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Grève inédite à l’OFB face aux tensions avec le monde agricole et politique

Les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), dont l’action est remise en cause par des responsables politiques et syndicats agricoles, manifestent vendredi lors d’un mouvement de protestation inédit, pour exprimer leur “mal-être” et réclamer davantage de soutien des pouvoirs publics.Une trentaine d’agents de l’OFB, en tenue de travail, se sont ainsi rassemblés dans la matinée devant la sous-préfecture d’Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône. “Attaquer le droit et la police de l’environnement nuit gravement à la santé !” pouvait-on lire sur l’une des pancartes brandies par les manifestants.”Ce rassemblement, il signifie un ras-le-bol des agents de l’OFB qui ont été récemment lâchés en rase campagne par le Premier ministre (…) alors qu’en fait les agents ne font que respecter les textes en place et faire leur métier de fonctionnaire”, a témoigné auprès de l’AFP Stéphane Plessis, représentant du syndicat national de l’environnement FSU. A Pau, ils étaient une cinquantaine, venus des Pyrénées-Atlantiques mais aussi du Lot-et-Garonne, des Landes, de Gironde ou des Hautes-Pyrénées, venus pour protester contre le “désaveu de nos gouvernants”, avant d’être reçus par la préfecture.”Ca fait plus d’un an et demi qu’on subit les menaces, les invectives et les dégradations. (…) On reçoit carrément des menaces de mort”, a relaté auprès de l’AFP Pierre-Alex Morel, représentant du syndicat SNAPE-FO. Dans les Alpes de Haute-Provence et les Hautes Alpes, Jean-Michel Foissy, technicien de l’environnement à l’OFB et représentant syndical CGT, fait aussi état d'”agressions” de la part des agriculteurs, avec “des tas de fumiers qui sont déversés sur des véhicules, des portes qui sont murées à l’entrée de nos bureaux”.Depuis la mi-janvier, les inspecteurs de l’OFB, chargés de faire respecter les règles en matière d’usage des pesticides, d’arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d’espèces protégées, ont déjà engagé leur droit de retrait sur leurs missions de police dans les exploitations agricoles, ne s’y sentant plus en sécurité. Un mouvement très largement suivi, par 67% à 100% des agents sur plus des trois quarts du pays, selon l’intersyndicale.Outre un appel national à la grève, plusieurs autres actions étaient également prévues dans d’autres régions vendredi matin, avec des “dépôts symboliques de l’étui discret”, dans lequel les inspecteurs de l’OFB doivent désormais porter leurs armes pour les contrôles administratifs dans les fermes. En Bretagne, l’intersyndicale faisait état à midi de 63 agents en grève sur les 120 que compte la région.- Port d’arme discret -Les tensions entre OFB et agriculteurs ont été ravivées jeudi, dans le contexte des élections pour les chambres d’agriculture qui se terminent ce vendredi, à la suite de propos rapportés dans Le Monde d’un syndicaliste agricole relayant des appels à “brûler” des voitures d’agents de l’OFB si ceux-ci revenaient contrôler les fermes. Au cœur de la polémique, la question de l’armement des agents de l’OFB est l’une des principales récriminations du monde agricole, qui juge les contrôles trop pressants et intimidants. Une circulaire ministérielle signée en décembre prévoit que les agents doivent désormais avoir un “port d’arme discret” lors de leurs passages dans les exploitations. Mais pour les syndicats de l’OFB, cette mesure “présente un danger pour les agents (…) et est en fait inapplicable”. L’une de leurs revendications est qu’elle soit “annulée”.Ils réclament également de “protéger désormais les implantations et les personnels de l’OFB contre toute agression ou attaque, quel que soit le syndicat agricole qui en est à l’initiative”.Selon une “mission flash interministérielle” consultée par l’AFP, “près de 70 implantations” de l’OFB ont été la cible d'”exactions” en 2024.L’intersyndicale réclame également de “sanctuariser les effectifs de l’OFB” (plus de 3.000 agents dont 1.700 sur le terrain) et de revenir sur “la baisse drastique envisagée du budget de l’OFB”, ainsi qu’une lettre du Premier ministre à tous les agents “exprimant son soutien ferme”.François Bayrou avait qualifié d'”humiliation” et de “faute” certaines inspections d’agents de l’OFB, “une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise”.Selon M. Morel, cela n’a fait que “raviver les braises. (…) Il nous a mis une cible dans le dos”.

Mode: le mercato se poursuit avec le départ de Kim Jones de Dior Homme

La valse des directeurs artistiques dans la mode se poursuit: pressenti depuis des semaines, le départ du Britannique Kim Jones, directeur artistique des créations Dior Homme, a été acté vendredi par la maison de luxe française.”Avec tout son talent et sa créativité, il a constamment réinterprété l’héritage de la maison, avec une authentique liberté de ton et des collaborations artistiques surprenantes et très désirables”, a commenté dans un communiqué, Delphine Arnault, présidente-directrice générale de Christian Dior Couture (groupe LVMH), quelques heures après la fin de la Semaine de la haute couture de Paris. “Ce fut un véritable honneur d’avoir pu créer mes collections au sein de la Maison Dior, symbole de l’excellence absolue. J’exprime ma profonde reconnaissance envers mon studio et aux ateliers qui m’ont accompagné dans ce merveilleux voyage”, a déclaré le styliste.Nommé directeur artistique de la ligne homme chez Louis Vuitton en 2011, le Britannique de 51 ans avait pris la tête de la création chez Dior Homme en 2018, propulsant la marque à l’avant-scène de la mode masculine.Pionnier de l’incursion du streetwear dans le luxe – on lui doit notamment la collaboration entre Supreme et Louis Vuitton en 2017 -, il a su insuffler son style chez Dior, tout en respectant l’héritage de la maison.Au fil des années, il a multiplié les collaborations que ce soit pour ses collections, avec l’artiste new-yorkais Kaws, le rappeur Travis Scott ou le designer Shawn Stussy, ou pour ses shows. Après avoir fait appel au sculpteur Daniel Arsham en 2020, les chats géants du céramiste sud-africain Hylton Nel ont fait forte impression lors de son défilé printemps-été 2025 en juin dernier.Présentée la semaine dernière lors de la Fashion Week masculine de Paris, dans un décor dépouillé mais imposant, son dernier défilé a fait l’objet de critiques élogieuses. Une collection épurée aux silhouettes très structurées et inspirée de la Ligne H de Christian Dior en 1954, qui sonnait comme un au revoir pour certains observateurs.La même journée, Kim Jones avait été fait chevalier de la Légion d’honneur, une distinction reçue des mains de la papesse de la mode Anna Wintour, lors d’une cérémonie à Paris.- Jonathan Anderson à la rescousse ? -Le départ de Kim Jones de Dior Homme est loin d’être une surprise. En octobre dernier, il quittait déjà la maison Fendi, qui appartient aussi à LVMH, dont il était également le directeur artistique depuis quatre ans.Deux départs successifs qui suscitent de nombreuses interrogations sur son avenir. Jusque-là aucune information n’a filtré.En revanche, l’identité de son successeur est au cœur des rumeurs. Depuis des mois, il se murmure que le styliste nord-irlandais Jonathan Anderson pourrait quitter Loewe, également propriété de LVMH, pour prendre les rênes de la maison parisienne.Le sort de la directrice artistiques des collections femmes de Dior, Maria Grazia Chiuri, est également en suspens, selon les médias spécialisés.Comme tout le secteur du luxe, le numéro un mondial LVMH a connu une année 2024 chahutée, avec un recul de ses ventes et une chute de son bénéfice.Face aux analystes qui pointent des fragilités chez Dior, deuxième pilier de la mode et maroquinerie de LVMH derrière Louis Vuitton, le PDG du groupe Bernard Arnault a défendu cette semaine la marque dirigée par sa fille Delphine comme étant celle parmi les maisons de couture qui “a eu la meilleure performance en 2024”.  Et il a dit son “espoir” que 2025 “va porter en avant la couture de la maison Dior”, comme celle de Vuitton.À la tête de Loewe depuis plus de 10 ans, Jonathan Anderson semble le candidat idéal pour relancer la machine. Déjà au cœur de LVMH, acclamé à chacun de ses défilés, que ce soit avec sa marque JW Anderson ou avec la maison espagnole, il peut également se vanter d’avoir fait exploser les ventes de cette dernière. 

Surtaxe: Michel-Edouard Leclerc dénonce un “chantage” de Bernard Arnault

Le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a critiqué la menace de quitter le pays émise selon lui par le PDG de LVMH Bernard Arnault et assuré qu’aucun patron des magasins E.Leclerc ne ferait “un chantage comme ça”, vendredi sur LCI.”Ce n’est pas forcément positivement impactant d’avoir un des hommes les plus riches de France qui dit: +si ça ne le fait pas, je quitte le pays+”, a déclaré Michel-Edouard Leclerc sur LCI.Interrogé pour savoir s’il parlait bien de Bernard Arnault, PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, qui a estimé mardi que le gouvernement mettait en place une “taxe sur le made in France” qui “pousse à la délocalisation”, Michel-Edouard Leclerc a répondu par l’affirmative.Il a ensuite poursuivi: “vous ne m’entendrez jamais dire ça. Je parle à titre personnel mais je pense que tous les chefs d’entreprise des Leclerc, Intermarché, (Coopérative) U, Intersport” (toutes ces enseignes sont composées de chefs d’entreprise indépendants, NDLR), “on est des gens de terroir, on sait d’où on vient et ce qu’on doit à notre pays, il n’y a aucun d’entre nous qui ferions un chantage comme ça”.Mardi, en marge de la présentation des résultats 2024 de LVMH, Bernard Arnault avait comparé la situation en France avec celle aux Etats-Unis, où “les impôts vont descendre à 15%, les ateliers sont subventionnés dans une série d’Etats et le président (Trump) encourage ça”.”Quand on revient en France et qu’on voit qu’on s’apprête à augmenter de 40% les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c’est incroyable. Pour pousser à la délocalisation, c’est idéal!”, a-t-il dénoncé. “C’est la taxation du made in France.”M. Arnault faisait allusion à la surtaxe d’impôt sur les sociétés prévue, pour les plus grosses, dans le budget actuellement en préparation en France pour l’année 2025. Cette surtaxe devrait rapporter quelque 8 milliards d’euros à l’Etat cette année.Les enseignes organisées en coopératives comme E.Leclerc, regroupant plusieurs centaines de sociétés indépendantes (magasins ou producteurs agroalimentaires), ne devraient globalement pas être concernées par la surtaxe, chaque entité prise séparément n’atteignant pas le seuil de chiffre d’affaires retenu.Sur LCI, M. Leclerc a dit “penser” que l’enseigne, comme toutes les entités organisées en coopératives ou mutuelles d’entreprises, “ne verse pas de dividende au niveau national” et n’est “pas concernée par cette mesure”. Un avantage qui fait grincer les dents d’autres enseignes du commerce fiscalement intégrées.”En matière de contribution à la fiscalité francaise, les indépendants contribuent plus que les groupes intégrés”, a répondu Michel-Edouard Leclerc, “parce qu’au quotidien nous ne pouvons pas compenser les bénéfices potentiels par les pertes de nos filiales” qui seraient déficitaires. Michel-Edouard Leclerc a par ailleurs appelé sur LCI les autorités à chercher à “diversifier les sources de financement de la Sécu (la Sécurité sociale, NDLR) et des retraites”, en faisant contribuer les activités qui concurrencent le travail, comme “la robotique, la digitalisation, les produits importés à bas coûts”.”Pourquoi, pour répondre à un rétrécissement de la ressource, on s’énerve à faire cotiser plus ou travailler plus et sans plaisir les derniers qui vont cotiser au système, au lieu de changer les bases?”, a-t-il demandé, tout en appelant à “préserver notre modèle social” et “à donner aux Francais la capacité à être couverts” sans que ce soit “les seules entreprises qui financent ce projet politique”.

Dans l’Ouest, les inondations perdurent, le pic toujours attendu à Redon

Le pic n’est toujours pas atteint vendredi à Redon, ville d’Ille-et-Vilaine inondée depuis trois jours, et où le fleuve de la Vilaine reste placé en vigilance rouge pour les crues, avec de nouvelles pluies attendues vendredi.A Saint-Nicolas-de-Redon, commune limitrophe de Redon située dans le département voisin de Loire-Atlantique, la zone commerciale est sous plusieurs mètres d’eau, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.Les pompes à essence, le magasin Leclerc et d’autres enseignes sont entièrement submergés, et des gendarmes en  bateau surveillent les environs pour éviter tout pillage.Sur la Vilaine, en aval, “les niveaux vont rester exceptionnellement hauts”, prévient Vigicrues dans son bulletin de 09H55. “Les niveaux resteront élevés sur le secteur de Redon au moins pour les prochaines 24 heures.”A la station du quai Duguay-Trouin, la Vilaine, toujours en vigilance rouge, se stabilise aux alentours des 5,08 mètres, mais “3 à 5 mm de pluie sont attendus en fin d’après-midi sur le nord du département” de l’Ille-et-Vilaine, ce qui pourrait impacter le niveau des cours d’eau, indique la préfecture de la Loire-Atlantique.”Nous observons depuis la nuit une stagnation du niveau d’eau”, a indiqué sur Franceinfo le maire de Redon, Pascal Duchêne. Mais “le niveau d’eau va encore monter jusqu’à a priori demain” avec “en perspective” une décrue en fin de semaine pour Redon, ville particulièrement vulnérable car entourée de rivières, de marais et d’un canal.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher se rendront sur place samedi, a annoncé le cabinet de M. Retailleau.Ailleurs, en Ille-et-Vilaine, les fleuves entament une lente décrue. “Sur le bassin de la Vilaine et de ses affluents, la décrue est amorcée sur les secteurs les plus à l’amont”, signale Vigicrues.Et “la situation s’améliore notamment sur la Vilaine médiane”, qui a retrouvé comme la Vilaine aval et la Seiche un niveau de vigilance orange. Mais, rappelle Vigicrues, “des débordements importants sont toujours en cours”.Depuis leur train traversant la Bretagne, des passagers observent médusés l’ampleur des inondations. “C’est très impressionnant, en arrivant au niveau de Rennes j’ai vu de nombreux champs inondés, des parcelles sous l’eau ou complètement boueuses”, raconte à l’AFP Laure Cometti, 35 ans, dans un train en direction de Brest.La SNCF a annoncé avoir “totalement interrompu entre Rennes et Quimper dans les deux sens de la circulation” les trains TGV Inoui et Ouigo. “Cela fait suite aux inondations entre Rennes et Redon, la reprise des circulations dépendra fortement des conditions météorologiques.”- “Le plus dur est passé” -Quelque 422 personnes ont été évacuées, dont 310 à Saint-Nicolas-de-Redon, selon un communiqué de la préfecture de Loire-Atlantique.”Depuis dimanche soir, le SDIS a réalisé 350 interventions mobilisant plus de 1.202 sapeurs-pompiers”, indique-t-elle, précisant que 16 routes départementales restaient fermées.A Messac, commune de 7.000 habitants situés à mi-chemin entre Redon et Rennes, le pont qui enjambe la Vilaine est toujours interdit à la circulation.Suzanne Nourrison, retraitée, observe le fleuve agité: “Ça a baissé, même s’il y a encore pas mal de maisons inondées”, note-t-elle. “Le plus dur est passé, la météo est plus clémente.”Non loin, Jean-Luc Prisé, 64 ans et propriétaire de trois commerces alimentaires inondés, soupire. “Ça va être dur économiquement, on va voir les dégâts. Chocolat, café, on va devoir tout balancer”, confie-t-il, bottes aux pieds.Dans l’ensemble de l’Ille-et-Vilaine, 1.106 personnes ont été évacuées depuis dimanche, selon la préfecture. Aucune victime n’est recensée, même si les dégâts matériels sont conséquents.A Rennes, traversée par la Vilaine et son affluent l’Ille, “la fin de l’épisode de précipitations et l’amorce de la décrue permettent d’envisager une amélioration progressive de la situation”, a indiqué la mairie jeudi.La ville se prépare déjà à la suite, en organisant les opérations de nettoyage “qui ont débuté”.Les conséquences de ces crues qualifiées d’exceptionnelles par les autorités pourraient être lourdes pour certains secteurs. Certains agriculteurs voient ainsi “les céréales semées à l’automne noyés”, impactant les futures récoltes, souligne le syndicat agricole FDSEA.Cinq autres départements sont en vigilance orange pour crues (Eure, Oise, Sarthe, Seine-Maritime, Somme).

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Dans l’Ouest, les inondations perdurent, le pic toujours attendu à Redon

Le pic n’est toujours pas atteint vendredi à Redon, ville d’Ille-et-Vilaine inondée depuis trois jours, et où le fleuve de la Vilaine reste placé en vigilance rouge pour les crues, avec de nouvelles pluies attendues vendredi.A Saint-Nicolas-de-Redon, commune limitrophe de Redon située dans le département voisin de Loire-Atlantique, la zone commerciale est sous plusieurs mètres d’eau, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.Les pompes à essence, le magasin Leclerc et d’autres enseignes sont entièrement submergés, et des gendarmes en  bateau surveillent les environs pour éviter tout pillage.Sur la Vilaine, en aval, “les niveaux vont rester exceptionnellement hauts”, prévient Vigicrues dans son bulletin de 09H55. “Les niveaux resteront élevés sur le secteur de Redon au moins pour les prochaines 24 heures.”A la station du quai Duguay-Trouin, la Vilaine, toujours en vigilance rouge, se stabilise aux alentours des 5,08 mètres, mais “3 à 5 mm de pluie sont attendus en fin d’après-midi sur le nord du département” de l’Ille-et-Vilaine, ce qui pourrait impacter le niveau des cours d’eau, indique la préfecture de la Loire-Atlantique.”Nous observons depuis la nuit une stagnation du niveau d’eau”, a indiqué sur Franceinfo le maire de Redon, Pascal Duchêne. Mais “le niveau d’eau va encore monter jusqu’à a priori demain” avec “en perspective” une décrue en fin de semaine pour Redon, ville particulièrement vulnérable car entourée de rivières, de marais et d’un canal.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher se rendront sur place samedi, a annoncé le cabinet de M. Retailleau.Ailleurs, en Ille-et-Vilaine, les fleuves entament une lente décrue. “Sur le bassin de la Vilaine et de ses affluents, la décrue est amorcée sur les secteurs les plus à l’amont”, signale Vigicrues.Et “la situation s’améliore notamment sur la Vilaine médiane”, qui a retrouvé comme la Vilaine aval et la Seiche un niveau de vigilance orange. Mais, rappelle Vigicrues, “des débordements importants sont toujours en cours”.Depuis leur train traversant la Bretagne, des passagers observent médusés l’ampleur des inondations. “C’est très impressionnant, en arrivant au niveau de Rennes j’ai vu de nombreux champs inondés, des parcelles sous l’eau ou complètement boueuses”, raconte à l’AFP Laure Cometti, 35 ans, dans un train en direction de Brest.La SNCF a annoncé avoir “totalement interrompu entre Rennes et Quimper dans les deux sens de la circulation” les trains TGV Inoui et Ouigo. “Cela fait suite aux inondations entre Rennes et Redon, la reprise des circulations dépendra fortement des conditions météorologiques.”- “Le plus dur est passé” -Quelque 422 personnes ont été évacuées, dont 310 à Saint-Nicolas-de-Redon, selon un communiqué de la préfecture de Loire-Atlantique.”Depuis dimanche soir, le SDIS a réalisé 350 interventions mobilisant plus de 1.202 sapeurs-pompiers”, indique-t-elle, précisant que 16 routes départementales restaient fermées.A Messac, commune de 7.000 habitants situés à mi-chemin entre Redon et Rennes, le pont qui enjambe la Vilaine est toujours interdit à la circulation.Suzanne Nourrison, retraitée, observe le fleuve agité: “Ça a baissé, même s’il y a encore pas mal de maisons inondées”, note-t-elle. “Le plus dur est passé, la météo est plus clémente.”Non loin, Jean-Luc Prisé, 64 ans et propriétaire de trois commerces alimentaires inondés, soupire. “Ça va être dur économiquement, on va voir les dégâts. Chocolat, café, on va devoir tout balancer”, confie-t-il, bottes aux pieds.Dans l’ensemble de l’Ille-et-Vilaine, 1.106 personnes ont été évacuées depuis dimanche, selon la préfecture. Aucune victime n’est recensée, même si les dégâts matériels sont conséquents.A Rennes, traversée par la Vilaine et son affluent l’Ille, “la fin de l’épisode de précipitations et l’amorce de la décrue permettent d’envisager une amélioration progressive de la situation”, a indiqué la mairie jeudi.La ville se prépare déjà à la suite, en organisant les opérations de nettoyage “qui ont débuté”.Les conséquences de ces crues qualifiées d’exceptionnelles par les autorités pourraient être lourdes pour certains secteurs. Certains agriculteurs voient ainsi “les céréales semées à l’automne noyés”, impactant les futures récoltes, souligne le syndicat agricole FDSEA.Cinq autres départements sont en vigilance orange pour crues (Eure, Oise, Sarthe, Seine-Maritime, Somme).

Grève inédite à l’OFB face aux tensions avec le monde agricole et politique

Les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), dont l’action est remise en cause par des responsables politiques et syndicats agricoles, lancent vendredi un mouvement de protestation inédit, pour exprimer leur “mal-être” et réclamer davantage de soutien des pouvoirs publics.Outre un appel à la grève, plusieurs manifestations des agents de l’OFB sont prévues devant des préfectures, avec des banderoles et des “dépôts symboliques de l’étui discret”, dans lequel ils doivent désormais porter leurs armes pour les contrôles administratifs dans les fermes. Depuis la mi-janvier, les inspecteurs de l’organisme public, chargés de faire respecter les règles en matière d’usage des pesticides, d’arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d’espèces protégées, ont déjà engagé leur droit de retrait sur leurs missions de police de l’environnement dans les exploitations agricoles, ne s’y sentant plus en sécurité. Ce mouvement est très largement suivi (par 67% à 100% des agents) sur plus des trois quarts du pays, selon l’intersyndicale.Jeudi, dans le contexte des élections pour les chambres d’agriculture, les tensions entre OFB et agriculteurs ont été une nouvelle fois ravivées, à la suite de propos rapportés dans Le Monde d’un syndicaliste agricole relayant des appels à “brûler” des voitures d’agents de l’OFB si ceux-ci revenaient contrôler les fermes. Au cœur de la polémique, la question de l’armement des agents de l’OFB est l’une des principales récriminations du monde agricole, qui juge les contrôles trop pressants et intimidants. Une circulaire ministérielle signée en décembre prévoit que les agents doivent désormais avoir un “port d’arme discret” lors de leurs passages dans les exploitations. Mais pour les syndicats de l’OFB, cette mesure “présente un danger pour les agents par la confusion qu’il fait naître dans l’esprit des agriculteurs et est en fait inapplicable”. L’une de leurs revendications est qu’elle soit “annulée”.Ils réclament également de “protéger désormais les implantations et les personnels de l’OFB contre toute agression ou attaque, quel que soit le syndicat agricole qui en est à l’initiative”.Selon une “mission flash interministérielle” consultée par l’AFP, “près de 70 implantations” de l’OFB ont été la cible d'”exactions” en 2024.L’intersyndicale réclame également de “sanctuariser les effectifs de l’OFB” (plus de 3.000 agents dont 1.700 sur le terrain) et de revenir sur “la baisse drastique envisagée du budget de l’OFB”, ainsi qu’une lettre du Premier ministre à tous les agents “exprimant son soutien ferme”.François Bayrou avait qualifié d'”humiliation” et de “faute” certaines inspections d’agents de l’OFB, “une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Grève inédite à l’OFB face aux tensions avec le monde agricole et politique

Les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), dont l’action est remise en cause par des responsables politiques et syndicats agricoles, lancent vendredi un mouvement de protestation inédit, pour exprimer leur “mal-être” et réclamer davantage de soutien des pouvoirs publics.Outre un appel à la grève, plusieurs manifestations des agents de l’OFB sont prévues devant des préfectures, avec des banderoles et des “dépôts symboliques de l’étui discret”, dans lequel ils doivent désormais porter leurs armes pour les contrôles administratifs dans les fermes. Depuis la mi-janvier, les inspecteurs de l’organisme public, chargés de faire respecter les règles en matière d’usage des pesticides, d’arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d’espèces protégées, ont déjà engagé leur droit de retrait sur leurs missions de police de l’environnement dans les exploitations agricoles, ne s’y sentant plus en sécurité. Ce mouvement est très largement suivi (par 67% à 100% des agents) sur plus des trois quarts du pays, selon l’intersyndicale.Jeudi, dans le contexte des élections pour les chambres d’agriculture, les tensions entre OFB et agriculteurs ont été une nouvelle fois ravivées, à la suite de propos rapportés dans Le Monde d’un syndicaliste agricole relayant des appels à “brûler” des voitures d’agents de l’OFB si ceux-ci revenaient contrôler les fermes. Au cœur de la polémique, la question de l’armement des agents de l’OFB est l’une des principales récriminations du monde agricole, qui juge les contrôles trop pressants et intimidants. Une circulaire ministérielle signée en décembre prévoit que les agents doivent désormais avoir un “port d’arme discret” lors de leurs passages dans les exploitations. Mais pour les syndicats de l’OFB, cette mesure “présente un danger pour les agents par la confusion qu’il fait naître dans l’esprit des agriculteurs et est en fait inapplicable”. L’une de leurs revendications est qu’elle soit “annulée”.Ils réclament également de “protéger désormais les implantations et les personnels de l’OFB contre toute agression ou attaque, quel que soit le syndicat agricole qui en est à l’initiative”.Selon une “mission flash interministérielle” consultée par l’AFP, “près de 70 implantations” de l’OFB ont été la cible d'”exactions” en 2024.L’intersyndicale réclame également de “sanctuariser les effectifs de l’OFB” (plus de 3.000 agents dont 1.700 sur le terrain) et de revenir sur “la baisse drastique envisagée du budget de l’OFB”, ainsi qu’une lettre du Premier ministre à tous les agents “exprimant son soutien ferme”.François Bayrou avait qualifié d'”humiliation” et de “faute” certaines inspections d’agents de l’OFB, “une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise”.

Le styliste Kim Jones quitte son poste de directeur artistique de Dior Homme

Pressenti depuis des semaines, le départ du Britannique Kim Jones, directeur artistique des créations Dior Homme, a été acté vendredi dans un communiqué par la maison de couture, soulignant qu’il avait “largement participé” à son “rayonnement” “à travers le monde”.  “Avec tout son talent et sa créativité, il a constamment réinterprété l’héritage de la maison, avec une authentique liberté de ton et des collaborations artistiques surprenantes et très désirables”, a commenté dans un communiqué, Delphine Arnault, présidente-directrice générale de Christian Dior Couture, quelques heures après la fin de la Semaine de la mode parisienne.”Ce fut un véritable honneur d’avoir pu créer mes collections au sein de la Maison Dior, symbole de l’excellence absolue. J’exprime ma profonde reconnaissance envers mon studio et aux ateliers qui m’ont accompagné dans ce merveilleux voyage”, a déclaré le styliste.Nommé directeur artistique de la ligne homme chez Vuitton en 2011, le Britannique de 51 ans avait pris la tête de la création chez Dior Homme en 2018, propulsant la marque à l’avant-scène de la mode masculine. Présentée la semaine dernière lors de la Fashion Week masculine de Paris, sa dernière collection a fait l’objet de critiques élogieuses. Une ligne épurée aux silhouettes très structurées et inspirée de la Ligne H de Christian Dior en 1954 qui sonnait comme un au revoir pour certains observateurs.Kim Jones avait déjà quitté en octobre la maison Fendi, qui appartient aussi au géant du luxe français, dont il était également le directeur artistique depuis quatre ans.