû être hospitalisé dans un état grave, selon les pompiers et le parquet, qui a ouvert une enquête.- Parcs ouverts la nuit -Plusieurs villes ont décidé de laisser ouverts des parcs et jardins toute la nuit jusqu’à la fin de cet épisode précoce de chaleur pour permettre aux habitants de se rafraîchir, à l’instar de Tours ou de Rennes.Une initiative qui a réjoui Michel Merejkowsky, 73 ans, libraire à la retraite, en train de prendre le frais au jardin des Prébendes, au coeur de Tours. “Il faut penser aux gens qui sont logés sans confort, sans climatisation, dans des habitats pas du tout climatisés”, dit le septuagénaire. “Là, ils peuvent au moins venir se rafraîchir avant d’aller dormir.””Ca fait du bien avec la verdure”, confirme Valentin, voisin du parc qui dans la journée “se calfeutre” pour échapper à la chaleur.Il devrait encore garder tous les volets fermés samedi, “journée la plus chaude de cet épisode précoce”, souligne Météo-France. En ce premier jour d’été, “les températures maximales dépassent souvent les 35°C sur les départements en vigilance orange, et grimpent jusqu’à 37/38 °C voire 39°C sur l’ouest du pays”, prévient l’organisme.Plus d’une soixantaine d’autres départements ont été placés en vigilance jaune canicule samedi.Cette vague de chaleur va s’évacuer progressivement en commençant par les côtes de la Manche dans la soirée mais “l’est du pays et notamment l’Isère et le Rhône restent encore sous des conditions de canicule dimanche”, avertit Météo-France.- Risques d’incendie -La chaleur renforce les risques d’incendies et un certain nombre de préfectures ont pris des décrets pour limiter la circulation dans les zones boisées. C’est le cas par exemple dans la Sarthe, où tous les véhicules motorisés sont interdits “jour et nuit” dans les bois et forêts et où même piétons et cyclistes doivent avoir quitté les lieux avant 12h00.Même cas de figure en Loire-Atlantique où un incendie a parcouru huit hectares de foin près d’Ancenis, selon le quotidien Ouest-France.Dans la Vienne, la préfecture a interdit l’usage des feux d’artifice en ce week-end festif “pour prévenir tout risque d’incendie” avec une végétation très sèche.En Gironde, la journée s’annonce encore très chaude avec 34°C attendus à Bordeaux, qui accueille notamment le festival “Bordeaux fête le vin” sur les quais de la Garonne jusqu’à dimanche.Les organisateurs ont installé en urgence des brumisateurs et les festivaliers savent aussi se montrer raisonnables. “On s’adapte à la chaleur, et puis on essaie de boire de l’eau de temps en temps. Parce que si on mélange le rouge avec la chaleur, je pense qu’on risque de tomber par terre”, a déclaré à l’AFP Christophe Pittet, un des participants.Plusieurs départements ont aussi émis des alertes concernant la pollution à l’ozone samedi, notamment en Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Occitanie, avec parfois des limitations de vitesse, comme sur les routes nationales du Morbihan.EDF anticipe pour sa part de possibles baisses de production sur le site de la centrale nucléaire de Bugey (Ain) la semaine prochaine, en raison des températures élevées du Rhône, qui refroidit l’installation.C’est la 50e vague de chaleur recensée par Météo-France depuis 1947, et parmi l’une des plus précoces.”Vingt-cinq ont été observés entre 1947 et 2010″ et “25 déjà entre 2011 et 2025”, ce qui “montre bien l’accélération” de la fréquence sur fond de réchauffement climatique, relève Lauriane Batté, climatologue de Météo-France.La France métropolitaine s’est déjà réchauffée d’au moins 1,7°C par rapport à l’ère pré-industrielle, avant la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz, et les pouvoirs publics se préparent à un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle.

Fête de la musique: grand concert autour de la vasque olympique à Paris

Un concert gratuit XXL célèbre samedi à Paris la Fête de la musique, avec pour point d’orgue le retour de la vasque olympique, qui s’élèvera dans le ciel sur une version inédite d’un tube de Daniel Balavoine et sous une forte chaleur.Quarante ans après sa sortie, “Sauver l’amour”, signé d’une des figures de la chanson française, s’apprête à renaître dans une version électro concoctée par le compositeur Victor le Masne, directeur musical des cérémonies des Jeux de Paris.Cette chanson, destinée également aux plateformes de streaming, doit accompagner la première élévation de la vasque, prévue chaque soir jusqu’au 14 septembre aux Tuileries.Le concert, qui démarrera à 21H00 dans les jardins du Louvre, réunit 21 artistes dont Abd al Malik, Alex Montembault (“Starmania”), Bernard Lavilliers, Jeanne Added, Kalash, le groupe La Femme ou encore les jeunes talents Solann, Max Baby et Marine, gagnante de la dernière saison de la Star Academy. La programmation inclut aussi des artistes à l’écho international, comme la chanteuse Camille, oscarisée avec son partenaire Clément Ducol pour la musique du film “Emilia Perez” de Jacques Audiard, Christine and The Queens, projet artistique de Rahim Redcar qui a séduit le public américain, ou le trio de DJs Major Lazer, avec leur carton planétaire “Lean on”.Environ 35.000 spectateurs sont attendus à l’évènement, diffusé sur France 2, alors que la vague de chaleur que traverse la France doit atteindre son pic samedi d’après Météo-France, avec des températures supérieures à 35°C. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a de son côté demandé aux préfets, dans tout le pays, de maintenir “une extrême vigilance”, en raison du “niveau très élevé de la menace terroriste” et des risques de débordements.- “On arrive” -Cette année, la Fête de la musique semble susciter un engouement particulier sur les réseaux sociaux auprès des touristes internationaux, notamment Britanniques. Nombre d’entre eux expliquent dans des vidéos sur la plateforme TikTok vouloir se rendre à Paris pour l’évènement, perçu comme “the place to be”. “Que ça vous plaise ou non, on arrive”, s’exclame ainsi l’influenceur britannique aux 161.000 abonnés Andrew Ola.   Inspiré de la phrase de Victor Hugo, “La musique, c’est du bruit qui pense”, le concert parisien entend célébrer “les plus beaux morceaux du répertoire de ces 40 dernières années (…) pour porter un message de paix”, a annoncé le ministère de la Culture.”The Partisan” de Leonard Cohen, “What’s going on” de Marvin Gaye ou encore “Redemption Song” de Bob Marley font partie de cette liste, clin d’œil aux “protest songs”, morceaux contestataires aux accents sociétaux ou politiques.Cet événement clôt la première France Music Week, semaine internationale de promotion de la filière musicale française.D’un coût global de 7 millions d’euros, elle a associé depuis lundi conférences, démonstrations et concerts d’artistes émergents, dans le but de promouvoir “la richesse de la création musicale” tricolore.L’État s’est également engagé à financer, à travers la banque publique d’investissement Bpifrance, les entreprises de la filière à hauteur de 500 millions d’euros d’ici 2030, notamment pour accompagner des projets de développement à l’international ou des rachats d’actifs.