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L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro assigné à résidence
L’étau judiciaire s’est brutalement resserré lundi sur l’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, assigné à résidence avant même l’issue de son procès pour tentative présumée de coup d’Etat, où il encourt plus de 40 ans de prison.Sanctionné pour avoir bravé une interdiction de s’exprimer sur les réseaux sociaux, l’ancien chef d’Etat (2019-2022), déjà inéligible jusqu’en 2030, se retrouve entravé comme jamais.Et ce malgré le soutien du président américain Donald Trump, qui a lancé une guerre commerciale contre le Brésil en représailles à une supposée “chasse aux sorcières” contre son allié.Le Département d’Etat, à travers son bureau des affaires pour l’hémisphère occidental, a condamné la dernière mesure prise contre lui: “Laissez Bolsonaro parler!”, a-t-il dit sur la plateforme X.L’assignation à résidence de M. Bolsonaro, désormais confiné chez lui à Brasilia, a été prise par le juge Alexandre de Moraes, son ennemi intime en charge de son procès à la Cour suprême. Tout nouveau faux pas entraînera “immédiatement un ordre de détention provisoire”, a averti le magistrat.- Grand absent dimanche -Le champion du courant conservateur dans la première puissance économique d’Amérique latine doit connaître l’épilogue de son procès historique dans les prochaines semaines.Avec sept de ses collaborateurs, il est accusé d’avoir tenté d’assurer son “maintien autoritaire au pouvoir” malgré sa défaite face au président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva en 2022.Motif de son assignation à résidence: des interventions à distance de l’ex-président lors de manifestations dimanche à travers le pays, qui ont été ensuite relayées par des personnalités de son camp sur les réseaux sociaux.Le capitaine de l’armée à la retraite était le grand absent de ces rassemblements.Visé par une enquête pour obstruction présumée à son procès, il était contraint dans ce cadre depuis la mi-juillet de porter un bracelet électronique et de rester chez lui soir et week-end. Il lui est aussi interdit de s’exprimer sur les réseaux sociaux, directement ou par le biais de tiers.Lundi, lui a également été interdite toute utilisation d’un téléphone mobile. Plusieurs appareils ont été saisis chez lui, a annoncé la police.Hormis ses avocats, toute visite à son domicile est également prohibée, sauf autorisation préalable.”La justice est aveugle, mais elle n’est pas idiote”, a martelé le juge Moraes, magistrat aussi puissant que clivant. Drapeau brésilien sur les épaules ou à la main, plusieurs dizaines de partisans de M. Bolsonaro se sont rassemblés lundi soir à Brasilia, encouragés par un concert de klaxons d’autres sympathisants. La sécurité était renforcée devant la Cour suprême, a constaté l’AFP.- “Psychopathe” -L’appui spectaculaire de l’administration Trump n’a jusque-là pas arrangé les affaires de l’ancien chef d’Etat. Le 30 juillet, le département américain du Trésor a infligé des sanctions financières au juge Moraes.Le même jour, Donald Trump a officialisé une surtaxe douanière de 50% sur une bonne part des exportations brésiliennes vers les Etats-Unis. La mesure entre en vigueur mercredi.Instigateur des pressions américaines, un fils de l’ex-président, le député Eduardo Bolsonaro, a vu dans l’assignation à résidence de son père un “abus de pouvoir pour réduire au silence le leader de l’opposition”. Pour lui, le juge Moraes est un “psychopathe hors de contrôle”.Le magistrat reproche en particulier à Jair Bolsonaro le fait qu’un échange téléphonique avec son fils aîné Flavio ait été relayé sur les réseaux sociaux.Au moment de cet appel dimanche, le sénateur Flavio Bolsonaro haranguait des milliers de manifestants à Rio de Janeiro.Après que l’ancien chef d’Etat eut enfreint une première fois l’interdiction de recourir aux plateformes numériques – mesure critiquée au-delà même de la mouvance bolsonariste, parmi la presse et les juristes -, le juge Moraes l’avait averti que le couperet tomberait en cas de nouvel écart.Inéligible pour désinformation sur le système de vote électronique utilisé en 2022, l’ex-président dit encore espérer concourir à la présidentielle de 2026.Lula, 79 ans, affiche sa volonté de briguer un quatrième mandat, s’il est “à 100% côté santé”. Il a lui-même été incarcéré pendant 580 jours en 2018 et 2019 après avoir été condamné pour corruption passive et blanchiment. Une condamnation annulée par la suite pour vice de forme.
L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro assigné à résidence
L’étau judiciaire s’est brutalement resserré lundi sur l’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, assigné à résidence avant même l’issue de son procès pour tentative présumée de coup d’Etat, où il encourt plus de 40 ans de prison.Sanctionné pour avoir bravé une interdiction de s’exprimer sur les réseaux sociaux, l’ancien chef d’Etat (2019-2022), déjà inéligible jusqu’en 2030, …
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L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro assigné à résidence
L’étau judiciaire s’est brutalement resserré lundi sur l’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, assigné à résidence avant même l’issue de son procès pour tentative présumée de coup d’Etat, où il encourt plus de 40 ans de prison.Sanctionné pour avoir bravé une interdiction de s’exprimer sur les réseaux sociaux, l’ancien chef d’Etat (2019-2022), déjà inéligible jusqu’en 2030, se retrouve entravé comme jamais.Et ce malgré le soutien du président américain Donald Trump, qui a lancé une guerre commerciale contre le Brésil en représailles à une supposée “chasse aux sorcières” contre son allié.Le Département d’Etat, à travers son bureau des affaires pour l’hémisphère occidental, a condamné la dernière mesure prise contre lui: “Laissez Bolsonaro parler!”, a-t-il dit sur la plateforme X.L’assignation à résidence de M. Bolsonaro, désormais confiné chez lui à Brasilia, a été prise par le juge Alexandre de Moraes, son ennemi intime en charge de son procès à la Cour suprême. Tout nouveau faux pas entraînera “immédiatement un ordre de détention provisoire”, a averti le magistrat.- Grand absent dimanche -Le champion du courant conservateur dans la première puissance économique d’Amérique latine doit connaître l’épilogue de son procès historique dans les prochaines semaines.Avec sept de ses collaborateurs, il est accusé d’avoir tenté d’assurer son “maintien autoritaire au pouvoir” malgré sa défaite face au président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva en 2022.Motif de son assignation à résidence: des interventions à distance de l’ex-président lors de manifestations dimanche à travers le pays, qui ont été ensuite relayées par des personnalités de son camp sur les réseaux sociaux.Le capitaine de l’armée à la retraite était le grand absent de ces rassemblements.Visé par une enquête pour obstruction présumée à son procès, il était contraint dans ce cadre depuis la mi-juillet de porter un bracelet électronique et de rester chez lui soir et week-end. Il lui est aussi interdit de s’exprimer sur les réseaux sociaux, directement ou par le biais de tiers.Lundi, lui a également été interdite toute utilisation d’un téléphone mobile. Plusieurs appareils ont été saisis chez lui, a annoncé la police.Hormis ses avocats, toute visite à son domicile est également prohibée, sauf autorisation préalable.”La justice est aveugle, mais elle n’est pas idiote”, a martelé le juge Moraes, magistrat aussi puissant que clivant. Drapeau brésilien sur les épaules ou à la main, plusieurs dizaines de partisans de M. Bolsonaro se sont rassemblés lundi soir à Brasilia, encouragés par un concert de klaxons d’autres sympathisants. La sécurité était renforcée devant la Cour suprême, a constaté l’AFP.- “Psychopathe” -L’appui spectaculaire de l’administration Trump n’a jusque-là pas arrangé les affaires de l’ancien chef d’Etat. Le 30 juillet, le département américain du Trésor a infligé des sanctions financières au juge Moraes.Le même jour, Donald Trump a officialisé une surtaxe douanière de 50% sur une bonne part des exportations brésiliennes vers les Etats-Unis. La mesure entre en vigueur mercredi.Instigateur des pressions américaines, un fils de l’ex-président, le député Eduardo Bolsonaro, a vu dans l’assignation à résidence de son père un “abus de pouvoir pour réduire au silence le leader de l’opposition”. Pour lui, le juge Moraes est un “psychopathe hors de contrôle”.Le magistrat reproche en particulier à Jair Bolsonaro le fait qu’un échange téléphonique avec son fils aîné Flavio ait été relayé sur les réseaux sociaux.Au moment de cet appel dimanche, le sénateur Flavio Bolsonaro haranguait des milliers de manifestants à Rio de Janeiro.Après que l’ancien chef d’Etat eut enfreint une première fois l’interdiction de recourir aux plateformes numériques – mesure critiquée au-delà même de la mouvance bolsonariste, parmi la presse et les juristes -, le juge Moraes l’avait averti que le couperet tomberait en cas de nouvel écart.Inéligible pour désinformation sur le système de vote électronique utilisé en 2022, l’ex-président dit encore espérer concourir à la présidentielle de 2026.Lula, 79 ans, affiche sa volonté de briguer un quatrième mandat, s’il est “à 100% côté santé”. Il a lui-même été incarcéré pendant 580 jours en 2018 et 2019 après avoir été condamné pour corruption passive et blanchiment. Une condamnation annulée par la suite pour vice de forme.
Bill et Hillary Clinton assignés à comparaître au Congrès dans l’affaire Epstein
Une puissante commission du Congrès américain, à majorité républicaine, a annoncé mardi avoir assigné à comparaître l’ex-président démocrate Bill Clinton et son épouse, l’ancienne cheffe de la diplomatie Hillary Clinton, dans le cadre de son enquête parlementaire sur l’affaire du délinquant sexuel Jeffrey Epstein.Alors que Donald Trump se trouve accusé depuis plusieurs semaines, jusque dans …
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Israël prépare la suite à Gaza, Netanyahu veut la défaite totale du Hamas
Israël devra “vaincre totalement” le Hamas à Gaza pour assurer la libération des otages, selon le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a tenu mardi une réunion de sécurité sur la prochaine phase de la guerre, annoncée comme imminente.  “Il est nécessaire de vaincre totalement l’ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s’assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n’abandonnons aucune de ces missions”, a affirmé M. Netanyahu lors d’une visite sur une base militaire.Dans l’après-midi, il a tenu une “réunion restreinte de sécurité de près de trois heures” au cours de laquelle “le chef d’état-major de l’armée lui a présenté les options pour la poursuite des opérations à Gaza”, selon les services du Premier ministre.Le Conseil de sécurité de l’ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza, initiée par Israël qui a dit vouloir mettre ce sujet “au centre” de l’agenda international. La presse israélienne, citant des officiels s’exprimant sous couvert d’anonymat, est unanime à prédire une nouvelle escalade des opérations dans le territoire palestinien: “Netanyahu veut que l’armée israélienne conquière toute la bande de Gaza”, résume la radio publique Kan.- “Tsahal prêt” à agir -Plusieurs ministres “ont confirmé qu’il a décidé d’étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus”, toujours selon Kan. Israël doit prendre “toutes les mesures nécessaires pour vaincre le Hamas” à Gaza, a déclaré le ministre de la Défense, Israël Katz. Comme d’autres médias, le quotidien Maariv souligne que “cette décision dramatique” signifie que l’armée va “commencer à combattre dans des zones” où elle s’est abstenue de le faire ces derniers mois, là où les otages pourraient être détenus et dans des zones à fortes concentration de civils.Des médias spéculent sur une “tactique de négociation” ou une possible opposition du chef d’état-major de l’armée, le lieutenant-général Eyal Zamir.  “Tsahal est prêt à mettre en Å“uvre toute décision prise” par le gouvernement, a balayé le bureau du Premier ministre, à l’issue de la réunion de mardi soir.En guerre contre le Hamas depuis l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit. L’opinion israélienne s’alarme du sort des 49 otages du 7 octobre, dont 27 déclarés morts par l’armée, tandis qu’à l’international, de plus en plus de voix s’élèvent face aux souffrances des plus de deux millions de Palestiniens, menacée de “famine généralisé” selon l’ONU.”La balle est dans le camp de l’occupant (ndlr: Israël) et des Américains”, a commenté à l’AFP un dirigeant politique du Hamas, Hossam Badran, affirmant la volonté du mouvement “d’arrêter la guerre et mettre fin à la famine”.”Les médiateurs sont toujours en contact avec nous, mais jusqu’à présent, il n’y a pas de nouvelles propositions ou idées, et aucun développement concernant la reprise des négociations”, a-t-il ajouté, après l’échec des dernières négociations en juillet.Le Comité international de la Croix-Rouge s’est dit prêt mardi à apporter aux otages “des médicaments, des vivres ainsi que des nouvelles de leurs familles”. “Bien que le CICR maintienne un dialogue constant avec l’ensemble des parties, il ne participe pas aux négociations”, a souligné l’organisation.- Vivres, business et espions -Sur le terrain, la Défense civile a fait état de 26 personnes tuées mardi dans les opérations israéliennes.A Khan Younès (sud), des images de l’AFP montrent des Palestiniens fouillant des tentes éventrées après une frappe nocturne dans un camp de déplacés. Adham Mohammad Younes décrit une “scène terrifiante”. “Il n’y a aucune sécurité à Gaza, tout le monde est exposé à la mort”, s’indigne ce trentenaire. Mardi matin, le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l’administration civile à Gaza, y a à nouveau autorisé l’entrée partielle des marchandises privées de manière “contrôlée et progressive” pour “augmenter” l’aide “tout en réduisant la dépendance à l’égard de (…) l’ONU et des organisations internationales”. Un nombre limité de commerçants locaux pourront mettre à disposition “des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d’hygiène” sous réserve “d’un contrôle de sécurité rigoureux”, a détaillé le Cogat.  Israël a levé fin mai le blocus humanitaire total qu’il avait imposé début mars au territoire, totalement dépendant de l’aide internationale, mais les quantités autorisées à entrer, par voie terrestre ou largages aériens, sont jugées insuffisantes par l’ONU.Les rapporteurs spéciaux des Nations Unies ont par ailleurs appelé mardi à la dissolution immédiate de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), soutenue par Israël et les Etats-Unis, qui a commencé à distribuer de l’aide dans le territoire en mai. La GHF “est un exemple tout à fait troublant de la manière dont l’aide humanitaire peut être exploitée à des fins militaires et géopolitiques secrètes, en violation flagrante du droit international”, ont estimé les experts, pointant “l’imbrication des services de renseignement israéliens, d’entrepreneurs américains et d’entités non gouvernementales ambiguës”.
Israël prépare la suite à Gaza, Netanyahu veut la défaite totale du Hamas
Israël devra “vaincre totalement” le Hamas à Gaza pour assurer la libération des otages, selon le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a tenu mardi une réunion de sécurité sur la prochaine phase de la guerre, annoncée comme imminente.  “Il est nécessaire de vaincre totalement l’ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s’assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n’abandonnons aucune de ces missions”, a affirmé M. Netanyahu lors d’une visite sur une base militaire.Dans l’après-midi, il a tenu une “réunion restreinte de sécurité de près de trois heures” au cours de laquelle “le chef d’état-major de l’armée lui a présenté les options pour la poursuite des opérations à Gaza”, selon les services du Premier ministre.Le Conseil de sécurité de l’ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza, initiée par Israël qui a dit vouloir mettre ce sujet “au centre” de l’agenda international. La presse israélienne, citant des officiels s’exprimant sous couvert d’anonymat, est unanime à prédire une nouvelle escalade des opérations dans le territoire palestinien: “Netanyahu veut que l’armée israélienne conquière toute la bande de Gaza”, résume la radio publique Kan.- “Tsahal prêt” à agir -Plusieurs ministres “ont confirmé qu’il a décidé d’étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus”, toujours selon Kan. Israël doit prendre “toutes les mesures nécessaires pour vaincre le Hamas” à Gaza, a déclaré le ministre de la Défense, Israël Katz. Comme d’autres médias, le quotidien Maariv souligne que “cette décision dramatique” signifie que l’armée va “commencer à combattre dans des zones” où elle s’est abstenue de le faire ces derniers mois, là où les otages pourraient être détenus et dans des zones à fortes concentration de civils.Des médias spéculent sur une “tactique de négociation” ou une possible opposition du chef d’état-major de l’armée, le lieutenant-général Eyal Zamir.  “Tsahal est prêt à mettre en Å“uvre toute décision prise” par le gouvernement, a balayé le bureau du Premier ministre, à l’issue de la réunion de mardi soir.En guerre contre le Hamas depuis l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit. L’opinion israélienne s’alarme du sort des 49 otages du 7 octobre, dont 27 déclarés morts par l’armée, tandis qu’à l’international, de plus en plus de voix s’élèvent face aux souffrances des plus de deux millions de Palestiniens, menacée de “famine généralisé” selon l’ONU.”La balle est dans le camp de l’occupant (ndlr: Israël) et des Américains”, a commenté à l’AFP un dirigeant politique du Hamas, Hossam Badran, affirmant la volonté du mouvement “d’arrêter la guerre et mettre fin à la famine”.”Les médiateurs sont toujours en contact avec nous, mais jusqu’à présent, il n’y a pas de nouvelles propositions ou idées, et aucun développement concernant la reprise des négociations”, a-t-il ajouté, après l’échec des dernières négociations en juillet.Le Comité international de la Croix-Rouge s’est dit prêt mardi à apporter aux otages “des médicaments, des vivres ainsi que des nouvelles de leurs familles”. “Bien que le CICR maintienne un dialogue constant avec l’ensemble des parties, il ne participe pas aux négociations”, a souligné l’organisation.- Vivres, business et espions -Sur le terrain, la Défense civile a fait état de 26 personnes tuées mardi dans les opérations israéliennes.A Khan Younès (sud), des images de l’AFP montrent des Palestiniens fouillant des tentes éventrées après une frappe nocturne dans un camp de déplacés. Adham Mohammad Younes décrit une “scène terrifiante”. “Il n’y a aucune sécurité à Gaza, tout le monde est exposé à la mort”, s’indigne ce trentenaire. Mardi matin, le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l’administration civile à Gaza, y a à nouveau autorisé l’entrée partielle des marchandises privées de manière “contrôlée et progressive” pour “augmenter” l’aide “tout en réduisant la dépendance à l’égard de (…) l’ONU et des organisations internationales”. Un nombre limité de commerçants locaux pourront mettre à disposition “des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d’hygiène” sous réserve “d’un contrôle de sécurité rigoureux”, a détaillé le Cogat.  Israël a levé fin mai le blocus humanitaire total qu’il avait imposé début mars au territoire, totalement dépendant de l’aide internationale, mais les quantités autorisées à entrer, par voie terrestre ou largages aériens, sont jugées insuffisantes par l’ONU.Les rapporteurs spéciaux des Nations Unies ont par ailleurs appelé mardi à la dissolution immédiate de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), soutenue par Israël et les Etats-Unis, qui a commencé à distribuer de l’aide dans le territoire en mai. La GHF “est un exemple tout à fait troublant de la manière dont l’aide humanitaire peut être exploitée à des fins militaires et géopolitiques secrètes, en violation flagrante du droit international”, ont estimé les experts, pointant “l’imbrication des services de renseignement israéliens, d’entrepreneurs américains et d’entités non gouvernementales ambiguës”.
Les Etats commencent de “difficiles” négociations pour juguler la “crise mondiale” de la pollution plastique
Les représentants de 184 pays ont débuté mardi à Genève de “difficiles” négociations sous l’égide de l’ONU: ils ont dix jours pour tenter d’écrire ensemble le premier traité résolvant la “crise mondiale” de la pollution plastique qui menace d’asphyxier la planète.Le diplomate Equatorien Luis Vayas Valdivieso qui préside les débats du comité de négociation (CIN5-2), a mis les Etats devant leur responsabilité face à cette “crise mondiale” en ouvrant les débats.”La pollution plastique endommage les écosystèmes, pollue nos océans et nos rivières, menace la biodiversité, affecte la santé humaine et pèse de façon injuste sur les plus vulnérables. L’urgence est réelle, la preuve est claire et la responsabilité repose sur nous”, a-t-il lancé.En discussion depuis trois ans, ce texte “juridiquement contraignant” pour les Etats “n’arrivera pas automatiquement”, avait-il prévenu lundi en recevant les représentants de plus de 600 ONG.Dans un contexte de tensions géopolitiques et commerciales exacerbées, cette session supplémentaire de dix jours de négociations intergouvernementales a été ajoutée après l’échec de discussions similaires à Busan, en Corée du Sud, fin 2024. Un groupe de pays producteurs de pétrole y a bloqué toute avancée.”Il y a eu beaucoup de diplomatie depuis Busan”, a indiqué à l’AFP la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen, qui organise les débats. “La plupart des pays à qui j’ai parlé ont dit qu’ils venaient à Genève pour trouver un accord”, a-t-elle ajouté en faisant part de sa “détermination”.- “Difficiles” – Optimisme tempéré par la ministre française de la transition énergétique Agnès Pannier Runacher qui prévoit de venir à Genève soutenir la fin des négociations. Elle a jugé mardi que les discussions seraient “difficiles”.Au premier rang des demandes du groupe des pays “ambitieux” dont font partie de nombreux pays européens dont la France, le souhait de voir figurer dans le traité “un objectif mondial de réduction” de la production et de la consommation de polymères plastiques primaires.Or les pays producteurs de pétrole et l’industrie pétrochimique n’en veulent à aucun prix, poussant plutôt pour un traité qui porte uniquement sur le recyclage et le traitement des déchets. Ce point, l’un des plus épineux à Busan, divise aussi en Europe. La directrice de l’agence suisse de l’Environnement, Katrin Schneeberger, a pris la parole devant la presse en tant que pays hôte des négociations, pour dire “qu’il n’y a pas d’appel à des réductions de production contrairement à ce que disent certains articles de presse”.Sans confirmer ni infirmer, Inger Andersen, à ses côtés a préféré souligner que le traité porterait sur “toute la durée de vie des plastiques”: “Du début à la fin, et non pas seulement la moitié” de leur vie, lorsqu’ils sont devenus déchets, a-t-elle affirmé.Le délégué représentant le Panama, Juan Monterrey Gomez, également favorable à des réductions de production, s’est pour sa part déclaré plus optimiste sur un possible traité signé en fin de session.Le début (des discussions) “est mieux que celui de Busan” a-t-il confié à l’AFP. “Nous sommes contents de la façon dont le travail est organisé par le président”. Le fait que personne ne veut être rendu responsable d’un nouvel échec “est probablement “le principal élément sur lequel nous pouvons nous appuyer” a-t-il jugé.Lundi, scientifiques et ONG avaient fait monter la pression sur les délégués.La pollution plastique est un “danger grave, croissant et sous-estimé” pour la santé qui coûte au monde au moins 1.500 milliards de dollars par an, ont averti des experts dans la revue médicale The Lancet.Pour matérialiser le sujet, une installation artistique éphémère et évolutive, baptisée “Le fardeau du Penseur” a été installée devant le lieu des négociations à Genève: une reproduction de la célèbre statue du sculpteur Auguste Rodin se retrouve engluée dans une mer de déchets plastique.Le représentant de l’industrie chimique américaine Matthew Kastner, présent à Genève, a lui défendu le plastique et les services qu’il rend aux sociétés modernes. Il est “vital pour la santé publique”, a-t-il affirmé, notamment grâce à tous les équipements médicaux stériles, masques chirurgicaux, tuyaux, tubes, emballages, qui permettent d’améliorer l’hygiène et la sécurité alimentaire notamment.Plus de 500 ONG francophones issues de 40 pays lui ont répondu mardi par une lettre demandant un traité “contraignant, équitable, et centré sur la réduction de la production plastique afin de limiter la pollution à la source”.
Dans le centre de l’Ukraine, une guerre chaque jour plus présente
Malgré un vaste champ de blé bien fourni aux épis gorgés de soleil, Serguiï Dovjenko est fébrile; ces dernières semaines, des drones russes ont tué des cultivateurs dans sa région de Dnipropetrovsk, au centre-est de l’Ukraine.Bien que ciblée par les attaques aériennes, cette région industrielle était jusqu’alors épargnée des combats qui font rage sur le front.Mais après des mois d’intenses affrontements, Moscou a grignoté le territoire jusqu’à revendiquer depuis début juillet trois localités, Datchné, Maliïvka et Sitchnévé, une première en trois ans d’invasion de l’Ukraine.”J’ai peur”, dit Serguiï d’une voix basse. “Chaque année, la ligne de front se rapproche. Il y a un an, elle était à 60 km”.  Maintenant, il regarde constamment le ciel, les drones explosifs russes pouvant voler jusqu’à lui, à une trentaine de kilomètres du front. À cause d’eux, “les champs brûlent”, dit-il. “Les gens partent, laissant derrière eux des terres nues”.Face à cette avancée, Kiev continue de construire des lignes de défense, de plus en plus profondément vers l’ouest.Ces dernières semaines, les terres de Serguiï se sont griffées de larges tranchées et hérissées de barbelés.”C’est probablement la dernière année que nous récoltons ici”, lâche l’agriculteur.Moscou revendique l’annexion de cinq régions de l’Ukraine, dont quatre sont toujours partiellement contrôlées par Kiev. Franchir la frontière virtuelle de celle de Dnipropetrovsk pourrait conduire le Kremlin à revendiquer l’ensemble de ce territoire, grand comme la Belgique.- Symboles -Mais dans les rues de Mejova, ville garnison proche des combats, les soldats ukrainiens réfutent la prise du village de Datchné, assurant que les troupes russes y ont pénétré avant d’en être repoussées.”Les Russes aiment les symboles”, assure Andriï, commandant de régiment. “Ils envoient des soldats à la mort, juste pour planter un drapeau”.Au sud de la ville, peu de gens s’aventurent sur la route qui mène vers les combats, à 12 km. À part Olya et Zoya, qui, assises sur un banc, regardent un nuage de fumée noire s’élever au-dessus d’un champ calciné : un cultivateur a été pris pour cible par un drone FPV. La semaine auparavant, un de leurs amis a été tué de la même façon, “un homme bon”.”Nous espérions que les troupes feraient demi-tour”, se désole Olya, 71 ans, qui assure que la situation s’est aggravée début juillet, quand Moscou a atteint la frontière de la région.Si elle a prévu de partir à contrecÅ“ur, Zoya, 72 ans, s’y refuse, ne voulant laisser sa vache Lypka.”Je ne sais pas combien de temps il me reste à vivre”, dit-elle avant de fondre en sanglots. “Pas assez longtemps pour voir la victoire” ukrainienne. À 80 km de là , le centre pour déplacés de Pavlohrad, grande ville de la région, ne désemplit pas.Des centaines de personnes se déversent de fourgons, quand s’entassent valises, sacs plastiques et animaux de compagnie. Certains pleurent au téléphone, d’autres ont le regard perdu dans le vide.Quelques-uns viennent de l’est de l’Ukraine. Ils ont fui une première fois les combats et se sont reconstruit une vie dans la région de Dnipropetrovsk.Pour Alla Ryabtseva, coordinatrice du centre de 57 ans, elle-même déplacée de l’Est, ces gens n’ont pas hésité à partir car “ils ont déjà connu la peur et comprennent le danger”. Elle estime l’arrivée de la première vague importante de déplacés à début juin, avec l’intensification des combats à la lisière de la région.Pour juin et juillet, 2.628 personnes dont 212 enfants ont fui ces zones selon l’administration régionale, qui y a ordonné des évacuations à partir d’avril.- Forteresse -“Anxiété, inquiétude excessive, insomnie…”; à l’hôpital de Pavlohrad, Nathan, un psychiatre, pose crûment la liste de maux que les nouvelles du front provoquent à la population de Dnipropetrovsk. Surtout “la peur de ne pas savoir ce qu’il va se passer ensuite; partir ou rester”.Même si l’angoisse est quotidienne à cause des attaques aériennes, “quand les informations annoncent que nos troupes ont repoussé les Russes, les gens redeviennent plus calmes”, analyse le médecin de 44 ans pour l’AFP.Dans les coursives, des hommes aux traits tirés patientent devant le bureau de Marina Gubner, cheffe du service de rééducation.”Le front se rapproche, il y a des bombardements, des nuits blanches”, explique-t-elle à l’AFP. “Ça va faire quatre ans que cette guerre dure, et elle a laissé des traces”.D’ici à la ligne de front, il n’y a pas d’autre hôpital, ramenant vers l’établissement un flot de déplacés, qui tentent de trouver un peu de répit. Les équipes font aussi des tournées dans les villages proches de combat, malgré la fatigue des nuits de bombardements.”En fait, nous sommes ici comme une forteresse, en première ligne”, conclut Mme Gubner.