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Ligue 1: Paris et les autres

Les champions d’Europe parisiens risquent encore d’être intouchables cette saison en Ligue 1 même si l’OM, fort d’un recrutement prometteur, se verrait bien titiller l’ennemi juré dans un championnat qui enregistre le retour de trois gloires de 2018: Pogba, Giroud et Thauvin.Pour les clubs, l’incertitude perdure sur le plan financier après le départ du principal diffuseur, la plateforme britannique DAZN, remplacé par une chaîne montée de toutes pièces par la Ligue de football professionnel (LFP). Sans visibilité sur les ressources et le montant des droits TV, c’est une cure d’austérité qui est donc imposée à un championnat qui a accusé des pertes de 1,3 milliard d’euros en 2024-2025 (avant transferts), selon Jean-Marc Mickeler, le patron de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG).   Dans cette situation, le fossé pourrait encore plus se creuser entre le PSG, qui sort d’une saison historique et les autres.Les champions d’Europe de Luis Enrique évoluent dans une autre dimension, tant sur le plan sportif qu’économique, et l’empêcher de rafler un 14e titre serait un immense exploit. D’autant que les cadres qui ont permis le sacre européen sont toujours là, renforcés par le défenseur ukrainien Illia Zabarnyi et le gardien N.2 de l’équipe de France Lucas Chevalier, arrivé pour remplacer Gianluigi Donnarumma, poussé vers la sortie. Même avec une préparation tronquée en raison de la fin tardive de l’exercice précédent et du Mondial des clubs aux Etats-Unis, on voit mal qui pourrait concurrencer le PSG. Tottenham, vaincu mercredi aux tirs au but en Supercoupe d’Europe après avoir mené 2-0 jusqu’à la 85e minute, est là pour en témoigner. Les fans de Marseille veulent pourtant croire à l’impossible, comme chaque saison. Le dauphin de Paris, qui retrouve la C1, a singulièrement musclé son attaque (Pierre-Emerick Aubameyang, Timothy Weah, Igor Paixao), tout en gardant ses deux piliers, Adrien Rabiot et Mason Greenwood. A défaut de pouvoir menacer le PSG, les dirigeants olympiens aimeraient déjà poursuivre sur leur lancée avec toujours aux manettes le charismatique entraîneur italien Roberto De Zerbi, pour en finir avec leur instabilité chronique. – L’attraction Paris FC -“Avec Roberto, on a lancé un cycle de trois ans, ce qui n’est pas habituel ici. Le projet est basé sur la confiance et des objectifs partagés. C’était important pour nous de rentrer dans ce cycle au plan économique. On sait que la participation européenne conditionne beaucoup de choses pour les clubs français dans le contexte actuel”, a assuré le président Pablo Longoria.Si le suspense pour le gain du titre est loin d’être garanti, la LFP espère attirer le chaland et des abonnés pour sa chaîne Ligue 1+ avec le rapatriement de trois glorieux anciens.Avec Paul Pogba, Monaco tente un sacré pari, l’international français aux 91 sélections sortant de trois années cauchemardesques, entre une affaire d’extorsion dont il a été la victime, une suspension de 18 mois pour dopage et des blessures à répétition. “Énormément de cases se cochaient: les conditions, la vie, la France, la L1, la famille, et bien sûr le club”, a expliqué la Pioche (32 ans), recrue phare de l’ASM avec le défenseur anglais Eric Dier et l’attaquant Ansu Fati. Reste à savoir quand le milieu sera véritablement apte et s’il pourra un jour retrouver son meilleur niveau.   “Je suis déterminé. J’ai envie de revenir sur le terrain. Mais cela prendra le temps qu’il faut”, a affirmé l’ex-star de Manchester United et de la Juventus Turin.De son côté, Lille, qui a laissé filer Jonathan David, mise sur Olivier Giroud. Le meilleur buteur de l’histoire des Bleus (57), âgé de 38 ans, a quitté son cocon californien et le Los Angeles FC au bout d’une saison pour tenter l’aventure dans le Nord. Quant à son rival lensois, il a jeté son dévolu sur Florian Thauvin, rapatrié de l’Udinese. Le Paris FC sera l’autre grande attraction de la Ligue 1 et va pimenter la compétition avec le retour des derbies dans la capitale. Désormais propriété de la famille Arnault et aidé par l’expertise sportive de Red bull, le club n’a pas retrouvé l’élite pour faire de la figuration. 

Tennis: “super-Atmane” défiera Sinner en demi-finale à Cincinnati après un nouvel exploit face à Rune

Le Français Térence Atmane, en lévitation, a continué son improbable parcours au Masters 1000 de Cincinnati en dominant largement jeudi le Danois Holger Rune (22 ans, N.9) 6-2, 6-3, de quoi s’offrir samedi une demi-finale de prestige contre le N.1 mondial Jannik Sinner.Le sport américain connaissait “Ant-man”, le surnom du bondissant ailier NBA Anthony Edwards, il découvre cette semaine dans l’Ohio “Atmane”, un autre type de super-héros, qui écrase ses adversaires avec son coup droit lifté de gaucher surpuissant, façon Rafael Nadal.Le Français âgé de 23 ans réussit à Cincinnati le tournoi de sa vie, qui va définitivement le faire rentrer dans la caste des joueurs de très haut niveau, lui l’habitué du circuit secondaire.Seulement 136e mondial avant la compétition, Atmane va bondir au classement, autour de la 70e place a minima.”Je n’ai pas les mots pour décrire ce qui m’arrive. C’est insensé. C’est aussi beaucoup d’argent (332.160 dollars au moins), ça va beaucoup m’aider pour ma carrière. C’est très important, je suis ému”, a-t-il lancé, en anglais, au micro des organisateurs.Issu des qualifications, Atmane a déjà remporté sept matches dans l’Ohio en estoquant notamment une valeur sûre (Flavio Cobolli, 22e), un grand espoir (Joao Fonseca, 52e) et donc deux membres du Top 10 en deux jours (Taylor Fritz, 4e, mercredi), lui qui n’avait jamais battu de Top 20 jusqu’ici.”J’ai mal dormi hier soir (mercredi) après ma victoire contre Taylor. J’ai essayé d’être moi-même sur le court, je n’ai rien à perdre, c’est ma force. Les courts me vont très bien, ça va me donner beaucoup de confiance pour le reste de l’année et le reste de ma carrière en général”, a-t-il ajouté.- Un défi énorme contre Sinner -Jeudi, il a dominé en tout point Holger Rune qui, pour leur première rencontre, a pu constater la puissance du coup droit du gaucher tricolore, qui a annoncé la couleur d’une balle en lucarne sur le premier point du match.Lors du premier set, Atmane a montré un niveau exceptionnel, débordant Rune dès qu’il pouvait placer un coup droit, tout en tenant son service très particulier, où il frappe la balle très tôt après son lancer.Lors du 4e jeu, il a breaké le Danois à sa 5e opportunité, quelques points après un coup droit croisé gagnant flashé à près de 180 km/h, avant de dérouler pour finir la manche.Après un petit moment de relâchement en début de 2e manche (break Rune, 0-2), le Français a repris sa marche en avant et brisé la résistance du Danois lors d’un 5e jeu de haut vol (3-2). Atmane a breaké de nouveau au meilleur moment, s’offrant de servir pour la rencontre à 5-3, et finissant le travail d’un service gagnant à sa 3e opportunité.Le Boulonnais d’origine est le premier tricolore en demi-finale de Cincinnati chez les hommes depuis Richard Gasquet en 2019.Il y affrontera le N.1 mondial italien Jannik Sinner, un défi exceptionnel face au tenant du titre dans l’Ohio, sacré à Wimbledon en juillet, qui reste sur 25 succès d’affilée sur dur, et a écrasé jeudi le Canadien Félix Auger-Aliassime 6-0, 6-2.- Gracheva en quarts -Atmane n’est pas le seul tricolore à briller dans l’Ohio: Varvara Gracheva a saisi jeudi l’opportunité de se qualifier en quart de finale du tournoi en venant à bout de l’Allemande Ella Seidel 2-6, 6-1, 6-1.Gracheva, 103e joueuse mondiale âgée de 25 ans, atteint les quarts d’un tournoi de ce niveau pour la première fois de sa carrière.Le match, disputé dans des conditions étouffantes (plus de 30 degrés et 60% d’humidité), a tourné dans la deuxième manche. A 4-1 en faveur de la tricolore, Seidel a demandé un temps mort médical, semblant souffrir au niveau des genoux, tous les deux glacés par une médecin, qui prenait également la tension de la joueuse.Semblant diminuée physiquement, Seidel a ensuite été dominée par Gracheva, qui affrontera vendredi au prochain tour la Russe Veronika Kudermetova (28 ans, 36e).Plus tôt dans la journée, l’Américaine Coco Gauff avait validé sa place en quart de finale où elle jouera contre l’Italienne Jasmine Paolini.Son compatriote Ben Shelton, vainqueur à Toronto la semaine passée, a lui remporté son 8e de finale contre le Tchèque Jiri Lehecka et défiera Alexander Zverev en quart de finale vendredi.

Traité plastique: un nouveau compromis mais pas encore d’accord

Un nouveau texte de compromis a été proposé dans la nuit de jeudi à vendredi aux représentants des gouvernements de 185 pays qui tentent avec difficulté de produire un traité international contre la pollution plastique à Genève.Ce texte, qui comporte encore plus d’une centaine de points à clarifier, constitue une “base acceptable de négociation”, ont indiqué deux sources gouvernementales distinctes interrogées par l’AFP. Mais plusieurs ONG environnementales ont critiqué un texte toujours “insuffisant” pour “protéger la santé humaine et l’environnement”.Le nouveau texte, composé de 31 articles, a été mis en ligne sur le site onusien des négociations par le diplomate qui préside les débats, Luis Vayas Valdivieso, après d’intenses négociations de dernière minute en coulisses tout au long de la journée de jeudi, et le rejet massif de la précédente mouture du texte par les États.Le nouveau texte proposé, le troisième depuis le début de cette séquence diplomatique, est encore bien loin d’être un traité: toutes les expressions entre parenthèses -faute de consensus- doivent être supprimées, puis le texte doit être soumis en plénière des négociateurs.Sur le fonds, le texte “est loin d’être ce dont nous avons besoin pour mettre un terme à la pollution plastique” mais il “peut constituer un tremplin pour y parvenir, si nous l’aiguisons lors d’une prochaine session” de négociation, a déclaré à l’AFP Juan Carlos Monterrey Gomez, chef de la délégation du Panama, l’une des voix les plus fortes favorables à un traité dit “ambitieux” pour protéger l’environnement et la santé humaine des dégâts du plastique.Le texte constitue une “base acceptable de négociation” a indiqué une autre source gouvernementale qui a requis l’anonymat, mais constate dans la foulée qu’il n’est pas encore adopté.- Rebuffade -Théoriquement, la séquence de négociations CNI5-2, qui a débuté à Genève le 5 août, devait s’arrêter à minuit locales (22H00 GMT) ce 14 août.Les discussions se sont poursuivies jeudi dans une ambiance enfiévrée et quelque peu désordonnée, pour tenter d’établir un texte de consensus. Malheureusement, les changements positifs sont de très petits pas, et ainsi écrits, ils ne produiront pas un traité, a indiqué l’ONG IPEN, Le président des débats est apparu brièvement peu avant minuit heure locale, heure théorique de la fin des débats, pour ouvrir une séance plénière avant de la refermer immédiatement, ce qui a permis d’ajouter, selon les règles onusiennes, quelques heures à la concertation.Avec son texte, M. Vayas tire sa dernière cartouche après avoir subi une sévère rebuffade mercredi lorsque son deuxième texte de synthèse a été rejeté par la quasi-totalité des 185 pays rassemblés en assemblée plénière.Depuis il a travaillé, directement avec les chefs de délégations régionales pour tenter de retrouver un accord résolvant la quadrature du cercle entre les pays dits à forte ambition et ceux qui s’opposent à toute régulation forte de l’industrie du plastique, essentiellement des pays pétroliers ou producteurs de plastique.De profondes divisions demeurent entre les deux camps qui se sont affrontés sur le sujet.Les “ambitieux”, dont l’Union européenne, le Canada, l’Australie, beaucoup de pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’îles, veulent nettoyer la planète du plastique qui commence à la gangréner et affecte la santé humaine, et surtout réduire la production mondiale de plastique.En face, les pays essentiellement pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production et toute interdiction de molécules ou additifs dangereux.- “Texte médiocre” -Sous l’Å“il des représentants des industries pétrochimiques présents dans les couloirs, les pays représentés avaient ont déjà échoué une fois à produire un texte commun lors de la dernière séquence de négociations, à Busan en Corée du Sud fin 2024.Les auteurs du texte “utilisent une technique bien connue : introduire d’abord un texte inacceptable, puis revenir avec un texte médiocre à prendre ou à laisser, qui montre une amélioration à la marge, mais reste loin de ce dont nous avons besoin pour faire face à la crise plastique” a souligné l’ONG Ciel dans un bref communiqué.Le sujet est d’autant plus important que la planète a produit plus de plastique depuis 2000 que durant les 50 ans précédents, en majorité des produits à usage unique et des emballages et la tendance s’accélère: si rien n’est fait, la production actuelle, de quelque 450 millions de tonnes par an, devrait tripler d’ici 2060, selon les prévisions de l’OCDE. Or moins de 10% est recyclé.*

Présidentielle en Bolivie: les communautés autochtones face au changement

Un vent nouveau souffle sur El  Alto, la ville qui domine La Paz, à la veille du premier tour de la présidentielle de dimanche, où la droite pourrait mettre fin à deux décennies de socialisme.Perchée à plus de 4.100 mètres d’altitude, la cité semble dominée par un paquebot échoué au sommet d’un immeuble de neuf étages.Surnommé “Titanic”, l’édifice s’inscrit dans une constellation de demeures extravagantes de style andin, érigées au cours des 20 dernières années par la bourgeoisie aymara émergente.Victor Choque Flores, un homme d’affaires autodidacte, a investi des millions de dollars pour rejoindre le cercle très fermé des propriétaires de “cholets”, ces édifices de style néo-andin dont le nom mêle “chalet” et “chola”, en référence aux femmes autochtones. Sorti de la misère grâce au commerce et à l’immobilier, l’homme de 46 ans a doté le sien d’une salle de bal, d’un hôtel et d’un bateau de croisière de trois étages au sommet. Il symbolise pour lui l’identité aymara. “C’est un peu comme nous, les Aymaras, enracinés dans le passé mais tournés vers l’avenir”, souffle-t-il. Reconnaissant le rôle historique de l’ancien président Evo Morales, premier dirigeant indigène de Bolivie (2006-2019), qui a permis une plus grande inclusion politique de la majorité autochtone, il se dit néanmoins prêt à adopter “une autre ligne politique” pour sortir le pays de la grave crise économique qu’il traverse.Pour la première fois depuis 2005, la droite pourrait l’emporter dimanche, les candidats de gauche étant à la peine dans les sondages.Ecarté par la limite des mandats et visé par un mandat d’arrêt, Evo Morales, figure historique de la gauche bolivienne, n’a pas pu se présenter, tandis que le président sortant, Luis Arce, profondément impopulaire, a renoncé à briguer un second mandat.- “Plus jamais” -Au coeur de ce tournant électoral, El  Alto, incarne un destin étroitement lié à celui de la gauche bolivienne.C’est dans cette ville qu’une répression sanglante d’une révolte liée aux exportations de gaz provoqua en 2003 la chute du président de droite de l’époque, ouvrant la voie à l’accession d’Evo Morales au pouvoir trois ans plus tard.Désormais, partout sur les murs, des graffitis relaient la promesse du candidat de centre droit Samuel Doria Medina, au coude-à-coude avec l’ancien président de droite Jorge Quiroga, de juguler la crise en “100 dias, carajo!” (100 jours, bon sang!).Signe de l’importance du vote dans ce bastion traditionnel de la gauche, le magnat de l’hôtellerie et de la restauration rapide y a organisé son dernier rassemblement de campagne.Dans le studio de la radio San Gabriel, diffusée en langue aymara, Arcenio Julio Tancara, un leader communautaire de 72 ans, exprime à l’antenne sa colère face à l’appel d’Evo Morales à voter nul pour protester contre sa mise à l’écart, selon lui orchestrée par le gouvernement, alors qu’il espérait briguer un quatrième mandat.”Il a toujours appelé à des grèves et à des barrages”, peste l’homme coiffé d’un chapeau de feutre à large bord. “Au début, nous pensions que cela pouvait être nécessaire, mais depuis nous avons compris que ce n’était pas pour une cause, mais simplement pour qu’il reprenne le pouvoir”, affirme-t-il.Santos Colque Quelca, l’animateur de 38 ans de la station, assure que si certains auditeurs soutiennent la gauche, d’autres disent désormais aussi : “plus jamais Evo, ni Arce”.”Si la droite gagne… le peuple se soulèvera”, prévient cependant Matilde Choque Apaza, 49 ans, dirigeante d’une association de femmes autochtones et rurales. Déclarant ne pas vouloir “revenir au 20e siècle”, elle assure que les candidats de l’opposition “serrent les mains avec ferveur”, mais lorsqu’ils montent dans leur voiture se les désinfectent.Dans les rues de la ville de près d’un million d’habitants, des femmes coiffées de chapeaux melon et vêtues de jupes colorées vendent leurs marchandises, tandis que glissent au-dessus d’elles les cabines du téléphérique urbain le plus haut au monde, reliant El Alto à La Paz et inauguré sous Evo Morales. 

Israël: un projet majeur de colonisation en Cisjordanie suscite des condamnations

Un ministre israélien a appelé jeudi à accélérer un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie et à annexer ce territoire palestinien occupé par Israël, suscitant des condamnations à l’international.Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, d’extrême droite, ripostait aux annonces de plusieurs pays qui, face à la poursuite de l’offensive israélienne et du désastre humanitaire à Gaza, ravagée par plus de 22 mois de guerre, ont dit envisager de reconnaître un Etat de Palestine, à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre. Parmi eux, la France, le Royaume-Uni mais aussi le Canada.L’ONU et l’Union européenne ont appelé Israël à ne pas mener à bien le projet de construction baptisé E1 qui selon ses détracteurs couperait la Cisjordanie en deux et empêcherait définitivement la création d’un éventuel Etat palestinien disposant d’une continuité territoriale.”Ceux qui veulent aujourd’hui reconnaître un Etat palestinien recevront une réponse de notre part sur le terrain (…) Par des faits concrets: des maisons, des quartiers, des routes et des familles juives qui construisent leur vie”, a déclaré M. Smotrich. “En ce jour important, j’appelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu à appliquer la souveraineté israélienne en Judée-Samarie, à abandonner définitivement l’idée d’une partition du pays et à faire en sorte que d’ici septembre, les dirigeants hypocrites européens n’aient plus rien à reconnaître”, a-t-il dit.M. Smotrich faisait référence au nom biblique de la Cisjordanie utilisé par Israël, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967. Quelque trois millions de Palestiniens y vivent, aux côtés d’environ 500.000 Israéliens installés dans des colonies, illégales au regard du droit international.”Si vous reconnaissez un Etat palestinien en septembre, notre réponse sera l’application de la souveraineté israélienne sur toutes les parties de Judée-Samarie”, a-t-il menacé. Le ministre s’exprimait lors d’un événement organisé dans la colonie de Maalé Adoumim, pour faire le point sur l’avancée du projet E1.L’Autorité palestinienne basée à Ramallah en Cisjordanie a “condamné fermement” ce projet et “appelé à une intervention internationale et des sanctions pour arrêter sa mise en Å“uvre”. “La construction dans la zone E1 est une continuation des plans d’occupation visant à anéantir toute possibilité d’établir l’Etat palestinien”, a-t-elle affirmé.- Condamnations -L’ONG israélienne anti-colonisation, La Paix maintenant, a dénoncé un “plan fatal pour l’avenir d’Israël et pour toute chance d’une solution à deux Etats” du conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies.Selon elle, un accord final au plan sera discuté mercredi prochain par un comité technique dépendant du ministère de la Défense et, après toutes les étapes bureaucratiques, “il pourrait être mis en place d’ici quelques mois avec des constructions dans un an environ”. L’ONG affirme que ce comité a déjà rejeté toutes les objections légales au projet.Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a averti que ce projet, “s’il se concrétisait” “mettrait fin aux perspectives d’une solution à deux Etats” et couperait le nord du sud de la Cisjordanie”.”La décision des autorités israéliennes de faire avancer le plan de colonisation E1 sape davantage la solution à deux Etats tout en constituant une violation du droit international”, a déclaré la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas.A Berlin, soutien historique d’Israël, le ministère des Affaires étrangères a dit s’opposer “fermement” à la poursuite par Israël de son projet. “La construction de colonies viole” les résolutions “du Conseil de sécurité des Nations unies” et “complique une solution négociée à deux Etats”, souligne la diplomatie allemande.La diplomatie d’Arabie saoudite, à l’initiative avec la France d’une conférence internationale à l’ONU sur la solution à deux Etats, a pour sa part “condamné” le projet “dans les termes les plus forts”, dans un communiqué sur X.La reconnaissance d’un Etat palestinien par plusieurs pays en septembre sera largement symbolique en raison du refus d’Israël à la création d’un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens. Ces derniers ambitionnent de l’établir sur les territoires de Cisjordanie et de Gaza avec comme capitale Jérusalem-Est, annexé par Israël.La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.