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A Zanzibar, l’élevage d’éponges de mer offre une bouée de sauvetage aux femmes

Chaque matin, des femmes voilées en longues robes amples pataugent dans les eaux turquoise peu profondes de Zanzibar, en Tanzanie, pour s’occuper de leurs fermes d’éponges de mer, nouvelle source de revenus vitale depuis qu’elles ont été frappées par le changement climatique. La hausse des températures océaniques, la surpêche et la pollution ont progressivement dégradé les écosystèmes marins, affectant notamment la culture d’algues, une activité qui était essentielle pour les habitantes du village de Jambiani, situé dans l’archipel tanzanien. Désormais, celles-ci misent sur l’élevage d’éponges de mer, dans le cadre d’un projet mis en place par l’ONG suisse Marine Cultures. “Les températures élevées ont décimé les algues et la diminution des stocks de poissons a poussé de nombreux pêcheurs à abandonner leur métier”, explique Ali Mahmudi, chef de projet. Les éponges, qui offrent abri et nourriture aux créatures marines, prospèrent généralement dans les eaux plus chaudes. Elles sont également lucratives en tant que produit de soin biologique, utilisé pour l’exfoliation de la peau. Depuis le rivage, on aperçoit des bâtons noirs qui émergent de l’eau, auxquels sont accrochées des rangées d’éponges. “J’ai été stupéfaite d’apprendre que des éponges existent dans l’océan”, confie à l’AFP Nasiri Hassan Haji, 53 ans, qui a découvert cette pratique il y a plus de 10 ans.Cette mère de quatre enfants cultivait autrefois des algues, un travail qu’elle décrit comme pénible et peu rémunérateur. En 2009, l’association Marine Cultures a lancé une ferme pilote avec des veuves à Jambiani afin d’évaluer le potentiel de cette activité dans l’archipel, où plus d’un quart du 1,9 million d’habitants vit sous le seuil de pauvreté. Face à la demande croissante de produits écologiques, le marché des éponges naturelles a connu une croissance constante et l’entreprise s’est avérée lucrative.L’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) estimait sa valeur à 20 millions de dollars en 2020. – Restauration des récifs coralliens -Selon leur taille, les éponges peuvent se vendre jusqu’à 30 dollars pièce et une seule ferme peut en compter jusqu’à 1.500.”Cela a changé ma vie. J’ai pu construire ma propre maison”, s’enthousiasme Shemsa Abbasi Suleiman, 53 ans, le sourire aux lèvres. De nombreuses autres femmes ont rejoint une coopérative pour développer le projet, mais cela n’a pas été un long fleuve tranquille. “Au début, j’avais peur de me lancer car je ne savais pas nager. Beaucoup me décourageaient, disant que (…) j’allais me noyer”, raconte Mme Haji. Grâce à un programme d’une ONG, elle a appris à nager à l’âge de 39 ans.Outre le fait qu’elles génèrent des revenus pour les populations locales, les éponges sont bénéfiques pour le milieu marin. Des études montrent que leur structure squelettique favorise la capture du carbone au sein des écosystèmes coralliens, tandis que leur corps poreux filtre et purifie naturellement l’eau de mer. Selon les Nations unies, “l’océan est en crise profonde”, avec environ 60% des écosystèmes marins mondiaux dégradés ou exploités de manière non durable. Les éponges contribuent également à la restauration des récifs coralliens, qui abritent 25% de la vie marine et sont actuellement menacés. “Ce qui m’a séduit, c’est que nous ne détruisons pas l’environnement”, ajoute Mme Haji.Zanzibar fait partie de la Tanzanie. Comme ailleurs dans le pays, le parti au pouvoir CCM y a été déclaré vainqueur des élections législatives et présidentielle de la fin du mois dernier. Le scrutin a été émaillé de violences en Tanzanie continentale avec des centaines, voire des milliers de personnes tuées lors de la répression sévère de manifestations anti-pouvoir, selon l’opposition et des défenseurs des droits humains.  L’ONU a appelé à une enquête.

13-Novembre: dix ans après les attentats de Saint-Denis et Paris, l’hommage d’une Nation

Stade de France, terrasses parisiennes, Bataclan: la France se recueille jeudi pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d’horreur qui a meurtri Paris et Saint-Denis.Le vendredi 13 novembre 2015, la France a été frappée par les attaques jihadistes les plus meurtrières de son histoire, coordonnées par le groupe Etat islamique (EI) qui a ciblé un match de football, un concert de hard-rock et des bars et restaurants. L’hommage national aux 132 morts, à leurs familles et aux rescapés de ces attentats qui ont profondément marqué le pays se conclura par l’inauguration à 18H00 d’un jardin mémoriel au coeur de la capitale, en présence d’Emmanuel Macron qui se rendra sur chacun des lieux des attentats.Ce jardin du 13 novembre 2015, situé près de l’Hôtel de Ville et déjà ouvert au public, est fait de grandes stèles et de blocs de granit, évoquant la géographie des différents lieux visés.   “Les terroristes ont voulu attaquer cette culture de Paris, de la joie, de la fête, du partage”, a déclaré jeudi matin sur RTL la maire de Paris Anne Hidalgo. “Ils ont voulu nous faire perdre tout cela, on l’a reconstruit avec une forme de gravité.” La cérémonie orchestrée par Thierry Reboul, déjà à la manœuvre pour l’ouverture des JO-2024, sera retransmise en direct à la télévision et projetée sur grand écran, place de la République à Paris, où un mémorial s’était improvisé il y a dix ans, des Parisiens traumatisés venant y déposer fleurs, bougies et mots. Et depuis samedi, le pied de la statue de Marianne est de nouveau entouré de ces petites attentions. – “Tous ensemble” -“L’objectif cette année, c’est de se dire +soyons tous ensemble+ (…), célébrons évidemment nos morts mais aussi la force de notre République et de notre culture: les terroristes n’ont pas gagné ce soir-là”, a insisté sur RMC Arthur Dénouveaux, rescapé du Bataclan et président de l’association de victimes Life for Paris. Celle-ci sera dissoute après l’inauguration du jardin mémoriel pour “ne pas s’enfermer dans la victimité”.”Nous avons été debout pendant 10 ans, nous serons debout (jeudi). Cette cérémonie sera aussi un acte de résistance”, a salué Philippe Duperron, président de l’association “13onze15”. Impossible, pour beaucoup, d’oublier cette terrible soirée du vendredi 13 novembre 2015, quand trois commandos de l’EI ont assassiné 130 personnes, blessant des centaines d’autres. Depuis, deux rescapés du Bataclan se sont suicidés. D’après un sondage Ifop pour la fondation Jean Jaurès, 60% des Parisiens se souviennent “précisément” de ce qu’ils faisaient ce soir-là. Rescapés et proches de victimes appréhendent souvent ces hommages. Stéphane Sarrade a perdu son fils Hugo, 23 ans, tué au Bataclan. Il se dit toujours “incapable” de se rendre devant la salle de concert et ne participera pas aux cérémonies. Sur RFI, François Molins, à l’époque procureur de Paris, a exprimé des regrets quant à “la prise en charge des victimes”: dans les “premières heures” ayant suivi les attaques, “je pense qu’on aurait pu et on aurait dû faire beaucoup mieux (…) puisqu’on a eu des familles qui ont erré des heures et des heures dans Paris à la recherche de proches”.”Mais encore une fois, c’était le chaos, on a fait ce qu’on a pu et personne ne s’attendait à une attaque terroriste de cette ampleur”, a-t-il ajouté. – Menace terroriste “élevée” -Les commémorations officielles se tiennent sous vigilance renforcée, dans un contexte de menace terroriste “toujours élevée”, selon le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, qui a rappelé sur BFMTV/RMC que “six attentats” avaient été déjoués depuis le début de l’année. Les cérémonies commenceront à 11H30 avec un hommage à Manuel Dias, seule personne tuée près du Stade de France. Devant les bars et restaurants de l’est parisien visés par les attentats, des plaques commémoratives seront lues et des minutes de silence respectées de 12H30 à 13H50.Puis à 14H30, une cérémonie aura lieu devant le Bataclan, où 90 personnes furent assassinées.Jeudi soir, Notre-Dame de Paris et les églises parisiennes feront sonner leurs cloches “entre 17H57 et 18H02”, a annoncé le diocèse. Des “messes, des veillées, ont lieu dans plusieurs paroisses”, a précisé l’archevêque de Paris Laurent Ulrich.La question de la mémoire du 13-Novembre sera également au cœur du Musée-mémorial du terrorisme (MMT), qui doit ouvrir fin 2029 ou début 2030 à Paris.Plus de trois ans après le procès de ces attaques jihadistes, au terme duquel Salah Abdeslam a été condamné à la perpétuité incompressible, le seul membre encore en vie des commandos a dit vouloir, selon son avocate, s’engager dans une démarche de justice restaurative. “Plusieurs victimes des attentats du 13-Novembre” sont prêtes à s’inscrire dans cette démarche de dialogue, a assuré Arthur Dénouveaux.abo-juc-mby-pab/asl/ale

Tournage d’un clip qui dégénère près de Lyon: quatre interpellations, dont le rappeur

Quatre personnes, soupçonnées d’avoir participé au tournage sauvage d’un clip de rap qui a causé un incendie dans la banlieue de Lyon samedi, ont été interpellées jeudi matin et placées en garde à vue, a appris l’AFP de source proche du dossier.Un rappeur local de 18 ans, connu sous le nom de BFK.16, fait partie des personnes arrêtées lors de cette opération menée à Rillieux-la-Pape et dans d’autres communes de l’agglomération lyonnaise, a précisé cette source.Une quinzaine de perquisitions ont été menées lors de cette intervention. “D’autres devraient suivre dans les prochains jours”, a encore dit cette source.Samedi après-midi, un groupe de 20 à 30 personnes, certaines vêtues d’une combinaison blanche, d’autres le visage masqué, se sont regroupées pour tourner, sans autorisation, un clip avec ce rappeur, selon des sources policières.Dans le cadre du clip, le groupe a tiré des mortiers d’artifice. Un équipage de police stationné à proximité a voulu intervenir mais a été pris pour cible par les protagonistes du clip, a précisé une de ces sources.Alors que les policiers s’abritaient au pignon d’un immeuble, l’un des mortiers tirés en leur direction a atterri sur le balcon d’un appartement qui s’est embrasé, a-t-elle ajouté. Le feu s’est propagé et cinq appartements au total ont été sinistrés, d’après la préfecture. Quelque 70 pompiers ont dû être déployés mais ont également été visés par des projectiles, comme les policiers, et il a fallu un moment pour que le calme ne revienne.Une quarantaine de personnes résidents de l’immeuble ont dû être évacuées et relogées temporairement dans un centre de loisirs de la ville.Sur les réseaux sociaux, BFK.16 est présenté comme un rappeur de Vénissieux ayant sorti deux morceaux, dont un avec près d’un million de vues sur YouTube. Il a 26.000 followers sur Instagram.Un clip déjà diffusé, et tourné à Vénissieux, reprend des images d’affrontements entre des jeunes et la police, mais aussi de drogues, d’armes à feu et de grosses cylindrées.D’après une source policière, le jeune rappeur a déjà plusieurs interpellations à son actif, notamment pour rodéo urbain.

En Alsace, la traque ingénieuse des nids de frelons asiatiques

Ils traquent les insectes à la jumelle “thermographique” ou les équipent d’une marque de couleur ou d’un émetteur: des apiculteurs alsaciens se démènent pour débusquer les nids de frelons asiatiques, une espèce invasive, prédatrice des abeilles, dont le nombre a explosé depuis deux ans.”Chercher les nids, ça fait partie de mon travail. Si je veux continuer à faire de l’apiculture, je n’ai pas le choix”, résume Mathieu Diffort, qui exploite une centaine de ruches dans la région rurale du Sundgau, près de Belfort et de la frontière suisse.Avec Philippe Sieffert, son associé dans la société Api&Co, il se consacre également à la destruction des nids de frelons, ainsi qu’à leur traque, cette dernière activité étant aussi chronophage que peu rémunératrice.Apparu en France en 2004, le redoutable hyménoptère à pattes jaunes n’a été repéré qu’en 2023 dans le Haut-Rhin, mais y est désormais solidement installé, relève Sean Durkin, référent local du “groupement de défense sanitaire apicole” (GDSA) mobilisé contre ce fléau. Entre 15 et 20 nids ont été signalés dans le département en 2023, puis une petite centaine l’année suivante et “cette année on va dépasser les 400”, s’alarme-t-il. Parallèlement, le nombre de ruches attaquées ou décimées a explosé.Les bénévoles du GDSA multiplient les actions de communication pour appeler la population à signaler les nids aperçus dans la nature – chacun peut le faire, partout en France, sur le site lefrelon.com. Lorsqu’un nid est repéré, un spécialiste se déplace pour le détruire, avec un drone, une nacelle, ou une perche. En ce matin de novembre, la cible visée par Mathieu Diffort est accrochée en haut d’un chêne, à 25 mètres du sol. Vêtu d’une épaisse combinaison, l’apiculteur utilise une perche télescopique pour injecter dans l’énorme concrétion ovale une poudre insecticide bio. – Bouts de ficelle -Les communes “doivent prévoir une ligne budgétaire” pour ce type d’intervention, car “le phénomène va monter en puissance”, constate Olivier Pflieger, premier adjoint au maire de Hirtzbach. “C’est un problème d’apiculture, mais aussi de santé publique”, souligne l’élu, qui confie avoir perdu sa soeur l’an dernier, décédée d’un choc allergique après une piqûre de frelon.A Hirtzbach, le nid a été aperçu par un ancien garde forestier. “J’étais passée 20 fois à proximité, et je ne l’avais pas vu”, se désole Marion Federspiel, dont l’une des six ruches, installées à environ 200 mètres, a été entièrement décimée. Certaines colonies peuvent s’installer dans des granges abandonnées, où personne ne les repérera, s’inquiète-t-elle.D’où les efforts déployés par Matthieu Diffort pour chercher les nids. Il tente d’abord de chronométrer le déplacement des insectes: capturé avec un appât, un frelon est marqué d’un repère de couleur, puis relâché. Le temps qu’il met à revenir permet de déduire la distance à son nid. Répétée à au moins trois endroits, la méthode peut mener à une localisation assez précise.Autre piste: l’apiculteur scrute les arbres avec une jumelle “thermographique”, qui permet de repérer de loin les nids grâce à la chaleur – environ 30 degrés – qu’ils dégagent. Enfin, M. Diffort expérimente une solution “high tech”: sur le dos d’un frelon, préalablement anesthésié avec du CO2, il colle un minuscule émetteur, qui lui permettra de traquer ses déplacements à l’aide d’une antenne râteau reliée à un smartphone. L’enjeu étant de trouver le nid en moins de trois heures, avant que la batterie de l’émetteur ne se vide.Pour l’heure, la méthode est encore faillible, et surtout onéreuse, d’autant que l’émetteur ne peut pas toujours être récupéré.Dans cette démarche coûteuse en argent et en temps, le jeune homme avoue se sentir “un peu seul” et souhaiterait davantage de financements pour la recherche. Il en va, souligne-t-il, de l’avenir de l’apiculture et de la biodiversité, mais aussi de la sécurité alimentaire, les abeilles étant indispensables à la pollinisation. “On travaille avec des bouts de ficelle, des moyens dérisoires”, se désole Sean Durkin. Le frelon asiatique, “on sait qu’on ne l’éradiquera plus, il faut donc vivre avec. Et essayer de limiter au maximum sa prolifération”.

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En Alsace, la traque ingénieuse des nids de frelons asiatiques

Ils traquent les insectes à la jumelle “thermographique” ou les équipent d’une marque de couleur ou d’un émetteur: des apiculteurs alsaciens se démènent pour débusquer les nids de frelons asiatiques, une espèce invasive, prédatrice des abeilles, dont le nombre a explosé depuis deux ans.”Chercher les nids, ça fait partie de mon travail. Si je veux continuer à faire de l’apiculture, je n’ai pas le choix”, résume Mathieu Diffort, qui exploite une centaine de ruches dans la région rurale du Sundgau, près de Belfort et de la frontière suisse.Avec Philippe Sieffert, son associé dans la société Api&Co, il se consacre également à la destruction des nids de frelons, ainsi qu’à leur traque, cette dernière activité étant aussi chronophage que peu rémunératrice.Apparu en France en 2004, le redoutable hyménoptère à pattes jaunes n’a été repéré qu’en 2023 dans le Haut-Rhin, mais y est désormais solidement installé, relève Sean Durkin, référent local du “groupement de défense sanitaire apicole” (GDSA) mobilisé contre ce fléau. Entre 15 et 20 nids ont été signalés dans le département en 2023, puis une petite centaine l’année suivante et “cette année on va dépasser les 400”, s’alarme-t-il. Parallèlement, le nombre de ruches attaquées ou décimées a explosé.Les bénévoles du GDSA multiplient les actions de communication pour appeler la population à signaler les nids aperçus dans la nature – chacun peut le faire, partout en France, sur le site lefrelon.com. Lorsqu’un nid est repéré, un spécialiste se déplace pour le détruire, avec un drone, une nacelle, ou une perche. En ce matin de novembre, la cible visée par Mathieu Diffort est accrochée en haut d’un chêne, à 25 mètres du sol. Vêtu d’une épaisse combinaison, l’apiculteur utilise une perche télescopique pour injecter dans l’énorme concrétion ovale une poudre insecticide bio. – Bouts de ficelle -Les communes “doivent prévoir une ligne budgétaire” pour ce type d’intervention, car “le phénomène va monter en puissance”, constate Olivier Pflieger, premier adjoint au maire de Hirtzbach. “C’est un problème d’apiculture, mais aussi de santé publique”, souligne l’élu, qui confie avoir perdu sa soeur l’an dernier, décédée d’un choc allergique après une piqûre de frelon.A Hirtzbach, le nid a été aperçu par un ancien garde forestier. “J’étais passée 20 fois à proximité, et je ne l’avais pas vu”, se désole Marion Federspiel, dont l’une des six ruches, installées à environ 200 mètres, a été entièrement décimée. Certaines colonies peuvent s’installer dans des granges abandonnées, où personne ne les repérera, s’inquiète-t-elle.D’où les efforts déployés par Matthieu Diffort pour chercher les nids. Il tente d’abord de chronométrer le déplacement des insectes: capturé avec un appât, un frelon est marqué d’un repère de couleur, puis relâché. Le temps qu’il met à revenir permet de déduire la distance à son nid. Répétée à au moins trois endroits, la méthode peut mener à une localisation assez précise.Autre piste: l’apiculteur scrute les arbres avec une jumelle “thermographique”, qui permet de repérer de loin les nids grâce à la chaleur – environ 30 degrés – qu’ils dégagent. Enfin, M. Diffort expérimente une solution “high tech”: sur le dos d’un frelon, préalablement anesthésié avec du CO2, il colle un minuscule émetteur, qui lui permettra de traquer ses déplacements à l’aide d’une antenne râteau reliée à un smartphone. L’enjeu étant de trouver le nid en moins de trois heures, avant que la batterie de l’émetteur ne se vide.Pour l’heure, la méthode est encore faillible, et surtout onéreuse, d’autant que l’émetteur ne peut pas toujours être récupéré.Dans cette démarche coûteuse en argent et en temps, le jeune homme avoue se sentir “un peu seul” et souhaiterait davantage de financements pour la recherche. Il en va, souligne-t-il, de l’avenir de l’apiculture et de la biodiversité, mais aussi de la sécurité alimentaire, les abeilles étant indispensables à la pollinisation. “On travaille avec des bouts de ficelle, des moyens dérisoires”, se désole Sean Durkin. Le frelon asiatique, “on sait qu’on ne l’éradiquera plus, il faut donc vivre avec. Et essayer de limiter au maximum sa prolifération”.

L’examen du budget de l’Etat reprend à l’Assemblée, la niche fiscale des retraités dans le viseur

La suppression de la niche fiscale des retraités sera au coeur des débats jeudi matin à l’Assemblée nationale, où reprend l’examen du projet de loi de Finances après des débats qui ont traîné en longueur puis neuf jours de pause.Cette reprise intervient au lendemain d’un vote emblématique pour suspendre la réforme des retraites de 2023, crantée dans le texte du budget la Sécu, dont l’examen n’a pu aller à son terme mercredi soir.Pour le budget de l’État, la tâche s’annonce tout aussi ardue: plus de 2.100 amendements restent à examiner sur la seule première partie, consacrée aux recettes. Un vote est prévu le 17 novembre sur cette partie, mais il semble loin d’être assuré. L’ensemble du texte doit être transmis au Sénat le 23 novembre à minuit, selon les délais constitutionnels.Au programme dès la réouverture des débats: la suppression de la niche fiscale des retraités. Le gouvernement entend remplacer l’abattement de 10% dont ils bénéficient sur leur pension, par un abattement forfaitaire de 2.000 euros, avec un rendement attendu de 1,2 milliard d’euros.Mais, comme en commission, un consensus pour supprimer cette mesure devrait se dégager.Une multitude de taxes reste à examiner, dont celle sur les petits colis, qui suscite une attention particulière alors que la polémique autour du géant du e-commerce Shein agite le débat public. Ou encore la hausse des droits de timbre pour obtenir un titre de séjour, décriée par la gauche.Gouvernement et Assemblée ont désormais acté qu’il n’y aurait pas de vote sur la partie “dépenses” du budget de l’Etat, le gouvernement ayant annoncé en conférence des présidents mercredi les postes budgétaires (défense, sport…) qu’il souhaite voir examinés. Mais un vote sur la partie “recettes” n’est pas non plus assuré. Comme sur le budget de la Sécu, certains groupes n’ont pas forcément envie d’aller jusqu’au bout et pourraient jouer la montre.”Face aux horreurs votées, on n’a pas intérêt à aller au vote”, dit un cadre Renaissance, ajoutant qu’avec 2.100 amendements restants, il n’y a pas besoin de faire obstruction, mais de “prendre le temps du débat”.Avant la pause sur le budget de l’Etat, les députés s’étaient attaqués aux mesures les plus emblématiques, notamment sur la taxation des plus riches. Si la gauche a échoué à faire adopter sa “taxe Zucman”, plusieurs impôts visant les multinationales ou les superdividendes ont été votés, ulcérant le camp gouvernemental qui a dénoncé une “folie fiscale”.La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a tiré un bilan plus nuancé, jugeant la copie loin d’un “budget Frankenstein”, avec un objectif de déficit de 4,7% du PIB tenu. Le gouvernement s’est engagé à transmettre au Sénat tous les amendements qui auront été votés par l’Assemblée nationale.

World’s fossil fuel emissions to hit new record in 2025: study

Global fossil fuel emissions are set to hit a new high in 2025, according to research published Thursday that also warns curbing warming under 1.5C would now be essentially “impossible”.The annual Global Carbon Budget report looks at humanity’s emissions of planet-heating CO2 from burning hydrocarbons, cement production and land use — like deforestation — and …

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Le plan de lutte contre la fraude sociale et fiscale examiné au Sénat

Le Sénat a commencé mercredi l’examen d’un projet de loi de lutte contre les fraudes sociales et fiscales dont le gouvernement espère tirer plus de deux milliards d’euros, malgré la vive opposition de la gauche qui dénonce un “acharnement” contre les allocataires.Nouveaux moyens de détection des fraudes, sanctions et obligations renforcées, partage d’informations amélioré dans les administrations… Avec ce plan, le gouvernement entend s’attaquer à un chantier majeur, d’autant plus utile dans un contexte de dérapage budgétaire. L’exécutif a d’ailleurs souhaité lier l’examen de ce texte à celui du budget, actuellement en cours à l’Assemblée nationale, considérant ce “plan fraudes” comme un complément essentiel aux budgets de l’État et de la Sécu.Sur le volet social à lui seul, la fraude représenterait en effet un manque à gagner annuel de 13 milliards d’euros, selon les évaluations du Haut Conseil du financement de la protection sociale. Or seuls 2,9 milliards d’euros ont pu être détectés en 2024, avec un taux de recouvrement effectif très faible.Ce projet de loi entend “accélérer le passage de la suspicion à la détection, de la détection à la sanction et de la sanction au recouvrement”, a résumé la ministre de la Santé Stéphanie Rist en ouverture des débats.Le texte prévoit notamment de faciliter le transfert d’information dans l’administration, en étendant par exemple l’accès aux données fiscales et sociales aux agents des caisses d’assurance maladie, d’assurance vieillesse et d’assurance retraite. Les transporteurs sanitaires – ambulanciers et taxis – auront par ailleurs une obligation de se doter d’un dispositif de géolocalisation pour contrôler la réalité de leurs prestations, à compter de 2027. – Chiffrage optimiste? -Le projet de loi comporte par ailleurs un volet relatif au travail dissimulé, avec entre autres mesures une majoration du taux de CSG des revenus issus d’activités illicites.Mercredi soir, les sénateurs ont surtout parcouru le volet fiscal du projet de loi, moins irritant que la partie dédiée à la fraude sociale. Ils ont notamment adopté un article qui assujettit toutes les transactions de “biens de luxe” supérieures à 10.000 euros à certaines obligations de vigilance en matière de lutte contre le blanchiment.Ils ont par ailleurs renforcé les sanctions applicables en cas d’escroquerie aux finances publiques commise en bande organisée, portant la peine à 15 ans de prison contre 10 en l’état actuel du droit. Le Sénat a également voté pour donner la possibilité à l’administration fiscale de contrôler les terminaux de paiement électronique des professionnels.Le gouvernement espère récupérer, grâce à l’ensemble de ce projet de loi, 2,3 milliards d’euros dès 2026. Soit, selon les sénateurs, 1,5 milliard d’euros sur la fraude fiscale et 800 millions d’euros pour le volet social. Un rendement qui “ne paraît pas crédible”, selon le Haut conseil des finances publiques (HCFP).- Multinationales “ménagées” -Les mesures proposées par le gouvernement sont “pertinentes”, a jugé auprès de l’AFP le sénateur UDI (centre) Olivier Henno, corapporteur sur ce texte, mais “le gouvernement reste très timide au départ”, dit-il, promettant de “durcir le texte pour mieux détecter, récupérer plus et sanctionner plus fort”.Malgré l’opposition de la gauche, l’alliance droite-centristes qui domine le Sénat tentera notamment, jeudi, de faire adopter un renforcement des outils à la disposition de France Travail pour vérifier le lieu de résidence en France des allocataires. Autre mesure proposée, la suspension à titre conservatoire des prestations sociales en cas de doute sérieux de fraude.”Une fraude est une fraude, qu’elle vienne d’un chef d’entreprise, d’un assuré social, d’un allocataire du chômage ou du RSA. On a un peu cassé les codes”, appuie la sénatrice LR et corapporteure Frédérique Puissat.La gauche, minoritaire, s’est unie pour critiquer ce projet de loi qu’elle estime trop focalisé sur la fraude sociale des allocataires. “On s’acharne sur les allocataires modestes pendant qu’on ménage les multinationales”, a regretté la communiste Cécile Cukierman.Le socialiste Patrick Kanner a estimé que ce texte laissait “supposer que les pauvres seraient une menace pour les grands équilibres financiers du pays”.La chambre haute votera sur l’ensemble de ce projet de loi mardi, avant sa transmission à l’Assemblée nationale.