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Panosyan suggère que certains retraités contribuent au financement de la protection sociale

La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a suggéré mardi que certains retraités contribuent au financement de la protection sociale, une proposition accueillie avec intérêt par le patronat mais qui ne fait pas l’unanimité dans le bloc centriste.  La contribution au financement de la protection sociale “peut porter effectivement sur les personnes qui travaillent”, a-t-elle dit sur TF1 où elle était interrogée sur la proposition du Sénat de faire travailler tous les actifs 7 heures de plus par an sans rémunération pour renflouer la Sécurité sociale. “Mais ça peut porter aussi sur les personnes retraitées qui peuvent se le permettre”, a-t-elle ajouté, en précisant que “ça ne doit pas concerner tous les retraités (…), ça peut être 40% des retraités”. A Matignon, on souligne que la proposition de Mme Panosyan-Bouvet est à ce stade “une position personnelle”.”Il y a différentes taxes et cotisations qui pourraient être envisagées sur les retraités qui peuvent se le permettre (…) en fonction du niveau de pension”, a développé Mme Panosyan-Bouvet. “C’est à discuter, ça peut être 2.000 euros, ça peut être 2.500”.Pour la ministre du Travail et de l’Emploi, “le financement de la protection sociale aujourd’hui incombe trop aux entreprises et aux travailleurs.””Il y a un moment donné où il faut que cette charge soit mieux répartie sur l’ensemble de la population, surtout pour un risque qui est celui de la dépendance, qui concerne très principalement les personnes âgées, celles qui vont rentrer en situation de dépendance et en perte d’autonomie”, a-t-elle souligné.Interrogé sur la proposition de la ministre du Travail, le président du Medef Patrick Martin a répondu: “Pourquoi pas? Temporairement, de manière ciblée, en protégeant les petites retraites et en répartissant l’effort d’une manière équitable”.- “Idées anti-travail” -“Si tout le monde doit participer à l’effort de guerre, pourquoi pas”, a-t-il ajouté, rappelant que la retraite était “un système par répartition et donc ce sont les salariés et les entreprises qui paient pour les retraites”.”A minima, l’effort demandé aux entreprises au titre des budgets 2025, c’est 12 à 13 milliards d’euros. En regard, le taux abattu de CSG pour les retraités, c’est 11,5 milliards par an”, a relevé celui qui a demandé début janvier de supprimer l’abattement pour frais professionnels des retraités et aligner leur taux de CSG sur celui des actifs.Concernant la piste des 7 heures de travail supplémentaires par an sans rémunération, “il faut qu’on regarde avec les partenaires sociaux parce que ça peut être 10 minutes par semaine (…) il y a différentes applications en fonction des branches”, a affirmé Astrid Panosyan-Bouvet, écartant l’idée de la suppression “d’un jour périodique”.Le gouvernement cherche à éviter la dérive des comptes de la Sécurité sociale et la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin avait réactivé la piste des 7 heures de travail supplémentaires par an sans rémunération dans un entretien au JDD ce week-end. Celle-ci avait été abandonnée sous le gouvernement Barnier.Cette “forme de contribution à l’effort national du financement pour la dépendance et la branche autonomie” devrait générer “deux milliards d’euros”, a-t-elle indiqué. “Si on rajoute effectivement une contribution des retraités qui peuvent se le permettre, on serait sur peut-être 500, 800 millions d’euros de plus en fonction justement du seuil qui est décidé”.Vice-président du groupe des députés macronistes à l’Assemblée nationale, le député Mathieu Lefèvre a fustigé sur X “deux idées anti-travail”.”Travailler sept heures de plus sans salaire supplémentaire, taxer les retraités qui ont travaillé toute leur vie, non et trois fois non ! Le travail doit payer”, a-t-il réagi.Interrogée sur Europe 1, la ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé a estimé que son homologue du Travail avait “raison” d’engager la “réflexion” sur “un effort partagé dans la société dans un moment très contraint en termes de finances publiques”.  

Airbags Takata: Citroën étend son rappel massif de C3 à toute l’Europe

Citroën va étendre à toute l’Europe les rappels des très populaires Citroën C3 et DS3, rendues dangereuses par des airbags défaillants de marque Takata, a annoncé mardi la marque du groupe Stellantis.Une première vague de rappels est prévue dès la fin janvier, portant sur 98.000 de ces véhicules fabriqués entre 2009 et 2019, dont 73.000 en France.Les airbags du fabricant japonais Takata — qui a fait faillite entre-temps — secouent le secteur de l’automobile depuis 2014: ils ont causé plusieurs décès dans le monde en projetant des pièces dangereuses au visage du conducteur, à cause d’un gaz qui vieillit mal dans les climats chauds et humides.En France, 29 accidents liés à ces airbags ont été recensés, provoquant 11 décès en outremer et un en métropole, a précisé le ministère des Transports.Volkswagen, Nissan, BMW ou Toyota, entre autres, ont rappelé des millions de véhicules équipés de ces airbags dangereux, avec des campagnes encore en cours aujourd’hui.- Outremer -La particularité de la campagne lancée par Citroën et DS au printemps 2024 est qu’elle demandait aux conducteurs — dans le sud de l’Europe et outremer — d’immobiliser leurs véhicules jusqu’à ce qu’ils soient réparés. Le constructeur a donc mobilisé en urgence son réseau de concessionnaires, assailli de demandes d’automobilistes redoutant un accident, prêter des milliers de voitures en remplacement et doper la production de nouveaux airbags adaptés.La décision de commencer les rappels par le sud de la France et de l’Europe avait été prise “sur la base de critères de chaleur et d’humidité des climats sur le long terme”, soit les deux facteurs qui endommagent ces airbags, a rappelé Stellantis.Stellantis souligne avoir déjà fait réparer les voitures de “plus de 94% des clients enregistrés dans le sud de l’Europe”, soit 400.000 véhicules.Volkswagen a lancé une campagne similaire — appelée “stop drive” — mais seulement en Guadeloupe, Martinique et Guyane française pour des modèles Golf, Polo et Fox concernés. L’accent est en effet mis sur les Outremer, Polynésie et Réunion comprises, où les airbags se sont désagrégés plus vite et ont provoqué plus d’accidents. “Le rythme (des réparations) constaté en Outremer n’était pas suffisant”, a souligné le ministère des Transports à l’AFP.Les campagnes de rappel ont plus de mal à y convaincre les automobilistes de passer au garage, selon le ministère.  Le service de surveillance des véhicules et des moteurs (SSMVM), l’autorité nationale chargée de contrôler la conformité des véhicules, avait demandé en décembre 2024 à l’ensemble des constructeurs et importateurs dans les zones d’outre-mer de rappeler avant le 15 février l’ensemble des véhicules concernés et de mettre en place un “stop drive” pour certains véhicules.Les préfectures y ont aussi lancé en janvier des campagnes d’information, notamment dans les stations-service.- Rappels au nord -En métropole, le SSMVM a également demandé aux constructeurs de fournir une liste exhaustive des véhicules concernés, ainsi que de justifier des absences de rappel à ce jour.L’Etat n’exclut pas des “mesures additionnelles éventuelles” si les rappels ne sont pas assez efficaces.Parallèlement, plusieurs propriétaires de C3 ont déposé des plaintes contre Stellantis pour “mise en danger de la vie d’autrui” et “pratiques commerciales trompeuses”, demandant notamment des compensations financières. L’UFC-Que choisir a également annoncé dans un communiqué son intention de déposer plainte.Cette nouvelle campagne de rappels va s’étendre progressivement au nord de la France et à l’Allemagne, à l’Autriche, la Hongrie, la Moldavie, la Suisse, l’Ukraine et l’Irlande, puis dans les autres pays européens dans les semaines à venir, concernant au total plus de 869.000 véhicules dont 400.000 en France, a précisé le groupe dans un communiqué.S’il s’agit d’une campagne de rappel standard et non un “stop-drive”, c’est parce que “les données actuellement disponibles indiquent un niveau de risque considérablement plus faible que dans la région du Sud”, explique le constructeur.La première vague de cette nouvelle campagne, qui s’échelonnera jusqu’au mois de juin, a été lancée par des courriers envoyés depuis ce lundi 20 janvier qui s’adressent d’abord aux propriétaires des véhicules datant de 2009 et 2010. Ils sont priés de prendre un rendez-vous en concession pour faire changer leurs airbags.L’échelonnement des rappels permettra de “tenir compte de la disponibilité des pièces et de la capacité du réseau pour effectuer la réparation”, a assuré Stellantis.

Rodrigue Petitot, leader du mouvement contre la vie chère, de nouveau face aux juges

Le procès de Rodrigue Petitot, leader du mouvement de protestation contre la vie chère en Martinique, interpellé le 12 novembre après une altercation avec le préfet à son domicile, s’est ouvert mardi devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France.A l’ouverture du procès, très attendu dans le territoire ultra-marin et qui devrait durer deux jours, des manifestants se sont massés devant les grilles du tribunal, scandant des slogans en soutien au président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), collectif à l’initiative du mouvement de protestation qui a débuté en septembre dernier. A la mi-journée, une source policière recensait 550 manifestants.La justice reproche à M. Petitot, surnommé “Le R” par ses soutiens, de s’être introduit sans autorisation dans la résidence préfectorale le 11 novembre, “d’abord à l’aide d’un véhicule, puis à pied”, a énoncé Thomas Lamorelle, le président du tribunal, en début d’audience.Le leader du RPPRAC est également poursuivi pour “menaces et actes d’intimidation” envers le représentant de l’État, a ajouté le magistrat.”On veut incarcérer le symbole de la vie chère (…). Tout est fait pour éteindre le vrai combat”, a indiqué le prévenu, qui comparaît détenu. “Je ne reconnais pas être auteur de violation de domicile. Je suis arrivé, la barrière était ouverte”, a-t-il soutenu devant le tribunal.Le président a ordonné le renvoi au 31 mars du procès de trois autres membres du collectif qui avaient accompagné M. Petitot devant la résidence préfectorale en filmant la scène pour la diffuser en direct sur les réseaux sociaux.Les quatre militants avaient tenté de rencontrer le ministre chargé des Outre-mer, qui effectuait un déplacement de quatre jours en Martinique, au terme de deux mois de tensions et plusieurs nuits d’émeutes en marge des manifestations contre le coût élevé des denrées alimentaires sur l’île. Après un face-à-face tendu devant la porte de sa maison, le préfet avait refusé d’accéder à la demande du RPPRAC.”Ce qu’on fait au +R+, c’est une injustice”, s’est indignée Christiane, une manifestante de 69 ans venue de Rivière-Pilote (sud), durant une suspension d’audience. “La vie est très chère”, a ajouté cette retraitée, qui a fait part de son intention de revenir manifester devant le tribunal mercredi.

Fin de vie: Bayrou sème le flou sur l’avenir de l’aide à mourir

C’est un revers pour les partisans d’une aide légale à mourir pour certaines personnes en fin de vie. François Bayrou souhaite aborder séparément ce sujet, clivant, de celui des soins palliatifs, accédant ainsi à une demande des adversaires de l’euthanasie et du suicide assisté.Le Premier ministre souhaite scinder en deux le projet de loi sur la fin de vie, a-t-on appris mardi auprès de son entourage. Il n’y aurait donc plus un seul texte, mais une loi consacrée aux soins palliatifs et une autre dédiée à l’aide à mourir.Il y a une semaine, le chef du gouvernement avait simplement renvoyé la fin de vie au “pouvoir d’initiative” du Parlement.Si le choix de deux textes peut apparaître de simple forme, il marque en réalité un développement important dans l’histoire – déjà longue de plusieurs années – du projet de loi censé initialement porter la grande réforme sociétale de la présidence d’Emmanuel Macron. Et suscite déjà la désapprobation de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet – une macroniste de la première heure – qui s’est dite mardi soir “opposée” à cette “scission”.”J’attends que le gouvernement et le Premier ministre réinscrivent ce texte dans son ensemble à l’Assemblée nationale” et ce dès “aujourd’hui”, a-t-elle lancé sur France 5. – “Conscience” -La fin de vie a d’abord fait l’objet d’une convention citoyenne, puis d’un long travail de plusieurs gouvernements pour qu’un projet de loi parvienne finalement début 2024 à l’Assemblée nationale.Il prévoyait le développement des soins palliatifs mais aussi de légaliser, à d’importantes conditions, une “aide active à mourir” – concrètement un suicide assisté ou, dans certains cas, une euthanasie. La dissolution de l’été 2024 l’a arrêté net avant un premier vote solennel, alors que les clivages restent vifs. Les partisans de l’aide à mourir y voient un sujet essentiel de liberté et de dignité. Ses adversaires, dont nombre de religieux et certains soignants, craignent une évolution dangereuse éthiquement.En optant pour deux textes, M. Bayrou répond à une demande du second camp et reprend une partie des arguments des sceptiques de l’aide à mourir.Celle-ci “est une question de conscience” quand les soins palliatifs relèvent d'”un devoir de la société à l’égard de ceux qui traversent cette épreuve”, a ainsi justifié l’entourage du locataire de Matignon.Cette position rejoint notamment celle de la Sfap, organisation qui porte la voix des soins palliatifs et s’est toujours montrée très méfiante à l’idée de légaliser le suicide assisté.Deux textes, “c’est quelque chose que l’on demandait depuis le début”, a déclaré à l’AFP sa présidente, Claire Fourcade. “Le sujet des soins palliatifs, qui pourrait avancer très vite, est freiné par le fait d’être couplé à un sujet plus clivant et complexe”.- Equation politique-Chez les partisans de l’aide à mourir, comme Mme Braun-Pivet, le mécontentement l’emporte. Le député Olivier Falorni (apparenté MoDem), qui défend de longue date une évolution législative et avait dirigé les travaux sur le projet de loi lors de son passage à l’Assemblée, a ainsi exprimé son désaccord.Soins palliatifs et aide à mourir sont “complémentaires”, a-t-il insisté auprès de l’AFP. Ces deux sujets doivent “être abordé(s) maintenant et en même temps, pas séparément et dans longtemps”.Car les partisans de l’aide à mourir craignent l’abandon de ce volet, même si l’entourage du Premier ministre assure que les deux thèmes seront examinés dans la “même temporalité parlementaire”, sans précisions.”Séparer le texte, c’est céder aux représentants religieux et aux opposants à l’euthanasie, séparer pour finalement ne rien faire ?”, s’est interrogée sur le réseau X l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD).Pour François Bayrou, l’enjeu est aussi politique. Plusieurs membres de son gouvernement ont exprimé leurs fortes réticences sur l’aide à mourir, à commencer par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui avait clairement dit ne pas souhaiter le retour du texte à l’Assemblée.”Dans une situation où il n’y a pas de budget pour la France”, la fin de vie “n’est pas une urgence”, argumentait aussi en privé un autre ministre il y a quelques semaines.Mais scinder le texte en deux “peut être un moyen d’aller plus vite et d’être plus efficace”, a défendu la députée Renaissance Stéphanie Rist, selon laquelle “c’était aussi une demande forte du Sénat d’avancer dans ce sens.”