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La baignade dans la Seine rouvre après quatre jours de fermeture

Les trois bassins de baignade dans la Seine à Paris, qui à cause de la pluie avaient dû fermer durant quatre jours au lendemain de leur inauguration, ont rouvert jeudi, a indiqué la mairie de Paris.Avec le retour du soleil, les drapeaux verts ont de nouveau été levés à l’entrée des sites du bras Marie (4e arrondissement, centre), de Grenelle (15e, ouest) et de Bercy (12e, est), après réception des derniers résultats des tests sur la qualité de l’eau.Les pluies intenses de dimanche et lundi avaient contraint la mairie à fermer les bassins pendant quatre jours, dès le lendemain de leur inauguration, samedi, dans une ambiance festive.”Selon notre protocole, s’il pleut plus de 10 millimètres en moins de 12 heures, on n’ouvre pas la baignade en attendant les résultats de la qualité de l’eau”, a expliqué à l’AFP Pierre Rabadan, adjoint aux sports à la maire de Paris Anne Hidalgo, précisant qu’il avait plu 26 millimètres dimanche et lundi.L’ensemble des eaux de pluies – qui à Paris se mêlent aux eaux usées – ont pu être stockées, grâce au bassin d’Austerlitz, évitant tout déversement dans la Seine, a-t-il ajouté. Mais des déversements peuvent se produire en amont de la capitale en cas de trop fortes pluies, entraînant une pollution bactériologique de l’eau.Samedi, plus de 2.300 visiteurs ont été comptabilisés sur les trois sites. Comme sur les plages, des drapeaux (verts, jaunes et rouges) hissés à l’entrée indiquent le débit du fleuve et la qualité de son eau.L’été dernier, les pluies record enregistrées pendant les JO avaient souvent rendu l’eau impropre à la baignade des athlètes, notamment à cause des taux ponctuellement trop élevés de bactéries fécales (Escherichia coli et entérocoques).

A Pessac, des scientifiques contrôlent chaque jour la conformité des vins et spiritueux

Degré d’alcool, niveau de sulfites, étiquetage: au sein d’un des laboratoires de la Répression des fraudes à Pessac en Gironde, des batteries de tests sont menées chaque jour sur des vins et spiritueux pour en vérifier l’authenticité et la conformité aux réglementations.Dans une salle remplie de fioles, tubes et machines en tous genres, des ingénieurs de l’Etat reçoivent quotidiennement des dizaines d’échantillons de vins et spiritueux de la part des enquêteurs de la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes).”Nous mettons en oeuvre toute une série d’analyses, des plus simples aux plus pointues, pour vérifier que le vin contenu dans la bouteille correspond bien à l’étiquetage et qu’il est conforme à la réglementation européenne et française”, explique à la presse Sophie Rosset, responsable de l’unité boisson-isotopie du laboratoire.A chaque espace sa fonction: deux distillateurs mesurent le degré d’alcool des vins, un appareil détermine la quantité de sulfites, d’autres évaluent la teneur en CO2, la présence d’additifs ou encore l’acidité. -Peu de gros écarts observés-“Ce truc bizarre, c’est un distillateur-extracteur qui nous permet de récupérer seulement l’alcool et l’eau”, indique Rodolphe Robin, ingénieur au SCL de Bordeaux, désignant une boîtier rectangulaire noir posé à la verticale sur une paillasse.En guise de démonstration, le scientifique fixe une fiole de vin rouge à la machine, qui commence à chauffer le liquide. Il en extrait une substance devenue verdâtre et se dirige vers un autre plan de travail, pour faire passer le liquide dans un “densimètre électronique”, mesurant la teneur en alcool du vin. Après quelques dizaines de secondes rythmées par le tapotement régulier de la machine, le petit écran affiche un titre alcoolémique de 10,56%.Selon la réglementation de l’étiquetage des vins dans l’Union européenne, le titre affiché sur la bouteille ne doit pas être supérieur ou inférieur de plus de 0.5% au titre déterminé par analyse.De gros écarts entre le taux indiqué sur la bouteille et le résultat obtenu en laboratoire arrivent “de temps en temps”, explique M. Robin, loin cependant de représenter la majorité des cas.Dans la même pièce, un mètre plus loin, une solution bouillonnante de couleur verte devient soudainement violette, indiquant la présence de sulfites. De plus en plus de producteurs mettent en avant des vins sans sulfites, qui est un additif mais aussi un allergène.-Remonter jusqu’à l’origine géographique-Les tests effectués par les scientifiques peuvent aller beaucoup plus loin. C’est le cas des analyses isotopiques, “très puissantes” et nécessitant des “machines valant plusieurs centaines de milliers d’euros” selon Mme Rosset.”Ici, on descend au coeur des atomes”, ce qui permet de remonter “à l’origine du vin”, explique-t-elle. Bouteille à la main, elle montre du doigt l’étiquette, qui constitue le point de départ du travail des scientifiques.”Un vin de Bordeaux ou de Montpellier a des caractéristiques différentes en fonction des années”, détaille l’ingénieure. “Les conditions climatiques, comme la pluviométrie, ont une influence sur les données isotopiques. C’est cela qui nous permet de remonter à l’origine géographique”.S’il arrive parfois de mettre en évidence que l’appellation ou le millésime ne correspondent pas, “la plupart du temps les vins correspondent et sont conformes à la réglementation”, précise Sophie Rosset.La DGCCRF a mené plusieurs mois d’enquêtes, en 2022 et 2023, à partir des résultats fournis par les laboratoires de Bordeaux et de Montpellier, pour protéger les consommateurs et producteurs français.Les conclusions rendues publiques mercredi indiquent que la majorité des 7.800 établissements à la production et à la distribution contrôlés étaient en conformité. Cependant, 38% des opérateurs à la production ayant été contrôlés présentaient des anomalies ou des manquements, parmi lesquelles des non-conformités aux mentions obligatoires en matière d’étiquetage ou l’affichage de vins de négoce comme des vins de domaine.

Le Parlement en passe d’adopter définitivement le projet de loi pour “refonder Mayotte”

Sept mois après le passage de Chido, le Parlement s’apprête à adopter définitivement jeudi par un vote au Sénat le projet de loi pour “refonder” Mayotte, département le plus pauvre de France confronté avant même le cyclone à d’immenses défis.Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, vante un texte d’une “ambition politique sans précédent” pour “concrétiser la promesse républicaine” à Mayotte, où les inégalités avec l’Hexagone restent abyssales. Il décline notamment 4 milliards d’euros d’investissements publics sur six ans et inscrit pour la première fois dans la loi la convergence sociale, c’est à dire l’alignement des droits sociaux avec les montants de l’Hexagone, pour horizon 2031.A Mayotte, 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté national, et le RSA, par exemple, y est encore deux fois plus bas que dans l’Hexagone.Dernier texte du gouvernement à passer les griffes du Parlement avant la pause estivale, il devrait être adopté sans difficulté à la Chambre haute, où domine une alliance de la droite et du centre.Le texte, fruit d’un compromis entre députés et sénateurs, a déjà franchi mercredi le cap de l’Assemblée. Il a bénéficié du soutien de la coalition gouvernementale et de l’extrême droite. Le Rassemblement national, très mobilisé durant les débats, a même revendiqué “une victoire politique”.Mais pour la gauche, impossible de voter ce texte. Et ce, en dépit de plusieurs avancées comme la convergence sociale. En cause: “l’obsession” du projet de loi pour l’immigration et des mesures “inhumaines” directement inspirées du programme de Marine Le Pen, ont accusé plusieurs députés.Dans l’hémicycle, les débats ont souvent été houleux, parfois virulents entre la gauche et les deux députées de Mayotte, Estelle Youssouffa (Liot) et Anchya Bamana (RN), très investies, en particulier sur la question migratoire. Le texte s’attaque en effet à deux “fléaux”, la lutte contre l’immigration clandestine et l’habitat illégal, “sans quoi” Mayotte risque d’être reconstruite sur du “sable”, selon les mots de Manuel Valls. Il prévoit par exemple de durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour alors que près de la moitié de la population y est étrangère. Plusieurs dispositions permettent de faciliter la destruction des bidonvilles, alors qu’un tiers de l’habitat est informel.Une mesure permet par exemple de déroger à l’obligation d’une offre de relogement au moment d’une évacuation.  – Attentes des Mahorais -Pour Aurélien Taché (LFI), député depuis 2017, il s’agit de la mesure “la plus cruelle” qu’il ait vu adoptée en huit ans: “Cela revient à mettre à la rue des milliers de personnes qui se trouvaient déjà en situation d’extrême précarité”.Le projet de loi prévoit plusieurs mesures très attendues sur l’archipel. D’abord, la suppression d’ici 2030 du visa territorialisé, qui empêche un détenteur d’un titre de séjour mahorais de venir dans l’Hexagone. Les Mahorais y voient une injustice et un manque de solidarité de la France métropolitaine face à l’afflux massif d’immigrés clandestins venus notamment des Comores voisines.Le recensement exhaustif de la population à Mayotte dès 2025 est aussi inscrit dans la loi. Depuis des années, les élus locaux affirment que la population est sous-estimée avec pour conséquence des collectivités moins bien dotées qu’elles ne devraient l’être et des services publics saturés.Autre victoire pour les élus mahorais, la suppression de l’article facilitant les expropriations pour permettre la construction d’infrastructures dites essentielles. Cette mesure, ardemment défendue par le gouvernement, a provoqué une levée de boucliers sur l’archipel, les Mahorais s’inquiétant d’une mainmise de l’Etat sur le foncier.”Inédit”, “massif”, “historique”, les adjectifs laudateurs du gouvernement pour qualifier le texte ne manquent pas. Mais pour certains parlementaires, il passe à côté de nombreux enjeux de développement, notamment sur l’eau et la santé. La députée mahoraise Anchya Bamana a par exemple rappelé que Mayotte vit toujours sous le régime des coupures d’eau, avant de lancer: “Comment justifier 1 milliard pour se baigner dans la Seine? Mais rien pour répondre à l’urgence de l’accès à l’eau potable pour les Mahorais”.L’autre députée de Mayotte, Estelle Youssouffa, tout en saluant les 4 milliards d’euros d’investissements mis sur la table, a réitéré mercredi son avertissement au gouvernement: “A chaque budget, nous vérifierons que pas un euro ne manque pour enfin construire notre île”.

Poêles en Téflon “sûres”: Tefal (SEB) attaqué en justice par des associations

Le groupe SEB et sa filiale Tefal sont visées par une plainte d’ONG qui les accusent de “pratiques commerciales trompeuses” pour avoir affirmé que leurs poêles en Téflon étaient “sûres”, ont annoncé les associations jeudi.La plainte, qui émane de France Nature Environnement (FNE), Générations Futures et l’Association citoyenne et laïque des consommateurs (ACLC), porte sur une campagne publicitaire datant de 2024 ainsi que sur une communication figurant sur le site internet de la marque Tefal. Elle a été envoyée au parquet de Paris mercredi matin, a indiqué la FNE à l’AFP.En “assurant que les revêtements antiadhésifs de ses poêles sont reconnus comme sûrs car contenant du PTFE (polytétrafluoroéthylène, autre nom du Téflon, ndlr) et non des PFOA”, d’autres PFAS (“polluants éternels”) interdits, le groupe “omet de mentionner le risque de rejets dans l’environnement de substances en raison de l’utilisation de PTFE, tout au long du cycle de vie des produits ainsi que les risques sur la santé lors de l’utilisation des poêles de la marque”, font valoir les associations dans un communiqué.”Il est inadmissible de communiquer de cette manière alors que la santé des populations, particulièrement des travailleuses et travailleurs, et de l’environnement est en jeu. Tefal doit rendre compte et être sanctionné”, s’insurge Anne Roques, juriste de FNE.Pour étayer leur plainte, les associations s’appuient sur le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC), une agence onusienne, qui a conclu à “l’insuffisance de données pour classifier le PTFE en tant que cancérogène, mais ne se prononce pas sur l’absence de cancérogénicité ni sur le fait que le PTFE est +sûr+”.Interrogé par l’AFP en avril 2024, le CIRC n’avait pas souhaité commenter les affirmations de SEB sur l’innocuité du Téflon, “en raison de l’ancienneté” de ses évaluations.Les ONG invoquent aussi une étude de novembre 2023 en Corée du Sud qui “met en évidence que les microparticules de PTFE génèrent des effets nocifs sur la santé tels que des inflammations”.En avril 2024, les députés ont adopté une proposition de loi écologiste visant à restreindre la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS ou “polluants éternels”, excluant toutefois les ustensiles de cuisine, après une forte mobilisation des fabricants notamment de Tefal. Le texte définitif, promulgué en février 2025, conserve cette exclusion.Présentes dans une multitude d’objets de la vie courante, les substances per- et polyfluoroalkylées, ou PFAS, qui se comptent par milliers, doivent leur surnom de “polluants éternels” à leur capacité d’accumulation et de persistance dans les milieux naturels et les organismes des êtres vivants, et leurs effets toxiques avérés scientifiquement sur l’environnement et la santé.

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L’eau dessalée au secours de l’agriculture dans le sud du Maroc

Elle est coûteuse et critiquée pour son impact environnemental. Mais sans l’eau dessalée, “on ne serait plus là”, dit la responsable d’un géant de la production de tomates cerises dans le sud du Maroc.Abir Lemseffer, directrice générale adjointe du groupe Azura, fait référence à la grave sécheresse liée au changement climatique, que traverse le pays depuis 2018.Dans la plaine de Chtouka, à une soixantaine de kilomètres d’Agadir, les 800 hectares d’exploitation de ce groupe franco-marocain sont irrigués à 100% par de l’eau dessalée.Depuis 2022, la station de dessalement fournit l’équivalent de 125.000 m3 d’eau par jour pour l’irrigation de 12.000 hectares de primeurs. Mais aussi 150.000 m3 par jour pour l’eau potable destinée à 1,6 million d’habitants de la ville et ses environs, indique à l’AFP Ayoub Ramdi, responsable au sein de l’Office régional de mise en valeur agricole.La station compte atteindre 400.000 m3 par jour, dont la moitié destinée à l’irrigation, à fin 2026.Sans cette eau, affirme l’agronome Rqia Bourziza, “un scénario catastrophique se profilait au Maroc”.L’agriculture, qui représente environ 12% du PIB du pays, a été gravement affectée par un stress hydrique aigu, du fait de six années consécutives de sécheresse.- “Eau chère” -A l’échelle nationale, le Maroc dispose de 16 stations de dessalement d’une capacité totale de 270 millions de m3 par an et entend atteindre 1,7 milliard de m3 par an d’ici 2030.Si 1.500 agriculteurs irriguent avec l’eau dessalée dans la région du Souss-Massa qui englobe Agadir, d’autres n’y ont pas souscrit en raison de son coût.C’est le cas de Hassan qui cultive, sur un demi-hectare, de la courgette et du poivron irrigués par l’eau d’un puits partagé par 60 agriculteurs.”Je ne peux pas me permettre d’utiliser cette eau car elle est chère”, explique cet homme qui n’a pas souhaité donner son nom.L’eau dessalée est vendue à 0,48 euro le m3 (cinq dirhams hors taxe) contre en moyenne 0,096 euro par m3 (un dirham) pour des eaux conventionnelles.A la sortie de l’usine, cette eau coûte en fait encore plus cher: 1,05 euro par m3 (onze dirhams). Mais les contributions publiques de 40% à ce projet font baisser le tarif.Pour l’agronome Ali Hatimy, “le coût de l’eau dessalée réduit considérablement le nombre des cultures pouvant être irriguées, car elle n’est amortie que par des cultures à très haute valeur ajoutée”.Ce que confirme Mme Bourziza: l’irrigation à l’eau dessalée est une “très bonne alternative”, mais “lorsqu’elle est utilisée dans des cultures à haute valeur comme les tomates ou l’arboriculture”.M. Ramdi de l’Office de mise en valeur agricole assure qu'”aucun impact” n’a été constaté autour de la ville côtière d’Agadir, et que des diffuseurs sont utilisés “dans les conduits de rejet pour diluer la saumure”. – L’eau des nappes “insuffisante” -Les enjeux dans la région du Souss-Massa, qui totalise 85% des exportations marocaines de produits maraîchers, sont de taille.Les cultures maraîchères y occupent 29.000 hectares, pour une production de près de deux millions de tonnes par an et près de 940 millions d’euros de chiffre d’affaires, selon le ministère de l’Agriculture.La station de dessalement a ainsi permis d’éviter une perte de plus de 860 millions d’euros en valeur ajoutée en plus de préserver plus d’un million d’emplois par an, selon M. Ramdi.”Le dessalement a sauvé l’agriculture dans Chtouka”, dit avec enthousiasme Mohamed Boumarg en arpentant une de ses serres de tomates, produit phare de la région.”Avant, je ne cultivais que cinq hectares car j’étais conditionné par la quantité d’eau que j’avais. L’eau de nappe n’était pas suffisante”, raconte cet agriculteur de 38 ans qui exploite désormais une vingtaine d’hectares dont 60% de la production est destinée à l’export.”Il en va de notre survie”, souligne Mme Lemseffer: “Soit on accepte de sacrifier une partie de la marge en utilisant de l’eau dessalée, soit on met la clef sous la porte”.

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Guatemala: le bilan des séismes s’alourdit à cinq morts

Le bilan de la série de séismes qui ont secoué le Guatemala mardi s’est alourdi à cinq morts après qu’un homme a été retrouvé mort à son domicile, a-t-on appris mercredi auprès des autorités locales.Les séismes les plus forts ont atteint, mardi après-midi, une magnitude de 4,8 et 5,7, avec des épicentres situés dans les localités d’Amatitlan et d’Alotenango, près de la capitale, selon le service géologique américain USGS.Selon l’agence de coordination des catastrophes Conred, le nombre de morts est passé à cinq avec la découverte du corps d’un homme de 30 ans décédé d’une crise cardiaque à son domicile dans le village de Santa Ines (sud).La Conred avait précédemment rapporté la découverte du corps d’un adolescent à Santa Maria de Jesus (sud-ouest), la zone la plus touchée par les séismes.Quelques heures auparavant, le président Bernardo Arévalo avait annoncé sur X que deux hommes dont le véhicule a été enseveli par des pierres et une femme victime d’un éboulement dans un village étaient morts.Dans son dernier bilan, la Conred indique également que les séismes ont fait des centaines de sinistrés et endommagé des dizaines de maisons ainsi que plusieurs routes et un pont.M. Arévalo a suspendu mercredi les cours dans les écoles ainsi que la journée de travail dans les trois départements les plus touchés: Guatemala, Escuintla et Sacatepéquez.Après le premier tremblement de terre, survenu vers 15H00 locales (21H00 GMT), quelque 200 répliques ont été enregistrées, dont une vingtaine ressenties par la population, a précisé l’Institut local de sismologie.Des centaines de personnes ont passé la nuit de mardi à mercredi dans la rue ou les parcs par crainte de répliques.Carmen Carrillo, 49 ans, a ainsi dormi dehors avec sa famille à Palin, situé à 35 km au sud de la capitale. Les séismes de la veille “ont été très forts”, a-t-elle dit à l’AFP. A Santa Maria de Jesus, 50% des maisons présentent des dommages, y compris des bâtiments historiques, selon le maire Mario Pérez. La ville est privée d’électricité et est presque isolée en raison des éboulements qui encombrent les routes.Mercredi, le président Arévalo est arrivé en hélicoptère dans cette ville à majorité indigène maya pour évaluer les dégâts. “Sachez que nous travaillons sans relâche pour la sécurité de toute la population”, a indiqué le dirigeant sur X, exprimant ses “plus profondes condoléances aux familles des défunts”.L’Amérique centrale subit fréquemment des séismes en raison de la convergence des plaques tectoniques des Caraïbes et de Cocos, ainsi que de failles géologiques locales.

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A la Maison Blanche, le pétrole est roi, dénonce un sénateur

L’administration du président américain Donald Trump ne gouverne plus, elle “occupe” le pays au service de l’industrie des énergies fossiles, tonne un influent sénateur démocrate.Sheldon Whitehouse, l’un des élus américains les plus engagés sur les questions climatiques, tire la sonnette d’alarme dans un entretien sur la toute-puissance du lobby de l’or noir à Washington.”Il ne s’agit même plus d’un gouvernement”, fustige devant la presse l’élu du Rhode Island, âgé de 69 ans. “C’est une force d’occupation de l’industrie des combustibles fossiles qui s’est infiltrée dans les postes-clés”.Pour le démocrate, les membres du gouvernement “ont les bureaux, les titres”, mais “ce sont des larbins des combustibles fossiles (…) ils ne se soucient pas le moins du monde de l’opinion publique ou de la sécurité publique”.Celui qui s’apprête à tenir mercredi au Congrès son 300e discours d’alerte sur la crise climatique, une allocution qu’il a intitulée “Time to Wake Up” (“Il est temps de se réveiller”), exhorte à exposer l’ampleur de cette “escroquerie” pour la contrer.D’après une récente analyse de l’organisation Climate Power, les grandes entreprises pétrolières ont dépensé au moins 445 millions de dollars pour faire élire Donald Trump en novembre 2024, un montant probablement très sous-estimé car de nombreux dons restent anonymes.- “Corruption” – Depuis son retour au pouvoir, le dirigeant républicain a enclenché une marche arrière toute en matière de lutte contre le changement climatique, sortant une nouvelle fois la première puissance mondiale de l’Accord de Paris sur le climat, sapant les agences scientifiques et détricotant les mesures environnementales de son prédécesseur démocrate.Et ce alors que les signes de cette crise se multiplient, les Etats-Unis pleurant cette semaine leurs morts après des inondations dévastatrices au Texas dont la survenue a été rendue plus probable par le changement climatique.Les “rêves les plus sordides” des pollueurs “deviennent réalité”, accuse M. Whitehouse, qui appelle ses pairs à dénoncer publiquement ce qu’il qualifie “de corruption et de fraude politique les plus graves que le pays ait jamais connu”.Pour lui, l’emprise du lobby du pétrole sur la politique remonte à un arrêt controversé de la Cour suprême datant de 2010 et ayant levé toute limite au financement des campagnes politiques par les entreprises.Elles “ont pu entrer dans le Parti républicain et dire: +Nous vous donnerons des sommes illimitées. Vous aurez plus d’argent dans vos élections que vous n’en avez jamais vu auparavant+”, assure M. Whitehouse.Avant cela, élus démocrates et républicains collaboraient sur les questions climatiques et le candidat conservateur à la présidentielle de 2008, John McCain, disposait même d’un programme à ce sujet “tout à fait respectable”, insiste-t-il.Et pour preuve, selon lui, qu’il s’agit d’une question d’argent et non d’idéologie: Donald Trump lui-même cosignait en 2009 une publication exhortant le président de l’époque, Barack Obama, à en faire plus en matière de climat.- “Remise à zéro” – Malgré ce constat, le démocrate veut croire en un possible changement.D’abord, à l’international, avec la possible mise en place d’une initiative mondiale de taxe carbone qui se traduirait par un impôt sur les importations ayant une lourde empreinte climatique.Des pays comme le Royaume-Uni, le Canada, le Mexique et l’Australie pourraient copier le mécanisme de taxe aux frontières adopté en ce sens par l’Union européenne en 2022, et cela se répercuterait sur les Etats-Unis via les nombreuses transactions marchandes liant Washington à ces pays, espère-t-il.Une autre piste se trouve dans les mains de M. Whitehouse et de ses collègues du Congrès, qui pourraient adopter un projet de loi pour rendre les dons de campagne davantage transparents.Mais la solution la plus concrète pourrait venir de l’économie américaine elle-même, veut-il croire, car cette dernière est menacée par le changement climatique.La multiplication des événements météorologiques extrêmes pousse en effet les assureurs et banques à se retirer des régions les plus vulnérables, et fait craindre une crise financière similaire à celle ayant ébranlé le pays en 2008.”Lorsqu’il sera clairement établi ce qui est fait ici, il y aura une remise à zéro spectaculaire”, assure-t-il. Et “il y aura des comptes à rendre”.

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En Afrique du Sud, des chiens renifleurs à la rescousse de tortues bosselées

Dans l’immensité d’une réserve privée sud-africaine près du Cap, un border collie avance rapidement entre les herbes et les arbustes. Sa truffe scanne la végétation à la recherche de tortues géométriques, une espèce endémique de la région en danger critique d’extinction.”Sa population est tellement faible qu’au moindre problème, elle peut rapidement s’éteindre à l’état naturel”, explique Andrew Turner, spécialiste de la restauration écologique pour Cape Nature, l’autorité de conservation de la biodiversité dans la région du Cap occidental.La chienne de trois ans est suivie attentivement par sa maîtresse, Esther Matthew de l’ONG Endangered Wildlife Trust (EWT), qui vérifie que toute la zone a été quadrillée. Devant un buisson, Delta s’arrête, scrute, et se couche. Esther Matthew fait signe à ses collègues. “Elle en a trouvé une ! C’est une femelle adulte, on le voit à son ventre plat. Les mâles ont le ventre incurvé.”Il faut alors se rapprocher et fixer le fynbos, une végétation propre à la région, pour distinguer la carapace qui se camoufle parfaitement dans la flore.La tortue géométrique est bosselée et chaque bosse est striée de jaune, comme les branches d’une étoile. Les femelles sont les plus grandes, jusqu’à 16,5 cm de longueur, et pèsent jusqu’à 850 grammes.La spécialiste en conservation sort un frisbee en mousse pour récompenser Delta. “Si elle trouve une tortue, on lui donne un jouet ce qui l’encourage à en trouver plus. Mais elle ne s’arrête pas pour n’importe quelle tortue, on l’entraîne à ne s’arrêter que pour la tortue géométrique.” Il est difficile d’établir leur nombre tant elles sont dures à trouver. “Dans les années 1990, on estimait qu’il y avait 1.500 individus, précise Andrew Turner, ce qui n’est déjà pas beaucoup. Selon des estimations ultérieures, on en comptait entre 600 et 800. Aujourd’hui, la population ne prospère nulle part. Il serait prudent de dire qu’il y en a encore quelques centaines.”Selon Esther Matthew, les chiens sont cinq fois plus efficaces que les hommes dans ce type de recherches. “Ils utilisent leur odorat et pas leur vue. Ils nous aident notamment à trouver les plus petites tortues, les nouveaux-nés et les jeunes, que l’on rate souvent.” – Base de données -Après Delta, place à Dash, un border collie plus jeune, pour poursuivre les recherches. Ils sont assistés par des collègues à pied qui fouillent les arbustes à l’aide de bâtons. Ce jour-là, une petite dizaine de tortues géométriques sont localisées sur la réserve.Ensuite commence la collecte d’informations: “On marque la carapace de chaque nouvelle tortue trouvée, on la mesure, on la pèse et on enregistre tout dans notre base de données”.Ce recensement est essentiel, au moment où la destruction de leur habitat les menace de disparition.”Ces tortues ont un habitat très spécifique, souligne Andrew Turner. On ne les trouve que dans le Renosterveld et le Fynbos dont elles se nourrissent.”Ces végétations uniques de la région du Cap sont elles-mêmes menacées d’extinction imminente.- Parcelles fragmentées -“La diversité de plantes dans ces zones est incroyable, poursuit-il. Mais comme les sols y sont très riches, elles ont été investies par l’agriculture et ces plantes ont largement disparu.””Les parcelles de végétation qui subsistent sont de plus en plus fragmentées au milieu de fermes, de routes, de villes et de sites industriels”, confirme l’écologue. “Donc les populations de tortues ne sont plus reliées entre elles et ne peuvent plus se soutenir.”Plus l’habitat des tortues géométriques est réduit et morcelé, plus la population décroît et moins elle est capable d’affronter les aléas climatiques comme les sécheresses, les feux de plus en plus fréquents et intenses, ainsi que les attaques de prédateurs comme le corbeau pie.Pas plus que le braconnage dont les tortues géométriques, comme les plantes qu’elles mangent, sont victimes. “Elles ont besoin de toute l’aide qu’on peut leur apporter”, plaide Andrew Turner.”Notre rôle est de récolter le plus de données possibles sur ces espèces”, pose Zanné Brink, la cheffe du programme de conservation des terres arides à EWT. “Ensuite, nous mettons en place des partenariats avec les propriétaires, par exemple, pour les aider à protéger la faune et la flore sur leurs terres.” “Il y a une prise de conscience de la richesse de notre biodiversité dans le Cap occidental et des menaces qui pèsent sur elle”, confirme M. Turner.”Notre plus gros défi, conclut Zanné Brink, est de recueillir assez d’informations pour empêcher la disparition d’espaces essentiels de biodiversité à cause d’une utilisation préjudiciable des terres.”