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Washington saborde l’accord mondial sur la décarbonation des bateaux

Les pays membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) ont repoussé vendredi d’un an leur décision sur l’adoption d’un plan mondial destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires, une victoire diplomatique pour les Etats-Unis, catégoriquement opposés au projet.Ce report fait suite à une semaine chaotique de tractations à Londres, pendant laquelle Washington, avec le soutien de l’Arabie saoudite, la Russie et d’autres pays producteurs de pétrole, a cherché à tout prix à faire capoter le texte, allant jusqu’à menacer de sanctions les pays qui y sont favorables.Ce plan ambitieux, dont le principe avait pourtant été approuvé en avril, doit permettre au secteur, extrêmement polluant, de prendre un virage climatique historique en contraignant les navires à réduire progressivement leurs émissions dès 2028, jusqu’à décarbonation totale vers 2050.Le report a été entériné par une majorité de 57 voix contre 49. Concrètement, les pays membres ont décidé de se réunir dans un an sur cette question -ce qui ne garantit cependant pas qu’un vote sur l’adoption du texte, comme celui qui aurait dû avoir lieu vendredi, sera organisé.”Je n’ai pas grand-chose à vous dire pour l’instant. Ça n’arrive pas souvent”, a réagi, visiblement abattu, Arsenio Dominguez, le secrétaire général de l’OMI, une organisation dont les 176 membres prennent traditionnellement leurs décisions par consensus.- “Arnaque verte” -Donald Trump, attaché aux énergies fossiles et qui a enclenché une marche arrière sur le climat depuis son retour au pouvoir, notamment en retirant son pays de l’accord de Paris, s’était vertement opposé au plan jeudi sur son réseau Truth Social.”Les États-Unis ne toléreront PAS cette arnaque verte mondiale sous forme de taxe sur le transport maritime et ne s’y conformeront d’aucune manière”, avait affirmé le président américain, qui a dans le passé qualifié le changement climatique de “plus grande arnaque” de l’Histoire.Washington a “empêché une augmentation massive des taxes imposées par l’ONU aux consommateurs américains, qui aurait servi à financer des projets climatiques progressistes”, a quant à lui commenté vendredi, après le report, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, parlant d'”énorme victoire” pour Donald Trump.Les Etats-Unis ont menacé les délégations favorables au projet de restrictions de visas pour les membres de leurs équipages, de pénalités commerciales ou de frais portuaires supplémentaires.Interrogé par l’AFP, le ministre français des Transports, Philippe Tabarot, a dénoncé les “manœuvres de certains États” pour faire capoter l’accord, sans citer nommément les Etats-Unis. “C’est un très mauvais signal”, a-t-il insisté.Le système envisagé “n’est pas parfait”, avait reconnu Arsenio Dominguez à l’ouverture du sommet mardi. Mais “il fournit une base équilibrée”.Le plan litigieux vise à faire payer aux bateaux une sorte de taxe sur leurs émissions au-delà d’un certain seuil, en vue d’alimenter un fonds récompensant les navires à faibles rejets et soutenant les pays vulnérables au changement climatique.Cette tarification du CO2 doit les inciter à utiliser des carburants moins émetteurs de gaz à effet de serre.- “Ils ont menacé tout le monde” -Les pays de l’Union européenne, le Brésil et la Chine avaient réitéré cette semaine leur soutien à l’adoption de ce “cadre net-zéro” (appelé aussi NZF), tout comme les Etats insulaires du Pacifique, qui s’étaient abstenus en avril dernier.Mais la Chine, tout comme l’Inde, a voté pour le report. D’autres pays comme Chypre et la Grèce, dont beaucoup de bateaux portent le pavillon, ainsi que les Philippines, qui fournissent le premier contingent mondial de travailleurs du secteur, se sont abstenus.Cet ajournement d’un an est “regrettable” et l’UE est prête “à reprendre les discussions sur l’accord sous l’égide de l’Organisation maritime internationale lorsque cela sera opportun”, a réagi vendredi une porte-parole de la Commission européenne.”Nous regrettons (…) qu’une occasion historique ait ainsi été manquée. Mais une chose est claire : nous ne devons pas relâcher nos efforts”, a encore indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère allemand des Transports.”C’est important d’avoir cette année en plus pour décider, nous ne pouvions pas nous mettre d’accord en deux heures”, a pour sa part déclaré à l’AFP le délégué argentin, dont le pays, en difficulté économique, bénéficie d’un important soutien financier de Washington.”Il est de notoriété publique que les États-Unis ont menacé tout le monde”, a regretté le représentant d’un petit pays, sous couvert d’anonymat. Des méthodes dénoncées vendredi par le délégué brésilien en séance plénière.

Trump foe John Bolton pleads not guilty to mishandling classified info

John Bolton, who served as Donald Trump’s national security advisor before becoming an outspoken critic of the US president, pleaded not guilty on Friday to charges of mishandling classified information.The 76-year-old veteran diplomat entered the not guilty plea to 18 counts of transmitting and retaining top secret national defense information at a court hearing in …

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Electricité: les heures creuses évoluent pour mieux profiter du soleil

A compter du 1er novembre, onze millions de foyers vont progressivement bénéficier d’une réforme des heures creuses destinée à déplacer une partie de la demande vers l’après-midi, lorsque la production photovoltaïque est au plus haut et les prix au plus bas.Ce changement dans le vieux dispositif des heures creuses/heures pleines (HC/HP) vise à lisser la consommation d’électricité en incitant les particuliers à faire fonctionner leur chauffe-eau, leur sèche-linge ou recharger leur véhicule électrique en dehors des pics de consommation du soir ou du matin.Outre la baisse des factures, la réforme mise en oeuvre par Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution, va aider à équilibrer le système électrique et réduire le phénomène des prix dits “négatifs” de l’électricité, lorsque l’offre est supérieure à la demande et que les prix passent en-dessous de zéro.”C’est un outil de flexibilité majeur au service du système électrique grâce au pilotage automatique de certains usages”, explique Timothée Furois, directeur du programme flexibilités d’Enedis.”C’est aussi une opportunité pour les clients d’être à la fois acteurs de la transition énergétique (…) et de bénéficier de prix plus avantageux” lorsque la “production décarbonée solaire est la plus abondante”.La réforme devrait permettre de déplacer “de l’ordre de 5 gigawatts (GW) de consommation vers l’après-midi pendant les mois les plus ensoleillés”, estime-t-il. Soit environ l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires.Les HC/HP avaient été mises en place dans les années 1960 dans la foulée des premières centrales nucléaires, précisément pour déplacer vers la nuit une partie de la consommation.La réforme actuelle est liée au boom des énergies renouvelables et rendue possible par les changements de modes vie et de consommation, le télétravail ou la programmation des appareils électroménagers et chauffe-eau.”Pas mal de plages d’heures creuses sont placées à des moments qui ne sont plus des moments creux pour le système, et inversement on a assez peu d’heures creuses à des moments qui sont utiles pour le consommateur et pour le système”, expliquait Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), en présentant la réforme en février.- Saisonnalité des heures creuses -Au total, onze millions de foyers sont concernés sur les 14,5 disposant de l’option HP/HC. Les 3,5 millions restants bénéficient déjà de plages horaires compatibles avec les nouvelles règles.La réforme se fera en deux temps, du 1er novembre 2025 à octobre 2027, et ne concernera que les clients ayant un compteur communicant Linky.Actuellement, les créneaux d’HP/HC sont différents selon les foyers.Entre novembre 2025 et juin 2026, Enedis repositionnera les HP/HC de 1,7 million de clients dans les créneaux autorisés: il n’y aura plus d’heures creuses de 07H00 à 10H00 et de 18H00 à 23H00 l’été et de 07H00 à 11H00 et 17H00 à 21H00 l’hiver.La seconde phase (décembre 2026 à octobre 2027) concernera 9,3 millions de clients et verra l’introduction de la saisonnalité des heures creuses, qui pourront être différentes selon les périodes estivales (1er avril-31 octobre) et hivernales (1er novembre-31 mars), principalement entre 11H00 et 17H00 l’été notamment.Les clients, déjà informés par leurs fournisseurs d’électricité, n’auront rien à faire. Les heures seront différentes d’un bâtiment, voire d’un appartement à l’autre. Elles sont déterminées par Enedis, qui effectuera les modifications à distance, en fonction des contraintes locales du réseau.Pour autant, il n’y aura pas de “grand soir”: Enedis vise un rythme de 300.000 clients par mois, soit 10.000 clients par jour.Cette réforme est “une bonne chose”, estime Vincent Maillard, président d’Octopus Energy. “Avec la part des énergies renouvelables qui augmente dans le mix énergétique, il devient logique d’inciter les clients à consommer pendant les pics de production, notamment l’été quand il y a du soleil”.Cela va aussi réduire les situations de prix négatifs, “qui arrivent justement quand il existe une production solaire abondante le jour et des chauffe-eaux qui ne se chargent pas car ils sont programmés pour la nuit”.

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Electricité: les heures creuses évoluent pour mieux profiter du soleil

A compter du 1er novembre, onze millions de foyers vont progressivement bénéficier d’une réforme des heures creuses destinée à déplacer une partie de la demande vers l’après-midi, lorsque la production photovoltaïque est au plus haut et les prix au plus bas.Ce changement dans le vieux dispositif des heures creuses/heures pleines (HC/HP) vise à lisser la consommation d’électricité en incitant les particuliers à faire fonctionner leur chauffe-eau, leur sèche-linge ou recharger leur véhicule électrique en dehors des pics de consommation du soir ou du matin.Outre la baisse des factures, la réforme mise en oeuvre par Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution, va aider à équilibrer le système électrique et réduire le phénomène des prix dits “négatifs” de l’électricité, lorsque l’offre est supérieure à la demande et que les prix passent en-dessous de zéro.”C’est un outil de flexibilité majeur au service du système électrique grâce au pilotage automatique de certains usages”, explique Timothée Furois, directeur du programme flexibilités d’Enedis.”C’est aussi une opportunité pour les clients d’être à la fois acteurs de la transition énergétique (…) et de bénéficier de prix plus avantageux” lorsque la “production décarbonée solaire est la plus abondante”.La réforme devrait permettre de déplacer “de l’ordre de 5 gigawatts (GW) de consommation vers l’après-midi pendant les mois les plus ensoleillés”, estime-t-il. Soit environ l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires.Les HC/HP avaient été mises en place dans les années 1960 dans la foulée des premières centrales nucléaires, précisément pour déplacer vers la nuit une partie de la consommation.La réforme actuelle est liée au boom des énergies renouvelables et rendue possible par les changements de modes vie et de consommation, le télétravail ou la programmation des appareils électroménagers et chauffe-eau.”Pas mal de plages d’heures creuses sont placées à des moments qui ne sont plus des moments creux pour le système, et inversement on a assez peu d’heures creuses à des moments qui sont utiles pour le consommateur et pour le système”, expliquait Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), en présentant la réforme en février.- Saisonnalité des heures creuses -Au total, onze millions de foyers sont concernés sur les 14,5 disposant de l’option HP/HC. Les 3,5 millions restants bénéficient déjà de plages horaires compatibles avec les nouvelles règles.La réforme se fera en deux temps, du 1er novembre 2025 à octobre 2027, et ne concernera que les clients ayant un compteur communicant Linky.Actuellement, les créneaux d’HP/HC sont différents selon les foyers.Entre novembre 2025 et juin 2026, Enedis repositionnera les HP/HC de 1,7 million de clients dans les créneaux autorisés: il n’y aura plus d’heures creuses de 07H00 à 10H00 et de 18H00 à 23H00 l’été et de 07H00 à 11H00 et 17H00 à 21H00 l’hiver.La seconde phase (décembre 2026 à octobre 2027) concernera 9,3 millions de clients et verra l’introduction de la saisonnalité des heures creuses, qui pourront être différentes selon les périodes estivales (1er avril-31 octobre) et hivernales (1er novembre-31 mars), principalement entre 11H00 et 17H00 l’été notamment.Les clients, déjà informés par leurs fournisseurs d’électricité, n’auront rien à faire. Les heures seront différentes d’un bâtiment, voire d’un appartement à l’autre. Elles sont déterminées par Enedis, qui effectuera les modifications à distance, en fonction des contraintes locales du réseau.Pour autant, il n’y aura pas de “grand soir”: Enedis vise un rythme de 300.000 clients par mois, soit 10.000 clients par jour.Cette réforme est “une bonne chose”, estime Vincent Maillard, président d’Octopus Energy. “Avec la part des énergies renouvelables qui augmente dans le mix énergétique, il devient logique d’inciter les clients à consommer pendant les pics de production, notamment l’été quand il y a du soleil”.Cela va aussi réduire les situations de prix négatifs, “qui arrivent justement quand il existe une production solaire abondante le jour et des chauffe-eaux qui ne se chargent pas car ils sont programmés pour la nuit”.

Cinq ans après la disparition de Delphine Jubillar, son mari condamné à 30 ans de prison

Epilogue d’un procès hors normes, Cédric Jubillar a été condamné vendredi à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son épouse Delphine, disparue fin 2020 dans le Tarn et dont le corps n’a jamais été retrouvé.Le peintre-plaquiste de 38 ans a regardé, impassible, la présidente de la cour Hélène Ratinaud énoncer le verdict, mains serrées sur l’ouverture vitrée de son box et les jambes agitées de mouvements nerveux, comme souvent lors des quatre semaines d’audience.Il a ensuite regagné la maison d’arrêt de Seysses-Toulouse, où il vient de passer quatre ans et demi à l’isolement, à bord d’un véhicule de l’administration pénitentiaire.”Moi, je ne peux pas comprendre qu’on condamne un homme sans corps, sans scène de crime, sans preuves, avec un faisceau d’indices” qui “ne sont a minima pas convergents”, a lancé après la lecture de la décision Alexandre Martin, l’un de ses avocats.Le verdict est conforme aux réquisitions des avocats généraux. La défense a annoncé qu’elle fera appel de cette décision.Au terme d’environ six heures de délibéré, au moins sept des neuf membres de la cour, composée de trois magistrats et six jurés, ont répondu oui, par bulletin secret, à la question: “Est-il coupable d’avoir, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines donné volontairement la mort à Delphine Aussaguel, épouse Jubillar?”A l’énoncé du verdict, la famille et les proches de Delphine se sont étreints, certains en pleurs, sur les quatre bancs des parties civiles qu’ils occupaient en rangs serrés. Un oncle et une cousine de Delphine ont fait un malaise.”Ça fait quatre ans et demi qu’on s’égosille à dire que ce dossier n’est pas vide, que dans ce dossier il y a des preuves, il y a une scène de crime”, a souligné Mourad Battikh, pour les parties civiles, devant les dizaines de journalistes ayant couvert ce procès ultramédiatisé.- “Mots simples” -Dispute du couple juste avant la disparition rapportée par leur fils, lunettes de Delphine retrouvées brisées, utilisation de sa 207 bleu nuit pendant la nuit… Lors du réquisitoire, le ministère public s’est appuyée sur un faisceau d’indices, ainsi que sur la personnalité de l’accusé, décrit unanimement par la cohorte de proches et d’amis du couple comme impulsif et violent avec son fils.”Trente ans, c’est la rétribution d’un meurtre accompli dans des conditions détestables pour un mobile futile, c’est-à-dire empêcher l’autre d’accéder à une liberté absolument légitime”, alors que l’infirmière de 33 ans s’apprêtait à refaire sa vie avec un autre homme, a estimé Me Laurent Boguet, qui représente avec Me Malika Chmani les intérêts des enfants du couple Jubillar.Il faudra annoncer cette condamnation à Louis, 11 ans, et Elyah, 6 ans, avec des “mots simples”, expliquer que “des juges et des jurés ont estimé qu’ils avaient assez d’éléments pour dire que papa était coupable du meurtre de maman”, a confié à l’AFP Me Chmani.Juste avant que la cour d’assises du Tarn se retire pour délibérer peu après 09H00, Cédric Jubillar, le visage blême et les yeux cernés, a redit n’avoir “absolument rien fait à Delphine”.”Nous allons nous remettre au travail pour préparer cet appel”, a affirmé Me Martin, évoquant un “homme abattu”.”Je pense qu’il s’est imaginé que l’absence du corps de Delphine le protégerait”, a analysé Laurent de Caunes, avocat des frères et soeur de la disparue. “Il n’a pas réalisé à quel point au contraire, ça pourrait le pénaliser. Donc peut-être qu’en appel, son raisonnement va évoluer.”Lors de leurs plaidoiries jeudi, les deux avocats qui défendent Cédric Jubillar depuis sa mise en examen et son placement en détention, en juin 2021, s’étaient efforcés de semer le doute dans l’esprit des jurés.Pour les parties civiles et l’accusation, sa culpabilité ne faisait en revanche aucun doute. L’avocat général Pierre Aurignac avait estimé que “pour défendre l’idée de l’innocence de M. Jubillar, il faut écarter quatre experts, faire taire 19 témoins et tuer le chien pisteur” qui a établi que la mère de famille n’a pas quitté son domicile la nuit de sa disparition.”Le crime parfait attendra, avait-il ajouté, le crime parfait, ce n’est pas le crime sans cadavre mais celui pour lequel on n’est pas condamné, et vous allez être condamné M. Jubillar”.bur-chv-vgr/ap/dmc/dch   

Booba encore poursuivi pour harcèlement, cette fois sur Demdem, compagne de Gims

Et de trois. A l’issue de 24 heures de garde à vue, Booba, poids lourd du rap, est depuis jeudi poursuivi dans un nouveau dossier de harcèlement sous enquête à Paris, cette fois après ses piques contre Demdem, un temps compagne de son rival Gims.Une source proche du dossier l’a annoncé vendredi à l’AFP, ce que le parquet de Paris a confirmé.D’après ce dernier, Elie Yaffa, de son vrai nom, a été mis en examen jeudi pour harcèlement moral en ligne ayant causé une incapacité de travail supérieure à huit jours dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour des faits courant depuis août 2022. Pour ces faits, l’artiste de 48 ans encourt trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.Sollicités, ses avocats Marie Roumiantseva et Gilles Vercken n’ont pas commenté. Le rappeur, qui a enchaîné trois jours de concerts en fin de semaine dernière à Paris La Défense Arena, a interdiction d’entrer en contact “par tout moyen” avec la plaignante, selon les termes de son contrôle judiciaire, a détaillé le parquet.Gims et Demdem, Gandhi Djuna et Adja-Damba Dante à l’état-civil, âgés de 39 et 38 ans, avaient déposé plainte en 2024, signalant des faits de cyberharcèlement visant Demdem depuis 2018 qu’ils imputaient à Booba, outre des propos tenus par ce rappeur lors de concerts. – “Effroyable” -Lors de leur dépôt de plainte révélé par l’AFP, Gims et Demdem avaient accusé Booba de “s’attaquer” à eux “depuis six ans”, “encouragé” par “un nombre absolument impressionnant de ses admirateurs”, créant “une situation effroyable”.Un morceau récent de Booba, “Dolce Camara”, serait d’après la plainte le “point culminant” du harcèlement.Dans ce titre interprété avec SDM, Booba disait notamment: “On les aime fraîches, bien michtos (ndlr: un dérivé argotique de michetonneuse désignant une femme attirée par l’argent), qui savent accueillir comme Demdem”.Booba s’était félicité du succès de ce morceau qui aurait répondu aux “insultes” envers sa fille proférées par Gims, dans le top 10 des artistes les plus écoutés en France en 2024 sur les plateformes de streaming.Dans d’autres messages visés par la plainte, le “Duc de Boulogne” qualifierait Demdem de “pondeuse”, l’aurait assimilée à “une catin” ou présentée de manière “particulièrement sexualisée”.Enfin, les plaignants ont rapporté un supposé message privé adressé par Booba à Demdem: “Passe le salam à ton fils de pute de mari”.Selon le parquet, la plaignante s’est vu reconnaître une incapacité de travail de 10 jours.D’après une source proche du dossier, Gims a finalement indiqué aux enquêteurs qu’il soutenait la plainte de Demdem mais ne la déposait pas pour lui-même. – “Célérité” -Selon le ministère public, Booba a été interpellé mercredi et placé en garde à vue à la BRDP (Brigade de répression de la délinquance faite aux personnes), une mesure levée le lendemain en vue de la présentation à une juge d’instruction parisienne.”Il est satisfaisant que la justice et la police aient démontré célérité et détermination pour interpeller M. Yaffa et faire cesser ses agissements”, a commenté auprès de l’AFP l’avocat des plaignants, Me David-Olivier Kaminski. “A ce jour, nous constatons que Booba fait l’objet de plusieurs procédures pour harcèlement contre de nombreuses victimes. Il est grand temps que ces actes toxiques et nuisibles cessent !”, a insisté le conseil.Figure du rap depuis les années 1990, Booba s’est engagé depuis plusieurs années dans une croisade contre les influenceurs renommés “influvoleurs” et leurs pratiques commerciales présentées comme trompeuses.Parmi ses principales cibles, Magali Berdah, fondatrice de Shauna Events spécialisée dans les influenceurs.L’enquête la visant pour pratiques commerciales trompeuses, ouverte après des plaintes de Booba, a été classée sans suite en mars.Le 2 octobre 2023, Booba a, de son côté, été mis en examen pour harcèlement moral en ligne aggravé à l’encontre de l’influenceuse, qui avait également déposé plainte.Le rappeur sera par ailleurs jugé le 3 décembre pour injure raciste contre une journaliste et un essayiste, ainsi que pour cyberharcèlement aggravé s’agissant de la première.

Soupçons d’emploi fictif au Canard enchaîné: relaxe pour deux ex-dirigeants, un ancien dessinateur et sa compagne

Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé vendredi deux ex-dirigeants du Canard enchaîné, un ancien dessinateur et sa compagne qui étaient jugés pour des soupçons d’emploi fictif dans l’hebdomadaire satirique.La justice a considéré que les déclarations faites au cours de l’enquête et pendant le procès ne permettaient pas de caractériser le fait que la rémunération d’Edith Vandendaele, compagne du dessinateur André Escaro, et dont l’emploi était au cœur de l’affaire, “serait dénuée de toute contrepartie” et donc “contraire à l’intérêt social” de la société éditrice du Canard enchaîné. “Une chose et son contraire ont été soutenus à l’audience”, et “ces déclarations laissent toute liberté à l’interprétation”, a expliqué la présidente en lisant le jugement.Les quatre prévenus – Edith Vandendaele, André Escaro, Michel Gaillard qui fut président du Canard de 1992 à juillet 2023, et Nicolas Brimo, qui lui a succédé – ont donc été relaxés d’abus de biens sociaux ou recel de ce délit, déclaration frauduleuse pour obtenir une carte de presse, faux et usage de faux et déclaration frauduleuse à un organisme social.”Il y a un biais dans le raisonnement qui doit être dénoncé”, a déclaré à l’AFP Me Pierre-Olivier Lambert, avocat avec Me Maria Cornaz-Bassoli du journaliste Christophe Nobili, à l’origine de l’affaire, et de six autres actionnaires minoritaires qui se sont constitués partie civile. “Le dossier doit se poursuivre en cour d’appel”, a-t-il estimé.”Ce jugement met un terme à trois années d’accusations incessantes et mensongères”, a au contraire souligné Me Jérémie Assous, l’un des avocats de la défense. “Le désaveu est cinglant et total. Cette décision rappelle que la justice se rend dans les tribunaux et non sur les plateaux de télévision ou autres médias”, a-t-il ajouté.Le procès s’était tenu en juillet, dans cette affaire qui avait éclaté après les révélations de Christophe Nobili sur l’emploi d’Edith Vandendaele, rémunérée comme journaliste pendant 25 ans par le journal qui a révélé l’emploi fictif de Penelope Fillon.Or, selon les investigations, personne ne l’a jamais vue à la rédaction. Le tribunal a considéré que cela n’était “pas déterminant”, l’activité de dessin de presse n’imposant pas les mêmes contraintes de présence dans les locaux que celles d’un rédacteur ou d’un secrétaire de rédaction.- “Oeuvre collective” -Pendant le procès, Michel Gaillard et Nicolas Brimo – seuls à être présents, le couple étant absent en raison de l’état de santé de M. Escaro, 97 ans – ont expliqué que Mme Vandendaele assistait son compagnon pour qu’il réalise après son départ à la retraite en 1996, depuis sa résidence dans la Drôme, les “cabochons”, de petits dessins humoristiques d’actualité, pour lesquels il n’était lui-même plus rémunéré.Pour cela, elle se tenait au courant de l’actualité et lui soufflait des idées. C’était elle aussi qui envoyait toutes les semaines les dessins à la rédaction, par fax ou par courriel.Contre les quatre prévenus, le parquet avait requis un an de prison avec sursis et des amendes allant de 100.000 à 150.000 euros. “Une présence morale n’est pas une présence professionnelle”, avait estimé à l’audience un des deux représentants du ministère public.Mais pour le tribunal, “l’activité relative aux cabochons revêt une dimension matérielle et immatérielle” et est “susceptible de correspondre à la définition d’une oeuvre collective ou collaborative”.Lors du procès, les dissensions au sein du Palmipède ont été étalées au grand jour, deux clans s’affrontant et se constituant partie civile: d’un côté, Christophe Nobili et les six autres actionnaires minoritaires du journal, dont le rédacteur en chef historique Claude Angeli, qui réclamaient le remboursement du préjudice, évalué par les enquêteurs à près de 1,5 million d’euros; de l’autre, la direction actuelle du Canard enchaîné, qui reprochait aux premiers d’avoir sali la réputation du titre.

Le dernier membre retrouvé du “gang de Roubaix” nie en bloc au premier jour de son procès

Le dernier membre retrouvé du “gang de Roubaix”, après 27 ans de cavale, a contesté vendredi l’intégralité des faits qui lui sont reprochés pour sa participation présumée à ce groupe criminel mêlant grand banditisme et islamisme radical dans les années 1990.Dès l’ouverture de son procès devant la cour d’assises du Nord à Douai, Seddik Benbahlouli, 55 ans, crâne dégarni et barbe poivre et sel fournie, ne s’est guère montré coopératif.”Je n’ai nullement l’intention de participer à ce procès. J’ai été clair depuis le début, à cause de la violation de mes droits dès les États-Unis”, a-t-il déclaré, en faisant référence à son arrestation en 2023 dans ce pays, qui a mené à son extradition vers la France.Malgré ses protestations, il est d’abord resté dans le box des accusés, à la demande de la présidente de la cour. Mais lorsqu’il a tenté de quitter sa place de force, les policiers sont intervenus pour le faire sortir de la salle d’audience. Il n’y est plus revenu.”Il conteste l’intégralité des faits qui lui sont reprochés”, a déclaré devant la cour son avocate, Me Soizic Salomon.Seddik Benbahlouli doit être jugé jusqu’au 27 octobre pour tentative de meurtre sur deux policiers en 1996, recel de véhicule volé et participation à une association de malfaiteurs.La présidente de la cour a dit qu’elle pourrait être amenée à demander sa comparution forcée lorsque les victimes témoigneront la semaine prochaine.Originaire de Roubaix et titulaire d’un BEP électrotechnique, l’accusé se déclare célibataire et sans enfant. Aux États-Unis, il aurait principalement vécu à Philadelphie (est), où il aurait travaillé dans le secteur de l’automobile, sous une fausse identité, a rapporté la présidente.En détention, il a été placé à l’isolement “en raison d’un risque de prosélytisme”, tout en se montrant “correct avec les professionnels” et “très religieux”, consacrant “beaucoup de temps à la prière”, a-t-elle poursuivi. – “Eléments imparables” -Le “gang de Roubaix”, qualifié d'”islamo-braqueurs” par l’ancien patron de la brigade criminelle de Lille, Romuald Muller, qui doit témoigner lundi au procès, s’était formé au milieu des années 1990 autour d’un noyau d’hommes fréquentant la mosquée Dawa de la ville. La plupart de ses membres s’étaient rendus en Bosnie en 1994-1995, aux côtés d’islamistes venus combattre au sein de “brigades de moudjahidines”.En 1995 naissait l’idée de monter un groupe en France et d’organiser des braquages pour financer la cause islamiste armée.Entre janvier et mars 1996, le gang mène une série de braquages et attaques avec des armes de guerre dans le nord de la France, causant la mort d’un civil à Roubaix lors d’une course-poursuite avec la police, et faisant plusieurs blessés.Le groupe est démantelé fin mars, lors d’un assaut du Raid contre une planque à Roubaix. Quatre membres meurent sur place et le chef présumé, Christophe Caze, est abattu dans sa fuite en Belgique.Les cinq survivants ont été condamnés, en première instance ou en appel entre 2001 et 2007, à des peines de 15 à 25 ans de réclusion criminelle.Benbahlouli est lui soupçonné d’avoir tiré à la Kalachnikov sur des policiers alors qu’il venait récupérer une Audi 90 volée, le 27 janvier 1996 à Croix, dans la banlieue lilloise. L’un des deux policiers avait été blessé.Dans ce dossier, “il y a des éléments imparables”: de l’ADN de Benbahlouli a été retrouvé “dans une trace de sang sur les lieux du crime”, a rappelé Me Blandine Lejeune, l’avocate des parties civiles.Après la chute du gang, Benbahlouli a disparu dans la nature. Selon les enquêteurs, il serait passé par le Togo, le Burkina Faso et le Yémen, avant de rejoindre la Belgique, sous une fausse identité. Selon les témoignages de membres de sa famille cités par la présidente de la cour, Seddik Benbahlouli ne leur avait plus donné de nouvelles depuis 1996, et les enquêteurs avaient complètement perdu sa trace en 1998. L’un des temps forts du procès devrait être la journée d’audience de mercredi, où les quatre autres survivants du “gang de Roubaix” doivent témoigner.