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L’UE annonce approfondir son enquête sur X après des provocations de Musk

La Commission européenne a approfondi vendredi son enquête sur le réseau social X, soupçonné de répandre de fausses informations et de manipuler le débat public en Europe, après des provocations d’Elon Musk.”Aujourd’hui, nous prenons de nouvelles mesures pour faire la lumière sur la conformité des systèmes de recommandation de X” avec le règlement sur les services numériques (DSA) de l’Union européenne, a déclaré la commissaire européenne à la Souveraineté technologique, Henna Virkkunen.Bruxelles est sous la pression d’eurodéputés et d’États membres, dont la France, pour agir fermement, alors que le patron de X est soupçonné de manipuler ses algorithmes pour soutenir l’extrême droite en Europe.A l’approche des élections de fin février en Allemagne, Elon Musk a affiché régulièrement son soutien à l’AfD, parti d’extrême droite allemand.Le chancelier allemand Olaf Scholz a accusé vendredi le milliardaire américain, proche de Donald Trump, de menacer la démocratie en Europe. “Il soutient l’extrême droite partout en Europe. C’est inacceptable”, a estimé le dirigeant social-démocrate.Mais les nouvelles mesures européennes sont “indépendantes” des prises de position politiques de Musk qui relèvent de la liberté d’expression, a assuré l’UE.La Commission a demandé vendredi au réseau de microblogs américain de fournir avant le 15 février “une documentation interne sur ses systèmes de recommandation et sur toute modification récente apportée à ceux-ci”.De plus, elle a annoncé une “ordonnance de conservation”, qui contraint la plateforme à “préserver les documents internes et les informations concernant les changements futurs dans la conception et le fonctionnement de ses algorithmes de recommandation, pour la période allant du 17 janvier 2025 au 31 décembre 2025”, sauf si l’enquête en cours de la Commission est conclue avant cette date. Cette enquête a été ouverte en décembre 2023.- Évaluation des “risques systémiques” -Enfin, la Commission a émis une “demande d’accès à certaines API commerciales de X”, des interfaces techniques permettant un accès direct aux contenus pour vérifier la modération et la viralité des comptes.”Ces mesures permettront aux services de la Commission de prendre en compte tous les faits pertinents dans l’évaluation complexe des risques systémiques” de la plateforme et de la façon dont elle les atténue, a expliqué l’exécutif européen dans un communiqué.Depuis l’ouverture de cette enquête sur X, aucune mise en cause officielle n’a été annoncée concernant les soupçons de manipulation des algorithmes, qui rendraient plus visibles les messages d’Elon Musk ou de la droite radicale.En revanche, le réseau social a été mis en cause formellement en juillet dernier pour trois infractions présumées: tromperie des utilisateurs avec les coches bleues censées certifier les sources d’informations, transparence insuffisante autour des publicités, non respect de l’obligation d’accès aux données de la plateforme par des chercheurs agréés.Pour chacune d’elles, et faute de mise en conformité, la Commission pourrait infliger à Elon Musk de lourdes amendes.- Bataille idéologique -De son côté, le milliardaire, mène une bataille idéologique, en phase avec la droite américaine, contre le DSA qu’il décrit comme un instrument de censure.Ce nouveau règlement, pleinement entré en vigueur l’an dernier, vise à faire respecter au sein de l’UE des limites à la liberté d’expression, généralement définies par le droit national, et qui étaient déjà existantes, comme l’interdiction des insultes racistes en France ou la diffusion de symboles nazis en Allemagne.”Nous sommes déterminés à faire en sorte que toutes les plateformes opérant dans l’UE respectent notre législation”, a souligné Mme Virkkunen.Paris avait mis la pression sur Bruxelles la semaine dernière jugeant trop faible la réaction initiale de l’exécutif européen aux interventions de Musk. “Je me réjouis que la Commission ait entendu l’appel (…) en faveur d’une application rigoureuse du DSA pour protéger nos démocraties et nos élections”, a réagi Clara Chappaz, ministre déléguée française chargée du Numérique. Une trentaine d’eurodéputés avaient aussi exprimé jeudi leurs “vives préoccupations face aux “ingérences” d’Elon Musk en Europe, exhortant la Commission à agir, dans une lettre à Mme von der Leyen.Un débat est prévu mardi au Parlement européen à Strasbourg sur les accusations visant le patron de X et la façon d’y répondre.

L’UE annonce approfondir son enquête sur X après des provocations de Musk

La Commission européenne a approfondi vendredi son enquête sur le réseau social X, soupçonné de répandre de fausses informations et de manipuler le débat public en Europe, après des provocations d’Elon Musk.”Aujourd’hui, nous prenons de nouvelles mesures pour faire la lumière sur la conformité des systèmes de recommandation de X” avec le règlement sur les services numériques (DSA) de l’Union européenne, a déclaré la commissaire européenne à la Souveraineté technologique, Henna Virkkunen.Bruxelles est sous la pression d’eurodéputés et d’États membres, dont la France, pour agir fermement, alors que le patron de X est soupçonné de manipuler ses algorithmes pour soutenir l’extrême droite en Europe.A l’approche des élections de fin février en Allemagne, Elon Musk a affiché régulièrement son soutien à l’AfD, parti d’extrême droite allemand.Le chancelier allemand Olaf Scholz a accusé vendredi le milliardaire américain, proche de Donald Trump, de menacer la démocratie en Europe. “Il soutient l’extrême droite partout en Europe. C’est inacceptable”, a estimé le dirigeant social-démocrate.Mais les nouvelles mesures européennes sont “indépendantes” des prises de position politiques de Musk qui relèvent de la liberté d’expression, a assuré l’UE.La Commission a demandé vendredi au réseau de microblogs américain de fournir avant le 15 février “une documentation interne sur ses systèmes de recommandation et sur toute modification récente apportée à ceux-ci”.De plus, elle a annoncé une “ordonnance de conservation”, qui contraint la plateforme à “préserver les documents internes et les informations concernant les changements futurs dans la conception et le fonctionnement de ses algorithmes de recommandation, pour la période allant du 17 janvier 2025 au 31 décembre 2025”, sauf si l’enquête en cours de la Commission est conclue avant cette date. Cette enquête a été ouverte en décembre 2023.- Évaluation des “risques systémiques” -Enfin, la Commission a émis une “demande d’accès à certaines API commerciales de X”, des interfaces techniques permettant un accès direct aux contenus pour vérifier la modération et la viralité des comptes.”Ces mesures permettront aux services de la Commission de prendre en compte tous les faits pertinents dans l’évaluation complexe des risques systémiques” de la plateforme et de la façon dont elle les atténue, a expliqué l’exécutif européen dans un communiqué.Depuis l’ouverture de cette enquête sur X, aucune mise en cause officielle n’a été annoncée concernant les soupçons de manipulation des algorithmes, qui rendraient plus visibles les messages d’Elon Musk ou de la droite radicale.En revanche, le réseau social a été mis en cause formellement en juillet dernier pour trois infractions présumées: tromperie des utilisateurs avec les coches bleues censées certifier les sources d’informations, transparence insuffisante autour des publicités, non respect de l’obligation d’accès aux données de la plateforme par des chercheurs agréés.Pour chacune d’elles, et faute de mise en conformité, la Commission pourrait infliger à Elon Musk de lourdes amendes.- Bataille idéologique -De son côté, le milliardaire, mène une bataille idéologique, en phase avec la droite américaine, contre le DSA qu’il décrit comme un instrument de censure.Ce nouveau règlement, pleinement entré en vigueur l’an dernier, vise à faire respecter au sein de l’UE des limites à la liberté d’expression, généralement définies par le droit national, et qui étaient déjà existantes, comme l’interdiction des insultes racistes en France ou la diffusion de symboles nazis en Allemagne.”Nous sommes déterminés à faire en sorte que toutes les plateformes opérant dans l’UE respectent notre législation”, a souligné Mme Virkkunen.Paris avait mis la pression sur Bruxelles la semaine dernière jugeant trop faible la réaction initiale de l’exécutif européen aux interventions de Musk. “Je me réjouis que la Commission ait entendu l’appel (…) en faveur d’une application rigoureuse du DSA pour protéger nos démocraties et nos élections”, a réagi Clara Chappaz, ministre déléguée française chargée du Numérique. Une trentaine d’eurodéputés avaient aussi exprimé jeudi leurs “vives préoccupations face aux “ingérences” d’Elon Musk en Europe, exhortant la Commission à agir, dans une lettre à Mme von der Leyen.Un débat est prévu mardi au Parlement européen à Strasbourg sur les accusations visant le patron de X et la façon d’y répondre.

Le cabinet de sécurité israélien donne son feu vert à l’accord de trêve à Gaza

Le cabinet de sécurité israélien a donné vendredi son feu vert à l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas dans la bande de Gaza, ouvrant la voie au début de la trêve dimanche et à la libération le même jour des premiers otages.Malgré l’annonce d’un accord par le Qatar et les Etats-Unis, l’armée israélienne a poursuivi ses frappes aériennes sur le territoire palestinien, qui ont fait plus de cent morts depuis mercredi, selon les secours. Après le feu vert du cabinet de sécurité, un conseil des ministres doit se réunir dans la journée pour donner son accord final, qui ne semble pas faire de doute malgré l’opposition de ministres d’extrême droite.”Après avoir examiné tous les aspects politiques, sécuritaires et humanitaires de l’accord proposé et considérant que celui-ci soutient la réalisation des objectifs de guerre”, le cabinet de sécurité “a recommandé au gouvernement d’approuver ce projet”, a indiqué le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.L’accord destiné à mettre fin à plus de 15 mois de guerre prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.La fin définitive de la guerre sera négociée durant cette première phase.Le cabinet de sécurité s’est réuni vendredi après l’obtention par Israël de garanties sur la libération des otages, selon le bureau de M. Netanyahu.De premières libérations devraient avoir lieu dimanche, a annoncé le gouvernement. Les familles des otages ont été informées et des préparatifs étaient en cours pour les accueillir.Selon deux sources proches du Hamas, le premier groupe devrait être composé de trois femmes israéliennes.En échange, Israël a accepté “de libérer un certain nombre de prisonniers d’importance”, a indiqué une de ces sources.Les autorités israéliennes ont annoncé vendredi avoir pris des mesures pour “prévenir toute manifestation publique de joie” à l’occasion de ces sorties de prison, dont les détails doivent encore être confirmés de source israélienne.Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé que deux Franco-israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, figuraient dans la liste des 33 premiers otages libérables.Tous deux avaient été enlevés dans le kibboutz Nir Oz avec plusieurs de leurs enfants, qui ont été libérés lors de la première trêve en novembre 2023.”C’est le moment que nous attendions (…), j’espère vraiment que nous verrons mon grand-père rentrer à la maison, debout, vivant”, a dit vendredi à Tel-Aviv Daniel Lifshitz, petit-fils d’Oded Lifshitz, 84 ans, lui aussi enlevé à Nir Oz. – “Embrasser ma terre” -Avant même le début de la trêve, des déplacés palestiniens chassés de chez eux par la guerre se préparaient à regagner leur maison.”Je vais (…) retirer les décombres de la maison et placer ma tente sur les gravats, où je vivrai avec mes dix enfants”, anticipe Oum Khalil Bakr, déplacée à Nousseirat. “Nous savons qu’il fera froid et que nous n’aurons pas de couvertures pour nous coucher, mais ce qui importe, c’est de retourner sur notre terre”, ajoute-t-elle. La guerre, qui a provoqué à Gaza un niveau de destructions “sans précédent dans l’histoire récente”, selon l’ONU, a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien. Cette attaque a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 94 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée.Au moins 46.876 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.- Accord en trois phases -L’accord, fruit de laborieuses négociations,  a été débloqué à l’approche du retour lundi de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain élu a assuré jeudi qu’il n’aurait jamais été conclu sans la pression exercée par lui et sa future administration. La première phase comprend “un cessez-le-feu total”, selon le président américain, Joe Biden, la libération de 33 otages, un retrait israélien des zones densément peuplées et une augmentation de l’aide humanitaire.Israël de son côté “libèrera des centaines de prisonniers palestiniens”, a indiqué mercredi M. Biden.La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième phase, à savoir “une fin définitive de la guerre”, selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza assiégée a été ravagée par la guerre et la quasi-totalité de ses 2,4 millions d’habitants ont été déplacés. Le cessez-le-feu laisse en suspens l’avenir politique de Gaza, où le Hamas s’est emparé du pouvoir en 2007. Pilonné pendant 15 mois par l’armée israélienne, le mouvement islamiste apparaît très diminué mais encore loin d’être anéanti, contrairement à l’objectif qu’avait fixé Benjamin Netanyahu, selon des experts.

Le cabinet de sécurité israélien donne son feu vert à l’accord de trêve à Gaza

Le cabinet de sécurité israélien a donné vendredi son feu vert à l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas dans la bande de Gaza, ouvrant la voie au début de la trêve dimanche et à la libération le même jour des premiers otages.Malgré l’annonce d’un accord par le Qatar et les Etats-Unis, l’armée israélienne a poursuivi ses frappes aériennes sur le territoire palestinien, qui ont fait plus de cent morts depuis mercredi, selon les secours. Après le feu vert du cabinet de sécurité, un conseil des ministres doit se réunir dans la journée pour donner son accord final, qui ne semble pas faire de doute malgré l’opposition de ministres d’extrême droite.”Après avoir examiné tous les aspects politiques, sécuritaires et humanitaires de l’accord proposé et considérant que celui-ci soutient la réalisation des objectifs de guerre”, le cabinet de sécurité “a recommandé au gouvernement d’approuver ce projet”, a indiqué le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.L’accord destiné à mettre fin à plus de 15 mois de guerre prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.La fin définitive de la guerre sera négociée durant cette première phase.Le cabinet de sécurité s’est réuni vendredi après l’obtention par Israël de garanties sur la libération des otages, selon le bureau de M. Netanyahu.De premières libérations devraient avoir lieu dimanche, a annoncé le gouvernement. Les familles des otages ont été informées et des préparatifs étaient en cours pour les accueillir.Selon deux sources proches du Hamas, le premier groupe devrait être composé de trois femmes israéliennes.En échange, Israël a accepté “de libérer un certain nombre de prisonniers d’importance”, a indiqué une de ces sources.Les autorités israéliennes ont annoncé vendredi avoir pris des mesures pour “prévenir toute manifestation publique de joie” à l’occasion de ces sorties de prison, dont les détails doivent encore être confirmés de source israélienne.Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé que deux Franco-israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, figuraient dans la liste des 33 premiers otages libérables.Tous deux avaient été enlevés dans le kibboutz Nir Oz avec plusieurs de leurs enfants, qui ont été libérés lors de la première trêve en novembre 2023.”C’est le moment que nous attendions (…), j’espère vraiment que nous verrons mon grand-père rentrer à la maison, debout, vivant”, a dit vendredi à Tel-Aviv Daniel Lifshitz, petit-fils d’Oded Lifshitz, 84 ans, lui aussi enlevé à Nir Oz. – “Embrasser ma terre” -Avant même le début de la trêve, des déplacés palestiniens chassés de chez eux par la guerre se préparaient à regagner leur maison.”Je vais (…) retirer les décombres de la maison et placer ma tente sur les gravats, où je vivrai avec mes dix enfants”, anticipe Oum Khalil Bakr, déplacée à Nousseirat. “Nous savons qu’il fera froid et que nous n’aurons pas de couvertures pour nous coucher, mais ce qui importe, c’est de retourner sur notre terre”, ajoute-t-elle. La guerre, qui a provoqué à Gaza un niveau de destructions “sans précédent dans l’histoire récente”, selon l’ONU, a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien. Cette attaque a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 94 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée.Au moins 46.876 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.- Accord en trois phases -L’accord, fruit de laborieuses négociations,  a été débloqué à l’approche du retour lundi de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain élu a assuré jeudi qu’il n’aurait jamais été conclu sans la pression exercée par lui et sa future administration. La première phase comprend “un cessez-le-feu total”, selon le président américain, Joe Biden, la libération de 33 otages, un retrait israélien des zones densément peuplées et une augmentation de l’aide humanitaire.Israël de son côté “libèrera des centaines de prisonniers palestiniens”, a indiqué mercredi M. Biden.La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième phase, à savoir “une fin définitive de la guerre”, selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza assiégée a été ravagée par la guerre et la quasi-totalité de ses 2,4 millions d’habitants ont été déplacés. Le cessez-le-feu laisse en suspens l’avenir politique de Gaza, où le Hamas s’est emparé du pouvoir en 2007. Pilonné pendant 15 mois par l’armée israélienne, le mouvement islamiste apparaît très diminué mais encore loin d’être anéanti, contrairement à l’objectif qu’avait fixé Benjamin Netanyahu, selon des experts.

Secret défense: la journaliste Ariane Lavrilleux échappe à des poursuites judiciaires

Un “immense soulagement”: après une garde à vue et une perquisition qui avaient scandalisé la profession, la journaliste Ariane Lavrilleux a échappé vendredi à une mise en examen dans une enquête sur le secret défense autour du possible détournement d’une opération de l’armée française par l’Égypte pour cibler des opposants.”J’ai été placée sous le statut de témoin assisté en raison de l’intérêt public de l’enquête publiée par Disclose et Complément d’enquête (France 2) et de l’absence d’indices graves ou concordants contre moi”, a annoncé la journaliste à l’AFP, à l’issue de trois heures d’interrogatoire.Le parquet de Paris a confirmé cette mesure, qui lui permet, si elle garde ce statut jusqu’au bout de la procédure, d’échapper à un procès éventuel.”C’est un immense soulagement parce que ça fait plusieurs mois qu’on se bat avec Christophe Bigot (son avocat, ndlr) et Disclose pour expliquer l’intérêt public de ces révélations qui n’auraient jamais dû être classées secret défense”, a ajouté cette journaliste, ancienne correspondante en Egypte.Et d’ajouter: “La justice a montré qu’elle était indépendante, qu’elle n’était pas le bras armé du ministère de la Défense”, qui avait porté plainte dans ce dossier.Mathias Destal, co-fondateur de Disclose, et Reporters sans frontières (RSF) ont exprimé leur “soulagement”. Sur X, l’organisation a appelé “à l’abandon total de la procédure”.L’enquête se concentre sur plusieurs articles publiés par Disclose depuis 2019, relatifs aux ventes d’armes françaises à l’étranger, mais aussi sur l’opération “Sirli”, une mission de renseignement française en Egypte que ce pays aurait détournée pour cibler et tuer des opposants.L’Égypte est un des principaux destinataires d’équipements militaires français.Une instruction a été ouverte en juillet 2022. La journaliste avait été placée en garde à vue et perquisitionnée en septembre 2023. Dans la foulée, un ancien militaire avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour détournement et divulgation du secret de la défense nationale par son dépositaire.Le porte-parole du gouvernement de l’époque, Olivier Véran, avait refusé de répondre à plusieurs questions sur cette affaire. – “La loi doit changer” -Avant son interrogatoire vendredi, devant ses soutiens rassemblés devant le Tribunal judiciaire de Paris à l’appel d’une centaine d’organisations, Mme Lavrilleux a évoqué une “procédure totalement hallucinante” qui a “déployé les moyens de la lutte antiterroriste pour la géolocalisation de (s)on téléphone, (la) suivre dans le tramway, dans (s)es déplacements professionnels ou privés, éplucher (s)es comptes bancaires.”Mais témoin assisté, “ce n’est pas la fin de la bataille”, a-t-elle dit en milieu de journée : “la loi Dati, toujours en place, permet de poursuivre les journalistes et de les perquisitionner. Cette loi doit changer”.Le cadre légal en vigueur avec cette loi est “insuffisamment protecteur” et “est désormais abusé ou contourné”, avaient plaidé dans une lettre au gouvernement lundi une centaine d’organisations, dont l’ONG Reporters sans frontières (RSF), les syndicats SNJ et CFDT, l’association du Prix Albert Londres et plusieurs médias dont StreetPress et Médiacités.Thibaut Bruttin, directeur général de RSF, a évoqué devant le tribunal vendredi matin un “consensus pour une réforme ambitieuse” avec un “renforcement du rôle du juge”, “la nullité des procédures” et “une sanction pour le recours abusif à la notion d’impératif prépondérant et d’atteinte au secret des sources”.La journaliste a salué l’engagement jeudi de la ministre de la Culture, Rachida Dati, rapporté par le quotidien régional La Marseillaise, de renforcer la protection des sources.  Dans sa déclaration de politique générale mardi, François Bayrou a dit lui sa volonté de “traduire” dans les faits les conclusions des États généraux de l’information, parmi lesquelles figure la protection renforcée des sources des journalistes.Sur LinkedIn, Ariane Lavrilleux soulignait d’ailleurs lundi que “cette histoire n’est pas extraordinaire” car “27 journalistes ont été intimidé.es par la DGSI avant (elle) depuis 2010”.Au moins deux d’entre eux ont subi ces dernières années des mesures coercitives: le journaliste Alex Jordanov, auteur d’un livre sur le renseignement intérieur, a été placé en garde à vue et poursuivi en juin 2022 pour divulgation du secret défense. Début décembre, un autre journaliste, Philippe Miller (pseudonyme), a été interpellé et son matériel saisi dans un dossier de vol de données confidentielles d’un cabinet d’avocat.

L’Eglise catholique demande à la justice d’ouvrir une enquête sur l’abbé Pierre

Après l’ouverture de ses archives, l’Église catholique a pris une mesure à la symbolique forte vendredi en demandant à la justice d’ouvrir une enquête sur l’abbé Pierre, dans le sillage de nouvelles révélations de violences sexuelles.Le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Éric de Moulins-Beaufort a annoncé sur RMC qu’il avait “saisi la justice” mardi pour qu’elle étudie la possibilité d’une enquête sur le prêtre, longtemps figure iconique de la défense des démunis mais qui a fait l’objet de nouvelles accusations gravissimes cette semaine.Le responsable explique avoir “écrit un signalement au procureur de Paris pour lui demander de réfléchir à ouvrir une enquête sur l’abbé Pierre”. Dans un communiqué la CEF précise que ce signalement a été fait “pour non-dénonciation de viols et agressions sexuelles sur personnes vulnérables et mineurs”.Il s’agit aussi d’enquêter sur “d’éventuelles autres victimes ou éventuels complices”, a précisé Mgr de Moulins-Beaufort, en soulignant que le parquet “a des moyens d’investigation qu’une commission d’enquête historique comme celle qu’a réunie Emmaüs (…) n’a pas”. Cette commission a commencé ses travaux en janvier pour une durée prévisible de deux ans.- “Vérité” -Car il faut aller “jusqu’au bout de la vérité”, a martelé le président de la CEF, en redisant son “horreur” après les nouvelles révélations du cabinet spécialisé Egaé lundi et la diffusion de deux documentaires télévisés cette semaine.Dans le rapport publié lundi, le prêtre décédé en 2007 est visé par neuf nouvelles accusations de violences sexuelles, ce qui porte à 33 le nombre total de témoignages depuis le premier rapport du cabinet Egaé, mandaté par Emmaüs, qui avait créé une déflagration en juillet.Parmi les nouvelles révélations, une membre de la famille de l’abbé Pierre assure avoir subi de sa part des “contacts sexuels sur ses seins et sa bouche à la fin des années 90”. Un autre témoignage fait état d’un “acte sexuel avec pénétration sur un garçon mineur”. “Tout cela mis bout à bout dessine le portrait d’un prédateur”, avait estimé lundi Tarek Daher, délégué général d’Emmaüs France.Selon Mgr de Moulins-Beaufort, “à chaque rapport du cabinet on franchit un seuil dans la découverte de ce qu’il a pu faire”, et “une sorte de système qu’il semble avoir construit”.Une action en justice risque toutefois de se heurter à des obstacles, compte-tenu de l’ancienneté des faits remontant à une période allant des années 50 aux années 2000.Ces faits ne peuvent faire l’objet de poursuites pénales s’agissant de l’abbé Pierre, mort, ce qui entraîne l’extinction de toute poursuite. Quant aux personnes qui n’ont pas dénoncé les actes, l’ancienneté des faits rend probable la prescription de toute infraction éventuelle — même si le calcul en la matière est toujours compliqué.- “Peine immense” -Vendredi le président de la CEF a redit aux victimes sa “peine immense”, et incité “toute personne qui aurait subi des violences sexuelles de la part de l’abbé Pierre à se manifester si elle le souhaite auprès de l”un des dispositifs d’écoute de l’Église, ou mis en place par Emmaüs”.Depuis les révélations de juillet l’Église s’est retrouvée sous pression pour faire la lumière sur le silence autour des comportements de l’abbé Pierre. Mgr de Moulins Beaufort a plusieurs fois assuré que l’affaire n’était pas de notoriété publique au sein de l’institution, même si quelques évêques avaient pu être au courant de comportements problématiques à l’époque.La CEF a ouvert en septembre les archives de l’Église sur l’abbé Pierre, dérogeant au délai habituel de 75 ans. Dans le mince dossier cartonné consulté par l’AFP, lettres et notes évoquent certes un comportement “problématique” mais la nature n’en est jamais explicitée.