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TotalEnergies visé par une plainte pour “complicité de crimes de guerre” au Mozambique

TotalEnergies est visé à Paris par une plainte pour “complicité de crimes de guerre, torture et disparitions forcées” au Mozambique, pour des faits datant de 2021 sur le site de son méga-projet gazier qui était alors à l’arrêt, a appris mardi l’AFP de l’ONG plaignante.L’association allemande European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) accuse le groupe français d'”avoir directement financé et soutenu matériellement la Joint Task Force (JTF), composée de forces armées mozambicaines, alors que celle-ci aurait détenu, torturé et tué des dizaines de civils” entre juillet et septembre 2021, selon son communiqué de presse.Ces exactions se seraient produites à l’entrée du site du projet gazier Mozambique LNG, dont TotalEnergies est le premier actionnaire (26,5%) et l’opérateur, et qui était alors en pause après une attaque jihadiste meurtrière en mars 2021 sur la ville voisine de Palma (nord). La plainte a été transmise lundi au parquet national antiterroriste (Pnat) à Paris, compétent pour les crimes de guerre.Elle fait suite à des allégations rapportées par le média Politico en septembre 2024, puis par SourceMaterial et Le Monde, et que TotalEnergies conteste.Contacté mardi par l’AFP, TotalEnergies n’a pas commenté dans l’immédiat. “Il apparaît impensable que TotalEnergies puisse opposer son ignorance des crimes de l’armée mozambicaine, mais aussi plus particulièrement des accusations de violations des droits humains visant la Joint Task Force, dès lors que la société les rapporte elle-même dans plusieurs documents internes transmis à ses financeurs publics”, affirme à l’AFP Clara Gonzales, directrice du programme entreprises et droits humains à l’ECCHR.Cette plainte intervient alors que le géant des hydrocarbures français s’est dit prêt le 25 octobre à relancer le projet du consortium Mozambique LNG estimé à 20 milliards de dollars, en vue d’un début de production en 2029.Après l’attaque de jihadistes liés au groupe Etat islamique, actifs dans la province du Cabo Delgado depuis 2017, le groupe français avait déclaré la “force majeure” et suspendu son projet, en avril 2021. Le site avait alors été laissé sous la garde des forces de l’armée mozambicaine, regroupées dans la JTF, créée en 2020 en vertu d’un accord entre la filiale locale de TotalEnergies, Tepma 1, et le gouvernement de Maputo. Cet accord est interrompu en octobre 2023. – “Nouveaux” éléments -Selon Politico, lors de leur contre-offensive contre les jihadistes, des soldats travaillant pour le site ont intercepté des habitants et enfermé entre 180 et 250 hommes dans des conteneurs, les accusant de soutenir l’insurrection.  Détenus pendant trois mois, ils ont été battus, affamés et torturés, et plusieurs ont été tués. Les 26 derniers prisonniers sont libérés en septembre 2021, selon l’enquête du journaliste Alex Perry, sur la foi de témoignages.Mozambique LNG avait alors assuré n’avoir “jamais reçu d’information indiquant que de tels événements aient effectivement eu lieu”. Par la suite, la société a indiqué avoir demandé en novembre 2024 aux autorités mozambicaines de diligenter une enquête, officiellement annoncée en mars 2025 par le bureau du procureur général. Au même moment, la Commission nationale des droits humains confirmait lancer ses investigations, comme sollicité par TotalEnergies fin 2024. Selon l’association ECCHR, TotalEnergies était “au courant” de violations de droits humains par les forces armées.Le Monde et Source Material avaient affirmé en novembre 2024 que TotalEnergies avait, dès avril 2021, connaissance d’accusations d’actions violentes de la JTF sur des civils, selon des rapports sociaux émanant des équipes de Mozambique LNG et transmis à l’agence italienne de crédit à l’exportation (SACE), qui soutient le projet.Or pour l’ONG, “TotalEnergies a continué de soutenir directement la JTF” en fournissant logement, nourriture et des primes “conditionnées au respect des droits humains”.ECCHR avance aujourd’hui de “nouveaux documents” obtenus auprès des autorités néerlandaises, qui font état d’échanges entre l’agence hollandaise de crédit à l’export publique Atradius DSB et TotalEnergies, évoquant dès mai 2020 des risques d’atteintes aux droits humains des forces armées. Selon l’ONG, deux enquêtes d’agences de crédit à l’export ont été ouvertes.Cette plainte doit “être entendue comme un message par les financiers publics et les banques telles que Société générale et Crédit agricole pour qu’ils engagent leur retrait immédiat du projet”, a réagi auprès de l’AFP, Lorette Philippot, des Amis de la Terre France, qui s’oppose à “l’expansion gazière au Mozambique”.

Pêche, cannabis et cocaïne: dans les ports français, le poison de la drogue

“Quand t’es +défoncé+, en cas d’avarie ou de mauvais temps, ça peut vite mal tourner”: depuis une trentaine d’années, la drogue empoisonne la pêche française. Face au nombre élevé d’accidents, une nouvelle campagne de prévention sera lancée l’an prochain.Sur l’île d’Oléron, Matthieu Guérit, 32 ans, est l’un des rares marins pêcheurs à parler ouvertement de ce sujet “sensible” mais reconnu par la profession “comme une réalité”.Dans la cabine exiguë de son chalutier amarré au port de Boyardville, il livre sans fard son passé d’ancien consommateur, des premiers “pétards”, pour faire “l’ado rebelle” au lycée maritime, à sa “très forte dépendance” au cannabis, avec prise “occasionnelle” de cocaïne.Ses rares consommations en mer sont stoppées net par la “paranoïa” et les “crises d’angoisse”, dès que le bateau “roule un peu trop”, car “ça peut vite mal tourner”. Mais le jeune matelot côtoie alors des collègues “cocaïnomanes”, “défonçés en cachette au Subutex” ou “bourrés au vin de cuisine, parce qu’il ne restait plus rien”.C’est grâce au soutien de son “entourage” et à la confiance d’un patron à la “discipline militaire” que lui a pu sortir la tête de l’eau.Aujourd’hui armateur, ce pêcheur d’encornets, seiches et céteaux conserve de ces années une “difficulté à faire confiance” quand il n’est pas à la barre, sur une île “où tout le monde se connaît et où tu sais qui en prend et qui n’en prend pas”.- Accidents mortels -Au port de la Cotinière, un camion de l’association Tremplin 17, financé par l’Agence régionale de santé, s’installe “discrètement” pour recevoir et accompagner des marins concernés.”Réussir à dire non, c’est parfois très compliqué”, note Alice Parvery, éducatrice spécialisée qui les aide, avec un infirmier, à travailler “l’affirmation de soi”.”La drogue, c’est un vrai fléau qui génère des accidents et des problèmes de cohabitation à bord”, reconnaît Philippe Micheau, président du comité départemental des pêches en Charente-Maritime.Selon le ministère de la Mer, la pêche est l’activité nautique professionnelle “la plus accidentogène”, avec en moyenne “10 cas mortels par an”.En mai dernier, la mort d’un enfant de huit ans, percuté par un bateau alors qu’il faisait du dériveur devant le Cercle de voile d’Arcachon (Gironde), a fortement marqué les esprits. Mis en examen pour homicide involontaire aggravé, le pêcheur a admis avoir consommé cocaïne et cannabis, dans un cadre festif selon lui, la veille de l’accident.La profession est aujourd’hui l’une des plus dépistées, un test positif pouvant remettre en cause l’aptitude à la navigation.En 2024, 68.000 tests urinaires ont été réalisés sur des marins: “près de 3%” étaient positifs au cannabis, “0,6% à la cocaïne”, selon la direction du service de santé des gens de mer (SSGM).- “Trompe-l’œil” -Des chiffres “en trompe-l’œil” pour marins et professionnels de santé, qui décrivent des stratagèmes de “triche” et “d’abstinence” pour ne pas se faire repérer.Un rapport d’analyse de 2013 du laboratoire universitaire lyonnais UMRESTTE portant sur 1.000 marins pêcheurs d’Aquitaine et de Charente-Maritime avait montré que 46% des moins de 35 ans étaient positifs au cannabis et 8% des moins de 25 ans à la cocaïne.Pour mieux évaluer les consommations, à l’heure où la poudre blanche afflue sur le pays, le ministère lancera début 2026 une vaste enquête épidémiologique.Besoin de vigilance, isolement social, stress lié à la météo, aux avaries et accidents du travail: autant de raisons possibles d’expliquer la prise de substances addictives. La pêche au large serait plus touchée que la côtière, les bateaux fileyeurs davantage que les chalutiers.”A bord, le temps est long. Vous n’avez pas toujours la télé. C’est souvent chacun dans sa couchette, on ne joue plus aux cartes. Avant, on buvait du pinard et on fumait des clopes, aujourd’hui on prend de la drogue”, décrit un ex-médecin du SSGM, pour qui l’addiction majeure demeure “l’alcool”.- “Au cul du bateau” -Les marins sont aussi la “cible” des dealers qui “connaissent les horaires d’arrivée de certains navires” et démarchent “au cul du bateau”, pointe le ministère.”La drogue, c’est avant tout une dérive de la société qui s’impose en mer, pas une béquille pour supporter les conditions de travail”, assure le président du syndicat des professionnels de la pêche artisanale (Synadepa), Johnny Wahl, résumant le sentiment général des marins interrogés par l’AFP.Au lycée maritime de La Rochelle, Marion Briaud, intervenante à Tremplin 17, prévient d’emblée les élèves: “Vous entrez dans un milieu où il y a de fortes chances que certains d’entre vous voient des collègues ou des patrons consommer de la cocaïne”.”Un matelot drogué sur mon bateau, moi je le fous à l’eau”, s’agace un armateur local. Craignant d’être “stigmatisés”, d’aucuns assurent de leur “vigilance” malgré la pénurie de main d’œuvre car en cas d’accident, “il en va de leur entière responsabilité”. “On n’est ni des médecins, ni des policiers ou douaniers”, soupire Franck Lalande, un armateur arcachonnais.”Nous n’avons pas le pouvoir de faire des contrôles à bord”, abonde Johnny Wahl. “Un matelot drogué, ça ne se voit pas forcément sur sa gueule, et on ne fouille pas les sacs”, ajoute le pêcheur oléronnais qui regrette qu’en cas de tests positifs, “aucune information ne soit communiquée aux armateurs”.

Coût de dépollution de l’eau: les collectivités en première ligne, alerte l’UFC-Que Choisir

Pesticides, nitrates, “polluants éternels”: le coût de la dépollution de l’eau promet d’exploser dans les prochaines années, s’alarme mardi l’association UFC-Que Choisir, pour qui collectivités et consommateurs ne doivent pas supporter seul l’augmentation de la facture d’eau.Lors du Salon des maires de France qui s’ouvre mardi, la question du coût de la gestion de l’eau sera dans toutes les têtes, en témoignent les nombreuses conférences et tables au programme.La part des réseaux où l’eau potable est conforme à la réglementation est en recul, selon une étude de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir dévoilée mardi.”Seulement 85% des réseaux sont conformes à l’ensemble des critères réglementaires, soit un recul de 10 points par rapport à la précédente enquête de 2021″, s’inquiète l’étude, basée sur les résultats de 30 millions d’analyses réalisées pour le compte des agences régionales de santé (ARS).Or, lorsque la limite de qualité (0,1 microgramme par litre pour un pesticide, 0,5 pour l’ensemble des pesticides détectés), est dépassée, l’eau est alors déclarée “non conforme”, et le gestionnaire de la distribution de l’eau “a alors l’obligation de prendre des mesures pour rétablir la conformité de l’eau dans les meilleurs délais”, souligne l’UFC-Que Choisir.Se basant sur des données de l’Insee, elle estime que ces contaminations “commencent déjà à se répercuter sur le prix de l’eau”, le prix moyen du mètre cube ayant “augmenté de 16%” ces 30 derniers mois, “alors qu’il était particulièrement stable depuis les 10 années précédentes”.Une étude publiée fin 2024, financée en partie par le ministère de la Transition écologique, estimait à 13 milliards d’euros les dépenses supplémentaires qu’il faudrait engager chaque année pour la politique de l’eau, dont 5 milliards rien que pour les coûts environnementaux.Cette dégradation depuis 2021, provoquée essentiellement par les pollutions aux pesticides, n’est pas due à une évolution des pratiques agricoles, mais “essentiellement” à la “détection de nouveaux métabolites (molécules issues de la dégradation) de pesticides par les ARS depuis 2023”, note l’association.Autre enseignement de l’étude, alors que jusqu’ici les dépassements de la norme sur les pesticides “ne concernaient que de petites communes rurales”, désormais des villes comme Reims, Beauvais, Caen, La Rochelle ou Calais sont également touchées.”Est-ce-que je peux continuer à boire mon eau ? La réponse est oui, dans la très grande majorité des cas”, déclare à l’AFP Olivier Andrault, chargé de mission Alimentation et Nutrition à l’UFC-Que Choisir.Il rappelle que les valeurs réglementaires qui sont ici dépassées, ont été fixées “très, très bas en application du principe de précaution”, et que les seuils de dangerosité de l’eau “sont en général beaucoup, beaucoup plus haut”.- “Abandonnés” par l’Etat -Mais le coût de la dépollution risque de s’accentuer. Les techniques classiques de dépollution par charbon actif sont inefficaces sur les nouveaux métabolites, ainsi que sur de nombreux “polluants éternels” ou PFAS (pour substances per- et polyfluoroalkylées), dont certains seront recherchés systématiquement à compter du 1er janvier 2026.Les investissements dans des techniques comme la filtration membranaire, qui se chiffrent en milliards d’euros, sont supportables pour de grandes structures comme le Sedif (Syndicat des eaux d’Ile-de-France), compte tenu du large bassin de population concernée et des “économies d’échelle”, mais “que vont faire les petites collectivités?”, s’alarme Olivier Andrault.Une interrogation qui vient en écho des inquiétudes des maires de villages des Ardennes et de la Meuse, qui se disent “abandonnés” par l’État, après la découverte l’été dernier de taux record de “polluants éternels” dans l’eau du robinet.L’UFC-Que Choisir demande notamment un “renforcement des procédures d’autorisation des pesticides”, des “mesures préventives de protection des captages” et “une aide ciblée aux petites communes grâce à un relèvement de la redevance pour pollution diffuse” acquittée par les agriculteurs.Un dossier que l’ancienne ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, avait indiqué souhaiter rouvrir, quelques mois avant la démission du gouvernement dont elle faisait partie.

Reprise d’industrie en difficulté: la difficile équation du bon repreneur

Une usine en difficulté, des salariés et élus inquiets, un chevalier blanc qui surgit mais n’a parfois ni l’expertise, ni même l’intention nécessaires au redressement de l’entreprise… Trouver le bon repreneur n’est pas chose aisée.Le dossier Novasco en donne un exemple criant: un an seulement après avoir repris l’aciériste anciennement nommé Ascométal, le fonds britannique Greybull se retrouve voué aux gémonies par le gouvernement.Le ministre délégué chargé de l’Industrie Sébastien Martin a annoncé lundi son intention de “saisir les tribunaux” contre le fonds, alors que l’aciériste s’apprête à changer une nouvelle fois de mains avec à la clé la fermeture de plusieurs sites industriels et 500 emplois supprimés.”Quand vous êtes dans une situation critique, si n’importe qui passe par là et fait une proposition, vous regardez”, synthétise un bon connaisseur de l’industrie auprès de l’AFP. Ce n’est pas le premier fleuron historique à devoir se mettre sous la protection du tribunal de commerce. Concurrence internationale, inflation des coûts ou érosion des recettes… Les causes sont diverses, les conséquences se ressemblent souvent: emplois supprimés, grogne locale, sentiment d’abandon.”Un emploi industriel, c’est trois emplois induits dans la région. Les caméras, les politiques, tout le monde s’en mêle et il devient compliqué d’étudier sereinement les offres” de reprise, poursuit la source. – Incertitudes inévitables -A charge au tribunal de commerce de s’assurer de la crédibilité d’un candidat à la reprise. Il prend au préalable les avis des administrateurs judiciaires, des mandataires judiciaires qui représentent les intérêts des créanciers, du ministère public et des représentants des salariés.”Qu’il y ait des incertitudes sur la capacité d’un repreneur à faire face à ses obligations, c’est inhérent au monde de l’entreprise”, observe auprès de l’AFP l’avocat spécialisé dans le redressement d’entreprise, Jean-François Puget.Trois critères doivent en pratique guider les choix, poursuit cet associé du cabinet Cornet Vincent Ségurel: “la poursuite pérenne de l’activité de l’entreprise, le maintien de l’emploi, l’apurement du passif”.”Il faut regarder l’historique de l’éventuel repreneur, percevoir sa compréhension intime du métier et des savoir-faire” et bien sûr “évaluer sa solidité financière”, estime auprès de l’AFP Stéphane Gorce, président de la Société des Ingénieurs Arts & Métiers et bon connaisseur du monde de l’industrie.Se pose en outre la question délicate de l’éventuel passage sous pavillon étranger d’un fleuron national.Mais le candidat idéal ne se présente pas toujours.”Quel investisseur aujourd’hui va mettre 200 millions d’euros pour remettre sur pied un outil industriel” comme Novasco, alors que “les usines de sidérurgie européennes tournent à moins de 65% de leur capacité” et que le plan acier européen devant protéger la filière de la concurrence étrangère n’est, à date, “ni validé ni a fortiori mis en œuvre”, déplore Bruno Jacquemin, délégué général de A3M (extraction minière, métallurgie, sidérurgie et recyclage des métaux).- Liquidation parfois préférable -“Si aucun repreneur n’apparaît vraiment viable, on voit de plus en plus des tribunaux qui préfèrent liquider plutôt que continuer avec un énième” acheteur, observe Me Puget.Un temps candidats à la reprise de Novasco, deux repreneurs en série d’industriels, ACI Groupe et Europlasma, ont vu leur étoile pâlir dernièrement.Le premier, créé en 2019 par Philippe Rivière et Patrice Rives, a demandé fin septembre son placement en redressement judiciaire à Lyon, décision qui a poussé le ministre de l’Economie Roland Lescure à commander un “audit” sur cet acteur qui emploie 1.600 salariés.Le second a fait l’objet d’un droit d’alerte économique du CSE d’une des entreprises reprises, Fonderie de Bretagne. Dans la foulée, le cabinet de Sébastien Martin a annoncé un comité de suivi pour s’assurer que le repreneur tienne les engagements prononcés à la barre du tribunal de commerce.

Climat: près de Bordeaux, levures et porte-greffe à la rescousse du vin

Enfouis dans la terre des vignes, ces plants font rarement parler d’eux: les porte-greffe, qui équipent quasiment tous les ceps depuis la vieille épidémie de phylloxéra, font désormais partie de l’arsenal des chercheurs dans la course infernale contre le réchauffement climatique.Sur le campus de l’institut Inrae près de Bordeaux, des alignements de porte-greffe grandissent sous serre. Une nouvelle piste pour que perdure la viticulture, qui compte plus de 2.500 ans d’histoire en France et représente les deux tiers de son excédent agroalimentaire.De premières variétés de raisin résistantes ont été mises au point, mais elles ne correspondent pas forcément à tous les terroirs. Agir sur le porte-greffe contourne le problème: on ne touche pas au précieux cépage.Il est comme le doubleur de voix d’un acteur, dit Elisa Marguerit, enseignante chercheuse à Bordeaux Sciences Agro: “ce n’est pas de lui dont on parle le plus, il est dans l’ombre, mais il a un effet” manifeste sur la production.Le porte-greffe forme le système racinaire du pied de vigne, sa partie souterraine, sur laquelle est greffé le cépage, la partie aérienne, qui porte les grappes.Ces plants ont été déployés au 19e siècle dans les vignes françaises pour leur capacité à résister au puceron phylloxéra. Aujourd’hui encore ils sont là, car le fameux ravageur “est toujours présent”, rappelle la scientifique.A Bordeaux, les chercheurs étudient les performances face à la sécheresse des 30 types disponibles en France, et de 25 étrangers (italien, hongrois…), chacun associé à cinq grands cépages français.”C’est un exemple ancien de lutte biologique, une belle invention qui limite l’utilisation de produits chimiques”, souligne Kees van Leeuwen, professeur de viticulture à Bordeaux Sciences Agro: “un porte-greffe qui résiste bien à la sécheresse n’a pas besoin d’être irrigué, celui qui assimile bien les minéraux a moins besoin d’être fertilisé”.Alors que le réchauffement s’accélère, la recherche explore tous azimuts, car il n’y a pas de solution unique. Sur le campus, on teste par exemple le “vitivoltaïsme”: quel impact sur le rendement et la qualité des vignes de l’ombre de panneaux solaires plantés à 5 m du sol?Les chercheurs misent aussi sur la vinification, une fois le raisin récolté, pour tenter de garder aux vins le style qui fait leur réputation.- Inconnue post-deux degrés -“Le réchauffement modifie les équilibres sensoriels, les vins sont plus riches en alcool, moins frais, moins élégants”, explique Alexandre Pons, chercheur oenologue pour le groupe Oeneo, détaché à l’université de Bordeaux.Pour les vins de Bordeaux, on “passe d’un style de fruits frais à un modèle plus de fruit confituré”, “vers ce que l’on a l’habitude d’observer dans la Napa Valley en Californie, au climat historiquement plus chaud”.Les consommateurs apprécient peu ce changement, souligne-t-il. “La typicité – le lien entre le produit et son terroir – est une notion très importante en oenologie. C’est aussi un élément de valorisation” du vin.Dans ses outils, le vigneron dispose de nouvelles levures, sélectionnées sur des baies de raisin et permettant, en plus de transformer les sucres en alcool, de rapporter l’acidité perdue.Un vin issu de raisin trop mûr a aussi un moindre potentiel de garde. D’où l’importance de maîtriser l’oxygénation: “on a démontré dans des travaux récents que le bouchon joue un rôle très net sur la capacité du vin à préserver sa fraîcheur au cours du vieillissement en bouteille”, dit M. Pons.”Des innovations et des solutions existent déjà, dans les labos et chez les viticulteurs, et permettent d’envisager que l’on puisse s’adapter dans la plupart des vignobles”, souligne Jean-Marc Touzard, directeur de recherche Inrae qui a coanimé le vaste projet Laccave, réunissant l’écosystème des sciences et du vin.Mais “ce n’est jouable que si l’on arrive à stabiliser le climat le plus tôt possible”, s’empresse-t-il d’ajouter: au-delà de +2°C par rapport à l’ère préindustrielle, “on ne sait plus quoi dire. Si on est sur un scénario à la Trump à +4°C à la fin du siècle au niveau mondial, on a trop d’instabilité pour construire une viticulture telle qu’on la connaît”.Cet été, sur les parcelles du campus bordelais, les thermomètres ont mesuré jusqu’à 52,4°C sur la peau des raisins.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Climat: près de Bordeaux, levures et porte-greffe à la rescousse du vin

Enfouis dans la terre des vignes, ces plants font rarement parler d’eux: les porte-greffe, qui équipent quasiment tous les ceps depuis la vieille épidémie de phylloxéra, font désormais partie de l’arsenal des chercheurs dans la course infernale contre le réchauffement climatique.Sur le campus de l’institut Inrae près de Bordeaux, des alignements de porte-greffe grandissent sous serre. Une nouvelle piste pour que perdure la viticulture, qui compte plus de 2.500 ans d’histoire en France et représente les deux tiers de son excédent agroalimentaire.De premières variétés de raisin résistantes ont été mises au point, mais elles ne correspondent pas forcément à tous les terroirs. Agir sur le porte-greffe contourne le problème: on ne touche pas au précieux cépage.Il est comme le doubleur de voix d’un acteur, dit Elisa Marguerit, enseignante chercheuse à Bordeaux Sciences Agro: “ce n’est pas de lui dont on parle le plus, il est dans l’ombre, mais il a un effet” manifeste sur la production.Le porte-greffe forme le système racinaire du pied de vigne, sa partie souterraine, sur laquelle est greffé le cépage, la partie aérienne, qui porte les grappes.Ces plants ont été déployés au 19e siècle dans les vignes françaises pour leur capacité à résister au puceron phylloxéra. Aujourd’hui encore ils sont là, car le fameux ravageur “est toujours présent”, rappelle la scientifique.A Bordeaux, les chercheurs étudient les performances face à la sécheresse des 30 types disponibles en France, et de 25 étrangers (italien, hongrois…), chacun associé à cinq grands cépages français.”C’est un exemple ancien de lutte biologique, une belle invention qui limite l’utilisation de produits chimiques”, souligne Kees van Leeuwen, professeur de viticulture à Bordeaux Sciences Agro: “un porte-greffe qui résiste bien à la sécheresse n’a pas besoin d’être irrigué, celui qui assimile bien les minéraux a moins besoin d’être fertilisé”.Alors que le réchauffement s’accélère, la recherche explore tous azimuts, car il n’y a pas de solution unique. Sur le campus, on teste par exemple le “vitivoltaïsme”: quel impact sur le rendement et la qualité des vignes de l’ombre de panneaux solaires plantés à 5 m du sol?Les chercheurs misent aussi sur la vinification, une fois le raisin récolté, pour tenter de garder aux vins le style qui fait leur réputation.- Inconnue post-deux degrés -“Le réchauffement modifie les équilibres sensoriels, les vins sont plus riches en alcool, moins frais, moins élégants”, explique Alexandre Pons, chercheur oenologue pour le groupe Oeneo, détaché à l’université de Bordeaux.Pour les vins de Bordeaux, on “passe d’un style de fruits frais à un modèle plus de fruit confituré”, “vers ce que l’on a l’habitude d’observer dans la Napa Valley en Californie, au climat historiquement plus chaud”.Les consommateurs apprécient peu ce changement, souligne-t-il. “La typicité – le lien entre le produit et son terroir – est une notion très importante en oenologie. C’est aussi un élément de valorisation” du vin.Dans ses outils, le vigneron dispose de nouvelles levures, sélectionnées sur des baies de raisin et permettant, en plus de transformer les sucres en alcool, de rapporter l’acidité perdue.Un vin issu de raisin trop mûr a aussi un moindre potentiel de garde. D’où l’importance de maîtriser l’oxygénation: “on a démontré dans des travaux récents que le bouchon joue un rôle très net sur la capacité du vin à préserver sa fraîcheur au cours du vieillissement en bouteille”, dit M. Pons.”Des innovations et des solutions existent déjà, dans les labos et chez les viticulteurs, et permettent d’envisager que l’on puisse s’adapter dans la plupart des vignobles”, souligne Jean-Marc Touzard, directeur de recherche Inrae qui a coanimé le vaste projet Laccave, réunissant l’écosystème des sciences et du vin.Mais “ce n’est jouable que si l’on arrive à stabiliser le climat le plus tôt possible”, s’empresse-t-il d’ajouter: au-delà de +2°C par rapport à l’ère préindustrielle, “on ne sait plus quoi dire. Si on est sur un scénario à la Trump à +4°C à la fin du siècle au niveau mondial, on a trop d’instabilité pour construire une viticulture telle qu’on la connaît”.Cet été, sur les parcelles du campus bordelais, les thermomètres ont mesuré jusqu’à 52,4°C sur la peau des raisins.

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Perrier: un tribunal français rend sa décision quant à la suspension des ventes

Les ventes de Perrier sous l’appellation “eau minérale naturelle” devront-elles être suspendues le temps que Nestlé Waters obtienne une nouvelle autorisation pour exploiter ses forages? Un tribunal français rend sa décision mardi, énième rebondissement d’un feuilleton de deux ans.”Les juges ont l’occasion de rappeler une évidence: une eau vendue comme eau minérale naturelle doit être… naturelle et originellement pure”, selon Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’association française de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, qui avait saisi le tribunal de Nanterre (région parisienne) en référé au printemps.L’association argue que la microfiltration utilisée par le groupe sur ses eaux fait que celles-ci ne peuvent plus prétendre à l’appellation “eau minérale naturelle”, et demande une “interdiction de commercialisation” et “la cessation des tromperies”. Son avocat, Me Alexis Macchetto, était allé jusqu’à dire qu’il existait “un risque réel pour le consommateur”.Nestlé Waters & Premium Beverages, qui produit en France les eaux Perrier, Vittel, Contrex ou encore Hépar, conteste “fermement” les demandes d’UFC-Que Choisir, “notamment les allégations mettant en cause la sécurité alimentaire des produits”.”Toutes nos eaux” sont consommables “en toute sécurité”, assène depuis deux ans le groupe suisse, au cœur d’un scandale après qu’il a admis, début 2024 sous le coup de plusieurs enquêtes de presse, avoir utilisé par le passé des traitements interdits (charbon, UV) pour ses eaux.- Commercialisation “trompeuse”? -Ils ont été depuis remplacés par une microfiltration à 0,2 micron dont la légalité a été contestée, l’eau minérale naturelle ne pouvant faire l’objet de désinfection ou traitement de nature à modifier ses caractéristiques, sauf exception pour retirer du fer ou du manganèse considérés comme nocifs.Le groupe affirme l’avoir fait dans le cadre d’un plan de transformation validé par le gouvernement français en 2023.Depuis, les autorités sanitaires ont estimé que cette microfiltration à 0,2 micron modifiait le microbisme de l’eau, poussant le groupe, sous injonction préfectorale, à la remplacer par une microfiltration à 0,45 micron.Si Nestlé Waters affirme que ce degré de microfiltration a été validé par les autorités, il a dû déposer de nouvelles demandes d’autorisation préfectorale pour exploiter ses forages et commercialiser sous l’appellation eau minérale naturelle.Alors que les préfets n’ont toujours pas rendu leur décision, UFC-Que Choisir affirme que la commercialisation actuelle est “trompeuse”.Nestlé Waters s’en défend, soulignant la mise en place depuis juin, indépendamment de la procédure judiciaire, d’une “vaste” campagne de communication dans les supermarchés et la presse, affirmant bien que les eaux Perrier, Contrex et Hépar “sont susceptibles” de ne pas être minérales naturelles selon “l’analyse par l’État de leur microfiltration”.- Pas d’impact sur les ventes -Dans l’immédiat, cette campagne ne semble pas avoir eu d’impact sur les ventes. Sur les bouteilles Perrier classiques, “le nombre de foyers acheteurs est resté stable”, souligne l’entreprise à l’AFP, précisant qu’elle vend toute sa production. Sur le dernier trimestre, avec une météo propice à la consommation d’eau, les ventes sont “même en croissance”.En revanche, la production des bouteilles bleues de Perrier fines bulles a reculé puisque des forages ont été suspendus depuis le début du scandale, et le groupe reconnaît que les ventes ont mécaniquement baissé.Une autre campagne de communication a été lancée ces dernières semaines, cette fois par les concurrents français de Nestlé Waters réunis dans la Maison des eaux minérales naturelles.”L’appellation eau minérale naturelle se mérite”, affirme le syndicat qui rassemble Danone (Evian, Badoit, Salvetat, Volvic) avec des plus petits acteurs (Wattwiller, Mont-Roucous, Eau neuve, Bonneval).Pour eux, la réglementation, dont Nestlé Waters a demandé une clarification, est limpide. “Nous partageons une responsabilité commune: protéger la pureté originelle. Sans traitement. Sans compromis”. C’est-à-dire avec une microfiltration à 0,45 micron réservée au retrait du fer ou du manganèse, ce qui n’est pas le cas pour les filtres utilisés par Nestlé Waters dans le cadre des demandes d’autorisation en cours.

Perrier: un tribunal français rend sa décision quant à la suspension des ventes

Les ventes de Perrier sous l’appellation “eau minérale naturelle” devront-elles être suspendues le temps que Nestlé Waters obtienne une nouvelle autorisation pour exploiter ses forages? Un tribunal français rend sa décision mardi, énième rebondissement d’un feuilleton de deux ans.”Les juges ont l’occasion de rappeler une évidence: une eau vendue comme eau minérale naturelle doit être… naturelle et originellement pure”, selon Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’association française de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, qui avait saisi le tribunal de Nanterre (région parisienne) en référé au printemps.L’association argue que la microfiltration utilisée par le groupe sur ses eaux fait que celles-ci ne peuvent plus prétendre à l’appellation “eau minérale naturelle”, et demande une “interdiction de commercialisation” et “la cessation des tromperies”. Son avocat, Me Alexis Macchetto, était allé jusqu’à dire qu’il existait “un risque réel pour le consommateur”.Nestlé Waters & Premium Beverages, qui produit en France les eaux Perrier, Vittel, Contrex ou encore Hépar, conteste “fermement” les demandes d’UFC-Que Choisir, “notamment les allégations mettant en cause la sécurité alimentaire des produits”.”Toutes nos eaux” sont consommables “en toute sécurité”, assène depuis deux ans le groupe suisse, au cœur d’un scandale après qu’il a admis, début 2024 sous le coup de plusieurs enquêtes de presse, avoir utilisé par le passé des traitements interdits (charbon, UV) pour ses eaux.- Commercialisation “trompeuse”? -Ils ont été depuis remplacés par une microfiltration à 0,2 micron dont la légalité a été contestée, l’eau minérale naturelle ne pouvant faire l’objet de désinfection ou traitement de nature à modifier ses caractéristiques, sauf exception pour retirer du fer ou du manganèse considérés comme nocifs.Le groupe affirme l’avoir fait dans le cadre d’un plan de transformation validé par le gouvernement français en 2023.Depuis, les autorités sanitaires ont estimé que cette microfiltration à 0,2 micron modifiait le microbisme de l’eau, poussant le groupe, sous injonction préfectorale, à la remplacer par une microfiltration à 0,45 micron.Si Nestlé Waters affirme que ce degré de microfiltration a été validé par les autorités, il a dû déposer de nouvelles demandes d’autorisation préfectorale pour exploiter ses forages et commercialiser sous l’appellation eau minérale naturelle.Alors que les préfets n’ont toujours pas rendu leur décision, UFC-Que Choisir affirme que la commercialisation actuelle est “trompeuse”.Nestlé Waters s’en défend, soulignant la mise en place depuis juin, indépendamment de la procédure judiciaire, d’une “vaste” campagne de communication dans les supermarchés et la presse, affirmant bien que les eaux Perrier, Contrex et Hépar “sont susceptibles” de ne pas être minérales naturelles selon “l’analyse par l’État de leur microfiltration”.- Pas d’impact sur les ventes -Dans l’immédiat, cette campagne ne semble pas avoir eu d’impact sur les ventes. Sur les bouteilles Perrier classiques, “le nombre de foyers acheteurs est resté stable”, souligne l’entreprise à l’AFP, précisant qu’elle vend toute sa production. Sur le dernier trimestre, avec une météo propice à la consommation d’eau, les ventes sont “même en croissance”.En revanche, la production des bouteilles bleues de Perrier fines bulles a reculé puisque des forages ont été suspendus depuis le début du scandale, et le groupe reconnaît que les ventes ont mécaniquement baissé.Une autre campagne de communication a été lancée ces dernières semaines, cette fois par les concurrents français de Nestlé Waters réunis dans la Maison des eaux minérales naturelles.”L’appellation eau minérale naturelle se mérite”, affirme le syndicat qui rassemble Danone (Evian, Badoit, Salvetat, Volvic) avec des plus petits acteurs (Wattwiller, Mont-Roucous, Eau neuve, Bonneval).Pour eux, la réglementation, dont Nestlé Waters a demandé une clarification, est limpide. “Nous partageons une responsabilité commune: protéger la pureté originelle. Sans traitement. Sans compromis”. C’est-à-dire avec une microfiltration à 0,45 micron réservée au retrait du fer ou du manganèse, ce qui n’est pas le cas pour les filtres utilisés par Nestlé Waters dans le cadre des demandes d’autorisation en cours.

Lancement de la campagne de distribution alimentaire des Restos du coeur

Les Restos du coeur lancent mardi leur traditionnelle campagne de distribution alimentaire dans un contexte économique marqué par une précarité grandissante des publics les plus vulnérables. “Nous sommes mobilisés, nos donateurs nous suivent, les équipes sont prêtes mais nous sommes inquiets parce que la précarité est là”, déclare à l’AFP le président de l’association, Jean-Michel Richard.Environ “77% des publics que nous accueillons vivent avec moins de la moitié du seuil de pauvreté, soit 644 euros”, par mois, ajoute-t-il. “Plus de 50% de nos publics sont des jeunes de moins de 25 ans et 40% sont des mineurs, c’est dramatique. Et on a également des retraités, des travailleurs précaires, des étudiants qui viennent nous trouver”. Lors de la campagne 2024-2025, les Restos du Coeur avaient accueilli 1,3 million de personnes et distribué 161 millions de repas. A titre de comparaison, en 1985 lors de leur première année d’existence, ils avaient servi 8,5 millions de repas.Fondée par Coluche, l’association, qui assure 35% de l’aide alimentaire en France, avait lancé un cri d’alarme en septembre 2023 en prévenant qu’elle allait être contrainte de restreindre le nombre de ses bénéficiaires.”Chaque année, on est amené malheureusement à refuser du monde mais on fait le maximum en fonction de nos capacités financières”, souligne Jean-Michel Richard, dont l’association compte 78.000 bénévoles réguliers et 30.000 occasionnels.Selon les dernières données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le taux de pauvreté a atteint un niveau record en France métropolitaine en 2023 avec près de 10 millions de personnes concernées. Les inégalités ont atteint des niveaux parmi les plus élevés depuis 30 ans. 

In Somalia, a shaky front line barely holds back the ‘dogs of war’

The helicopter pilot is worried. Any more than 20 minutes in this shattered frontline village and Somalia’s Al-Shabaab militants could start lobbing mortars at their position.Roughly 1,000 Somali National Army (SNA) forces are holding Awdheegle, a strategic town roughly 35 miles (60 kilometres) outside the capital Mogadishu, with the help of an African Union contingent …

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