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La France au-delà de 35°C pour la première vague de chaleur de l’été

Avec 16 départements en alerte orange, la France a connu vendredi des températures supérieures à 35°C sous l’effet de la première vague de chaleur de l’été, qui culminera samedi sur l’ensemble du pays où une soixantaine de départements sont placés en vigilance jaune.Météo-France a relevé vendredi vers 17h00 des températures atteignant 39,3°C à Vailhan dans l’Hérault, 37,5°C à Saintes (Charente-Maritime), 36,7°C à Narbonne et plus de 35°C à Toulouse, Nantes et Rennes, selon des valeurs provisoires.À Ussel en Corrèze, où les températures avoisinaient encore 29°C en début de soirée, un enfant d’un peu plus d’un an, laissé dans une voiture stationnée au soleil, a dû être hospitalisé dans un état grave, selon les pompiers et le parquet, qui a ouvert une enquête. La victime, souffrant de déshydratation, a été héliportée en “urgence absolue” à la mi-journée. La Corrèze était placée vendredi en vigilance jaune, au sein d’une large façade ouest du pays qui a enregistré des valeurs parfois supérieures de dix à douze degrés par rapport aux normales de saison.Quatorze départements situés sur une large zone allant de la Manche à la Charente-Maritime et du Morbihan à l’Indre-et-Loire avaient, eux, été placés en vigilance orange canicule à compter de vendredi midi, de même que le Rhône et l’Isère dans le Centre-Est.Une soixantaine d’autres départements sont concernés par une vigilance jaune canicule pour la journée de samedi, la plus chaude de la semaine, et six pour les orages. Enfin, deux sont vendredi en vigilance orange pour les incendies (Aude et Bouches-du-Rhône) vendredi, trois samedi (Vaucluse, Deux-Sèvres et Maine-et-Loire).En Gironde, où plusieurs dizaines de milliers de visiteurs sont attendus jusqu’à dimanche pour le festival Bordeaux fête le vin, les participants s’agglutinaient par grappes à l’ombre des arbres et des parasols vendredi après-midi.- “Eviter de se cramer” -Pascal Spinat, informaticien de 47 ans vivant à Pau, s’est muni d’un chapeau de paille “à larges bords pour éviter de se cramer, tout simplement”.Participant à l’événement pour “la cinquième ou sixième fois”, cet habitué concède que “c’est la première fois qu’il fait aussi chaud” mais s’attend à ce que cela devienne la norme: “Il y a de grandes chances d’avoir une canicule” tous les ans, anticipe-t-il.À Toulouse, les piétons fuyaient la chaleur, notamment sur la place du Capitole, où de grandes ombrières permettent selon la mairie de réduire la chaleur de 5°C en moyenne.EDF a anticipé pour sa part de possibles baisses de production sur le site de la centrale nucléaire de Bugey (Ain), en raison des températures élevées du Rhône, qui refroidit l’installation.Et plusieurs départements ont émis des alertes concernant la pollution à l’ozone samedi, notamment en Île-de-France, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Occitanie. À Lorient (Morbihan), l’agglomération a décidé de la gratuité de ses transports en commun.Cette chaleur est provoquée par le blocage d’un anticyclone sur la France: une dépression d’altitude sur l’Atlantique fait remonter des masses d’air chaud présentes sur la péninsule ibérique.Un pic de chaleur concernera samedi, jour de la fête de la musique, une large moitié ouest avec 35 à 38°C, localement 39°C du Val de Loire à l’Occitanie. Les températures élevées s’étendront au nord de la Loire jusqu’au Bassin parisien et vers l’Est, mais aussi de l’autre côté de la Manche en Angleterre. – Épisode “assez bref” -“On atteindra probablement 39 degrés localement avec sans doute quelques records”, a déclaré à l’AFP Jérôme Lecou, prévisioniste de Météo-France, qui s’attend à un “épisode assez bref”.”Samedi soir, un petit vent d’ouest va s’établir”, note-t-il, “donc on va commencer à avoir un léger rafraîchissement (…) avec une sortie de la vigilance dès dimanche” et une chaleur cantonnée lundi “plutôt aux régions méridionales”.C’est la 50e vague de chaleur recensée par l’établissement public depuis 1947, et l’une des plus précoces.”Vingt-cinq ont été observés entre 1947 et 2010″ et “25 déjà entre 2011 et 2025”, ce qui “montre bien l’accélération” de la fréquence sur fond de réchauffement climatique, relève Loriane Baté, climatologue de Météo-France.La France métropolitaine s’est déjà réchauffée d’au moins 1,7°C par rapport à l’ère pré-industrielle, avant la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz, et les pouvoirs publics se préparent à un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle.Le réchauffement climatique rend les vagues de chaleur plus précoces et tardives, plus fréquentes, plus longues et plus intenses.burs-bl-tsq-jed/gf/cbn

Les Etats-Unis se préparent pour leur première vague de chaleur

Une vague de chaleur “extrêmement dangereuse” s’installe progressivement sur le centre des Etats-Unis à partir de vendredi et va se déplacer vers la côte est dans le week-end, préviennent les services météorologiques américains (NWS).Cet épisode de fortes chaleurs, le premier d’importance dans le pays cette année, va s’intensifier au cours des prochains jours pour atteindre un pic en début de semaine prochaine, avec des températures qui devraient atteindre un stade “extrême”, préviennent les autorités.La capitale Washington, particulièrement touchée, devrait dépasser les 38°C mardi, et les températures ressenties pourraient dépasser les 43°C dans la région, selon les prévisions du NWS.Les nuits resteront très chaudes, ajoute-t-il, avec des minimales nocturnes au-dessus de 26°C dans les grandes agglomérations de Washington, Baltimore, Philadelphie, et New York.L’intensité et la durée de cette vague de chaleur la rend “extrêmement dangereuse pour n’importe qui sans rafraîchissement ou hydratation”, martèle le NWS, rappelant que la chaleur extrême constitue la première cause de mortalité liée à la météo.A Washington, la mairie a rappelé aux habitants que de nombreux lieux climatisés leur sont ouverts pour se rafraîchir.Selon les scientifiques, les canicules à répétition sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et ces vagues de chaleur sont appelées à encore se multiplier, s’allonger et s’intensifier.L’année 2024 fut l’année la plus chaude jamais enregistrée aux Etats-Unis (hors Alaska et Hawaï) comme dans le monde entier. 2024 fut aussi la première année à dépasser la limite de 1,5°C de réchauffement fixée par l’accord de Paris sur le climat, selon l’Organisation météorologique mondiale, une agence de l’ONU.

Iran’s nuclear programme: from its origins to today’s dispute

A week ago, Israel launched an unprecedented attack against Iran, saying the country was on the verge of developing a nuclear weapon, a claim Tehran has always denied. Western powers have repeatedly expressed concerns about the rapid expansion of Iran’s nuclear programme, questioning in particular the country’s accelerated uranium enrichment. The following is a recap of the …

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“Rien n’est impossible”: le salon du Bourget fait rêver

“Wow, regarde Eva !” Emma pointe son doigt vers le ciel, émerveillée. Au-dessus d’elle et son amie, un avion imposant vole bas. Devant elles, à l’arrêt, un Rafale 362 de l’armée de l’air. Les deux jeunes filles, venues de Bordeaux spécialement pour le salon du Bourget, ne savent où donner de la tête.Emma, 21 ans, étudiante en licence de maintenance aéronautique et apprentie chez l’avionneur français Dassault, est venue “montrer les différents types d’avions à Eva”. Mais cette dernière n’est pas novice, elle est apprentie chez Thales. “On adore l’aéronautique, on est passionnées. Ici, on peut voir les avions de plus près et échanger avec les professionnels”, s’enthousiasme Eva.Ce vendredi, premier jour d’ouverture de la 55e édition du Salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE) au grand public, elles ne sont pas les seules à venir braver la chaleur du soleil sur le tarmac: près de 100.000 visiteurs par jour sont attendus sur le week-end. Dès l’ouverture à 08H30 à l’aéroport du Bourget, à 9 km au nord de Paris, une foule commence à s’amasser autour des appareils exposés: gros porteurs, hélicoptères, F-35 américains et drones d’attaque.Les visiteurs étrangers sont nombreux, les familles également. Les enfants, ébahis, se pressent contre les barrières qui protègent les appareils.Cette année, pour la première fois, le salon met à l’honneur les femmes dans les secteurs de l’aéronautique et du spatial.En France, “il y a moins de 10% de filles dans certains CFA (centres de formation des apprentis, NDLR), 27% de femmes dans le spatial et 30% dans l’aéronautique”, rappelle dans un communiqué le SIAE.Toute la journée, des chercheuses, pilotes, mécaniciennes, expertes, prennent la parole devant des jeunes filles inspirées.”Rien n’est impossible, rien n’est même difficile”, souligne une ingénieure en aéronautique.Dans un stand, casque de réalité virtuelle sur la tête, Salomé s’y voit déjà. Lentement, elle déplace à l’aide de manettes connectées des pièces utilisées par les mécaniciens de l’aéronautique pour les moteurs d’avions.”Je veux devenir ingénieure en aéronautique et aérospatial”, assure-t-elle du haut de ses 18 ans. – Regards tournés vers le ciel -Dans un des halls, un espace est dédié à la découverte des professions de l’aéronautique. Des dizaines de professionnels échangent avec des étudiants.Nadia Sainson, 51 ans, attend patiemment son fils qui discute avec un employeur.”Il a un BTS aéronautique et cherche maintenant une alternance. C’est le meilleur endroit pour postuler”, sourit-elle.Derrière elle, dans un micro, une femme interpelle la foule: “Si vous êtes étudiant, alternant, on a une formation à vous proposer !”Le long de l’allée centrale, un pavillon de 2.500 m2 abrite le “Paris Space Hub”, hall entièrement consacré au domaine spatial.Fermé toute la matinée pour accueillir Emmanuel Macron, il fait le plein dès le début de l’après-midi.Les visiteurs peuvent y voir des maquettes de satellites, de sondeurs d’atmosphère ou de missiles balistiques tactiques et échanger avec des experts.”C’est un peu trop technique”, regrette Vanessa Cent, 49 ans, “mais j’admire la technologie”.”C’est bien de mettre le spatial en avant”, abonde son père, Dominique Cent, 72 ans. “Il faut que la France innove et évolue, surtout avec tout ce qu’il se passe dans le monde”, ajoute-t-il, un peu inquiet.Tout au long de la journée, les démonstrations de haut vol attirent toute l’attention. “Dans quelques instants, un avion va larguer des parachutistes”, est-il annoncé au mégaphone.Mains en visière, tous les regards se tournent vers le ciel. Les traînées bleues, blanches et rouges laissées par les membres de l’équipe de parachutistes ambassadrice de l’Armée française de l’air et de l’espace entraînent des applaudissements fournis.Un peu après, les voltiges d’un rafale et son bruit puissant finissent de ravir la foule.Sofiane, 38 ans, passionné d’aéronautique, est ravi.”Mon père m’a emmené ici quand j’étais petit. Et maintenant, j’y amène mon fils”, explique-t-il en se tournant vers Elyas, six ans. S’il a été particulièrement impressionné par les hélicoptères et l’Airbus A400M exposés, Elyas avoue “moi, j’ai surtout hâte de voir l’avion qui a transporté le PSG”.

Attentat de Magnanville: perpétuité requise en appel contre Mohamed Lamine Aberouz

La réclusion criminelle à perpétuité a été requise en appel vendredi contre Mohamed Lamine Aberouz, jugé devant la cour d’assises spéciale de Paris pour complicité dans l’assassinat d’un couple de policiers à leur domicile de Magnanville (Yvelines) en juin 2016.Malgré les dénégations de l’accusé qui n’a jamais cessé de clamer son innocence, la représentante du parquet général a soutenu que Mohamed Lamine Aberouz se trouvait au domicile des policiers le soir de leur assassinat et qu’il a aidé Larossi Abballa à commettre son crime.Le soir du 13 juin 2016, Jessica Schneider, 36 ans, fonctionnaire de police au commissariat de Mantes-la-Jolie, a été égorgée à son domicile sous les yeux de son fils de trois ans. Un peu plus tard, son compagnon, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant au commissariat des Mureaux, a été poignardé de neuf coups de couteau alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui.L’avocate générale a demandé à la cour présidée par Frédérique Aline et composée uniquement de magistrats professionnels de confirmer la décision de première instance en condamnant Mohamed Lamine Aberouz à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans et de le reconnaître coupable de complicité d’assassinat, de complicité de séquestration (de l’enfant du couple) et d’association de malfaiteurs terroriste.Vincent Brengarth, l’un des avocats de l’accusé, a plaidé l’acquittement en affirmant que son client n’avait “aucune responsabilité dans l’assassinat et l’attentat de Magnanville”.Dénonçant “les approximations” de l’accusation, le manque “d’éléments concrets” à charge, Me Brengarth a demandé à la cour de “ne pas trancher parmi des hypothèses”.”Il y a des zones d’ombres dans ce dossier qui demeureront éternellement et ce n’est pas à Mohamed Lamine Aberouz de les combler”, a souligné l’avocat.”La présomption d’innocence est une valeur cardinale sans aucune forme de dérogation”, a-t-il insisté.Selon la représentante de l’accusation, Naïma Rudloff, l’assassin des deux policiers, Larossi Abballa, “n’a pas pu agir seul”.”Il faut un +sachant+ et c’est le rôle de Mohamed Lamine Aberouz”, a-t-elle insisté en rappelant “la haine viscérale” de l’accusé “pour la police et les institutions”. “Mohamed Lamine Aberouz était sur les lieux du crime”, a-t-elle martelé.Pour appuyer sa démonstration, la magistrate a pris soin de préciser qu’elle “n’écrivait pas de roman policier”, ni n’échafaudait “des scénarios”.- Il a “fait le ménage” -“Mohamed Lamine Aberouz sait brouiller les pistes”, a-t-elle fait remarquer. Elle a rappelé que l’accusé avait “fait le ménage” après l’assassinat en supprimant son compte Telegram et en confiant ses appareils numériques à un ami.Une unique trace ADN de l’accusé (sur 245 prélèvements dans la maison des victimes) a été retrouvée sur l’ordinateur du couple assassiné mais selon des experts en génétique, cette trace ADN ne peut prouver à elle seule la présence de Mohamed Lamine Aberouz sur la scène de crime.Si l’accusation soutient qu’il s’agit d’un “ADN de contact primaire”, la défense affirme qu’il s’agit “d’un transfert” d’ADN apporté sur les lieux par l’assassin.Interrogé sur ce point crucial, les experts ont refusé de trancher. Mais, vu “la concentration d’ADN” retrouvée sur l’ordinateur des victimes, “le plus plausible” est celui d’un contact primaire, a soutenu l’avocate générale.Autre “preuve”, selon la magistrate, d’une présence d’Aberouz au domicile des policiers, un homme seul n’aurait pas pu gérer les réactions de l’enfant de 3 ans, par nature “imprévisibles”.Il fallait également un complice à l’intérieur du domicile pour signaler à Larossi Abballa l’arrivée de Jean-Baptiste Salvaing, a dit la magistrate.”Mohamed Lamine Aberouz est membre à part entière de l’Etat islamique”, a affirmé l’avocate générale à l’issue d’un réquisitoire de près de trois heures. “Il a agi en jihadiste”.Larossi Abballa, abattu par des policiers du RAID intervenus pour libérer l’enfant du couple retenu en otage, “n’a jamais eu besoin de moi” pour passer à l’acte, soutient Mohamed Lamine Aberouz depuis sa mise en examen dans ce dossier en décembre 2017.Il maintient qu’il se trouvait le soir de l’attentat à la mosquée même si aucun témoin, hormis ses frères, ne s’en souvient.Le verdict est attendu samedi.

Le retour prometteur mais fragile du gypaète barbu dans le Vercors

Dans une clairière perchée du Vercors, Spirale ouvre grand son bec et tape le sol, apeuré: ce poussin vautour né en captivité subit les derniers préparatifs avant sa mise en liberté, inconscient de participer au fragile succès du plus vaste programme européen de réintroduction d’espèce, celui des gypaètes barbus.Malgré ses plus de cinq kilos et ses serres déjà bien acérées, ce gypaète né dans un zoo en Bavière, n’est encore qu’un poussin de trois mois, aux mêmes petits cris de détresse que n’importe quel oisillon.Sa mission? Repeupler ces massifs des Préalpes d’où il a disparu depuis plus d’un siècle à cause de l’homme, après le succès de sa réintroduction dans les Alpes, entamée en 1986. Avec l’espoir de stabiliser un jour l’espèce du Maroc jusqu’aux Balkans.À quelques mètres de la cavité rocheuse où Spirale va être déposée avec Troubadour, son congénère du même âge arrivé du parc du Puy-du-fou (Vendée), une vingtaine d’enfants, bénévoles et gardiens de la réserve naturelle assistent médusés aux préparatifs.Sur l’herbe, Pascal Orabi, le coordinateur en France du programme européen LIFE Gyp’Act, tient fermement l’animal: deux bagues clipsées aux pattes, un boîtier GPS sur le dos et un coup de pinceau de décolorant sur quelques plumes.”Ça nous permet de reconnaître l’oiseau lors de son envol sur les premières périodes de sa vie”, explique le spécialiste des vautours au sein de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).Au-dessus de lui, une dizaine de vautours moines et fauves ainsi qu’un gypaète adulte virevoltent, intrigués. Seul le percnoptère, la quatrième espèce de vautour vivant en France, manque à l’appel.”Si tu n’avais pas les autres vautours, il n’y aurait pas de gypaète”, dit Pascal Orabi. Car ce rapace protégé, toujours classé “en danger” d’extinction en France, ne se nourrit que d’os, grâce à son estomac très acide, mais nécessite que les autres nécrophages lui préparent la carcasse.À l’avenir, Spirale fera peut-être comme Adonis, un de ses prédécesseurs ayant parcouru 22.000 km en Europe en un an, la moitié de la circonférence de la Terre, atteignant la Roumanie avant de revenir nicher en France.- Maillon pastoral -Pour l’heure, les deux poussins sont remis dans leurs cages, chargés sur le dos de deux volontaires et conduits le long d’un sentier escarpé vers la falaise.”On va effectuer une surveillance en continu de 6H00 à 21H00″, dit Nicolas Renous, agent de la Réserve naturelle des hauts plateaux du Vercors, non loin de la cabane où se relaiera l’équipe et leurs jumelles, à 100 m de la cavité.”On note les comportements, les battements d’ailes, on regarde s’ils se nourrissent, (…) s’ils se bataillent pas trop”, détaille-t-il, jusqu’au jour où ils prendront leur envol dans un mois environ.La méthode a fait ses preuves mais requiert de la patience: dans les Alpes, “il a fallu lâcher 72 oiseaux pour assister à la première reproduction, réussie en 1996, dix ans plus tard”, raconte Pascal Orabi. Au total, ce premier programme aura permis le retour de 260 gypaètes “qui ont produit 522 oiseaux”.Fort du succès, un deuxième programme a été financé par l’Union européenne, qui court jusqu’en 2028, et vise cette fois à peupler le Vercors et les Grandes Causses, dans l’Aveyron, afin de créer un couloir jusqu’à la population des Pyrénées.Dans le Vercors, Spirale et Troubadour sont les 22e et 23e gypaètes réintroduits depuis 15 ans. “C’est une réussite parce qu’on a deux couples qui nichent sur des falaises là-derrière et un troisième couple commence à traîner”, raconte Benoît Petton, conservateur de la réserve.”Le gypaète barbu était présent en Europe il y a 1,5 million d’années, il a fallu qu’il rencontre Homo Sapiens pour être précipité vers une phase d’extinction, donc c’est la moindre des choses” de le réintroduire, justifie Pascal Orabi.Si cet argument ne suffisait pas, rappelle-t-il, sa réintroduction “a restauré un maillon essentiel de l’écosystème pastoral”, évitant aux éleveurs de redescendre chez l’équarrisseur de lourds cadavres de brebis ou de vaches. Le rapace joue aussi un rôle sanitaire, éliminant les risques de foyers pathogènes issus d’animaux en putréfaction, ajoute-t-il, citant l’anthrax ou la brucellose.Mais le succès reste fragile car les dangers persistent: outre celle, historique, des lignes à haute tension, “la deuxième menace en Europe et en France, c’est les tirs et les empoisonnements”, suivi par le péril émergent des éoliennes.

Le retour prometteur mais fragile du gypaète barbu dans le Vercors

Dans une clairière perchée du Vercors, Spirale ouvre grand son bec et tape le sol, apeuré: ce poussin vautour né en captivité subit les derniers préparatifs avant sa mise en liberté, inconscient de participer au fragile succès du plus vaste programme européen de réintroduction d’espèce, celui des gypaètes barbus.Malgré ses plus de cinq kilos et ses serres déjà bien acérées, ce gypaète né dans un zoo en Bavière, n’est encore qu’un poussin de trois mois, aux mêmes petits cris de détresse que n’importe quel oisillon.Sa mission? Repeupler ces massifs des Préalpes d’où il a disparu depuis plus d’un siècle à cause de l’homme, après le succès de sa réintroduction dans les Alpes, entamée en 1986. Avec l’espoir de stabiliser un jour l’espèce du Maroc jusqu’aux Balkans.À quelques mètres de la cavité rocheuse où Spirale va être déposée avec Troubadour, son congénère du même âge arrivé du parc du Puy-du-fou (Vendée), une vingtaine d’enfants, bénévoles et gardiens de la réserve naturelle assistent médusés aux préparatifs.Sur l’herbe, Pascal Orabi, le coordinateur en France du programme européen LIFE Gyp’Act, tient fermement l’animal: deux bagues clipsées aux pattes, un boîtier GPS sur le dos et un coup de pinceau de décolorant sur quelques plumes.”Ça nous permet de reconnaître l’oiseau lors de son envol sur les premières périodes de sa vie”, explique le spécialiste des vautours au sein de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).Au-dessus de lui, une dizaine de vautours moines et fauves ainsi qu’un gypaète adulte virevoltent, intrigués. Seul le percnoptère, la quatrième espèce de vautour vivant en France, manque à l’appel.”Si tu n’avais pas les autres vautours, il n’y aurait pas de gypaète”, dit Pascal Orabi. Car ce rapace protégé, toujours classé “en danger” d’extinction en France, ne se nourrit que d’os, grâce à son estomac très acide, mais nécessite que les autres nécrophages lui préparent la carcasse.À l’avenir, Spirale fera peut-être comme Adonis, un de ses prédécesseurs ayant parcouru 22.000 km en Europe en un an, la moitié de la circonférence de la Terre, atteignant la Roumanie avant de revenir nicher en France.- Maillon pastoral -Pour l’heure, les deux poussins sont remis dans leurs cages, chargés sur le dos de deux volontaires et conduits le long d’un sentier escarpé vers la falaise.”On va effectuer une surveillance en continu de 6H00 à 21H00″, dit Nicolas Renous, agent de la Réserve naturelle des hauts plateaux du Vercors, non loin de la cabane où se relaiera l’équipe et leurs jumelles, à 100 m de la cavité.”On note les comportements, les battements d’ailes, on regarde s’ils se nourrissent, (…) s’ils se bataillent pas trop”, détaille-t-il, jusqu’au jour où ils prendront leur envol dans un mois environ.La méthode a fait ses preuves mais requiert de la patience: dans les Alpes, “il a fallu lâcher 72 oiseaux pour assister à la première reproduction, réussie en 1996, dix ans plus tard”, raconte Pascal Orabi. Au total, ce premier programme aura permis le retour de 260 gypaètes “qui ont produit 522 oiseaux”.Fort du succès, un deuxième programme a été financé par l’Union européenne, qui court jusqu’en 2028, et vise cette fois à peupler le Vercors et les Grandes Causses, dans l’Aveyron, afin de créer un couloir jusqu’à la population des Pyrénées.Dans le Vercors, Spirale et Troubadour sont les 22e et 23e gypaètes réintroduits depuis 15 ans. “C’est une réussite parce qu’on a deux couples qui nichent sur des falaises là-derrière et un troisième couple commence à traîner”, raconte Benoît Petton, conservateur de la réserve.”Le gypaète barbu était présent en Europe il y a 1,5 million d’années, il a fallu qu’il rencontre Homo Sapiens pour être précipité vers une phase d’extinction, donc c’est la moindre des choses” de le réintroduire, justifie Pascal Orabi.Si cet argument ne suffisait pas, rappelle-t-il, sa réintroduction “a restauré un maillon essentiel de l’écosystème pastoral”, évitant aux éleveurs de redescendre chez l’équarrisseur de lourds cadavres de brebis ou de vaches. Le rapace joue aussi un rôle sanitaire, éliminant les risques de foyers pathogènes issus d’animaux en putréfaction, ajoute-t-il, citant l’anthrax ou la brucellose.Mais le succès reste fragile car les dangers persistent: outre celle, historique, des lignes à haute tension, “la deuxième menace en Europe et en France, c’est les tirs et les empoisonnements”, suivi par le péril émergent des éoliennes.

Espace: Macron appelle l’Europe à mener une “reconquête à marche forcée”

Emmanuel Macron a exhorté vendredi l’Europe à mener une “reconquête à marche forcée” dans le domaine du spatial, sur fond de concurrence grandissante d’acteurs extérieurs, en particulier américains.Le président français, lors d’un discours au salon de l’aéronautique du Bourget, a souhaité que l’Union européenne se donne les moyens de devenir une “puissance spatiale” et promis de “se battre” pour une “préférence européenne” en la matière.Il a également annoncé pour fin octobre une “stratégie spatiale nationale” française, qui s’articulera avec l’européenne, et l’organisation début 2026 d’un “Space Summit” en France pour “consolider toute cette stratégie et mobiliser nos partenaires publics et privés à travers la planète”.M. Macron a relevé que l’Europe spatiale avait ces dernières années “manqué plusieurs tournants”, qu’il s’agisse des lanceurs réutilisables ou modulaires.”SpaceX a bouleversé le marché, Amazon se lance aussi. La Chine n’est pas en reste et je pense qu’il faut qu’on soit très lucide tous ensemble”, a-t-il noté, en remarquant que les Européens avaient été “à deux doigts d’être totalement sortis du jeu des constellations LEO”, les satellites en orbite basse.”On ne peut pas accepter que nous, nos partenaires, devions passer ou dépendre de constellations non européennes en orbite basse”, ce serait “une folie”, a martelé le président français, en qualifiant la constellation d’Eutelsat et Oneweb de “trésor stratégique”.”Et donc, nous soutenons pleinement l’augmentation de capital massive qui a été annoncée” jeudi pour développer Eutelsat, a-t-il répété, en appelant aussi des acteurs extra-européens à en devenir “partenaires”.”Ça doit être la solution de nos grands partenaires stratégiques, golfiques, indiens, canadiens, brésiliens”, a ajouté le chef de l’Etat.”Notre Europe doit donc décider de redevenir une puissance spatiale, la France en étant le coeur”, a-t-il plaidé, au nom aussi de la défense du continent face aux menaces stratégiques.Sur certains aspects du spatial, “il y a des endroits où on ne peut pas faire de la compétition” entre Européens, a-t-il estimé, en déplorant aussi que certains utilisent “des lanceurs non-européens”.”Alors qu’on prépare le cadre budgétaire à venir, le spatial doit être un enjeu clé, et on doit mettre plus d’argent en Européens sur le spatial”, sans oublier de “continuer de faire venir les capitaux privés”, selon lui.Mais plus largement, “il nous faut résoudre la question fondamentale de la préférence européenne”. “On est le seul espace qui a continué jusqu’à aujourd’hui à se penser comme un marché et pas comme une puissance”, a-t-il regretté.”Et donc, il faut qu’on ait cette discipline dans les stratégies d’achat. La France l’a, ce n’est pas partout le cas en Europe”, a-t-il souligné.