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Dordogne: nouveau survol d’une usine d’armement par un drone

Le site de la société Eurenco, qui produit de la poudre à propulsion d’obus à Bergerac en Dordogne, a de nouveau été survolé par un drone non identifié mercredi, a-t-on appris jeudi auprès de la préfecture et du parquet.Cette unité pouvant produire jusqu’à 1.200 tonnes de poudre par an pour l’armée française avait déjà fait l’objet de deux survols illégaux lundi soir.”De nouveaux faits de survol illicite du site de production d’Eurenco par un drone se sont produits hier (mercredi)”, a déclaré jeudi à l’AFP Anne-Cécile Dumonteil, procureure de la République à Bergerac, qui a ouverte une enquête en flagrance “du chef de survol volontaire par le pilote d’un aéronef d’une zone interdite”, confiée au commissariat de Bergerac.”Malgré la mobilisation immédiate de la police nationale, les recherches pour retrouver le télé-pilote se sont avérées vaines”, a déclaré à l’AFP un porte-parole de la préfecture.La société a indiqué jeudi soir avoir déposé plainte, comme elle l’avait fait après les premiers survols mardi, et “ne fera pas d’autres commentaires à ce stade” pour “des raisons de sûreté et de défense”.Eurenco, créé en 2004, est le leader européen des poudres et explosifs avec deux sites en France (Bergerac et Sorgues dans le Vaucluse), un en Suède et un en Belgique. L’entreprise compte quelque 1.700 employés et a réalisé près de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024 – il a doublé en cinq ans.Ses poudres, propulsives ou explosives, sont utilisées dans l’ensemble des munitions françaises et beaucoup de munitions européennes, bombes, têtes de missiles et de torpilles, obus ou munitions de moyen calibre.Son unité périgourdine de production de poudre a été inaugurée en mars, près de 20 ans après la délocalisation de cette production en Suède en 2007, faute de commandes, actant une relocalisation stratégique au moment où l’Europe souhaite se réarmer.

‘Like a horror movie’: 770 km of fear for those fleeing Sudan’s El-Fasher

Survivors of the bloody takeover of El-Fasher walked for days through the desert, past bodies and armed men who humiliated them, desperate to escape the Sudanese city now overrun by paramilitary forces.Several gave harrowing accounts to AFP, describing scenes of terror as nearly 100,000 people fled the last army stronghold in western Darfur after its …

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La Cnam condamnée pour le suicide d’une médecin conseil “débordée”

La Cnam a été condamnée jeudi à Strasbourg pour homicide involontaire après le suicide en 2023 d’une médecin conseil “débordée”, un drame qui jette une lumière crue sur un métier “délicat”.Le tribunal judiciaire de Strasbourg a suivi les réquisitions du procureur, qui avait réclamé une amende de 50.000 euros pour la Caisse nationale de l’assurance maladie lors d’une audience début octobre.Le 12 décembre 2023, le docteur Catherine Dumas-Pierog, 44 ans, se défenestrait depuis le 3e étage des bureaux de l’assurance maladie à Strasbourg, quelques heures après avoir reçu son planning du mois suivant.Dans un signalement adressé au procureur de la République en octobre 2024, l’Inspection du travail estimait que la médecin, embauchée en mai 2023 à l’Echelon local du service médical du Bas-Rhin, avait été victime d’un homicide involontaire de la part de son employeur.”Je n’arrive pas à m’améliorer, je n’arrive pas à m’intégrer, je n’en peux plus, je craque, je vous demande pardon”, avait-elle écrit dans un billet manuscrit laissé sur son bureau, selon le signalement de l’Inspection du travail que l’AFP s’est procuré.”Selon l’étude de sa boîte mail, la victime envoyait des courriels très tôt le matin (le plus tôt constaté à 05H32 du matin) de manière fréquente”, selon le même document.- Menaces de mort -Par ce jugement, “la justice reconnaît que la responsabilité de la Cnam était engagée pour ne pas avoir suffisamment veillé au bien-être psychosocial” d’une salariée, a commenté pour l’AFP Me Laurent Paté, défenseur de la Fédération CFDT de la protection sociale, partie civile au procès.Dans cette optique, le jugement “est une décision importante car il y a assez peu de jurisprudence dans ce genre d’affaires”, a-t-il relevé, même si dans les années 2000 les affaires de suicides chez France Télécom (devenu Orange) “ont défrayé la chronique” et illustré la problématique du harcèlement moral.Les médecins conseil de la Sécurité sociale exercent “une mission délicate”, rappelle Me Paté: ils sont notamment chargés de vérifier le bien fondé des arrêts maladie et de reconnaître les cas de maladies professionnelles. Ils sont parfois en proie à des violences physiques ou verbales de la part des assurés.”La victime avait fait l’objet de menaces de mort en juin 2024″, selon les inspecteurs du travail.- Porte fermée -Le signalement de l’Inspection du travail relevait qu’à la suite d’une nouvelle organisation en 2019 et la mise en place d’un nouveau logiciel, le docteur Dumas-Pierog s’était trouvée “débordée par son travail”. Son suicide “ne saurait être considéré comme un acte local et isolé” dénonçait l’Inspection du travail, évoquant une “tentative de suicide d’un manager” dans les services parisiens de la Sécurité sociale et une alerte à la souffrance au travail en Bretagne.La réorganisation baptisée “Smmop” pour “Service médical management organisation performance” avait fait l’objet en 2021 d’une alerte relative aux risques psychosociaux établie par la médecine du travail qui évoquait “une souffrance au travail de nombreux salariés causée par un management vertical”.Concernant le Dr Dumas-Pierog, sa hiérarchie avait été alertée deux semaines avant son passage à l’acte, selon la même source.La victime, qui avait déjà exercé ce métier entre 2008 et 2016, “s’est trouvée en conflit entre la pression des objectifs à atteindre et un manque d’autonomie dans sa gestion” induite par la réorganisation du travail des médecins conseil.Ces derniers “n’ont plus la main sur la gestion des dossiers médicaux (…) Dès qu’un dossier est traité un autre prend sa place”, relevaient les inspecteurs du travail.Les contacts entre collègues “se font essentiellement par courriels”, selon le signalement, qui note que la victime ne participait plus depuis plusieurs semaines aux repas entre collègues “et fermait la porte de son bureau”. Contactée par l’AFP, la Cnam n’avait pas réagi jeudi soir à ces informations.

Corruption de mineurs: le pourvoi en cassation de Jean-Marc Morandini examiné le 3 décembre

La Cour de cassation examinera le 3 décembre le pourvoi de l’animateur Jean-Marc Morandini contre sa condamnation pour corruption de mineurs sur trois adolescents entre 2009 et 2016, a appris jeudi l’AFP de source judiciaire.L’animateur de télévision de 60 ans, qui officie actuellement sur la chaîne CNews, a été condamné le 21 mars 2025 à deux ans de prison avec sursis et 20.000 euros d’amende par la cour d’appel de Paris.Celle-ci a en outre prononcé contre M. Morandini une interdiction définitive d’exercer une profession en contact avec des mineurs et confirmé son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.En première instance, en décembre 2022, le tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné à un an de prison assorti d’une période de sursis probatoire de deux ans. M. Morandini avait fait appel et avait vu sa peine alourdie à l’issue de son second procès.Dans cette affaire, il lui était reproché d’avoir envoyé des messages à deux jeunes de 15 ans, en 2013 et 2015-2016, qui consistaient pour l’un à évoquer des scénarios sexuels et, pour le second, à lui demander d’envoyer une photo de lui dénudé.L’animateur avait aussi demandé en 2009 à un adolescent de 16 ans de se dénuder et de se masturber lors d’une audition pour le remake d’un film qui n’a jamais vu le jour.Cette figure du paysage audiovisuel français a également été condamnée en appel en janvier 2025 à 18 mois de prison avec sursis pour harcèlement sexuel à l’encontre d’un jeune comédien, six mois de plus que la peine prononcée en première instance.Dans ce dossier, il était poursuivi pour avoir encouragé entre juin et septembre 2015 des comédiens, âgés de 19 à 26 ans au moment des faits, à s’exhiber nus pour les castings d’une web-série intitulée “Les Faucons”, dont il était le producteur.Dans cette autre procédure, l’animateur a là aussi déposé un pourvoi en cassation. Celui-ci n’est pas encore audiencé, selon la source judiciaire.

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Arctique: la station polaire de Tara ne sondera pas les eaux russes

La station polaire Tara Polar Station, qui dérivera sur la banquise du pôle Nord l’an prochain depuis le nord de la Russie, n’effectuera pas de relevés acoustiques dans les eaux russes en raison de la situation géopolitique, a indiqué le directeur de la Fondation Tara océan jeudi.Sorte de “station spatiale” polaire, ce laboratoire flottant de 110 tonnes devrait se laisser prendre dans les glaces de l’Arctique, puis dériver sur la banquise pendant entre 350 et 500 jours pour étudier cette région encore mal connue.L’expédition, qui comptera 12 membres en hiver (dont six scientifiques) et 18 en été, a reçu l’autorisation de naviguer dans les eaux russes du 25 août jusqu’au 15 septembre afin de gagner son point de départ sur la dorsale de Gakkel, chaîne de montagnes sous-marines située entre la Sibérie et le Groenland.Dans la zone russe, les scientifiques s’abstiendront de faire des relevés acoustiques, un des volets de la campagne.”Niveau défense, c’est trop compliqué. On ne peut pas écouter ce qui se passe, sinon on ne peut pas passer”, a déclaré à l’AFP Romain Troublé lors d’une escale de la station polaire à Oslo, au retour d’une campagne de tests dans le Grand Nord.”C’est un non-dit mais c’est en tout cas ce qu’on a respecté pour la première fois: il n’y aura pas de programme acoustique actif à bord du bateau, pas de sonar” dans les eaux russes, a-t-il expliqué.Tara Polar Station transitera par une zone proche de la péninsule de Kola, où est basée la puissante Flotte du Nord de la Russie, qui comprend des sous-marins de sa force de dissuasion nucléaire.Ressemblant à un igloo posé sur une grosse bouée ovale, la station polaire construite à Cherbourg peut résister à la pression de la glace de mer et supporter des températures de -52°C. Au total, 30 centres de recherche de 12 pays sont associés à la première expédition qui se concentrera sur deux axes, la recherche fondamentale en particulier dans le domaine biologique et l’étude du “changement global” (climat, pollution).Les relations avec deux institutions russes, l’Institut océanographique Chirchov à Moscou et l’Institut de recherche sur l’Arctique et l’Antarctique à Saint-Pétersbourg, ont été gelées du fait de la guerre en Ukraine.”Ça ne va pas handicaper le programme, mais c’est clair que la contribution de chercheurs russes aurait été la bienvenue”, a commenté Marcel Babin, directeur scientifique de la station polaire. “Les Russes étudient l’Arctique depuis très longtemps. Ils ont énormément de connaissances sur l’Arctique, autant en physique qu’en biologie”, a-t-il dit à l’AFP.Dix expéditions de Tara Polar Station sont prévues dans l’Arctique entre 2026 et 2045.

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La grippe aviaire a décimé les éléphants de mer, montre une étude

Les éléphants de mer, principale espèce de phoques dans le monde, ont été dévastés par la grippe aviaire, alertent jeudi des scientifiques, sur la base d’un effondrement de la population sur une île proche de l’Antarctique.Depuis l’arrivée de la grippe aviaire en 2023 en Géorgie du Sud, le nombre de femelles reproductrices présentes sur les plages a chuté de 47%, soit environ 53.000 éléphants de mer en moins, selon cette étude parue dans la revue Communications Biology.Cette île isolée, située dans l’Océan Atlantique au large de la côte antarctique, sert de point d’ancrage à la grande majorité des éléphants de mer austraux. Selon le dernier décompte effectué en 1995, elle sert de refuge à un peu plus de la moitié d’entre eux.La grippe aviaire est arrivée sur cette île en 2023, après s’être répandue dans le monde comme jamais auparavant, tuant des centaines de millions d’oiseaux et touchant de nombreuses d’espèces de mammifères ainsi que plusieurs êtres humains. Désormais, pour les éléphants de mer, la situation y est “déchirante”, souligne auprès de l’AFP Connor Bamford, auteur principal de l’étude et membre de l’institut national de recherche polaire du Royaume-Uni.”Ils sont des milliers à cracher et tousser”, déclare Bamford, soulignant la tendance des phoques à avoir le “nez qui coule”.Les chercheurs  pensent que ces mammifères se transmettent le virus les uns aux autres par les gouttelettes d’eau, selon M. Bamford. Alors que les éléphants passent le plus clair de leur temps dans l’eau, ils se reproduisent dans des endroits densément peuplés sur de larges plages de sable.Beaucoup de nouveaux-nés sont par ailleurs morts sur les plages après que leurs mères, touchées par la grippe aviaire, les ont abandonnés.Un peu plus tôt dans l’année, une étude portant sur la péninsule Valdès, une des côtes argentines propices aux naissances, avait déjà déterminé que 97% des nouveaux-nés étaient morts soit par abandon, soit après avoir contracté la grippe aviaire. Les femelles reproductrices sont encore plus nombreuses – environ deux tiers – à avoir disparu de cette péninsule, par rapport à la Géorgie du Sud.”Si la population de l’île de Géorgie du Sud répond de manière similaire aux modèles observés dans la péninsule Valdès, l’avenir est sombre”, souligne les auteurs de l’étude.Connor Bamford ne pense pas cependant que les éléphants de mer soient “proches de l’extinction”.La population vivant sur l’île de Géorgie du Sud est bien plus importante – des centaines de milliers – que celles des côtes argentines, permettant d’espérer qu’elle soit plus résiliente.”Mais les impacts sur cette population se sentiront pendant de nombreuses années”, ajoute-t-il. 

Budget: le gouvernement subit un revers sur la taxation des retraités à la reprise des débats

Le gouvernement a subi un revers jeudi matin à la reprise des débats dans l’hémicycle sur le projet de loi de finances : les députés ont maintenu l’abattement fiscal de 10% sur les retraites, dont la suppression aurait généré d’importantes économies.La copie initiale du budget de l’Etat pour 2026 prévoit de remplacer l’abattement de 10% dont les retraités bénéficient sur leur pension, par un abattement forfaitaire de 2.000 euros, avec un rendement attendu de 1,2 milliard d’euros.L’objectif, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, serait de créer de “la solidarité entre retraités” en permettant une “baisse d’impôt pour 1.6 million” des plus modestes, tout en augmentant celui des autres.  Mais la mesure a provoqué une levée de boucliers lors de son examen en première lecture à l’Assemblée. L’essentiel de la gauche, de l’alliance RN-UDR et des députés LR ont joint leurs voix pour l’effacer.”Il est hors de question de s’attaquer au pouvoir d’achat (…) de ceux qui ont travaillé toute leur vie”, a tonné Laurent Wauquiez, patron du groupe Les Républicains.Le communiste Nicolas Sansu a rappelé que la mesure provoquerait une hausse d’impôt “dès 1667 euros de pension mensuelle”. Jean Philippe Tanguy (RN) a fustigé une proposition participant à faire des retraités “les nouveaux bouc émissaires d’un système en échec”.A l’inverse, le député macroniste Guillaume Kasbarian a salué une proposition “courageuse” et fustigé ceux qui “refusent” de supprimer “l’un des nombreux avantages fiscaux des retraités” par “crainte électorale”.Ce vote intervient à la reprise de l’examen du budget de l’Etat dans l’hémicycle après 9 jours de pause. C’est le budget de la Sécu qui avait pris place au Palais Bourbon, avec le vote emblématique mercredi de la “suspension” de la réforme des retraites de 2023, l’une des conditions de la non-censure des socialistes du gouvernement de Sébastien Lecornu.L’examen du texte n’a pu aller à son terme mercredi soir, mais Amélie de Montchalin a redit jeudi que “l’ensemble des amendements votés ont été transmis au Sénat”.Pour le budget de l’État, la tâche s’annonce tout aussi ardue: plus de 2.100 amendements restant à examiner sur la seule première partie, consacrée aux recettes. Un vote aurait dû avoir lieu sur ce volet le 17 novembre, mais gouvernement et Assemblée ont acté qu’il n’y en aurait pas. Un vote sur la partie “recettes” n’est pas non plus assuré. L’ensemble du texte doit être transmis au Sénat le 23 novembre à minuit, selon les délais constitutionnels.- “Faire traîner les débats” -Le député LFI Aurélien Le Coq a accusé dans l’hémicycle le gouvernement de “vouloir faire trainer les débats”, et empêcher un vote, comme sur le budget de la Sécu. Cela “dépend de vous, il n’y a pas lieu de polémiquer”, lui a rétorqué la ministre. Comme sur le budget de la Sécu, certains groupes n’ont pas forcément envie d’aller jusqu’au bout et pourraient jouer la montre.”Face aux horreurs votées, on n’a pas intérêt à aller au vote”, dit un cadre Renaissance, ajoutant que vu le nombre d’amendements restants, il n’y a pas besoin de faire obstruction, mais de “prendre le temps du débat”.Une multitude de taxes reste à examiner, dont celle sur les petits colis, qui suscite une attention particulière alors que la polémique autour du géant du e-commerce Shein agite le débat public. Ou encore la hausse des droits de timbre pour obtenir un titre de séjour, décriée par la gauche.Avant la pause sur le budget de l’Etat, les députés s’étaient attaqués aux mesures les plus emblématiques, notamment sur la taxation des plus riches. Si la gauche a échoué à faire adopter sa “taxe Zucman”, plusieurs impôts visant les multinationales ou les superdividendes ont été votés, ulcérant le camp gouvernemental qui a dénoncé une “folie fiscale”.

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Face-à-face corsé entre Turquie et Australie pour décrocher la prochaine COP

Un choix s’offre aux visiteurs de la COP30 à Belem en quête d’un bon café: un cappuccino sur le stand australien ou le puissant café turc sur le pavillon d’Ankara, symbole du bras de fer entre les deux pays pour organiser la prochaine conférence.Au moment même où le Brésil tente de montrer au monde que la diplomatie climatique fonctionne encore, les deux pays sont sous pression pour se mettre d’accord afin d’éviter un scandale dans la ville amazonienne de Belem.Sans retrait d’une des deux candidatures pour la COP31 de 2026 ou sans compromis, Australie et Turquie risquent de perdre la partie. Une situation inédite, qui verrait l’organisation de la prochaine conférence climat de l’ONU revenir par défaut à l’Allemagne.D’autres COP ont fait l’objet d’une forte concurrence par le passé mais “jamais aucune n’a connu un tel suspense”, souligne auprès de l’AFP Alden Meyer, vétéran des sommets climatiques pour le groupe de réflexion E3G.Ce n’est d’ailleurs, selon certains, pas un hasard si les deux stands se trouvent côte à côte dans l’immense enceinte brésilienne: “C’est à 100% fait exprès”, assure Kathryn McCallum, militante du réseau d’ONG Climate Action Network Australia. “En gros, la présidence brésilienne leur dit: +Débrouillez-vous+”, car “ils ne veulent pas que cela éclipse les discussions cruciales en cours”, juge-t-elle.- Supporters -La proximité des stands n’a pas empêché une vingtaine de supporters australiens de promouvoir jeudi la candidature du pays pour la COP31, sous le regard des Turcs.Un autre jour, une foule enthousiaste s’était pressée autour du pavillon australien à l’occasion de la visite de la reine Mary de Danemark, originaire de Tasmanie.Côté turc, c’est un calligraphe qui attire les visiteurs qui repartent avec des illustrations personnalisées et des sacs en toile.Mais parallèlement à ces opérations de séduction à ciel ouvert, la diplomatie est à l’oeuvre en coulisses. Un émissaire a été nommé par le Brésil pour tenter de rapprocher les positions avant la clôture du sommet, prévue le 21 novembre.”Nous sommes toujours déterminés à organiser la COP31″, affirme à l’AFP la diplomate turque Aysin Turpanci.De son côté, l’Australie se targue d'”un soutien international large et solide”, par la voix de Josh Wilson, son ministre adjoint du Climat. Son pays a “engagé des discussions avec la Turquie au plus haut niveau”, dit-il.Mais aucun des deux pays ne semble prêt à plier et l’heure tourne.Jeudi, le Premier ministre australien Anthony Albanese a expliqué depuis Sydney que le président turc Recep Tayyip Erdogan “maintient sa position en réponse à l’Australie qui maintient sa position”.Pour un membre de la délégation turque, interrogé par l’AFP, le rapport de force est de “50-50”.- Berlin pousse -Selon les règles de l’ONU qui régissent les COP, les villes d’accueil sont choisies à tour de rôle chaque année au sein de cinq blocs régionaux.Pour l’an prochain c’est au tour de l’Europe occidentale et d’un groupe d’autres Etats dont la Turquie, l’Australie et le Canada, qui doivent décider par consensus qui organisera l’événement.Faute de décision, le sommet aura lieu à Bonn, en Allemagne, qui accueille le secrétariat de l’ONU Climat.Or “je sais que l’Allemagne ne souhaite pas organiser cette COP”, confie à l’AFP Jennifer Morgan, ancienne envoyée climatique de l’Allemagne. Selon elle, Berlin pousse les deux pays à trouver une solution.Pendant ce temps, l’Éthiopie a été désignée mardi par les pays africains pour organiser la COP32 en 2027. Quel qu’il soit, le futur hôte de la COP31 aura peu de temps pour se préparer.Les nations du Pacifique, qui co-organiseraient avec l’Australie en cas de victoire de Canberra, observent la situation avec inquiétude: “Plus nous serons fixés tôt, mieux ce sera – et espérons-le, ce sera en Australie”, dit à l’AFP Vishal Prasad, membre de l’organisation Pacific Islands Students Fighting Climate Change.Les îles du Pacifique sont particulièrement vulnérables au réchauffement climatique.