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Incarcération imminente pour Sarkozy, une première historique

L’ancien président Nicolas Sarkozy a quitté mardi matin son domicile pour se rendre à la prison parisienne de la Santé pour y être incarcéré, près d’un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l’histoire de la République.Le Brésilien Lula ou le Sud-Africain Jacob Zuma ont dormi en prison après avoir quitté le pouvoir. Mais ce n’est arrivé à aucun ancien chef d’Etat de l’Union européenne.Avant de monter dans sa voiture, Nicolas Sarkozy est venu, accompagné de son épouse Carla Bruni, saluer ses partisans réunis à l’appel de sa famille, près de leur domicile de l’ouest parisien. “Libérez Nicolas!”, “Nicolas! Nicolas!”, a scandé la foule avant que le véhicule ne démarre, suivi par une noria de caméras et de photographes.”La vérité triomphera. Mais que le prix à payer aura été écrasant…”, a écrit sur ses réseaux sociaux le président juste avant son incarcération. “C’est un innocent” que “l’on enferme”, a-t-il martelé.Emu aux larmes parmi les partisans de l’ex-président, François, 66 ans, qui a refusé de donner son nom, a dénoncé un “procès politique” et dit être venu “pour la démocratie”. “On est en Union soviétique!”, a protesté un autre manifestant, tandis que deux drapeaux français ont été accrochés sur une grille et que s’élevait épisodiquement la “Marseillaise”. Valérie Ghibeaux, 66 ans, a dit sa “honte d’être française”: “Quand on voit qu’il s’est battu bec et ongles pour nous, et on le remercie comme ça. C’est écœurant.”- “Trois semaines, un mois” -Attendu à 10H00 à la prison, Nicolas Sarkozy, 70 ans, bénéficiera-t-il de dérogations ou de conditions de détention particulières eu égard à son statut? Et surtout combien de nuits dormira-t-il dans sa cellule individuelle du quartier d’isolement, le plus à même de permettre d’assurer sa sécurité?  Dès qu’il aura été écroué à la Santé, autour de laquelle un important dispositif de sécurité a été mis en place et où une cinquantaine de surveillants se sont réunis en début de matinée pour dénoncer la surpopulation carcérale, ses avocats déposeront une demande de mise en liberté.La justice aura deux mois pour trancher, même si le délai devrait être plus court.”Quoi qu’il arrive”, ce sera “trois semaines, un mois de détention”, a estimé son avocat Christophe Ingrain sur Europe 1.Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné l’ancien président à cinq ans de prison. Il a été reconnu coupable d’avoir sciemment laissé ses collaborateurs rencontrer à Tripoli un dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi pour discuter d’un financement occulte de sa campagne présidentielle de 2007. L’ancien chef de l’Etat a fait appel et se dit innocent.- “Altérer la confiance” -Plus encore que cette condamnation, c’est le mandat de dépôt qui avait suscité la stupeur. Pour les juges, il est justifié par la “gravité exceptionnelle” de faits “de nature à altérer la confiance des citoyens”.Nicolas Sarkozy avait fustigé une “injustice” et “la haine” dont le poursuivraient certains magistrats. Il s’est aussi comparé à Alfred Dreyfus, l’officier envoyé sur l’île du Diable pour trahison sur la foi d’un faux document et sur fond d’antisémitisme débridé. Il a aussi confié qu’il entrerait à la Santé “la tête haute” et muni d’une biographie de Jésus et du roman “Le Comte de Monte-Cristo”, un homme qui se venge après une condamnation injuste. Il devrait aussi écrire un “livre qui raconte l’expérience qu’il vit aujourd’hui”, selon Me Ingrain.Ancienne figure tutélaire de la droite française, toujours régulièrement consulté par ses chefs, Nicolas Sarkozy a reçu le soutien de son camp, prompt à s’offusquer du mandat de dépôt visant leur favori.Prononcé de manière routinière par les tribunaux correctionnels, bien que plus rarement dans les dossiers économiques et financiers, ce mandat de dépôt serait attentatoire à la présomption d’innocence, puisqu’il entraîne une détention sans recours possible et sans attendre le procès en appel.- Reçu par Macron -Même si l’incarcération de Nicolas Sarkozy s’est faite sur la base d’une mesure votée en 2019 à l’initiative de sa majorité, Emmanuel Macron avait soulevé ce point sur X, jugeant que “dans notre Etat de droit, la présomption d’innocence comme le droit au recours doivent toujours être préservés”. Vendredi, il a reçu Nicolas Sarkozy, estimant ce geste “normal”, “sur le plan humain”.Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, ira “voir en prison” celui qu’il considère comme son mentor en politique, afin de s’assurer de sa sécurité.Une telle visite serait de nature à poser un “obstacle à la sérénité” avant les prochaines échéances judiciaires, notamment l’examen de la demande de mise en liberté, et risquerait de porter “atteinte à l’indépendance des magistrats”, a prévenu sur Franceinfo le plus haut procureur de France, Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation.

Haute-Vienne: alerte enlèvement déclenchée pour un garçon de 13 ans souffrant de diabète

Le dispositif alerte enlèvement a été déclenché mardi matin pour retrouver un garçon de 13 ans souffrant de “diabète sévère” et enlevé lundi soir à Panazol (Haute-Vienne) dans la banlieue de Limoges, ont annoncé les autorités qui recherchent deux suspects.”Rayan, 13 ans, de type nord-africain, mesurant 1m52, yeux marrons, cheveux bruns, porteur de lunettes noires, habillé d’un sweat jaune pâle, d’un pantalon cargo beige, de baskets blanches avec le logo Nike rouge, nécessitant des soins constants pour diabète sévère, a été enlevé le 20 octobre à 18h à Panazol”, peut-on lire dans l’alerte publiée par le ministère de la Justice.Les suspects sont une femme âgée de 25 à 30 ans, de forte corpulence et aux longs cheveux noirs, portant un peignoir bleu vif et un bas de pyjama blanc à motifs, et un homme de corpulence moyenne, vêtu d’un pantalon de jogging noir et d’un sweat noir avec un logo Nike blanc, porteur d’une casquette noire, selon la même source.Les autorités enjoignent quiconque susceptible d’avoir localisé l’enfant de ne pas intervenir directement mais d’appeler le 197 ou d’envoyer un courriel à l’adresse alerte-enlevement@interieur.gouv.fr.Adopté en France en février 2006, “alerte-enlèvement” est un dispositif d’alerte massive et immédiate déclenché pour aider à la recherche d’un enfant présumé enlevé. Il est largement inspiré du plan “Amber Alert”, créé au Texas en 1996, après l’enlèvement et l’assassinat de la petite Amber Hagerman.Il a été déclenché en France à plus d’une trentaine de reprises depuis sa création, la précédente fois dans l’Orne début octobre pour une fillette finalement retrouvée saine et sauve.

Mireille Mathieu fête ses “soixante ans d’amour” avec le public et n’a “jamais autant eu le trac”

“J’ai une trouille pas possible!”, confie Mireille Mathieu à l’AFP: à 79 ans, et du haut de ses 1.200 chansons en douze langues et 3.000 concerts à travers le monde, l’artiste lance la tournée-anniversaire de ses soixante ans de carrière du 24 au 26 octobre à L’Olympia à Paris.Cette tournée passera par la Suisse, la Belgique, avant l’Allemagne, l’Europe de l’Est et le Canada en 2027. Elle s’accompagne de la sortie d’une compilation retraçant une carrière que Mireille Mathieu a débutée à même pas 18 ans, en remportant le 28 juin 1964 un concours de chant organisé par sa ville d’Avignon.R: “C’est un cap important, mais je n’y pense pas vraiment. Je continue de chanter comme au premier jour et tant que je pourrai. Je travaille tous les jours pour entretenir ma voix. Je suis une personne très disciplinée. Ce que je retiens surtout, c’est d’avoir toujours la chance de vivre ma passion et c’est formidable. Je suis très reconnaissante.”R: “Non, tout s’est enchaîné très vite et je n’ai pas vu le temps passer… Lors de mon premier passage le 21 novembre 1965 sur le plateau de Télé-Dimanche que j’ai gagné cinq fois de suite, j’ai chanté uniquement pour mes parents et mes frères et sœurs.J’étais très intimidée devant la caméra. Je ne me rendais pas compte. Ma meilleure récompense, c’est l’amour du public. Déjà 60 ans, c’est une grande histoire d’amour!”R: “J’ai une trouille pas possible! Je crois que je n’ai jamais eu autant le trac! C’est toujours un peu comme ça quand je chante en France, parce que c’est chez moi et que je vais retrouver mon public de toujours, celui qui m’a donné ma chance.”R: “C’est la salle de concerts que je préfère. Il y a une magie particulière avec le public si proche qui vous donne un amour extraordinaire. J’ai chanté pour la première fois à L’Olympia le 28 décembre 1965 en lever de rideau de Sacha Distel et Dionne Warwick avec +Mon Credo+ et trois chansons de Madame Piaf à qui je dois tant. Être comparée à cette grande dame a été le plus beau des compliments à la débutante que j’étais.”R: “Je serai accompagnée par mon orchestre qui me suit partout à l’étranger. Nous serons quatorze sur scène avec trois choristes. Je vais interpréter mon répertoire, les chansons que le public aime, ainsi que des raretés comme +La Voix de Dieu+ adaptée en français par Claude Lemesle. Je chante toujours sans prompteur. J’ai appris que le regard est le reflet de l’âme, donc je regarde le public toujours dans les yeux. Je démarre cette tournée à L’Olympia et le dernier concert anniversaire aura lieu chez moi, à Avignon. C’est une tradition.”R: “Je ne cherche pas de titre. Je suis simplement fière de représenter mon pays sur scène. Cela me rend encore plus exigeante pour être à la hauteur de cette responsabilité. En 1978, j’ai été bouleversée d’être choisie pour représenter Marianne dans les mairies, comme Brigitte Bardot quelques années avant.”R: “J’ai eu la chance d’avoir des auteurs et compositeurs extraordinaires comme Francis Lai, Michel Legrand, Maurice Jarre, Eddy Marnay, Maurice Vidalin, Claude Lemesle et tant d’autres… +Mon Credo+ a été ma première chanson, donc elle a une place toute particulière dans mon cœur, tout comme +Mille colombes+. Aujourd’hui et plus que jamais, on a besoin que la paix soit sur le monde…”

Virginia Giuffre shines light on Epstein ordeal in new memoir

A memoir by one of Jeffrey Epstein’s main accusers whose claims led to the downfall of Britain’s Prince Andrew was released Tuesday, promising to keep Epstein’s ties to President Donald Trump in the spotlight.While Trump features minimally in Virginia Giuffre’s book, pre-publication publicity has refocused attention on the Epstein saga in the United States where …

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A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

New Delhi recouverte d’une chape de pollution après Diwali

La capitale de l’Inde, New Delhi, était recouverte mardi d’une épaisse chape de pollution toxique après une nuit de feux d’artifice tirés à l’occasion de Diwali, la fête hindoue des lumières. Mardi, le niveau de pollution a  atteint plus de 23 fois le niveau maximum quotidien recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, selon la société suisse IQAir, spécialisée dans la surveillance de la qualité de l’air.Lundi, les habitants ont célébré Diwali chez eux, en allumant notamment de petites bougies pour honorer la déesse hindoue Lakshmi et la victoire de la lumière sur les ténèbres. Beaucoup ont lancé des fusées des fusées pyrotechniques et fait exploser de gros pétards, très polluants.Mardi à l’aube, le niveau de  microparticules PM2.5 – les plus dangereuses car elles se diffusent dans le sang — ont atteint 846 microgrammes par mètre cube dans certains secteurs de la ville, selon IQAir. C’est plus de 56 fois la limite quotidienne maximale recommandée par l’OMS. Quelques heures plus tard, le niveau était redescendu à 320 microgrammes par mètre cube, soit 23 fois la limite fixée. La Cour suprême a assoupli en octobre l'”interdiction totale” d’usage des feux d’artifice et autorisé l’utilisation de “feux d’artifice verts” censés émettre moins de particules et de gaz. Les restrictions ordonnées les années précédentes avaient largement été ignorées par les habitants. La mégapole, qui compte plus de 30 millions d’habitants, figure régulièrement parmi les capitales les plus polluées de la planète.Chaque hiver, l’air froid reste bloqué sous un air plus chaud, lequel forme un “couvercle” empêchant l’épais nuage toxique à l’odeur âcre, généré par les usines, la circulation automobile et les brûlis agricoles, de se disperser en altitude.  Le gouvernement a indiqué avoir pris des  mesures pour réduire les niveaux de pollution, notamment en demandant aux autorités de garantir un approvisionnement ininterrompu en électricité afin de limiter l’utilisation des générateurs diesel. Les autorités de la capitale ont annoncé leur intention de procéder, pour la première fois, ce mois-ci, à un ensemencement des nuages, par avion, pour faire pleuvoir et chasser le brouillard toxique au-dessus de Delhi. La pollution atmosphérique à New Delhi est l’origine, chaque année, de milliers de morts prématurées, par cancers et maladies cardiaques ou respiratoires.Une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet a attribué à la pollution atmosphérique 1,67 million de morts en Inde au cours de l’année 2019.

Santé à la diète, réforme des retraites: un budget de la Sécu inflammable arrive à l’Assemblée

L’Assemblée nationale s’empare mardi, en commission, d’un projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 explosif, entre des économies exceptionnellement fortes et la suspension annoncée de l’impopulaire réforme des retraites, sur fond de grandes tensions politiques.Comme pour le projet de loi de finances, le Premier ministre Sébastien Lecornu s’est engagé à ne pas utiliser l’arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter ce texte de près de 680 milliards d’euros de dépenses, soit plus que le projet de budget de l’Etat. Or, les désaccords entre forces politiques restent profonds, et le temps imparti limité.Le point de départ, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) mis sur la table par le gouvernement Lecornu 2, est d’une exceptionnelle rigueur financière, et plusieurs groupes politiques comptent largement l’amender. Budget “inacceptable”, “hors-sol”, “injuste” ou “d’agression sociale” pour les représentants des secteurs concernés, le texte prévoit de réduire le déficit de la Sécu à 17,5 milliards en 2026 (23 milliards en 2025).L’exécutif y limite la hausse des dépenses d’Assurance maladie à 1,6%, alors qu’elles progressent naturellement chaque année d’environ 4%, poussées notamment par le vieillissement de la population. Et il table sur sept milliards d’économies en santé, pour beaucoup douloureuses.Au moment où la Sécurité sociale fête ses 80 ans, plusieurs mesures ciblent les malades: nouvelle hausse des franchises (reste à charge des patients sur les consultations et médicaments), moindre remboursement chez le dentiste, limitation de la durée d’un premier arrêt maladie…Parmi les autres irritants, une taxation supplémentaire des complémentaires santé, des cotisations patronales sur les tickets restaurant et oeuvres du CSE, ou encore une surcotisation sur les dépassements d’honoraires des médecins.A l’hôpital, c’est “la pire cure d’économies depuis les années 2010”, selon les fédérations hospitalières tous secteurs. “On protège l’hôpital” malgré un “budget contraint”, et sans réduction du déficit, le risque serait “de ne plus avoir de Sécurité sociale à terme”, a répliqué dimanche la nouvelle ministre de la Santé Stéphanie Rist. – “Pari risqué” -Le gel des pensions et de l’ensemble des prestations sociales (RSA, allocations familiales, APL…) en 2026, pour dégager 3,6 milliards d’euros d’économies, devrait aussi provoquer de vifs débats. La seule sous-indexation des retraites, l’année dernière, avait participé à la chute du gouvernement de Michel Barnier.Qui plus est, le projet de budget de la Sécu est censé porter la suspension de la réforme des retraites promise par l’actuel Premier ministre pour échapper à la censure. Matignon entend déposer un amendement “dès le mois de novembre” pour la concrétiser. Mais le coût (400 millions d’euros en 2026) devra être compensé, a prévenu Sébastien Lecornu.Stéphanie Rist, comme les autres ministres concernés (Comptes publics, Travail, Solidarités, Autonomie, Handicap) défendront ce PLFSS mardi en commission des Affaires sociales, avant le début de l’examen des amendements en commission jeudi, puis dans l’hémicycle début novembre, où le débat repartira de la copie initiale.Quelque 1.400 amendements ont été déposés par les différents groupes politiques, majoritairement par la gauche, selon un décompte lundi soir de l’Assemblée nationale.Sans 49.3, le gouvernement minoritaire propose un exercice inédit à une Assemblée morcelée, sans majorité, où chaque camp tentera d’arracher des victoires au gré d’alliances variables, le Sénat pouvant transfigurer l’ensemble… Et sans vote à l’issue des 50 jours prévus par la procédure, soit début décembre, le gouvernement pourrait faire passer son texte par ordonnances.En position charnière, le PS dit faire le “pari risqué” du débat, sachant que s’il veut obtenir la suspension de la réforme des retraites, il devra adopter l’ensemble du PLFSS.Sur les retraites, LFI et le RN crient à l’entourloupe. Ils craignent que le gouvernement ne profite de l’enlisement des débats pour adopter par ordonnances le texte initial, sans suspension de la réforme Borne, et réclament à Matignon une “lettre rectificative” pour l’inclure au PLFSS avant examen.A l’inverse, la droite s’arc-boute contre cette suspension, promettant des débats houleux à l’issue incertaine.Le gouvernement Lecornu 2 joue sa survie. En cas de passage en force ou sans suspension de la réforme des retraites, le PS censurera, a menacé son patron Olivier Faure. 

Les portes de la Santé vont se refermer derrière Sarkozy

Les portes de la Santé vont se refermer sur Nicolas Sarkozy: l’ancien président de la République est attendu en milieu de matinée mardi dans la prison parisienne pour y être incarcéré, près d’un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs au procès libyen.Le Brésilien Lula ou le Sud-Africain Jacob Zuma ont dormi en prison après avoir quitté le pouvoir. Mais ce n’est arrivé à aucun ancien chef d’Etat de la République française ou de l’Union européenne.Sa famille a appelé à un rassemblement de soutien quand l’ancien président (2007-2012) quittera son domicile de l’ouest parisien. Une noria de caméras et de photographes s’efforcera de suivre son trajet vers l’unique prison parisienne.  Bénéficiera-t-il de dérogations ou de conditions de détention particulières eu égard à son statut ? Et surtout combien de nuits Nicolas Sarkozy, 70 ans, dormira-t-il dans sa cellule individuelle du quartier d’isolement, le plus à même de permettre d’assurer sa sécurité et la confidentialité de sa détention ?  Dès qu’il aura été écroué à la prison de la Santé, autour de laquelle un important dispositif de sécurité doit être déployé, ses avocats déposeront une demande de mise en liberté. La justice aura deux mois pour trancher, même si le délai devrait être plus court.   Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné l’ancien président à cinq ans de prison. Il a été reconnu coupable d’avoir, en toute connaissance de cause, laissé ses collaborateurs Claude Guéant et Brice Hortefeux rencontrer à Tripoli un dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi pour discuter d’un financement occulte de sa campagne présidentielle de 2007. L’ancien chef de l’Etat a fait appel et se dit innocent.- “Altérer la confiance” -Plus encore que cette lourde condamnation, c’est le mandat de dépôt qui avait suscité la stupeur. Pour les juges, il est justifié par la “gravité exceptionnelle” de faits “de nature à altérer la confiance des citoyens dans ceux qui les représentent et sont censés agir dans le sens de l’intérêt général”.Nicolas Sarkozy avait fustigé une “injustice” et “la haine” dont le poursuivraient certains magistrats. Il s’est aussi comparé à Alfred Dreyfus, l’officier envoyé sur l’île du Diable pour trahison sur la foi d’un faux document et sur fond d’antisémitisme débridé. Il a aussi confié au Figaro qu’il entrerait à la Santé “la tête haute” et muni d’une biographie de Jésus et du roman “Le Comte de Monte-Cristo”, l’innocent injustement condamné le plus célèbre de la littérature française. Ancienne figure tutélaire de la droite française, toujours régulièrement consulté par ses chefs, Nicolas Sarkozy a reçu le soutien de nombreux représentants de son camp, prompts à s’offusquer du mandat de dépôt visant leur favori.Prononcé de manière routinière par les tribunaux correctionnels, il serait attentatoire à la présomption d’innocence, puisqu’il entraîne une détention sans recours possible et sans attendre le procès en appel.- Reçu par Macron -Même si l’incarcération de Nicolas Sarkozy s’est faite sur la base d’une mesure votée en 2019 à l’initiative de sa majorité, Emmanuel Macron avait soulevé ce point sur X, jugeant que “dans notre Etat de droit, la présomption d’innocence comme le droit au recours doivent toujours être préservés”. Vendredi, il a reçu Nicolas Sarkozy: “J’ai eu des propos publics toujours très clairs sur l’indépendance de l’autorité judiciaire dans le rôle qui est le mien. Mais il était normal que sur le plan humain, je reçoive un de mes prédécesseurs, dans ce contexte”, a-t-il dit lundi.Quant au ministre de la Justice, Gérald Darmanin, il ira “voir en prison” celui qu’il considère comme son mentor en politique, afin de s’assurer de sa sécurité. Une promesse critiquée par les syndicats de magistrats qui y voient une confusion des rôles de l’ami et du garde des Sceaux.La demande de mise en liberté de Nicolas Sarkozy ne sera pas examinée à l’aune des mêmes critères que le mandat de dépôt. Exit le trouble à l’ordre public et l'”exceptionnelle gravité” des faits. Redevenu présumé innocent, il ne pourra être maintenu en détention que si c’est l'”unique moyen” d’empêcher des pressions, une fuite ou une récidive, des interactions avec des complices, ou bien d’assurer sa sécurité. Sinon, il devra être remis en liberté, le cas échéant en l’assignant à résidence avec un bracelet.