AFP World

Macron en Egypte pour une visite consacrée à Gaza

Emmanuel Macron consacre sa visite en Egypte lundi et mardi à Gaza, avec un volet politique de soutien au plan arabe pour l’enclave palestinienne face aux ambitions contestées de Donald Trump et un volet humanitaire pour appeler à la levée du blocus de l’aide.Le président français veut “marquer sa mobilisation” en faveur “d’un cessez-le-feu à Gaza” et répondre “à l’urgence”, a expliqué l’Elysée.Le retour de la guerre, avec la reprise le 18 mars des opérations militaires par Israël après deux mois de trêve, avait été qualifié de “retour en arrière dramatique” par M. Macron.Dès son arrivée dimanche soir, il a eu une rencontre avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi dans le souk de la capitale égyptienne. Lundi matin, il doit le revoir pour un entretien plus formel, avant un sommet à trois auquel se joindra le roi Abdallah II de Jordanie.Pour la diplomatie française, c’est une manière d’afficher sa solidarité avec deux pays voisins des territoires palestiniens ébranlés par le plan du président américain.Au même moment, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan de ce plan, sera reçu à la Maison Blanche.Début février, juste après son retour au pouvoir, Donald Trump a suscité un tollé international en évoquant une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la “Riviera du Moyen-Orient”. Pour cela, ses 2,4 millions d’habitants pourraient être déplacés vers l’Egypte et la Jordanie, qui ont vivement rejeté cette option mais doivent composer avec la pression américaine.”L’Egypte est au cÅ“ur de tous les efforts visant essentiellement à atteindre la désescalade ou un cessez-le-feu ou un arrêt complet des tirs entre Israël et le Hamas”, relève Mohamed Marei, directeur de l’Observatoire égyptien, affilié au Centre égyptien de réflexion et d’études stratégiques.Le mouvement islamiste palestinien a déclenché la guerre avec des attaques sans précédent en Israël le 7 octobre 2023.- Etape symbolique -Ce chercheur souligne que Le Caire a clairement “refusé” le plan Trump, considéré comme “une menace allant à l’encontre des intérêts égyptiens”.La France va aussi réaffirmer son “opposition aux déplacements forcés de populations” et exprimer son soutien au plan arabe conçu comme une réponse au plan Trump, a dit l’entourage d’Emmanuel Macron. Cette initiative, préparée par l’Egypte, prévoit de reconstruire la bande de Gaza, détruite par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, sans déplacer les Gazaouis. Paris estime toutefois qu’il faut “encore renforcer” ce plan, notamment sur “la sécurité” et la “gouvernance” de l’enclave palestinienne. Les pays arabes prévoient un retour de l’Autorité palestinienne, au détriment du Hamas qui dirige le territoire depuis 2007.Emmanuel Macron veut aussi évoquer avec ses homologues “la nécessaire définition d’une sortie de crise politique fondée sur la solution à deux Etats”, israélien et palestinien, selon l’Elysée.Il coprésidera en juin à l’ONU, avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, une conférence sur ce sujet. Ce rendez-vous pourrait, selon des sources diplomatiques, constituer le “moment opportun” que la France attend pour éventuellement reconnaître un Etat palestinien.Mardi, le président français se rendra ensuite dans la ville égyptienne d’al-Arich, dans le nord de la péninsule du Sinaï, à 50 kilomètres du point de Rafah par lequel est censée passer l’aide humanitaire vers Gaza, à nouveau stoppée.Lors de cette étape hautement symbolique, il appellera à “la réouverture des points de passage pour l’acheminement de fret humanitaire à Gaza” et “redira l’engagement de la France à poursuivre son soutien humanitaire vers les populations gazaouies”, a fait savoir la présidence française.Dans ce port méditerranéen qui sert de base arrière pour l’aide, il va rencontrer des personnels d’ONG françaises, des Nations unies, du Croissant-Rouge égyptien, mais aussi probablement des “bénéficiaires” palestiniens de l’action humanitaire, a-t-on détaillé de même source.La quasi-totalité des Gazaouis ont été déplacés par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé.Sur le plan bilatéral franco-égyptien, plusieurs accords économiques doivent être signés lundi dans les transports, la santé, les énergies renouvelables ou le domaine universitaire.

Macron en Egypte pour une visite consacrée à Gaza

Emmanuel Macron consacre sa visite en Egypte lundi et mardi à Gaza, avec un volet politique de soutien au plan arabe pour l’enclave palestinienne face aux ambitions contestées de Donald Trump et un volet humanitaire pour appeler à la levée du blocus de l’aide.Le président français veut “marquer sa mobilisation” en faveur “d’un cessez-le-feu à Gaza” et répondre “à l’urgence”, a expliqué l’Elysée.Le retour de la guerre, avec la reprise le 18 mars des opérations militaires par Israël après deux mois de trêve, avait été qualifié de “retour en arrière dramatique” par M. Macron.Dès son arrivée dimanche soir, il a eu une rencontre avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi dans le souk de la capitale égyptienne. Lundi matin, il doit le revoir pour un entretien plus formel, avant un sommet à trois auquel se joindra le roi Abdallah II de Jordanie.Pour la diplomatie française, c’est une manière d’afficher sa solidarité avec deux pays voisins des territoires palestiniens ébranlés par le plan du président américain.Au même moment, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan de ce plan, sera reçu à la Maison Blanche.Début février, juste après son retour au pouvoir, Donald Trump a suscité un tollé international en évoquant une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la “Riviera du Moyen-Orient”. Pour cela, ses 2,4 millions d’habitants pourraient être déplacés vers l’Egypte et la Jordanie, qui ont vivement rejeté cette option mais doivent composer avec la pression américaine.”L’Egypte est au cÅ“ur de tous les efforts visant essentiellement à atteindre la désescalade ou un cessez-le-feu ou un arrêt complet des tirs entre Israël et le Hamas”, relève Mohamed Marei, directeur de l’Observatoire égyptien, affilié au Centre égyptien de réflexion et d’études stratégiques.Le mouvement islamiste palestinien a déclenché la guerre avec des attaques sans précédent en Israël le 7 octobre 2023.- Etape symbolique -Ce chercheur souligne que Le Caire a clairement “refusé” le plan Trump, considéré comme “une menace allant à l’encontre des intérêts égyptiens”.La France va aussi réaffirmer son “opposition aux déplacements forcés de populations” et exprimer son soutien au plan arabe conçu comme une réponse au plan Trump, a dit l’entourage d’Emmanuel Macron. Cette initiative, préparée par l’Egypte, prévoit de reconstruire la bande de Gaza, détruite par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, sans déplacer les Gazaouis. Paris estime toutefois qu’il faut “encore renforcer” ce plan, notamment sur “la sécurité” et la “gouvernance” de l’enclave palestinienne. Les pays arabes prévoient un retour de l’Autorité palestinienne, au détriment du Hamas qui dirige le territoire depuis 2007.Emmanuel Macron veut aussi évoquer avec ses homologues “la nécessaire définition d’une sortie de crise politique fondée sur la solution à deux Etats”, israélien et palestinien, selon l’Elysée.Il coprésidera en juin à l’ONU, avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, une conférence sur ce sujet. Ce rendez-vous pourrait, selon des sources diplomatiques, constituer le “moment opportun” que la France attend pour éventuellement reconnaître un Etat palestinien.Mardi, le président français se rendra ensuite dans la ville égyptienne d’al-Arich, dans le nord de la péninsule du Sinaï, à 50 kilomètres du point de Rafah par lequel est censée passer l’aide humanitaire vers Gaza, à nouveau stoppée.Lors de cette étape hautement symbolique, il appellera à “la réouverture des points de passage pour l’acheminement de fret humanitaire à Gaza” et “redira l’engagement de la France à poursuivre son soutien humanitaire vers les populations gazaouies”, a fait savoir la présidence française.Dans ce port méditerranéen qui sert de base arrière pour l’aide, il va rencontrer des personnels d’ONG françaises, des Nations unies, du Croissant-Rouge égyptien, mais aussi probablement des “bénéficiaires” palestiniens de l’action humanitaire, a-t-on détaillé de même source.La quasi-totalité des Gazaouis ont été déplacés par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé.Sur le plan bilatéral franco-égyptien, plusieurs accords économiques doivent être signés lundi dans les transports, la santé, les énergies renouvelables ou le domaine universitaire.

Droits de douane: Trump reste inflexible, plusieurs pays veulent négocier

Donald Trump est resté inflexible dimanche sur les droits de douane imposés au reste du monde malgré un nouveau coup de tabac sur les marchés, son administration soulignant que plus de 50 pays avaient pris contact avec la Maison Blanche pour négocier.”Plus de 50 pays ont approché le gouvernement au sujet d’une réduction de leurs barrières douanières, de leurs droits de douane et l’arrêt de leur manipulation de changes”, a déclaré le ministre des Finances Scott Bessent sur la chaîne NBC.Le président républicain, dont les annonces ont fait plonger les marchés et déclenché un branle-bas de combat dans le reste de la planète, reproche aux partenaires économiques des Etats-Unis de les “piller”.En conséquence, il a décidé d’imposer un taux universel de 10% de taxe douanière sur tous les produits importés aux Etats-Unis, entré en vigueur samedi.Il va être relevé, dès mercredi, pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20%) et la Chine (34%).”Nous avons des déficits commerciaux massifs avec la Chine, l’Union européenne et beaucoup d’autres”, a écrit dimanche Donald Trump sur son réseau Truth Social.”La seule manière de régler ce problème, ce sont les droits de douane, qui vont rapporter des dizaines de milliards de dollars aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté. “C’est magnifique.””Nous allons voir si ce qu’ils ont à proposer est crédible”, a expliqué Scott Bessent au sujet des partenaires commerciaux des Etats-Unis, “parce qu’après, 20, 30, 40, 50 ans de mauvais comportements, on ne peut pas repartir de zéro”.La Chine a immédiatement répliqué aux nouvelles taxes américaines et annoncé vendredi ses propres droits de douane.Les dirigeants européens ont eux multiplié les contacts au cours du week-end avant une réunion lundi à Luxembourg des ministres du Commerce extérieur de l’UE pour préparer “la réponse européenne aux Etats-Unis”. “Le monde tel qu’on le connaissait a disparu”, a résumé le Premier ministre britannique Keir Starmer au sujet de cette remise en cause de l’ordre mondial du commerce.- “Traitement pour se soigner” -Interrogé sur la réaction violente des Bourses, Donald Trump a fait valoir dimanche, à bord de l’avion présidentiel Air Force One, qu’il “(fallait) parfois prendre un traitement pour se soigner”.Dimanche soir, les contrats à terme, produits financiers utilisés pour prédire l’orientation des marchés, laissaient présager d’une nouvelle chute de Wall Street lundi, après deux premiers plongeons jeudi et vendredi.”On ne peut perdre de l’argent que si on vend. Et actuellement, la stratégie intelligente c’est de ne pas paniquer”, a lancé sur Fox News Peter Navarro, conseiller au commerce du milliardaire républicain.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer lundi Donald Trump à Washington pour évoquer entre autres la nouvelle taxe douanière de 17% que les Etats-Unis prévoient d’infliger à Israël.De son côté, le plus haut dirigeant vietnamien, le secrétaire général du parti communiste To Lam, a demandé un délai d'”au moins 45 jours” avant l’entrée en vigueur de droits de douane de 46% sur la production vietnamienne exportée aux Etats-Unis.Ce report laisserait le temps, selon lui, aux deux pays de “parvenir à un accord le plus rapidement possible”.”Ce n’est pas le genre de chose que vous pouvez négocier en quelques jours ou quelques semaines”, a prévenu pour sa part Scott Bessent, laissant entendre que ces taxes pourraient rester en vigueur plusieurs mois au moins.Les pays qui ont proposé d’ouvrir des discussions “le font parce qu’ils comprennent qu’ils vont subir une bonne partie de ces droits de douane”, a jugé le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett.Il s’opposait ainsi à la thèse selon laquelle ces nouvelles taxes allaient surtout pénaliser l’économie américaine, même s’il a concédé qu’il pourrait “y avoir des hausses de prix”. “Je ne pense pas qu’on va voir un effet majeur sur les consommateurs aux Etats-Unis”, a-t-il insisté.La plupart des économistes s’attendent pourtant à ce que les nouveaux droits sur les produits importés aux Etats-Unis provoquent une accélération de l’inflation et freinent la consommation.Comme on lui demandait pourquoi la Russie ne figurait pas sur la liste des pays taxés, le conseiller économique a mis en avant les négociations en cours avec Moscou et Kiev sur la guerre en Ukraine. “Je pense que le président a pris la décision de ne pas mélanger les deux questions”, a-t-il déclaré. La Maison Blanche avait expliqué mercredi que des pays comme la Corée du Nord ou la Russie n’étaient pas concernés car ils font l’objet de sanctions américaines, ce qui bloque déjà tout commerce significatif.

Droits de douane: Trump reste inflexible, plusieurs pays veulent négocier

Donald Trump est resté inflexible dimanche sur les droits de douane imposés au reste du monde malgré un nouveau coup de tabac sur les marchés, son administration soulignant que plus de 50 pays avaient pris contact avec la Maison Blanche pour négocier.”Plus de 50 pays ont approché le gouvernement au sujet d’une réduction de leurs barrières douanières, de leurs droits de douane et l’arrêt de leur manipulation de changes”, a déclaré le ministre des Finances Scott Bessent sur la chaîne NBC.Le président républicain, dont les annonces ont fait plonger les marchés et déclenché un branle-bas de combat dans le reste de la planète, reproche aux partenaires économiques des Etats-Unis de les “piller”.En conséquence, il a décidé d’imposer un taux universel de 10% de taxe douanière sur tous les produits importés aux Etats-Unis, entré en vigueur samedi.Il va être relevé, dès mercredi, pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20%) et la Chine (34%).”Nous avons des déficits commerciaux massifs avec la Chine, l’Union européenne et beaucoup d’autres”, a écrit dimanche Donald Trump sur son réseau Truth Social.”La seule manière de régler ce problème, ce sont les droits de douane, qui vont rapporter des dizaines de milliards de dollars aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté. “C’est magnifique.””Nous allons voir si ce qu’ils ont à proposer est crédible”, a expliqué Scott Bessent au sujet des partenaires commerciaux des Etats-Unis, “parce qu’après, 20, 30, 40, 50 ans de mauvais comportements, on ne peut pas repartir de zéro”.La Chine a immédiatement répliqué aux nouvelles taxes américaines et annoncé vendredi ses propres droits de douane.Les dirigeants européens ont eux multiplié les contacts au cours du week-end avant une réunion lundi à Luxembourg des ministres du Commerce extérieur de l’UE pour préparer “la réponse européenne aux Etats-Unis”. “Le monde tel qu’on le connaissait a disparu”, a résumé le Premier ministre britannique Keir Starmer au sujet de cette remise en cause de l’ordre mondial du commerce.- “Traitement pour se soigner” -Interrogé sur la réaction violente des Bourses, Donald Trump a fait valoir dimanche, à bord de l’avion présidentiel Air Force One, qu’il “(fallait) parfois prendre un traitement pour se soigner”.Dimanche soir, les contrats à terme, produits financiers utilisés pour prédire l’orientation des marchés, laissaient présager d’une nouvelle chute de Wall Street lundi, après deux premiers plongeons jeudi et vendredi.”On ne peut perdre de l’argent que si on vend. Et actuellement, la stratégie intelligente c’est de ne pas paniquer”, a lancé sur Fox News Peter Navarro, conseiller au commerce du milliardaire républicain.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer lundi Donald Trump à Washington pour évoquer entre autres la nouvelle taxe douanière de 17% que les Etats-Unis prévoient d’infliger à Israël.De son côté, le plus haut dirigeant vietnamien, le secrétaire général du parti communiste To Lam, a demandé un délai d'”au moins 45 jours” avant l’entrée en vigueur de droits de douane de 46% sur la production vietnamienne exportée aux Etats-Unis.Ce report laisserait le temps, selon lui, aux deux pays de “parvenir à un accord le plus rapidement possible”.”Ce n’est pas le genre de chose que vous pouvez négocier en quelques jours ou quelques semaines”, a prévenu pour sa part Scott Bessent, laissant entendre que ces taxes pourraient rester en vigueur plusieurs mois au moins.Les pays qui ont proposé d’ouvrir des discussions “le font parce qu’ils comprennent qu’ils vont subir une bonne partie de ces droits de douane”, a jugé le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett.Il s’opposait ainsi à la thèse selon laquelle ces nouvelles taxes allaient surtout pénaliser l’économie américaine, même s’il a concédé qu’il pourrait “y avoir des hausses de prix”. “Je ne pense pas qu’on va voir un effet majeur sur les consommateurs aux Etats-Unis”, a-t-il insisté.La plupart des économistes s’attendent pourtant à ce que les nouveaux droits sur les produits importés aux Etats-Unis provoquent une accélération de l’inflation et freinent la consommation.Comme on lui demandait pourquoi la Russie ne figurait pas sur la liste des pays taxés, le conseiller économique a mis en avant les négociations en cours avec Moscou et Kiev sur la guerre en Ukraine. “Je pense que le président a pris la décision de ne pas mélanger les deux questions”, a-t-il déclaré. La Maison Blanche avait expliqué mercredi que des pays comme la Corée du Nord ou la Russie n’étaient pas concernés car ils font l’objet de sanctions américaines, ce qui bloque déjà tout commerce significatif.

Israël cible le Hezbollah au Liban durant une visite d’une émissaire américaine

Israël a annoncé avoir ciblé des membres du Hezbollah dans une frappe dimanche au Liban, durant la visite d’une émissaire américaine venue “presser” Beyrouth d’accélérer le désarmement du mouvement libanais pro-iranien et les réformes économiques.”La frappe menée par l’ennemi israélien dans la ville de Zibqin (dans le sud du Liban) a fait deux morts”, a indiqué dans un communiqué le ministère libanais de la Santé, sans autre précision.L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué qu’un de ses avions avait frappé “deux terroristes du Hezbollah qui opéraient sur un véhicule d’ingénierie dans la région de Zibqin” et “tentaient de reconstruire des infrastructures terroristes du Hezbollah”.”Il n’y avait pas de matériel militaire” dans la zone bombardée, a cependant assuré l’armée libanaise.Malgré un cessez-le-feu conclu le 27 novembre avec le mouvement chiite libanais, Israël continue de mener des frappes au Liban voisin.En visite pour la deuxième fois au Liban, Morgan Ortagus, émissaire américaine adjointe pour le Moyen-Orient, s’est entretenue samedi et dimanche avec les autorités libanaises.”Nous continuons de presser le gouvernement d’aller jusqu’au bout pour faire cesser les hostilités, ce qui inclut le désarmement du Hezbollah et de toutes les milices”, a-t-elle déclaré sur la chaîne LBCI.Elle s’est défendue d’être venue imposer des demandes de l’administration Trump aux dirigeants libanais mais a souligné que les deux pays “deviendraient les meilleurs amis si ceux-ci choisissent de travailler ensemble et de s’associer au gouvernement américain pour désarmer le Hezbollah”.Un député libanais, Ali Fayyad, a dénoncé une “ingérence flagrante” et rejeté “toute réforme calquée sur des volontés étrangères”.Selon un responsable libanais qui a requis l’anonymat, la discussion avec Mme Ortagus a porté sur “une intensification et une accélération du travail de l’armée libanaise pour démanteler l’infrastructure militaire du Hezbollah, afin que les armes soient détenues uniquement par l’Etat, sans fixer de calendrier”.La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a servi de base à l’accord de cessez-le-feu, prévoit que seuls les Casques bleus de l’ONU et l’armée libanaise puissent être déployés dans le sud du Liban et appelle au désarmement des groupes armés non-étatiques.Selon cet accord, le Hezbollah devait repositionner ses forces au nord du fleuve Litani, à quelque 30 kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le Sud. Israël devait pour sa part achever son retrait du sud du Liban, mais ses troupes restent déployées dans cinq positions “stratégiques”. – “Réformes” -Le président libanais Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam ont qualifié de “positifs” leurs entretiens avec Mme Ortagus, consacrés selon eux à la situation dans le sud du Liban et aux réformes économiques.Interrogée pour savoir si l’aide du Fonds monétaire international (FMI) au Liban dépendait du désarmement des groupes armés et des réformes, Mme Ortagus a répondu que “les réformes suggérées par le FMI étaient d’ordre pratique”.”C’est important pour le Liban de pouvoir par exemple sortir de la liste grise des pays soumis à une surveillance renforcée par l’organisation de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, de sortir d’une économie basée sur le cash et de recommencer à avoir un secteur financier sophistiqué”, a-t-elle dit.Les autorités libanaises doivent mener des réformes réclamées par les bailleurs internationaux afin de débloquer des fonds, après cinq ans de crise liée à une mauvaise gestion et à la corruption.Le pays fait face également au coût élevé de la reconstruction après la guerre entre Israël et le Hezbollah. Dimanche, Mme Ortagus a rencontré les ministres des Finances Yassine Jaber, de l’Economie Amer Bisat et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.Ces derniers doivent se réunir ce mois-ci avec le FMI, selon un communiqué.Selon le responsable libanais, Morgan Ortagus “a salué le plan de réformes du gouvernement, en particulier les mesures concernant l’aéroport” international de Beyrouth, où les autorités libanaises ont renforcé le contrôle des passagers et des vols.Les vols entre le Liban et l’Iran ont été suspendus en février, après que les Etats-Unis ont averti qu’Israël pourrait frapper le seul aéroport international du pays, afin d’éviter qu’il ne serve à acheminer depuis l’Iran des cargaisons d’armes destinées au Hezbollah, avait précisé à l’époque une source de sécurité.Le Hezbollah, seul groupe armé à avoir conservé ses armes après la guerre civile au Liban (1975-1990), est sorti très affaibli de la guerre avec Israël.burs-str-lg/clr/feb/tmt

Brésil: poursuivi pour tentative de coup d’Etat, Bolsonaro mobilise massivement ses partisans

L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro a rassemblé des dizaines de milliers de ses partisans dimanche à Sao Paulo, pour une première manifestation depuis que la Cour suprême a décidé de le juger pour tentative présumée de coup d’Etat.”Ce qu’ils veulent vraiment, ce n’est pas m’enfermer: ils veulent me tuer, parce que je suis une épine dans leur gorge”, a-t-il lancé devant la foule, en faisant référence aux juges qu’il accuse de le persécuter.Selon les calculs de l’Université de Sao Paulo, environ 45.000 personnes ont participé au défilé sur l’emblématique avenue Paulista. En mars, M. Bolsonaro avait rassemblé 18.000 personnes à Rio de Janeiro, selon la même source.La manifestation visait à réclamer l’amnistie des plus de 500 personnes condamnées pour les événements du 8 janvier 2023 à Brasilia.Une semaine après l’investiture de Luiz Inacio Lula da Silva, et en l’absence de Jair Bolsonaro, alors aux Etats-Unis, des milliers de sympathisants bolsonaristes avaient envahi et saccagé les bâtiments de la Cour suprême, du Parlement et du palais présidentiel, appelant à une intervention militaire.- Rouge à lèvres -“Il n’y a pas eu de coup d’État”, ont scandé au rythme d’un groupe de percussions les manifestants, dont beaucoup étaient vêtus du maillot de l’équipe de football du Brésil, que le bolsonarisme s’est approprié comme symbole.Des vendeurs ambulants proposaient des masques du président américain Donald Trump, des Bibles et des drapeaux des Etats-Unis et d’Israël, pays dont M. Bolsonaro fait souvent l’éloge.Certains s’étaient munis de bâtons de rouge à lèvres, devenus un symbole bolsonariste. Une allusion à Débora Rodrigues, placée en détention provisoire pendant deux ans pour avoir participé au soulèvement du 8 janvier 2023 et avoir taché de rouge à lèvres la statue de la Justice devant la Cour suprême fédérale.”L’utilisation de cette arme vous fait prendre 14 ans”, ont ironisé plusieurs manifestants sur des pancartes en forme de rouge à lèvres.”Je veux un Brésil meilleur pour ma fille, sans gouvernements qui volent. Bolsonaro n’a pas volé et c’est pour ça qu’ils sont contre lui”, a déclaré à l’AFP Derlaine Costa, une employée de maison de 43 ans qui participe à la marche avec sa fille de 12 ans.”Si Bolsonaro est emprisonné, je me posterai sans armes devant la prison, avec seulement ma foi en Dieu et mon drapeau”, a affirmé pour sa part Sergio Lima, un retraité de 65 ans.Le 26 mars, la Cour suprême a décidé que M. Bolsonaro, 70 ans, devait être jugé pour tentative de coup d’Etat. L’ancien président (2019-2022), qui encourt jusqu’à 40 ans de prison, clame son innocence et se dit “persécuté”.Selon les procureurs, Jair Bolsonaro a cherché à obtenir le soutien des forces armées pour empêcher le retour au pouvoir du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.”Le système actuel cherche à écarter les dirigeants de droite du scrutin”, a déclaré M. Bolsonaro, qui a l’intention de se présenter à la présidentielle de 2026. “Mais s’ils pensent que je vais abandonner ou m’enfuir, ils se trompent”, a-t-il ajouté.”Ce qui s’est passé en France avec (Marine) Le Pen, s’est passé au Brésil avec moi”, a ajouté M. Bolsonaro à l’AFP, en référence à la dirigeante d’extrême droite condamnée à une peine d’inéligibilité pour détournement de fonds.