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Guerre commerciale: Pékin porte à 125% ses surtaxes sur les produits américains

La Chine a annoncé vendredi porter ses surtaxes douanières sur les produits américains à 125%, une nouvelle escalade dans la guerre commerciale qui l’oppose aux Etats-Unis et qui continue de faire tanguer les marchés mondiaux.”L’imposition par les États-Unis de droits de douane anormalement élevés à la Chine constitue une violation grave des règles du commerce international”, a affirmé la Commission des droits de douane du Conseil des affaires d’État, qui déplore une pratique “unilatérale d’intimidation et de coercition”, selon un communiqué publié vendredi par le ministère chinois des Finances.”Comme à ce niveau de tarifs, les produits américains exportés vers la Chine n’ont plus aucune possibilité d’être acceptés sur le marché” chinois, si Washington continue d’augmenter ses droits de douane, “la Chine l’ignorera”, a-t-elle poursuivi.L’incertitude générée par la politique de Donald Trump continue de faire plonger le dollar, qui a touché vendredi un plus bas face à l’euro en plus de trois ans.Les marchés boursiers européens, qui avaient été les seuls à résister jeudi, sont repartis dans le rouge après les annonces de Pékin. A Paris, le CAC 40 reculait de 1,1%, la Bourse de Francfort reculait de 1,6%, celle de Londres de 0,4% et celle de Milan de 1,5% aux alentours de 09H00 GMT.Dans le sillage de New York la veille, l’indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo a, lui, terminé la semaine en repli de 2,95%.- “Résister ensemble” -Mercredi, Donald Trump a annoncé le gel pour 90 jours des surtaxes punitives qu’il venait d’imposer à 60 partenaires commerciaux, le temps de boucler des négociations avec Washington.Néanmoins, les Etats-Unis maintiennent depuis début avril des taux planchers de 10% et des surtaxes douanières de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, notamment contre l’UE.La Chine, elle, a été finalement frappée par une surtaxe monumentale à 145%.Lors d’une rencontre vendredi avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le président chinois Xi Jinping a appelé l’Union européenne à “résister ensemble” face à la guerre commerciale de Donald Trump.”La Chine et l’UE doivent assumer leurs responsabilités internationales, protéger conjointement la mondialisation économique et l’environnement commercial international et résister ensemble à toute coercition unilatérale”, a lancé Xi Jinping à Pékin.A l’issue de cette rencontre, le Premier ministre espagnol a indiqué devant la presse que “l’Espagne et l’Europe ont un déficit commercial important avec la Chine que nous devons nous efforcer de rectifier”. Mais “nous ne devons pas laisser les tensions commerciales entraver le potentiel de croissance des relations (…) entre la Chine et l’UE”.- “Très intelligent” -Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi sur X que le rabaissement des droits de douane américains à 10% était “une pause fragile” et qu'”avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l’Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires”.Dans l’immédiat, l’UE a suspendu sa riposte, ce que Donald Trump a jugé “très intelligent”. Mais si les discussions avec les Etats-Unis échouent, la Commission européenne pourrait taxer les géants américains de la tech, a menacé sa présidente Ursula von der Leyen.”Il existe un large éventail de contre-mesures”, a-t-elle indiqué dans le Financial Times, citant “une taxe sur les revenus publicitaires des services numériques” et le recours à l'”instrument anticoercition”, surnommé “bazooka” et pensé comme un outil de dissuasion. D’autres pays asiatiques – dépendants de leurs exportations vers les Etats-Unis – font profil bas. A l’instar du Vietnam et du Cambodge, producteurs de textiles et membres de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean), qui a dit qu’elle ne prendrait pas de mesures de rétorsion.Donald Trump s’est montré serein jeudi en jugeant que “la transition aura un coût et posera des problèmes” mais qu’en fin de compte, “ça sera une bonne chose”. Le président américain a encore menacé jeudi soir le Mexique de nouveaux droits de douane.Son ministre des Finances Scott Bessent a affirmé de son côté ne “rien” voir d'”inhabituel aujourd’hui” sur les marchés, alors que des élus démocrates ont estimé que le président républicain les avait peut-être illégalement manipulés en encourageant l’achat d’actions juste avant sa volte-face mercredi.burs-nr-lem/soe/rhl

Guerre commerciale: Pékin porte à 125% ses surtaxes sur les produits américains

La Chine a annoncé vendredi porter ses surtaxes douanières sur les produits américains à 125%, une nouvelle escalade dans la guerre commerciale qui l’oppose aux Etats-Unis et qui continue de faire tanguer les marchés mondiaux.”L’imposition par les États-Unis de droits de douane anormalement élevés à la Chine constitue une violation grave des règles du commerce international”, a affirmé la Commission des droits de douane du Conseil des affaires d’État, qui déplore une pratique “unilatérale d’intimidation et de coercition”, selon un communiqué publié vendredi par le ministère chinois des Finances.”Comme à ce niveau de tarifs, les produits américains exportés vers la Chine n’ont plus aucune possibilité d’être acceptés sur le marché” chinois, si Washington continue d’augmenter ses droits de douane, “la Chine l’ignorera”, a-t-elle poursuivi.L’incertitude générée par la politique de Donald Trump continue de faire plonger le dollar, qui a touché vendredi un plus bas face à l’euro en plus de trois ans.Les marchés boursiers européens, qui avaient été les seuls à résister jeudi, sont repartis dans le rouge après les annonces de Pékin. A Paris, le CAC 40 reculait de 1,1%, la Bourse de Francfort reculait de 1,6%, celle de Londres de 0,4% et celle de Milan de 1,5% aux alentours de 09H00 GMT.Dans le sillage de New York la veille, l’indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo a, lui, terminé la semaine en repli de 2,95%.- “Résister ensemble” -Mercredi, Donald Trump a annoncé le gel pour 90 jours des surtaxes punitives qu’il venait d’imposer à 60 partenaires commerciaux, le temps de boucler des négociations avec Washington.Néanmoins, les Etats-Unis maintiennent depuis début avril des taux planchers de 10% et des surtaxes douanières de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, notamment contre l’UE.La Chine, elle, a été finalement frappée par une surtaxe monumentale à 145%.Lors d’une rencontre vendredi avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le président chinois Xi Jinping a appelé l’Union européenne à “résister ensemble” face à la guerre commerciale de Donald Trump.”La Chine et l’UE doivent assumer leurs responsabilités internationales, protéger conjointement la mondialisation économique et l’environnement commercial international et résister ensemble à toute coercition unilatérale”, a lancé Xi Jinping à Pékin.A l’issue de cette rencontre, le Premier ministre espagnol a indiqué devant la presse que “l’Espagne et l’Europe ont un déficit commercial important avec la Chine que nous devons nous efforcer de rectifier”. Mais “nous ne devons pas laisser les tensions commerciales entraver le potentiel de croissance des relations (…) entre la Chine et l’UE”.- “Très intelligent” -Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi sur X que le rabaissement des droits de douane américains à 10% était “une pause fragile” et qu'”avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l’Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires”.Dans l’immédiat, l’UE a suspendu sa riposte, ce que Donald Trump a jugé “très intelligent”. Mais si les discussions avec les Etats-Unis échouent, la Commission européenne pourrait taxer les géants américains de la tech, a menacé sa présidente Ursula von der Leyen.”Il existe un large éventail de contre-mesures”, a-t-elle indiqué dans le Financial Times, citant “une taxe sur les revenus publicitaires des services numériques” et le recours à l'”instrument anticoercition”, surnommé “bazooka” et pensé comme un outil de dissuasion. D’autres pays asiatiques – dépendants de leurs exportations vers les Etats-Unis – font profil bas. A l’instar du Vietnam et du Cambodge, producteurs de textiles et membres de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean), qui a dit qu’elle ne prendrait pas de mesures de rétorsion.Donald Trump s’est montré serein jeudi en jugeant que “la transition aura un coût et posera des problèmes” mais qu’en fin de compte, “ça sera une bonne chose”. Le président américain a encore menacé jeudi soir le Mexique de nouveaux droits de douane.Son ministre des Finances Scott Bessent a affirmé de son côté ne “rien” voir d'”inhabituel aujourd’hui” sur les marchés, alors que des élus démocrates ont estimé que le président républicain les avait peut-être illégalement manipulés en encourageant l’achat d’actions juste avant sa volte-face mercredi.burs-nr-lem/soe/rhl

Des milliers d’immigrés latinos déclarés “décédés” par la Sécurité sociale américaine

L’administration de Donald Trump, en lutte contre de prétendues “fraudes” à la Sécurité sociale (SSA), a coupé ses prestations à plus de 6.000 immigrés latino-américains en les déclarant officiellement “décédés”, rapportent jeudi soir des médias.D’après un responsable de la Maison Blanche cité par le Washington Post, le transfert de plus de 6.000 noms d’immigrés, principalement latinos et hispaniques, dans une base de données de personnes “décédées” est censée “mettre la pression sur des immigrés sans-papiers pour qu’ils quittent le pays”.Déclarés “morts”, ces étrangers vont perdre de facto leurs droits à toute prestation et existence sociale aux Etats-Unis, ont expliqué des sources proches du dossier au quotidien américain.Le numéro de sécurité sociale à sept chiffres est une véritable carte d’identité aux Etats-Unis, permettant de travailler, être payé, avoir un compte en banque, louer un logement ou un commerce, déclarer ses impôts et effectuer nombre de démarches administratives.Si bien que des centaines de milliers de clandestins sans visa ni titre de séjour disposent toutefois de ce numéro.Considérés comme “mortes”, ces personnes vont être ainsi contraintes de rompre tout lien avec leur employeur, propriétaire, banque, s’est félicité un responsable auprès du Washington Post.D’après la presse, l’idée a été soufflée par la commission pour l’efficacité gouvernementale (Doge) pilotée par le multimilliardaire Elon Musk en lutte contre la dépense publique.Le New York Times, citant des documents administratifs, affirme qu’un premier groupe 6.300 immigrés, “des criminels condamnés et des terroristes présumés”, ont été placés dans cette base de données de personnes “décédées”.Donald Trump avait invoqué des “fraudes” à la SSA qui seraient liées à “3,5 millions de personnes âgées de 140 à 149 ans”, à “1,3 million de personnes âgées de 150 à 159 ans” et “plus de 130.000 personnes” de “plus de 160 ans”.Le président américain conservateur répète depuis des mois des allégations mensongères, pourtant maintes fois vérifiées et démenties, selon lesquelles la SSA verserait indûment des pensions à des millions de personnes, américaines ou étrangères, mortes depuis des années.

New York: une famille de touristes espagnols tués dans le crash d’un hélicoptère dans l’Hudson

Une famille de cinq touristes espagnols, dont trois enfants, et un pilote ont péri jeudi à New York dans le crash d’un hélicoptère dans le fleuve Hudson, nouvel accident mortel sur fond de trafic incessant dans les airs de la mégapole.Le groupe industriel allemand Siemens a confirmé vendredi à l’AFP qu’il s’agissait d’un de ses responsables, Agustin Escobar, et de sa famille. Ex-patron de Siemens Espagne, M. Escobar chapeautait l’infrastructure ferroviaire chez Siemens Mobility. “Nous sommes profondément attristés par le tragique accident d’hélicoptère dans lequel Agustin Escobar et sa famille ont perdu la vie. Nous présentons nos sincères condoléances à tous leurs proches”, a indiqué l’entreprise dans un communiqué.La femme, identifiée par des médias américains comme Merce Camprubi, était salariée d’une ex-filiale de Siemens, Siemens Energy, selon cette entreprise. “Les six victimes ont été sorties de l’eau. Et malheureusement, elles sont toutes décédées”, avait indiqué jeudi soir le maire de la ville, Eric Adams, lors d’un point presse sur les rives du fleuve, d’où l’on voyait encore des restes de l’appareil.”Les images de l’accident sont horribles”, a écrit Donald Trump, natif de New York, sur son réseau Truth Social, en demandant à “Dieu” de “bénir” les victimes.Le président américain a promis “des annonces” rapides sur les causes de l’accident et assuré que son ministre des Transports, Sean Duffy, et “son équipe talentueuse sont sur le coup”, deux mois après la collision d’un avion de ligne et d’un hélicoptère militaire au-dessus du fleuve Potomac à Washington qui avait fait 67 morts. Quelques jours après cet accident aérien, le pire aux Etats-Unis depuis 2001, le crash d’un petit avion sanitaire à Philadelphie avait fait sept morts.D’après le maire et la police de New York, l’hélicoptère était affrété par l’une des entreprises proposant de survoler New York avec vues spectaculaires sur ses gratte-ciel ou la Statue de la Liberté. Une activité prisée des touristes, mais critiquée pour son bruit et sa pollution.Des images des chaînes d’informations locales ont montré l’hélicoptère Bell 206 perdre des pièces et chuter brutalement dans l’Hudson, qui sépare Manhattan du New Jersey voisin.- 30.000 vols par an -“On a vu un hélicoptère et, comme un petit éclair qui a coupé l’hélice, elle s’est brisée dans le ciel. Une fois l’hélice brisée, nous avons vu l’hélicoptère partir en vrille”, a raconté à l’AFP une témoin du crash, Belle Angel.”C’était incroyable, on se disait que ce n’était pas possible. Et puis il s’est écrasé dans l’eau, comme ça”, a-t-elle ajouté.Plusieurs heures après ce crash, on pouvait apercevoir dépasser de l’eau les patins d’atterrissage de l’hélicoptère, alors que plusieurs bateaux de secours étaient regroupés autour de la zone d’impact avec des dizaines de pompiers sur place, selon un photographe de l’AFP.”Nous avons reçu un appel à 15H17 (19H17 GMT) pour un hélicoptère dans l’eau”, a indiqué à l’AFP un porte-parole des pompiers de New York. Selon la cheffe de la police de New York, Jessica Tisch, l’hélicoptère avait décollé à 14H59 d’un héliport du sud de l’île de Manhattan. Il avait volé plusieurs minutes avant sa chute.Une enquête a été lancée sur les causes du crash, a-t-elle précisé. Le pilote “a signalé par radio qu’il allait atterrir et qu’il avait besoin de carburant”, a déclaré au Telegraph Michael Roth, propriétaire de la société New York Helicopter, qui a organisé le tour. “Il aurait dû mettre environ trois minutes à arriver, mais 20 minutes plus tard, il n’était pas là”, a-t-il ajouté.Cet accident pourrait relancer les questions autour du dense trafic d’hélicoptères d’affaires ou de tourisme à New York. D’après des chiffres cités par le New York Times, 32 personnes sont mortes dans des accidents d’hélicoptère à New York depuis 1977. En 2009, un hélicoptère transportant des touristes italiens avait percuté un petit avion privé, tuant neuf personnes. En 2018, un autre hélicoptère était tombé dans l’East River, un accident qui avait fait cinq morts.New York compte trois héliports, du côté du fleuve Hudson ou du détroit de l’East River qui entourent l’île de Manhattan. Un accord conclu en 2016 entre la mairie de New York et l’un des opérateurs a réduit le nombre de vols touristiques de 60.000 à 30.000 par an et les a confinés dans l’espace aérien des fleuves entourant Manhattan, avec une pause obligatoire le dimanche.Mais avec un prix minimum d’environ 200 dollars pour un vol de 15 à 20 minutes, l’expérience reste attirante pour les touristes.

Brésil: des indigènes des Amériques et d’Océanie interpellent la COP30

Près de 200 organisations indigènes et environnementales du monde entier ont demandé jeudi à la présidence brésilienne de la COP30 de s’engager à mettre fin aux énergies fossiles, lors d’une réunion des peuples indigènes à Brasilia.Elles ont remis une lettre à la présidence de la conférence sur le changement climatique prévue en novembre au Brésil, l’exhortant à soutenir les appels à “bloquer” les nouveaux projets d’exploitation pétrolière et à “réduire rapidement, de manière ordonnée et équitable” la production d’hydrocarbures dans le monde, principale cause du réchauffement de la planète.”La science est sans équivoque : il n’y a pas de place pour de nouvelles mines de charbon ou de nouveaux champs de pétrole et de gaz si le monde veut limiter le réchauffement à 1,5°C” par rapport à l’ère préindustrielle, souligne ce texte.Les peuples indigènes d’Amérique tiennent cette semaine leur assemblée annuelle à Brasilia, à laquelle ils ont également invité des indigènes d’Océanie.Ils ont marché jeudi vers le Congrès, le parlement brésilien, avec des banderoles en défense du “climat et de l’Amazonie”, avec à la clé un accrochage avec les forces de police qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, selon un photographe de l’AFP sur place.

L’Iran dit donner une “chance” à la diplomatie avant les pourparlers avec Washington

L’Iran a affirmé vendredi donner une “véritable chance” à la diplomatie durant les pourparlers sur le nucléaire prévus samedi avec les Etats-Unis, malgré la pression croissante exercée par Washington.Des discussions inédites entre les deux pays ennemis doivent avoir lieu dans le sultanat d’Oman en vue de négocier un possible accord sur le nucléaire iranien, après l’annonce surprise faite lundi par le président américain, Donald Trump, de pourparlers “à haut niveau”.Le précédent accord, conclu en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances, était devenu caduc après le retrait des Etats-Unis en 2018, pendant le premier mandat de Donald Trump.L’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doivent participer à ces discussions.”Nous donnons une véritable chance à la diplomatie, en toute bonne foi et avec une vigilance totale. L’Amérique devrait apprécier cette décision, qui a été prise en dépit de sa rhétorique hostile”, a déclaré vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, sur son compte X.Ces pourparlers vont s’ouvrir après des semaines de guerre des mots entre les deux pays, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans, alors que l’Iran cherche à obtenir une levée des sanctions américaines qui étranglent son économie.Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.Mercredi, Donald Trump a déclaré qu’une intervention militaire contre l’Iran était “tout à fait” possible si les pourparlers n’aboutissaient pas à un accord.Ali Shamkhani, conseiller principal du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a averti jeudi que de telles menaces pourraient entraîner des mesures telles que l’expulsion d’Iran des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).- “Une escalade” -Washington a réagi en déclarant qu’une telle mesure constituerait “une escalade et un mauvais calcul de la part de l’Iran”.Les pourparlers à Oman vont s’ouvrir après l’envoi en mars par M. Trump d’une lettre à M. Khamenei, l’exhortant à négocier et l’avertissant d’une éventuelle intervention militaire en cas de refus de Téhéran.Téhéran a répondu quelques semaines plus tard en se disant ouvert à des négociations indirectes et en rejetant la possibilité de négociations directes tant que les Etats-Unis maintiendraient leur politique de “pression maximale”.M. Baghaï a déclaré vendredi que l’Iran n’émettrait “ni préjugé ni prédiction” avant les pourparlers. “Nous avons l’intention d’évaluer les intentions et le sérieux de l’autre partie samedi et d’ajuster nos actions en conséquence”, a-t-il dit.A l’approche de ces pourparlers, les Etats-Unis ont poursuivi cette semaine leur politique de “pression maximum” contre l’Iran en imposant de nouvelles sanctions visant le programme nucléaire iranien et le secteur pétrolier.Un éventuel accord sur le nucléaire remplacerait le précédent conclu en 2015 entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni), plus l’Allemagne, qui prévoyait la levée de certaines sanctions internationales en échange d’un encadrement du programme nucléaire iranien.En 2018, durant son premier mandat, Donald Trump avait retiré avec fracas son pays de l’accord et rétabli les sanctions américaines. En représailles, l’Iran a pris ses distances avec le texte et accéléré son programme nucléaire.L’Iran et les Etats-Unis, proches alliés durant la monarchie Pahlavi, n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, après la prise d’otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique. 

Guerre commerciale: Xi appelle l’UE à “résister ensemble”, les marchés toujours fébriles

Le président chinois Xi Jinping a appelé vendredi l’Union européenne à “résister ensemble” face à la guerre commerciale de Donald Trump qui maintient les marchés boursiers dans un état de grande fébrilité.”La Chine et l’UE doivent assumer leurs responsabilités internationales, protéger conjointement la mondialisation économique et l’environnement commercial international, et résister ensemble à toute coercition unilatérale”, a lancé M. Xi à Pékin lors d’une rencontre avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.Après son revirement spectaculaire mercredi, l’imprévisible président des Etats-Unis a une nouvelle fois défendu jeudi à Washington son offensive sur les droits de douane censée rapatrier de la production industrielle aux Etats-Unis, en assurant qu’elle était une “bonne chose”.Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi dans un message posté sur X que le rabaissement des droits de douane américains à 10% était “une pause fragile” et qu'”avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l’Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires”.Mais, face à l’incertitude que provoque la politique de Donald Trump et à la poussée de fièvre sino-américaine, les marchés financiers continuaient de tanguer.Dans le sillage de Wall Street, l’indice de Tokyo plongeait de 3,37% vers 06H00 GMT et l’indice de Séoul perdait 0,64%. Wall Street avait terminé en net recul jeudi, le Dow Jones perdant 2,50% et l’indice Nasdaq 4,31%.Après avoir ouvert en baisse, les places chinoises ont toutefois basculé dans le vert, à l’image de Shanghai dont l’indice reprenait 0,75%.En Europe, les marchés boursiers devraient ouvrir en petite hausse vendredi, sur un marché reprenant son souffle au terme d’une semaine de montagnes russes.Les contrats d’avant-séance à Paris sur le CAC 40 prenaient 1,06%, une quarantaine de minutes avant le début de la séance. La veille, l’indice vedette parisien avait fini à +3,83%.Les autres indices européens devraient aussi grimper, à l’image de Francfort (+1,04%), Londres (+1,01%) et Milan (+1,04%).Les Bourses avaient rebondi après le gel de 90 jours, annoncé mercredi par Donald Trump, des surtaxes punitives qu’il venait d’imposer à 60 partenaires commerciaux, le temps de boucler des négociations avec Washington.Mais les Etats-Unis maintiennent depuis début avril des taux planchers de 10% et des surtaxes douanières de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, notamment contre l’UE.- “Très intelligent” -Le cas de la Chine, finalement frappée par une surtaxe monumentale à 145%, effraie aussi les investisseurs.L’UE, de son côté, a suspendu sa riposte, ce que Donald Trump a jugé “très intelligent”.Mais si les discussions avec les Etats-Unis échouent, la Commission européenne pourrait taxer les géants américains de la tech, dorénavant soutiens de Donald Trump, a menacé sa présidente Ursula von der Leyen.”Il existe un large éventail de contre-mesures”, a-t-elle indiqué dans le Financial Times, citant “une taxe sur les revenus publicitaires des services numériques” et le recours à l'”instrument anticoercition”, surnommé “bazooka” et pensé comme un outil de dissuasion. M. Trump, qui bouleverse l’ordre économique international, s’est montré serein jeudi en jugeant que “la transition aura un coût et posera des problèmes” mais qu’en fin de compte, “ça sera une bonne chose”.Son ministre des Finances Scott Bessent a affirmé ne “rien” voir d'”inhabituel aujourd’hui” sur les marchés, alors que des élus démocrates ont estimé que le président républicain les avait peut-être illégalement manipulés en encourageant l’achat d’actions juste avant sa volte-face mercredi.Un soupçon de délit d’initié selon des démocrates.Offrant du répit au reste du monde, l’ancien magnat de l’immobilier cible en priorité le rival chinois.- “Très intelligent” -Isolée face à l’administration Trump, la deuxième puissance mondiale, que les Etats-Unis jugent responsable d’une terrible crise de santé publique liée à un opioïde dans le pays, a promis de “se battre jusqu’au bout”.”La porte est ouverte pour des négociations, mais ce dialogue doit être mené sur un pied d’égalité et basé sur le respect mutuel”, a toutefois tempéré le ministère chinois du Commerce.D’autres pays asiatiques – très dépendants de leurs exportations vers les Etats-Unis – font profil bas. A l’instar du Vietnam et du Cambodge, producteurs de textiles et membres de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean), laquelle a dit qu’elle ne prendrait pas de mesures de rétorsion.L’impétueux président a encore menacé jeudi soir le Mexique de nouveaux droits de douane.Avec ses taxes à l’importation, Donald Trump pense avoir trouvé la martingale pour relocaliser la production industrielle dans son pays qu’il estime être victime de méfaits de la mondialisation.Il veut ainsi encaisser des droits de douane et pousser ses partenaires à prendre plus de biens exportés. Mais, selon le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, les pays qui commercent avec les Etats-Unis ne savent pas “comment négocier” car “il n’y a pas de théorie économique derrière ce qu’il [Donald Trump] fait”.burs-nr/ktr/lrb/pt/pz