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Du jamais vu depuis 30 ans : le taux de pauvreté atteint un niveau record en France

Du jamais vu depuis au moins trente ans: le taux de pauvretĂ© a battu un record en 2023 en France mĂ©tropolitaine oĂą les inĂ©galitĂ©s se creusent selon l’Insee. Des chiffres loin d’ĂŞtre “surprenants” pour les associations, qui exhortent l’Etat Ă  passer aux actes. Entre 2022 et 2023, le taux de pauvretĂ© a augmentĂ© de 0,9 point, passant de 14,4% Ă  15,4%, prĂ©cise l’Institut national de la statistique et des Ă©tudes Ă©conomiques dans son Ă©tude annuelle parue lundi. Il s’agit du taux le plus Ă©levĂ© depuis le lancement de l’indicateur Insee en 1996.Concrètement, 9,8 millions de personnes se trouvaient en 2023 en situation de pauvretĂ© monĂ©taire, c’est-Ă -dire qu’elles disposaient de revenus mensuels infĂ©rieurs au seuil de pauvretĂ©, fixĂ© Ă  60% du revenu mĂ©dian, soit 1.288 euros pour une personne seule. En un an, 650.000 personnes ont basculĂ© dans la pauvretĂ©. “C’est un niveau inĂ©galĂ© depuis près de 30 ans” relève auprès de l’AFP Michel DuĂ©e, chef du dĂ©partement ressources et conditions de vie des mĂ©nages Ă  l’Insee. “Si on veut remonter encore plus loin, il faut revenir au dĂ©but des annĂ©es 1970 pour avoir des niveaux de pauvretĂ© Ă  peu près comparables”.”Cette hausse s’explique par l’arrĂŞt des aides exceptionnelles, notamment l’indemnitĂ© inflation et la prime exceptionnelle de rentrĂ©e, qui avaient Ă©tĂ© mises en place en 2022 pour soutenir le pouvoir d’achat”, ajoute-t-il. “L’autre Ă©lĂ©ment d’explication, c’est la hausse, parmi les non-salariĂ©s, de la part des micro-entrepreneurs dont les revenus sont faibles”.Les inĂ©galitĂ©s des niveaux de vie ont Ă©galement “fortement” augmentĂ© en 2023, consĂ©quence de la baisse du niveau de vie des plus modestes concomitante Ă  la hausse de celui des plus aisĂ©s.”Les inĂ©galitĂ©s atteignent des niveaux parmi les plus Ă©levĂ©s depuis 30 ans”, note Michel DuĂ©e. “Le niveau de vie des plus modestes a augmentĂ© moins rapidement que l’inflation tandis que le niveau de vie des plus aisĂ©s a Ă©tĂ© dynamique, notamment grâce Ă  la bonne situation sur le marchĂ© du travail et au rendement des produits financiers”.Le profil des personnes pauvres reste quant Ă  lui globalement inchangĂ©, avec une forte reprĂ©sentation des familles monoparentales – dont le taux de pauvretĂ© augmente de 2,9 points – et des personnes au chĂ´mage, en hausse de 0,8 point. Autre enseignement de l’Ă©tude de l’Insee, une hausse de la pauvretĂ© moins marquĂ©e chez les retraitĂ©s (11,1%, +0,3 point contre +0,9 point pour l’ensemble de la population), sous l’effet notamment de la revalorisation du minimum contribution prĂ©vue dans le cadre de la rĂ©forme des retraites. – “Inaction” politique -ContactĂ©e par l’AFP, la Fondation pour le logement des dĂ©favorisĂ©s (ex-Fondation AbbĂ© Pierre) Ă©voque des chiffres “alarmants” mais “loin d’ĂŞtre Ă©tonnants” au vu de la situation sur le terrain et de la fin des mesures en faveur du pouvoir d’achat.”Les coupures d’Ă©lectricitĂ© et de gaz pour impayĂ©s explosent, le nombre de personnes qui disent avoir froid chez eux a presque doublĂ© et on voit une montĂ©e très forte des expulsions locatives”, souligne Manuel Domergue, directeur des Ă©tudes de la Fondation. “On est sur une dynamique qui est très inquiĂ©tante de l’action politique ou plutĂ´t de l’inaction politique”, ajoute-t-il. “L’heure n’est plus aux mesures ponctuelles, il faut des mesures structurelles”.”Nous avons rencontrĂ© le Premier ministre François Bayrou la semaine dernière, il a Ă©voquĂ© un objectif de rĂ©duction de la pauvretĂ© Ă  10 ans. En soi c’est une bonne chose mais avec quels moyens ?”, s’interroge de son cĂ´tĂ© Delphine Rouilleault, prĂ©sidente du collectif Alerte qui rĂ©unit 37 associations de lutte contre la pauvretĂ©.”Derrière les paroles d’humanitĂ© et l’affichage d’un soutien au secteur associatif on attend du gouvernement des mesures ambitieuses et une prise de conscience”, ajoute-t-elle. “On entend des rumeurs sur l’idĂ©e d’une annĂ©e blanche de non-revalorisation des prestations sociales: ce serait inadmissible vu le contexte”. L’Ă©tude annuelle de l’Insee sur la pauvretĂ© ne comprend pas les habitants des dĂ©partements d’outre-mer, les personnes sans abri et les personnes vivant en institution. La dernière enquĂŞte menĂ©e sur la totalitĂ© de la population française avait estimĂ© Ă  11,2 millions le nombre de personnes en situation de pauvretĂ© en 2021. 

Désarmer toutes les polices municipales? La proposition de LFI provoque un tollé

Faut-il dĂ©sarmer les polices municipales? Ă€ moins d’un an des Ă©lections municipales de 2026, la proposition de la cheffe des dĂ©putĂ©s de La France insoumise Mathilde Panot créé la polĂ©mique – et reste loin de reflĂ©ter l’Ă©tat d’esprit des possibles candidats insoumis sur le terrain.”Une police municipale de proximitĂ© n’a pas besoin d’ĂŞtre armĂ©e”, a dĂ©clarĂ© Mathilde Panot dimanche sur BFMTV, rappelant que La France insoumise souhaitait que la police municipale soit rĂ©intĂ©grĂ©e dans la police nationale “avec une police de proximitĂ©”.”Une police de proximitĂ©, ça a existĂ©, ça fonctionnait extrĂŞmement bien et nous regrettons qu’elle ait Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ©e”, a-t-elle insistĂ©, rappelant qu’une prĂ©sence de la police nationale armĂ©e restait la règle.”Traduction: avec cette gauche, vous n’aurez plus le droit Ă  la sĂ©curitĂ©. La gauche sans le peuple”, a rapidement rĂ©agi sur X le ministre de la Justice GĂ©rald Darmanin (Renaissance).”LFI fait le choix de l’insĂ©curitĂ© dans nos communes!”, a pour sa part accusĂ© la prĂ©sidente (LR) de la rĂ©gion ĂŽle-de-France ValĂ©rie PĂ©cresse.Ă€ gauche, pas vraiment de soutien non plus pour cette proposition.”Je ne me mettrais pas derrière un maire insoumis qui annoncerait qu’il va supprimer la vidĂ©oprotection ou qu’il va supprimer l’armement des policiers. Ça n’a aucun sens. Comment peut-on mĂŞme l’imaginer?”, a critiquĂ© de son cĂ´tĂ© le Premier secrĂ©taire du PS Olivier Faure.Car Mathilde Panot a Ă©galement estimĂ© que les camĂ©ras de surveillance “n’ont jamais prouvĂ© leur utilitĂ©”.InterrogĂ© lundi sur TF1, le coordinateur du mouvement Manuel Bompard n’a pas franchement rĂ©pondu sur un possible dĂ©sarmement des policiers municipaux dans les communes qui passeraient sous pavillon insoumis au printemps 2026, se concentrant sur sa “prĂ©fĂ©rence pour de la prĂ©sence humaine” par rapport Ă  la vidĂ©osurveillance.”C’est beaucoup plus efficace pour lutter contre les problèmes d’insĂ©curitĂ©”, a-t-il insistĂ©.Car le sujet du dĂ©sarmement de la police municipale ne fait pas l’unanimitĂ© dans le mouvement de gauche radicale, oĂą une dizaine de dĂ©putĂ©s se prĂ©parent Ă  ĂŞtre tĂŞtes de liste l’annĂ©e prochaine.- “Chacun se positionnera” -“Il faut des gages de sĂ©rieux. Il y a une demande de bonne gestion de la ville de la part des habitants. Moi je ne pourrais pas dĂ©sarmer ma municipale par exemple”, indiquait rĂ©cemment l’un d’eux Ă  l’AFP.”Ça ne sera pas un tabou la dĂ©linquance, loin de lĂ . Je ne proposerais pas de dĂ©sarmer la municipale”, ajoutait un autre.”La rĂ©alitĂ© locale impose de ne pas dĂ©sarmer la police municipale de Roubaix, compte tenu de l’augmentation de ses missions et de ses responsabilitĂ©s”, prĂ©cise pour sa part Ă  l’AFP David Guiraud, candidat dans la ville du Nord, en prĂ©cisant que “les policiers municipaux font un usage de leur arme nettement infĂ©rieur Ă  celui des policiers nationaux”.Cet hiver le dĂ©putĂ© et cadre insoumis Louis Boyard, candidat Ă  une municipale partielle Ă  Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), ne proposait pas de dĂ©sarmer la police municipale en cas de victoire.Au mĂŞme moment, les Insoumis publiaient leur “boĂ®te Ă  outils programmatique”, une longue sĂ©rie de propositions, pour les Ă©lections de 2026, sur lesquelles ils comptent pour amĂ©liorer leur implantation locale Ă  un an de la prĂ©sidentielle.Parmi ces idĂ©es, figurait la volontĂ© de “refuser l’armement lĂ©tal des policiers municipaux”. Ce qui pour les Insoumis inclut les armes Ă  feu et les lanceurs de balles de dĂ©fense (LBD).”On veut retirer des armes lĂ©tales, ça ne veut pas dire empĂŞcher les policiers municipaux de se dĂ©fendre”, explique pour l’AFP le dĂ©putĂ© et co-responsable du programme de LFI, Hadrien Clouet.”Mathilde Panot a repris une des propositions de la boĂ®te Ă  outils. Après chacun se positionnera, il faudra des dĂ©libĂ©rations locales”, nuance-t-il Ă©galement.Les Insoumis ne sont pas le seul parti Ă  ĂŞtre traversĂ© par des hĂ©sitations sur cette question, alors que la gauche fait rĂ©gulièrement face aux accusations de laxisme, venues de la droite et de l’extrĂŞme droite, sur la question de la sĂ©curitĂ©.Les Écologistes, qui ont remportĂ© plusieurs grandes villes lors des dernières Ă©lections de 2020, sont eux-mĂŞmes partagĂ©s.Ă€ Grenoble, le maire et porte-parole du parti vert Éric Piolle refuse d’armer sa police municipale. Ă€ l’inverse Ă  Bordeaux, le maire Pierre Hurmic a annoncĂ© l’annĂ©e dernière qu’un quart de ses 200 agents seraient dorĂ©navant dotĂ©s d’armes Ă  feu.

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Europe, Asie, Afrique équatoriale : un mois de juin exceptionnellement chaud

Du Nigeria au Japon, du Pakistan Ă  l’Espagne, le mois de juin a enregistrĂ© une chaleur record dans 12 pays et exceptionnellement chaude dans 26 autres, d’après des calculs de l’AFP Ă  partir des donnĂ©es du programme europĂ©en Copernicus.Quelque 790 millions d’habitants au total, dans 12 pays en Europe, Asie et Afrique ont subi des tempĂ©ratures jamais enregistrĂ©es auparavant en juin. Pour 26 autres pays, le mois Ă©coulĂ© a Ă©tĂ© le deuxième plus chaud, comme en Chine, en France, au Royaume-Uni mais aussi en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo et en Ethiopie. Tour du monde de ces chaleurs prĂ©coces et extrĂŞmes, consĂ©quences du rĂ©chauffement climatique qui augmente l’intensitĂ© et la frĂ©quence des canicules.- Europe : 3°C au-dessus des normales -Les habitants du sud et de l’ouest de l’Europe ont connu fin juin une vague de chaleur prĂ©coce, mettant Ă  l’Ă©preuve des populations encore peu habituĂ©es Ă  de telles chaleurs extrĂŞmes comme dans la rĂ©gion parisienne en France, en Belgique et aux Pays-Bas.Une quinzaine de pays dont la Suisse, l’Italie ou l’ensemble des Balkans ont subi des tempĂ©ratures 3°C au-dessus de leurs normales de saison. L’Espagne, la Bosnie et le MontĂ©nĂ©gro ont mĂŞme connu leur mois de juin le plus chaud jamais enregistrĂ©. Respectant une tradition annuelle, la tĂ©lĂ©vision andalouse Canal Sur a dĂ©jĂ  rĂ©ussi Ă  cuire un Ĺ“uf dans la rue Ă  SĂ©ville directement sur une poĂŞle.- Asie-Pacifique : records sur terre et sur mer -Avant l’Europe, le Japon a connu une vague de chaleur dès la mi-juin et son mois de juin le plus chaud depuis le dĂ©but des relevĂ©s en 1898. La tempĂ©rature des eaux cĂ´tières autour de l’archipel a Ă©tĂ© supĂ©rieure de 1,20°C Ă  la normale, Ă©galant le record de juin 2024.Ces records surviennent alors que le pays a dĂ©jĂ  connu son Ă©tĂ© le plus chaud en 2024, Ă  Ă©galitĂ© avec 2023, et suivi de l’automne le plus chaud jamais enregistrĂ©. L’iconique calotte neigeuse du mont Fuji n’est ainsi apparue que dĂ©but novembre, un mois plus tard qu’en moyenne.En Asie-Pacifique, la CorĂ©e du Sud et la CorĂ©e du Nord ont aussi connu le mois de juin le plus chaud depuis l’existence des donnĂ©es de tempĂ©ratures, presque 2°C au-dessus de leurs normales de saison. En Chine, 102 stations mĂ©tĂ©orologiques ont enregistrĂ© des records absolus pour une journĂ©e de juin, dont certaines au-dessus de 40°C, selon les mĂ©dias d’Etat.- Asie centrale : le printemps le plus chaud -Le Pakistan, 250 millions d’habitants, et le Tadjikistan, 10 millions, ont aussi battu des records de tempĂ©ratures pour un mois de juin. Cela s’inscrit dans un printemps exceptionnellement chaud sur l’ensemble de l’Asie centrale, puisque outre ces deux pays, l’Iran, l’Afghanistan, l’OuzbĂ©kistan et le Kirghizstan, viennent d’achever leur printemps (avril-juin) le plus chaud jamais enregistrĂ©. Selon les pays, le thermomètre est montĂ© 2 Ă  4°C au-dessus de la moyenne des printemps des annĂ©es 1981-2010. Avec des pics ponctuels au-delĂ  de 50°C dans certaines rĂ©gions arides. – Afrique Ă©quatoriale : presque aussi chaud que 2024 -Le Nigeria, sixième pays le plus peuplĂ© du monde avec 230 millions d’habitants, a Ă©galĂ© son record de tempĂ©rature pour un mois de juin, qui date de 2024.Dans d’autres pays du Sahel et d’Afrique Ă©quatoriale comme la Centrafrique, le Soudan du Sud, le Cameroun, la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo et l’Ethiopie, ce mois de juin est le deuxième plus chaud sur l’ensemble des donnĂ©es disponibles, juste derrière juin 2024.Le Soudan du Sud, oĂą les tempĂ©ratures Ă©taient 2,1°C au-dessus des normales pour un mois de juin, avait dĂ©jĂ  connu une première vague de chaleur en mars, habituellement le mois le plus chaud de l’annĂ©e. La chaleur avait alors poussĂ© le gouvernement Ă  fermer les Ă©coles, une mesure inĂ©dite dans ce pays instable et extrĂŞmement pauvre. “Les tempĂ©ratures extrĂŞmes et les consĂ©quences du rĂ©chauffement climatique affectent tous les aspects du dĂ©veloppement socio-Ă©conomique de l’Afrique et aggravent les famines, l’insĂ©curitĂ© et les mouvements de population”, avertissait en mai l’Organisation mĂ©tĂ©orologique mondiale (OMM), agence de l’Onu.

“PrĂ©parer” sa peau au soleil : de nombreuses idĂ©es fausses et des risques

Cabines UV, complĂ©ments alimentaires, auto-bronzants : de nombreuses idĂ©es fausses persistent autour du soleil et du bronzage, et les conseils pour “prĂ©parer” sa peau Ă  l’exposition aux rayons UV, principal facteur des cancers cutanĂ©s, alimentent toujours des comportements Ă  risques.”Il n’existe aucun moyen de prĂ©parer la peau aux effets du soleil”, assure Ă  l’AFP le Pr Claude Linassier, directeur du pĂ´le prĂ©vention, organisation et parcours de soins Ă  l’Institut national du cancer (INCa).Chaque annĂ©e, en France, de 141.200 Ă  243.500 cancers de la peau sont diagnostiquĂ©s, dont 112.960 Ă  194.800 provoquĂ©s par une exposition excessive aux UV, selon SantĂ© publique France.Sur les rĂ©seaux sociaux, dans des magazines ou dans l’imaginaire collectif, de nombreuses idĂ©es erronĂ©es perdurent.La plus inquiĂ©tante : 20% des Français pensent que des sĂ©ances en cabines UV artificiels, avant l’étĂ©, diminuent les dangers d’attraper des coups de soleil, selon un sondage Ipsos de 2023 pour le Syndicat national des dermatologues-vĂ©nĂ©rĂ©ologues (SNDV).Or, “ces pratiques augmentent considĂ©rablement les risques de cancer cutanĂ©”, alerte le syndicat, alors que 33% des jeunes de 25 Ă  34 ans y ont recours.”20 minutes de bronzage en cabine, c’est une journĂ©e de soleil tropical sur la peau ! Cette pratique est encore plus dangereuse que l’exposition au soleil sans protection”, souligne Ă  l’AFP Catherine OlivĂ©rès Ghouti, membre du SNDV.Les rayonnements UV artificiels sont d’ailleurs classĂ©s “cancĂ©rogènes certains pour l’homme” par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) depuis 2009 et ces cabines sont interdites dans plusieurs pays, comme l’Australie.Selon l’Agence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire (Anses), les personnes ayant eu recours au moins une fois aux cabines de bronzage avant l’âge de 35 ans “augmentent de 59% le risque de dĂ©velopper un mĂ©lanome cutanĂ©”.Chaque annĂ©e, environ “380 nouveaux cas de mĂ©lanomes” sont liĂ©s Ă  ces cabines auto-bronzantes, complète le Pr Linassier, qui les dĂ©conseille vivement.- “Pas de bronzage sain” -Autre option souvent plĂ©biscitĂ©e : foncer sa carnation avant de s’exposer, en prenant des complĂ©ments alimentaires ou grâce Ă  de l’auto-bronzant, afin d’ĂŞtre mieux protĂ©gĂ©.Les peaux foncĂ©es produisant davantage de mĂ©lanine protectrice contre le soleil, l’idĂ©e pourrait sembler tentante, mais ce raccourci est trompeur.En effet, les complĂ©ments alimentaires ne sont souvent que “de simples colorants Ă  base de carotène”, qui vont donner un teint hâlĂ©, “mais ne remplacent pas la mĂ©lanine et ne confèrent donc aucune protection contre les rayons ultraviolets”, insiste le Pr Linassier.A fortes doses, certains complĂ©ments alimentaires Ă  base de bĂŞta-carotène ont mĂŞme un effet nĂ©faste sur la santĂ©, prĂ©vient l’oncologue, car ils “reprĂ©sentent un surrisque de cancers du poumon pour les fumeurs ou ex-fumeurs, et les personnes qui ont Ă©tĂ© exposĂ©es Ă  l’amiante”.En donnant l’illusion d’ĂŞtre dĂ©jĂ  bronzĂ©, ces produits peuvent mĂŞme pousser Ă  s’exposer plus longtemps, voire sans protection.Mais, mĂŞme Ă  petite dose, “il n’existe pas de bronzage sain”, rappelle l’INCa.”Ce dernier constitue une agression pour la peau, signe d’une rĂ©action qui s’enclenche contre les dommages provoquĂ©s par les UV, naturels ou artificiels. Une peau bronzĂ©e indique donc que l’ADN a subi des dommages”, souligne l’Institut.En cas d’exposition au soleil, l’utilisation de crème solaire est indispensable et Ă  renouveler toutes les deux heures, mais mĂŞme les produits solaires les plus efficaces – indice 50 – ne filtrent pas la totalitĂ© des UV.La protection solaire doit donc ĂŞtre multiple : port de vĂŞtements avec un tissage serrĂ© ou traitĂ©s anti-UV, chapeau Ă  larges bords, lunettes de soleil et limitation de l’exposition aux heures les plus chaudes.Et pour ceux soucieux de faire leur stock de vitamine D, seules quelques minutes d’exposition suffisent en rĂ©alitĂ© Ă  couvrir les besoins physiologiques. L’INCa recommande ainsi d’exposer quotidiennement mains, avant-bras et visage d’avril Ă  septembre, “de 5 Ă  10 minutes pour les peaux claires et de 15 Ă  30 minutes pour les peaux foncĂ©es ou noires”.De son cĂ´tĂ©, la Ligue contre le cancer a lancĂ© mi-juin une campagne de prĂ©vention appelant Ă  ne pas “griller au soleil” cet Ă©tĂ©, car “on n’est pas des saucisses”, rappelant que les cancers cutanĂ©s font partie des “40% de cancers Ă©vitables”.

EndomĂ©triose: la stratĂ©gie nationale en quĂŞte d’un nouvel Ă©lan

Pas assez vite, pas assez fort? Plus de trois ans après l’annonce d’une stratĂ©gie nationale sur l’endomĂ©triose par l’ElysĂ©e, des patientes et des spĂ©cialistes reconnaissent des progrès mais regrettent des moyens encore insuffisants.En janvier 2022, le prĂ©sident Emmanuel Macron lançait un plan pour mieux diagnostiquer et prendre en charge cette maladie qui touche au moins une femme sur 10 en France. Le chef de l’Etat promettait alors des moyens “Ă  la hauteur des enjeux” pour la recherche.Cette maladie chronique, qui se caractĂ©rise par le dĂ©veloppement d’une muqueuse utĂ©rine (l’endomètre) en dehors de l’utĂ©rus, provoque des règles douloureuses, des problèmes urinaires, lombaires, etc.La stratĂ©gie s’est accompagnĂ©e d’un programme de recherche “santĂ© des femmes, santĂ© des couples” (dit PEPR), dotĂ© initialement de 25 Ă  30 millions d’euros sur 5 ans, rĂ©duits depuis Ă  25 millions. Le gouvernement a aussi donnĂ© accès pour certaines patientes au test diagnostic salivaire de la sociĂ©tĂ© Ziwig, dans le cadre du “forfait innovation”, une prise en charge dĂ©rogatoire des technologies en phase prĂ©coce de dĂ©veloppement clinique.Sur le terrain, des patientes et des mĂ©decins interrogĂ©s par l’AFP dressent un bilan en demi-teinte. Plusieurs Ă©tapes du PEPR ont Ă©tĂ© menĂ©es Ă  bien, explique Jean Rosenbaum, le coordinateur scientifique du programme. Un projet sur l’Ă©pidĂ©miologie de l’endomĂ©triose, baptisĂ© EPI-ENDO, a ainsi Ă©tĂ© dotĂ© de plus de 6 millions d’euros, dit-il. “Un de nos objectifs Ă©tait, grâce aux moyens que l’on propose, d’inciter des chercheurs dans des domaines diffĂ©rents Ă  venir travailler sur l’endomĂ©triose parce qu’ils ont des compĂ©tences utiles. Par exemple, la biologie cellulaire, l’Ă©pigĂ©nĂ©tique (…) Cela a pas mal marchĂ©”, fĂ©licite aussi M. Rosenbaum.La stratĂ©gie reposait Ă©galement sur le dĂ©ploiement dans chaque rĂ©gion d’une filière de soins dĂ©diĂ©e Ă  la prise en charge de l’endomĂ©triose. “A ce jour, toutes les rĂ©gions se sont engagĂ©es dans la mise en place d’une filière. Une dizaine d’entre elles ont dĂ©jĂ  des filières totalement dĂ©ployĂ©es”, prĂ©cise le ministère de la SantĂ© Ă  l’AFP.En outre, une vingtaine de doctorants et de post doctorants ont reçu ou vont recevoir des bourses dans le cadre du PEPR, qui finance aussi une dizaine d’Ă©quipes de recherche, pour près de 5 millions d’euros.- Retards -Mais le dĂ©lai pour obtenir ces financements excède certains mĂ©decins. “Le plan de lutte contre l’endomĂ©triose Ă©tait une excellente nouvelle”, commente ainsi le professeur Louis Marcellin, gynĂ©cologue Ă  l’hĂ´pital Cochin Ă  Paris. Toutefois, malgrĂ© un feu vert pour un projet portĂ© par son Ă©tablissement, “les fonds n’ont pas encore Ă©tĂ© dĂ©bloquĂ©s”, dĂ©plore-t-il.”Il y a eu du temps perdu Ă  plusieurs Ă©tapes, un an de retard au total”, reconnaĂ®t Jean Rosenbaum, regrettant des tracas administratifs.Selon le ministère de la SantĂ©, “les Ă©ventuels retards de versement relèvent de la gestion contractuelle entre l’Agence nationale de la recherche, les porteurs (de projets, NDLR) et les Ă©tablissements de recherche concernĂ©s.””On ne va pas dire que l’existence de ce PEPR rĂ©pond Ă  toutes les attentes”, regrette quant Ă  elle Arounie Tavenet, de l’association de patientes Endofrance. “On aurait pu espĂ©rer des processus accĂ©lĂ©rĂ©s pour ce qui est prĂ©sentĂ© comme une prioritĂ© nationale”.Le mĂ©contentement porte sur les dĂ©lais mais aussi sur le montant des financements publics au regard de l’ampleur des besoins. L’enveloppe de 25 millions doit en effet se partager entre la recherche sur l’infertilitĂ© et sur l’endomĂ©triose. D’après le ministère de la SantĂ©, quelque 11,3 millions d’euros ont Ă©tĂ© spĂ©cifiquement engagĂ©s pour l’endomĂ©triose dans le cadre du PEPR. “Si on regarde le verre Ă  moitiĂ© plein, c’est bien, parce que ça donne une impulsion”, estime ValĂ©rie Desplanches, prĂ©sidente de la fondation pour la recherche sur l’endomĂ©triose. “Mais cela reste insuffisant.””Il y a une meilleure prise de conscience de l’endomĂ©triose”, considère le professeur Jean-Marc Ayoubi, dont l’Ă©quipe a permis la première transplantation utĂ©rine française. Tout en reconnaissant la faiblesse des montants dĂ©diĂ©s Ă  la maladie: “Seule la recherche peut faire progresser les choses.”

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Au Kirghizstan, l’apparition de maisons en riz, Ă©cologiques et Ă©conomiques

Dans son jardin, Akmatbek OuraĂŻmov observe les maçons qui bâtissent sa future maison. Un chantier ordinaire, si ce n’est le matĂ©riau de construction: des parpaings en riz, composant Ă©cologique et Ă©conomique qui gagne en popularitĂ© au Kirghizstan.”J’ai choisi ceux en riz après avoir rĂ©flĂ©chi Ă  d’autres variantes: c’est pratique pour la chaleur, les finances et la construction”, assure cet habitant de Kyzyl-Kia, dans le sud de ce pays d’Asie centrale.Avant de se dĂ©cider, Akmatbek OuraĂŻmov a d’abord “vĂ©rifiĂ© de ses propres yeux” ce matĂ©riau appelĂ© “balle de riz”, obtenu après sĂ©paration de la  cĂ©rĂ©ale et de son enveloppe.”Je n’ai aucun doute sur la qualitĂ©. Les gens ne connaissaient pas, mais en voyant le chantier, ils s’y intĂ©ressent et m’appellent”, dit-il Ă  l’AFP.Cette technique de construction comme alternative au ciment Ă©veille dĂ©sormais l’intĂ©rĂŞt de scientifiques de tous les continents.Dans plusieurs Ă©tudes universitaires rĂ©centes -en Chine, Inde, Espagne ou sur les continents africains et sud-amĂ©ricains- les experts soulignent les propriĂ©tĂ©s Ă©nergĂ©tiques, Ă©conomiques, physiques et environnementales du riz, pour rĂ©pondre aux dĂ©fis climatiques.L’usage de balles de riz permet, par exemple, d’avoir moins recours au ciment, gourmand en eau et responsable d’environ 8 % des Ă©missions mondiales de CO2, selon les chiffres de 2023 du forum Ă©conomique mondial.  – Isolation -Habitant un village d’une rĂ©gion montagneuse et aride, Ykhval Borieva a elle aussi optĂ© pour le riz, dont elle loue les propriĂ©tĂ©s isolantes, dĂ©montrĂ©es par les scientifiques.Grâce Ă  la faible conductivitĂ© thermique du riz, sa maison reste “chaude en hiver et fraĂ®che au printemps”.”On Ă©conomise du charbon. Les murs gardent bien la chaleur et la fraĂ®cheur”, se fĂ©licite-t-elle.Ces maisons ont vu le jour grâce Ă  l’ingĂ©niositĂ© de Noursoultan Taabaldyev, l’un des prĂ©curseurs de ce procĂ©dĂ© en Asie centrale.”Cette idĂ©e m’est venue enfant, en faisant de la menuiserie avec mon père”, explique l’ingĂ©nieux Noursoultan, qui n’a pas attendu de lire des Ă©tudes scientifiques pour se lancer.A 27 ans, il a dĂ©jĂ  construit “300 maisons” en cinq ans, d’abord avec de la sciure de bois, puis avec du riz.Les briques sont “composĂ©es Ă  60% de balles de riz, le reste Ă©tant de l’argile, du ciment et une colle sans produits chimiques”, montre-t-il Ă  l’AFP. Dans son atelier artisanal oĂą s’envole la poussière de riz, des ouvriers se protĂ©geant le visage compressent les briques, courent les faire sĂ©cher et aide des clients Ă  les charger.Sèches, elles seront aussi solides que du ciment grâce Ă  la silice, un oxyde minĂ©ral. Et cĂ´tĂ© sĂ©curitĂ© incendie, un responsable rĂ©gional du ministère des Situations d’urgence a indiquĂ© Ă  l’AFP ne voir “aucun danger particulier avec ces maisons”.- “Problèmes environnementaux” -Pour Noursoultan, la matière première est Ă  portĂ©e de main: la rĂ©gion de Batken, oĂą il vit, produit un tiers du riz kirghiz.”Les dĂ©chets de riz sont jetĂ©s dans les champs, se consument lentement, nuisent Ă  l’environnement et ne sont pas utilisĂ©s comme engrais. Nous avons donc dĂ©cidĂ© de les recycler”, explique l’entrepreneur.Ce problème se pose encore plus sĂ©rieusement chez les gros producteurs de riz comme l’Inde, où “31,4 millions de tonnes de balles de riz remplissent les dĂ©charges et causent des problèmes environnementaux”, d’après une Ă©tude de novembre 2024, publiĂ©e par la sociĂ©tĂ© d’Ă©ditions scientifiques Springer Nature.”Les paysans sont ravis que nous emportions les dĂ©chets de riz car leur accumulation créé un risque d’incendie” dans les granges en cas de mauvaise ventilation, poursuit Noursoultan.Comme chez le fermier Abdimamat Saparov, qui montre les monticules.”Après avoir rĂ©coltĂ© et sĂ©chĂ© le riz, il reste environ 40% de dĂ©chets que nous n’avons aucun moyen de traiter”, dit M. Saparov, situation symptomatique de “l’absence d’atelier organisĂ© de transformation” dans le secteur du riz, selon les autoritĂ©s.Cette abondance de riz rend ces briques moins chères que celles en ciment, argument crucial dans le sud du Kirghizstan oĂą le salaire moyen mensuel avoisine les 200 euros.D’autant que le ciment au Kirghizstan est le plus onĂ©reux d’Asie centrale et pourrait ĂŞtre inscrit sur la liste des produits socialement sensibles, comme le pain ou l’huile, pour en contrĂ´ler les prix.DĂ©sormais, Noursoultan rĂŞve d’automatiser la production pour se lancer Ă  l’international et rĂ©aliser d’autres projets.”Je veux aller au Kazakhstan pour faire des briques avec des roseaux et de la paille broyĂ©s”.

Nouveau conseil de dĂ©fense sur “l’entrisme” des Frères musulmans

Emmanuel Macron a convoquĂ© lundi un nouveau conseil de dĂ©fense sur “l’entrisme” des Frères musulmans, après une première rĂ©union fin mai jugĂ©e insatisfaisante par le chef de l’Etat, qui avait demandĂ© au gouvernement “de nouvelles propositions”.Ce conseil de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© nationale se tiendra lundi en fin de matinĂ©e Ă  l’ElysĂ©e, a indiquĂ© l’entourage du prĂ©sident Ă  l’AFP, confirmant une information du Figaro, sans autre prĂ©cision.D’après le quotidien, y sont attendus le ministre de l’IntĂ©rieur Bruno Retailleau, sa collègue de l’Education Elisabeth Borne, mais aussi celle des Sports Marie Barsacq.Le prĂ©cĂ©dent conseil de dĂ©fense consacrĂ© Ă  “l’entrisme” des Frères musulmans avait tournĂ© au recadrage, M. Macron s’Ă©tant agacĂ© que le rapport qu’il avait commandĂ© sur le sujet ait fuitĂ© dans la presse avant cette rĂ©union.”Compte tenu de l’importance du sujet et de la gravitĂ© des faits Ă©tablis, il a demandĂ© au gouvernement de formuler de nouvelles propositions”, s’Ă©tait alors contentĂ© d’indiquer l’ElysĂ©e.Le rapport faisait Ă©tat d’une “menace pour la cohĂ©sion nationale” avec le dĂ©veloppement d’un islamisme “par le bas” de la part des Frères musulmans.NĂ©e en 1928 en Egypte, la confrĂ©rie des Frères musulmans porte le projet d’un islam politique conservateur. Le mouvement a Ă©tĂ© interdit dans plusieurs pays, comme l’Arabie saoudite, l’Egypte et plus rĂ©cemment la Jordanie.En France, il existe “dans certains quartiers” des phĂ©nomènes d’entrisme “identifiĂ©s”, avait affirmĂ© M. Macron dans la foulĂ©e du premier conseil de dĂ©fense, tout en appelant Ă  ne pas “penser qu’il y en a partout, parce que ça peut rendre complotiste ou paranoĂŻaque”.C’est prĂ©cisĂ©ment ce que lui reproche Ă  gauche La France insoumise, dont le coordinateur national Manuel Bompard a encore dĂ©noncĂ© lundi sur TF1 une volontĂ© de “pointer du doigt les Français de confession musulmane”.En pratique, les pistes avancĂ©es par M. Retailleau pour “s’attaquer aux Ă©cosystèmes islamistes” ont principalement pris la forme d’une rĂ©organisation administrative, avec la crĂ©ation d’un rĂ´le de “chef de file” en matière de renseignement, ou encore d’un “parquet administratif” capable par exemple de prononcer des dissolutions.Des “mesurettes administratives” rejetĂ©es en bloc par la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui avait rĂ©clamĂ© d’aller “chercher, dĂ©noncer, dĂ©busquer, couper les financements, interdire les publications” de cette “idĂ©ologie totalitaire”.Les dĂ©cisions actĂ©es par ce nouveau conseil de dĂ©fense pourraient faire l’objet d’un communiquĂ©, a fait savoir l’ElysĂ©e.

Effondrements rue d’Aubagne Ă  Marseille : prison ferme pour des copropriĂ©taires, sursis pour l’Ă©lu et l’expert

Symbole du flĂ©au du logement indigne Ă  Marseille, le procès des effondrements mortels de la rue d’Aubagne s’est soldĂ© lundi par de la prison ferme, sous bracelet Ă©lectronique, pour trois copropriĂ©taires et du sursis pour l’architecte-expert et l’ex-adjoint au maire mis en cause.Ce jugement, rendu plus de six mois après le procès, Ă©tait attendu par toute une ville, traumatisĂ©e par ces effondrements de deux immeubles, le 5 novembre 2018, au coeur de Marseille, dont le 65 rue d’Aubagne, oĂą huit locataires avaient perdu la vie.Parmi les 16 prĂ©venus Ă  ce dossier, dix au total ont finalement Ă©tĂ© condamnĂ©s, dont trois seulement Ă  de la prison ferme, trois copropriĂ©taires du 65.La peine la plus sĂ©vère, de quatre ans de prison dont deux ans ferme Ă  effectuer sous bracelet Ă©lectronique, a Ă©tĂ© infligĂ©e Ă  Xavier Cachard, alors Ă©lu au conseil rĂ©gional Paca, coupable, avec le syndic de l’immeuble, des “fautes les plus graves” dans ce dossier, a estimĂ© le tribunal correctionnel.En tant que copropriĂ©taire mais aussi avocat du syndic, il a adoptĂ© “une stratĂ©gie d’obtruction de rĂ©alisation des travaux nĂ©cessaires” dans l’immeuble, avec une “emprise manifeste sur les dĂ©cisions et les votes”, sans parler de son “indiffĂ©rence dĂ©plorable” sur l’Ă©tat du logement qu’il louait, a assĂ©nĂ© le prĂ©sident du tribunal correctionnel de Marseille, Pascal Gand.Juste avant que soit abordĂ© le cas de Xavier Cachard, l’audience avait Ă©tĂ© interrompue près de 40 minutes après le malaise d’un autre copropriĂ©taire, qui s’est effondrĂ© Ă  l’Ă©noncĂ© de sa culpabilitĂ©. – “TĂ©lĂ©prison” -Alors que le prĂ©sident Ă©numĂ©rait les nombreux travaux – risques d’effondrement du plafond et du plancher, fils Ă©lectriques apparents, dĂ©ficit de chauffage, moisissures, punaises de lits – que SĂ©bastien Ardilly aurait dĂ» entreprendre, avec ses parents, dans le logement qu’ils louaient Ă  une famille comorienne, dont un enfant de huit ans, le prĂ©venu s’Ă©tait effondrĂ©, nĂ©cessitant l’intervention des marins-pompiers.SĂ©bastien Ardilly a finalement Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  trois ans de prison donc un an ferme, sous bracelet Ă©lectronique, son père Gilbert Ă©copant lui de de la mĂŞme peine que M. Cachard. Des amendes importantes ont Ă©galement Ă©tĂ© prononcĂ©es, jusqu’Ă  100.000 euros contre le cabinet Liautard, syndic du 65 rue d’Aubagne.Le tribunal a donc largement suivi les parties civiles, qui avaient directement citĂ© Ă  comparaĂ®tre les copropriĂ©taires du 65 rue d’Aubagne, le seul immeuble habitĂ© lors du drame, après que ceux-ci avaient Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©s par l’instruction. Pour les prĂ©venus qui avaient Ă©tĂ© poursuivis par les magistrats instructeurs, le tribunal s’est au contraire montrĂ© plus clĂ©ment, prononçant uniquement des peines de prison avec sursis, et ce notamment contre le seul Ă©lu mis en cause dans ce dossier, Julien Ruas.Alors adjoint au maire de Jean-Claude Gaudin, maire LR de la ville de 1995 Ă  2020, et chargĂ© notamment du logement insalubre, il a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  deux ans de prison avec sursis et une interdiction d’exercer une fonction publique pendant cinq ans. “Vous ne vous ĂŞtes aucunement mobilisĂ© pour mettre en place une politique volontariste de lutte contre les immeubles en pĂ©ril”, a estimĂ© le prĂ©sident.L’architecte Richard Carta, qui avait qui avait bâclĂ© une visite de l’immeuble quelques jours Ă  peine avant le drame, laissant aussitĂ´t les habitants rĂ©intĂ©grer leurs appartements, a eu la mĂŞme peine, assortie d’une interdiction dĂ©finitive d’exercer ce mĂ©tier.- “TĂ©lĂ©prison” -En sortant de l’audience, des habitants de Marseille, venus en nombre Ă©couter cette dĂ©cision dans une ville minĂ©e par le logement indigne, ont criĂ© “assassins” quand les principaux prĂ©venus sont passĂ©s devant eux.”C’est un jugement qui est quand mĂŞme assez clĂ©ment (…), on attendait quand mĂŞme plus. Et effectivement, on est encore sous le choc”, a rĂ©agi Anissa Harbaoui, coprĂ©sidente de l’AssemblĂ©e des dĂ©logĂ©s, regrettant qu’il n’y ait “aucune peine de prison ferme” et assimilant les peines sous bracelet Ă©lectronique Ă  du sursis.”C’est de la tĂ©lĂ©prison”, a dĂ©noncĂ© un autre membre de l’AssemblĂ©e des dĂ©logĂ©s, StĂ©phane LĂ©colier, en comparant ces peines Ă  du “tĂ©lĂ©travail”.Les six semaines de dĂ©bats Ă  l’automne avaient permis d’Ă©tablir que les effondrements le 5 novembre 2018 des numĂ©ros 63 (vide) et 65 Ă©taient inĂ©luctables, vu l’Ă©tat du bâti. Mais l’instruction avait seulement renvoyĂ© quatre personnes devant le tribunal : Julien Ruas, Richard Carta, et deux personnes morales, le syndic du 65, le cabinet Liautard, et Marseille Habitat, bailleur social de la ville de Marseille propriĂ©taire du numĂ©ro 63, laissĂ© Ă  l’Ă©tat de ruine.Insuffisant pour certaines parties civiles qui avaient donc citĂ© Ă  comparaĂ®tre 12 personnes supplĂ©mentaires, dont plusieurs copropriĂ©taires.Au final, 16 personnes morales et physiques ont donc Ă©tĂ© jugĂ©es, pour diffĂ©rents dĂ©lits, notamment homicide involontaire par violation manifestement dĂ©libĂ©rĂ©e d’une obligation de sĂ©curitĂ©, un dĂ©lit punissable de cinq ans de prison maximum, et soumission de personnes vulnĂ©rables dont au moins un mineur Ă  des conditions d’hĂ©bergement indigne, des faits qui peuvent valoir jusqu’Ă  dix ans d’emprisonnement.Durant les dĂ©bats, les prĂ©venus avaient contestĂ© en bloc, les avocats plaidant des relaxes en cascade. 

Effondrements rue d’Aubagne Ă  Marseille : premières condamnations Ă  de la prison ferme

De premiers copropriĂ©taires ont Ă©tĂ© condamnĂ©s lundi Ă  de la prison ferme au procès des effondrements mortels de la rue d’Aubagne, la lecture du jugement ayant Ă©tĂ© brièvement interrompue par le malaise de l’un d’eux, dans une ambiance empreinte de douleur et d’Ă©motion après ce drame du logement indigne dans lequel huit personnes sont mortes le  novembre 2018.Dans une salle archi-bondĂ©e de la salle des procès hors-norme du tribunal judiciaire de Marseille, le prĂ©sident Pascal Gand a commencĂ© par relaxer six prĂ©venus, trois copropriĂ©taires du numĂ©ro 65 de la rue d’Aubagne et le bailleur social et deux de ses anciens dirigeants qui gĂ©raient le numĂ©ro 63 inoccupĂ©.Puis SĂ©bastien Ardilly, qui Ă©tait poursuivis avec ses parents, absents Ă  l’audience, et leur SCI en tant que personne morale, a Ă©tĂ© appelĂ© Ă  la barre.”Le tribunal retient que vous Ă©tiez personnellement informĂ©s des dĂ©sordres graves” au numĂ©ro 65 de la rue d’Aubagne et que “vous avez fait preuve d’une indiffĂ©rence totale en exĂ©cutant pas les travaux” nĂ©cessaires, a commencĂ© le prĂ©sident Pascal Gand.”Ces fautes ont causĂ© de façon indirecte et certaine la mort d’Ouloume SaĂŻd Hassani”, une mère comorienne dĂ©munie qui vivait dans cet appartement du centre-ville de Marseille avec ses deux fils, qui ont eux survĂ©cu et Ă©taient prĂ©sent dans la salle.Pendant que le magistrat Ă©numĂ©rait ces fautes – travaux non rĂ©alisĂ©s dans le plancher, le plafond, fils Ă©lectriques apparents, punaises de lit – SĂ©bastien Ardilly a fait un malaise et l’audience a du ĂŞtre suspendue une quarantaine de minutes le temps que les pompiers lui prodiguent des soins.A la reprise le tribunal a annoncĂ© sa condamnation Ă  trois ans de prison dont un an ferme sous bracelet Ă©lectronique, quatre ans dont deux ferme sous bracelet Ă©lectronique pour son père Gilbert et trois ans avec sursis pour sa mère Martine.- “Plus jamais” -Avant le dĂ©but du jugement, plusieurs dizaines proches des huit victimes et militants se sont rassemblĂ©s. Il faut “que ce drame lĂ  ne se reproduise plus jamais” et que “la peur change de camp au niveau du logement aujourd’hui”, a plaidĂ© Anissa, de l’assemblĂ©e des dĂ©logĂ©s, rappelant qu’il y avait encore quelque 200 signalements d’immeubles en pĂ©ril chaque mois Ă  Marseille.Six semaines de dĂ©bats Ă  l’automne avaient permis d’Ă©tablir que les effondrements le 5 novembre 2018 des numĂ©ros 63 (vide) et 65 Ă©taient inĂ©luctables vu l’Ă©tat du bâti. Mais aucune mise Ă  l’abri des locataires du 65 n’avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e et les travaux entrepris s’Ă©taient avĂ©rĂ©s inefficaces voire contreproductifs.L’instruction avait seulement renvoyĂ© quatre personnes devant le tribunal : Julien Ruas, adjoint du maire LR de l’Ă©poque Jean-Claude Gaudin, l’architecte Richard Carta qui avait expertisĂ© l’immeuble moins de trois semaines avant son effondrement, et deux personnes morales, le syndic du 65, le cabinet Liautard, et le bailleur social propriĂ©taire du numĂ©ro 63, laissĂ© Ă  l’Ă©tat de ruine par Marseille Habitat.Insuffisant pour certaines parties civiles qui avaient citĂ© Ă  comparaĂ®tre une douzaine de personnes supplĂ©mentaires, dont des copropriĂ©taires.Au final, 16 personnes morales et physiques ont Ă©tĂ© jugĂ©es pour diffĂ©rents dĂ©lits, notamment homicide involontaire par violation manifestement dĂ©libĂ©rĂ©e d’une obligation de sĂ©curitĂ©, un dĂ©lit punissable de cinq ans de prison maximum, et soumission de personnes vulnĂ©rables dont au moins un mineur Ă  des conditions d’hĂ©bergement indigne, des faits qui peuvent valoir jusqu’Ă  dix ans d’emprisonnement.Le procureur, Michel Sastre, avait suivi les parties civiles sur ce point, estimant que les copropriĂ©taires avaient bien “connaissance des problèmes structurels de l’immeuble”, mais avaient “jouĂ© la montre” pour “dĂ©penser le plus tard et le moins possible”.Il avait mĂŞme requis Ă  l’encontre de Xavier Cachard, Ă©lu rĂ©gional qui avait au moment des faits la double casquette de propriĂ©taire et avocat du syndic, la peine la plus lourde : cinq ans de prison dont trois ferme.Des peines significatives avaient aussi Ă©tĂ© rĂ©clamĂ©es contre Richard Carta, l’expert-architecte (trois ans de prison dont deux ferme) et Julien Ruas (trois ans de prison), seul Ă©lu municipal poursuivi dans cette affaire qui avait jetĂ© une lumière crue sur l’inaction de l’Ă©quipe de Jean-Claude Gaudin, dont le parti perdra la mairie deux ans plus tard face Ă  une coalition gauche-Ă©cologistes-sociĂ©tĂ© civile.Durant les dĂ©bats, les prĂ©venus avaient contestĂ© en bloc, les avocats plaidant des relaxes en cascade. 

Haute couture: Ă  Paris, Schiaparelli ouvre le bal d’une semaine marquĂ©e par le chassĂ©-croisĂ© des directeurs artistiques

La dernière de Demna chez Balenciaga, Dior aux abonnĂ©s absents… La semaine de la haute couture a dĂ©butĂ© lundi Ă  Paris, encore marquĂ©e par le jeu de chaises musicales des directeurs artistiques.Schiaparelli a, comme Ă  son habitude, ouvert le bal avec une collection automne-hiver 2025-2026 intitulĂ©e “Retour vers le futur”. Une impressionnante robe Ă  volants noirs et blancs, de longues robes du soir sculpturales, des tailleurs Ă©lĂ©gants presque trop sages, une tenue de torero richement dĂ©corĂ©e ou encore un manteau taillĂ© comme un rectangle sans manche, au col montant Ă  plumes et brodĂ© d’une grosse fleur argentĂ©e, composent ce nouveau vestiaire. Le tout dans des tons blanc, noir et argentĂ©, avec quelques touches de rouge vif. OrganisĂ© au Petit Palais, ce nouveau show a rĂ©uni un parterre de stars, dont la rappeuse amĂ©ricaine Cardi B qui a fait sensation avec une robe noire ultra-moulante Ă  l’immense encolure ornĂ©e de longues franges perlĂ©e et un corbeau vivant posĂ© sur ses mains gantĂ©es. La chanteuse britannique Dua Lipa ou encore les actrices françaises Philippine Leroy-Beaulieu et JosĂ©phine Japy Ă©taient Ă©galement de la partie. Suivront dans la journĂ©e les dĂ©filĂ©s des maisons Iris Van Herpen, de retour après un an d’absence, Georges Hobeika, Imane Ayissi, Rahul Mishra, Julie de Libran et Giambattista Valli.- Le dernier show de Demna -Le point d’orgue de cette Ă©dition automne-hiver 2025-2026 sera les adieux de Demna Ă  Balenciaga. Le styliste gĂ©orgien de 44 ans prĂ©sentera son dernier dĂ©filĂ© pour la maison française mercredi midi.Après dix ans Ă  sa tĂŞte, le crĂ©ateur au style iconoclaste va prendre la direction artistique de Gucci, dont les contre-performances plombent l’activitĂ© de Kering, qui possède les deux marques.Il est remplacĂ© par l’Italien Pierpaolo Piccioli qui prĂ©sentera sa première collection en octobre lors de la Fashion Week Femme de Paris.Un dĂ©part cĂ©lĂ©brĂ© en fanfare : outre une exposition baptisĂ©e “Balenciaga par Demna” au siège parisien de Kering, la maison de couture publie depuis plusieurs jours sur son compte Instagram les meilleurs looks imaginĂ©s par le styliste au cours de la dernière dĂ©cennie.Mercredi marquera Ă©galement les dĂ©buts, dans la soirĂ©e, chez Maison Margiela de Glenn Martens, nommĂ© en janvier pour succĂ©der au Britannique John Galliano. Le designer belge signe avec ce premier dĂ©filĂ© le retour de la maison française au calendrier de la haute couture, après un dernier show sous le pont Alexandre III en janvier 2024, considĂ©rĂ© par beaucoup comme l’un des plus spectaculaires de ces dernières annĂ©es. Les maisons Patou et Celine ont dĂ©jĂ  dĂ©filĂ© dimanche, hors calendrier, comme un coup d’envoi officieux de cette semaine de la haute couture.- Dior et Gaultier manquent Ă  l’appel -Mardi, Chanel prĂ©sentera pour la dernière fois une collection imaginĂ©e par son studio de crĂ©ation interne, la cinquième depuis le brusque dĂ©part de Virginie Viard en juin 2024. NommĂ© en dĂ©cembre, son successeur, le discret et très respectĂ© Franco-Belge Matthieu Blazy, dĂ©voilera sa première collection en octobre. Jusqu’Ă  jeudi, 27 maisons prĂ©sentent leurs crĂ©ations, parmi lesquelles Elie Saab, Armani PrivĂ©, Aelis, Viktor&Rolf, Adeline AndrĂ© ou encore le couturier syrien Rami Al Ali, qui intègre le calendrier officiel.En raison de la valse des directeurs artistiques, cette semaine compte aussi quelques absences remarquĂ©es.Dior n’est pas de la partie. Après un premier dĂ©filĂ© particulièrement suivi lors de la Fashion Week masculine le 27 juin, Jonathan Anderson rĂ©serve sa première collection haute couture pour janvier 2026.NommĂ© dĂ©but juin Ă  la tĂŞte des collections femme et haute couture de Dior, en remplacement de Maria Grazia Chiuri, quelques semaines après son arrivĂ©e chez l’homme, le Nord-Irlandais de 40 ans est le premier depuis Christian Dior Ă  superviser les trois lignes de la maison phare de LVMH.Jean Paul Gaultier manque Ă©galement Ă  l’appel. NommĂ© directeur artistique permanent de la griffe en avril, le NĂ©erlandais Duran Lantink fera ses dĂ©buts lors de la Fashion Week femme en octobre.L’Ă©vĂ©nement s’achèvera avec le dĂ©filĂ© du Suisse Kevin Germanier.