AFP World

Les surtaxes de Trump à l’importation frappent 60 pays, plus de 100% pour la Chine

Le président des Etats-Unis Donald Trump impose depuis mercredi à des dizaines de pays une nouvelle salve de droits de douane à l’importation, dont un taux monumental de plus de 100% à la Chine, provoquant une forte poussée de fièvre entre les deux premières puissances mondiales.Cette surtaxe supplémentaire — par exemple de 20% pour l’Union européenne — a fait replonger les Bourses en Asie.Pour l’adversaire et rival chinois, la Maison Blanche a rendu public un décret “amendé” par Donald Trump faisant grimper de “34%” à “84%” la taxation en principe dorénavant perçue par Washington sur les importations en provenance de Pékin. Cet amendement avait été annoncé après la riposte chinoise à la hausse à 34%, Pékin comptant pour sa part relever de 34 points ses droits de douane sur les produits importés des Etats-Unis à compter de jeudi.Côté américain, si on ajoute les 20% déjà en vigueur, cela porte à 104% le taux imposé à la Chine depuis 04H00 GMT. Un niveau totalement prohibitif.”La Chine n’acceptera jamais cela”, avait menacé mardi un porte-parole du ministère du Commerce.  – Affolement -Malgré un léger rebond mardi soir, les marchés boursiers sur toute la planète sont affolés par la guerre commerciale mondiale que Donald Trump a déclenchée.Vers 06H00 GMT, l’indice vedette Nikkei à Tokyo a plongé de 4,43% et le yen a progressé de 1,1% face à un dollar affaibli, au plus bas depuis octobre. D’autres places en Asie, Séoul, Hong Kong, sont en nette baisse (-1,98% et -1,84%) et Taipei a plongé de 5,8% à la clôture. Les Bourses chinoises de Shanghai et Shenzen étaient en revanche légèrement dans le vert dans l’après-midi.Le pétrole est aussi au plus bas depuis quatre ans autour de 60 dollars le baril et le won sud-coréen a glissé jusqu’à un niveau jamais atteint depuis 2009.Il faut dire que la Corée du Sud est très dépendante de ses exportations, surtout pour ses automobiles qui se vendent énormément sur l’immense marché de son allié américain.En urgence, Séoul a donc annoncé deux milliards de dollars d’aide à ses constructeurs, à la suite de l’imposition d’une surtaxation américaine de 25%.Première banque centrale à réagir, celle de la Nouvelle-Zélande a réduit ses taux d’intérêt de 25 points de base à 3,5%. La Banque centrale indienne a suivi en invoquant une conjoncture mondiale “difficile” et abaissé ses taux d’intérêt à 6%. A l’échelle mondiale, une première salve de droits de douane de +10% était entrée en vigueur samedi sur l’ensemble des importations des Etats-Unis.A l’exception des 104% contre la Chine, les nouvelles surtaxes frappent quelque 60 partenaires commerciaux à hauteur de 11% à 50%.L’UE, première partenaire commerciale des Etats-Unis, subit +20%, le Vietnam 46%.Hanoi fait partie de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), qui compte les États-Unis comme principal marché d’exportation: les dix pays ont appelé mercredi à “agir avec audace” pour répondre au risque de guerre commerciale.Face à la panique, le président Trump se veut rassurant.Il a promis “des accords sur mesure, pas du prêt-à-porter, mais de la haute couture”, d’abord avec les alliés asiatiques de l’Amérique, Japon et Corée du Sud en tête.Lors d’un dîner avec des caciques du Parti républicain, le milliardaire conservateur qui bouleverse l’ordre économique libéral mondial s’est félicité que des dizaines d’Etats – y compris Pékin d’après lui – “fassent tout” pour trouver un accord avec Washington.- “Lécher le cul” -“Ces pays nous appellent pour nous lécher le cul”, a-t-il plastronné.Pour l’UE, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a exhorté à “éviter l’escalade”, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre chinois Li Qiang. Tout en plaidant pour “une résolution négociée”.L’UE devrait présenter sa réponse “en début de semaine prochaine”, selon un porte-parole. Mais selon une liste qu’a consultée l’AFP, le bourbon ne sera pas concerné par la surtaxe de 25% que Bruxelles propose d’imposer sur des produits américains.Pour le président français Emmanuel Macron, “l’objectif est d’arriver à une situation où le président Trump revienne sur sa décision”.Considérée comme plus proche de Donald Trump, la Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni a annoncé mardi soir qu’elle se rendrait à Washington le 17 avril.Après un rebond des places mondiales mardi, l’indice Dow Jones avait terminé en baisse de 0,84%. Paris avait auparavant regagné 2,50%, Londres 2,71% et Tokyo 6,02%.Cette guerre commerciale déclenchée par M. Trump pourrait saper l’économie mondiale, avec des risques d’inflation, de chômage et de baisse de croissance, avertissent des analystes.Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit “particulièrement inquiet pour les pays en développement les plus vulnérables sur lesquels les impacts seront plus dévastateurs”.burs-nr/fz

Taxer les engrais russes, le projet de l’UE qui inquiète les agriculteurs

Dans le bras de fer qui l’oppose à Moscou, l’Union européenne voudrait surtaxer à partir de juillet les millions de tonnes d’engrais qui arrivent de Russie chaque année. Mais le sujet est inflammable pour les agriculteurs du continent, qui craignent une explosion des prix.Car l’Europe est dopée aux engrais russes. Avec 6,2 millions de tonnes en 2024, et déjà près de 2 millions depuis début 2025, le “made in” Russie représente un quart des importations de fertilisants, selon les données de la Commission européenne.”L’origine russe est la plus compétitive en termes de prix, et en raison d’une logistique bien établie” pour approvisionner l’UE, explique Dominique Dejonckheere, au Copa-Cogeca, l’organisation des syndicats agricoles européens.Plus de trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine, l’Union européenne a décidé de taper du poing sur la table. Bruxelles veut priver la Russie d’une manne qui finance son effort de guerre. L’UE entend aussi empêcher les Russes de passer par ces engrais pour exporter leur gaz naturel, principale matière première utilisée dans la fabrication de ces fertilisants azotés.Pour couper le robinet, des taxes sur les engrais russes comme bélarusses pourraient donc entrer en vigueur à partir de l’été, avec une augmentation progressive durant trois ans. Approuvées mi-mars par les États membres, elles doivent encore être débattues en mai au Parlement européen.A la Commission, on assure que tout a été fait pour qu’elles n’affectent pas les prix de l’ensemble des engrais sur le marché.L’exécutif européen insiste sur la progressivité des taxes et promet d’intervenir si les prix grimpent. En cas d’inflation, la Commission pourrait suspendre les taxes douanières sur les engrais d’autres régions: Maghreb, Asie Centrale, États-Unis, Trinité-et-Tobago ou Nigeria…Surtout, l’Union vise une augmentation de la production européenne. L’annonce de la taxation des engrais russes est d’ailleurs applaudie par les industriels de l’UE.Le lobby européen Fertilizers Europe voudrait même des taxes plus rapides, car ses producteurs sont “exposés depuis des années à des importations à des prix artificiellement bas en provenance de la Russie et du Bélarus”, dénonce-t-il.- “Dans le rouge” -Du côté des agriculteurs, on fait en revanche la grimace. Le risque d’augmentation des prix est “une grande source d’inquiétude”, prévient Amaury Poncelet, céréalier et betteravier à Berloz dans le centre de la Belgique.”Certains collègues sont déjà dans le rouge. On comprend qu’il faut aider l’Ukraine et emmerder les Russes, mais au bout de la chaîne, c’est nous”, souligne-t-il.En mars, le Copa-Cogeca a tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué.”La proposition de la Commission n’est pas suffisamment équilibrée, on a le sentiment que les agriculteurs sont les oubliés”, regrette Dominique Dejonckheere.Le lobby agricole plaide pour un report d’un an des taxes ou des dérogations autorisant l’épandage d’autres produits: les effluents d’élevage.Le moment venu, les syndicats n’excluent pas un mouvement de protestation “si les prix des engrais se mettent à augmenter fortement et que la Commission n’est pas capable de réagir rapidement”.L’exécutif européen, déjà confronté à un vaste mouvement de colère agricole à la fin du précédent mandat, surveille donc le sujet comme le lait sur le feu.Le 19 mai, une réunion de l’observatoire européen du marché des engrais, avec industriels, agriculteurs et responsables européens devrait permettre de prendre la température.Au Parlement, la rapporteuse du texte, la Lettone Inese Vaidere (PPE, droite) se veut rassurante. “La situation est sous contrôle”, “nos agriculteurs ne seront pas très affectés” car il y a des capacités européennes et de “nombreux autres pays prêts à nous fournir des engrais”, affirme cette élue.Mais des divergences se manifestent jusque dans son propre groupe. L’eurodéputée française Céline Imart, également exploitante céréalière, plaide pour reporter la taxation des engrais russes à 2026 ou pour une baisse des tarifs douaniers immédiate sur les importations d’autres pays, sans attendre une éventuelle inflation.”Bien sûr qu’il faut réduire la dépendance aux engrais russes”, mais “les agriculteurs payent toujours le prix sans rien demander, ils s’en prennent plein la tête”, estime-t-elle.

L’effondrement d’une discothèque dominicaine fait 98 morts, dont la star du merengue Rubby Pérez

Au moins 98 personnes ont été tuées et plus de 150 blessées dans l’effondrement dans la nuit lundi à mardi à Saint-Domingue du toit d’une discothèque où se produisait la star du merengue Rubby Pérez, qui a également perdu la vie.Vingt-quatre heures après l’accident survenu mardi vers 04H45 GMT, l’un des pires de l’histoire de la République dominicaine, il n’y a guère d’espoir de retrouver des personnes vivantes alors que le bilan ne cesse de s’alourdir. Des centaines de sauveteurs étaient toujours à pied d’oeuvre vers 05H00 GMT, aidés de puissants projecteurs, de groupes électrogènes et d’une grue. Les images aériennes montrent un trou béant à la place du toit de l’établissement. Dans l’histoire récente de ce pays, une explosion à San Cristobal, dans la périphérie de Saint-Domingue, avait fait 38 morts il y a deux ans et, en 2005, l’incendie d’une prison à Higuey (est) avait coûté la vie à 136 détenus.Les médias estiment qu’entre 500 et 1.000 personnes se trouvaient au Jet Set, établissement prisé des noctambules et fréquenté par des célébrités. Les autorités n’ont pas communiqué le nombre de disparus.Il y a “98 morts” selon un bilan toujours provisoire, a dit Juan Manuel Mendez, directeur du centre des opérations d’urgence, sans donner de détails sur leur nationalité.Il a assuré que les équipes de secours travailleraient tant qu’il y aurait des personnes disparues et réitéré les appels à la population à donner son sang, pour les plus de 150 personnes blessées.Il n’y aura pas de nouveau bilan avant 09H00 GMT.Des dizaines de personnes se sont rassemblées devant des hôpitaux, la morgue ou la discothèque en quête de nouvelles de proches. L’une d’elles brandissait la photo d’un disparu.  Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on peut voir le toit effondré pendant que le chanteur Rubby Pérez était sur scène. Le sort de la star du merengue a longtemps était incertain. Sa fille Zulinka Perez avait pendant la journée annoncé que son père était vivant, sous les décombres. Mais, il fait bien partie des personnes décédées. “C’est exact”, a affirmé son manageur Enrique Paulino interrogé sur la mort de Roberto Antonio Pérez Herrera “Rubby”, 69 ans, précisant: “Nous attendons que les enfants se mettent d’accord pour les funérailles”. Surnommé “la voix la plus aiguë du merengue”, sa musique a fait le tour de l’Amérique latine et caribéenne et de la planète.De nombreux artistes lui ont rendu hommage sur les réseaux sociaux. “L’ami et l’idole de notre genre vient de nous quitter”, a regretté un autre mythe de ce rythme dansant, Wilfrido Vargas.Le Jet Set organise un concert tous les lundis. La présence de “Rubby” avait attiré quantité de spectateurs.Plusieurs personnalités figurent aussi parmi les victimes, telles que la gouverneure de la province de Monte Cristi (nord-est) Nelsy Cruz, ou les ex-joueurs de baseball Tony Blanco et Octavio Dotel. Ce dernier, âgé de 51 ans, avait remporté la série mondiale en 2011.Interrogée par la chaine SIN, Iris Pena, raconte qu’elle s’est échappée avec son fils, de nationalité française: “De la terre a commencé à tomber du plafond. J’ai demandé (…) si la terre avait tremblé (…). Une pierre est tombée et a fissuré la table. Nous sommes sortis”.”Mon fils allait retourner chercher son sac (…) L’impact a été si fort, comme si cela avait été un tsunami. Un miracle de Dieu (que je sois vivante)”, ajoute-t-elle.Le président dominicain Luis Abinader s’est rendu sur place dans la matinée et a décrété trois jours de deuil national en hommage aux victimes de la “tragédie”.Dans un communiqué, la discothèque assure “collaborer de manière totale et transparente avec les autorités pour (…) clarifier ce qui s’est passé”. Attirés par les plages, la musique, la vie nocturne et l’architecture coloniale de Saint-Domingue, plus de 11 millions de touristes ont visité la République dominicaine en 2024, selon le ministère du Tourisme.

Les surtaxes américaines entrent en vigueur, plus de 100% pour la Chine

Le président des Etats-Unis Donald Trump impose depuis mercredi matin à des dizaines de partenaires commerciaux une nouvelle salve de droits de douane à l’importation, dont un taux monumental de plus de 100% à la Chine, provoquant une forte poussée de fièvre entre les deux premières puissances mondiales.Cette surtaxe supplémentaire — par exemple de 20% pour l’Union européenne — a fait replonger les Bourses en Asie.Pour la Chine, la Maison Blanche a rendu public un décret présidentiel “amendé” faisant grimper de “34%” à “84%” la taxation qui sera perçue par Washington sur les importations en provenance de Pékin.Si on y ajoute les 20% déjà en vigueur, cela porte à 104% le taux imposé à la Chine depuis 04H00 GMT.Un niveau totalement prohibitif.”La Chine n’acceptera jamais cela”, avait menacé mardi un porte-parole du ministère du Commerce, après que la deuxième puissance mondiale eut répliqué par une hausse de 34 points de ses droits de douane sur les produits importés des Etats-Unis à compter de jeudi. – Affolement -Malgré un léger rebond mardi soir, les marchés boursiers sur toute la planète sont affolés par la guerre commerciale mondiale que Donald Trump a déclenchée.Vers 02H30 GMT, l’indice vedette Nikkei à Tokyo s’est enfoncé de 2,62%, après avoir lâché jusqu’à 3,5%.A Séoul, l’indice Kospi a reculé de 0,6%. La Bourse de Sydney a baissé de 0,84%, celle de Taipei de 2%. Les places chinoises souffrent également -2% à Hong Kong, -0,86% à Shanghai et -1% à Shenzhen.Le pétrole a accéléré son plongeon — au plus bas depuis quatre ans autour de 60 dollars le baril — et le won sud-coréen a glissé jusqu’à un niveau jamais atteint depuis 2009.La Corée du Sud est très dépendante de ses exportations, surtout pour ses automobiles qui se vendent énormément sur l’immense marché de son allié américain.En urgence, Séoul a annoncé mercredi une aide de deux milliards de dollars pour soutenir ses constructeurs, à la suite de l’imposition d’une taxation américaine supplémentaire de 25%.Première banque centrale à agir contre les droits de douane, l’institution de la Nouvelle-Zélande a réduit ses taux d’intérêt de 25 points de base à 3,5%A l’échelle mondiale, une première salve de droits de douane de +10% était entrée en vigueur samedi sur l’ensemble des importations des Etats-Unis.A l’exception des 104% contre la Chine, la nouvelle surtaxe américaine depuis 04H00 GMT frappe quelque 60 partenaires commerciaux avec un taux allant de 11% à 50%, comme l’UE à 20% ou le Vietnam à 46%.Face à la panique boursière, M. Trump se veut rassurant.Il a promis mardi soir “des accords sur mesure, pas du prêt-à-porter, mais de la haute couture”, d’abord avec les alliés militaires de l’Amérique, Japon et Corée du Sud en tête.Lors d’un dîner avec des caciques du Parti républicain, le milliardaire conservateur qui bouleverse l’ordre économique libéral mondial s’est félicité que des dizaines d’Etats – y compris Pékin d’après lui – “fassent tout” pour trouver un accord Washington.- “Lécher le cul” -“Ces pays nous appellent pour nous lécher le cul”, a-t-il plastronné.Pour l’UE, première partenaire commerciale des Etats-Unis, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a exhorté à “éviter l’escalade”, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre chinois Li Qiang. Tout en plaidant pour “une résolution négociée”.L’UE devrait présenter sa réponse “en début de semaine prochaine”, selon un porte-parole. Mais selon une liste consultée par l’AFP, le bourbon ne sera pas concerné par la surtaxe de 25% que Bruxelles propose d’imposer sur des produits américains.Pour le président français Emmanuel Macron, “l’objectif est d’arriver à une situation où le président Trump revienne sur sa décision”.Considérée comme plus proche de Donald Trump, la Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni a annoncé mardi soir qu’elle se rendrait à Washington le 17 avril.Après un rebond des places mondiales mardi, l’indice Dow Jones avait terminé en baisse de 0,84%. Paris avait auparavant regagné 2,50%, Londres 2,71% et Tokyo 6,02%.Alors que le yuan “offshore”, la monnaie chinoise circulant hors du pays, est tombé à son plus bas niveau depuis 2010, la guerre commerciale pourrait saper l’économie mondiale, avec des risques d’inflation, de chômage et de baisse de croissance, avertissent des analystes.Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit “particulièrement inquiet pour les pays en développement les plus vulnérables sur lesquels les impacts seront plus dévastateurs”.burs-nr/roc

Les surtaxes américaines entrent en vigueur, plus de 100% pour la Chine

Le président des Etats-Unis Donald Trump impose depuis mercredi matin à des dizaines de partenaires commerciaux une nouvelle salve de droits de douane à l’importation, dont un taux monumental de plus de 100% à la Chine, provoquant une forte poussée de fièvre entre les deux premières puissances mondiales.Cette surtaxe supplémentaire — par exemple de 20% pour l’Union européenne — a fait replonger les Bourses en Asie.Pour la Chine, la Maison Blanche a rendu public un décret présidentiel “amendé” faisant grimper de “34%” à “84%” la taxation qui sera perçue par Washington sur les importations en provenance de Pékin.Si on y ajoute les 20% déjà en vigueur, cela porte à 104% le taux imposé à la Chine depuis 04H00 GMT.Un niveau totalement prohibitif.”La Chine n’acceptera jamais cela”, avait menacé mardi un porte-parole du ministère du Commerce, après que la deuxième puissance mondiale eut répliqué par une hausse de 34 points de ses droits de douane sur les produits importés des Etats-Unis à compter de jeudi. – Affolement -Malgré un léger rebond mardi soir, les marchés boursiers sur toute la planète sont affolés par la guerre commerciale mondiale que Donald Trump a déclenchée.Vers 02H30 GMT, l’indice vedette Nikkei à Tokyo s’est enfoncé de 2,62%, après avoir lâché jusqu’à 3,5%.A Séoul, l’indice Kospi a reculé de 0,6%. La Bourse de Sydney a baissé de 0,84%, celle de Taipei de 2%. Les places chinoises souffrent également -2% à Hong Kong, -0,86% à Shanghai et -1% à Shenzhen.Le pétrole a accéléré son plongeon — au plus bas depuis quatre ans autour de 60 dollars le baril — et le won sud-coréen a glissé jusqu’à un niveau jamais atteint depuis 2009.La Corée du Sud est très dépendante de ses exportations, surtout pour ses automobiles qui se vendent énormément sur l’immense marché de son allié américain.En urgence, Séoul a annoncé mercredi une aide de deux milliards de dollars pour soutenir ses constructeurs, à la suite de l’imposition d’une taxation américaine supplémentaire de 25%.Première banque centrale à agir contre les droits de douane, l’institution de la Nouvelle-Zélande a réduit ses taux d’intérêt de 25 points de base à 3,5%A l’échelle mondiale, une première salve de droits de douane de +10% était entrée en vigueur samedi sur l’ensemble des importations des Etats-Unis.A l’exception des 104% contre la Chine, la nouvelle surtaxe américaine depuis 04H00 GMT frappe quelque 60 partenaires commerciaux avec un taux allant de 11% à 50%, comme l’UE à 20% ou le Vietnam à 46%.Face à la panique boursière, M. Trump se veut rassurant.Il a promis mardi soir “des accords sur mesure, pas du prêt-à-porter, mais de la haute couture”, d’abord avec les alliés militaires de l’Amérique, Japon et Corée du Sud en tête.Lors d’un dîner avec des caciques du Parti républicain, le milliardaire conservateur qui bouleverse l’ordre économique libéral mondial s’est félicité que des dizaines d’Etats – y compris Pékin d’après lui – “fassent tout” pour trouver un accord Washington.- “Lécher le cul” -“Ces pays nous appellent pour nous lécher le cul”, a-t-il plastronné.Pour l’UE, première partenaire commerciale des Etats-Unis, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a exhorté à “éviter l’escalade”, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre chinois Li Qiang. Tout en plaidant pour “une résolution négociée”.L’UE devrait présenter sa réponse “en début de semaine prochaine”, selon un porte-parole. Mais selon une liste consultée par l’AFP, le bourbon ne sera pas concerné par la surtaxe de 25% que Bruxelles propose d’imposer sur des produits américains.Pour le président français Emmanuel Macron, “l’objectif est d’arriver à une situation où le président Trump revienne sur sa décision”.Considérée comme plus proche de Donald Trump, la Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni a annoncé mardi soir qu’elle se rendrait à Washington le 17 avril.Après un rebond des places mondiales mardi, l’indice Dow Jones avait terminé en baisse de 0,84%. Paris avait auparavant regagné 2,50%, Londres 2,71% et Tokyo 6,02%.Alors que le yuan “offshore”, la monnaie chinoise circulant hors du pays, est tombé à son plus bas niveau depuis 2010, la guerre commerciale pourrait saper l’économie mondiale, avec des risques d’inflation, de chômage et de baisse de croissance, avertissent des analystes.Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit “particulièrement inquiet pour les pays en développement les plus vulnérables sur lesquels les impacts seront plus dévastateurs”.burs-nr/roc

Les Etats-Unis “ne permettront pas” une influence chinoise sur le canal de Panama, prévient Hegseth

Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a assuré mardi au Panama que le gouvernement de Donald Trump “ne permettra pas” que la Chine “mette en péril” le fonctionnement du canal interocéanique. “Aujourd’hui, le canal de Panama fait face à de nouvelles menaces. Les Etats-Unis ne permettront pas à la Chine communiste ou à tout autre pays de mettre en péril le fonctionnement ou l’intégrité du canal”, a déclaré le chef du Pentagone dans un discours prononcé dans un poste de police situé à l’une des entrées du canal.Les Etats-Unis, qui ont creusé le canal et l’ont ouvert en 1914, en ont cédé le contrôle au Panama en 1999.Mais le président Trump a menacé de le reprendre, sans exclure le recours à la force, au motif qu’il serait en sous-main contrôlé par Pékin.Une déclaration conjointe américano-panaméenne publiée à la fin de la visite du ministre comporte des divergences entre les versions anglaise et espagnole.La version en espagnol, diffusée par la présidence panaméenne, souligne que M. Hegseth “a reconnu le leadership et la souveraineté incontestables du Panama sur le canal et ses zones adjacentes”. Mais ce passage ne figure pas dans la version en anglais du même communiqué, publiée elle par le gouvernement américain.”Je veux être très clair. La Chine n’a pas construit ce canal, elle ne l’exploite pas. Et elle ne se servira pas de ce canal comme d’une arme. Ensemble, avec le Panama, nous assurerons sa sécurité”, a déclaré M. Hegseth, qui a rencontré plus tôt dans la journée le président José Raúl Mulino.- “Chantage” et “spoliation” -“Des entreprises chinoises continuent de contrôler des infrastructures essentielles dans la zone du canal”, a-t-il ajouté. “Cela donne à la Chine la possibilité d’y mener des activités de surveillance. (…) Cela rend le Panama et les Etats-Unis moins sûrs.””La Chine n’a jamais participé à la gestion ou à l’exploitation du canal de Panama et ne s’est jamais ingérée dans les affaires de cette voie d’eau”, a réagi l’ambassade de Chine au Panama dans un communiqué, exhortant les Etats-Unis à cesser leur “chantage” et leur “spoliation” envers le petit pays d’Amérique centrale.Les Etats-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs du canal, par lequel transitent 5% du commerce maritime mondial.Le contentieux porte sur l’exploitation par le géant hongkongais CK Hutchison de deux ports du canal de Panama, Balboa (côté Pacifique) et Cristobal (côté Atlantique).CK Hutchison a récemment conclu un accord de principe sur la vente des deux ports qu’il contrôle à un consortium américain. Mais une enquête du régulateur du marché chinois en cours n’a pas permis de sceller la transaction.- Manifestation -Quelques heures avant l’arrivée du ministre américain, les autorités panaméennes ont dévoilé les conclusions d’un audit affirmant que CK Hutchison a violé le contrat de concession attribué en 1997 à sa filiale Panama Ports Company, et renouvelé pour 25 ans en 2021.Selon des analystes, ce rapport pourrait servir de prétexte au Panama pour retirer plus facilement la concession à CK Hutchison afin de plaire à Washington.Le voyage de M. Hegseth fait suite à celui, en février, du secrétaire d’Etat Marco Rubio, qui avait alors appelé le Panama à réduire la présence de la Chine dans le pays.M. Mulino avait annoncé à cette occasion qu’il ne renouvellerait pas l’accord commercial et économique connu sous le nom de “Nouvelles routes de la soie”, le projet phare du président chinois Xi Jinping, signé en 2017 par le Panama.Pete Hegseth a applaudi mardi cette décision du président panaméen. “C’est un reflet de la façon dont son gouvernement comprend bien la menace posée par la Chine”, a-t-il dit.A l’appel de syndicats et d’organisations de gauche, environ 200 personnes ont manifesté dans le centre-ville de Panama contre la visite du ministre, brûlant un drapeau américain et brandissant des pancartes hostiles à Donald Trump.