AFP World
Soudan: craintes d’exactions massives après la prise d’El-Facher par les paramilitaires
Les craintes s’amplifient mardi pour la population civile dans le Soudan en guerre, après des accusations d’exactions massives dans la ville clé d’El-Facher prise par les paramilitaires, et la mort de cinq bénévoles du Croissant-Rouge.Dernier bastion de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane au Darfour, la ville a été prise dimanche par les Forces de …
Soudan: craintes d’exactions massives après la prise d’El-Facher par les paramilitaires Read More »
De nouvelles frappes américaines contre des bateaux de narcotrafiquants présumés font 14 morts
Les Etats-Unis ont mené lundi trois nouvelles frappes contre quatre embarcations de narcotrafiquants présumés dans le Pacifique est, faisant 14 morts, a annoncé mardi le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, portant à au moins 57 victimes le bilan de leur campagne antidrogue.”Hier (lundi), sur ordre du président (Donald) Trump, le ministère de la Guerre …
Soudan: craintes d’exactions massives après la prise d’El-Facher par les paramilitaires
Les craintes s’amplifient mardi pour la population civile dans le Soudan en guerre, après des accusations d’exactions massives dans la ville clé d’El-Facher prise par les paramilitaires, et la mort de cinq bénévoles du Croissant-Rouge.Dernier bastion de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane au Darfour, la ville a été prise dimanche par les Forces de soutien rapide (FSR) après plus de 18 mois de siège. Ces paramilitaires contrôlent désormais l’ensemble du Darfour, une vaste région couvrant le tiers du Soudan. Dans l’Etat voisin du Kordofan-Nord, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a annoncé que cinq bénévoles soudanais du Croissant-Rouge avaient été tués à Bara, ville tenue par les FSR depuis samedi, et que trois autres étaient portés disparus.Les bénévoles étaient clairement identifiés par le port de gilets du Croissant-Rouge, a déclaré la Fédération dans un communiqué, qualifiant d'”inacceptable” toute attaque contre des humanitaires.A El-Facher, les Forces conjointes, alliées de l’armée, ont accusé les FSR d’avoir exécuté “plus de 2.000 civils désarmés” dimanche et lundi, “la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées”.- “Exécutions atroces” -Les FSR ont installé au Darfour une administration parallèle, défiant le pouvoir du général Burhane, dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d’Etat de 2021, basé à Port-Soudan (est).La guerre, qui a éclaté en 2023 entre les paramilitaires et l’armée, a tué des dizaines de milliers de personnes, en a déraciné des millions d’autres et plongé le pays dans ce que l’ONU décrit comme “la pire crise humanitaire au monde.”Mardi, le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU a fait état de rapports d'”exécutions atroces” et de “violences sexuelles contre les femmes et les jeunes filles” commises par des groupes armés et s’inquiète de “l’escalade de violences brutales” depuis la chute d’El-Facher.Quelque 177.000 civils se trouvent encore dans la ville et ses environs, selon l’Organisation internationale pour les migrations.Dans un communiqué, des militants pro-démocratie ont accusé les FSR d’avoir tué des blessés qui recevaient des soins à l’hôpital saoudien d’El-Facher.L’Union africaine a condamné “les crimes de guerre présumés et les meurtres de civils ciblés en raison de leur appartenance ethnique”.Lundi, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme avait déjà alerté sur le “risque croissant d’atrocités motivées par des considérations ethniques” en rappelant le passé du Darfour, ensanglanté au début des années 2000 par les massacres, les viols et les razzias des milices arabes Janjawid dont sont issues les FSR.Face aux flux d’images violentes qui circulent sur les réseaux sociaux, la branche politique des FSR a annoncé la formation d’un comité pour “vérifier l’authenticité des allégations et des vidéos”, en affirmant que beaucoup étaient des montages de l’armée et de ses alliés.Des “scènes choquantes” sont filmées “sans honte par les auteurs eux-mêmes”, a dénoncé sur X le ministère soudanais des Affaires étrangères, aligné sur l’armée.Le Humanitarian Research Lab de l’Université Yale (HRL), qui analyse des vidéos et des images satellite, conclut à “un processus systématique et intentionnel de nettoyage ethnique des communautés indigènes non arabes Fur, Zaghawa et Bartis, avec des déplacements forcés et des exécutions massives”. – “Le monde doit agir” -Des observations satellite sur des talus jonchés de corps en périphérie de la ville corroborent notamment les vidéos d’exécutions sommaires de civils tentant de fuir, selon le rapport publié lundi par le HRL.”Le niveau de violences et leur nombre au Darfour dépasse tout ce que j’ai vu jusqu’à présent”, a déclaré à l’AFP Nathaniel Raymond, le directeur du HRL. “Le monde doit agir immédiatement pour mettre la pression maximale sur les FSR et leurs soutiens, notamment les Emirats arabes unis, pour que cessent les tueries”, affirme le HRL. La perte d’El-Facher montre que “la voie politique est la seule option pour mettre fin à la guerre”, a déclaré le conseiller présidentiel émirati Anwar Gargash, en appelant à la ratification du plan du groupe dit du “Quad” (Etats-Unis, Arabie saoudite, Egypte et Emirats).Ce plan prévoit la formation d’un gouvernement civil de transition en y excluant le gouvernement pro-armée actuel et les FSR.La situation est d’autant plus complexe que les belligérants bénéficient chacun de soutiens étrangers cherchant à peser sur un pays riche en or.Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, d’après des rapports de l’ONU, tandis que l’armée a bénéficié de l’appui de l’Egypte, de l’Arabie saoudite, de l’Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.
Israël mène des frappes à Gaza, accuse le Hamas d’avoir attaqué ses soldats
Israël a mené mardi des frappes meurtrières dans la bande de Gaza, en accusant le Hamas, qui dément, d’avoir attaqué ses soldats, en violation de l’accord de cessez-le-feu.La Défense civile, opérant sous l’autorité du Hamas, a annoncé au moins deux morts dans des frappes israéliennes dans le territoire palestinien, ravagé par deux ans de guerre avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.Le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a démenti avoir attaqué les troupes israéliennes dans le territoire. Plus tôt, il a accusé Israël de “violations” et annoncé le report de la remise, initialement prévue à 18H00 GMT, d’une nouvelle dépouille d’otage.Les corps d’otages sont retenus à Gaza depuis l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, qui avait lancé en riposte une offensive dévastatrice dans le territoire palestinien.La trêve a déjà été mise à l’épreuve par des violences meurtrières le 19 octobre, Israël et le Hamas s’accusant mutuellement de violation de l’accord parrainé par le président américain Donald Trump.Après une réunion sur la sécurité, “le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné à l’armée de mener immédiatement des frappes puissantes sur Gaza”, selon son bureau.La porte-parole du gouvernement, Shosh Bedrosian, a affirmé plus tôt que tout “se fait en pleine coordination avec les Etats-Unis, avec le président Trump et son équipe”.- “Le Hamas le paiera cher” -“L’organisation terroriste Hamas le paiera cher après avoir attaqué les soldats (israéliens) à Gaza et violé l’accord concernant le retour des corps des otages”, a prévenu le ministre de la Défense Israël Katz.Lundi soir, le Hamas a restitué des restes d’un otage qui se sont avérés être ceux du captif Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été déjà récupérée par l’armée lors d’une opération à Gaza.La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a annoncé le report de la restitution du corps d’un otage “retrouvé dans un tunnel du sud de Gaza”, en avertissant que “toute escalade sioniste entraverait les recherches et la récupération des corps”.Des images de l’AFP ont montré plusieurs combattants cagoulés et portant des combinaisons noires sortir d’un tunnel en transportant sur une civière ce qui semble être un corps enveloppé dans un linceul blanc et qui serait celui d’un otage. Une foule d’hommes et d’enfants, certains levant leur téléphone portable pour prendre des photos, se tient à proximité.Le 19 octobre, après des tirs ayant tué deux soldats à Gaza, Israël avait mené d’intenses frappes en accusant le Hamas de violation du cessez-le-feu. Le Hamas a démenti et accusé en retour Israël de “chercher des prétextes pour bombarder”.Selon un bilan du ministère de la Santé du Hamas avant les nouvelles frappes, au moins 94 Palestiniens ont été tués dans des bombardements israéliens depuis le 10 octobre.En vertu de la première phase de l’accord de cessez-le-feu, le Hamas a libéré au 13 octobre l’ensemble des 20 otages vivants qu’il retenait à Gaza. Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu’il retient, mais il n’en a restitué que 15 jusque-là.Le Hamas affirme vouloir remettre tous les corps de captifs mais répète que dans un territoire ravagé, les retrouver était “complexe et difficile”.- “Très peur” -Le Forum des familles, principale association israélienne militant pour le retour des otages, a appelé le gouvernement Netanyahu à “agir de manière décisive” contre le Hamas pour ses “violations” de l’accord.Pour le ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir, en charge de la Sécurité intérieure, “il est temps de briser les jambes (du Hamas) une bonne fois pour toutes.” Dans la bande de Gaza assiégée par Israël et en proie à un désastre humanitaire, la peur d’un retour de la guerre hante toujours les habitants, épuisés, luttant sans cesse pour s’approvisionner en eau et en nourriture. “La question des (otages) doit être réglée (…) afin qu’Israël ne s’en serve pas comme excuse pour reprendre la guerre”, a dit Abdelhay al-Hajj Ahmed, 60 ans, à Jabalia dans le nord du territoire. “J’ai très peur que la guerre reprenne”.L’attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de chiffres officiels.L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68.531 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.




