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Projet d’action contre un opposant russe déjoué en France: quatre hommes interpellés

Quatre hommes, soupçonnés d’être impliqués dans un projet d’action à l’encontre de l’opposant russe Vladimir Ossetchkine, ont été interpellés et placés en garde à vue à Paris, avant leur possible mise en examen et placement en détention jeudi soir.Vladimir Ossetchkine, directeur de Gulagu.net, une ONG qui dénonce des faits de torture et de corruption dans les prisons russes, a indiqué à l’AFP être la personne visée à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).”Tout va bien”, a-t-il assuré, en remerciant la police et le contre-espionnage français, “tous ceux qui ont participé à la capture de ces gangsters, de ces tueurs”. Il a également remercié “ceux qui travaillent pour empêcher ces sales projets sanglants de (Vladimir) Poutine en Europe et en France”.Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a précisé avoir ouvert, jeudi, une information judiciaire du chef de participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes, confirmant une information du Parisien.Le Pnat a demandé la mise en examen et le placement en détention provisoire de ces quatre hommes, âgés de 26 à 38 ans et interpellés lundi.Le Pnat précise qu’une enquête préliminaire avait été ouverte le 19 septembre concernant ce projet d’action visant un opposant russe et qu’elle avait été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).”Il est évident que s’il n’y avait pas eu un service de sécurité aussi hautement professionnel et compétent, les tueurs de Poutine m’auraient tué depuis longtemps”, a affirmé Vladimir Ossetchkine.Selon Le Parisien, les quatre hommes, qui seraient français et du Daghestan (une république russe fédérée, dans le Caucase du Nord), ont été interpellés par des policiers de la DGSI en région parisienne et en Loire-Atlantique. Ils auraient effectué des “repérages” au domicile de cet opposant.- “Menaces de mort” -Vladimir Ossetchkine avait déjà fait état d’une tentative d’assassinat à son domicile à Biarritz le 12 septembre 2022 au soir.Il avait expliqué à l’AFP qu’il avait “remarqué un point rouge (pouvant être un viseur laser, NDLR) qui bougeait sur la balustrade de l’une des terrasses et qui se dirigeait ensuite vers (lui) sur le mur”.”Nous avons éteint la lumière, nous nous sommes couchés par terre, avons fermé les volets et appelé la police”, avait relaté M. Ossetchkine, qui avait évoqué des tirs d’arme à feu. “Quand la police est venue, ils sont entrés dans la maison de l’autre côté et quand ils ont essayé d’ouvrir le volet d’un des balcons, ils ont aussi entendu des tirs, ils ont ensuite interrogé des voisins qui ont aussi entendu ces tirs.”Il avait auparavant fait l’objet de “menaces de mort”, en mars 2022.Ces menaces, “qui feraient suite à ses dénonciations et investigations relatives aux exactions commises au sein des prisons russes, dont il aurait été victime”, sont “prises avec le plus grand sérieux”, avait alors indiqué le procureur de la République de Bayonne, Jérôme Bourrier.Des mesures ont été mises en œuvre pour “assurer la protection de Vladimir Ossetchkine”, avait-il précisé.L’opposant affirme avoir été informé, début février 2022, d’un projet d’assassinat le visant et avoir été placé depuis sous protection policière.L’ONG de M. Ossetchkine avait diffusé en 2021 des vidéos de viols dans des prisons russes, ainsi que des témoignages de victimes et, fait rarissime, de tortionnaires, entraînant l’ouverture d’une enquête par les autorités. Elle affirme disposer de plus de 1.000 vidéos montrant des tortures en prison.

Le leader indépendantiste kanak Christian Tein autorisé à retourner en Nouvelle-Calédonie

Près d’un an et demi après son arrestation et son transfert en métropole, le leader indépendantiste kanak Christian Tein, mis en examen dans l’enquête sur les émeutes mortelles de mai 2024, a été autorisé jeudi par la cour d’appel de Paris à retourner en Nouvelle-Calédonie.Placé en détention en juin 2024, Christian Tein, 57 ans, a pu sortir de prison un an plus tard. Fin septembre, les juges d’instruction avaient assoupli son contrôle judiciaire, l’autorisant à rentrer dans l’archipel, mais le parquet avait fait appel.Présent au délibéré, M. Tein, qui avait décidé de rester en métropole jusqu’à l’examen de l’appel, n’a pas souhaité s’exprimer.”Nous sommes satisfaits et soulagés de la décision (qui) autorise M. Tein à retrouver sa terre après près de 18 mois de privation”, a réagi auprès de l’AFP Florian Medico, l’un de ses avocats avec Mes François Roux et Pierre Ortet.Le parquet, lui, considérait qu’il fallait empêcher M. Tein de quitter la métropole, pour les nécessités de l’enquête et par “mesure de sûreté”, a rappelé à l’audience la représentante du ministère public, Christine Forey.Président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), “il est toujours leader au sein du mouvement” indépendantiste et “le contexte en Nouvelle-Calédonie apparaît très fragile”, a-t-elle souligné.Chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) lors de la crise du printemps 2024, Christian Tein reste mis en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée, et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits.Après son interpellation, il avait été transféré immédiatement dans l’Hexagone avec six autres militants, à bord d’un avion spécialement affrété.Mais les trois juges d’instruction parisiens chargés du dossier avaient assoupli en septembre son contrôle judiciaire, considérant avoir suffisamment avancé leurs auditions et confrontations.Christian Tein a toujours nié avoir appelé à commettre des violences.- “Le futur président” – “Vous avez en face de vous le président du mouvement de libération de la Nouvelle-Calédonie et peut-être le futur président de la Nouvelle-Calédonie”, a tonné à l’audience Me François Roux, appelant au respect “du droit international” qui garantit “l’octroi de l’indépendance aux peuples colonisés”.Placé par l’Union calédonienne (composante du FLNKS) à la tête de la CCAT pour organiser la mobilisation contre une réforme électorale accusée de marginaliser la population autochtone kanak, M. Tein a œuvré pour faire cesser des violences qui n’auraient “aucun sens politique” dans la perspective d’une indépendance, selon sa défense.A l’époque, la Nouvelle-Calédonie était en proie à des violences en lien avec la réforme du corps électoral, au cours desquelles quatorze personnes, dont deux gendarmes, ont été tuées et des centaines d’autres blessées. Les dégâts matériels ont été estimés à au moins 2,2 milliards d’euros.Au vu notamment de l’avancée du dossier, ouvert en juin 2024 à Nouméa avant d’être dépaysé à Paris, les magistrats ont aussi levé l’interdiction de contact entre M. Tein et d’autres mis en cause indépendantistes, Guillaume Vama, Brenda Wanabo, Steeve Unë ou son propre neveu Dimitri Qenegei.Ce dernier a également vu son contrôle judiciaire assoupli en appel jeudi. Lui comme son oncle peuvent maintenant retrouver leur archipel natal et leurs proches, à 17.000 km de l’Hexagone.”Nous avons fait confiance à la justice. C’est un très grand soulagement (et cela) pourra amener de l’apaisement dans le pays”, a réagi Dimitri Qenegei auprès de l’AFP.Côté politique, l’avenir de la Nouvelle-Calédonie reste suspendu au devenir de l’accord de Bougival, signé le 12 juillet entre l’Etat, les non-indépendantistes et des indépendantistes. Le FLNKS s’en est depuis retiré.Le Sénat a approuvé mercredi, dans l’urgence, le report au printemps 2026 des élections provinciales prévues en novembre, première étape nécessaire à la mise en place de ce fragile accord sur l’avenir institutionnel de l’archipel.

Afghanistan-Pakistan ceasefire holds after deadly border clashes

A ceasefire along the frontier between Afghanistan and Pakistan was holding on Thursday, officials on both sides said, after dozens of troops and civilians were killed in cross-border clashes.In Spin Boldak, a flashpoint on the Afghan side, an AFP journalist saw shops reopening and residents returning to homes they had fled during the fighting. The 48-hour …

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La star du rap Booba vers une nouvelle mise en examen pour harcèlement, après une plainte de Gims

Booba, poids lourd du rap, est présenté jeudi à Paris à un juge d’instruction en vue d’une possible mise en examen pour des saillies contre son rival Gims et sa compagne Demdem, nouveau dossier après ses propos visant l’ex-reine des influenceurs Magali Berdah, une journaliste et un chercheur.Selon deux sources proches du dossier interrogées par l’AFP, la garde à vue de Booba -Elie Yaffa de son vrai nom-, entamée mercredi, a été levée jeudi en milieu de journée.Elle visait à l’interroger sur la plainte déposée en août 2024 pour harcèlement moral et cyberharcèlement par Gims (Gandhi Djuna à l’état-civil), 39 ans, et sa compagne Demdem, 38 ans.A l’issue de cette garde à vue, le rappeur de 48 ans, qui a enchaîné trois jours de concerts en fin de semaine dernière à Paris La Défense Arena, est présenté à un magistrat instructeur qui pourra le mettre en examen ou le placer sous le statut plus favorable de témoin assisté, ont précisé les deux sources proches du dossier.Sollicités, ses avocats Marie Roumiantseva et Gilles Vercken n’ont pas souhaité commenter. Tout comme David-Olivier Kaminski, avocat de Gims et Demdem.- “Effroyable” -Lors de leur dépôt de plainte révélé par l’AFP, Gims et Demdem avaient accusé Booba de “s’attaquer” à eux “depuis six ans”, “encouragé” par “un nombre absolument impressionnant de ses admirateurs”, créant “une situation effroyable de cyberharcèlement”.Publications sur les réseaux sociaux à l’appui, ils estimaient qu’il y avait des attaques contre le “physique” de Gims, Booba relayant des photos de l’intéressé sans ses lunettes qu’il porte constamment.Dans un autre message, Booba aurait écrit: “Tu ressemble (sic) à une croquette pour chat sale sorcier.”Un morceau récent de Booba, “Dolce Camara”, serait d’après la plainte le “point culminant” du harcèlement.Dans ce titre interprété avec SDM, Booba disait notamment: “On les aime fraîches, bien michtos (ndlr: un dérivé argotique de michetonneuse désignant une femme attirée par l’argent), qui savent accueillir comme Demdem”.Booba s’était félicité du succès de ce morceau, le justifiant par des “insultes” envers sa fille proférées par Gims, sacré meilleur artiste masculin aux 40e Victoires de la musique, et dans le top 10 des artistes les plus écoutés en France en 2024 sur les plateformes de streaming.- “Libre expression artistique” -Ce titre “relève de la libre expression artistique”, avaient aussi répondu ses avocats, pour qui “il serait inquiétant pour l’avenir de l’Etat du droit que des créations artistiques puissent faire l’objet de poursuites pénales, de surcroît du chef de harcèlement moral”.Dans d’autres messages visés par la plainte, le “Duc de Boulogne” qualifierait Demdem de “pondeuse”, l’aurait assimilée à “une catin” ou présentée de manière “particulièrement sexualisée”.Enfin, les plaignants ont dénoncé un supposé message privé adressé par Booba à Demdem: “Passe le salam à ton fils de pute de mari”.Pour les plaignants, ces messages “ont vocation à être reproduits à grande échelle par les millions de personnes qui le suivent actuellement sur les réseaux sociaux”.D’après eux, ce “cauchemar médiatique” aurait aussi “entraîné une perte conséquente de revenus tirés de leur image” ainsi que “la dégradation du quotidien de leurs enfants”.Figure du rap depuis les années 1990, Booba s’est engagé depuis plusieurs années dans une croisade contre les influenceurs renommés “influvoleurs” et leurs pratiques commerciales présentées comme trompeuses.Parmi ses principales cibles, Magali Berdah, fondatrice de Shauna Events spécialisée dans les influenceurs.L’enquête la visant pour pratiques commerciales trompeuses, ouverte après des plaintes de Booba, a été classée sans suite en mars.Le 2 octobre 2023, Booba a, de son côté, été mis en examen pour harcèlement moral en ligne aggravé à l’encontre de l’influenceuse, qui avait également déposé plainte.Le rappeur sera par ailleurs jugé le 3 décembre pour injure raciste contre une journaliste et un essayiste, ainsi que pour cyberharcèlement aggravé s’agissant de la première.

Madagascar’s new military leader insists takeover ‘not a coup’

Madagascar’s Colonel Michael Randrianirina insisted on the eve of his swearing in as new leader on Friday that a military power grab that sent President Andry Rajoelina fleeing the island was “not a coup”.Randrianirina has faced international criticism after his CAPSAT military unit declared on Tuesday it had taken power — an announcement made moments …

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Lecornu échappe de peu à la censure et va pouvoir s’atteler au budget

Sébastien Lecornu a échappé à quelques voix près jeudi à la censure, le Parti socialiste laissant sa chance au Premier ministre en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites. Les débats budgétaires vont désormais pouvoir commencer à l’Assemblée dès la semaine prochaine.Au total, 271 députés ont voté pour, insuffisant pour atteindre les 289 voix nécessaires au renversement du gouvernement. LFI, le groupe des communistes et ultra-marins, les écologistes et l’extrême droite ont approuvé à quelques exceptions près le texte de La France insoumise, Les Républicains et surtout le PS faisant le choix inverse.Une deuxième motion déposée par le Rassemblement national n’a elle réuni que 144 voix.De manière au moins provisoire, le président de la République réussit son pari, après avoir renommé contre vents et marée Sébastien Lecornu, qui avait dû démissionner le 6 octobre, privé du soutien du patron de LR Bruno Retailleau.Le camp présidentiel a néanmoins du mal à avaler le gel de sa réforme phare sur les retraites.Emmanuel Macron a réuni jeudi soir à l’Elysée pour en parler les auteurs du texte, l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne et l’ex-ministre du Travail Olivier Dussopt, qu’il a remerciés, selon un participant. Etaient également autour de la table une quinzaine de députés Renaissance. Ni le Premier ministre ni le patron du parti Renaissance Gabriel Attal n’étaient présents.”Le Premier ministre a la liberté et la responsabilité de ses compromis. C’est douloureux pour nous tous”, a affirmé le chef de l’Etat, selon la même source. “Je sais ce que vous coûte cette suspension” et “ce que vous a coûté aussi de défendre cette réforme, les menaces parfois, la violence. Ce combat était juste et le reste. Mais il fallait ce compromis pour permettre la stabilité”.- “Tromperie” -Sébastien Lecornu, qui a quitté à pied l’Assemblée après le vote, suivi par plusieurs caméras, a sobrement pris acte du vote de non-censure. Il s’est dit “au travail”, satisfait que “les débats puissent démarrer” mais admettant que la situation restait “difficile”. A la tribune, le député socialiste Laurent Baumel a défendu la position de son groupe, avertissant qu’il ne s’agissait “en aucun cas d’un pacte de non-censure” pour l’avenir.”La pérennité même de votre gouvernement” est suspendue à l’effectivité de la suspension promise, a-t-il prévenu, alors que des doutes émergent sur la possibilité de son vote au terme du débat budgétaire. Chacune leur tour, Aurélie Trouvé (LFI) puis la cheffe des députés RN, Marine Le Pen, ont tenté de convaincre les hésitants, notamment chez LR et au PS, de voter leur motion respective.La suspension de la réforme des retraites, “n’est qu’un leurre, une tromperie, un subterfuge”, a dénoncé la députée Insoumise.Marine Le Pen a, elle, tancé la droite qui refusait de “se dissoudre dans le macronisme” et a préféré “se dissoudre dans le socialisme”. Fustigeant un budget de “matraquage fiscal”, elle a attaqué les “partis unis par la terreur” d’une élection anticipée et dit attendre la dissolution “avec une impatience croissante”.- “Ordre et désordre” -En réponse, Sébastien Lecornu a appelé à “un moment de vérité entre ordre républicain et désordre”, demandant aux censeurs de ne pas “prendre en otage” le budget.Pour donner des gages aux députés, le Premier ministre a renoncé à utiliser l’arme du 49.3 dans les débats, qui permet au gouvernement d’imposer son texte.De leurs côtés, Insoumis, écologistes et communistes ont fustigé des mesures d’économies “inacceptables”.Chez les socialistes, sept voix ont fait défaut, principalement parmi les députés ultra-marins, dont certains avaient reproché mercredi au gouvernement “son désamour à l’égard des territoires d’outre-mer”.Les LR ont eux décidé très majoritairement de ne pas censurer “au nom de l’intérêt national de doter la France d’un budget” malgré des “désaccords importants”, selon leur orateur Jean-Didier Berger. Ils se sont conformés à la ligne édictée par leur chef Laurent Wauquiez.Une députée LR a cependant voté pour les motions LFI et RN, et deux de ses collègues pour la motion RN seule.Les débats autour du budget présenté mardi en Conseil des ministres, qui prévoit un effort d’une trentaine de milliards d’euros, vont enfin commencer à l’Assemblée la semaine prochaine.La commission des Finances s’emparera lundi du projet de loi de finances pour une arrivée prévue dans l’hémicycle vendredi. La bataille entre une gauche traversée de tensions, un socle commun fracturé et l’extrême droite s’annonce dantesque, dans des délais très contraints.la-sl-fff-are/sde/dch   

Assassinat d’un chrétien irakien à Lyon: cinq personnes en garde à vue

Deux semaines après l’arrestation d’un suspect en Italie, l’enquête sur le meurtre d’un chrétien d’Irak en septembre à Lyon, désormais dirigée par des juges antiterroristes, a encore progressé jeudi avec cinq nouvelles interpellations.Ces cinq personnes, arrêtées à Lyon, ont toutes été en contact avec l’homme interpellé en Italie, un ressortissant algérien de 28 ans, ont précisé à l’AFP des sources proches du dossier.Elles ont été placées en garde à vue sous la direction de juges antiterroristes parisiens, le parquet national antiterroriste (PNAT) ayant repris le dossier initialement supervisé par le parquet de Lyon.Le 10 septembre, Ashur Sarnaya, un chrétien d’Irak de 45 ans, très présent sur les réseaux sociaux où il postait régulièrement des vidéos évoquant sa foi, a été attaqué au pied de son immeuble, dans un quartier résidentiel de Lyon.En situation de handicap, il se trouvait dans son fauteuil roulant, en train de faire un live sur le réseau Tik Tok, quand il a été frappé au cou avec une arme blanche. Son assaillant s’était enfui à pied, tandis qu’il succombait à ses blessures.Selon une source policière française, des “investigations techniques très poussées” ont rapidement permis aux enquêteurs d’identifier un suspect, dont ils ont retrouvé la trace en Italie.Arrivé en bus à Milan dès le 12 septembre, l’homme avait fait étape à Rome avant de se diriger vers le sud du pays. Le 2 octobre, il a été arrêté à Andria, chez des compatriotes, dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen. Un grand couteau a été saisi lors de son interpellation, selon la police italienne.La France a demandé son transfert, mais ce ressortissant algérien se trouvait encore en Italie jeudi, selon deux sources proches du dossier.- “association de malfaiteurs terroristes” -L’enquête, ouverte initialement pour homicide volontaire, avait été rapidement requalifiée en enquête pour assassinat par le parquet de Lyon, mais les enquêteurs restaient prudents sur le mobile du crime.Le 9 octobre, elle a été étendue aux infractions d'”assassinat en relation avec une entreprise terroriste” et “association de malfaiteurs terroriste criminelle”. Le parquet national antiterroriste, qui était en observation depuis un moment, a repris le dossier sans préciser les éléments ayant conduit à sa saisine.Ashur Sarnaya, membre de la communauté chrétienne assyro-chaldéenne, vivait avec sa sœur depuis au moins dix ans à Lyon. Selon ses voisins, il était très discret.Sur ses comptes en ligne, consultés par l’AFP, cet homme était au contraire particulièrement prolixe: il s’exprimait en arabe et postait fréquemment des vidéos consacrées à la religion chrétienne.Sur l’une d’elles, visible sur TikTok, il affirmait que ses contenus étaient régulièrement bloqués et ses comptes suspendus en raison, selon lui, de signalements faits par des utilisateurs musulmans.Au lendemain de son décès, l’Œuvre d’Orient, association catholique qui vient en aide aux chrétiens d’Orient, avait condamné “avec la plus grande fermeté” son assassinat. “Il est indispensable que les chrétiens du Moyen-Orient puissent témoigner de leur foi en toute sécurité et vivre dignement”, avait-elle ajouté dans un communiqué.

Au procès Péchier, dix ans d’empoisonnements et la colère des familles

En dix ans, la clinique Saint-Vincent de Besançon a enregistré 27 des 30 empoisonnements présumés de patients dont est accusé l’ex-anesthésiste Frédéric Péchier. Une série noire stoppée tardivement, qui nourri la colère des familles de victimes.”J’en veux beaucoup à la clinique et l’ARS (Agence régionale de santé), aux enquêteurs. Ils ont laissé faire ces empoisonnements”, a estimé jeudi devant la cour d’assises du Doubs Céline Comtois, dont la mère Monique Varguet est décédée en 2010, après un arrêt cardiaque inexpliqué.Cette femme “solaire” et “battante” opérée pour une ablation du colon, est chronologiquement la 8e victime reprochée au docteur Péchier, jugé depuis six semaines pour l’empoisonnement de 30 patients âgés de quatre à 89 ans, dont 12 sont morts, dans deux cliniques de Besançon entre 2008 et 2017.”J’ai beaucoup de colère en moi. S’ils avaient enquêté plus rapidement, on aurait pu arrêter avant” l’empoisonneur, regrette la femme de 42 ans.Une enquête de police avait bien été ouverte dès le premier arrêt cardiaque suspect en 2008, qui avait conduit au décès de Damien Iehlen, mais les investigations s’étaient enlisées.Devant la cour, l’une de ses filles, Mélusine Iehlen, a elle aussi critiqué l’établissement, l’ARS et la justice: “L’impensable aurait dû poser question beaucoup plus tôt.”Le procureur a demandé aux enquêteurs en 2009 de joindre le dossier de M. Iehlen à leurs investigations lorsqu’une autre enquête a été ouverte sur trois autres arrêts cardiaques suspects, survenus cette fois-ci à la polyclinique de Franche-Comté.- “Pas de statistiques” -Ils avaient relevé le nom de Frédéric Péchier, seul médecin a avoir exercé dans les deux établissements au moment de ces évènements, sans toutefois l’incriminer. Le parquet avait classé l’enquête pour “auteur inconnu”.Il faudra attendre janvier 2017 pour que l’affaire Péchier soit lancée, grâce à la détermination de l’anesthésiste Anne-Sophie Balon, qui a permis de réaliser qu’un empoisonneur sévissait à la clinique Saint-Vincent.Le chef du service de réanimation du CHU de Besançon s’était alors alerté de ces “trop nombreux” patients en provenance de la clinique Saint-Vincent présentant des arrêts cardiaques inexpliqués.Les chirurgiens, anesthésistes et infirmières qui se sont succédé à la barre depuis l’ouverture du procès le 8 septembre ont témoigné qu’il leur était “inconcevable” d’imaginer un “empoisonneur” parmi eux.A l’époque des premiers faits, “il n’y avait pas de statistiques” disponibles pour comparer le nombre d’EIG (évènements indésirables graves) d’un établissement à l’autre a en outre expliqué l’ancienne directrice de la clinique Saint-Vincent, Valérie Fakhoury.”Le docteur Péchier lui-même nous avait dit qu’il n’y avait pas d’anomalie”, a-t-elle relevé, “je ne vois pas comment moi, de ma fenêtre, j’aurais pu avoir une autre vision”.L’accusé est suspecté d’avoir usé de plusieurs modes opératoires (pollution de poches en amont des opérations, injection de doses toxiques de produits pendant les interventions…), utilisant différentes substances (potassium, anesthésiques locaux, adrénaline, héparine).- “Redoutable” -“Comment pensez-vous que pendant 10 ans, nous n’avons jamais, jamais, soupçonné qu’il y avait un empoisonneur parmi nous ?”, a interrogé jeudi devant la cour Martial Jeangirard, anesthésiste de plusieurs victimes. “Un coup c’est arrivé à l’un, un coup à l’autre… Une fois c’est de l’héparine, une fois de la mépivacaïne, un fois du potassium…. C’est pour ça qu’on n’a pas réagi plus tôt”, a-t-il répondu.”On a un empoisonneur qui s’adapte aux protocoles utilisés. C’est redoutable”, selon l’avocate générale Christine de Curraize.Une infirmière de la clinique, Catherine Party, a précisé que “chacun allait dans son bloc, on ne partageait pas ce qui ce passait”.Céline Comtois est aujourd’hui certaine de la culpabilité de l’accusé de 53 ans, qui a toujours clamé son innocence.”C’est une personne sans empathie, sans sentiment pour les victimes. Quand on fait quelque chose comme ça, on est inhumain”, juge la jeune femme. Elle aurait “aimé avoir des réponses” mais selon elle “l’accusé est dans le déni donc on n’en aura pas”.”J’espère juste que les jurés prendront la bonne décision.”Frédéric Péchier comparait libre, mais risque la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 19 décembre.