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Face à la sécheresse, La Réunion vit au rythme des coupures d’eau

A La Réunion, la saison des pluies n’en finit pas de se faire attendre. La sécheresse s’est installée ces dernières semaines dans le département français de l’océan Indien, au point que plusieurs communes de l’île subissent des coupures d’eau à répétition.Marie-Rose Clain n’en revient toujours pas. “Toutes mes fleurs, tous mes hortensias sont morts à force de ne pas pouvoir arroser mon jardin”, se plaint cette habitante de Salazie.Cette commune, située sur les hauteurs est de l’île de la Réunion, est habituellement arrosée – comme toute sa zone géographique – par les pluies tout au long de l’année.Mais en décembre 2024, à peine 16 mm de précipitations mensuelles y ont été relevés, contre une normale saisonnière de 281 mm. Selon Météo-France, décembre 2024 a même été le troisième mois de décembre le plus sec de ces 53 dernières années dans la région.Pour tenter de faire face à ce déficit hydrométrique, la préfecture a pris le mois dernier un arrêté interdisant l’arrosage des jardins et des espaces verts publics, ou encore le lavage des voitures, dans plusieurs villes de l’île.Des communes de l’est de La Réunion ont mis en place des coupures d’eau nocturnes pour économiser la ressource. Des mesures habituellement impensables tant l’est de “l’île intense” est habituellement arrosé par les pluies.Selon le dernier arrêté préfectoral, 16 des 24 communes de l’île sont concernées par des mesures de restriction, dont six – y compris Salazie – sont en niveau rouge “crise”.Cette sécheresse est aggravée par des infrastructures hydrauliques vieillissantes et parfois défectueuses. Selon les chiffres de l’Office de l’eau Réunion, à peine 63% de l’eau prélevée arrive jusqu’aux robinets des consommateurs.Compétence des communes jusqu’en 2020, les services d’eau potable et d’assainissement sont désormais sous la responsabilité des intercommunalités. Dans l’est, la communauté intercommunale Réunion Est (Cirest) “a désormais à gérer l’imprévoyance de certains maires de la région”, peste un élu communautaire souhaitant rester anonyme.”Au temps où la pluie tombait à verse, ces élus ne se sont pas souciés des canalisations qui fuient. Dérèglement climatique oblige, le temps de l’abondance est passé”, ajoute-t-il.- Etat de catastrophe naturelle -Pour pallier le déficit, Joé Bédier, maire de Saint-André (nord-est), a demandé la semaine dernière au préfet de l’île, Patrice Latron, la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle et de calamité agricole.Il a aussi réclamé l’instauration d’un “plan d’urgence”, dans lequel “l’État mettrait en demeure la collectivité compétente afin que les dossiers relatifs à l’augmentation des capacités de stockage, au renouvellement des réseaux les plus vétustes (…) soient prioritaires”.L’Etat n’a pas encore répondu à ces demandes, mais jeudi, une station temporaire de dessalement d’eau de mer a été installée dans la commune de Joé Bédier. Ambition: produire quotidiennement 150.000 litres d’eau devant être distribués gratuitement à la population.”Peut-être qu’on a pas vu venir cette sécheresse, mais maintenant, il faut qu’on s’en occupe”, a déclaré Patrice Latron aux journalistes le jour de la mise en service de cette unité, tout en rappelant que l’eau est une “compétence des collectivités”.Les moyens de l’Etat “sont mobilisés pour appuyer les communes dans la gestion de la crise”, a indiqué le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, interpellé mercredi par le député (LFI) Jean-Hugues Ratenon lors des questions au gouvernement.En avril, une conférence régionale de l’eau avec l’ensemble des élus locaux sera organisée. Elle ne se concentrera pas uniquement sur l’est réunionnais, mais sur toute l’île car “la quasi-totalité de La Réunion est en déficit”, a souligné le préfet.Pour l’heure, aucune précipitation importante n’est attendue avant la fin janvier, selon Météo-France. Et les météorologues estiment que la saison des pluies sera globalement déficitaire, à moins qu’un phénomène cyclonique ne viennent recharger les réserves de l’île dans les semaines qui viennent.

Face à la sécheresse, La Réunion vit au rythme des coupures d’eau

A La Réunion, la saison des pluies n’en finit pas de se faire attendre. La sécheresse s’est installée ces dernières semaines dans le département français de l’océan Indien, au point que plusieurs communes de l’île subissent des coupures d’eau à répétition.Marie-Rose Clain n’en revient toujours pas. “Toutes mes fleurs, tous mes hortensias sont morts à force de ne pas pouvoir arroser mon jardin”, se plaint cette habitante de Salazie.Cette commune, située sur les hauteurs est de l’île de la Réunion, est habituellement arrosée – comme toute sa zone géographique – par les pluies tout au long de l’année.Mais en décembre 2024, à peine 16 mm de précipitations mensuelles y ont été relevés, contre une normale saisonnière de 281 mm. Selon Météo-France, décembre 2024 a même été le troisième mois de décembre le plus sec de ces 53 dernières années dans la région.Pour tenter de faire face à ce déficit hydrométrique, la préfecture a pris le mois dernier un arrêté interdisant l’arrosage des jardins et des espaces verts publics, ou encore le lavage des voitures, dans plusieurs villes de l’île.Des communes de l’est de La Réunion ont mis en place des coupures d’eau nocturnes pour économiser la ressource. Des mesures habituellement impensables tant l’est de “l’île intense” est habituellement arrosé par les pluies.Selon le dernier arrêté préfectoral, 16 des 24 communes de l’île sont concernées par des mesures de restriction, dont six – y compris Salazie – sont en niveau rouge “crise”.Cette sécheresse est aggravée par des infrastructures hydrauliques vieillissantes et parfois défectueuses. Selon les chiffres de l’Office de l’eau Réunion, à peine 63% de l’eau prélevée arrive jusqu’aux robinets des consommateurs.Compétence des communes jusqu’en 2020, les services d’eau potable et d’assainissement sont désormais sous la responsabilité des intercommunalités. Dans l’est, la communauté intercommunale Réunion Est (Cirest) “a désormais à gérer l’imprévoyance de certains maires de la région”, peste un élu communautaire souhaitant rester anonyme.”Au temps où la pluie tombait à verse, ces élus ne se sont pas souciés des canalisations qui fuient. Dérèglement climatique oblige, le temps de l’abondance est passé”, ajoute-t-il.- Etat de catastrophe naturelle -Pour pallier le déficit, Joé Bédier, maire de Saint-André (nord-est), a demandé la semaine dernière au préfet de l’île, Patrice Latron, la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle et de calamité agricole.Il a aussi réclamé l’instauration d’un “plan d’urgence”, dans lequel “l’État mettrait en demeure la collectivité compétente afin que les dossiers relatifs à l’augmentation des capacités de stockage, au renouvellement des réseaux les plus vétustes (…) soient prioritaires”.L’Etat n’a pas encore répondu à ces demandes, mais jeudi, une station temporaire de dessalement d’eau de mer a été installée dans la commune de Joé Bédier. Ambition: produire quotidiennement 150.000 litres d’eau devant être distribués gratuitement à la population.”Peut-être qu’on a pas vu venir cette sécheresse, mais maintenant, il faut qu’on s’en occupe”, a déclaré Patrice Latron aux journalistes le jour de la mise en service de cette unité, tout en rappelant que l’eau est une “compétence des collectivités”.Les moyens de l’Etat “sont mobilisés pour appuyer les communes dans la gestion de la crise”, a indiqué le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, interpellé mercredi par le député (LFI) Jean-Hugues Ratenon lors des questions au gouvernement.En avril, une conférence régionale de l’eau avec l’ensemble des élus locaux sera organisée. Elle ne se concentrera pas uniquement sur l’est réunionnais, mais sur toute l’île car “la quasi-totalité de La Réunion est en déficit”, a souligné le préfet.Pour l’heure, aucune précipitation importante n’est attendue avant la fin janvier, selon Météo-France. Et les météorologues estiment que la saison des pluies sera globalement déficitaire, à moins qu’un phénomène cyclonique ne viennent recharger les réserves de l’île dans les semaines qui viennent.

Pour les militaires, Thales conçoit une IA pas comme les autres

Comment entraîne-t-on les algorithmes lorsque des vies humaines sont en jeu? Au sein de Thales, plus de 600 experts développent une intelligence artificielle pour les domaines de défense et de sécurité, avec des contraintes sans commune mesure avec l’IA grand public.”Cet environnement critique nous amène des devoirs qui n’existent pas dans un environnement grand public. La contrainte est injectée dès la conception de l’algorithme d’IA qui ne peut pas fonctionner comme une boîte noire et où l’humain est absolument essentiel”, explique à l’AFP Philippe Keryer, directeur stratégie, recherche et technologies de Thales, premier détenteur de brevets en IA des systèmes critiques en Europe.Système de lutte anti-drones aériens éprouvé pendant les Jeux olympiques à Paris, capteurs intelligents pour détecter les mines sous-marines, pilotage d’essaims de drones, optimisation des trajectoires de vol ou prévention de la fraude d’identité: en amont du Sommet pour l’action sur l’IA, qui se tiendra à Paris les 10 et 11 février, Thales a ouvert cette semaine ses laboratoires de recherche à Palaiseau, en région parisienne. L’impact de ces innovations est “énorme pour les enjeux de sécurité, de souveraineté et d’efficacité énergétique”, souligne Patrice Caine, PDG de Thales, qui équipe 50 armées dans le monde et dont les systèmes gèrent 40% de l’espace aérien mondial.- “Glaive et bouclier” -“Nous avons la responsabilité de repenser en profondeur le fonctionnement de l’IA ainsi que des modèles d’apprentissage”, relève Philippe Keryer. Le nombre des données dans ces domaines sensibles étant limité, le groupe génère sur la base de son expertise des données synthétiques pour entraîner ses algorithmes. Il emploie des “hackers éthiques” pour anticiper les menaces, inventer les attaques les plus sophistiquées et soumettre les logiciels à un “crash test de résilience” avant d’être validés. Un principe “du glaive et du bouclier” déjà appliqué pour les systèmes d’armement (drones et systèmes anti-drones). “C’est en pensant au mal avec les attaques les plus perfides qu’on va créer le bien”, affirme Philippe Keryer.  Autre défi: sur un champ de bataille, “on est contraint en taille, en poids, en puissance, mais aussi par le type de réseau auquel on est connecté”, signale Fabien Flacher, responsable de la cybersécurité au sein de Thales.  Sur une frégate, dans un Rafale ou un tank, on ne dispose pas de “fermes de serveurs” comme Google, ajoute-t-il.Et si les intelligences artificielles sont généralement entraînées sur des données “figées longtemps”, cela ne peut pas marcher pour les conflits modernes.”On réapprend instantanément à l’IA à être plus pertinente” après chaque mission, par exemple d’un avion de reconnaissance où elle est intégrée. – L’humain l’emporte -“On juge les IA plus sévèrement que les humains”, estime Christophe Meyer, directeur technique de CortAIx Labs, chargé de l’IA pour Thales. Mais la décision cruciale revient toujours à l’humain. “S’il y a des drones avec des capacités de tirer, il y aurait une décision humaine pour dire +Je valide cette suggestion que tu me fais, avec mes critères qui sont des critères humains+”, note-t-il.Les solutions proposées par ce type d’IA contiennent également une explication rationnelle.Les calculs qu’elle fournit permettent à l’opérateur de soulager sa charge cognitive et parfois de rester moins de temps dans une zone où sa vie est en danger.Ainsi, un radar intelligent “va reconnaître la dimension de centaines de cibles en quelques dizaines de secondes, là où il nous fallait des dizaines de minutes auparavant”, précise Nicolas Léger, expert radars à Thales.Pareil dans la lutte contre les mines: les antennes qui détectent les engins suspects sont de plus en plus performantes, mais produisent une quantité de données impossible à digérer pour un humain.  Les algorithmes aident à “accélérer la classification et évaluer la pertinence de produire des opérations d’identification et de neutralisation”, explique Benoît Drier de Laforte, conseiller dans la lutte anti-mines. Cette technique permet d’avoir seulement “1% à 2%” de fausses alarmes, quand “les Américains se contentaient de 20% de marge d’erreur sur certaines opérations” de ce type, selon lui.Pourtant les algorithmes ne sont pas encore prêts à remplacer “les grandes oreilles” humaines. “Si l’algorithme n’a pas été entraîné sur une menace nouvelle, il risque de manquer de performance”, signale l’expert. 

Dans un labo à Paris, les drogues des consommateurs sous le microscope

Ordinateur en bandoulière, un couple de trentenaires arrive dans la permanence d’analyse “Before”, organisée tous les jeudis à Paris, pour savoir ce que contiennent leurs produits: de l’héroïne blanche et de la brune. Dans une ambiance détendue, musique et petits gâteaux, l’éducateur spécialisé Arthur Morel les reçoit.”Certains usagers ont déjà le stress de venir avec une drogue, de se faire arrêter, donc on essaye de les mettre à l’aise”, explique Grégory Pfau, pharmacien spécialisé dans les substances psychoactives et cofondateur du réseau Analyse Ton Prod’ (ATP).Cette permanence d’analyse se tient dans le Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud), installé dans le 10e arrondissement de Paris.Autorisée depuis 2016, l’analyse de drogue s’adresse à tous les consommateurs majeurs souhaitant s’informer sur leurs produits “pour pouvoir faire des choix éclairés sur leur consommation”.”Je n’ai pas le droit de toucher au produit, c’est vous qui allez le faire”, annonce Arthur Morel. Le couple écrase la poudre d’héroïne dans un mortier. Vingt milligrammes suffisent à détecter les différentes substances psychoactives présentes et leur concentration. Le couple pense que son héroïne est pure à 70%. “Il n’y a plus qu’à faire tourner la bécane”, s’amuse un habitué de “Before” au détour d’un couloir.Dans le laboratoire de quelques mètres carrés, Maxime Triguel, toxicologue, explique le fonctionnement du chromatographe en phase liquide à haute performance (HPLC). La machine, haute d’un mètre, permet de séparer les différentes molécules en seulement 12 minutes.L’ordinateur affiche une courbe de six pics, correspondant à un médicament de la famille des benzodiazépines, un dépresseur, comme l’héroïne. “Le cocktail de plusieurs produits dépresseurs présente un risque mortel de ralentissement du système nerveux”, avertit Maxime Triguel. L’échantillon va donc être envoyé à l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) et le couple sera averti des résultats par SMS.Créée en 2021, l’association Analyse Ton Prod est partenaire du Système d’identification national des toxiques et des substances de l’OFDT. “On veille ensemble sur la circulation des produits nouveaux et atypiques”, précise Grégory Pfau.- “Fatigue cardiaque” -“Mimi” vient faire analyser ses produits pour la première fois au “Before”. L’ingénieur de 27 ans dit consommer “tous les week-ends”, en soirée ou en rave-party.Ce grand timide évoque des doutes sur de la MDMA “un peu forte, peut-être un peu coupée”, de la “fatigue cardiaque”, un sommeil difficile. “J’aurai dû venir avant”, reconnaît cet habitant de banlieue qui habite loin du laboratoire. “J’ai vraiment envie de savoir: est-ce que j’ai bousillé mon corps?””La cocaïne, la MDMA et la kétamine sont de plus en plus concentrées”, constate Grégory Pfau. En témoigne l’échantillon de kétamine d’un usager de 29 ans analysée il y a quelques minutes: concentrée à 92%. “Les usagers viennent souvent après avoir ressenti des effets négatifs. Ils pensent que c’est coupé avec d’autres choses, mais en fait c’est dosé à plus de 80%”, poursuit le pharmacien.”Je leur propose souvent de peser tout ce qu’ils ont sur eux. Beaucoup sont surpris devant la balance. Ils se rendent compte qu’ils allaient consommer plus que ce qu’ils avaient prévu, parce qu’un pochon de 100 milligrammes peut en peser 70 ou 140 en réalité.” A propos de la kétamine dosée à 92%, “une erreur de 30 milligrammes sur un produit quasiment pur peut entraîner des effets très différents”, avertit-il.Les analyses volontaires de produits par les consommateurs sont de plus en plus nombreuses dans l’Hexagone: 4.400 en 2024, contre 2.126 en 2022, selon des chiffres fournis par ATP. Quant à l’Outre-mer, un premier laboratoire devrait y ouvrir prochainement. Quentin Gorrias et Armelle Crosse, de l’association de prévention réunionnaise Réseau Oté!, sont justement de passage à Paris pour se former. “Les gens s’inquiètent” et sont demandeurs d’un dispositif d’analyse de leurs produits, car de nouvelles drogues de synthèse circulent dans les fêtes de l’île où l’association fait déjà de la prévention, explique Quentin Gorrias.”Malheureusement, il faut qu’il y ait des accidents pour que les pouvoirs publics se mobilisent”, regrette-t-il.Le 17 janvier notamment, une alerte a été émise après une overdose à l’héroïne contenant un opioïde de synthèse dans les Yvelines.  

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Thaïlande: à Bangkok, des avions pour lutter contre la pollution de l’air

La Thaïlande, prise au dépourvu, a imaginé une méthode originale pour dissiper le brouillard de pollution qui étouffe Bangkok: pulvériser par avion de l’eau glacée ou de la glace carbonique… mais les résultats se font attendre.”La concentration de PM2,5 diminue”, assure Chanti Detyothin, un expert du service d’aviation royale de pluie artificielle.Mais “il existe des limites” pour “faire disparaître complètement la pollution”, concède le spécialiste.Des journalistes de l’AFP sont montées mi-janvier à bord d’un petit avion militaire Casa, qui doit libérer les millions d’habitants de la capitale thaïlandaise pris au piège des particules fines depuis des semaines.A partir de décembre, dans ce qui correspond au début de la saison sèche, un épais nuage toxique enveloppe Bangkok, lié principalement aux émissions des véhicules et des industries, et aux brûlis agricoles.Plus d’un million de Thaïlandais sont tombés malades en raison du “smog” depuis octobre 2023 selon les autorités, et le coût économique de la pollution de l’air pourrait se chiffrer en milliards de dollars ces prochaines années.- Méthode unique -Les autorités ont aussi isolé le phénomène de couche d’inversion, qui agit comme un couvercle d’air chaud au-dessus de la mégapole, empêchant l’échappement en altitude des gaz nocifs.C’est à ce niveau-là que les scientifiques thaïlandais veulent intervenir.Face aux aléas du climat, le pays a l’habitude d’envoyer des avions, même si des voix critiques s’accordent à dire que ce n’est pas la solution la plus efficace.Depuis des décennies, la Thaïlande dispose d’un service d’aviation royale en charge de la pluie artificielle, associé au défunt roi Rama IX qui en aurait eu l’idée dans les années 1950 pour aider les agriculteurs contre la sécheresse.De petits appareils pulvérisent deux fois par jour, à 1.500 mètres d’altitude, des produits censés refroidir la couche d’inversion, et donc permettre la libération des particules polluantes bloquées au sol.Dans l’avion auquel l’AFP a eu accès, l’équipage a rempli des grandes citernes bleues en plastique d’eau glacée, pour un total d’une tonne. D’autres jours, les avions déversent du dioxyde de carbone (CO2) sous forme solide, aussi appelé glace carbonique ou glace sèche.Selon des critiques de cette méthode unique à la Thaïlande, il n’existe pas de preuves suffisantes de son efficacité.Lancée l’an dernier, elle demeure à l’état de test, et diffère de celle qui consiste à déclencher des averses en larguant de vastes quantités de produits chimiques dans les nuages, insiste Chanti.Le CO2 est l’un des principaux gaz à effet de serre, qui contribue au réchauffement climatique, et les effets sur la santé de la pulvérisation de glace carbonique dans l’atmosphère sont peu connus.La glace carbonique est fournie par le géant pétrolier thaïlandais PTT et d’autres entreprises du secteur. PTT n’avait pas répondu dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP.- “Coriandre sur un plat” -C’est comme “ajouter de la coriandre sur le plat”, a balayé Weenarin Lulitanonda, cofondatrice du réseau thaïlandais pour un air propre. “Au lieu de résoudre le problème, (les entreprises) se créent une belle image” pour détourner l’attention vis-à-vis de leur activité génératrice de gaz à effet de serre, explique-t-elle.Ces entreprises peuvent faire “beaucoup plus”, a-t-elle assuré.Un vol de pulvérisation peut coûter jusqu’à 50.000 bahts (1.400 euros).Il serait plus rentable pour Bangkok d’appliquer des mesures éprouvées pour s’attaquer aux causes de la pollution, telles que les zones de circulation à faibles émissions, l’interdiction de certains véhicules lourds et le contrôle du brûlis agricole, a expliqué Ekbordin Winijkul, de l’Institut asiatique de technologie, établi en Thaïlande.”Avant d’essayer de faire quelque chose, nous devrions d’abord avoir confiance dans les données” a-t-il affirmé.Les autorités ont déjà lancé des initiatives pour limiter la circulation des véhicules les plus polluants, développer le réseau de bus électriques ou favoriser le télétravail.Dans le même temps, la pollution de l’air continue d’atteindre des niveaux alarmants à Bangkok, qui figurait jeudi parmi les villes les plus polluées du monde, à des niveaux bien supérieurs aux seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé, selon la société suisse IQAir.

Idao de Tillard, Go On Boy, Hooker Berry … le rêve américain de 18 trotteurs

Le tenant du titre, le cheval français Idao de Tillard, ses compatriotes Go On Boy et Hooker Berry ou encore le suédois San Moteur … 18 cracks trotteurs vont s’affronter dimanche sur l’hippodrome de Vincennes dans le 104e Prix d’Amérique pour un titre de champion du monde du trot attelé.Pilotes, entraîneurs, propriétaires : tous rêvent de décrocher le Graal. Lancés à plus de 50 km/h, les chevaux menés par l’élite des drivers doivent faire preuve d’endurance, de vitesse et d’un soupçon de chance sur le parcours exigeant des 2.700 mètres de la grande piste.Et si le rêve américain se poursuivait pour Idao de Tillard ? Il peut signer un doublé dans la course.Après avoir contracté la leptospirose qui l’a tenu éloigné des pistes, Idao de Tillard a prouvé son retour en forme en remportant le Prix de Bourgogne, fin décembre. Entraîné par le normand Thierry Duvaldestin, tête de liste des professionnels, le cheval de 7 ans, un des favoris, dont le compte en banque s’élève à plus de 2,4 millions d’euros de gains est “prêt à conserver son titre” avec à son sulky Clément Duvaldestin.”Idao va bien. Il a repris du poids car la maladie qu’il avait contractée en novembre l’avait fait maigrir. Il retrouve son beau poil et il est bien”, a confié à l’AFP Thierry Duvaldestin.”Il semble un peu moins fort que l’an dernier car il avait tout gagné mais il va se défendre”, affirme-t-il. La force de son crack c’est “sa maniabilité”. “Toutes les tactiques lui conviennent. Il peut attendre, être un peu nez au vent ou bien prendre la tête”.Son principal rival s’appelle Go On Boy. “Ce cheval est très fort, il nous a déjà battu”, redoute Thierry Duvaldestin. – 450.000 euros au vainqueur -Façonné par Romain Derieux, Go On Boy, a fini deuxième dans le Prix de Bourgogne. Ce top cheval a notamment remporté de nombreux succès à l’étranger, dont deux Grand Prix de Wallonie (2023 -2024). Le pilote suédois Björn Goop, natif de Mölndal, âgé de 30 ans, a glané plus de 8.000 victoires sur le “vieux continent”. Il va tenter avec San Moteur (23 victoires en Suède) d’accrocher un 4e Prix d’Amérique à son palmarès après ceux de 2020 et 2021 avec Face Time Bourbon et avec Readly Express en 2018. C’est le plus jeune pilote à avoir remporté le Prix d’Amérique en 2022 avec Hooker Berry. Agé de 21 ans, Nicolas Bazire sera encore au sulky de son champion mis au point par son père Jean-Michel Bazire, en quête d’un deuxième titre mondial.”Le cheval va bien. On a travaillé à la plage avec une météo clémente. Il est monté en condition depuis le Prix de Belgique. Il est dur à l’effort, ne lâche rien”, a commenté Nicolas Bazire lors d’une visio-conférence.Le vendéen Eric Raffin a décroché son 6e sulky d’Or et passé le cap des 5.000 succès. Il pilotera Josh Power. Ce frère de Go On Boy a remporté le Critérium des 5 ans (2024) et celui des 4 ans (2023). “On vise plus une deuxième ou troisième place que la victoire”, a dit Eric Raffin qui n’a jamais gagné l’Amérique.Alexandre Abrivard mènera la jument Just Love You. “On a eu un meeting de rêve. Elle a été à 100 % lors de sa victoire dans le Prix Ténor de Beaune. Dimanche, il faudra être à 120 %”, estime-t-il.Attention également à Keep Going ou encore à Iroise de la Noé, le petit poucet de la course. Elle défendra la casaque de son pilote Thomas Levesque, 24 ans, au départ “pour se faire plaisir”.Avec un million d’euros de primes diverses, dont 450.000 euros au vainqueur, le Prix d’Amérique est la course au trot la mieux dotée en France. Le vainqueur se voit aussi ouvrir les portes des haras avec l’assurance d’une grande descendance.