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Prison ferme requise à un procès pour traite d’êtres humains lors de vendanges en Champagne

“Les raisins de la misère”: le parquet a requis jeudi de la prison ferme à un procès pour traite d’êtres humains lors des vendanges en Champagne en 2023, avec pour victimes une cinquantaine de vendangeurs, souvent sans-papiers.”On ne peut accepter que derrière une quelconque bouteille de Champagne se cachent une sous-traitance incontrôlée et une maltraitance caractérisée”, a lancé le procureur. Il a requis quatre ans de prison, dont deux ferme, contre la gérante d’une société de prestations viticoles, et trois ans, dont un ferme, contre deux hommes accusés d’avoir recruté les vendangeurs.Le procès s’est tenu toute la journée à Châlons-en-Champagne, en présence de dizaines de victimes. La décision sera rendue le 21 juillet.Les réquisitions les plus lourdes visent la gérante de la société de prestations viticoles Anavim, qui les a écoutées en pleurs. Outre la traite d’êtres humains, cette quadragénaire originaire du Kirghizistan était jugée pour travail dissimulé, emploi d’étrangers sans autorisation de travail salarié, soumission de personnes vulnérables à des conditions d’hébergement indignes, avec une rétribution inexistante ou insuffisante.S’exprimant avec l’aide d’une traductrice, elle a nié farouchement être à l’origine des conditions d’hébergement des vendangeurs, renvoyant la balle aux deux autres prévenus, deux trentenaires accusés d’avoir participé à leur recrutement en Ile-de-France.La société Anavim et une coopérative vinicole de la Marne, la SARL Cerseuillat de la Gravelle, sont également poursuivies comme personnes morales. Le procureur a demandé la dissolution d’Anavim et une amende de 200.000 euros pour la coopérative peu scrupuleuse, séduite par des prix “extrêmement concurrentiels”.La gérante d’Anavim a fini par présenter des excuses, après que son avocat, Me Jean-Etienne Albertini, a plaidé la relaxe au bénéfice du doute, évoquant une “non-assistance à personne en danger peut-être, mais pas de traite d’êtres humains”.En septembre 2023, l’inspection du travail avait procédé à un contrôle de l’hébergement mis à disposition des vendangeurs par Anavim à Nesle-le-Repons, au sud-ouest de Reims, et constaté des conditions de vie portant “gravement atteinte” à leur sécurité, leur santé et leur dignité, selon le parquet. Cet hébergement avait ensuite été fermé par la préfecture, qui y avait constaté “des literies de fortune”, “l’état répugnant des toilettes, sanitaires et lieux communs” et des installations électriques dangereuses.- “Comme des esclaves” -“Ils nous mettent dans un bâtiment abandonné, pas de nourriture, pas d’eau, rien du tout. Et puis on nous amène (…) pour faire des vendanges de 5H00 du matin jusqu’à 6H00 du soir”, a témoigné auprès de l’AFP Modibo Sidibe, une victime venue assister au procès en espérant que “justice soit faite”.A l’audience, une autre victime, Camara Sikou, a répondu au tribunal qui lui demandait comment ils avaient été traités: “Comme des esclaves”.Les prévenus “ont un mépris total pour le respect de la dignité humaine”, a dénoncé en amont du procès Me Maxime Cessieux, avocat des victimes, dont la majorité sont des étrangers en situation irrégulière. Des “vendangeurs des raisins de la misère”, a-t-il lancé durant sa plaidoirie.”C’est le propre de la sous-traitance, où on pense qu’on confie un travail à quelqu’un et après, on se déresponsabilise”, a commenté Mehdi Bouzaida, avocat du Comité contre l’esclavage moderne, partie civile, estimant que les prestataires ont “fermé les yeux sur des choses qui étaient devant leur nez”.Donneurs d’ordre et prestataires “doivent être condamnés conjointement”, pour José Blanco, de la CGT Champagne, également partie civile.Le syndicaliste réclame que “les conditions d’hébergement et de rémunération des travailleurs saisonniers soient inscrites dans le cahier des charges de l’AOC Champagne”.Pour la première fois dans un procès sur la question des vendangeurs, le Comité Champagne, qui représente 16.200 vignerons, 130 coopératives et 370 maisons de Champagne, est lui aussi partie civile.”Tout le monde s’est mobilisé pour que ces faits cessent”, a assuré son avocate, Diane de Valbray, estimant que l’organisation interprofessionnelle se plaçait du côté des victimes.Quatre personnes travaillant à la récolte du raisin sont décédées lors de ces mêmes vendanges 2023 dans la région, lors d’un mois de septembre particulièrement chaud. Ce qui leur ont valu le surnom des “vendanges de la honte” par plusieurs médias.zl-cor-str-bj/etb/lpa

Mexique : l’ouragan Erick redevient une tempête tropicale, pas de victime pour l’instant

Plus de peur que de mal : l’ouragan Erick s’est affaibli jeudi en tempête tropicale après avoir touché les côtes du sud-ouest du Mexique sans faire de victime pour l’instant, dans une région traumatisée par deux ouragans majeurs ces deux dernières années.Au bout d’une nuit de suspense, Erick était passé des catégories 4 à 1 après avoir touché terre peu avant 06H00 heure locale (midi GMT) aux confins des États côtiers de l’Oaxaca et du Guerrero, selon le Centre national des ouragans (NHC) de Miami, qui fait référence au Mexique.Le NHC a annoncé en début d’après-midi qu’Erick était redevenu une tempête tropicale, qui doit se dissiper dans la nuit de jeudi à vendredi. Cependant, Erick devrait continuer de provoquer de fortes pluies, avec des risques d’inondations et de glissements de terrain.La tempête enregistre des vents soutenus maximums de 85 kilomètres par heure et se déplace dans l’État de Guerrero (sud) à 19 kilomètres par heure, a indiqué le NHC dans son rapport de 21H00 GMT.Erick a touché terre dans une zone guère peuplée, à mi-chemin entre les deux principaux centres touristiques locaux, les stations balnéaires de Puerto Escondido au sud et Acapulco au nord.”Jusqu’à présent, il n’est pas fait état de perte en vie humaine”, a indiqué sur X la présidente Claudia Sheinbaum en faisant le décompte des dégâts matériels (fermeture d’autoroutes, un hôpital inondé, quelque 124.000 usagers touchés par des problèmes d’électricité).Acapulco attendait avec inquiétude Erick. La célébre station balnéaire avait été en partie dévastée par le passage de l’ouragan de force maximale 5 Otis en octobre 2023 (50 morts, 30 disparus). Un autre ouragan, John, y avait fait au moins 15 morts en septembre 2024.- Fortes pluies -A Puerto Escondido, une destination touristique d’environ 30.000 habitants, des rues ont été inondées, des panneaux et des branches d’arbres sont tombés. La zone s’est retrouvée sans électricité ni réseau de téléphone portable, a constaté un journaliste de l’AFP.Des militaires ramassaient des décombres et les habitants tentaient de récupérer de petites embarcations enfouies dans le sable.Jamais il n’avait plu avec autant de force, s’étonne auprès de l’AFP Luis Alberto Gil, un commerçant de 44 ans. Pluies et vent “ont renversé une statue”.Les autorités avaient préparé la population au pire. Les habitants d’Acapulco, l’ex-capitale de la jet-set sur le Pacifique, avaient ainsi fait des stocks de provisions et d’essence les jours précédents. Mercredi soir, ils avaient commencé à se rendre dans les centres d’accueil aménagés face à la menace que faisait peser l’ouragan. De petites embarcations de plaisance avaient été sorties de l’eau pour éviter qu’elles ne coulent.- Militaires déployés -Le gouvernement a déployé des centaines de militaires et habilité 2.000 centres d’accueil.Les autorités ont également suspendu les cours dans la région, fermé les ports à la navigation et déployé des agents de la Commission fédérale d’électricité (CFE). Les ouragans menacent de mai à octobre les côtes du Mexique, celles du Pacifique et celles du golfe.Le Mexique se réchauffe encore plus vite que la moyenne mondiale, a déclaré à l’AFP Francisco Estrada Porrua, le directeur du Programme de recherche en changement climatique (PINCC) de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM).Conséquence : “la probabilité de la survenue d’événements extrêmes de précipitations et de températures dans certaines régions du pays a été multipliée par trois et cinq, respectivement” ces dernières décennies, relève M. Estrada.

Fundraising shift at NY Pride as Trump scares off corporate donors

New York’s Pride parade, the highest-profile annual US LGBTQ gathering, is ramping up efforts to raise funds from individual community members, with corporate donations on the wane as Washington demonizes diversity.Following President Donald Trump’s attacks on diversity, equity and inclusion policies in both government and the private sector, several companies have cancelled or curtailed their …

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Govts scramble to evacuate citizens from Israel and Iran

Governments around the world are evacuating thousands of their nationals caught up in the rapidly spiralling Israel-Iran conflict, organising buses and planes and in some cases assisting people crossing borders on foot.Foreigners have rushed to leave both countries after Israel launched an unprecedented bombing campaign on Friday targeting Iran’s nuclear and military facilities, sparking retaliation …

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Israel welcomes ‘all help’ in striking Iran, Trump to decide ‘within two weeks’

Israel on Thursday welcomed “all help” in striking Iran’s nuclear sites as President Donald Trump dangled the prospect of US involvement in the war, saying he will decide “within the next two weeks”.Israel, claiming Iran was on the verge of developing a nuclear weapon, launched air strikes against its arch-enemy last week, triggering deadly exchanges.After …

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Rassemblement à Paris pour dire “non à Khamenei et non à Netanyahu”

Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées jeudi soir place du Panthéon à Paris pour “dire non à l’agression militaire d’Israël en Iran et non à la République islamique”, a constaté l’AFP.”Non à la guerre, non aux mollahs!” ont scandé les participants, majoritairement franco-iraniens. A l’appel de plusieurs associations de défense des droits humains en Iran, ils ont réclamé un “cessez-le-feu immédiat” entre Israël et l’Iran, et la protection des civils.”Aujourd’hui, règne la loi du plus fort au Moyen-Orient. C’est terrifiant non seulement pour les Iraniens, les Israéliens, c’est terrifiant pour tous les civils de la région”, a déclaré à l’AFP Darya Djabaheri-Farsi, 25 ans, franco-iranienne, déplorant que dans la guerre actuelle, “les voix de la société civile ne sont pas entendues”.Pour autant, cette “fille de dissidents” s’est élevée contre la volonté quasiment explicite d’Israël d’éliminer le guide suprême Ali Khamenei.”J’aimerais qu’on me montre dans l’histoire de la région un moment où un leader a été assassiné et où ça a débouché sur l’avènement d’une démocratie”, a déclaré Darya Djabaheri-Farsi, en dénonçant “le coup de poker enclenché par (Benjamin) Netanyahu”.Une crainte relayée par une autre manifestante qui brandissait une pancarte disant “Non à Khamenei, non à Netanyahu, non à Pahlavi!”, en référence à l’opposant en exil Reza Pahlavi, fils du dernier shah d’Iran, qui réclame la chute de la République islamique et entretient de bonnes relations avec Israël.”On ne veut ni Khamenei ni Netanyahu mais le grand danger c’est que les Etats-Unis et Israël mettent les Pahlavi à leur place”, a déclaré cette ingénieure de 40 ans, Azadeh, qui n’a pas voulu donner son nom de famille.”On ne veut pas une tête couronnée, on veut une démocratie”, a-t-elle insisté, tout en estimant que les frappes israéliennes pouvaient être une “opportunité” de faire tomber le pouvoir religieux actuel “ce que veulent 100% des Iraniens, sauf ceux du régime”.”Ce n’est pas parce qu’on est contre le gouvernement  iranien qu’on doit soutenir l’attaque israélienne, je ne veux pas qu’on nous oblige à prendre parti”, a déclaré pour sa part Kian Le Gall, étudiant français de mère iranienne.La guerre entre les deux grands ennemis du Moyen-Orient, déclenchée par des frappes israéliennes le 13 juin, a fait au moins 224 morts côté iranien et 24 côté israélien, selon des bilans officiels.

A l’Assemblée, un moratoire sur les éoliennes et panneaux solaires sème la zizanie

Les discussions à l’Assemblée sur le futur énergétique de la France sont devenues électriques jeudi, avec l’adoption surprise d’un moratoire sur le développement de nouvelles installations éoliennes et photovoltaïques, une mesure “irresponsable” selon le gouvernement.Un amendement du député LR Jérôme Nury a été adopté de justesse par la droite et l’extrême droite face aux bancs dégarnis de la gauche et des groupes du bloc central (Renaissance, Horizons, MoDem).Le RN n’a eu de cesse de dénoncer tout au long des débats des énergies coûteuses et “intermittentes”.Dans la foulée du vote, plusieurs députés ont déploré un texte devenu “incohérent” et les orateurs PS, écologiste et LFI se sont succédé au micro pour dénoncer ce vote, et réclamer le retrait du texte.Une demande rejetée par le ministre de l’Industrie Marc Ferracci (Renaissance), qui a déclaré vouloir que l’examen aille “à son terme”. Il pourra se poursuivre vendredi s’il n’est pas achevé dans la nuit jeudi. Un vote solennel sur cette proposition de loi portée à l’origine par le sénateur Daniel Gremillet (LR), qui acte par ailleurs une relance massive du nucléaire, est prévu mardi.Plusieurs députés insoumis ont interpellé dans l’hémicycle les députés macronistes, leur demandant s’ils approuveraient ce texte au moment du vote. Si c’était le cas, la mesure pourrait être retirée au cours de la suite de la navette, le texte devant revenir en deuxième lecture au Sénat les 8 et 9 juillet.Et le gouvernement avait prévenu dès avant les débats qu’il publierait le décret fixant la nouvelle feuille de route énergétique de la France pour la période 2025-2035 avant la fin de l’été. Soit avant l’adoption définitive de ce texte inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée sous la pression du RN.- “Catastrophe” -“Quand la démocratie parlementaire ne va pas dans le sens qui leur plaît, ils contournent!”, a fustigé sur X le député RN Jean-Philippe Tanguy, face aux demandes de retrait à gauche. La veille, le Rassemblement national avait déjà engrangé une victoire, les députés ayant approuvé le redémarrage de la centrale nucléaire de Fessenheim, fermée en 2020. Jeudi, le rapporteur du texte Antoine Armand (Renaissance), tout en rejetant lui aussi la demande de retrait, a fustigé l’introduction du moratoire, une “catastrophe économique et industrielle”.”Ce qui a été adopté (jeudi), je le dis avec gravité, avec solennité, est parfaitement irresponsable”, et “dévastateur”, s’est désolé Marc Ferracci, déplorant le “signal” envoyé aux acteurs industriels. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) s’était alarmé par avance jeudi matin de la tournure du texte.France Renouvelables, organisation professionnelle spécialisée rassemblant plus de 360 membres, a dénoncé après le vote un amendement “argumenté à l’appui d’éléments mensongers”. Ce vote est “un des plus grand plan sociaux décidés à l’Assemblée” avec “en ligne directe la destruction de 80.000 emplois”, ajoute l’organisation, qui appelle “la représentation nationale à revenir à la raison”.”Le gouvernement assumera” ses responsabilités “jusqu’à la fin de ce texte, dans le respect de nos procédures démocratiques”, a poursuivi M. Ferracci.- “Clarification” -Plus tôt dans la journée, l’Assemblée avait approuvé un objectif de production d’énergie renouvelable pour 2030, donnant son feu vert à un amendement de la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel.Celui-ci prévoit que sur les 560 térawattheures (TWh) d’électricité décarbonée qui devront être produits en 2030, “au moins 200” devront être “issus de sources renouvelables”.Cet amendement, qui a reçu un avis de sagesse d’Antoine Armand et du gouvernement, a été adopté avec les voix de tous les groupes, y compris LR, contre le RN et ses alliés ciottistes de l’UDR.”Comment peut-on faire 200 térawattheure d’électricité renouvelable sans éolien terrestre, sans éolien maritime et sans photovoltaïque?”, a demandé Matthias Tavel (LFI).M. Armand a interpellé les LR sur la dissonance entre ces votes sur le moratoire et les énergies renouvelables, demandant une “clarification”.La gauche avait, elle, regretté que les amendements visant à donner des objectifs chiffrés par filière (éolien, hydraulique, solaire, etc.) n’aient pas été retenus, y voyant un “signal extrêmement mauvais” envoyé à la filière.

Mexique : l’ouragan Erick s’affaiblit en s’enfonçant dans les terres

Plus de peur que de mal : l’ouragan Erick s’est affaibli jeudi après avoir touché les côtes du sud-ouest du Mexique, dans une région déjà traumatisée par deux ouragans majeurs ces deux dernières années.Au bout d’une nuit de suspense, Erick est passé des catégories 4 à 1 après avoir touché terre peu avant 06H00 heure locale (midi GMT) aux confins des Etats côtiers de l’Oaxaca et du Guerrero, selon le Centre national des ouragans (NHC) de Miami, qui fait référence au Mexique.Le cyclone devait se dissiper dans la journée en s’approchant du massif de la Sierra Madre. Erick a touché terre dans une zone guère peuplée, à mi-chemin entre les deux principaux centres touristiques locaux, les stations balnéaires de Puerto Escondido au sud et surtout Acapulco au nord. Cette dernière ville avait connu le passage de l’ouragan Otis qui y avait provoqué en octobre 2023 des destructions et la mort d’au moins 50 personnes, tandis que 30 avaient disparu, puis celui de John, qui y avait fait au moins 15 morts en septembre 2024.- Fortes pluies -A Puerto Escondido, des militaires ramassaient des décombres jeudi matin et ses habitants tentaient de récupérer de petites embarcations enfouies dans le sable.Jamais il n’avait plu avec autant de force, s’étonne auprès de l’AFP Luis Alberto Gil, un commerçant de 44 ans. Pluies et vent “ont renversé une statue”.Le cyclone va provoquer de fortes pluies avant de se dissiper dans l’intérieur des terres, avec des risques d’inondations et de glissements de terrain, selon le dernier bulletin du NHC.Un moindre mal par rapport aux prévisions antérieures. “Des vents extrêmement destructeurs sont attendus”, avait en effet annoncé le NHC dans la nuit, ajoutant : “De fortes chutes de pluie vont provoquer des inondations et des glissements de terrain qui constituent un danger mortel”. La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a remercié jeudi les habitants des zones concernées qui ont suivi les consignes des autorités et sont restés chez eux. “Nous pourrons informer dans quelques heures des effets (de l’ouragan) sur ces populations”, a-t-elle ajouté en conférence de presse. Les autorités avaient préparé les gens au pire. Les habitants d’Acapulco, l’ex-capitale de la jet-set sur le Pacifique, avaient ainsi fait des stocks de provisions et d’essence les jours précédents. Mercredi soir, ils avaient commencé à se rendre dans les centres d’accueil aménagés face à la menace que faisait peser l’ouragan. De petites embarcations de plaisance avaient été sorties de l’eau pour éviter qu’elles ne coulent.- Militaires déployés -Le gouvernement a déployé des centaines de militaires et habilité 2.000 centres d’accueil.Les autorités ont également suspendu les cours dans la région, fermé les ports à la navigation et déployé des agents de la Commission fédérale d’électricité (CFE). Les ouragans menacent de mai à octobre les côtes du Mexique, celles du Pacifique et celles du golfe.En octobre 2023, le front de mer d’Acapulco avait été détruit par Otis, qui s’était converti en quelques heures en ouragan de force maximale. En septembre 2024, cette cité avait été de nouveau frappée par un ouragan, John, de force 3.Le Mexique se réchauffe encore plus vite que la moyenne mondiale, a déclaré à l’AFP Francisco Estrada Porrua, le directeur du Programme de recherche en changement climatique (PINCC) de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM).Conséquence : “la probabilité de la survenue d’événements extrêmes de précipitations et de températures dans certaines régions du pays a été multipliée par trois et cinq, respectivement” ces dernières décennies, relève M. Estrada.

Le côté obscur de vendanges en Champagne au coeur d’un procès pour traite d’êtres humains

Sous-traitance et responsabilités en question: à un procès pour traite d’êtres humains lors des vendanges en Champagne en 2023, la justice tente jeudi de démêler le rôle joué par différents acteurs de la filière dans l’exploitation de 57 vendangeurs, majoritairement sans-papiers.Le procès se tient toute la journée à Châlons-en-Champagne, en présence de plusieurs dizaines de victimes, qui se sont retrouvées auparavant à un rassemblement organisé par la CGT devant le tribunal correctionnel.”Assemblage 20% de raisins 80% de misère” pouvait-on lire sur l’étiquette d’une bouteille de champagne en photo sur une grande bâche posée sur une camionnette CGT. “Prestataires = fossoyeurs de la Champagne” annonçait une autre banderole.Parmi les prévenus figure la gérante d’Anavim, société de prestations viticoles. Cette femme de 44 ans originaire du Kirghizistan est également poursuivie pour travail dissimulé, emploi d’étrangers sans autorisation de travail salarié, soumission de personnes vulnérables à des conditions d’hébergement indignes et avec une rétribution inexistante ou insuffisante.S’exprimant avec l’aide d’une traductrice, elle a nié farouchement être à l’origine du problème d’hébergement des vendangeurs, renvoyant la balle aux deux autres prévenus, deux hommes de 33 ans soupçonnés d’avoir participé au recrutement des vendangeurs en Ile-de-France.La société Anavim et une coopérative vinicole de la Marne sont également poursuivies comme personnes morales.”Je dirais que c’est la faute de tout le monde (…), et puis c’est aussi un contexte global dans lequel se sont déroulées ces vendanges”, a estimé Me Bruno Questel, l’avocat d’Anavim. “Tout ça était connu, il faut que tout le monde progresse et tire dans le même sens”, a-t-il ajouté.En septembre 2023, à la suite d’un signalement de riverains, l’inspection du travail avait procédé à un contrôle de l’hébergement des travailleurs et constaté des conditions de vie portant “gravement atteinte à la sécurité, à la santé et à la dignité des occupants”, selon le parquet. Cet hébergement collectif, une maison en travaux et un hangar à Nesle-le-Repons, au sud-ouest de Reims, avait ensuite été fermé par la préfecture, qui y avait constaté “des literies de fortune”, “l’état répugnant des toilettes, sanitaires et lieux communs” et des installations électriques dangereuses.- “Pas de respect” -“Ils nous mettent dans un bâtiment abandonné, pas de nourriture, pas d’eau, rien du tout. Et puis on nous amène (…) pour faire des vendanges de 5H00 du matin jusqu’à 6H00 du soir, ça ne se fait pas”, a déclaré à l’AFP Modibo Sidibe, une victime d’une trentaine d’années venue assister au procès en espérant que “justice soit faite”.”La nourriture, c’est pas bon, le logement, c’est pas bon. On travaille dur, pas de respect, franchement c’était déplorable”, a ajouté Ousseny Diaite, un autre plaignant, d’origine sénégalaise.  Les prévenus “ont un mépris total pour le respect de la dignité humaine”, a dénoncé en amont du procès Me Maxime Cessieux, avocat des victimes, dont la majorité sont des étrangers en situation irrégulière originaires du Mali, de Mauritanie, de Côte d’Ivoire ou encore du Sénégal.”L’exploitant viticole ne peut pas faire semblant qu’il ne savait pas” selon Me Cessieux, appelant les maisons de champagne à être “intransigeantes” sur les conditions dans lesquelles est ramassé leur raisin.”C’est le propre de la sous-traitance, où on pense qu’on confie un travail à quelqu’un et après, on se déresponsabilise mais en fait non, on est venu corriger ça avec l’obligation de vigilance”, insiste Mehdi Bouzaida, avocat du Comité contre l’esclavage moderne, partie civile, estimant que les prestataires ont “fermé les yeux sur des choses qui étaient devant leur nez”.- Image du Champagne en jeu -Donneurs d’ordre et prestataires “doivent être condamnés conjointement”, pour José Blanco, de la CGT Champagne, également partie civile.Le syndicaliste réclame que “les conditions d’hébergement et de rémunération des travailleurs saisonniers soient inscrites dans le cahier des charges de l’AOC Champagne” et que la récolte d’un vigneron soit déclassée s’il emploie un prestataire impliqué dans un cas de traite d’êtres humains.Pour la première fois dans un procès sur le sujet des vendangeurs, le Comité Champagne, qui représente 16.200 vignerons, 130 coopératives et 370 maisons de Champagne, est lui aussi partie civile.Lors des vendanges de 2023 dans la région, alors que le mois de septembre était particulièrement chaud, quatre personnes travaillant à la récolte du raisin sont décédées. zl-cor-str-bj/etb/cbn