AFP World

Prisons: nouvelles attaques, des personnels ciblés

De nouvelles attaques ont ciblé mercredi l’institution pénitentiaire, avec notamment l’incendie de trois véhicules dans un parking sécurisé de la prison de Tarascon, une tentative de “déstabilisation” dénoncée par le ministre de la Justice Gérald Darmanin.Ces nouveaux incidents interviennent au lendemain d’attaques coordonnées contre plusieurs établissements pénitentiaires en France, principalement des incendies de véhicules, mais également des tirs à l’arme automatique contre la porte de la prison de Toulon (Var), qui n’ont pas fait de victime.Vers 05h20 mercredi, trois véhicules ont été incendiés devant la prison de Tarascon (Bouches-du-Rhône), sur un parking “isolé, réservé aux personnels, grillagé et à l’accès sécurisé par un digicode”, a indiqué à l’AFP le procureur de la République de Tarascon, Laurent Gumbau. Un des véhicules appartenait à un agent de la prison en service, un autre à une entreprise intervenant au centre de détention, et le troisième, totalement détruit, n’avait pas encre été identifié, selon le procureur, qui a précisé qu’il y avait eu au moins deux départs de feu.A priori aucune inscription n’a été retrouvée sur les lieux, a-t-il précisé.Lors des attaques recensées depuis dimanche, au cours desquelles au moins 21 véhicules ont été tagués et ou incendiés, selon une source policière, de mystérieuses inscriptions “DDPF”, apparemment pour “défense des droits des prisonniers français” ont été retrouvées, ainsi qu’une inscription “DDFM” sur la prison de Toulon.Le parquet national antiterroriste s’est saisi mardi de l’enquête pour tenter d’identifier les auteurs de ces faits.- “Menace” et “intimidation” -Par ailleurs, toujours dans le département des Bouches-du-Rhône, un autre véhicule, appartenant à un surveillant de la prison d’Aix-Luynes, a été incendié dans la nuit de mardi à mercredi devant le domicile de celui-ci, a déclaré à l’AFP Jessy Zagari, délégué régional FO Pénitentiaire, syndicat majoritaire dans la région Paca. Il n’a pas été immédiatement en mesure de préciser dans quelle commune s’était produit cet autre incendie.”Ce groupe terroriste DDPF identifie et cible les personnels pénitentiaires”, s’est-il indigné, dénonçant “des actes de menace et d’intimidation”.Un ciblage que semble confirmer un autre événement recensé mercredi matin, avec des inscriptions “DDPF” retrouvées taguées dans le hall d’immeuble d’une surveillante pénitentiaire en Seine-et-Marne, selon une source policière.”Il y a manifestement des gens qui essaient de déstabiliser l’Etat en intimidant”, a dénoncé de son côté le garde des Sceaux Gérald Darmanin sur CNews, en évoquant l’incident de Tarascon.Toutefois, “il n’y aurait pas eu de nouvelle nuit bleue comme on l’a vu hier, qui était évidemment absolument inacceptable”, a ajouté le ministre, qui s’était rendu mardi après-midi à la prison de Toulon, saluer les personnels.Le ministre y avait déjà dénoncé des actes d’intimidation, martelant que l’Etat “ne cèderait pas”.Il a notamment estimé que ces attaques pourraient être un réplique à son projet de régime de détention spécial pour les plus gros narcotrafiquants du pays, qui doivent être regroupés à l’isolement strict dans des établissement de haute sécurité.Emmanuel Baudoin, secrétaire général du syndicat FO-Justice, a dénoncé mercredi des vidéos “qui circulent sur Telegram et montrent des agents, des boîtes aux lettres, les surveillants y sont nommément cités et ces vidéos ciblent “plutôt des agents sur la région du Sud”, où prospèrent quelques-uns des gros groupes de narcotrafiquants. 

Dans un Cuba en crise, la loterie clandestine gagne des adeptes

Comme il le fait chaque jour depuis plus de vingt ans, Carlos parcourt un quartier de La Havane pour recueillir les paris et mises de la “bolita”, la loterie clandestine cubaine qui ne cesse de gagner des adeptes dans un pays en crise.”Les gens jouent plus que jamais”, explique à l’AFP Carlos qui témoigne sous un prénom d’emprunt, comme toutes les personnes interrogées pour ce reportage. Elles ont requis un strict anonymat pour évoquer un phénomène illégal, mais qui a survécu à 66 ans d’interdiction. Carlos est un “preneur de notes”, la seule figure visible pour les Cubains au sein de cette structure presque hermétique et basée sur la confiance. Il y a aussi les “collecteurs” et les “banquiers” qui brassent quotidiennement des mises représentant plusieurs millions de pesos cubains. Pour le quadragénaire, la hausse du nombre de joueurs ces dernières années s’explique par le “désespoir” des Cubains qui subissent une sévère crise économique, la pire depuis plus de 30 ans, avec des pénuries de nourriture, de médicaments, une inflation galopante et des coupures d’électricité récurrentes. “Quand on sait que le salaire ne va pas suffire pour boucler la fin du mois, il ne reste plus qu’à s’en remettre à la chance”, souligne le “preneur de notes”, tout en reconnaissant que “beaucoup de Cubains sont accros” au jeu et “s’endettent jusqu’à l’os”. A Cuba, le salaire moyen est de 5.000 pesos (42 dollars). En l’absence de loterie nationale légale sur l’île communiste, la “bolita” cubaine s’organise autour des tirages des loteries de Floride, de Géorgie ou de New York. Une fois le tirage effectué, les résultats sont diffusés à Cuba sur une page internet et une application dédiées, ou sur divers groupes de messageries et pages Facebook. – Rêve des mafieux -L’arrivée d’internet sur les téléphones portables en 2018 a donné un coup de jeune à la loterie cubaine apparue sur l’île au XIXe siècle et adaptée de jeux d’argent introduits par les migrants chinois et italiens. “Les gens ne te disent même plus bonjour, ils te demandent quel numéro est sorti!”, s’offusque Rubén, 32 ans, qui dit traverser actuellement “une mauvaise passe” sans aucun gain. A l’inverse, Rogelio, 47 ans, raconte avoir gagné en deux semaines 270.000 pesos (2.250 dollars), soit plus de 60 fois le salaire qu’il gagne comme employé d’une entreprise d’Etat. “Un bon numéro peut te changer la vie”, s’enthousiasme-t-il. Son dernier coup de chance lui a rapporté 80.000 pesos (667 dollars).Pour pimenter le tout, les Cubains sont habitués à jouer des combinaisons de numéros à partir d’un système d’interprétation de signes, de rêves, de situations les plus diverses. A l’époque de l’ex-dirigeant Fidel Castro (1926-2016), si ce dernier apparaissait quelque part à l’improviste, les fanatiques de la “bolita” pariaient immédiatement sur le chiffre 1, en référence à son rang dans la gouvernance du pays. Après avoir recueilli – dans la rue ou directement sur son téléphone – les paris pour les deux tirages quotidiens des loteries américaines, Carlos les envoie au “collecteur” chargé de centraliser les combinaisons de numéros et les montants des mises.Les “collecteurs” et “banquiers” sont les figures invisibles de cette loterie devenue illégale en 1959, à l’avènement de la révolution castriste qui a immédiatement interdit les jeux de hasard et fait fermer tous les casinos.La Havane était alors connue comme la Mecque des salles de jeux, tenues par la mafia des Etats-Unis et où venaient s’encanailler des millions d’Américains.Avec la révolution, les chefs mafieux Meyer Lansky et Lucky Luciano, étroitement liés au dictateur Fulgence Batista (1952-1959), ont vu s’envoler leur rêve de construire une ribambelle d’hôtels-casinos sur le Malecon, la célèbre promenade de la capitale cubaine. Avec pour conséquence immédiate le développement accéléré de Las Vegas, aux Etats-Unis, désormais sans concurrence dans la région.A Cuba, le code pénal prévoit des peines allant jusqu’à trois ans de prison et 300.000 pesos (2.500 dollars) d’amende pour toute personne “faisant activité de banquier, collecteur, preneur de notes ou promoteur de jeux illicites”. Mais pour Carlos, la “bolita” est “dans l’ADN des Cubains” et “l’interdire n’a fait que la favoriser”. 

Dans un Cuba en crise, la loterie clandestine gagne des adeptes

Comme il le fait chaque jour depuis plus de vingt ans, Carlos parcourt un quartier de La Havane pour recueillir les paris et mises de la “bolita”, la loterie clandestine cubaine qui ne cesse de gagner des adeptes dans un pays en crise.”Les gens jouent plus que jamais”, explique à l’AFP Carlos qui témoigne sous un prénom d’emprunt, comme toutes les personnes interrogées pour ce reportage. Elles ont requis un strict anonymat pour évoquer un phénomène illégal, mais qui a survécu à 66 ans d’interdiction. Carlos est un “preneur de notes”, la seule figure visible pour les Cubains au sein de cette structure presque hermétique et basée sur la confiance. Il y a aussi les “collecteurs” et les “banquiers” qui brassent quotidiennement des mises représentant plusieurs millions de pesos cubains. Pour le quadragénaire, la hausse du nombre de joueurs ces dernières années s’explique par le “désespoir” des Cubains qui subissent une sévère crise économique, la pire depuis plus de 30 ans, avec des pénuries de nourriture, de médicaments, une inflation galopante et des coupures d’électricité récurrentes. “Quand on sait que le salaire ne va pas suffire pour boucler la fin du mois, il ne reste plus qu’à s’en remettre à la chance”, souligne le “preneur de notes”, tout en reconnaissant que “beaucoup de Cubains sont accros” au jeu et “s’endettent jusqu’à l’os”. A Cuba, le salaire moyen est de 5.000 pesos (42 dollars). En l’absence de loterie nationale légale sur l’île communiste, la “bolita” cubaine s’organise autour des tirages des loteries de Floride, de Géorgie ou de New York. Une fois le tirage effectué, les résultats sont diffusés à Cuba sur une page internet et une application dédiées, ou sur divers groupes de messageries et pages Facebook. – Rêve des mafieux -L’arrivée d’internet sur les téléphones portables en 2018 a donné un coup de jeune à la loterie cubaine apparue sur l’île au XIXe siècle et adaptée de jeux d’argent introduits par les migrants chinois et italiens. “Les gens ne te disent même plus bonjour, ils te demandent quel numéro est sorti!”, s’offusque Rubén, 32 ans, qui dit traverser actuellement “une mauvaise passe” sans aucun gain. A l’inverse, Rogelio, 47 ans, raconte avoir gagné en deux semaines 270.000 pesos (2.250 dollars), soit plus de 60 fois le salaire qu’il gagne comme employé d’une entreprise d’Etat. “Un bon numéro peut te changer la vie”, s’enthousiasme-t-il. Son dernier coup de chance lui a rapporté 80.000 pesos (667 dollars).Pour pimenter le tout, les Cubains sont habitués à jouer des combinaisons de numéros à partir d’un système d’interprétation de signes, de rêves, de situations les plus diverses. A l’époque de l’ex-dirigeant Fidel Castro (1926-2016), si ce dernier apparaissait quelque part à l’improviste, les fanatiques de la “bolita” pariaient immédiatement sur le chiffre 1, en référence à son rang dans la gouvernance du pays. Après avoir recueilli – dans la rue ou directement sur son téléphone – les paris pour les deux tirages quotidiens des loteries américaines, Carlos les envoie au “collecteur” chargé de centraliser les combinaisons de numéros et les montants des mises.Les “collecteurs” et “banquiers” sont les figures invisibles de cette loterie devenue illégale en 1959, à l’avènement de la révolution castriste qui a immédiatement interdit les jeux de hasard et fait fermer tous les casinos.La Havane était alors connue comme la Mecque des salles de jeux, tenues par la mafia des Etats-Unis et où venaient s’encanailler des millions d’Américains.Avec la révolution, les chefs mafieux Meyer Lansky et Lucky Luciano, étroitement liés au dictateur Fulgence Batista (1952-1959), ont vu s’envoler leur rêve de construire une ribambelle d’hôtels-casinos sur le Malecon, la célèbre promenade de la capitale cubaine. Avec pour conséquence immédiate le développement accéléré de Las Vegas, aux Etats-Unis, désormais sans concurrence dans la région.A Cuba, le code pénal prévoit des peines allant jusqu’à trois ans de prison et 300.000 pesos (2.500 dollars) d’amende pour toute personne “faisant activité de banquier, collecteur, preneur de notes ou promoteur de jeux illicites”. Mais pour Carlos, la “bolita” est “dans l’ADN des Cubains” et “l’interdire n’a fait que la favoriser”. 

Cambodge: la nouvelle vie sur les routes du tribunal des Khmers rouges

A l’ombre d’un bus transformé en musée sur roues, Mean Loeuy, 71 ans, raconte à un groupe d’enfants l’enfer qu’il a traversé dans un camp de travail des Khmers rouges.”Au début, on partageait un bol de riz entre dix personnes”, raconte cet homme de 71 ans, qui a perdu plus d’une dizaine de membres de sa famille à cette époque.”A la fin, c’était un grain de riz avec de l’eau dans la paume de la main, ajoute-t-il, décrivant le camp “comme une prison sans murs”.Depuis janvier 2024, une équipe de juristes sillonne le Cambodge pour enseigner aux écoliers les leçons des procès des dignitaires du régime génocidaire, et partager les preuves récoltées durant les 20 années de procédures — avec l’appui de survivants, dont le témoignage continue de captiver les plus jeunes.Ce programme est le dernier né des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC): la cour parrainée par les Nations unies a rendu son dernier verdict en septembre 2022, mais sa mission n’est pas terminée pour autant.Au Cambodge, où deux tiers des habitants a moins de 30 ans, une majorité de la population a grandi sans avoir vécu les horreurs sous Pol Pot entre 1975 et 1979, ni les 20 années de conflit civil qui ont suivi.Jeudi marque le 50e anniversaire de la chute de Phnom Penh aux mains des Khmers rouges.Les jeunes n’ont généralement qu’une vague idée de la période la plus sombre de l’histoire de leur pays, hantée par le massacre d’environ deux millions de personnes, mortes de faim, de maladie, d’épuisement au travail, ou assassinées.- 60.000 enfants -Des groupes d’enfants se pressent dans l’autocar climatisé, spécialement aménagé pour une leçon d’histoire interactive, avec BD, tablettes et autres supports pédagogiques.Par une chaude journée de fin mars, ce musée mobile a déployé son barnum dans la cour d’un lycée de Phnom Srok (nord-ouest) — à une dizaine de kilomètres du lac de Trapeang Thma, considéré comme l’un des camps de travail les plus meurtriers des Khmers rouges, où les victimes se comptent en milliers.Dans un temple de la ville, les crânes des victimes des Khmers rouges sont alignés sur des étagères.Mouy Chheng, 14 ans, confie avoir du mal à croire la “brutalité” du régime ultra-maoïste. “Mes parents m’en ont un peu parlé”, explique-t-elle. “Aujourd’hui, je comprends bien mieux.”L’opération a touché plus de 60.000 enfants et adolescents dans 92 établissements en 2024, et vise 100 écoles pour cette année.Dans une salle de classe, Ven Pov fait circuler un micro parmi quelque 150 lycéens.”Pourquoi Pol Pot n’a-t-il pas été jugé ?”, “Pourquoi n’a-t-on pas appliqué la peine de mort ?”, “Comment est-il possible que la famine ait tué à ce point ?”, lancent-ils à tour de rôle.L’ancien avocat des parties civiles essaye de dissiper leurs doutes, bien qu’il assure ne pas avoir la réponse à tout: lui-même se demande toujours pourquoi les Khmers rouges ont commis de telles atrocités.”Nous devons faire plus de recherches”, explique-t-il.- “Héritage” -Dans un nouveau rôle après la fin du procès, les CETC conservent dans la capitale Phnom Penh des centaines de milliers de documents ouverts aux chercheurs et autres curieux.”La justice et la réconciliation vont main dans la main”, insiste Ven Pov, 56 ans. L’ancien Premier ministre Hun Sen a mis l’accent sur la paix et la cohésion sociale, mais des chercheurs et critiques regrettent l’instrumentalisation de la politique mémorielle à son profit, et sa réticence à poursuivre plus de cadres khmers rouges.Les CETC n’a condamné que trois dignitaires. D’anciens chefs du mouvement ultra-maoïste vivent toujours en liberté, sans crainte de poursuites.”La justice transitionnelle ne concerne pas seulement ceux qui ont commis les crimes, c’est aussi une question d’héritage symbolique pour la société”, explique Timothy Williams, professeur à l’université de la Bundeswehr à Munich.”Le bus pédagogique aurait pu démarrer il y a quinze ans”, poursuit-il, mais “c’est important à une époque qui a vu le renforcement du pouvoir autoritaire. Les leçons du passé sont déterminantes ici.”

Chine: l’économie solide au 1er trimestre, avant la tempête Trump

La Chine a fait état mercredi d’une santé économique meilleure qu’attendu au premier trimestre, stimulée par les expéditions anticipées de marchandises avant les nouvelles exorbitantes surtaxes douanières de Donald Trump, qui mettent la “pression”, concède Pékin.La croissance du Produit intérieur brut (PIB) était de 5,4% sur un an, selon le Bureau national des statistiques (BNS). Un résultat bien supérieur aux 5,1% prévus par un panel d’analystes interrogés par l’AFP.Pékin et Washington sont engagés dans un bras de fer commercial après le lancement par le président américain d’une campagne de droits de douane contre les rivaux et partenaires des Etats-Unis – qui vise désormais surtout le géant asiatique.Donald Trump a fait imposer des surtaxes douanières allant jusqu’à 145% sur une grande quantité de produits chinois. La Chine a répliqué avec des surtaxes douanières de rétorsion de 125% sur les marchandises américaines importées.Les données économiques publiées mercredi par Pékin donnent un premier aperçu des répercussions des tensions commerciales sur la Chine, déjà lestée par une crise du secteur immobilier et une faible consommation des ménages.”L’imposition de droits de douane élevés par les États-Unis exerce une certaine pression sur le commerce extérieur et l’économie” chinoise, a concédé mercredi lors d’un point presse Sheng Laiyun, commissaire adjoint du BNS.Mais “cela ne changera pas la tendance générale d’une économie chinoise qui continue à s’améliorer sur le long terme”, a-t-il souligné.- “Plus complexe” -Les ventes de détail, un indicateur clé de la consommation, ont augmenté de 4,6% en glissement annuel, selon le BNS.Quant à la production industrielle, elle a accéléré durant le premier trimestre: elle était en hausse de 6,5% sur un an – contre 5,7% durant les trois derniers mois de 2024.Mais le BNS a estimé mercredi que l’environnement économique mondial devenait “plus complexe et plus difficile” et a appelé les autorités à faire davantage.”Les bases d’une reprise et d’une croissance économiques soutenues doivent encore être consolidées”, a indiqué l’institution, ajoutant qu’il était nécessaire d’adopter des politiques macroéconomiques “plus proactives et plus efficaces”.Selon des chiffres officiels publiés cette semaine, les exportations chinoises ont augmenté de 12% sur un an en mars – un niveau bien plus élevé qu’attendu.Cette performance s’explique notamment par l’accélération des expéditions vers les États-Unis, les entreprises ayant précipitamment gonflé leurs commandes avant l’entrée en vigueur de la plus grosse part des surtaxes américaines en avril, estiment des experts. Mais le niveau actuel des droits de douane américains, à 145%, devrait rapidement mettre un terme à l’éclaircie économique enregistrée en Chine au premier trimestre, jugent la plupart des analystes.”Les dégâts causés par la guerre commerciale vont se voir dans les données macroéconomiques dès le mois prochain”, prédit dans une note Zhiwei Zhang, économiste chez Pinpoint Asset Management.- “Illusion” -Pour Steve Innes, analyste du cabinet SPI Asset Management, les chiffres annoncés mercredi “donnent l’illusion d’un succès, mais ne nous y trompons pas, tout cela était prévisible”.”Cette performance est largement due” aux effets d’aubaine car “alimentée par une hausse d’activité préventive” et “par un surstockage aux États-Unis, où les importateurs se sont précipités pour devancer” les surtaxes de Donald Trump, explique-t-il dans une note.”La balle est dans le camp de la Chine” sur la question des droits de douane américains, a assuré mardi la Maison Blanche.Dans ce contexte, Pékin a annoncé mercredi la nomination d’un nouveau patron pour les négociations sur le commerce international: Li Chenggang, ex-représentant permanent du pays asiatique auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).Face aux incertitudes pesant sur son commerce, la Chine espère voir la consommation interne prendre le relais des exportations comme moteur de croissance pour atteindre son objectif annuel de PIB – fixé à “environ 5%”.Le gouvernement avait annoncé l’an dernier une série de mesures de relance, notamment une baisse des taux d’intérêt et une augmentation du plafond de la dette des administrations locales.De leur côté, les États-Unis ont donné des signes de relâchement vendredi, en accordant des exemptions pour les smartphones, les ordinateurs portables ou encore les semi-conducteurs, dont la Chine est un producteur majeur.Mais des surtaxes colossales s’appliquent toujours aux autres secteurs.bur-oho-mjw-ehl/ktr

C1: le PSG tremble, chute à Aston Villa mais retrouve les demi-finales

Le Paris SG de Luis Enrique a tremblé, s’est fait renverser 3-2 à Aston Villa, mardi, mais il a évité la catastrophe industrielle grâce à sa victoire de l’aller (3-1) et sa résistance acharnée, pour atteindre sa deuxième demi-finale de Ligue des champions en deux ans.Il y a eu des moments où “on n’était pas au niveau des exigences” de la grande Europe, mais l’équipe a su “faire le dos rond”, a retenu l’entraîneur parisien. “C’est un match qui permet de grandir”.La jeune équipe du maître espagnol s’est sortie du piège de Birmingham, difficilement, sans grande maîtrise, mais avec une abnégation qui servira son collectif et renforcera ses ambitions continentales.L’avantage acquis au Parc des Princes a permis de passer en demie dans un trou de souris, mais qu’importe pour le capitaine Marquinhos et son armada, encore un peu plus proche de la finale du 31 mai à Munich.Au tour suivant, le club de la capitale a de fortes chances de retraverser la Manche puisqu’Arsenal a surclassé 3-0 le Real Madrid de Kylian Mbappé il y a une semaine à Londres.En octobre, les Rouge et Bleu avaient subi la loi des “Gunners” (2-0) durant la phase de ligue, à une époque où ils faisaient moins peur à l’Europe.La bataille de Birmingham leur a offert une page d’histoire écrite dans la douleur, mais qui leur servira à coup sûr.- Stade intimidant -Les Villans avaient vu les choses en grand avec marée d’écharpes, chants puissants et tifo géant montrant deux lions rugissant autour du slogan “This is Villa Park”.Un stade intimidant, une pluie battante au coup d’envoi et une pression de chaque instant: il y avait tous les ingrédients du traquenard.Et dans les dix premières minutes, Gianluigi Donnarumma a dégagé en catastrophe, Joao Neves a sorti de la tête un corner chaud et Marquinhos a dû s’imposer devant Marcus Rashford.Mais ce PSG version Luis Enrique est un monstre froid qui sait résister puis piquer sa proie avec une efficacité redoutable, et il l’a prouvé deux fois coup sur coup.Bradley Barcola, préféré à Désiré Doué, a filé dans son couloir puis centré vers Ousmane Dembélé, Emiliano Martinez s’est détendu pour repousser le cuir et Achraf Hakimi a suivi (11e, 0-1).L’autre latéral, Nuno Mendes (27e, 0-2), a aussi enfilé la cape de buteur d’une belle frappe enroulée du gauche au bout d’une contre-attaque, une poignée de secondes après une très mauvaise relance de Marquinhos.- Donnarumma en paratonnerre -L’affaire semblait alors pliée pour ce PSG aux allures d’insubmersible, et pourtant sa défense a commencé à prendre l’eau face aux vagues des Claret and Blue.La réduction du score de Youri Tielemans (34e, 1-2), a donné un aperçu de la seconde période à venir, totalement à l’avantage du club anglais, et pas vraiment rassurante pour les visiteurs.En deux minutes, l’équipe d’Unai Emery a renversé la situation: sur une montée en solitaire du capitaine John McGinn (55e, 2-2), bien aidé par la passivité parisienne, puis un tir gagnant d’Ezri Konsa (57e, 3-2).La foudre a semblé s’abattre sur les visiteurs mais ils ont pu compter sur un sacré paratonnerre avec Donnarumma, déterminant avec sa main gauche sur une frappe de Marcus Rashford (57e), avec la droite sur une tête de Tielemans (60e) et de la jambe devant Marco Asensio (70e).”Il y a beaucoup de gens qui doutent de lui, mais nous, on n’a jamais douté, on sait qu’il est un des meilleurs gardiens du monde”, l’a encensé Hakimi.Le portier italien est en effet celui qui a empêché Emery, l’ancien entraîneur du PSG, de parfaire sa remontada, huit ans après celle qu’il a subie face au Barça de Luis Enrique.Son entreprise a échoué, mais ses joueurs sont sortis sous les vivats de Villa Park. La joie était encore plus forte dans le parcage parisien, où les écharpes étaient brandies et des fumigènes allumés.Paris est encore en vie.