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Gaza: 52 morts dans des raids israéliens selon les secours, nouvelles évacuations

L’armée israélienne a émis jeudi un avis d’évacuation pour les habitants de 14 secteurs du nord de la bande de Gaza, en dépit des critiques internationales croissantes sur l’intensification de son offensive dans le territoire palestinien affamé et dévasté.La Défense civile locale a fait état de 52 personnes tuées dans des bombardements israéliens à travers le territoire palestinien depuis les premières heures du jour.Alors que les Gazaouis survivent dans des conditions jugées alarmantes par la communauté humanitaire, les autorités israéliennes ont annoncé cette semaine une reprise limitée de l’aide après un blocus total de plus de deux mois.Dans le même temps, l’armée a intensifié ses bombardements et opérations terrestres, dans le but affiché d’anéantir le Hamas et de libérer les otages enlevés lors de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.”L’armée israélienne opère avec force dans les zones où vous vous trouvez (…) car les organisations terroristes poursuivent leurs activités et opérations”, a-t-elle averti jeudi en arabe, sur les réseaux sociaux, dans un appel à l’évacuation de 14 secteurs du nord de la bande de Gaza, notamment le camp de Jabalia. L’armée, qui s’est emparée de larges pans du territoire après avoir rompu le 18 mars une trêve de deux mois, avait émis un avertissement similaire pour le nord de Gaza mercredi soir, en réponse, selon elle, à des tirs de roquettes.  Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a annoncé début mai un plan pour la “conquête” de Gaza, au prix du déplacement interne de “la plupart” de ses 2,4 millions d’habitants. – “Tout le monde attend” l’aide -Affirmant vouloir contraindre le Hamas à relâcher les otages du 7-Octobre, Israël avait bloqué le 2 mars l’entrée de toute aide à Gaza, accusant le mouvement palestinien de la détourner, ce que ce dernier dément. Soumis à une forte pression américaine et européenne, Israël a accepté une reprise très limitée des entrées d’aide lundi.Mercredi, l’ONU a annoncé qu'”environ 90 chargements de camions” ont été expédiés dans le territoire. Le gouvernement du Hamas à Gaza a confirmé que l’équivalent de 87 camions d’aide étaient entrés.  Mais sur le terrain, les Palestiniens attendent désespérément des livraisons, compliquées selon les organisations humanitaires par les conditions imposées par Israël et de sécurité. A chaque fois qu’il entend parler d’une arrivée de colis, Hossam Abou Aïda se précipite vers les entrepôts de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens à Gaza-ville, où il est déplacé. Mais seulement pour découvrir, après une longue attente, que “c’était un mensonge”, dit-il.”La situation est insupportable”, indique mercredi Oum Talal al-Masri, 53 ans: “Personne ne nous a rien distribué, tout le monde attend.” – Que le Hamas “lâche ses armes” -Face à une situation humanitaire catastrophique et l’intensification des opérations militaires israéliennes à Gaza, de nombreux pays européens ont accentué la pression sur Israël pour faire taire les armes.L’Union européenne a annoncé mardi qu’elle allait réexaminer son accord d’association avec Israël, en vigueur depuis 2000, et Londres a dit suspendre les négociations avec Israël sur un accord de libre-échange.Israël a rejeté ces critiques, et dénoncé une “incitation à la haine” le visant dans de nombreux pays après qu’un homme a tué deux employés de son ambassade aux Etats-Unis, près du Musée juif de Washington mercredi soir, scandant des slogans pro-palestiniens lors de son arrestation. “Malheureusement, l’antisémitisme existe partout dans le monde et augmente”, déplore Liora, une habitante de Tel-Aviv en visite à Jérusalem, pour qui les victimes ont été “assassinées parce qu’elles sont juives, c’est tout”, et “cela n’a rien à voir avec la cause palestinienne”. “Et si nous voulons arrêter la guerre, nous aurons besoin que le Hamas lâche toutes ses armes et rende les otages”, ajoute-t-elle. Israël est prêt à accepter un “cessez-le-feu temporaire” permettant de libérer des otages, a déclaré mercredi soir M. Netanyahu. L’option est rejetée par le Hamas, qui réclame pour libérer ses captifs la fin de la guerre et un retrait total israélien de Gaza.  L’attaque sans précédent du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles. Sur 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 20 vivantes “avec certitude” selon M. Netanyahu. La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 53.762 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

La vidéo de Trump sur l’Afrique du Sud ponctuée d’erreurs prêtant à confusion

En pleine rencontre avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa à la Maison Blanche mercredi, son homologue américain Donald Trump a interrompu la session de questions-réponses d’un “éteignez les lumières” pour diffuser un montage vidéo censé prouver ses accusations de “génocide” à l’encontre de fermiers blancs en Afrique du Sud.La présentation faite par M. Trump, à l’aide de ces vidéos puis d’articles brandis sous le nez de son interlocuteur, comportait de nombreuses erreurs démêlées par l’AFP.. Les croix ne sont pas des tombesUn extrait de la vidéo montre des véhicules arrêtés le long d’une route bordée de croix blanches plantées dans le sol. “Vous avez vu toutes ces tombes”, lance quelques instants plus tard Donald Trump. “Ce sont des proches allant, j’imagine, un dimanche matin se recueillir devant les leurs qui ont été tués.”La séquence diffusée correspond en fait à une manifestation de 2020 près de Newcastle, dans l’est de l’Afrique du Sud, après le meurtre d’un couple d’agriculteurs, selon des vidéos et articles de presse de l’époque. Ces croix avaient été érigées de façon symbolique et les manifestants avaient défilé à bord de leurs véhicules. Les meurtriers du couple ont été condamnés à perpétuité.. L’homme politique montré n’est pas au pouvoirSur une autre scène du montage apparaît un homme politique lançant cet appel : “On est des Sud-Africains, on occupe des terres.””Les gens que vous avez vus dans ce film, ce sont des dirigeants”, assure Donald Trump. En réalité, l’auteur de ce discours est Julius Malema, le leader du parti de gauche radicale EFF. Sa formation a réalisé 9,5% aux élections de l’an passé et ne fait pas partie de la coalition au pouvoir. Il n’était pas davantage au précédent gouvernement.. “Kill the Boer” est un chant de la lutte anti-apartheidDans sa tenue rouge habituelle, Julius Malema, connu pour ses positions pro-russes, a entonné “Kill the Boer”, un chant hérité de la lutte anti-apartheid, l’ex-régime raciste de la minorité blanche.Le chant est décrié en Afrique du Sud et son interdiction a été demandée par le deuxième plus grand parti sud-africain, l’Alliance démocratique, qui gouverne depuis 2024 en coalition avec l’ANC, le parti de Nelson Mandela.En 2010, un tribunal l’avait d’ailleurs interdit, avant que d’autres juges n’invitent à le considérer non pas comme une incitation à la haine, mais comme un morceau d’histoire de la lutte contre la ségrégation raciale. En 2024, la plus haute cour du pays, saisie par le groupe identitaire afrikaner Afriforum, a confirmé cette décision.. Une image brandie par Trump provient de RDCAprès la vidéo, le président américain a brandi des dossiers contenant, selon lui, des articles sur des meurtres de fermiers. L’un d’eux est issu du site “American Thinker”, un blog à l’audience modeste, et reproduit une image de personnes en uniformes de la Croix-Rouge manipulant des sacs mortuaires.”Tout ça, ce sont des fermiers blancs en train d’être enterrés”, a assuré Donald Trump.L’image est en fait une capture d’écran d’une vidéo YouTube datant de février et tournée en République démocratique du Congo (RDC) dans la ville congolaise de Goma, selon la légende de la vidéo. Elle montre des restes de femmes victimes d’exactions dans le contexte de la guerre dans l’est du pays et a été publiée par le média WION, qui a utilisé des images de l’agence Reuters.. Un “grand nombre” de fermiers blancs n’est pas tué”Ces gens (les fermiers blancs) sont tués en grand nombre”, a insisté le président américain. Il a aussi rabroué un journaliste lui posant une question sur le Boeing offert par le Qatar: “C’est de ça que cet idiot me parle après avoir vu une vidéo où des milliers de personnes sont mortes ?”Pourtant les meurtres de fermiers sont loin d’être aussi nombreux et représentent une infime proportion de ceux enregistrés en Afrique du Sud, pays qui affiche l’un des taux d’homicide les plus élevés de la planète. Le groupe identitaire afrikaner AfriForum, proche des sphères trumpistes et lui-même à l’origine d’une campagne pour mettre en lumière le phénomène, avait recensé 49 meurtres de fermiers au total en 2023, toutes couleurs de peau confondues. Soit une très faible proportion des plus de 27.621 meurtres recensés par la police dans le pays entre avril 2023 et mars 2024. La plupart des victimes étaient des jeunes hommes noirs en milieu urbain.

Deux employés de l’ambassade d’Israël abattus devant le Musée juif de Washington

Un homme a abattu deux employés de l’ambassade d’Israël aux Etats-Unis près du Musée juif de Washington mercredi soir, scandant des slogans pro-palestiniens lors de son arrestation, une attaque antisémite pour de nombreuses capitales et résultat, selon Israël, de “l’incitation à la haine” contre l’Etat juif dans de nombreux pays.”Deux membres du personnel de l’ambassade israélienne ont été tués de manière insensée ce soir près du Musée juif de Washington”, a annoncé la ministre de la Sécurité intérieure Kristi Noem sur le réseau social X.-“Furieuse incitation” à l’antisémitisme -Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné jeudi de renforcer la sécurité de toutes les représentations diplomatiques de son pays dans le monde, voyant dans cette attaque le résultat d’une “furieuse incitation” à la violence contre Israël, dont les actions militaires à Gaza alimentent de nombreux mouvements de protestation pro-palestiniens dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis.”Ces horribles meurtres (…), évidemment motivés par l’antisémitisme, doivent cesser, MAINTENANT!”, a réagi pour sa part le président Donald Trump sur son réseau Truth Social. “La haine et le radicalisme n’ont pas leur place aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté.De nombreuses capitales européennes ont exprimé leur indignation et qualifié d’antisémite cette attaque, dont le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd puisque le tireur a réussi à entrer dans le musée après avoir été pris pour une victime, selon des témoins.Peu après 21H00 (01H00 GMT jeudi) “nous avons entendu environ 10 à 15 coups de feu”, a raconté aux médias américains Yoni Kalin. Puis “le garde de sécurité laisse rentrer ce type. Je suppose qu’ils pensaient qu’il était une victime. Il était trempé de pluie, clairement en état de choc. (…) Certaines personnes présentes lui ont apporté de l’eau. Ils l’ont fait asseoir. +Ça va ? Vous avez été blessé ? Que s’est-il passé ?+ Et il a répondu +appelez les flics+”.Puis il a sorti un keffieh, foulard de longue date emblème pro-palestinien, et dit “c’est moi qui l’ai fait, je l’ai fait pour Gaza”, a raconté un autre témoin, Katie Kalisher.Sur une vidéo circulant sur les réseaux sociaux que l’AFP n’a pas authentifiée dans l’immédiat, un homme, barbu, à lunettes, en veste et chemise blanche, est arrêté et emmené par plusieurs personnes, sans opposer de résistance. Avant de franchir la porte, il se tourne vers l’assistance et la caméra en criant à deux reprises “Libérez, libérez la Palestine” (Free! Free Palestine!).La police l’a identifié comme étant Elias Rodriguez, âgé de 30 ans et originaire de Chicago, dans le nord des Etats-Unis. Le Musée juif, qui se situe en plein centre de Washington, non loin du Capitole, accueillait lors de l’attaque une réception organisée par l’organisation juive American Jewish Committe (AJC).- Jeune couple -Yechiel Leiter, ambassadeur d’Israël aux États-Unis, a révélé devant la presse que “le couple qui a été abattu (…) au nom de la +Palestine libre+ était un jeune couple sur le point de se fiancer. Le jeune homme avait acheté une bague cette semaine avec l’intention de demander sa petite amie en mariage la semaine prochaine à Jérusalem”.L’ambassade a publié sur X une photo du couple souriant et le ministère israélien des Affaires étrangères les a identifiés comme étant Yaron Lischinsky, Israélien — détenteur également d’un passeport allemand, selon Berlin — et Sarah Lynn Milgrim, citoyenne américaine de confession juive.”Ne vous y trompez pas: nous retrouverons les responsables et les traduirons en justice”, a écrit sur X le Secrétaire d’Etat Marco Rubio, laissant entendre qu’il pourrait y avoir d’autres responsables que le tireur.”Il existe un lien direct entre l’incitation à la haine antisémite et anti-israélienne, et ce meurtre. Cette incitation est également le fait de dirigeants et de responsables de nombreux pays et organisations internationales, particulièrement en Europe”, a dénoncé le chef de la diplomatie israélienne Gidéon Saar, en référence aux nombreuses protestations dans le monde contre l’offensive israélienne contre Gaza.- Extrême gauche -Depuis les attaques du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël et les ripostes israéliennes contre Gaza qui ont fait plus de 50.000 morts selon le mouvement islamiste, les Etats-Unis ont connu une vague de mobilisation pro-palestinienne, notamment sur les campus universitaires, et une forte hausse des actes antisémites, dénoncée par la précédente administration démocrate de Joe Biden.L’extrême gauche en particulier s’est mobilisée en faveur des Palestiniens et contre l’offensive israélienne.Jeudi, le parti d’extrême gauche américain “Party for Socialism and Liberation” (PSL), tout en admettant que M. Rodriguez avait milité “brièvement” dans ses rangs en 2017, s’est défendu sur X de tout lien avec l’attaque et dit que le suspect n’était pas membre du parti.

En Lituanie, le chancelier allemand accuse la Russie de menacer “la sécurité en Europe”

Le chancelier allemand Friedrich Merz a accusé la Russie de menacer “la sécurité en Europe”, lors d’un déplacement jeudi en Lituanie pour le début du déploiement dans ce pays d’une brigade blindée allemande destinée à renforcer le flanc est de l’Otan.La décision de constituer une brigade blindée de 5.000 hommes en Lituanie au cours des années à venir est une réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.”La Russie, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est une menace pour nous tous. C’est contre cette menace que nous nous protégeons et c’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui”, a déclaré Friedrich Merz à Vilnius, aux côtés du président lituanien Gitanas Nauseda.Le déploiement allemand vise à dissuader une éventuelle agression russe contre la Lituanie ainsi que les autres pays baltes, l’Estonie et la Lettonie, anciennes républiques soviétiques devenues membres de l’Otan et de l’UE, qui craignent d’être visés par Moscou.M. Merz a déclaré que son pays était déterminé à défendre le territoire de l’Otan, ajoutant que “la sécurité de nos alliés baltes est aussi notre sécurité”.Alors que l’Allemagne a rejoint des missions militaires multinationales, notamment en Afghanistan et au Mali, une tradition pacifiste issue de son sombre passé de la Deuxième Guerre mondiale a généralement rendu Berlin réticent à faire davantage.C’est la première fois, dans la période d’après-guerre, que l’armée allemande envoie une brigade complète de manière permanente à l’étranger.Le chancelier Friedrich Merz et son ministre de la Défense Boris Pistorius se sont rendus à cette occasion en Lituanie, indépendante depuis 1991.A Vilnius, les deux responsables allemands ont participé à l’appel solennel de la 45e brigade blindée, ou “Brigade Lituanie”, présente depuis début avril avec actuellement 400 soldats sur place.Objet d’un accord conclu en 2023 avec la Lituanie, cette “Panzerbrigade” doit voir ses rangs grossir pour compter 5.000 effectifs, dont 200 civils, d’ici 2027.”Quiconque défie l’Otan doit savoir que nous sommes prêts. Quiconque menace un allié doit savoir que l’ensemble de l’Alliance défendra conjointement chaque centimètre du territoire de l’Otan”, a insisté M. Merz. Le président lituanien Gitanas Nauseda a salué ce qu’il a appelé la “force indéfectible” de l’alliance avec l’Allemagne. “Ensemble, nous veillerons à ce que les peuples de Lituanie et d’Allemagne ne soient jamais confrontés à l’épreuve ultime, celle de la guerre,” a déclaré Nauseda. Accompagné de M. Nauseda et des ministres de la défense d’Allemagne et de Lituanie, le chancelier a inspecté les troupes, au son de fanfares militaires et devant des centaines de spectateurs. “Pour nous, la guerre est tout proche, pas quelque part au loin,” a déclaré Vytautas Masalskis, 52 ans, à l’AFP à Vilnius. “Les gens meurent et nous comprenons pourquoi – à cause de l’invasion russe”, a-t-il ajouté.- Rôle accru -Le chancelier Merz, qui souhaite doter son pays de l’armée “la plus puissante d’Europe”, voudrait utiliser ce voyage pour souligner que Berlin joue un rôle plus important sur la scène internationale au milieu des bouleversements politiques en cours.Son gouvernement entend s’aligner sur l’objectif discuté au sein de l’Otan – et souhaité par Donald Trump – de 5% du Produit intérieur brut (PIB) consacrés aux dépenses militaires et de sécurité d’ici 2032.Le ministre de la Défense allemand Boris Pistorius a déclaré le mois dernier que le déploiement en Lituanie “envoie un message fort de solidarité et de préparation”. “L’Allemagne s’affirme”, a-t-il ajouté lors d’événements marquant le 70e anniversaire de l’adhésion de l’Allemagne à l’Otan, qui compte 32 membres.La Lituanie, un pays de 2,8 millions d’habitants, borde à la fois l’enclave russe de Kaliningrad et l’allié de Moscou, le Bélarus, et le ministère de la Défense allemand considère qu’elle est “l’État le plus menacé sur le flanc oriental de l’Otan”.- Incursions russes -Il y a des signes d’une intensification des activités hostiles de la Russie, Moscou étant fréquemment accusé d’utiliser des tactiques de “guerre hybride” dans la mer Baltique. Ce mois-ci, un avion espion russe a été aperçu au Bélarus, vraisemblablement en train d’observer un exercice militaire multinational de l’Otan en Lituanie, a rapporté Der Spiegel.Certains se demandent cependant si la Bundeswehr, souffrant de pénuries de personnel et d’équipement après des années de sous-financement, est prête pour ce que le ministère de la Défense décrit comme “l’un des projets les plus complexes et ambitieux” de son histoire. Alors que l’Allemagne cherche à canaliser davantage de fonds vers l’armée, l’acquisition de nouveaux équipements risque de prendre des années. Pendant ce temps, la Bundeswehr, qui vise à augmenter son nombre de soldats à 203.000 d’ici 2031, a du mal à recruter. Le parlement a adopté en janvier une loi visant à rendre la carrière militaire plus attrayante, notamment en proposant des arrangements de travail plus flexibles et de plus grandes incitations financières.

En Lituanie, le chancelier allemand accuse la Russie de menacer “la sécurité en Europe”

Le chancelier allemand Friedrich Merz a accusé la Russie de menacer “la sécurité en Europe”, lors d’un déplacement jeudi en Lituanie pour le début du déploiement dans ce pays d’une brigade blindée allemande destinée à renforcer le flanc est de l’Otan.La décision de constituer une brigade blindée de 5.000 hommes en Lituanie au cours des …

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En Lituanie, le chancelier allemand accuse la Russie de menacer “la sécurité en Europe”

Le chancelier allemand Friedrich Merz a accusé la Russie de menacer “la sécurité en Europe”, lors d’un déplacement jeudi en Lituanie pour le début du déploiement dans ce pays d’une brigade blindée allemande destinée à renforcer le flanc est de l’Otan.La décision de constituer une brigade blindée de 5.000 hommes en Lituanie au cours des années à venir est une réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.”La Russie, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est une menace pour nous tous. C’est contre cette menace que nous nous protégeons et c’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui”, a déclaré Friedrich Merz à Vilnius, aux côtés du président lituanien Gitanas Nauseda.Le déploiement allemand vise à dissuader une éventuelle agression russe contre la Lituanie ainsi que les autres pays baltes, l’Estonie et la Lettonie, anciennes républiques soviétiques devenues membres de l’Otan et de l’UE, qui craignent d’être visés par Moscou.M. Merz a déclaré que son pays était déterminé à défendre le territoire de l’Otan, ajoutant que “la sécurité de nos alliés baltes est aussi notre sécurité”.Alors que l’Allemagne a rejoint des missions militaires multinationales, notamment en Afghanistan et au Mali, une tradition pacifiste issue de son sombre passé de la Deuxième Guerre mondiale a généralement rendu Berlin réticent à faire davantage.C’est la première fois, dans la période d’après-guerre, que l’armée allemande envoie une brigade complète de manière permanente à l’étranger.Le chancelier Friedrich Merz et son ministre de la Défense Boris Pistorius se sont rendus à cette occasion en Lituanie, indépendante depuis 1991.A Vilnius, les deux responsables allemands ont participé à l’appel solennel de la 45e brigade blindée, ou “Brigade Lituanie”, présente depuis début avril avec actuellement 400 soldats sur place.Objet d’un accord conclu en 2023 avec la Lituanie, cette “Panzerbrigade” doit voir ses rangs grossir pour compter 5.000 effectifs, dont 200 civils, d’ici 2027.”Quiconque défie l’Otan doit savoir que nous sommes prêts. Quiconque menace un allié doit savoir que l’ensemble de l’Alliance défendra conjointement chaque centimètre du territoire de l’Otan”, a insisté M. Merz. Le président lituanien Gitanas Nauseda a salué ce qu’il a appelé la “force indéfectible” de l’alliance avec l’Allemagne. “Ensemble, nous veillerons à ce que les peuples de Lituanie et d’Allemagne ne soient jamais confrontés à l’épreuve ultime, celle de la guerre,” a déclaré Nauseda. Accompagné de M. Nauseda et des ministres de la défense d’Allemagne et de Lituanie, le chancelier a inspecté les troupes, au son de fanfares militaires et devant des centaines de spectateurs. “Pour nous, la guerre est tout proche, pas quelque part au loin,” a déclaré Vytautas Masalskis, 52 ans, à l’AFP à Vilnius. “Les gens meurent et nous comprenons pourquoi – à cause de l’invasion russe”, a-t-il ajouté.- Rôle accru -Le chancelier Merz, qui souhaite doter son pays de l’armée “la plus puissante d’Europe”, voudrait utiliser ce voyage pour souligner que Berlin joue un rôle plus important sur la scène internationale au milieu des bouleversements politiques en cours.Son gouvernement entend s’aligner sur l’objectif discuté au sein de l’Otan – et souhaité par Donald Trump – de 5% du Produit intérieur brut (PIB) consacrés aux dépenses militaires et de sécurité d’ici 2032.Le ministre de la Défense allemand Boris Pistorius a déclaré le mois dernier que le déploiement en Lituanie “envoie un message fort de solidarité et de préparation”. “L’Allemagne s’affirme”, a-t-il ajouté lors d’événements marquant le 70e anniversaire de l’adhésion de l’Allemagne à l’Otan, qui compte 32 membres.La Lituanie, un pays de 2,8 millions d’habitants, borde à la fois l’enclave russe de Kaliningrad et l’allié de Moscou, le Bélarus, et le ministère de la Défense allemand considère qu’elle est “l’État le plus menacé sur le flanc oriental de l’Otan”.- Incursions russes -Il y a des signes d’une intensification des activités hostiles de la Russie, Moscou étant fréquemment accusé d’utiliser des tactiques de “guerre hybride” dans la mer Baltique. Ce mois-ci, un avion espion russe a été aperçu au Bélarus, vraisemblablement en train d’observer un exercice militaire multinational de l’Otan en Lituanie, a rapporté Der Spiegel.Certains se demandent cependant si la Bundeswehr, souffrant de pénuries de personnel et d’équipement après des années de sous-financement, est prête pour ce que le ministère de la Défense décrit comme “l’un des projets les plus complexes et ambitieux” de son histoire. Alors que l’Allemagne cherche à canaliser davantage de fonds vers l’armée, l’acquisition de nouveaux équipements risque de prendre des années. Pendant ce temps, la Bundeswehr, qui vise à augmenter son nombre de soldats à 203.000 d’ici 2031, a du mal à recruter. Le parlement a adopté en janvier une loi visant à rendre la carrière militaire plus attrayante, notamment en proposant des arrangements de travail plus flexibles et de plus grandes incitations financières.

Roland-Garros: pour Jannik Sinner, un début de tournoi aux accents français

Immersion française garantie pour Jannik Sinner à Roland-Garros: le N.1 mondial débutera son tournoi contre le 72e mondial Arthur Rinderknech, avant un possible match de gala au 2e tour contre le presque retraité Richard Gasquet, chouchou du public local.Dans le cadre verdoyant du Jardin des Serres d’Auteuil, et avec la complicité du buteur du PSG Ousmane Dembélé, invité d’honneur de la cérémonie, le tirage au sort du deuxième Grand Chelem de la saison (25 mai – 8 juin) a livré jeudi son verdict.A presque 39 ans, Gasquet entamera l’ultime tournoi de sa carrière professionnelle contre son compatriote Terence Atmane (121e), bénéficiaire comme lui d’une invitation des organisateurs.En cas de victoire, le triple demi-finaliste en Grand Chelem et ex-N.7 mondial s’offrira -sauf exploit de Rinderknech- face à Sinner ce qui risque d’être un ultime frisson sur un grand court de Roland-Garros, 23 ans après sa première participation à la grand-messe de la saison sur terre battue.Finaliste à Rome pour son tournoi de reprise, après trois mois de suspension liés à des contrôles positifs à une substance anabolisante, l’Italien pourrait se frotter au N.5 mondial Jack Draper en quarts de finale. Le premier quart du tableau masculin est d’ailleurs particulièrement dense, puisqu’il comprend également le N.1 français Arthur Fils (14e), le Russe Andrey Rublev (17e), le spécialiste espagnol de la terre battue Alejandro Davidovich (26e), le vétéran français Gaël Monfils (42e) et le jeune talent brésilien Joao Fonseca (65e).Dauphin de Sinner au classement ATP et tenant du titre à Roland-Garros, Carlos Alcaraz commencera son tournoi contre le Japonais Kei Nishikori et pourrait affronter en quarts le double finaliste à Paris Casper Ruud (7e).En quête à Paris d’un 25e titre du Grand Chelem qui serait un record absolu hommes et femmes confondus, Novak Djokovic (6e) affrontera l’Américain Mackenzie Macdonald (99e) au 1er tour et a été placé dans le même quart de tableau qu’Alexander Zverev (3e), finaliste malheureux en 2024.- Badosa-Osaka au 1er tour -Dans le tableau féminin, la N.1 mondiale Aryna Sabalenka affrontera la Russe Kamilla Rakhimova (75e) au premier tour et pourrait retrouver en quarts de finale la Chinoise Zheng Qinwen, sacrée championne olympique sur la terre battue de “RG” lors des Jeux de Paris.En demi-finales, la Bélarusse pourrait se mesurer à la quadruple lauréate du tournoi Iga Swiatek (2020, 2022, 2023, 2024). Retombée au 5e rang mondial après un début de saison en dessous de ses standards, l’ex-N.1 mondiale polonaise a été placée dans le même quart de tableau que la N.4 mondiale Jasmine Paolini, récente lauréate du WTA 1000 de Rome sur terre battue. “Chaque année est différente”, et 2025 a comporté son lot de “hauts et de bas”, a reconnu jeudi Swiatek, présente lors du tirage au sort.”Je travaille dur pour être prête”, a assuré la tenante du titre. “Je sais que mon jeu est bien en place, je dois juste trouver comment l’exploiter au mieux”, a estimé la Polonaise de 24 ans, écrasée 6-1, 6-1 par la N.2 mondiale Coco Gauff en demi-finales du WTA 1000 de Madrid avant de prendre la porte dès le 3e tour à Rome.Les autres quarts du tableau féminin pourraient opposer la Russe Mirra Andreeva (6e) à l’Américaine Jessica Pegula (3e) et la lauréate de l’Open d’Australie Madison Keys (7e) à sa compatriote américaine Coco Gauff.La N.2 mondiale débutera son parcours porte d’Auteuil face à l’Australienne Olivia Gadecki (93e).Parmi les affiches du premier tour, l’Espagnole Paula Badosa (10e) affrontera l’ancienne N.1 mondiale Naomi Osaka, quadruple lauréate en Grand Chelem.

Royaume-Uni : feu vert de la justice à l’accord de restitution des îles Chagos à Maurice

La justice britannique a ouvert la voie jeudi à la signature de l’accord de restitution par le Royaume-Uni de l’archipel des Chagos à l’île Maurice après avoir rejeté un recours de dernière minute porté par deux Chagossiennes.La signature de cet accord, qui devait initialement se produire jeudi matin, avait temporairement été bloquée par une ordonnance de la justice dans la nuit de mercredi à jeudi. Cette dernière a été “révoquée”, a annoncé le juge Martin Chamberlain, déboutant les deux requérantes Bernadette Dugasse et Bertrice Pompe. “Il ne devrait plus y avoir aucune autre mesure provisoire” contre cet accord, a ajouté le juge, ouvrant la voie à sa signature.Le magistrat a estimé qu’un blocage pourrait être “préjudiciable” aux intérêts du public et du Royaume-Uni.Le gouvernement travailliste s’est aussitôt réjoui de cette décision. “Cet accord est essentiel pour protéger la population britannique et notre sécurité nationale”, a estimé un porte-parole de Downing Street.    Londres a accepté en octobre de reconnaître la souveraineté de l’île Maurice sur les Chagos à condition que le Royaume-Uni y conserve sa base militaire commune avec les États-Unis, sur l’île de Diego Garcia.Cet engagement pris par le Premier ministre Keir Starmer, ancien avocat des droits de l’Homme, survient après plus d’un demi-siècle de litige. Mais il divise. – “Securité nationale” -A l’audience, l’avocat des requérantes, Philip Rule, avait affirmé que ses clientes avaient appris la nouvelle de la signature dans la presse, tard mercredi soir, et décidé de saisir la justice.Ces deux femmes, résidant au Royaume-Uni, accusaient notamment dans leur requête le gouvernement britannique d’avoir pris cette “décision importante sans consultation” et mettaient en doute la capacité des autorités mauriciennes à “agir dans leur intérêt étant donné le mauvais traitement réservé aux Chagossiens”.L’avocat du gouvernement James Eadie avait quant à lui reproché aux requérantes d’avoir attendu le dernier moment pour se faire entendre. “Il y a un risque pour nos relations internationales si l’accord n’est pas signé”, a-t-il soutenu, estimant que cette affaire ne relevait pas de la compétence de la justice.Parallèlement aux auditions, une cinquantaine de membres de la communauté chagossienne s’étaient rassemblés devant la Haute Cour de Londres pour protester contre la signature de l’accord.Certains brandissaient leur passeport britannique, d’autres des pancartes. “Sujets britanniques traités comme des citoyens de seconde zone”, pouvait-on lire sur l’une.- Résolutions onusiennes -La finalisation de l’accord a été ralentie par l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche et un changement de Premier ministre à Maurice. L’administration Trump a à plusieurs reprises critiqué cet accord, estimant qu’il favorisait la Chine, un allié de Maurice. Toutefois, le président américain a finalement annoncé début avril l’approuver.Le texte, dont les contours exacts n’ont pas été dévoilés, est aussi critiqué par les Tories, qui le jugent contraire aux “intérêts britanniques”.Selon le projet d’accord, le Royaume-Uni conserverait un bail de 99 ans sur Diego Garcia, avec une option de prolongation. Le montant du bail n’a jamais été évoqué publiquement mais le gouvernement n’a jamais démenti des informations de presse selon lesquelles il s’élèverait à 90 millions de livres sterling par an (107,7 millions d’euros).Londres a conservé le contrôle des îles Chagos lorsque Maurice a obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1968.Environ 2.000 habitants de l’archipel ont été expulsés dans les années suivantes, notamment de Diego Garcia, où est installée la base militaire, qui a notamment été utilisée comme plaque tournante pour les bombardiers et navires à longue portée pendant les guerres en Afghanistan et en Irak.En 2019, l’Assemblée générale de l’ONU avait demandé au Royaume-Uni de rétrocéder sous six mois à l’île Maurice l’archipel des Chagos.La résolution demandait “de reconnaître que l’archipel des Chagos fait partie intégrante du territoire mauricien, d’appuyer la décolonisation de Maurice le plus rapidement possible et de s’abstenir d’entraver ce processus”.Elle faisait suite à une décision dans le même sens de la Cour internationale de Justice quelques mois auparavant.