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“A la maison”: Merz promet le retour d’une Allemagne active en Europe
Le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, a promis vendredi de donner un nouvel élan à l’Europe lors d’une rencontre avec les responsables de l’Union européenne à Bruxelles, où son arrivée, en pleine période de tensions géopolitiques, suscite de grands espoirs.Le dirigeant, qui a promis d’être un chancelier “très européen”, s’est engagé à ce que l’Allemagne joue un rôle “fort” et “actif” au sein de l’UE.”Les défis auxquels nous sommes confrontés sont de taille et nous ne pourrons les relever qu’ensemble”, a-t-il lancé, en évoquant ses déplacements à Paris et Varsovie en milieu de semaine.Le dossier sur lequel le nouveau chancelier est le plus attendu est sans aucun doute la défense, l’Europe cherchant à muscler considérablement ses efforts dans le domaine, face à un allié américain de plus en plus incertain.- “Bâton de pèlerin” -Longtemps chantre de l’orthodoxie budgétaire, M. Merz a déjà marqué des points auprès de Bruxelles en se disant favorable à un assouplissement de certaines règles fiscales européennes pour permettre aux Etats de l’UE d’investir davantage dans la défense.”L’Amérique est cruciale pour la sécurité de l’Europe, indispensable à la sécurité de l’Europe”, a-t-il toutefois souligné.Le chancelier s’est aussi plongé sans attendre dans l’épineux dossier des droits de douane, échangeant jeudi avec le président américain Donald Trump, qui, assure-t-il, l’a invité à Washington.Lors d’une conférence de presse aux côtés de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le sexagénaire a rappelé son passé d’eurodéputé au début des années 1990, un mandat qui l’a “marqué”.”D’une certaine manière, je rentre à la maison à Bruxelles, je rentre à la maison en Europe”, a-t-il assuré, se réjouissant que sa visite coïncide avec la Journée de l’Europe, qui célèbre cette année les 75 ans de la construction européenne.”C’est un signal très important, parce que vous montrez clairement que la politique européenne est pour vous une priorité absolue”, a salué la cheffe de l’exécutif européen, allemande comme lui.”Il était temps!”, souffle un diplomate. “On attend et on a besoin d’une Allemagne forte, qui soit capable de tenir son bâton de pèlerin”, assure-t-il, sous couvert d’anonymat.Voilà six mois que les Européens étaient suspendus aux rebondissements de la politique allemande, impatients de relancer un continent confronté à une cascade de crises.- Auf Wiedersehen Scholz -La rupture de style entre Friedrich Merz et son prédécesseur Olaf Scholz est appréciée par de nombreux Européens. A la tête de l’Allemagne de 2021 à 2025, l’ancien chancelier social-démocrate a laissé un souvenir amer à Bruxelles, des diplomates lui reprochant son attentisme et une proximité jugée excessive avec Washington.”Un nouveau leader est toujours synonyme d’une nouvelle dynamique”, a relevé vendredi Antonio Costa, le président du Conseil européen, qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 Etats membres.Le retour de l’Allemagne sur le devant de la scène européenne, s’il se confirme, ne se fera toutefois pas sans frictions.Elu sur une ligne de fermeté, notamment en matière migratoire, le nouveau chancelier a déjà suscité des tensions en décidant unilatéralement de refouler la plupart des demandeurs d’asile aux frontières de l’Allemagne – un geste qui a froissé plusieurs partenaires.”L’immigration est un défi européen commun qui nécessite une solution européenne commune”, a d’ailleurs commenté Mme von der Leyen aux côtés de M. Merz.Le chancelier allemand a promis de ne “pas faire cavalier seul” sur cette question: “Je suis un partisan du marché unique européen et de l’espace Schengen et je tiens à le faire savoir à tous les chefs d’Etat et de gouvernement d’Europe qui pourraient craindre une escalade”.
Macron et Tusk vont sceller une alliance renforcée face à la Russie
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk vont signer vendredi à Nancy, dans l’est de la France, un traité renforçant les liens de défense entre les deux pays face à une Russie jugée de plus en plus menaçante après déjà trois ans de guerre en Ukraine.Les deux dirigeants sont arrivés dans la cité lorraine à 13H15 (11H15 GMT) pour signer un “traité d’amitié et de coopération renforcée”, signe du poids grandissant en Europe de la Pologne, acteur-clé sur le flanc est de l’Otan.Ils se sont avancés vers la statue du roi Stanislas au milieu de la place éponyme en saluant la foule alignée le long de la place derrière des barrières. Les retrouvailles à Nancy coïncident avec la Journée de l’Europe, qui célèbre cette année les 75 ans de la construction européenne. A 2.600 kilomètres de la Place Rouge où Vladimir Poutine a défié dans la matinée les Occidentaux avec un imposant défilé militaire pour les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie.Avec en toile de fond la guerre en Ukraine qui, trois ans après le début de l’offensive russe, ne faiblit pas malgré la promesse de Donald Trump d’y mettre fin. Et une menace de désengagement américain qui pousse l’Europe à se réarmer massivement.Dans ce contexte, le traité va inclure une clause de défense mutuelle, qui “ouvre la possibilité d’une coopération” en matière de dissuasion nucléaire, avait annoncé Donald Tusk avant de s’envoler pour la France.”La diffusion nucléaire française a une composante européenne, et dans ce traité, c’est une solidarité encore plus forte que nous scellons, qui permet de rendre opérationnel ce qu’il y a déjà dans l’article 5 de l’OTAN”, a déclaré Emmanuel Macron sur la place Stanislas.”Cette clause de soutien mutuel en cas d’agression contre l’un de nos pays est l’essence même de ce traité”, s’était félicité le dirigeant polonais. “En cas de menace, d’attaque contre la Pologne, et la France, les deux pays s’engagent à fournir une assistance mutuelle, y compris une assistance militaire”, avait-il précisé.Les deux pays avaient déjà conclu un traité en 1991, alors que la Pologne sortait du glacis soviétique, après la chute du Rideau de fer, mais moins ambitieux.- “Partenaire négligé” -Outre la défense, la coopération sera renforcée dans les secteurs des infrastructures et l’énergie.Emmanuel Macron entend ainsi rehausser la relation avec Varsovie au niveau de celle déjà actée avec l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne à travers les traités de l’Elysée (1963), du Quirinal (2021) et de Barcelone (2023).La Pologne est “un partenaire que pendant trop longtemps (…) on a un peu négligé”, a reconnu vendredi sur RTL le ministre français chargé de l’Europe Benjamin Haddad.Craignant la menace du grand voisin russe et soutien actif de l’Ukraine, la Pologne, pays de quelque 38 millions d’habitants, s’est lancée dans un programme de modernisation accélérée de son armée et est devenue un acteur politique et militaire majeur en Europe.Jusqu’ici très dépendante des Etats-Unis pour sa défense, elle est profondément ébranlée par le climat d’incertitude généré par les ambivalences de Donald Trump envers l’Europe.Varsovie s’intéresse particulièrement à l’idée française d’un parapluie nucléaire européen. Une proposition jugée “très prometteuse” par Donald Tusk en mars et qui retient aussi l’attention de Berlin.- Coordination militaire -La France est le seul pays d’Europe occidentale, avec le Royaume-Uni, doté de l’arme nucléaire. Les autres pays européens membres de l’Otan sont jusqu’ici sous le parapluie de la dissuasion nucléaire américaine.Mais face aux remous transatlantiques, Emmanuel Macron s’est dit prêt à “ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen”.Comme ses prédécesseurs, il a relevé à plusieurs reprises que les intérêts vitaux de la France, à la base de la doctrine de dissuasion, avaient une “dimension européenne”, qui pourrait donc inclure des pays voisins, voire au-delà .Paris espère, elle, renforcer la coordination militaire et diplomatique dans la région, et ne plus laisser les Etats-Unis dominer le dialogue avec les Polonais.Elle mise aussi sur un nouveau marché pour son industrie de défense au moment où Varsovie cherche à se doter d’avions de transport, d’avions-ravitailleurs ou encore de sous-marins.Soucieux des symboles, Emmanuel Macron et Donald Tusk signeront ce nouveau traité dans un décor chargé d’histoire. Nancy fut la résidence du roi de Pologne Stanislas Leszczynski, devenu duc de Lorraine et beau-père du roi de France Louis XV après avoir été contraint à l’exil par les armées russe et autrichienne.
Macron et Tusk vont sceller une alliance renforcée face à la Russie
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk vont signer vendredi à Nancy, dans l’est de la France, un traité renforçant les liens de défense entre les deux pays face à une Russie jugée de plus en plus menaçante après déjà trois ans de guerre en Ukraine.Les deux dirigeants sont arrivés dans la cité lorraine à 13H15 (11H15 GMT) pour signer un “traité d’amitié et de coopération renforcée”, signe du poids grandissant en Europe de la Pologne, acteur-clé sur le flanc est de l’Otan.Ils se sont avancés vers la statue du roi Stanislas au milieu de la place éponyme en saluant la foule alignée le long de la place derrière des barrières. Les retrouvailles à Nancy coïncident avec la Journée de l’Europe, qui célèbre cette année les 75 ans de la construction européenne. A 2.600 kilomètres de la Place Rouge où Vladimir Poutine a défié dans la matinée les Occidentaux avec un imposant défilé militaire pour les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie.Avec en toile de fond la guerre en Ukraine qui, trois ans après le début de l’offensive russe, ne faiblit pas malgré la promesse de Donald Trump d’y mettre fin. Et une menace de désengagement américain qui pousse l’Europe à se réarmer massivement.Dans ce contexte, le traité va inclure une clause de défense mutuelle, qui “ouvre la possibilité d’une coopération” en matière de dissuasion nucléaire, avait annoncé Donald Tusk avant de s’envoler pour la France.”La diffusion nucléaire française a une composante européenne, et dans ce traité, c’est une solidarité encore plus forte que nous scellons, qui permet de rendre opérationnel ce qu’il y a déjà dans l’article 5 de l’OTAN”, a déclaré Emmanuel Macron sur la place Stanislas.”Cette clause de soutien mutuel en cas d’agression contre l’un de nos pays est l’essence même de ce traité”, s’était félicité le dirigeant polonais. “En cas de menace, d’attaque contre la Pologne, et la France, les deux pays s’engagent à fournir une assistance mutuelle, y compris une assistance militaire”, avait-il précisé.Les deux pays avaient déjà conclu un traité en 1991, alors que la Pologne sortait du glacis soviétique, après la chute du Rideau de fer, mais moins ambitieux.- “Partenaire négligé” -Outre la défense, la coopération sera renforcée dans les secteurs des infrastructures et l’énergie.Emmanuel Macron entend ainsi rehausser la relation avec Varsovie au niveau de celle déjà actée avec l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne à travers les traités de l’Elysée (1963), du Quirinal (2021) et de Barcelone (2023).La Pologne est “un partenaire que pendant trop longtemps (…) on a un peu négligé”, a reconnu vendredi sur RTL le ministre français chargé de l’Europe Benjamin Haddad.Craignant la menace du grand voisin russe et soutien actif de l’Ukraine, la Pologne, pays de quelque 38 millions d’habitants, s’est lancée dans un programme de modernisation accélérée de son armée et est devenue un acteur politique et militaire majeur en Europe.Jusqu’ici très dépendante des Etats-Unis pour sa défense, elle est profondément ébranlée par le climat d’incertitude généré par les ambivalences de Donald Trump envers l’Europe.Varsovie s’intéresse particulièrement à l’idée française d’un parapluie nucléaire européen. Une proposition jugée “très prometteuse” par Donald Tusk en mars et qui retient aussi l’attention de Berlin.- Coordination militaire -La France est le seul pays d’Europe occidentale, avec le Royaume-Uni, doté de l’arme nucléaire. Les autres pays européens membres de l’Otan sont jusqu’ici sous le parapluie de la dissuasion nucléaire américaine.Mais face aux remous transatlantiques, Emmanuel Macron s’est dit prêt à “ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen”.Comme ses prédécesseurs, il a relevé à plusieurs reprises que les intérêts vitaux de la France, à la base de la doctrine de dissuasion, avaient une “dimension européenne”, qui pourrait donc inclure des pays voisins, voire au-delà .Paris espère, elle, renforcer la coordination militaire et diplomatique dans la région, et ne plus laisser les Etats-Unis dominer le dialogue avec les Polonais.Elle mise aussi sur un nouveau marché pour son industrie de défense au moment où Varsovie cherche à se doter d’avions de transport, d’avions-ravitailleurs ou encore de sous-marins.Soucieux des symboles, Emmanuel Macron et Donald Tusk signeront ce nouveau traité dans un décor chargé d’histoire. Nancy fut la résidence du roi de Pologne Stanislas Leszczynski, devenu duc de Lorraine et beau-père du roi de France Louis XV après avoir été contraint à l’exil par les armées russe et autrichienne.
Deux hommes reconnus coupables d’avoir abattu un arbre célèbre en Angleterre
L’abattage de ce célèbre érable en 2023 avait choqué le Royaume-Uni. Deux hommes ont été reconnus coupables vendredi d’avoir scié à la tronçonneuse, sans raison apparente, le Sycamore Gap tree, un arbre jouxtant le mur d’Hadrien immortalisé dans de nombreux films et séries.Daniel Graham, 39 ans, et Adam Carruthers, 32 ans, sont accusés d’avoir pris le volant en pleine nuit fin septembre 2023, d’avoir marché 20 minutes jusqu’au site avant de se filmer en train d’abattre et d’emporter un morceau du tronc comme trophée dans leur coffre.Jugés depuis la semaine dernière devant le tribunal de Newcastle (nord-est de l’Angleterre), les deux hommes n’ont montré aucune émotion à l’annonce de sa décision. Ils seront fixés sur leur peine le 15 juillet et risquent une “longue période de détention”, a indiqué la juge.Le majestueux Sycamore Gap tree, qui se tenait depuis près de deux siècles isolé entre deux collines dans un paysage spectaculaire, est connu dans le monde entier depuis son apparition dans “Robin des Bois: Prince des voleurs” avec Kevin Costner en 1991.Les dommages causés à cet arbre sont estimés à plus de 622.000 livres (plus de 724.000 euros), et ceux subis par le mur d’Hadrien voisin, un site romain classé par l’Unesco, à 1.144 livres (1.350 euros).Les anciens amis, qui nient les faits et s’accusent mutuellement, n’ont pas donné d’explication.”Nous entendons souvent parler d’actes de vandalisme gratuits, mais ce terme n’a jamais été aussi pertinent qu’aujourd’hui pour décrire les actions de ces individus”, a souligné vendredi Kevin Waring, l’un des responsables de la police de Northumbrie.Cet abattage a provoqué l’émotion et la colère au Royaume-Uni, tant l’arbre était aimé du grand public.Daniel Graham est en détention provisoire depuis décembre “pour sa propre sécurité” selon la juge, et le restera jusqu’au prononcé de la peine. Une décision similaire a été prise vendredi pour Adam Carruthers, dont la compagne a notamment dit avoir été suivie jusqu’à son domicile.Les deux hommes avaient d’ailleurs caché leur visage derrière des cagoules en arrivant au tribunal lors d’une précédente audience il y a un an.Selon le procureur Richard Wright, ils s’étaient après leur geste “délectés” de la couverture médiatique suscitée et s’étaient envoyés des messages pour se féliciter d’une histoire devenue “virale”.Lieu de mariage et de souvenirs familiaux, extrêmement photogénique, l’érable avait été élu arbre anglais de l’année en 2016.Sa perte avait “profondément ému dans le nord-est (de l’Angleterre), mais aussi à l’échelle nationale et internationale”, a réagi l’agence gouvernementale Historic England.”Cette destruction inutile de septembre 2023 a suscité une vague de chagrin et d’incrédulité, qui a montré la force du lien qui unit les gens à la nature et au patrimoine”, a ajouté l’organisation.- “Mission débile” -Dénonçant une “mission débile”, l’accusation avait fait diffuser devant le tribunal une vidéo montrant selon elle l’abattage de l’arbre, retrouvée dans le téléphone de Daniel Graham.Tournée dans l’obscurité, elle permet d’entendre le bruit “reconnaissable” d’une tronçonneuse puis celui de la chute d’un arbre. Elle avait été envoyée à Adam Carruthers, qui l’a lui-même transférée à sa compagne.Les métadonnées de la vidéo indiquent également que celle-ci a été tournée à proximité du Sycamore Gap tree, avait indiqué un expert de la police.”C’est devenu viral, mondial. Ce sera au journal (de la chaîne de télévision britannique) ITV ce soir”, avait aussi envoyé Daniel Graham à Adam Carruthers au lendemain des faits. Ce dernier affirme qu’il n’était pas présent lors de l’abattage, tandis que M. Graham dit que sa voiture et son téléphone ont été utilisés à son insu.Un mois après l’abattage, le Sycamore Gap tree a été découpé et enlevé par les autorités.Depuis, le National Trust, l’organisme gérant de nombreux lieux du patrimoine britannique, dont l’endroit où se trouvait l’érable, a indiqué que de nouvelles pousses étaient apparues sur la souche de l’arbre.Le National Trust a également récupéré des graines et obtenu 49 jeunes plants, objets de tous les soins, qui seront donnés à terme à des particuliers et des organisations dans tout le Royaume-Uni, pour être plantés notamment dans des hôpitaux, des jardins et des écoles.Â
Dans les villages frontaliers indiens, survivre après les bombardements pakistanais
Quand il a fait construire un abri sous sa maison, Mohammad Naseem se souvient que ses voisins ont souri. Mais cette semaine, quand une volée d’obus pakistanais leur est tombée dessus, son étroit sous-sol bétonné a sauvé la vie de 38 personnes.”Beaucoup d’entre nous seraient morts si nous n’avions pas pu nous réfugier dans mon bunker”, constate sobrement le chef cuisinier de 34 ans, devant son logement détruit.A portée de tir de la “ligne de contrôle” qui sépare la région contestée du Cachemire entre l’Inde du Pakistan, le village de Salamabad a subi mercredi de violents tirs d’artillerie.Quelques heures plus tôt, l’Inde a frappé le Pakistan d’une pluie de missiles visant des camps du groupe jihadiste qu’elle accuse d’avoir assassiné 26 personnes le 22 avril à Pahalgam, dans la partie indienne du Cachemire.Islamabad, qui nie toute implication dans l’attentat, a riposté en bombardant les positions de l’armée indienne tout le long de la frontière.Quand les premiers obus sont tombés sur son village, Mohammad Naseem n’a pas traîné.”Nous avons attrapé nos enfants et nous sommes précipités dans l’abri”, se souvient-il.Les voisins aussi se sont engouffrés dans l’abri.”L’abri était si plein qu’on a commencé à suffoquer. Deux enfants sont tombés dans les pommes”, poursuit le chef. “Ils ont été hospitalisés quand le jour est revenu et que les tirs ont cessé”.Beaucoup d’habitants de Salamabad n’ont pas eu l’aubaine d’un abri en béton.- “Ils ne dorment plus” -La plupart ont cherché une improbable protection contre le déluge de feu venu du ciel en se glissant derrière un mur de pierre ou sous un buisson, plus haut sur la montagne.”Nous avons gravi les pentes en agrippant les enfants, en courant entre les explosions”, décrit Naseer Ahmed Khan, 50 ans. “Notre vie ne tient vraiment pas à grand chose, des familles entières auraient pu être décimées”.La sienne en est sorti saine et sauve mais restera traumatisée pendant longtemps. “Les enfants ne dorment plus et nous ne mangeons plus tranquilles”, regrette le père de famille.A Salamabad, dans les autres localités du district d’Uri, des dizaines de logements ont été détruits ou sévèrement endommagés par le duel d’artillerie qui a opposé soldats indiens et pakistanais.De nombreux villageois ont pris la route pour se réfugier à l’arrière, à des dizaines de kilomètres de ce qui est devenu la ligne de front.Un élu local, Sajjad Shafi, estime que 22.000 personnes ont choisi l’exode.Vendredi, des dizaines d’entre eux continuaient à s’entasser dans les camions, les bus ou les voitures pour grossir le flot des déplacés.”Comment pourrait-on rester ici ?”, demande Rubina Begum devant les ruines fumantes de sa maison, “le gouvernement devrait nous reloger en lieu sûr”. “Il ne nous reste que les habits que nous portons”, soupire sa fille, Saima Talib.- “Les mains vides” -Certains ont trouvé un logement de fortune dans les bâtiments publics d’Uri et s’organisent.Mohammad Lateef Bhat travaillait pour l’armée sur le chantier d’une route que les premiers tirs d’artillerie ont rapidement interrompu. “Ce matin je suis venu au marché pour trouver un peu de travail mais tout est fermé”, déplore-t-il devant une rangée d’échoppes closes du centre d’Uri. “Je vais rentrer les mains vides”.Sur les hauteurs de la ville, le quartier de Nagni n’a pas été épargné par les bombardements.Badal, un étudiant de 22 ans qui préfère taire son patronyme, pointe du doigt le cratère creusé par l’obus tombé tout près de sa maison, alors pleine des invités du mariage de sa sÅ“ur.    “Par chance, il n’y a pas eu de mort à déplorer”, soupire le jeune homme.”Ce village a toujours été une cible des tirs pakistanais dans le passé parce que situé à côté du quartier général de l’armée”, s’agace-t-il, “il nous faudrait des bunkers mais il n’y en a pas”.A l’écart des étals vides du marché, Farooq Ahmed Khan, 35 ans, rouspète lui aussi. “Ces affrontements ont rendu notre vie misérable”.”Je dis qu’il faudrait une guerre pour décider à qui doit revenir le Cachemire”, ajoute le chauffeur de bus. “Je suis prêt à y aller pour que la question soit réglée une bonne fois pour toute”.
Le Pakistan accuse l’Inde de les rapprocher “d’un conflit majeur”
Le Pakistan a accusé vendredi l’Inde de précipiter “un conflit majeur” entre les deux puissances nucléaires alors que les tirs, les frappes et les attaques de drones entre les deux voisins ont déjà tué une cinquantaine de civils.Les appels à la désescalade des capitales étrangères ne parviennent pas à enrayer la spirale des violences depuis les frappes indiennes menées mercredi sur le sol pakistanais en représailles à l’attentat commis le 22 avril dans la partie indienne du Cachemire.L’Inde accuse le Pakistan de soutenir le groupe jihadiste qu’elle soupçonne d’avoir assassiné 26 civils dans la ville touristique de Pahalgam, ce qu’Islamabad dément fermement.Les tirs de missiles indiens ont été immédiatement suivis d’une riposte pakistanaise, entraînant les deux pays dans leur confrontation militaire la plus intense depuis plusieurs décennies.Vendredi, l’Inde a rapporté des tirs pakistanais dans la nuit “tout le long de la frontière” et de “multiples attaques” de drones, repoussées selon elle. Une civile a été tuée au Cachemire indien, a indiqué à l’AFP une source policière.Le Pakistan, lui, dément avoir frappé “pour le moment” le sol indien et assure avoir abattu depuis mercredi soir “77 drones” indiens de fabrication israélienne envoyés sur au moins neuf villes, certaines abritant des QG militaires ou du renseignement, comme Rawalpindi, la ville-jumelle d’Islamabad.Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar a recensé un civil tué et quatre soldats blessés.- Ecoles fermées -Le dernier bilan publié jeudi par l’Inde faisait état de 16 morts civils. Le Pakistan déplorait 37 morts.Des responsables du Cachemire pakistanais ont rapporté que des tirs d’artillerie indiens avaient tué cinq civils dans la nuit, affirmant que “l’armée pakistanaise a mené une intense contre-attaque et visé trois postes indiens le long de la ligne de contrôle”, la frontière de facto.Le centre de recherche International Crisis Group (ICG) met en garde contre “les risques d’une escalade” du fait “de la rhétorique belliqueuse, l’agitation domestique et la logique jusqu’au-boutiste de la surenchère” des deux voisins.Si des deux côtés de la frontières, dirigeants et haut-gradés multiplient les menaces, les habitants, eux, enterrent leurs morts et disent se préparer au pire.Des dizaines de millions d’enfants sont privés d’école. Côté Inde, les écoles ont été fermées dans tout le Cachemire indien ainsi qu’au Penjab et au Rajasthan. Côté Pakistan, les écoles du Cachemire et du Pendjab pakistanais, ainsi qu’à Islamabad ne rouvriront pas avant lundi.Vingt-quatre aéroports du nord-ouest de l’Inde ont été fermés.- “Hystérie guerrière” -Jeudi soir, la partie indienne du Cachemire, dont les deux pays revendiquent l’entière souveraineté, a été secoué par de nombreuses explosions.New Delhi les a aussitôt attribuées à une série de frappes de drones et de missiles pakistanais visant des installations militaires. “Pas de pertes. La menace a été neutralisée”, a affirmé le ministère indien de la Défense.Plus tôt dans la journée, c’est Lahore, la grande ville pakistanaise frontalière de l’Inde, qui s’était réveillée au bruit des explosions.L’Inde a affirmé avoir “neutralisé” la défense aérienne qui y était déployée, en réponse à une attaque nocturne de “missiles et de drones pakistanais” qui visait des “cibles militaires”.Après qu’un drone s’est abattu près du stade de cricket de Rawalpindi, Islamabad a annoncé relocaliser son championnat national aux Emirats arabes unis. New Delhi, de son côté, a suspendu vendredi sa très lucrative Première Ligue une semaine.”L’hystérie guerrière de l’Inde devrait être une source de grande inquiétude pour le monde”, a lancé le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères Shafqat Ali Khan. Avant de souligner le “droit à la légitime défense” d’Islamabad.Plus tôt, le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, déclarait qu’il n’était “pas dans l’intention” de son pays de “causer une nouvelle escalade”. Tout en promettant une “réponse très ferme” en cas de nouvelle attaque.- “Pas notre affaire” -Alors que les deux rivaux historiques, nés dans la douleur de la partition de 1947 au départ du colonisateur britannique, s’enferrent dans un état de guerre, Londres a appelé Islamabad vendredi.Le ministre des Affaires étrangères, David Lammy a “souligné qu’il fallait que les deux parties exercent la retenue et aillent vers la désescalade” au téléphone avec son homologue pakistanais Ishaq Dar, rapporte le bureau de ce dernier.Globalement toutefois, l’ICG s’inquiète du fait que “les puissances étrangères semblent assez indifférentes à la possibilité que deux Etats nucléaires partageant une longue histoire conflictuelle puissent entrer en guerre”.Jeudi, le vice-président américain JD Vance a plaidé pour la “désescalade”. Mais, a-t-il aussitôt ajouté, “nous n’allons pas nous impliquer dans une guerre qui n’est fondamentalement pas notre affaire”.La confrontation entre les deux pays fait également rage sur le front de l’information.L’Inde a ordonné jeudi à X de bloquer plus de 8.000 comptes, dont ceux de médias internationaux. Le réseau social a dit s’y être conformé à contrecÅ“ur, dénonçant une “censure”.New Delhi avait déjà exigé l’interdiction en Inde de plusieurs comptes de figures politiques, de célébrités ou encore de médias pakistanais.burs-pa/sbh/pt
Le Pakistan accuse l’Inde de les rapprocher “d’un conflit majeur”
Le Pakistan a accusé vendredi l’Inde de précipiter “un conflit majeur” entre les deux puissances nucléaires alors que les tirs, les frappes et les attaques de drones entre les deux voisins ont déjà tué une cinquantaine de civils.Les appels à la désescalade des capitales étrangères ne parviennent pas à enrayer la spirale des violences depuis les frappes indiennes menées mercredi sur le sol pakistanais en représailles à l’attentat commis le 22 avril dans la partie indienne du Cachemire.L’Inde accuse le Pakistan de soutenir le groupe jihadiste qu’elle soupçonne d’avoir assassiné 26 civils dans la ville touristique de Pahalgam, ce qu’Islamabad dément fermement.Les tirs de missiles indiens ont été immédiatement suivis d’une riposte pakistanaise, entraînant les deux pays dans leur confrontation militaire la plus intense depuis plusieurs décennies.Vendredi, l’Inde a rapporté des tirs pakistanais dans la nuit “tout le long de la frontière” et de “multiples attaques” de drones, repoussées selon elle. Une civile a été tuée au Cachemire indien, a indiqué à l’AFP une source policière.Le Pakistan, lui, dément avoir frappé “pour le moment” le sol indien et assure avoir abattu depuis mercredi soir “77 drones” indiens de fabrication israélienne envoyés sur au moins neuf villes, certaines abritant des QG militaires ou du renseignement, comme Rawalpindi, la ville-jumelle d’Islamabad.Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar a recensé un civil tué et quatre soldats blessés.- Ecoles fermées -Le dernier bilan publié jeudi par l’Inde faisait état de 16 morts civils. Le Pakistan déplorait 37 morts.Des responsables du Cachemire pakistanais ont rapporté que des tirs d’artillerie indiens avaient tué cinq civils dans la nuit, affirmant que “l’armée pakistanaise a mené une intense contre-attaque et visé trois postes indiens le long de la ligne de contrôle”, la frontière de facto.Le centre de recherche International Crisis Group (ICG) met en garde contre “les risques d’une escalade” du fait “de la rhétorique belliqueuse, l’agitation domestique et la logique jusqu’au-boutiste de la surenchère” des deux voisins.Si des deux côtés de la frontières, dirigeants et haut-gradés multiplient les menaces, les habitants, eux, enterrent leurs morts et disent se préparer au pire.Des dizaines de millions d’enfants sont privés d’école. Côté Inde, les écoles ont été fermées dans tout le Cachemire indien ainsi qu’au Penjab et au Rajasthan. Côté Pakistan, les écoles du Cachemire et du Pendjab pakistanais, ainsi qu’à Islamabad ne rouvriront pas avant lundi.Vingt-quatre aéroports du nord-ouest de l’Inde ont été fermés.- “Hystérie guerrière” -Jeudi soir, la partie indienne du Cachemire, dont les deux pays revendiquent l’entière souveraineté, a été secoué par de nombreuses explosions.New Delhi les a aussitôt attribuées à une série de frappes de drones et de missiles pakistanais visant des installations militaires. “Pas de pertes. La menace a été neutralisée”, a affirmé le ministère indien de la Défense.Plus tôt dans la journée, c’est Lahore, la grande ville pakistanaise frontalière de l’Inde, qui s’était réveillée au bruit des explosions.L’Inde a affirmé avoir “neutralisé” la défense aérienne qui y était déployée, en réponse à une attaque nocturne de “missiles et de drones pakistanais” qui visait des “cibles militaires”.Après qu’un drone s’est abattu près du stade de cricket de Rawalpindi, Islamabad a annoncé relocaliser son championnat national aux Emirats arabes unis. New Delhi, de son côté, a suspendu vendredi sa très lucrative Première Ligue une semaine.”L’hystérie guerrière de l’Inde devrait être une source de grande inquiétude pour le monde”, a lancé le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères Shafqat Ali Khan. Avant de souligner le “droit à la légitime défense” d’Islamabad.Plus tôt, le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, déclarait qu’il n’était “pas dans l’intention” de son pays de “causer une nouvelle escalade”. Tout en promettant une “réponse très ferme” en cas de nouvelle attaque.- “Pas notre affaire” -Alors que les deux rivaux historiques, nés dans la douleur de la partition de 1947 au départ du colonisateur britannique, s’enferrent dans un état de guerre, Londres a appelé Islamabad vendredi.Le ministre des Affaires étrangères, David Lammy a “souligné qu’il fallait que les deux parties exercent la retenue et aillent vers la désescalade” au téléphone avec son homologue pakistanais Ishaq Dar, rapporte le bureau de ce dernier.Globalement toutefois, l’ICG s’inquiète du fait que “les puissances étrangères semblent assez indifférentes à la possibilité que deux Etats nucléaires partageant une longue histoire conflictuelle puissent entrer en guerre”.Jeudi, le vice-président américain JD Vance a plaidé pour la “désescalade”. Mais, a-t-il aussitôt ajouté, “nous n’allons pas nous impliquer dans une guerre qui n’est fondamentalement pas notre affaire”.La confrontation entre les deux pays fait également rage sur le front de l’information.L’Inde a ordonné jeudi à X de bloquer plus de 8.000 comptes, dont ceux de médias internationaux. Le réseau social a dit s’y être conformé à contrecÅ“ur, dénonçant une “censure”.New Delhi avait déjà exigé l’interdiction en Inde de plusieurs comptes de figures politiques, de célébrités ou encore de médias pakistanais.burs-pa/sbh/pt