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Monique Barbut, une ancienne présidente de WWF à la Transition écologique

Monique Barbut, nommée dimanche ministre de la Transition écologique pour succéder à Agnès Pannier-Runacher, a un solide parcours dans le service public et l’international qui l’a conduit jusqu’aux Nations unies et WWF. A 69 ans, Monique Barbut succède à Agnès Pannier-Runacher, une fidèle d’Emmanuel Macron de la première heure, de tous les gouvernements depuis 2018, qui a indiqué ne pas vouloir être reconduite dans le gouvernement Lecornu 2, au nom de “la rupture”. Elle hérite d’un poste qui a vu ses marges de manoeuvre réduites, entre reculs environnementaux, coupes budgétaires et attaques contre les énergies renouvelables ou les agences nationales environnementales, largement dénoncées par sa prédécesseure. Sa nomination au poste de ministre de la Transition écologique, de la biodiversité et des négociations internationales sur le climat et la nature intervient à moins d’un mois de l’ouverture de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique, la COP30 qui prend ses quartiers à Belem au Brésil du 10 au 21 novembre. Jusqu’alors, Monique Barbut avait effectué une partie de sa carrière dans des postes internationaux au service de la protection de l’environnement. Elle a notamment été présidente de l’ONG environnementale WWF entre 2021 et 2023, après avoir occupé le poste de secrétaire exécutive de la Convention des Nations unies (ONU) sur la lutte contre la désertification, entre 2013 et 2019. En 2019, elle est nommée envoyée spéciale du président de la République Emmanuel Macron pour la biodiversité dans le cadre du One Planet Summit. Elle a également dirigé la division “technologie, industrie et économie” du Programme des Nations unies pour l’environnement entre 2003 et 2006. Entre 2006 et 2012, elle est présidente et directrice générale du Fonds pour l’environnement mondial.Auparavant, Monique Barbut a suivi un long parcours dans le service public, au sein de l’Agence Française de développement (AFD), où elle débute sa carrière en 1981, comme chargée de mission à La Réunion. Elle occupera plusieurs postes à responsabilités de directrice, notamment en lien avec les départements et territoires d’Outre-Mer, jusqu’en 2003.Née le 22 août 1956, Monique Barbut est titulaire d’une licence d’anglais et d’un diplôme d’études approfondies (DEA) de sciences économiques. 

Panifous (Liot), membre de l’opposition, aux Relations avec le Parlement

Laurent Panifous, socialiste suspendu par son parti, président du groupe indépendant Liot à l’Assemblée, a été nommé dimanche ministre des Relations avec le Parlement.Une nomination surprise, ne serait-ce que parce que son groupe parlementaire est à ce stade… dans l’opposition, et devra donc clarifier sa position vis-à-vis du gouvernement.Il succède au député macroniste Mathieu Lefèvre, nommé il y a une semaine seulement, et qui est désormais chargé de la Transition écologique.”Je ne le fais ni pour faire le beau, ni pour mon CV, je risque plutôt l’excommunication et la fin de ma carrière politique”, a déclaré M. Panifous aux députés de son groupe dans la soirée de dimanche, via un message sur leur boucle interne annonçant son entrée au gouvernement. Une annonce mal accueillie, au moins sur le coup, par certains d’entre eux.Il y avait bien eu quelques signes avant-coureurs: le député de la deuxième circonscription de l’Ariège avait étonnamment participé dans la semaine à une réunion à Matignon avec les quatre chefs de groupe du “socle commun”, allant de Renaissance à LR.”Je ne partage pas les idées de la macronie, pas plus aujourd’hui qu’hier”, a affirmé le futur ministre à ses troupes, invoquant le temps “venu de tout essayer pour éviter le chaos politique qui suivra si ce gouvernement échoue” dans sa quête de faire passer un budget pour 2026.Un avenir que le ministre délégué auprès de Sébastien Lecornu devra s’employer à conjurer à l’Assemblée. Et si le RN et LFI ont déjà prévu de déposer leurs motions de censure, les espoirs de survie passent par le Parti socialiste, dont M. Panifous est suspendu “depuis trois ans”.- “Nouvelle manière” -Député depuis 2022, il était entré à l’Assemblée nationale avec le soutien de la patronne socialiste de la région Occitanie Carole Delga, et, hostile à l’alliance de gauche Nupes, avait bénéficié d’un report de voix d’électeurs anti-Mélenchon.Mais la natif de Foix (Ariège) reste intéressé par l’avenir du parti et a même signé le texte d’orientation de Nicolas Mayer-Rossignol, opposant à Olivier Faure lors du dernier Congrès.L’exécutif a-t-il choisi quelqu’un qui aura des relais chez certains socialistes ?”Il serait inquiétant que la stratégie du gouvernement soit de chercher des +relais+ avec nous. Il leur suffit juste de lire le contre-budget” socialiste, évacue une source au groupe. Cet ex-directeur d’Ehpad, âgé de 48 ans, a été maire du village du Fossat et président de la communauté de communes Arize-Lèze.Inconnu du grand public et peu expansif à l’Assemblée nationale même s’il intervient régulièrement au nom de son groupe, notamment sur des sujets de santé, il pousse les portes du “MRP” en pleine période de crise politique. “On vit peut-être le début d’une nouvelle manière de faire de la politique (…) S’il n’y a pas de majorité absolue en 2027, ce qu’on fait aujourd’hui sera utile”, disait-il déjà fin septembre. Aujourd’hui, il assure être entré au gouvernement parce qu’Emmanuel Macron a accepté “de bouger sur le 49.3, sur la fiscalité des plus fortunés, sur la valorisation du travail, et depuis vendredi sur les retraites”.En 2023 il avait co-signé une proposition de loi avec la gauche pour “affirmer que l’âge légal de départ à la retraite ne peut être fixé au‑delà de 62 ans”, en réponse à la réforme Borne repoussant l’âge de départ à 64 ans.

Lecornu 2: un gouvernement mêlant techniciens, société civile et politiques

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a dévoilé dimanche soir le “gouvernement de mission”, mêlant “société civile”, “profils expérimentés et de jeunes parlementaires”, avec lequel il entend déposer un projet de budget à temps et contrer ensuite la censure promise par les oppositions. Annoncé tard dimanche, deux jours exactement après la renomination de Sébastien Lecornu à Matignon, le gouvernement compte 34 ministres dont 19 de plein exercice. Il est notamment composé de nouvelles têtes, pour certaines venues de la société civile, comme l’étaient les gouvernements d’Édouard Philippe lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, succède au président de LR Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, l’ancien PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou est nommé au Travail, Monique Barbut, l’ex-présidente de WWF France, à la Transition écologique ou encore l’ex-directeur général de l’Enseignement scolaire, Édouard Geffray à la tête du ministère de l’Éducation, ce qui entraîne la sortie du gouvernement d’Élisabeth Borne.Autres nominations de personnalités moins connues, politiques cette fois: le chef des députés indépendants Liot Laurent Panifous se voit confier les Relations avec le Parlement, la députée macroniste Maud Bregeon est porte-parole du gouvernement.Plusieurs ministres, déjà présents dans les gouvernement Bayrou ou Barnier, demeurent en place. Catherine Vautrin quitte le Travail et la Santé pour les Armées, Jean-Noël Barrot reste aux Affaires étrangères et Rachida Dati à la Culture. – exclusions de LR -Moins attendu alors que Sébastien Lecornu s’était donné comme consigne de ne s’entourer que de personnalités n’ayant aucune ambition pour 2027, Gérald Darmanin a été reconduit Garde des Sceaux. Il a annoncé sur X se mettre “en congé de (ses) activités partisanes”. Six ministres viennent par ailleurs du parti Les Républicains (LR), dont la consigne donnée samedi était pourtant de ne pas participer au gouvernement. Parmi eux, Annie Genevard, reconduite à l’Agriculture ou Vincent Jeanbrun, porte-parole du parti qui s’installe au Logement. LR a annoncé leur exclusion. Les trois ministres venant d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe qui s’était montré réservé sur une participation au gouvernement, dont Naïma Moutchou à l’Outre-mer, ne seront en revanche pas exclus, a précisé une source au groupe dimanche soir.- Menaces de censure -Un premier conseil des ministres doit se tenir mardi à 10H00, au retour du président Macron d’un déplacement en Egypte et après des passations de pouvoir dans les ministères que le chef du gouvernement a souhaité “sobre”, sans presse et sans invités. Sébastien Lecornu, qui s’est entretenu plus de trois heures dimanche soir avec Emmanuel Macron, leur a confié la “mission” sur X de “donner un budget à la France avant la fin de l’année”. Le temps presse car la Constitution prévoit que le Parlement dispose de 70 jours pour examiner le budget avant le 31 décembre. Il faudrait donc que le projet de budget lui soit transmis mardi. Après les défections successives de LR et de la plupart de ses alliés centristes ce week-end, le Premier ministre a remercié ceux qui “s’engagent dans ce gouvernement en toute liberté, au-delà des intérêts personnels et partisans”.  Au total, 26 ministres ont une étiquette partisane et huit viennent de la société civile.   Son entourage a fait savoir qu’il allait donner “des instructions sur la sobriété du gouvernement” avec notamment un “nombre de membres de cabinet très limité”. Ce nouvel exécutif, beaucoup moins resserré qu’annoncé, a toutefois une durée de vie qui pourrait être limitée, car l’ensemble des oppositions – hors PS –  menacent Sébastien Lecornu de censure. “Ne déballez pas trop vite vos cartons, la censure arrive”, a de fait tweeté la cheffe du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot. Et Marine Le Pen (RN) a annoncé le dépôt d’une motion de censure dès lundi. Si Sébastien Lecornu devait démissionner à nouveau, la perspective d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, réclamée notamment par l’extrême droite, se rapprocherait davantage.Le groupe socialiste (69 députés) est le seul capable de sauver le nouveau gouvernement et a placé la barre assez haut. Sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”, a-t-il prévenu dès vendredi.”Il n’y a pas de très bons signes qui sont donnés”, a regretté dimanche sur BFMTV le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, tout en maintenant la position du parti d’attendre la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu pour décider ou non d’une censure.  

Vincent Jeanbrun, l’ascension express d’un député LR francilien

Le député LR du Val-de-Marne Vincent Jeanbrun, 41 ans, a été nommé dimanche ministre de la Ville et du Logement en remplacement du ministre démissionnaire Eric Woerth, un peu plus d’un an après son élection à l’Assemblée nationale.Il a aussitôt été exclu de LR, comme cinq autres ministres, alors que le parti dirigé par Bruno Retailleau a décidé samedi à une large majorité de ne pas entrer au gouvernement de Sébastien Lecornu.Porte-parole du groupe LR à l’Assemblée, M. Jeanbrun avait accueilli samedi sur sa circonscription le Premier ministre au lendemain de sa “re-nomination”. Il avait salué vendredi cette dernière en estimant qu’ainsi le président de la République “donn(ait) une chance à la stabilité”.M. Jeanbrun avait émergé médiatiquement durant les émeutes de l’été 2023, consécutives à la mort du jeune Nahel, tué par un tir de policier.Alors qu’il était maire de L’Haÿ-les-Roses, son domicile avait été attaqué à la voiture-bélier. Sa femme, présente, avait été blessée en prenant la fuite avec leurs deux jeunes enfants. Par la suite, il s’est souvent exprimé au nom des maires, notamment pour critiquer les réponses gouvernementales après les émeutes.Membre de l’UMP depuis 2004, il avait fait passer à droite la commune en 2014, une première sous la Ve République. M. Jeanbrun était alors le plus jeune maire d’une ville de plus de 30.000 habitants.En 2024, il a battu assez largement aux législatives avec 55% des voix l’Insoumise Rachel Keke, qui avait été élue dès le premier tour en 2022.Comme député, M. Jeanbrun a notamment été rapporteur d’une proposition de loi visant à prioriser les travailleurs dans l’attribution de logements sociaux, qui n’est pas arrivée en séance.Il a aussi fait parler de lui cette semaine, en devenant le président de la commission d’enquête lancée par LR à l’Assemblée, sur des liens supposés entre politiques et islamistes, visant implicitement LFI.La France insoumise a accueilli fraîchement sa nomination, le député Thomas Portes rappelant sur les réseaux sociaux l’ouverture d’une enquête le concernant pour prise illégale d’intérêts, en septembre 2024.L’élu est soupçonné d’avoir attribué des logements appartenant à un syndicat intercommunal à deux de ses collaborateurs. “On montrera sans aucune difficulté et la légalité et la bonne foi qui est la nôtre”, avait-il assuré l’année dernière.

La centriste Françoise Gatel nommée ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation

L’ancienne ministre déléguée à la Ruralité Françoise Gatel, 72 ans, vice-présidente du parti centriste UDI et “élue locale avant tout”, prend les rênes du ministère de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation. Ancienne sénatrice d’Ille-et-Vilaine, elle a été ministre déléguée à la Ruralité, au Commerce et à l’Artisanat dans le gouvernement de Michel Barnier, entre septembre et décembre 2024. A l’ère du Premier ministre François Bayrou, entre décembre 2024 et septembre 2025, elle est restée ministre déléguée, chargée de la Ruralité.Coupe en brosse, lunettes aux couleurs changeantes et garde-robe au style affirmé, la Bretonne a effectué toute sa carrière à la Chambre de commerce et d’industrie de Rennes.Maire de Châteaugiron (Ile-et-Vilaine) de 2001 à 2017, cette ancienne vice-présidente de l’Association des maires de France a fait de la défense de l’action municipale son principal combat au Sénat où elle a été élue en 2014, puis en 2020.A la tête de la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation depuis 2020, Françoise Gatel a travaillé sur la revalorisation du statut de l’élu, plaidant notamment pour une meilleure rémunération dans la lignée de la loi Engagement et proximité de 2019 dont elle fut co-rapportrice.Elle a également planché, avec d’autres sénateurs, sur la réponse aux violences faites aux élus, sur l’application du “zéro artificialisation nette” des sols ainsi que sur des propositions visant à faciliter l’action des maires dans le cadre d’un groupe de travail sur la décentralisation.Interrogée en 2020 par l’AFP, la ministre se définissait comme “une élue locale avant tout”.”Je suis le porte-parole des élus locaux pour que les +faiseurs+ que sont les maires puissent avoir les moyens d’agir et ne soient pas bloqués par des règles inapplicables”, soulignait-elle, jugeant que “le sénateur sert très souvent à apporter du bon sens et de l’efficacité à la loi”.Au Sénat, Françoise Gatel dit “essayer de composer” au-delà des clivages politiques, dans un but d'”efficacité”, tout en se réclamant des “valeurs humanistes” de l’UDI.”Femme de la territoriale” et technicienne de référence, elle a été l’auteure d’une loi sur les communes nouvelles en 2019 et d’une loi sur l’encadrement et le contrôle des établissements privés hors contrat.Redevenue conseillère municipale en 2017 en raison de la loi sur le non-cumul des mandats, elle est également conseillère à la communauté de communes du Pays de Châteaugiron. Françoise Gatel préside aussi l’association Petites cités de caractère France.

Catherine Vautrin aux Armées après l’imbroglio Le Maire

Bruno Le Maire ayant renoncé face à la polémique, le portefeuille des Armées revient à Catherine Vautrin, qui troque son super-ministère de la Santé, du Travail et des Solidarités pour ce poste régalien où elle devra piloter le réarmement français face au regain de tensions géopolitiques.Rompue aux arcanes du pouvoir, cette ex-chiraquienne de 65 ans va ainsi succéder à Sébastien Lecornu, reconduit vendredi à Matignon au terme d’une semaine de crise politique. Cette ex-LR, devenue membre et fidèle soldat de Renaissance, un temps pressentie pour Matignon au début du second quinquennat, a incarné avec d’autres le virage à droite d’Emmanuel Macron, conservée dans les gouvernements successifs (Attal, Barnier, Bayrou) depuis janvier 2024, principalement à la tête de son super-ministère social mais avec aussi un passage aux Territoires. Aux Armées et aux Anciens combattants, sous réserve de l’adoption du projet de budget 2026, elle devra s’atteler à l’actualisation de la Loi de programmation militaire (LPM) pour accélérer le réarmement du pays face à la détérioration de la sécurité en Europe sous la menace russe.Le président Emmanuel Macron avait annoncé en juillet vouloir renforcer l’effort budgétaire pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026 puis à nouveau 3 milliards de plus en 2027.- Habileté -Avec son homologue allemand Boris Pistorius, elle devra aussi d’ici la fin de l’année trouver un chemin pour tenter d’engager la prochaine étape du projet Scaf de futur avion de combat européen, actuellement bloqué par les intérêts divergents des industriels des deux pays.A la tête des ministères sociaux, Catherine Vautrin a déjà montré qu’elle n’avait pas peur de monter au front. Convaincue de la nécessité de couper dans les dépenses publiques, elle a endossé diverses mesures impopulaires, entre économies sur l’hôpital, relèvement du reste à charge des patients sur les consultations médicales, ou proposition de réforme de l’assurance chômage, dénoncée comme violente par les syndicats, qui ont finalement repris la main.En première ligne sur l’épineux projet de loi “fin de vie”, elle a montré son habileté lors du premier passage à l’Assemblée, qui a débouché sur l’adoption de deux textes, l’un sur la création d’une aide à mourir et l’autre sur les soins palliatifs.”Au moment du mariage pour tous, nous avions eu des débats assez rudes, moi l’homme de gauche et elle la femme de droite, mais on s’est retrouvés autour du texte sur la fin de vie et on a bien travaillé ensemble, en confiance et en clarté. (…) Elle est rigoureuse et va au bout de ce qu’elle dit”, juge Olivier Falorni (MoDem), l’un des principaux artisans du texte à l’Assemblée.Dans le champ de la Santé – dont était également chargé Yannick Neuder – elle a gagné le “respect” de ses interlocuteurs. – Ministre de Chirac -Chez les médecins ou pharmaciens, divers représentants syndicaux saluent son “sérieux” et sa “connaissance fine des dossiers”, malgré les “divergences de points de vue”. “Parmi les nombreux ministres qu’on a eus, elle se détache du lot”, souffle l’un d’eux.”C’est une femme fiable, solide”, qui “ne fait pas de vagues” et “sait manager un département ministériel”, commente un député spécialiste des questions sociales.Catherine Vautrin a rallié la macronie en 2022. Après la réélection d’Emmanuel Macron, elle avait salué “une excellente nouvelle pour la France et l’Europe”. Le président lui avait même promis Matignon, avant de lui préférer Elisabeth Borne, sous la pression de macronistes qui dénonçaient sa participation à la mobilisation contre le mariage pour tous. Dans le passé, elle a occupé plusieurs postes gouvernementaux sous la présidence de Jacques Chirac: secrétaire d’État à l’Intégration (2004), aux Personnes âgées (2004-2005), puis ministre déléguée à la Cohésion sociale (2005-2007).Elle fut députée de la Marne à plusieurs reprises entre 2002 et 2017, avant d’être battue par une élue du parti présidentiel. Depuis 2014, elle est présidente du Grand Reims.Elle a aussi eu affaire avec la justice. Elle était trésorière de l’UMP (devenu LR), lorsqu’a éclaté l’affaire Bygmalion sur les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Elle a toutefois été blanchie en 2015 par un non-lieu.Titulaire d’une maîtrise de droit des affaires, elle a notamment travaillé comme directrice marketing dans le groupe d’assurance santé américain Cigna.burs-eva-ic-dab-alu/alv

Un candidat soutenu par le RN remporte une législative partielle dans le Tarn-et-Garonne

Les électeurs de la première circonscription du Tarn-et-Garonne ont choisi dimanche, lors d’une élection législative partielle, un candidat soutenu par le RN, Pierre-Henri Carbonnel, plutôt qu’une socialiste, après l’appel du patron de LR, Bruno Retailleau, à ne donner “pas une voix” à la gauche.Avec cette victoire, obtenue avec 52,06% des voix selon des résultats quasi-définitifs de la préfecture, l’Union des droites pour la République (UDR), parti fondé par Eric Ciotti après son départ de LR lors des législatives anticipées de 2024, conserve ce siège auparavant occupé par Brigitte Barèges, dont Pierre-Henri Carbonnel était le suppléant.Brigitte Barèges, ex-LR et ex-maire de Montauban, a dû démissionner en juillet après avoir été déclarée inéligible par le Conseil constitutionnel pour irrégularités de financement de campagne.Les électeurs ont néanmoins été peu nombreux à se déplacer: la participation s’est effondrée dans la circonscription, passant de 71,47% lors des législatives anticipées de 2024 à 37,4% ce dimanche.- Assemblée inchangée -“Magnifique victoire”, a salué sur X Eric Ciotti, qui voit dans ce résultat “l’avènement de l’union du peuple de droite dans le pays”.”On voit que l’Union de droite est en marche. J’espère qu’à Paris, ils vont savoir en tirer les conséquences”, a déclaré son poulain depuis Montauban.Ce scrutin partiel, qui laisse inchangé le paysage politique à l’Assemblée nationale, illustre la menace qui pèse sur le front républicain, incarnée par la posture de M. Retailleau et le report vers M. Carbonnel d’une partie des électeurs du candidat LR, Bernard Pécou, qui avait obtenu 17,55% des voix au premier tour, le 5 octobre.Même s’il n’avait pas donné de consigne de vote à ses sympathisants, M. Pécou avait critiqué la “dérive d’idées” de Brigitte Barèges, qui avait emporté la circonscription face à la gauche en 2024 en suivant M. Ciotti dans son alliance avec le RN. La candidate socialiste défaite dimanche, Cathie Bourdoncle, vice-présidente du conseil départemental, n’a remporté que 47,94% des voix, soit moins que la précédente députée socialiste (2012-2024) de la circonscription, Valérie Rabault, qui avait perdu face à Brigitte Barèges avec 48,75% des suffrages.”Il faut croire encore à notre démocratie”, a lancé aux abstentionnistes Mme Bourdoncle après sa défaite, notant que le “chaos” du “contexte national” n’avait “certainement pas donné envie à nos électeurs de se rassembler”. – Félicitations de Bardella -Signe de l’importance donnée au scrutin par les partis, M. Ciotti, M. Retailleau, ainsi que le secrétaire général de Renaissance Gabriel Attal et la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga étaient venus encourager leurs candidats à un moment ou à un autre de la campagne.Tout en adressant ses félicitations à Pierre-Henri Carbonnel, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a estimé dimanche que l’alliance UDR-RN était la “seule alternative crédible pour gouverner et redresser la France”.Le président de LR, Bruno Retailleau, avait dans l’entre-deux-tours appelé les électeurs de droite à ne donner “pas une voix” à la gauche, lors d’une interview sur Europe1 et CNews.”Ca veut dire toutes les voix à Pierre-Henri Carbonnel”, avait interprété Eric Ciotti, lors d’un déplacement à Montauban.Le nouveau député, agriculteur de 35 ans, arrivé en tête du premier tour avec 29,25% des voix, partait favori pour le second, d’autant qu’une dissidente du RN avait en outre recueilli 7,34% des suffrages.A gauche, Cathie Bourdoncle, 59 ans et 24,30% au premier tour, était soutenue par Carole Delga et l’ex-députée locale Valérie Rabault, ainsi que par le Parti radical de gauche (PRG), mais le soutien indirect de son adversaire LFI Samir Chikhi (10,49%) et de Catherine Simonin-Bénazet (Renaissance, 5,28%), n’a pas suffi.Faisant référence aux positions très anti-LFI de Carole Delga, Stéphane Peu, le président du groupe PCF à l’Assemblée nationale, avait noté ironiquement que Cathie Bourdoncle n’était “pas Che Guevara”.Face à la position de Bruno Retailleau, M. Peu avait fustigé “l’accélération d’une recomposition politique où la droite dite républicaine, Les Républicains, est en train d’envisager, sérieusement et concrètement, son union future avec l’extrême droite”.