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Un conclave de parlementaires proche d’aboutir à un compromis sur le budget de l’État

Les parlementaires réunis en commission mixte paritaire sont bien partis pour aboutir à une version commune du budget de l’État vendredi, avec à la manœuvre un camp gouvernemental soudé et imperturbable face aux menaces de censure et aux demandes des socialistes, qui revendiquent néanmoins des “victoires”.Les sept sénateurs et sept députés de la commission (CMP) ont avancé sans encombre jeudi et poursuivront leurs travaux vendredi à partir de 8h30, avec plusieurs points chauds comme le budget de l’aide médicale d’État (AME) dédiée aux soins des étrangers en situation irrégulière.Dominé par les soutiens du Premier ministre François Bayrou, avec huit parlementaires issus des rangs de la coalition gouvernementale, ce conclave dispose d’une majorité pour s’accorder sans tenir compte des votes des élus de gauche et du Rassemblement national.A l’issue de cette première journée, le président LFI de la commission des Finances Éric Coquerel a dénoncé des “aggravations importantes” des coupes budgétaires déjà prévues par le gouvernement Barnier, censuré en décembre.Les socialistes, eux, revendiquent au contraire des “victoires” sur le Fonds vert, l’agence bio, les transports du quotidien et surtout le rétablissement de 4.000 postes d’enseignants, confirmé par la commission…Mais ils refusent à ce stade de se prononcer sur ce qu’ils feront si une motion de censure est déposée lundi, à la suite d’un probable 49.3 activé par le gouvernement pour faire adopter sans vote les conclusions de cette commission mixte paritaire.”Nous dirons à nouveau (au gouvernement) ce qui nous paraît manquer dans ce budget et les efforts supplémentaires qu’il aura à accomplir”, a simplement déclaré le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, ni triomphant ni résigné, alors que le PS semblait davantage enclin à voter la censure depuis les propos de François Bayrou sur la “submersion” migratoire.- Peu de concessions nouvelles -En réalité, les concessions nouvelles du bloc central à l’égard du parti ne sont pas légion. “Je ne vois pas de quoi (les socialistes) peuvent se satisfaire. Aucune de leurs propositions n’a été acceptée”, a noté Eric Coquerel. L’élu communiste du Sénat Pascal Savoldelli, ulcéré par cette marge de manœuvre “extrêmement réduite”, a même claqué la porte avant la fin.Arrivés avec une liasse d’amendements, les élus PS repartent ainsi quasiment bredouilles, que ce soit sur la taxe Gafam, la “flat tax”, l'”exit tax”, l’augmentation de la taxe sur les transactions financières ou la taxation des rachats d’action… La partie “recettes” du budget, qui doit permettre de contenir le déficit à 5,4% du PIB en 2025 au prix d’un effort budgétaire de 50 milliards d’euros, a été adoptée en fin d’après-midi, sans surprise.Les parlementaires ont notamment approuvé la limitation à un seul exercice (au lieu de deux) de la contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises, objet des critiques du PDG de LVMH Bernard Arnault.Autre mesure adoptée, la contribution différentielle demandée aux plus hauts revenus en 2025, censée rapporter environ deux milliards. La gauche espérait la voir étendue, voire pérennisée, mais sans succès.- Le RN menace -Un sujet épineux pourrait envenimer les choses, celui de l’aide médicale d’État (AME), réservée aux étrangers en situation irrégulière.Selon des sources parlementaires, la CMP devrait acter la diminution des crédits alloués à l’AME, de 200 millions d’euros sur 1,3 milliard.”Cela fait partie des conditions absolument +sine qua none+”, a martelé Boris Vallaud, appelant le bloc central à ne pas “céd(er) aux plus vils fantasmes de l’extrême droite”. Les débats ont aussi été marqués par la prise de parole du député RN Jean-Philippe Tanguy, qui, selon des participants, a affirmé que le RN censurerait le gouvernement s’il ne supprimait pas l’article 4 du projet de loi, qui pose un nouveau cadre de régulation des revenus d’EDF issus du nucléaire et pourrait, selon le parti à la flamme, causer une hausse des prix.”Ils veulent revenir dans le jeu ou cherchent un prétexte pour la censure”, a décrypté un député LFI. “Du chantage”, renchérit un responsable LR.Sur l’AME comme sur l’article 4, des arbitrages sont toujours possibles jusqu’à lundi pour le gouvernement.

Eurovision 2025: Louane représentera la France

La chanteuse pop Louane, 28 ans, a annoncé jeudi sur Instagram qu’elle allait “représenter la France” à l’Eurovision, concours européen dont la finale se tiendra le 17 mai à Bâle, en Suisse. “Je suis sûre que tu es fière, que tu regardes de loin, alors tu sais quoi ? Je vais le faire pour nous, je vais le faire pour nos rêves: je vais représenter la France à l’Eurovision”, a annoncé l’interprète de “Secret” et autres tubes pop, dans un message vidéo posté sur son compte Instagram (1,2 million d’abonnés).Anne Peichert – alias Louane – fait référence à sa mère, décédée d’un cancer en 2014. Sa vidéo est illustrée par des photos de famille d’elle, enfant puis adolescente déjà passionnée de musique.”Je me rappelle de toutes ces soirées, des paillettes dans mes yeux chaque année, on ne pouvait rater ça pour rien au monde”, se remémore aussi Louane, en voix off de cette vidéo d’annonce.”On était à des années-lumières de s’imaginer que ce soit possible mais t’en rêvais. Moi aussi j’en rêvais de cette vie-là, de ce moment”, ajoute-t-elle.La chanteuse “portera les espoirs de tout un pays lors de la grande finale de l’Eurovision 2025, le 17 mai à Bâle en Suisse”, a confirmé France Télévisions dans un communiqué.”C’est une grande fierté d’accueillir Louane dans la famille Eurovision. Une artiste authentique, passionnée et passionnante. Elle a déjà conquis le public français qui la connaît et l’aime depuis toujours”, déclare Alexandra Redde-Amiel, cheffe de la délégation française à l’Eurovision et directrice des divertissements et des jeux de France Télévisions, dans ce communiqué.La chanteuse, appréciée par un public intergénérationnel, a vu sa carrière décoller après sa participation au télé-crochet musical “The Voice” (TF1) en 2014. L’émission lui permet aussi d’être repérée pour jouer le premier rôle dans le film “La Famille Bélier”, gros succès de fin 2014 avec 7,5 millions d’entrées.Son premier opus “Chambre 12”, certifié double diamant, marque le coup d’envoi d’un succès aussi populaire que durable.Pour “Solo”, cinquième album studio sorti en octobre, l’artiste travaille avec son compagnon, le chanteur et musicien Florian Rossi, et dévoile une facette plus intime d’elle-même.Elle succède à Slimane, qui avait pris la quatrième place de l’Eurovision en 2024, avec “Mon amour”. La France n’a plus remporté ce grand concours européen de la chanson depuis la victoire de Marie Myriam, en 1977.

Sixties icon Marianne Faithfull to be ‘dearly missed’ after death at 78

The British singer-songwriter Marianne Faithfull has died aged 78, her spokesperson announced Thursday, saying the Sixties icon would be “dearly missed” by her legions of fans the world over.Over recent years, the British singer had battled with illness, including breast cancer and a severe bout of Covid.Faithfull got her first break in 1964, after being …

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Gaîté Lyrique occupée par des migrants mineurs: les salariés appellent à “une résolution rapide”

 Les salariés de la Gaîté Lyrique, lieu culturel à l’arrêt depuis mi-décembre en raison de l’occupation de ses locaux par des migrants mineurs, ont appelé jeudi à “une résolution rapide de la situation par une mise à l’abri des jeunes”.”Si nous croyons en la résolution de cette occupation par les autorités, il est nécessaire que cela se fasse sans plus attendre. (…) Nous demandons à la Ville de Paris d’affirmer son soutien envers le projet de la Fabrique de l’époque et ses salariés afin d’en assurer sa pérennité. Nous appelons donc à l’urgence d’une résolution rapide de la situation par une mise à l’abri des jeunes”, ont lancé dans un communiqué les salariés de la Gaîté Lyrique – Fabrique de l’époque.Les salariés, qui se disent “plus que jamais inquiets sur l’après” de l’activité économique et culturelle, ont expliqué subir “cette situation” tout en soulignant qu’il est “impensable de rejeter plus de 400 personnes à la rue sans solution de mise à l’abri, et de surcroît en hiver”.  “Pour autant, la Gaîté Lyrique n’est pas un centre d’hébergement d’urgence. Dans les espaces occupés, les conditions sanitaires se dégradent de jour en jour tandis que les tensions et les risques ne cessent de croître”, ont-ils poursuivi. Le 10 décembre, environ 200 migrants mineurs ont investi les locaux de la salle culturelle, située dans le 3e arrondissement de Paris. Les jeunes exilés, rassemblés dans le “Collectif des jeunes du parc de Belleville”, demandent “un toit sur la tête et la reconnaissance de leur minorité”, selon le témoignage à l’AFP de l’un des occupants, Amadou (prénom modifié), originaire du Sénégal.Ils sont désormais environ 400 et ont déposé un recours devant le tribunal des enfants, qui peut prendre plusieurs mois.La direction de la Gaîté Lyrique a annulé sa programmation culturelle depuis le 17 décembre.Les salariés ont alerté dans leur communiqué sur la menace qui pèse sur leur projet artistique, avec “la mise en place du chômage partiel”.”Notre quotidien se résume désormais à annuler, reporter ou délocaliser notre programmation sans aucune perspective, à date, de résolution de la situation”, déplorent-ils.

Accusé de féminicide, un accusé “narcissique” qui s’est acharné sur sa victime

“Narcissique”, “incapable d’empathie” et “intolérant à la frustration”: aux assises de Gironde, les experts se sont relayés jeudi à la barre pour décrire Mickaël Falou, accusé d’avoir assassiné son ex-compagne de plusieurs dizaines de coups de couteau.L’accusé âgé de 40 ans, qui reconnaît avoir tué Sandra Pla mais nie la préméditation et assure ne pas se souvenir du moment où il l’a poignardée, n’a “aucune altération des fonctions amnésiques”, ni aucun trouble ayant pu abolir son discernement, indique l’expert psychiatre.Sur un ton larmoyant, l’homme aux cheveux mi-longs s’est longuement attardé sur les heures qui ont précédé son passage à l’acte, accablant son ex-compagne qui l’avait quitté début janvier 2021.”Il n’est capable d’aucune empathie, tout son discours est tourné sur le fait que s’il en est arrivé là, c’est que la victime a tout fait pour. Il se positionne en victime”, poursuit l’expert qui souligne que M. Falou n’a jamais exprimé de culpabilité.Retrouvée morte chez elle le 2 juillet 2021, un couteau de cuisine à ses côtés, la mère de famille âgée de 31 ans présentait une cinquantaine de plaies pénétrantes, principalement au niveau du visage et du cou.Elle avait alerté la justice durant des mois sur les violences et le harcèlement qu’elle subissait de la part de l’accusé, déposant plusieurs plaintes et mains courantes. Le 12 mai précédent, elle avait obtenu la garde exclusive de leur fille, née en 2017.- “Menhir” -“Pour moi, elle était dans une forme de paranoïa, de névrose, tout était incohérent. Il y avait eu trop de mensonges”, affirme l’accusé, interrogé sur la nuit où il s’est introduit chez son ex-compagne et s’est caché jusqu’à son retour de l’école où elle avait accompagné leur enfant.”J’y vais avec l’intention de récupérer des documents, une parole, une preuve de ses mensonges (…) J’étais totalement désespéré. J’avais cette obsession de démontrer qu’ils (la famille de Sandra Pla, ndlr) avaient fabriqué de fausses preuves.”M. Falou a “une intolérance à la frustration, du mal à accepter la réalité de la séparation. Il retient uniquement les informations qui lui conviennent”, explique à la cour l’expert psychologue, comparant l’accusé à un “menhir, incapable de bouger sur ses positions”.”Soit l’autre est conforme à ce que lui veut qu’il soit, soit l’autre est un persécuteur. En résumé, il n’y a que lui qui a la vérité.”Trois jours avant la mort de Sandra, M. Falou avait été placé en garde à vue, puis sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’entrer en contact avec son ex-compagne qui avait porté plainte pour harcèlement.- “Défigurer” -Plusieurs témoins entendus à la barre mercredi avaient décrit le climat de “terreur” dans lequel vivait la victime. Ses parents avaient même, pendant quelques mois, déménagé chez leur fille, où une sonnette avec visiophone et une caméra de surveillance avaient été installées.”J’ai été lourd, j’ai été con”, dit l’accusé en référence à sa condamnation pour harcèlement, prononcée en 2022 lors de sa détention provisoire, mais il explique ce comportement par son “désespoir” dû à l’éloignement de sa fille.Ce sentiment d’être dans une “impasse”, il le met en avant pour décrire son état d’esprit le jour des faits, qu’il décrit avec minutie depuis le moment où il s’introduit chez la victime vers 04H00 du matin, jusqu’à ce qu’il se retrouve sur elle, à califourchon.”Après, je ne me souviens pas”, répète-t-il inlassablement.Le médecin légiste décrit un acharnement “d’hyper-violence”, une action “extrêmement intense, anarchique”, une “flambée de coups multidirectionnels (…) dont le but est d’être pénétrants, sur des zones vitales”.Pour lui, “dans les cas d’homicide sur conjoint ou ex-conjoint, on retrouve souvent cette décharge de coups qui vise, au-delà de tuer, à défigurer”.”On veut délabrer, altérer l’image de la personne pour que même dans la mort, elle ne puisse pas plaire”.

Marianne Faithfull: from muse to master

Marianne Faithfull, who died on Thursday aged 78, was one of the great survivors of the Swinging Sixties, bouncing back from drink and drug oblivion to become a celebrated and distinctive singer-songwriter.Long known for her tempestuous relationship with the Rolling Stones’ Mick Jagger — who, with bandmate Keith Richards, penned her haunting hit “As Tears …

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A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Rescapée des flammes, une maison anti-incendies offre des leçons pour reconstruire Los Angeles

Dans une rue de Los Angeles cernée de ruines calcinées, une villa reste miraculeusement intacte. Loin de devoir sa survie au hasard, cette habitation anti-feu offre quantité d’inspirations pour reconstruire la ville, selon l’architecte Michael Kovac.”Nous avons toujours su qu’un incendie viendrait ici”, confie à l’AFP cet habitant du quartier de Pacific Palisades, installé avec son épouse Karina Maher au sommet d’une colline vulnérable.Pour se préparer, ce couple d'”écologistes convaincus” a conçu sa maison avec minutie.Les murs sont recouverts d’un bardage en fibre de ciment, les vitres sont isolées pour avoir le plus haut degré de protection à la chaleur, et le toit anti-feu est végétalisé, avec un terreau offrant une couche supplémentaire de protection.Au lieu d’une pelouse, le jardin est pensé comme un “espace de défense”, avec un parterre de roches volcaniques, parsemé d’agaves, d’oliviers nains et de coussins de belle-mère – des plantes désertiques.Le tout protégé par un système d’arrosage, qui permet d’asperger du produit ignifuge retardant la progression des flammes.”Si la plupart des maisons étaient construites selon une norme plus proche de celle-ci, je pense que le feu aurait pu être contenu”, regrette M. Kovac.L’architecte reste pantois devant l’étendue des dégâts provoqués par les incendies de Los Angeles, annoncés comme les plus coûteux de l’histoire américaine. En plein hiver, les flammes ont notamment presque rasé Pacific Palisades, un quartier plus vaste que Manhattan.- “Choix des matériaux” -A 62 ans, il espère que la reconstruction de la ville provoquera une vaste prise de conscience. Car aux Etats-Unis, de nombreuses maisons sont encore construites avec beaucoup de bois, à cause d’habitudes professionnelles qui ont la vie dure et de préférences esthétiques.”Utiliser des matériaux résistants au feu peut être très efficient en termes de coûts”, souligne-t-il. “Le choix d’utiliser du bardage en ciment plutôt qu’en bois, ça a un coût quasiment neutre.”La vidéosurveillance de sa maison montre le déluge de braises, attisées par des vents dignes d’un ouragan, qui s’est abattu sur sa rue. Dans son voisinage immédiat, aucune habitation n’a survécu.”Quand c’est enveloppé de braises et encerclé par les flammes, (…) il n’y a plus que le choix des matériaux et sa conception qui protège la maison.”Ces incendies “ne sont qu’un exemple supplémentaire des effets du changement climatique”, estime Mme Maher, son épouse. “Nous connaissons les solutions pour le ralentir, mais nous connaissons aussi celles pour s’y adapter, et c’est que nous devons tous faire.”Les feux sont “une excellente occasion, dans une situation horrible, d’essayer d’intégrer une série de bonnes pratiques”, confirme la scientifique Yana Valachovic, spécialiste des constructions anti-incendies à l’université de Californie.Elle recommande de protéger les voies d’aérations des maisons, pour empêcher que des braises s’y faufilent, d’utiliser des fenêtres en verre trempé, résistant à la chaleur, et de repenser son jardin.”L’adaptation aux incendies ne requiert pas un investissement énorme, juste de vivre un peu différemment”, insiste-t-elle auprès de l’AFP.- Plan d’urbanisme -Mais au-delà des normes de construction, les incendies provoquent un débat bien plus large à Los Angeles. Dans cette mégapole composée d’une mosaïque de banlieues tentaculaires, où les enfilades de maisons pavillonnaires laissent peu de place aux immeubles d’habitation collectifs, faut-il forcément reconstruire sur le même modèle ? “Le plan d’urbanisme (…) est un problème”, souligne M. Kovac.L’architecte s’inquiète des décrets déjà signés par le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, et la maire, Karen Bass, pour rebâtir au plus vite. Selon lui, ils risquent d’aboutir à l’érection de nouvelles maisons trop proches les unes des autres, ce qui a favorisé la propagation du feu à Pacific Palisades.Comme de nombreux professionnels, il aimerait que la ville prenne le temps de tirer les leçons du drame. D’autant qu’elle pourrait en profiter pour construire plus d’habitat collectif, afin d’alléger la crise du logement en Californie.”Nous devons faire en sorte que ce quartier redevienne plus sûr et qu’il prenne en compte certaines des nouvelles réalités liées à la nécessité d’augmenter le nombre de logements”, argue-t-il.

Un car scolaire se renverse en Eure-et-Loir: une lycéenne tuée, le conducteur en garde à vue

“Un drame absolu”: l’émotion était particulièrement forte après la mort d’une lycéenne dans un accident de car scolaire, qui a également blessé 20 élèves en se couchant sur la voie, jeudi matin près de Châteaudun (Eure-et-Loir) pour une raison encore inconnue.Le conducteur, âgé de 26 ans et inconnu de la justice, a été placé en garde à vue. Un premier test salivaire aux stupéfiants s’est “révélé positif”, a annoncé le parquet de Chartres, tout en appelant à la prudence.”Un prélèvement sanguin a été immédiatement réalisé afin de faire procéder, en urgence, à une analyse qui confirmera ou pas la présence de produits stupéfiants dans le sang du conducteur du bus”, précise le procureur de la République Frédéric Chevallier dans un communiqué.Le ministre des Transports Philippe Tabarot, qui s’est rendu à Châteaudun en début d’après-midi, a annoncé dans la foulée un renforcement des contrôles des chauffeurs, notamment “au niveau des stupéfiants”.”J’en ai parlé cet après-midi avec mon collègue ministre de l’Intérieur”, Bruno Retailleau, “nous allons mener un certain nombre d’actions pour opérer des contrôles de plus en plus importants”, a indiqué M. Tabarot sur RTL, qui avait révélé le résultat positif du test salivaire aux stupéfiants.”Malheureusement, ce qui avait été fait (…) contre l’alcool auprès d’un certain nombre de chauffeurs il y a quelques années, devra se faire au niveau des stupéfiants”, a-t-il ajouté.Le conducteur a livré une première explication, déclarant “avoir croisé un véhicule circulant trop proche de la ligne séparatrice, avoir voulu l’éviter, et s’être retrouvé dans le fossé”, précise M. Chevallier.Selon des éléments recueillis par l’AFP, il exerçait depuis plusieurs années, “au moins depuis le début de l’année” sur cette ligne 32B, qui dessert six établissements.”Ce matin, à 7h40, un car scolaire des transports Rémi transportant 35 élèves a eu un accident de la route sur la D927, à proximité de Châteaudun”, avait annoncé la préfecture dans un communiqué. Selon un bilan toujours provisoire, une lycéenne de 15 ans a trouvé la mort et 20 élèves ont été blessés et se trouvent “en urgence relative”. Quatorze d’entre eux “ont été transportés vers le centre hospitalier de Châteaudun”.Lors d’un point presse sur place, M. Tabarot a exprimé  son émotion face à “un drame qui nous bouleverse”.Il a annoncé avoir saisi le Bureau d’enquêtes accidents (BEA) des transports terrestres pour déterminer les circonstances exactes de cet accident, en parallèle de l’enquête judiciaire.- “Etat de choc” -M. Tabarot, s’est ensuite rendu à l’hôpital de la ville.Des élus locaux qui l’accompagnaient ont décrit des enfants en “état de choc”. Certains dormaient au moment de l’accident.Le président de la région Centre-Val de Loire François Bonneau a mentionné l’entraide et la solidarité entre les élèves qui se trouvaient dans le car, “les grands ouvrant les trappes pour sortir de là”, avant d’aider un autre qui “était un peu coincé”.”C’est un gros drame, un terrible drame”, a réagi auprès de l’AFP le maire de la ville Fabien Verdier. “Nous avions signalé la dangerosité de la route il y a quelques mois”, a-t-il ajouté.Six véhicules et une quarantaine de sapeurs-pompiers ont été mobilisés. Un poste médical avancé avait été déployé à proximité de l’accident, dans un centre de secours. Selon des témoignages, des pompiers sont “arrivés en une minute”.”C’est avec une vive émotion et une immense tristesse que j’ai appris, depuis Mayotte, le décès d’une lycéenne de Châteaudun dans un accident de bus scolaire survenu”, a réagi la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, sur les réseaux sociaux.Venu témoigner de “la grande compassion de l’ensemble de la communauté de l’éducation nationale” dans le lycée Émile-Zola, où était scolarisée la victime et où se rendra Mme Borne lundi matin, le recteur de l’académie Orléans-Tours, Jean-Philippe Agresti, a eu une pensée pour “les parents, la sœur et les amis de la victime”.Une cellule d’urgence médico-psychologique a aussi été activée “en soutien des victimes et de leurs proches”, a-t-il précisé, indiquant que certains des 1.000 élèves de l’établissement avaient préféré rentrer chez eux et qu’un accompagnement “dans la durée” serait assuré.