AFP Top News

A Ajaccio et Bastia, “les désarmés” manifestent pour dire “assassins, mafieux, dehors”

Sous le mot d’ordre “Assassins, mafieux, dehors”, 1.700 personnes selon la police et 3.000 selon les organisateurs ont manifestés samedi après-midi à Ajaccio et Bastia, pour exprimer le “besoin de justice et de sécurité”, et faire “que la peur change de camp”.Derrière la banderole de tête de cortège où ce mot d’ordre était écrit en corse “Assassini, maffiosi, fora”, une seconde assurait que “A maffia tomba, U silenziu dino (La mafia tue, le silence aussi)”. Deux autres rendaient hommage à Pierre Alessandri, secrétaire général du syndicat agricole Via Campagnola assassiné en mars dernier et Massimu Susini, militant nationaliste abattu devant sa paillote en septembre 2019, dont le nom est devenu celui de l’un des deux collectifs antimafia de l’île.Dans le cortège, Lara Marcellini, 27 ans, est venue pour “montrer qu’en tant que citoyen, on est motivé à lutter”. Pour André Leca, restaurateur de 63 ans, “une immense majorité souffre de la réalité des dérives mafieuses” et “il faut qu’elle s’exprime” pour “faire en sorte que la peur change de camp”, a-t-il dit à l’AFPTV.Ces deux manifestations étaient organisées par une coordination antimafia inédite d’une douzaine d’associations, créée en septembre et réunissant notamment les collectifs “A Maffia no, a Vita ié” (Non à la mafia, oui à la vie) et le collectif Massimu Susini, Via Campagnola (Confédération paysanne) ou les associations de défense de l’environnement U Levante et Le Garde.”Nous sommes des désarmés” a lancé au micro Jean-Toussaint Plasenzotti, fondateur du collectif Massimu Susini, mais nous sommes “la Corse de la civilisation, de la culture, de la légalité, la Corse qui veut qu’on règle le problème” face à une “mafia qui est la prédation, l’exploitation, la menace, l’intimidation, la violence et la mort”.En mars, la première manifestation antimafia avait réuni entre 1.500 et 3.000 personnes. Et neuf jours plus tard, Pierre Alessandri, qui y avait participé, était assassiné.- “Harcèlement des groupes criminels” -Interrogé par l’AFPTV sur cette mobilisation, le procureur de Bastia, Jean-Philippe Navarre, a estimé qu'”il faut que chacun puisse apporter son soutien à ce mouvement (…) citoyen qui témoigne d’une volonté très forte de la société corse de se lever contre des pratiques criminelles qui étouffent son économie”.Le procureur a précisé mettre en oeuvre “une logique de harcèlement des groupes criminels”, en “multipliant les enquêtes” dans “les secteurs sensibles des balades en mer, des travaux publics, de la restauration” et “en multipliant les contrôles administratifs”, avec le préfet de Haute-Corse, des entreprises suspectées d’être tenues par la mafia.Une démarche partagée par Nicolas Septe, procureur d’Ajaccio, qui a assuré à l’AFP “soutenir ces éveils de conscience et ce qui permettra de rendre à chaque Corse sa liberté d’entreprendre”.Devant les préfectures, les préfets Eric Jalon à Ajaccio et Michel Prosic à Bastia sont sortis au passage de la manifestation.Sans s’adresser à la foule, Eric Jalon a exposé à Jean-Toussaint Plasenzotti puis aux médias, “l’engagement ferme et résolu de l’Etat pour avancer dans la lutte contre la criminalité organisée et les emprises mafieuses” via trois types d’actions: sensibilisation des agents publics, meilleur accompagnement des “entreprises exposées à la criminalité organisée” et meilleure coordination administration-justice.”On veut être protégé”, a insisté Jean-Toussaint Plasenzotti auprès du préfet.Une minute de silence en hommage aux victimes a ensuite été marquée avant que Jean-Dominique Musso, président régional du syndicat Via Campagnola, ne “réclame justice”, avec émotion, pour Pierre Alessandri, en présence de sa veuve.Celle-ci s’est approchée du préfet et lui a demandé une réponse judiciaire à la mort de son mari: “Tous les jours, je me dis mais pourquoi, pourquoi?”, lui a-t-elle confié, émue. “Les équipes enquêtent”, a assuré le haut fonctionnaire.Pour Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse et “ami de fac du couple Alessandri”, “c’était important d’être aux côtés d’une démarche citoyenne qui dit que la Corse veut vivre dans une société de liberté et de démocratie”. Il a salué une “mobilisation importante”.   

La gauche unitaire veut se rendre incontournable pour 2027, et annonce une primaire à l’automne 2026

La gauche unitaire, qui défend une candidature commune pour la présidentielle de 2027, s’est réunie samedi à Trappes (Yvelines) pour faire la démonstration d’une union incontournable face à l’extrême droite, annonçant la tenue d’une primaire pour “l’automne 2026”.Ils avaient fait “le serment”, en juillet dernier à Bagneux (Hauts-de-Seine), d’avoir un “candidat commun” pour 2027: le patron du PS Olivier Faure, la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, les ex-députés LFI Clémentine Autain (L’Après) et François Ruffin (Debout!) ainsi que le coordinateur de Génération.s Benjamin Lucas se sont retrouvés avec l’égérie de l’union de la gauche en 2024, Lucie Castets, pour donner un aspect plus concret à cette promesse jusque là peu visible.La primaire aura lieu à “l’automne 2026”, a annoncé Lucie Castets, précisant que la date et les modalités de ce processus de désignation seront annoncées durant la première quinzaine de décembre.     “Quand nous allons donner la date, cela va créer un effet d’entraînement, une dynamique”, veut croire Mme Castets, s’appuyant sur une enquête Elabe pour BFMTV qui affirme que 72% des électeurs du Nouveau Front populaire veulent une candidature unique de la gauche. “C’est la bataille politique la plus difficile qu’on ait jamais eue à mener”, assure Marine Tondelier, fer de lance de cette union.Mais les deux candidats de gauche les mieux placés dans les sondages, le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon et le dirigeant de Place publique Raphaël Glucksmann, sur deux lignes antagonistes, refusent toute particidanpation à ce processus, persuadés de pouvoir s’imposer en incarnant vote utile.Le PCF n’a pas non plus souhaité à ce stade s’intégrer à cette volonté d’union. Mais “ils ont une culture antifasciste et une tradition d’union”, relève Clémentine Autain.Pour l’heure, trois candidats sont déjà déclarés pour cette primaire: François Ruffin, Clémentine Autain et Marine Tondelier, qui devrait officiellement être désignée par son parti début décembre. Interrogé pour savoir s’il serait candidat, Olivier Faure a indiqué que “la décision n’était pas prise”.Reste qu’au sein même du PS, certains ne sont pas favorables à cette primaire, et penchent pour soutenir Raphaël Glucksmann. “On a un mandat tranché par notre congrès sur cette question d’une candidature commune”, rappelle la maire PS de Nantes Johanna Rolland, précisant que les militants seront consultés “après les municipales”.   “Toux ceux qui (en interne) étaient sceptiques sur le +format Bagneux+ jugent aujourd’hui qu’il est utile. Cette obligation morale va augmenter au fur et à mesure qu’on va avancer vers la présidentielle”, insiste Olivier Faure, alors que la capacité du PS à se rallier à un autre candidat que celui issu de ses rangs est aussi mis en doute à l’extérieur. Comme par ce responsable de Place publique qui ne voit pas les socialistes se ranger “derrière Tondelier si elle gagne”. -“Jospin 2002” -Pour cette première manifestation du “Front populaire 2027″, les unitaires ont organisé une convention sur le thème de l’éducation, avec notamment des jeunes des quartiers populaires, en dénonçant notamment le séparatisme scolaire. D’autres conventions suivront, pour enrichir une plateforme programmatique, lancée en février prochain.Mais il reste aussi difficile de pousser la stratégie d’union, quand les différents partenaires ont défendu des positions adverses à l’Assemblée sur le budget.”La séquence budgétaire ne fédère pas”, reconnaît Clémentine Autain, qui a peu apprécié la position de compromis des socialistes vis-à-vis du gouvernement. Mais “ça donne aux électeurs de gauche la possibilité de trancher un profil lié à une ligne politique”, ajoute-t-elle.Cet événement intervient la veille d’un rassemblement d’une autre partie de la gauche, représentant la social-démocratie, dimanche à Pontoise autour de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve. Raphaël Glucksmann y sera présent. Pas de quoi inquiéter les unitaires. “Il a le droit de vouloir incarner ce qu’il veut, si ça lui convient le mieux”, a réagi Olivier Faure. Mais s’il “zappe la primaire, il n’échappera pas à la fragmentation de la gauche. Il aura face à lui Ruffin, Tondelier et Roussel, voire plus”, estime un député socialiste: “Ce sera Jospin 2002.” 

Treize ans de réclusion requis contre l’avocat Ursulet pour le viol d’une stagiaire

Le parquet général a requis samedi treize ans de réclusion criminelle contre l’avocat Alex Ursulet, figure du barreau parisien, pour le viol d’une stagiaire à son cabinet en janvier 2018.Avant un verdict dans la soirée, la défense d’Alex Ursulet a répété sa protestation d’innocence, et demandé à la cour criminelle de Paris de prononcer l’acquittement au nom d’un “doute plus que raisonnable”.Le crime poursuivi est passible de vingt ans de réclusion.”Il y a dans cette salle quelqu’un qui ment. Qui de la stagiaire ou du maître de stage ?”, commence l’avocat général Philippe Courroye. Question rhétorique à laquelle il répond près de trois heures plus tard en demandant l’incarcération d’Alex Ursulet: “Le mensonge, il est de ce côté de la barre”.”Il n’y a pas de complot”, la jeune femme alors âgée de 25 ans, “a bien été victime d’un viol” commis par pénétration vaginale digitale, “sorte de droit de cuissage”.Avec la circonstance aggravante qu’ils l’ont été par une personne ayant autorité, les faits ont été commis sous la “contrainte” et par “surprise” dans le huis clos du cabinet d’Alex Ursulet l’après-midi du 30 janvier 2018, trois semaines après le début du stage, poursuit le magistrat.Alex Ursulet écoute l’implacable charge, tantôt soutenant d’un regard incrédule celui du magistrat, tantôt le détournant, mais haussant parfois des sourcils désapprobateurs ou secouant la tête, visage de marbre d’abord mais de plus en plus marqué au fil des heures.- La peur “de ne pas être crue” -Dans ce parole contre parole, le magistrat met en miroir les “contradictions” et les “incohérences” de l’accusé avec une plaignante “constante dans ses déclarations”. Il salue sa décision de s’engager dans “le chemin de croix des victimes” en portant plainte et sa “force pour dénoncer ces faits criminels”, elle, la jeune stagiaire, face à un ténor du barreau 35 ans plus âgé, ex-associé de Jacques Vergès, un temps compagnon de route de la droite gaulliste, qui a accédé à la célébrité pour avoir défendu le tueur en série Guy Georges.Philippe Courroye fustige “le sentiment d’impunité” d’un avocat à la “personnalité dominatrice”, qui se pensait “protégé de la cuirasse de sa superbe”. Après une période de “séduction” avant le stage, il aurait instauré une relation empreinte de “domination”, avant d’engager une phase de “possession”, celle du viol. Jeudi, la plaignante, devenue avocate, avait raconté en détail le viol et sa “sidération”. Le crime serait survenu après un déjeuner au restaurant à l’initiative de l’avocat, qui aurait dévié sur sa sexualité.”Quand elle pousse la porte du cabinet” trois semaines plus tôt, “elle vient pour apprendre” un métier “dont elle a rêvé depuis longtemps”, aux côtés d’un ténor qu’elle “idéalise”. Ce n’était “pas pour répondre à des questions sur sa sexualité”, “encore moins pour être” violée, poursuit Philippe Courroye. Quant au délai de plusieurs mois avant sa plainte, son explication est “d’une extrême banalité”, selon le magistrat: “la crainte d’être discréditée dans la profession”, “de ne pas être crue”, “de se griller”.Philippe Courroye se tourne vers l’accusé: “C’est la robe d’avocat que vous avez souillée”, lui dit-il, fustigeant sa “position victimaire” durant une audience où il a “chanté l’air de la calomnie”.- “Doute plus que raisonnable” -“J’ai eu le sentiment que votre réquisitoire était écrit” avant les débats, a rétorqué Me Fanny Colin, dont le client avait évoqué dans la semaine la thèse d’une volonté de lui nuire par dépit professionnel. Pour condamner, “il vous faut une certitude à la hauteur” de la peine demandée et dans ce dossier, “vous ne pouvez pas avoir de certitude”, “il existe un doute plus que raisonnable”, a-t-elle plaidé.Quand Alex Ursulet a toujours nié une quelconque relation d’ordre sexuel, sa défense a esquissé samedi l’hypothèse d’une “relation malheureuse dominant-dominée dans laquelle” la plaignante serait rentrée de son plein gré, selon Me Luc Brossolet. Et “plutôt deux fois qu’une si j’en crois les SMS”, a poursuivi l’avocat.  Ce “jeu”, certes, “n’a pas laissé indemne” la plaignante, qui a choisi d’en sortir en quittant le cabinet dès le lendemain des faits. Mais il était consenti, poursuit-il. Et dans ce contexte, argumente Me Brossolet, rien ne pouvait indiquer à Alex Ursulet que “les pénétrations alléguées”, que son client réfute, ne l’auraient pas été.  

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Des milliers de manifestants à Belem pour “faire pression” sur les négociateurs de la COP30

Des milliers de militants et d’indigènes en tenue traditionnelle marchent samedi à Belem pour “faire pression” sur les négociateurs de la COP30 réunis dans cette ville d’Amazonie brésilienne, et réclamer une action pour le climat et contre les énergies fossiles.Un ballon géant à l’allure de globe terrestre: on le remarque d’emblée dans la manifestation, festive et en musique sous un soleil brûlant, partie d’un marché de cette cité qui accueille depuis lundi la conférence de l’ONU sur le climat.”On est ici pour essayer de faire pression”, dit à l’AFP Txai Surui, 28 ans, l’une des leaders indigènes les plus en vue du Brésil. Pour la jeune femme coiffée de plumes, il s’agit que les “promesses” déjà prises soient tenues et d’éviter tout “recul” dans cette toute première COP en Amazonie.”Nous sommes venus ici pour défendre le climat. Aujourd’hui, nous vivons un massacre avec notre forêt qui est en train d’être détruite. Nous voulons faire entendre notre voix depuis l’Amazonie et exiger des résultats”, explique Benedito Huni Kuin, 50 ans, du peuple indigène Huni Kuin, vivant dans l’ouest du Brésil.Certains ont déployé un grand drapeau brésilien jaune et vert sur lequel est écrit: “Amazonie protégée”.Plus loin, des funérailles symboliques sont organisées en l’honneur des énergies fossiles. Autour de trois cercueils frappés des mots “charbon”, “pétrole” et “gaz”, des manifestantes fardées et vêtues de noir jouent les veuves éplorées.La “marche mondiale pour le climat” traverse la dense ville de 1,4 million d’habitants sur environ 4,5 kilomètres. Elle doit s’arrêter à quelques pâtés de maisons du site de la COP30, protégé samedi par des dizaines de militaires et des barrières parfois surmontées de barbelés.Pour la première fois depuis la COP26 à Glasgow en 2021, la société civile mondiale peut s’exprimer samedi sans crainte d’arrestations arbitraires.Les trois dernières conférences climatiques de l’ONU se sont déroulées dans des pays, Egypte, Emirats arabes unis et Azerbaïdjan, où aucune ONG ne jugeait sûr de manifester en dehors du site de la conférence, qui est protégé et régi par les Nations unies.Les négociations de Belem sont marquées par une absence de taille: celle des Etats-Unis de Donald Trump. Mais au rassemblement samedi un manifestant monté sur des échasses s’est déguisé en Oncle Sam pour dénoncer “l’impérialisme”. Le soutien à la cause palestinienne est aussi présent, avec des drapeaux palestiniens brandis parmi la foule.- “Chouette antidote” -Dans la foule, revient avec insistance une demande: que les communautés indigènes brésiliennes aient davantage voix au chapitre dans les discussions.Mardi soir, des manifestants avaient forcé l’entrée du site de la COP et s’étaient heurtés aux forces de sécurité. Vendredi matin, d’autres protestataires également autochtones ont bloqué l’entrée principale et arraché des réunions au sommet avec des responsables brésiliens pour évoquer leurs revendications, notamment la démarcation de leurs terres.Tyrone Scott, un Britannique de 34 ans, de l’ONG War on Want, regrette que “des voix aient été exclues du processus” de négociation, mais se réjouit: la manifestation de samedi est “un chouette antidote à la monotonie et à la stérilité de l’intérieur de la COP”.Les tractations sont de fait laborieuses.Au terme d’une semaine, la présidence brésilienne de la COP30, qui coorganise l’événement avec l’ONU, est censée dévoiler samedi après-midi le fruit de ses consultations pour concilier les demandes des pays sur une série de sujets.Des sujets aussi lourds et épineux que les ambitions en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le financement climatique au profit des pays vulnérables ou les barrières commerciales.Plusieurs participants estiment que chacun campe encore sur ses positions en attendant l’arrivée des ministres lundi, qui devront trouver un consensus de près de 200 pays d’ici la fin de la conférence le 21 novembre.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

A Belem, militants et autochtones rassemblés pour le climat

Des milliers de militants et d’indigènes se rassemblent samedi à Belem pour une grande marche afin de demander aux négociateurs de la COP30, réunis dans cette ville d’Amazonie brésilienne, d’écouter leurs revendications pour la défense du climat.Un ballon géant à l’allure de globe terrestre: on le remarque d’emblée au départ de la manifestation, festive et en musique, près d’un marché de cette cité qui accueille depuis lundi la conférence de l’ONU sur le climat.”Nous sommes venus ici pour défendre le climat. Aujourd’hui, nous vivons un massacre avec notre forêt qui est en train d’être détruite. Nous voulons faire entendre notre voix depuis l’Amazonie et exiger des résultats”, dit à l’AFP Benedito Huni Kuin, 50 ans, du peuple indigène Huni Kuin, vivant dans l’ouest du Brésil.Les premiers sont arrivés aux toutes premières heures du matin, sous un soleil déjà brûlant. Certains ont déployé un grand drapeau brésilien frappé des mots: “Amazonie protégée”.La “marche mondiale pour le climat” va traverser la dense ville de 1,4 million d’habitants sur environ 4,5 kilomètres, s’arrêtant à quelques pâtés de maisons du site de la COP30, protégé samedi par des dizaines de militaires et des barrières parfois surmontées de barbelés.Pour la première fois depuis la COP26 à Glasgow en 2021, la société civile mondiale peut s’exprimer samedi sans crainte d’arrestations arbitraires.Les trois dernières conférences climatiques de l’ONU se sont déroulées dans des pays, Egypte, Emirats arabes unis et Azerbaïdjan, où aucune ONG ne jugeait sûr de manifester en dehors du site de la COP, qui est protégé et régi par les Nations unies.Les négociations de Belem sont marquées par une absence de taille: celle des Etats-Unis de Donald Trump. Mais au rassemblement samedi un manifestant monté sur des échasses s’est déguisé en Oncle Sam pour dénoncer “l’impérialisme”. Le soutien à la cause palestinienne est aussi présent, avec des drapeaux palestiniens brandis parmi la foule.- Frustration indigène -“Nous sommes ici pour montrer que ce sont les gens qui détiennent le pouvoir, surtout cette semaine où on a appris que des voix étaient exclues du processus de la COP et que de nombreuses communautés, notamment autochtones, ne se sentent pas prises en compte”, a expliqué à l’AFP Tyrone Scott, un Britannique de 34 ans, de l’ONG War on Want.Les communautés indigènes brésiliennes réclament davantage voix au chapitre dans les discussions, qu’elles ont bousculées à deux reprises.Mardi soir, des manifestants avaient forcé l’entrée du site de la COP et s’étaient heurtés aux forces de sécurité. Vendredi matin, d’autres protestataires autochtones ont bloqué l’entrée principale et arraché des réunions au sommet avec des responsables brésiliens.Après des tensions entre le Brésil et l’ONU, qui coorganisent l’événement, les autorités brésiliennes ont renforcé notablement cette semaine le déploiement de sécurité autour du Parque da Cidade, siège de la conférence, dans le but d’éviter tout trouble dans les derniers jours de négociations.Où en sont ces tractations? Au terme d’une semaine, la présidence de la COP30 est censée dévoiler samedi après-midi le fruit de ses consultations pour concilier les demandes des pays sur une série de sujets.Des sujets aussi épineux que les ambitions en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le financement climatique au profit des pays vulnérables ou les barrières commerciales.Plusieurs participants estiment que chacun campe encore sur ses positions en attendant l’arrivée des ministres lundi, qui devront trouver un consensus de près de 200 pays d’ici la fin de la conférence le 21 novembre.Un négociateur africain souhaite que la présidence prenne les choses en main. “Sinon, ceci pourrait s’avérer une COP vide”, craint-il. “Les pays sont ici pour obtenir un bon résultat à cette COP”, a en revanche estimé vendredi le secrétaire d’État allemand Jochen Flasbarth.Les négociations “sont comme les montagnes russes, elles ont des hauts et parfois elles ont des bas”, a résumé la négociatrice en chef brésilienne, Liliam Chagas – sans dévoiler aucune carte.

Verdun: messe à huis clos en hommage à Pétain

L’hommage “au maréchal Pétain et à ses soldats” a démarré samedi à Verdun dans une église strictement réservée aux membres de l’association organisatrice, a indiqué le préfet de la Meuse, tandis qu’une centaine de manifestants protestaient devant le bâtiment religieux.”Un tout petit nombre” de personnes, “une vingtaine au maximum”, assistait à cet office en l’église Saint-Jean-Baptiste, a déclaré à l’AFP le préfet Xavier Delarue.”Les choses sont organisées de façon à ce que l’église soit fermée et réservée aux membres de l’association”, a-t-il expliqué.Le maire de la ville, Samuel Hazard, avait pris un arrêté interdisant cette messe par crainte de “trouble à l’ordre public”, qui a été retoqué vendredi par le tribunal administratif de Nancy.Le préfet a précisé s’être entretenu avant la cérémonie avec le prêtre célébrant la messe, afin de s’assurer que les règles découlant de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat soient respectées, à savoir qu’aucune prise de parole ou de distribution de tracts de nature politique n’ait lieu.A l’extérieur, un photographe de l’AFP a dénombré une vingtaine de policiers et gendarmes, tandis qu’une centaine de manifestants protestaient dans le calme, entonnant la Marseillaise.”J’ai mis en place un dispositif visant à éviter les contacts” entre les manifestants et les personnes venues assister à la messe, a indiqué le préfet.Plusieurs élus étaient présents à la manifestation avec leur écharpe tricolore.”Je suis profondément heurté, parce que je pense à toutes les victimes de la barbarie nazie et de la révolution nationale, l’idéologie du maréchal Pétain”, a déclaré à la presse Samuel Hazard (divers gauche).”C’est pas possible qu’on dérive comme cela”, a déclaré une paroissienne, Mariette Descamps, portant une pancarte où l’on pouvait lire “Catho pas facho”. “Je suis désolée de ce qui se passe aujourd’hui”, a-t-elle dit.L’office à l’origine de la polémique était organisé par l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP).Cette association avait été autorisée par l’archevêque-évêque de Metz, administrateur apostolique de Verdun, à célébrer la messe pour le repos de l’âme du maréchal Pétain et des victimes de toutes les guerres.Philippe Pétain, héros de la Première Guerre mondiale puis chef du régime de Vichy qui collabora avec l’Allemagne nazie, a été frappé d’indignité nationale en 1945.

La gauche unitaire espère se rendre incontournable pour 2027

La gauche unitaire, qui défend une candidature commune pour la présidentielle de 2027, se réunit samedi à Trappes (Yvelines) afin d’avancer sur son programme et faire la démonstration d’une union incontournable, malgré des positions très divergentes à l’Assemblée.Ils avaient fait “le serment”, en juillet dernier à Bagneux (Hauts-de-Seine), d’avoir un “candidat commun” pour 2027: le patron du PS Olivier Faure, la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, les ex-députés LFI Clémentine Autain (L’après) et François Ruffin (Debout!) ainsi que le coordinateur de Génération.s Benjamin Lucas se retrouvent avec l’égérie de l’union de la gauche en 2024, Lucie Castets, pour donner un aspect plus concret à cette promesse.Première manifestation du “Front populaire 2027”, comme ils se nomment, la convention organisée à Trappes porte sur le thème de l’éducation, pour faire la démonstration que le processus d’union existe, “dans un moment où on a l’impression que les voix de gauche sont chaotiques”, explique le secrétaire général du PS Pierre Jouvet. Depuis juillet, les unitaires ont surtout échangé lors de réunions de travail hebdomadaires, pour avancer sur les questions programmatiques mais aussi sur les modalités de désignation du candidat commun – possiblement via une primaire – pour un choix “entre mai et octobre 2026″ de candidat à la présidentielle.”On annoncera des petites précisions sur le calendrier de cette primaire”, a promis samedi matin sur France 2 Marine Tondelier, en assurant que “toutes les modalités” seront connues “d’ici la fin de l’année”.Mais les deux candidats de gauche les mieux placés dans les sondages, le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon et le dirigeant de Place publique Raphaël Glucksmann, sur deux lignes antagonistes, refusent toute participation à ce processus, persuadés de pouvoir s’imposer dans les sondages pour incarner le vote utile.Le PCF n’a pas non plus souhaité à ce stade s’intégrer à cette volonté d’union, même si les communistes “ne sont pas loin”, veut croire le sénateur écologiste Thomas Dossus. “La gauche ne peut pas se payer le luxe de la division en ce moment”, assure-t-il.Le sujet est d’avancer sur le processus, pour que, “une fois la date fixée”, il devienne “incontournable pour tous, y compris pour Glucksmann et LFI”, ajoute Thomas Dossus, espérant atteindre “le niveau de mobilisation de la primaire de François Hollande en 2011, c’est-à-dire entre un et deux millions de personnes”.- “Jospin 2002” -A ce stade, trois candidats sont déjà déclarés pour cette primaire: François Ruffin, Clémentine Autain et Marine Tondelier, qui devrait officiellement être désignée par son parti début décembre. Le PS devrait aussi présenter un candidat, mais le processus n’a pas le soutien de tout le parti. “Pour que Faure y aille, il faudrait que son parti soit d’accord pour se ranger derrière Tondelier si elle gagne, ça n’arrivera pas”, pressent un responsable de Place publique.”C’est avoir assez peu confiance en notre capacité de gagner”, regrette Pierre Jouvet. “Moi, je n’ai pas peur de me confronter au peuple de gauche”, dit-il.   “La primaire se fera”, assure un député socialiste, et le processus sera soumis à l’avis des adhérents du PS, mais “le vrai sujet c’est: est-ce qu’elle a du sens si Raphaël Glucksmann ne vient pas dedans?””On tient nos promesses. Je le dis à celles et ceux qui s’inquiètent qu’on n’y arrive pas: on ne va pas vous lâcher”, a lancé Marine Tondelier sur France 2.Il reste aussi difficile de pousser la stratégie d’union, quand les différents partenaires ont défendu des positions très différentes dans l’hémicycle sur le budget.Il faut montrer “qu’en dehors du bocal de l’Assemblée et les psychodrames de certains amendements, il y a quand même une gauche qui se met en ordre de bataille”, insiste Thomas Dossus, pour qui les différences de positions seront tranchées par la primaire.Cet événement intervient la veille d’un rassemblement d’une autre partie de la gauche, celle représentant la social-démocratie, réunie dimanche à Pontoise autour de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve. Raphaël Glucksmann y sera présent. Pas de quoi inquiéter les unitaires. “Si Raphaël Glucksmann zappe la primaire, il n’échappera pas à la fragmentation de la gauche. Il aura face à lui Ruffin, Tondelier et Roussel, voire plus”, estime un député socialiste: “Ce sera Jospin 2002.”    

China tells citizens to avoid Japan travel as Taiwan row grows

China has advised its citizens to avoid travelling to Japan, following a diplomatic feud sparked by remarks from Tokyo’s new premier about a hypothetical attack on Taiwan.Japanese Prime Minister Sanae Takaichi told parliament on November 7 that use of force against the self-ruled island claimed by China could warrant a military response from Tokyo.On Friday, …

China tells citizens to avoid Japan travel as Taiwan row grows Read More »