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Philippines: des habitants nettoient les débris des deux séismes

Des rescapés de deux violents séismes dans le sud des Philippines se sont réveillés abasourdis samedi au milieu des dégâts, dans une région secouée par des centaines de répliques en quelques heures.De nombreux habitants du littoral de l’île de Mindanao ont passé la nuit dehors, de peur d’être ensevelis par les répliques de ces tremblements de terre de magnitudes 7,4 et 6,7 survenus au large vendredi.Au moins huit personnes ont été tuées, ont indiqué les autorités philippines.Ezzra James Fernandez, porte-parole de la Défense civile, a indiqué qu’aucune personne n’était portée disparue, que les dégâts concernant les infrastructures étaient “minimes” et que des opérations de dégagement des routes étaient en cours.Dans la municipalité de Manay, des habitants déblaient samedi les débris des bâtiments ébranlés.”Notre petite maison et notre petite boutique ont été détruites”, explique à l’AFP Ven Lupogan, qui habite les lieux. “Nous n’avons nulle part où dormir. Il n’y a pas d’électricité. Nous n’avons rien à manger”, dit-il.Un important séisme de magnitude 6,9 avait déjà frappé l’île philippine de Cebu fin septembre, tuant 75 personnes et détruisant quelque 72.000 logements.Le chef de l’Etat, Ferdinand Marcos Jr, a demandé aux pouvoirs publics de poursuivre leurs opérations de secours, selon la présidence.Des habitants de Manay ont dormi dans des tentes, sous des bâches ou sur des hamacs, dans leurs véhicules ou simplement sur des matelas disposés sur le trottoir, tandis que les répliques secouaient cette région de 1,8 million d’habitants.Dans l’hôpital public fortement endommagé de Manay, des patients attendent de bénéficier de soins sur des lits placés en extérieur. Des ingénieurs avaient établi vendredi que la structure du bâtiment était compromise.A proximité, des commerçants nettoient le verre cassé et remettent leurs produits en rayons, ont constaté des journalistes de l’AFP.Vilma Lagnayo s’est précipitée pour récupérer vêtements et objets de sa maison effondrée. “Reconstruire (notre maison) est maintenant difficile (…). L’argent est un problème”, dit-elle.Le bureau de sismologie des Philippines a relevé plus de 800 répliques depuis le premier séisme qui a frappé Mindanao. Celles-ci devraient se poursuivre pendant plusieurs semaines.Les tremblements de terre sont quasi quotidiens aux Philippines, situées sur la Ceinture de feu du Pacifique, un arc de forte activité sismique qui s’étend de l’Asie du Sud-Est au Japon, et à travers le bassin pacifique jusqu’aux côtes ouest des Amériques, du nord au sud.

Chez LR, beaucoup de divisions sur la participation au gouvernement

Les parlementaires LR ont affiché samedi leurs divergences sur la participation de leur parti au gouvernement de Sébastien Lecornu, les sénateurs se rangeant pour la plupart derrière Bruno Retailleau qui s’y oppose, tandis que les députés, menacés par une dissolution, y sont largement favorables.  “Ma conviction, c’est qu’il ne faut pas participer”, a affirmé Bruno Retailleau lors d’une réunion samedi matin en visio avec les parlementaires LR, avant une autre commencée samedi à 11H00 du bureau politique, instance décisionnelle du parti.”Participer, c’est le dernier acte d’une dissolution dans le macronisme”, a prévenu le patron des Républicains, au lendemain de la décision d’Emmanuel Macron de renommer Sébastien Lecornu à Matignon, assurant que lui-même “n’ira pas dans ce gouvernement”, ont indiqué à l’AFP plusieurs participants.Bruno Retailleau avait été reconduit au ministère de l’Intérieur il y a une semaine dans le premier gouvernement de Sébastien Lecornu, avant de déclencher sa chute quelques heures plus tard, en estimant que sa composition ne reflétait pas la “rupture” annoncée et en pointant tout particulièrement la nomination du macroniste Bruno Le Maire au ministère des Armées.Le patron des Républicains a reçu le soutien du président LR du Sénat, Gérard Larcher, lors de la réunion avec les parlementaires. Le PS “va faire du chantage à la censure et le prochain gouvernement devra renoncer à tout: le sérieux budgétaire, le régalien, la défense du travail”, a-t-il prévenu. “Je ne pense pas qu’il faille participer à ce gouvernement”, a conclu Gérard Larcher. L’eurodéputé François-Xavier Bellamy, vice-président de LR, a aussi pris position contre la participation.Lors de la réunion du bureau politique, le patron des sénateurs LR Mathieu Darnaud s’est dit favorable à “un soutien sans participation” au gouvernement Lecornu, assurant s’exprimer au nom de son groupe. Tout comme les jeunes LR, opposés à ce que l’équipe Lecornu 2 comprenne des ministres de leur parti.- Soutien “quasi unanime” -A l’inverse, de nombreux députés ont pris la parole pour soutenir Sébastien Lecornu et défendre le maintien de LR au sein de l’exécutif, à l’image du porte-parole de leur groupe Vincent Jeanbrun. “On n’est pas le RN ni LFI, on ne fait pas tomber les gouvernements”, a-t-il affirmé.Le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, a rappelé la position “quasi unanime” des députés de droite “de rester du côté de la responsabilité”.Soulignant qu’il y a une semaine, il s’était opposé à l’entrée de LR dans le premier gouvernement de Sébastien Lecornu sans connaître sa feuille de route, contrairement à son rival interne Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez a souhaité que le parti soit “dans le collectif” et plaidé pour “l’unité”.Dans la nuit de vendredi à samedi, le groupe des députés LR avait apporté un très large soutien à Sébastien Lecornu, sans prendre position sur la participation au gouvernement.Avec une cinquantaine d’élus, les députés du parti issue du gaullisme occupent une position de pivot à l’Assemblée nationale et constituent aux côtés du bloc macroniste la deuxième composante du “socle commun”.”Je reste sur la ligne d’un soutien très clair au gouvernement. La participation peut être conditionnelle”, a estimé l’ex-Premier ministre Michel Barnier, fraîchement élu à l’Assemblée. Après la dissolution l’an dernier, de nombreux députés LR avaient sauvé leur siège face au RN dans des circonscriptions rurales, en grande partie grâce à leur ancrage local.Beaucoup ne se sentent pas redevable au parti, dont le nom ne figurait souvent pas sur les affiches électorales, et craignent de ne pouvoir contenir une nouvelle poussée de l’extrême droite en cas de législatives anticipées. “On ne peut pas claquer la porte après avoir défendu des positions de responsabilité”, s’est exclamé Sébastien Martin (Saône-et-Loire), tandis que Julien Dive, proche de Xavier Bertrand et seul député non-RN de l’Aisne, a estimé que “sans participation, il n’y a pas de gouvernement”.”Il faut que ce gouvernement tienne, sinon il n’y aura pas de budget et une dissolution”, a mis en garde Annie Genevard, ministre de l’Agriculture démissionnaire. 

Lecornu reconduit par Macron mais éconduit par les ténors de LR

De nouveau sous la menace de censure après sa reconduction très critiquée, Sébastien Lecornu doit constituer, dans un délai ultra-court, son nouveau gouvernement mais a priori sans LR, dont deux ténors ont refusé samedi toute participation. Contre l’avis général, Emmanuel Macron a finalement reconduit tard vendredi soir son fidèle lieutenant à Matignon. Ce dernier a choisi de se rendre pour un premier déplacement samedi matin au commissariat de l’Haÿ-les-Roses, en banlieue parisienne, où il doit prendre la parole devant la presse. Mais c’est bien la composition de son futur gouvernement qui va occuper le locataire de la rue de Varenne, alors que le président des Républicains et ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau, ainsi que le président du Sénat Gérard Larcher, se sont prononcés samedi contre toute participation lors d’une réunion des parlementaires LR. Le PS “va faire du chantage à la censure et le prochain gouvernement devra renoncer à tout: le sérieux budgétaire, le régalien, la défense du travail”, a expliqué Gérard Larcher, tandis que Bruno Retailleau confirmait que lui-même n’irait pas. Vendredi soir cependant une très large majorité des députés LR s’est prononcée pour un “soutien” au Premier ministre, estimant que sa reconduction donnait “une chance de stabilité” au pays. Une formule de soutien sans participation semble donc se dessiner. A l’issue d’une folle semaine entamée par sa démission et celle de son premier gouvernement, qui n’aura survécu que 14 heures, Sébastien Lecornu va donc tenter un nouvel essai avec “carte blanche” du président pour former une nouvelle équipe gouvernementale et mener “les négociations” avec les partis politiques.- “Par devoir” -Celui qui a affirmé accepter la mission “par devoir” s’attèle à une tâche éminemment difficile entre les menaces de censure des oppositions et un “socle commun” de la droite et du centre largement mis à mal. Avec d’abord une première question urgente: qui asseoir à la table du Conseil des ministres lundi pour la présentation du projet de budget 2026, dont l’examen au Parlement doit démarrer au plus vite ? Le temps presse pour pouvoir laisser au Parlement les 70 jours requis par la Constitution pour l’examiner avant le 31 décembre. Il faudrait que le texte soit transmis lundi au Parlement, en principe après un passage en Conseil des ministres.Sébastien Lecornu a prévenu que le futur gouvernement devrait “incarner le renouvellement et la diversité des compétences”, demandant aux prochains ministres de “s’engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027”. Ce qui, outre Bruno Retailleau, semble exclure le garde des Sceaux Gérald Darmanin. Au sein du camp présidentiel, c’est le désarroi qui a dominé ces derniers jours, à mesure qu’une reconduction de Sébastien Lecornu se profilait. Plusieurs personnalités du parti présidentiel Renaissance se sont prononcées contre et son chef, Gabriel Attal, a invité Emmanuel Macron à “partager le pouvoir”. Et le parti Horizons de l’ex-Premier ministre Édouard Philippe envisage pour la première fois depuis sa création un soutien sans participation au gouvernement si celui-ci touche au “cœur” de la réforme des retraites de 2023.Or, le Premier ministre a promis que “tous les dossiers évoqués” pendant ses consultations avec les partis seraient “ouverts au débat parlementaire”. – “Un nouveau bras d’honneur” -Le Parti socialiste que l’exécutif voudrait convaincre d’un accord de non-censure dit attendre la déclaration de politique générale du Premier ministre prévue la semaine prochaine.Mais il a prévenu: sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”.Le reste des formations politiques d’opposition de gauche n’ont pas attendu longtemps. Dès l’annonce de la reconduction, La France insoumise, le Parti communiste français et les Écologistes ont promis de censurer. Lecornu 2, “c’est pire qu’une provocation, ça a vraiment un côté de négation totale des votes (…). Finalement, il dit un peu aux Français +je vous emmerde, je fais ce que je veux+”, s’est indigné la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain samedi sur franceinfo. “Un nouveau bras d’honneur aux Français d’un irresponsable ivre de son pouvoir. La France et son peuple sont humiliés”, a écrit le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur X, en précisant que la formation de gauche radicale déposerait “une nouvelle motion de destitution du président de la République” et censurerait “immédiatement” le prochain gouvernement.Même son de cloche à l’autre bout du spectre politique, où le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déclaré que son parti “censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir”, en dénonçant “une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français”. Position également adoptée par l’allié du RN, Eric Ciotti.

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Après des incendies monstres, l’Albanie doit repenser l’avenir de ses forêts

Après un été marqué par des incendies parmi les plus dévastateurs de son histoire, l’Albanie doit prendre les mesures nécessaires pour retrouver de l’oxygène et prévenir de telles catastrophes.Environ 60.000 hectares ont été ravagés par les flammes en Albanie cet été, soit un peu plus de 2% de la superficie du pays. Des incendies favorisés par une vague de chaleur intense et prolongée, associée à une grave sécheresse. Dans la région de Gramsh, dans le centre du pays, il ne reste rien des centaines d’hectares de pinède qui hébergeaient lièvres, renards, loups… Plusieurs semaines après les incendie, l’air sent encore le charbon et les visages sont marqués.Armand Kisha a perdu sa maison, sa menuiserie et son bétail dans les flammes. Il les pleure, comme il pleure la forêt de pins qui l’a vu grandir. “Les forêts ont besoin de temps pour se régénérer. Notre génération, celle de nos enfants… nous ne verrons plus de pins verts par ici …”, dit-il, abattu et soucieux.Et le temps presse pour ne pas ajouter une catastrophe à la précédente. “Il faut agir vite pour régénérer la forêt car cette catastrophe naturelle peut entraîner des inondations meurtrières”, alerte le responsable des pompiers de Gramsh, Ilir Llapushi.La disparition des racines et de la végétation altèrent la capacité du sol à absorber les précipitations – et le changement climatique augmente le risque de précipitations extrêmes.L’Albanie compte parmi les pays les plus exposés aux catastrophes climatiques en Europe, prévenait en 2024 un rapport de la Banque mondiale, et presque toutes ses régions ont été touchées par des inondations, des incendies de forêt, des glissements de terrain ou des tremblements de terre ces vingt dernières années.Et les milliers de constructions illégales, souvent bâties sur des terrains inondables, ajoutent au risque, met en garde le rapport.Face à tout cela, il est vital de réformer la gestion de ses forêts, prévient Abdulla Diku, ingénieur forestier et chercheur basé à Tirana, après des années sans réformes dans la gestion des forêts, d’abus liés à la déforestation, de barrages hydroélectriques qui réduisent les débits d’eau et d’exode rural”.- Bombes de pin -La PPNEA, une ONG de protection de l’Environnement en Albanie collabore désormais avec l’Union internationale pour la conservation de la nature pour évaluer les besoins de restauration des forêts. “Le programme vise à diversifier les peuplements des forêts pour mieux favoriser la biodiversité avec des arbres résistants aux situations extrêmes comme les incendies, les inondations et les glissements de terrain”, explique Melitjan Nezaj, biologiste.A Gramsh, la municipalité étudie les options pour remplacer les forêts disparues. Le projet prévoit d’alterner des pins et d’autres arbres, notamment des feuillus. Car lorsque les flammes ont déferlé, elles n’ont fait qu’une bouchée des pins dont les pommes de sont transformées en “bombes remplies de feu”, explique Kujtim Palloçi, les yeux rougis.En moins de 30 minutes, sa maison a été rasée par les flammes, ses chèvres brûlées vives, les souvenirs de sa famille et les photos de ses enfants engloutis par le feu.Samedi 4 octobre, le Premier ministre Edi Rama a esquissé un semblant de réponse et promis un plan d’action sur la renaissance des forêts. Le gouvernement a adopté une loi interdisant toute construction sur les terrains nés d’incendies de forêts. Les autorités prévoient aussi un durcissement des peines pour les pyromanes, dont une dizaine ont été arrêtés en août, mais vite relâchés.

“Polluants éternels” autour de l’incinérateur d’Ivry: une étude ravive les inquiétudes

Des analyses effectuées par la fondation néerlandaise ToxicoWatch, dévoilées fin septembre, ont mis en évidence la présence dans l’air de “polluants éternels” ou PFAS près de l’incinérateur d’Ivry-Paris 13, qui dénonce en retour une “démarche de désinformation”.Construit en bordure du périphérique, à cheval sur le 13e arrondissement de Paris et la ville d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), cet incinérateur d’ordures ménagères est le plus grand d’Europe et brûle chaque année 700.000 tonnes d’ordures, en provenance de 14 communes d’Ile-de-France et de 12 arrondissements de Paris.Commandée par le collectif 3R (pour “réduire, réutiliser, recycler”) et financée par l’ONG Zero Waste Europe, l’étude publiée en septembre a révélé la présence de PFAS dans l’air à proximité de cet incinérateur.Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), certaines de ces substances, présentes dans quantité d’objets et produits comme les poêles antiadhésives ou les cosmétiques, peuvent avoir des effets délétères sur la santé: taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement des fœtus.Dans l’étude, des chercheurs de ToxicoWatch, spécialisés dans l’analyse toxicologique des polluants émis par les incinérateurs, ont mesuré la concentration de métaux lourds et de polluants organiques persistants (POP), dont les PFAS, sur les filtres d’aération de cinq écoles primaires situées à moins de 1,5 km du site.Résultat: les filtres usagés, collectés à Ivry-sur-Seine et Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) entre octobre 2024 et février 2025, font apparaître des niveaux élevés de PFAS.Pour Thierry Billard, chercheur au CNRS à Lyon et spécialiste des composés fluorés, interrogé par l’AFP, l’étude “montre qu’il y a des PFAS qui circulent dans l’atmosphère”. Une conclusion “indéniable”.Mais ces niveaux élevés de “polluants éternels” sont-ils attribuables à l’incinérateur?”Avec cette étude pilote réalisée avec des moyens limités, on ne peut pas l’affirmer de manière certaine. Cette étude visait principalement à donner des pistes pour des études complémentaires”, souligne Amélie Boespflug, coprésidente du collectif 3R qui milite pour des alternatives à l’incinération des déchets.    “On ne dit pas qu’il n’y a pas d’autres pollutions”, poursuit-elle. “On dit que justement, c’est parce qu’il y avait déjà des sources de pollution qu’il ne fallait pas en rajouter une de plus en reconstruisant l’incinérateur”, en référence à la nouvelle unité de valorisation qui doit entrer en service début 2026 pour remplacer l’incinérateur existant.Dans une étude datant de février 2025, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) relève que les températures de combustion des incinérateurs d’ordures ménagères “ne sont pas suffisantes pour garantir une minéralisation complète de tous les PFAS”.- “Préoccupation légitime” -Propriétaire de l’incinérateur, l’agence métropolitaine Syctom dénonce pour sa part une “démarche de désinformation” et pointe “l’utilisation de protocoles d’analyse approximatifs”, créant “un sentiment d’angoisse chez les riverains”.Une réponse “emblématique des tactiques qui peuvent être employées pour discréditer les lanceurs d’alerte”, objecte Amélie Boespflug.A proximité de l’incinérateur, la publication de cette étude a ravivé les inquiétudes des riverains quant aux impacts sanitaires et environnementaux des panaches de fumées blanchâtres qui s’échappent de ses cheminées.”J’ai été interpellé il y a deux jours par des salariés d’une entreprise installée à Ivry, inquiets de savoir si leur santé était exposée du fait de ces PFAS”, raconte le maire communiste d’Ivry-sur-Seine, Philippe Bouyssou.A Charenton-le-Pont, commune voisine, l’inquiétude est tout aussi vive.”Cela relance la préoccupation légitime de mes concitoyens sur les pollutions ambiantes et sur l’air qu’on fait respirer à nos enfants”, abonde Hervé Gicquel, maire LR de Charenton-le-Pont.”S’il y a émergence de nouvelles formes de pollution qui rejaillissent sur nos communes, il faut que je sache de quoi il en retourne. Et surtout quel est l’environnement qui le dégage”, explique l’élu.Les deux communes ont saisi l’Agence régionale de santé (ARS).Depuis des années, le collectif 3R alerte sur les nuisances liées à l’incinérateur d’Ivry.En avril, une étude menée par ToxicoWatch pour ce collectif avait mis en évidence des niveaux importants de métaux lourds et dioxines (un polluant organique persistant) dans des mousses prélevées à proximité.En 2022, la même fondation avait réalisé une étude commandée par 3R révélant la présence de dioxines dans les œufs de plusieurs poulaillers domestiques de l’aire urbaine parisienne. Depuis, l’ARS recommande de ne pas consommer d’œufs issus de ces poulaillers.

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“Polluants éternels” autour de l’incinérateur d’Ivry: une étude ravive les inquiétudes

Des analyses effectuées par la fondation néerlandaise ToxicoWatch, dévoilées fin septembre, ont mis en évidence la présence dans l’air de “polluants éternels” ou PFAS près de l’incinérateur d’Ivry-Paris 13, qui dénonce en retour une “démarche de désinformation”.Construit en bordure du périphérique, à cheval sur le 13e arrondissement de Paris et la ville d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), cet incinérateur d’ordures ménagères est le plus grand d’Europe et brûle chaque année 700.000 tonnes d’ordures, en provenance de 14 communes d’Ile-de-France et de 12 arrondissements de Paris.Commandée par le collectif 3R (pour “réduire, réutiliser, recycler”) et financée par l’ONG Zero Waste Europe, l’étude publiée en septembre a révélé la présence de PFAS dans l’air à proximité de cet incinérateur.Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), certaines de ces substances, présentes dans quantité d’objets et produits comme les poêles antiadhésives ou les cosmétiques, peuvent avoir des effets délétères sur la santé: taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement des fœtus.Dans l’étude, des chercheurs de ToxicoWatch, spécialisés dans l’analyse toxicologique des polluants émis par les incinérateurs, ont mesuré la concentration de métaux lourds et de polluants organiques persistants (POP), dont les PFAS, sur les filtres d’aération de cinq écoles primaires situées à moins de 1,5 km du site.Résultat: les filtres usagés, collectés à Ivry-sur-Seine et Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) entre octobre 2024 et février 2025, font apparaître des niveaux élevés de PFAS.Pour Thierry Billard, chercheur au CNRS à Lyon et spécialiste des composés fluorés, interrogé par l’AFP, l’étude “montre qu’il y a des PFAS qui circulent dans l’atmosphère”. Une conclusion “indéniable”.Mais ces niveaux élevés de “polluants éternels” sont-ils attribuables à l’incinérateur?”Avec cette étude pilote réalisée avec des moyens limités, on ne peut pas l’affirmer de manière certaine. Cette étude visait principalement à donner des pistes pour des études complémentaires”, souligne Amélie Boespflug, coprésidente du collectif 3R qui milite pour des alternatives à l’incinération des déchets.    “On ne dit pas qu’il n’y a pas d’autres pollutions”, poursuit-elle. “On dit que justement, c’est parce qu’il y avait déjà des sources de pollution qu’il ne fallait pas en rajouter une de plus en reconstruisant l’incinérateur”, en référence à la nouvelle unité de valorisation qui doit entrer en service début 2026 pour remplacer l’incinérateur existant.Dans une étude datant de février 2025, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) relève que les températures de combustion des incinérateurs d’ordures ménagères “ne sont pas suffisantes pour garantir une minéralisation complète de tous les PFAS”.- “Préoccupation légitime” -Propriétaire de l’incinérateur, l’agence métropolitaine Syctom dénonce pour sa part une “démarche de désinformation” et pointe “l’utilisation de protocoles d’analyse approximatifs”, créant “un sentiment d’angoisse chez les riverains”.Une réponse “emblématique des tactiques qui peuvent être employées pour discréditer les lanceurs d’alerte”, objecte Amélie Boespflug.A proximité de l’incinérateur, la publication de cette étude a ravivé les inquiétudes des riverains quant aux impacts sanitaires et environnementaux des panaches de fumées blanchâtres qui s’échappent de ses cheminées.”J’ai été interpellé il y a deux jours par des salariés d’une entreprise installée à Ivry, inquiets de savoir si leur santé était exposée du fait de ces PFAS”, raconte le maire communiste d’Ivry-sur-Seine, Philippe Bouyssou.A Charenton-le-Pont, commune voisine, l’inquiétude est tout aussi vive.”Cela relance la préoccupation légitime de mes concitoyens sur les pollutions ambiantes et sur l’air qu’on fait respirer à nos enfants”, abonde Hervé Gicquel, maire LR de Charenton-le-Pont.”S’il y a émergence de nouvelles formes de pollution qui rejaillissent sur nos communes, il faut que je sache de quoi il en retourne. Et surtout quel est l’environnement qui le dégage”, explique l’élu.Les deux communes ont saisi l’Agence régionale de santé (ARS).Depuis des années, le collectif 3R alerte sur les nuisances liées à l’incinérateur d’Ivry.En avril, une étude menée par ToxicoWatch pour ce collectif avait mis en évidence des niveaux importants de métaux lourds et dioxines (un polluant organique persistant) dans des mousses prélevées à proximité.En 2022, la même fondation avait réalisé une étude commandée par 3R révélant la présence de dioxines dans les œufs de plusieurs poulaillers domestiques de l’aire urbaine parisienne. Depuis, l’ARS recommande de ne pas consommer d’œufs issus de ces poulaillers.

Découverte exceptionnelle dans l’Hérault: un crocodile du Jurassique quasi-complet

Le squelette quasi-complet d’un fossile de crocodile, datant de la période du Jurassique il y a 180 millions d’années a été dévoilé vendredi au grand public au musée de Lodève dans l’Hérault.Une découverte “exceptionnelle”, a expliqué à l’AFP Stéphane Fouché, responsable des collections de paléontologie du musée de Lodève: “C’est la première fois en France qu’on trouve un squelette de crocodile de cette qualité aussi bien conservé”.Le fossile est long de cinq mètres, large de plus de deux. Ses pointes dorsales, sa colonne vertébrale, ses pattes, son long rostre – bouche très allongée – garni de dents sont encore bien visibles.Il a été apporté au musée par un promeneur, curieux, qui l’avait trouvé par hasard à quelques dizaines de kilomètres de Montpellier, dans l’arrière-pays.”Ce monsieur ouvre une boîte en carton et nous montre, dedans, 11 vertèbres. Sur le coup, je ne savais pas de quel animal il s’agissait”, confie Stéphane Fouché qui raconte s’être ensuite rendu sur les lieux et avoir contacté des chercheurs.”L’érosion avait fait le travail pour nous, les fossiles étaient là, il n’y avait plus qu’à les ramasser”.Les fouilles ont été menées pendant quatre ans dans le Lodévois – “l’un des territoires géologiques les plus riches de France”, selon Stéphane Fouché, sous la direction scientifique de Jérémy Martin, chercheur au CNRS, avec l’aide de l’association Paléorhodania et du groupe archéologique lodévois.La fossile était “recouvert d’une grosse couche de sédiments”, explique Camille Auclair, restauratrice et paléontologue pour la société Kraniata. “On a retiré des petits morceaux petit à petit et à la fin, par sablage, avec des grains de différentes densités, on est venus retirer la fine pellicule de sédiments qui restait, pour vraiment rendre le fossile parfaitement lisible et faire ressortir tous les petits détails”.Ce crocodile de l’ère des dinosaures vivait en partie dans l’eau et en surface. Si sa dentition montre une adaptation à un mode d’alimentation très piscivore, l’espèce n’a pas encore été officiellement identifiée, des analyses scientifiques devant encore être menées, notamment en analysant le crâne “encore rattaché au reste du corps par les cervicales”.”Ce crâne est particulièrement intéressant et important car c’est lui qui doit déterminer à quelle espèce il appartient”, détaille Camille Auclair. “Potentiellement, cela peut être une nouvelle espèce. C’est ça que les scientifiques devront déterminer”.Au musée de Lodève, ce fossile s’insère dans une collection déjà riche de pièces prélevées, pour la majorité localement, et qui témoignent de 540 millions d’années de l’histoire de la Terre.xysp/jp/spi

Aux abords du Rhin, la délicate réintroduction de tortues d’eau

A peine au contact de l’eau, la petite carapace s’engouffre et disparaît dans les roseaux: des cistudes d’Europe élevées en captivité découvrent les rives sauvages du Rhin, où ces tortues menacées sont progressivement réintroduites.Depuis plus d’une décennie, quelque 500 spécimens de ces reptiles à la peau noire tachetée de jaune ont déjà été lâchés, aussi bien côté Alsace que côté Rhénanie-Palatinat.En ce mercredi ensoleillé d’octobre, elles ne sont que 20 petites tortues, âgées de trois ans, à plonger vers l’inconnu, à savoir la zone alluviale de Woerr, une ancienne gravière renaturée des bords du Rhin.Le moment est particulièrement “symbolique”, confie Benoît Quintard, directeur du parc zoologique et botanique de Mulhouse, où les spécimens ont été élevés. Car pour la première fois, “des animaux nés côté français sont relâchés côté allemand”, à Neuburg am Rhein.”Cela nous permet d’augmenter la diversité génétique”, souligne Torsten Collet, représentant local de la Fédération allemande des associations environnementalistes (NABU), qui porte le projet dans le Land.”Et c’est le seul moyen de garantir que la population de cistudes d’Europe reste en bonne santé et continue à bien se reproduire ici”.- Ratons laveursCes reptiles aquatiques, également présents à l’état sauvage en milieu méditerranéen, avaient disparu des abords du Rhin il y a un siècle et demi suite à sa canalisation.Un vaste programme de réintroduction transfrontalier, financé côté français par la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), a été lancé en 2013 pour un coût global de plus de 1,3 million d’euros.”La volonté était de recréer des zones humides favorables au retour de la cistude, mais aussi favorables à une multitude d’autres espèces d’amphibiens et d’invertébrés aquatiques qui vont profiter de cette renaturation des sites”, souligne Benoît Quintard.Omnivore, cette tortue doit notamment à terme faire office de prédatrice pour des espèces exotiques envahissantes, comme la moule zébrée ou l’écrevisse calicot, originaire d’Amérique du Nord.Mais le pari n’est pas encore gagné. Jusqu’ici “35 à 40% des spécimens lâchés survivent”, souligne Jean-Yves Georges, directeur de recherche au CNRS à Strasbourg.D’abord parce que le reptile, qui mesure jusqu’à 20 cm à l’âge adulte et peut vivre de 60 à 80 ans, n’atteint sa maturité sexuelle qu’à partir de dix ans, ce qui rend le processus de reconstitution des populations particulièrement long.Et si des reproductions ont bien été actées, “il est clair qu’elles ne compensent pas la mortalité qu’on observe par exemple par la prédation du raton laveur”, nouvelle espèce exotique très friande de jeunes cistudes, qui s’est récemment jointe aux autres prédateurs traditionnels que sont les renards ou les grands échassiers, y compris les cigognes.- “Enormément de fierté”A ce stade, l’écrevisse calicot, quant à elle, consomme les proies de la tortue, qui se nourrit beaucoup d’invertébrés (insectes, vers) et de plantes, et réduit ainsi ses ressources alimentaires.”Donc, on a une population qui malheureusement est prise en sandwich et qui a globalement peut-être un peu de mal à s’en sortir”, reconnaît Jean-Yves Georges, dont les équipes surveillent méticuleusement l’évolution du programme.Les individus, identifiés par une puce électronique, sont régulièrement recapturés pour permettre un suivi précis de leur croissance, déplacements et reproduction.Il est trop tôt pour dire si l’opération réussira dans la durée, dit-il, et peut-être que d’autres réintroductions seront nécessaires à l’avenir pour assurer la pérennité de l’espèce. A Neuburg, Clément Creton est venu participer au relâchage des 20 cistudes qu’il a contribué à élever depuis trois ans.”Personnellement, c’est la première fois que je vis cela”, confie le jeune soigneur animalier du zoo de Mulhouse, disant ressentir “énormément de fierté”.”C’est pour ça qu’on fait ce métier (…) pour pouvoir réintroduire des espèces en danger dans leur milieu naturel”.

Lecornu, reconduit par Macron, dans une course contre la montre pour former un gouvernement

De nouveau sous la menace de censure après sa reconduction très critiquée, Sébastien Lecornu doit constituer, dans un délai ultra-court, son nouveau gouvernement afin de pouvoir présenter un projet de budget lundi.Emmanuel Macron a annoncé peu après 22H00 vendredi la reconduction à Matignon de Sébastien Lecornu, à l’issue d’une folle semaine entamée par sa démission et celle de son premier gouvernement, qui n’aura survécu que 14 heures.Nouvel essai, donc: le Président lui donne “carte blanche” pour proposer une nouvelle équipe gouvernementale et mener “les négociations” avec les partis politiques.Dans la foulée, le Premier ministre démissionnaire a dit accepter la mission “par devoir”, et devrait s’atteler dès samedi à la formation de son équipe.Entre les menaces de censure des oppositions et un socle commun largement mis à mal, sa tâche s’annonce éminemment difficile. Avec d’abord une première question urgente: qui asseoir à la table du Conseil des ministres lundi pour la présentation du projet de budget 2026, dont l’examen au Parlement doit démarrer au plus vite ? Le temps presse pour pouvoir laisser au Parlement les 70 jours requis par la Constitution pour l’examiner avant le 31 décembre. Sébastien Lecornu a prévenu que le futur gouvernement “devra incarner le renouvellement et la diversité des compétences”, demandant aux prochains ministres de “s’engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027”.Ce qui semble exclure a priori plusieurs poids lourds de son ancien gouvernement, comme le garde des Sceaux Gérald Darmanin, mais surtout le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, détonateur de la chute de Lecornu I. La gauche n’y participera pas. Mais qui au sein du socle commun, qui a implosé au cours de cette séquence politique, en sera ? Les Républicains, doivent décider dans la matinée de leur participation. Les députés de son groupe lui ont toutefois déjà apporté leur soutien.Autre formation, le parti Horizons d’Edouard Philippe, qui envisage un soutien sans participation au gouvernement si celui-ci touche au “coeur” de la réforme des retraites de 2023.Or, le Premier ministre a promis que “tous les dossiers évoqués” pendant ses consultations avec les partis seraient “ouverts au débat parlementaire”. – “Une honte démocratique” -Mais pris en étau entre la gauche et l’aile droite de sa coalition, Sébastien Lecornu devrait faire preuve de doigté pour rouvrir la réforme de 2023 d’Élisabeth Borne.Pour se prononcer, le Parti socialiste attend la déclaration de politique générale du Premier ministre prévue la semaine prochaine. La date exacte n’est pas encore connue.Mais il a prévenu: sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”.Le reste des formations politiques d’opposition de gauche n’ont pas attendu longtemps. Dès l’annonce de la reconduction, La France insoumise, le Parti communiste français et les Ecologistes ont immédiatement promis de censurer. Tout comme le Rassemblement national.”Un nouveau bras d’honneur aux Français d’un irresponsable ivre de son pouvoir. La France et son peuple sont humiliés”, a écrit le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur X, en précisant que la formation de gauche radicale déposerait “une nouvelle motion de destitution du président de la République” et censurerait “immédiatement” le prochain gouvernement.”Nous proposons dès ce soir aux parlementaires de la gauche de l’hémicycle de signer une motion de censure immédiate et une nouvelle motion de destitution du Président de la République”, a précisé le groupe insoumis à l’Assemblée nationale.Même son de cloche à l’autre bout du spectre politique, où le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déclaré que son parti “censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir”, en dénonçant “une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français”. Position également adoptée par l’allié du RN, Eric Ciotti.