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Nigeria: pour l’écologiste Nnimmo Bassey, l’espoir dans la jeunesse plus que dans les COP

Une fois de plus, l’écologiste nigérian Nnimmo Bassey, grande figure des luttes environnementales du plus gros producteur de pétrole d’Afrique depuis plusieurs décennies, se rendra à la grand-messe de l’ONU sur le climat, la COP30, qui se tiendra au Brésil le mois prochain.”Malheureusement !”, sourit celui qui ne se fait pas beaucoup d’illusions sur les résultats de ce “rituel” auquel participent les Etats “tout en sachant que rien de sérieux n’en sortira”.Lui ne participera qu’aux rencontres entre militants environnementaux en marge des négociations officielles.”Pour nous, militants, la COP offre des espaces de solidarité, où nous pouvons rencontrer d’autres personnes, partager des idées et nous organiser différemment”, concède-t-il en espérant qu’un jour, cet espace parallèle “deviendra le véritable lieu de prise de décision, tandis que les politiciens deviendront de simples observateurs”.Au Nigeria, la pollution pétrolière qui ravage le Delta du Niger, dans le sud du pays, depuis des décennies, est un cas d’école emblématique des luttes écologistes contre l’extractivisme et les énergies fossiles.Depuis la fin des années 1950, il y aurait eu entre 9 à 13 millions de barils de pétrole bruts déversés dans le Delta, selon un groupe d’experts indépendants ayant mené une étude en 2006.Entre 2006 et 2024, l’Agence nationale nigériane de détection et d’intervention en cas de marée noire (NOSDRA) a signalé plus de 130 millions de litres de pétrole brut déversés dans cette région “sacrifiée”.Il en faut plus pour dissuader les autorités nigérianes, qui veulent accroître la production nationale: début octobre, elles ont déclaré que le nombre de forages actifs est passé de 31 à 50 entre janvier et juillet.”Le pétrole doit rester dans le sol, personne ne devrait plus en extraire une seule goutte”, s’agace M. Bassey.- “Responsabiliser, restaurer, réparer” -En outre, le pays le plus peuplé d’Afrique est, comme le reste du continent, très vulnérable au changement climatique, bien que le continent ne contribue qu’à hauteur de 4% aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon un rapport de l’Organisation météorologique mondiale. “Chaque région a ses problèmes environnementaux”, souligne l’activiste qui a reçu en 2012 le prix Rafto, une récompense norvégienne décernée à des défenseurs des droits de l’homme, citant “la désertification dans le nord”, “l’érosion” dans le sud, ainsi que “la déforestation”, “les activités minières illégales”, “la pollution des cours d’eau” partout dans le pays.”Tout est vraiment horrible”, résume-t-il.”Les graines de la dégradation environnementale que nous constatons aujourd’hui, en particulier dans les champs pétrolifères et les mines, ont été semées lorsque j’étais enfant”, estime M. Bassey, né la même année qu’a eu lieu le premier export de pétrole brut du pays, point de départ d’une “succession ininterrompue de catastrophes”.Nnimmo Bassey a grandi dans un petit village du sud-est du Nigeria dans une famille d’agriculteurs et de commerçants et son enfance a été marquée par les “horreurs” de la guerre civile, communément appelée guerre du Biafra, qui a ravagé cette région entre 1967 et 1970 et a fait au moins un million de morts parmi les civils.Architecte de formation, écrivain et poète, il s’engage d’abord pour la défense des droits humains et contre les autorités militaires du pays, avant de travailler main dans la main avec Ken Saro-Wiwa, “martyr de la justice environnementale”, exécuté par pendaison par le régime militaire de Sani Abacha en 1995 pour sa lutte contre les abus des compagnies pétrolières dans le Delta.Après plus de trente années de militantisme, les exigences demeurent les mêmes: “responsabiliser” les entreprises polluantes et les gouvernements, “restaurer” les écosystèmes, “réparer” l’environenment et les populations lésées.Avec sa fondation bientôt trentenaire, Health of Mother Earth (Homef), M. Bassey soutient la récente action en justice lancée par un monarque traditionnel contre le géant pétrolier britannique Shell à qui il réclame 2 milliards de dollars pour avoir cédé ses actifs sans avoir réparé des décennies de pollution.Mis en cause dans divers procès ces dernières années, Shell s’est toujours défendu des allégations de pollution en avançant que les déversements pétroliers étaient dus à des actes de sabotages menés par des criminels locaux.Même s’il estime que “la situation empire de jour en jour”, à 67 ans, l’écologiste estime que “l’espoir est toujours là”, notamment grâce à une nouvelle génération de “jeunes militants” et “aux combats croissants en faveur de la justice environnementale”.

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Moment de clarification sur le climat entre leaders de l’UE à Bruxelles

L’Union européenne va-t-elle renoncer à certaines de ses ambitions climatiques au nom de la protection de ses industries, soumises à une concurrence internationale féroce? Cette question brûlante était au cœur des discussions entre les 27 dirigeants jeudi à Bruxelles, avec une échéance très serrée pour l’arbitrer.Les Européens n’ont qu’une poignée de jours pour s’accorder sur leur objectif commun de réduction de gaz à effet de serre pour 2040.L’objectif est d’afficher un front uni avant la grand-messe du climat au Brésil, début novembre. Mais de nombreuses divisions persistent.- “Pragmatisme” -La proposition de la Commission européenne de réduire ces émissions de 90% par rapport à 1990 est au cœur des crispations.Le Danemark, la Suède et l’Espagne poussent pour, mais des pays comme la Hongrie et la République tchèque sont contre au nom de la défense de leur industrie. La France reste prudente.La Commission a fait un geste début juillet, en proposant une flexibilité dans le mode de calcul: la possibilité d’acquérir des crédits carbone internationaux, à hauteur de 3% du total, qui financeraient des projets en dehors de l’Europe. Mais cette concession n’a pas suffi.Aucune décision formelle n’a été prise entre dirigeants lors du sommet à Bruxelles.Cette réunion a toutefois été l’opportunité de clarifier les positions de chacun, avant une réunion capitale, prévue le 4 novembre.”Nous avons convenu que nous devons faire preuve de pragmatisme et de souplesse dans notre stratégie”, a affirmé le président du Conseil, Antonio Costa, lors d’une conférence de presse.- La croisade de Merz -Autre dossier essentiel qui a été évoqué par les dirigeants: l’interdiction de vendre des voitures thermiques neuves dans l’UE à partir de 2035. Cette mesure est de loin la plus symbolique du Pacte vert européen, cet ensemble de textes qui doit permettre au continent d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. C’est probablement la plus tangible pour les consommateurs européens aussi. Mais elle est vivement contestée par les constructeurs automobiles, qui réclament à cor et à cri un assouplissement des règles.Ils ont dans cette croisade le soutien du chancelier allemand Friedrich Merz, qui a jeté un pavé dans la mare début octobre en s’engageant à “tout faire” pour lever cette interdiction de vente de voitures en 2035. La France et l’Espagne s’opposent à cette initiative, plaidant plutôt pour une flexibilité pour le secteur.”Il faut garder un objectif de 2035″, a assuré Emmanuel Macron lors d’une conférence, tout en appelant à être “intelligent” sur la question.”Il faut garder nos emplois et développer. Il ne faut pas que ce soit un couperet qui tombe de manière complètement aveugle”, a affirmé le président français.- “Changement de mentalité” -Bousculée par la poussée de l’extrême droite aux élections européennes de juin 2024, l’UE est de fait beaucoup moins allante sur les enjeux environnementaux qu’il y a quelques années.L’écologie peine à trouver une place dans l’agenda, dans un contexte géopolitique tendu.”Il y a un changement de mentalité, c’est assez évident”, estime un diplomate européen. “Personne ne remet en question la nécessité de lutter contre le changement climatique. Mais la manière d’y parvenir a changé”.Certains scientifiques rétorquent toutefois que cet arbitrage entre ambitions climatiques et protection de l’industrie n’est pas nécessaire.”Il est scientifiquement prouvé qu’un objectif climatique ambitieux pour 2040 est compatible avec la prospérité économique”, défendent 2.000 d’entre eux dans une missive envoyée aux chefs d’État en amont du sommet.Sous la pression d’industriels, de plusieurs Etats membres mais au grand dam des ONG, l’Union européenne a en parallèle lancé la révision de plusieurs textes très ambitieux, qu’elle a adopté il y quelques années seulement, portant notamment sur la déforestation ou le droit de vigilance des entreprises. 

Colombian president lashes out at Trump ‘executions’

Colombia’s leftist president ramped up denunciations of Donald Trump’s anti-drug air strikes and swatted aside US threats to freeze hundreds of millions of dollars in aid Thursday.Fueling a spat that has shattered ties between the long-allied nations, Gustavo Petro said, “Mr Trump has slandered me and insulted Colombia.”Petro accused Trump of “carrying out extrajudicial executions” …

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La tempête Benjamin fait une victime en Corse, peu de dommages ailleurs

La tempête automnale Benjamin a fait une victime en Corse, un vacancier allemand emporté par la crue d’une rivière jeudi après-midi, et sept blessés ailleurs dans le pays, placé en alerte renforcée mais globalement épargné.L’homme âgé de 45 ans se baignait avec sa femme et ses deux enfants lorsqu’ils ont été été emportés vers 15H00 par la montée rapide des eaux de la rivière du Fango dans la commune de Galeria (Haute-Corse), suite aux orages survenus en montagne, ont indiqué les pompiers de Haute-Corse (SIS 2B).Le corps du père de famille a été retrouvé près d’un pont en aval et “la femme âgée de 39 ans et deux enfants de 9 et 13 ans ont été pris en charge par les sapeurs pompiers et ont étés ramenés à leur domicile”, a précisé le SIS 2B à l’AFP.Alors que les effets de la tempête se dissipent, Météo-France ne maintient que les deux départements de la Corse en vigilance orange pour vents violents dans son dernier bulletin. Lors d’un point dans l’après-midi au PC crise de la sécurité civile, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a annoncé qu’il y avait “un blessé assez sérieusement et six blessés légers”. Il a précisé que le blessé grave était “une sapeur-pompier blessée en Gironde”, mais dont les “jours se sont pas en danger”.En outre, 38.000 foyers sont encore privés d’électricité, a annoncé dans la soirée le ministre de l’Économie Roland Lescure au journal télévisé de France 2. Et “70% des foyers impactés ont pu être réalimentés dans la journée”, a précisé Enedis dans un communiqué.En Haute-Corse, la vigilance orange est maintenue jusqu’à vendredi 06H00. Les rafales attendues sont de l’ordre de 120 à 140 km/h sur la Balagne, jusqu’à 160 à 170 km/h sur le Cap Corse. Le vent a soufflé à plus de 100 km/h sur une bonne partie de la France jeudi avec le passage de la tempête Benjamin, qualifiée de “forte” avec des pointes relevées à 116 km/h à Sainte-Marie-des-Monts (Manche), 119 km/h à Vernines (Puy-de-Dôme), 120 à 130 km/h à Biscarosse (Landes) et Ciboure (Pyrénées-Atlantiques), 132 km/h au Cap-Ferret (Gironde) et 142 km/h à Saint-Clément-des-Baleines sur l’île de Ré (Charente-Maritime).L’accalmie se fait progressivement par l’ouest, les vents vont faiblir dans les heures qui viennent, précise Météo-France.- “Peu de dégâts matériels” -À Royan, trois personnes ont été très légèrement blessées, sans devoir être hospitalisées, par la chute d’un arbre sur leur véhicule, selon la préfecture de Charente-Maritime.Un conducteur de bus a également été légèrement blessé à la suite d’une chute d’arbre, de même que la sapeur-pompier en intervention en Gironde, où la tempête a fait “peu de dégâts matériels et humains” selon la préfecture.La circulation des trains entre Cannes et Grasse a été interrompue entre 14H00 et 17H00.Sur les côtes atlantique et de la Manche, ces vents forts engendrent “de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer”, avait prévenu l’institut.À Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), la mairie a appelé la population “à une grande prudence face au danger de cette forte houle”.De gros sacs remplis de sable ont été mis en place sur la grande plage de la ville pour contenir le déferlement des vagues et protéger les bâtiments.Les accès à plusieurs plages d’Anglet, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye dans ce même département ont été interdits.Face aux intempéries, la SNCF a annoncé que la circulation des trains TER serait suspendue sur certaines lignes et les vitesses de circulation réduites sur d’autres, même si les trains à grande vitesse circuleront.À Bordeaux, les jardins et cimetières ont été fermés et l’ouverture de la fête foraine du centre-ville repoussée.L’Office national des forêts a déconseillé toute promenade durant l’épisode en raison du risque de chutes d’arbres et de branches.jed-tsq-we-sm-cor-meh-tg/uh/abl  

La tempête Benjamin fait une victime en Corse, peu de dommages ailleurs

La tempête automnale Benjamin a fait une victime en Corse, un vacancier allemand emporté par la crue d’une rivière jeudi après-midi, et sept blessés ailleurs dans le pays, placé en alerte renforcée mais globalement épargné.L’homme âgé de 45 ans se baignait avec sa femme et ses deux enfants lorsqu’ils ont été été emportés vers 15H00 par la montée rapide des eaux de la rivière du Fango dans la commune de Galeria (Haute-Corse), suite aux orages survenus en montagne, ont indiqué les pompiers de Haute-Corse (SIS 2B).Le corps du père de famille a été retrouvé près d’un pont en aval et “la femme âgée de 39 ans et deux enfants de 9 et 13 ans ont été pris en charge par les sapeurs pompiers et ont étés ramenés à leur domicile”, a précisé le SIS 2B à l’AFP.Alors que les effets de la tempête se dissipent, Météo-France ne maintient que les deux départements de la Corse en vigilance orange pour vents violents dans son dernier bulletin. Lors d’un point dans l’après-midi au PC crise de la sécurité civile, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a annoncé qu’il y avait “un blessé assez sérieusement et six blessés légers”. Il a précisé que le blessé grave était “une sapeur-pompier blessée en Gironde”, mais dont les “jours se sont pas en danger”.En outre, 38.000 foyers sont encore privés d’électricité, a annoncé dans la soirée le ministre de l’Économie Roland Lescure au journal télévisé de France 2. Et “70% des foyers impactés ont pu être réalimentés dans la journée”, a précisé Enedis dans un communiqué.En Haute-Corse, la vigilance orange est maintenue jusqu’à vendredi 06H00. Les rafales attendues sont de l’ordre de 120 à 140 km/h sur la Balagne, jusqu’à 160 à 170 km/h sur le Cap Corse. Le vent a soufflé à plus de 100 km/h sur une bonne partie de la France jeudi avec le passage de la tempête Benjamin, qualifiée de “forte” avec des pointes relevées à 116 km/h à Sainte-Marie-des-Monts (Manche), 119 km/h à Vernines (Puy-de-Dôme), 120 à 130 km/h à Biscarosse (Landes) et Ciboure (Pyrénées-Atlantiques), 132 km/h au Cap-Ferret (Gironde) et 142 km/h à Saint-Clément-des-Baleines sur l’île de Ré (Charente-Maritime).L’accalmie se fait progressivement par l’ouest, les vents vont faiblir dans les heures qui viennent, précise Météo-France.- “Peu de dégâts matériels” -À Royan, trois personnes ont été très légèrement blessées, sans devoir être hospitalisées, par la chute d’un arbre sur leur véhicule, selon la préfecture de Charente-Maritime.Un conducteur de bus a également été légèrement blessé à la suite d’une chute d’arbre, de même que la sapeur-pompier en intervention en Gironde, où la tempête a fait “peu de dégâts matériels et humains” selon la préfecture.La circulation des trains entre Cannes et Grasse a été interrompue entre 14H00 et 17H00.Sur les côtes atlantique et de la Manche, ces vents forts engendrent “de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer”, avait prévenu l’institut.À Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), la mairie a appelé la population “à une grande prudence face au danger de cette forte houle”.De gros sacs remplis de sable ont été mis en place sur la grande plage de la ville pour contenir le déferlement des vagues et protéger les bâtiments.Les accès à plusieurs plages d’Anglet, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye dans ce même département ont été interdits.Face aux intempéries, la SNCF a annoncé que la circulation des trains TER serait suspendue sur certaines lignes et les vitesses de circulation réduites sur d’autres, même si les trains à grande vitesse circuleront.À Bordeaux, les jardins et cimetières ont été fermés et l’ouverture de la fête foraine du centre-ville repoussée.L’Office national des forêts a déconseillé toute promenade durant l’épisode en raison du risque de chutes d’arbres et de branches.jed-tsq-we-sm-cor-meh-tg/uh/abl  

Ado fauché en marge du Mondial: le chauffard condamné à 8 ans, la famille “déçue”

La cour criminelle de l’Hérault a condamné jeudi à huit années de prison le chauffard conduisant sans permis qui avait mortellement fauché Aymen, 13 ans, en marge de la dernière Coupe du monde de football, un verdict qui a profondément déçu la famille de l’adolescent.”L’avocat général avait proposé 12 ans, mais malheureusement la cour n’a retenu que huit” années, a réagi après le verdict Saïd, le frère aîné du jeune homme.”Nous sommes déçus par la décision. C’est une douleur qui se rajoute à celle que nous avons déjà. La justice a fait son travail et a décidé comme il le fallait, d’après elle, mais malheureusement, on n’est pas satisfaits”, a-t-il ajouté.Après une heure et demie de délibéré, la cour criminelle a reconnu William C., 23 ans, coupable de “violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner”, écartant la légitime défense.”Huit ans, pour des faits aussi grave, avec au bout la mort d’un enfant, c’est beaucoup trop peu. Et je ne suis pas sûr que ça conduise à une forme d’apaisement, notamment dans le quartier de la Paillade”, dans la banlieue de Montpellier, où le drame s’était déroulé, a réagi l’avocat de la famille d’Aymen, Marc Gallix.Dans son réquisitoire, l’avocat général, Robert Bartoletti, avait réclamé une peine de 12 années de réclusion criminelle, alors que William C. encourait jusqu’à 20 ans de prison.- “Drame absolu” -“C’est pas la faute à pas de chance, c’est la faute uniquement à son comportement”, avait estimé le représentant du ministère public, en évoquant le “drame absolu” de la perte d’un enfant.”Les magistrats ont tenté de trouver un juste équilibre entre la personnalité de l’accusé et les souffrances des parties civiles”, a réagi après le jugement l’un des avocats de l’accusé, Mikaël d’Alimonte.Le 14 décembre 2022, des dizaines de supporters arborant le drapeau marocain étaient descendus dans les rues du quartier de La Mosson/Paillade à Montpellier, à l’issue de la demi-finale remportée 2-0 par la France contre le Maroc. Au même moment, William C., alors âgé de 20 ans et qui n’avait pas le permis de conduire, a décidé d’aller fêter la victoire de la France avec la voiture de sa mère, drapeau tricolore accroché à la portière. Le jeune homme, illettré et sans emploi, s’était retrouvé bloqué à proximité des supporters du Maroc, qui le chahutent et arrachent son drapeau français.Il démarre alors en trombe, effectue un demi-tour sur les voies du tramway où se trouvent des dizaines de personnes et en percute trois, dont Aymen, qui mourra peu après, et en blesse légèrement un autre.Jeudi, il a réaffirmé que, pour lui, c’était un “accident”, mettant son geste sur le compte de la panique.”Vous pensez que ça va se passer comment, qu’on va sortir et boire le thé ensemble?”, avait lancé son autre avocat, Jean-Baptiste Mousset, en réponse à l’avocat-général, qui avait estimé que William C. n’avait jamais été réellement en danger ce soir-là.- “Cela ne nous rendra pas Aymen” -“Je le reconnais, je suis coupable, mais j’ai essayé de faire mon possible pour ne pas faire de mal. Je demande de me pardonner, excusez-moi, pardon, pardon…”, a répété l’accusé en s’adressant à la famille depuis son box.”Nous entendons que ce sont des excuses sincères, qu’il regrette vraiment. Ça n’excuse pas l’acte, ça ne nous ramènera pas le petit frère, mais ça nous touche”, a répondu Saïd lorsqu’il a été entendu par la cour.À la tête d’un snack situé à proximité du drame, il s’était rendu immédiatement sur les lieux, en compagnie de son père. “Un ambulancier essaie de lui faire un massage cardiaque. Malheureusement, il est mort dans les bras de mon père”, avait ajouté le grand frère.Le décès du jeune homme avait endeuillé Montpellier et un millier de personnes avaient défilé, roses blanches à la main, pour rendre hommage à l’adolescent. Sa mort avait aussi provoqué des échauffourées dans le quartier de la Mosson.

Meurtre d’Anaïs M., 18 ans: les vies “anéanties” des proches de la victime

Au procès à Créteil d’un jeune homme de 23 ans accusé d’avoir tué Anaïs M., 18 ans, après un différend lié au paiement d’un acte sexuel tarifé, deux proches ont raconté jeudi le “vide”, le “manque” et leurs vies “anéanties”.Sur des écrans de la salle de la cour d’assises du Val-de-Marne, des photos souvenirs de l’adolescente sont projetées dans un silence rompu par les mots de sa mère qui les décrit.Carole P., 48 ans, s’est avancée par la suite vers la barre. Elle ne restera que quelques secondes.”Je n’ai pas grand-chose à dire”, déclare-t-elle à la cour, abattue. “Cette ordure a anéanti notre vie. La mienne, celle de mes enfants, de tout le monde”.Derrière elle, la grand-mère d’Anaïs, Monique P., 74 ans, est dans un fauteuil roulant.”Ça nous a tous anéantis. Je n’ai plus de joie de vivre”, témoigne-t-elle à son tour, avant de dresser à propos de sa petite-fille le portrait d’une “gamine joyeuse, gentille, aimable”. Plusieurs jurés laissent couler des larmes.Le grand-père et le frère d’Anaïs auraient dû témoigner aussi jeudi. Mais “c’était insurmontable pour eux de venir”, explique à la cour Me Fabien Arakelian, avocat des parties civiles.À quelques mètres, dans le box de l’accusé, Lilian M. reste prostré. Le jeune homme, âgé de 18 ans à l’époque des faits, reconnaît avoir tué la victime mais conteste tout caractère intentionnel.”Comment envisagez-vous l’avenir?”, lui demande la présidente de la cour, Danièle Dionisi.”J’ai envie de sortir le plus tôt possible. Je sais que je n’ai pas loupé ma vie, mais va falloir commencer à se dépêcher parce que le temps passe vite”, lui répond l’accusé, l’air désinvolte.- “Décalage” -“Vous ne trouvez pas qu’il y a un total décalage (…) alors qu’on est en train de parler d’une jeune femme retrouvée morte entre deux voitures?”, s’offusquera plus tard Me Arakelian.Le 10 mai 2021, au petit matin, le corps d’Anaïs M. a été retrouvé par une livreuse de journaux sur un trottoir de Pontault-Combault (Seine-et-Marne), en banlieue parisienne.Quelques heures plus tôt, elle avait retrouvé dans la commune voisine du Plessis-Trévise (Val-de-Marne) Lilian M., qui l’avait contactée via une petite annonce par laquelle elle se prostituait.Lorsqu’elle le retrouve au domicile de ses grands-parents, ce dernier est alcoolisé. Tous deux descendent dans un parking souterrain. Après un début d’acte sexuel finalement interrompu, le jeune homme refuse de lui payer les 100 euros qu’il lui doit, et n’en propose que la moitié.Celle-ci proteste, il la frappe. Elle tombe par terre, il la relève en l’étranglant avec son bras droit et lui obstrue la bouche avec la main gauche.Alors qu’il comprend qu’elle est décédée, il reste une dizaine de minutes à côté d’elle sans tenter de la ranimer, bien qu’il soit titulaire d’un brevet de secourisme.”J’ai pensé à appeler les secours et je me suis dit que j’allais finir mes jours en prison. J’ai eu peur”, a expliqué jeudi l’accusé, vêtu d’une chemise blanche sous un pull beige, les cheveux châtain relevés en chignon et rasés sur les côtés.Vers 20H00, alors que les débats s’empêtraient, et que le jeune homme ne cachait plus son agacement après un échange redondant avec la présidente, Lilian M. lâche: “C’est pas grave, il est tard”.La présidente de la cour a immédiatement suspendu l’audience.Pour l’expert psychiatre, entendu mercredi en visioconférence, Lilian M. ne souffre pas de pathologie psychiatrique, mais présente un “handicap émotionnel” et une “agressivité paroxystique”.Le verdict est attendu vendredi. L’accusé encourt jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.