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La Hongrie déroule le tapis rouge à Netanyahu et claque la porte de la CPI

La Hongrie reçoit jeudi en grande pompe le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, bravant le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) que Budapest a annoncé vouloir quitter.Arrivé en pleine nuit, le dirigeant israélien a entamé sa visite, la première en Europe depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, par une cérémonie avec les honneurs militaires au château de Buda.Au même moment, le gouvernement hongrois a dit lancer les démarches pour se retirer de la CPI, une procédure qui prend généralement un an.Contactée par l’AFP, la cour basée à La Haye (Pays-Bas) s’est refusée à tout commentaire dans l’immédiat. Après l’annonce en novembre 2024 du mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza, Benjamin Netanyahu est allé aux États-Unis mais jamais encore dans un État partie de la juridiction basée à La Haye. “Son but ultime est de retrouver la capacité de voyager où il veut”, commente pour l’AFP Moshe Klughaft, consultant et ancien conseiller du dirigeant israélien. A travers cette visite “dans un pays où il ne craint pas d’être arrêté, il ouvre la voie à la normalisation de ses futurs déplacements”, peut-être par exemple en Allemagne où le futur chancelier Friedrich Merz a garanti qu’il pourrait venir sans être inquiété.- “Obligation légale” -Le Premier ministre hongrois Viktor Orban l’avait invité dès la nouvelle de la CPI connue, se disant “choqué par une décision honteuse”. En retour, M. Netanyahu a salué la “clarté morale” de la Hongrie.La juridiction a rappelé “l’obligation légale” de Budapest et sa “responsabilité envers les autres Etats parties” pour exécuter les décisions. “En cas d’inquiétudes sur leur coopération avec la cour, les Etats peuvent la consulter”, souligne son porte-parole Fadi El Abdallah. “Mais il ne leur appartient pas de déterminer unilatéralement le bien-fondé des décisions juridiques de la CPI”.La Hongrie a bien signé en 1999 le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, ratifié deux ans plus tard, au cours du premier mandat de Viktor Orban. Mais elle n’a pas validé la convention associée pour des raisons de constitutionnalité et affirme donc ne pas être obligée de se conformer aux décisions de la Cour pénale internationale.Fondée en 2002, la CPI compte aujourd’hui 125 membres et a pour mission de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves commis dans le monde, lorsque les pays n’ont pas la volonté ou la capacité de le faire eux-mêmes. A ce jour, seuls deux Etats ont claqué la porte, le Burundi et les Philippines.- Turbulences internes -Si le gouvernement hongrois a régulièrement fustigé par le passé une institution jugée “politiquement biaisée”, il a cette fois décidé de franchir le pas dans le sillage de Donald Trump. Le président américain a imposé en février des sanctions à la Cour pour ce qu’il a qualifié d'”actions illégitimes et sans fondement visant l’Amérique et notre proche allié Israël”.Benjamin Netanyahu s’absente de Jérusalem à un moment de fortes turbulences internes alors qu’il est engagé dans un bras de fer avec la Cour suprême, qui a gelé la décision du gouvernement de limoger l’actuel chef du Shin Bet (service de renseignement intérieur).Par ailleurs, deux de ses conseillers sont actuellement en garde à vue dans une affaire surnommée “Qatargate” par les médias israéliens. Ils sont soupçonnés d’avoir reçu des fonds du Qatar pour promouvoir les intérêts en Israël de l’émirat du Golfe, hôte de dirigeants du Hamas et médiateur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.Une “chasse aux sorcières”, selon M. Netanyahu, qui a lui-même été entendu lundi par la police.Ce séjour en Hongrie lui donne opportunément la possibilité de “contrôler l’agenda israélien” pendant plusieurs jours, estime M. Klughaft, son retour étant prévu dimanche.

La Hongrie déroule le tapis rouge à Netanyahu et claque la porte de la CPI

La Hongrie reçoit jeudi en grande pompe le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, bravant le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) que Budapest a annoncé vouloir quitter.Arrivé en pleine nuit, le dirigeant israélien a entamé sa visite, la première en Europe depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, par une cérémonie avec les honneurs militaires au château de Buda.Au même moment, le gouvernement hongrois a dit lancer les démarches pour se retirer de la CPI, une procédure qui prend généralement un an.Contactée par l’AFP, la cour basée à La Haye (Pays-Bas) s’est refusée à tout commentaire dans l’immédiat. Après l’annonce en novembre 2024 du mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza, Benjamin Netanyahu est allé aux États-Unis mais jamais encore dans un État partie de la juridiction basée à La Haye. “Son but ultime est de retrouver la capacité de voyager où il veut”, commente pour l’AFP Moshe Klughaft, consultant et ancien conseiller du dirigeant israélien. A travers cette visite “dans un pays où il ne craint pas d’être arrêté, il ouvre la voie à la normalisation de ses futurs déplacements”, peut-être par exemple en Allemagne où le futur chancelier Friedrich Merz a garanti qu’il pourrait venir sans être inquiété.- “Obligation légale” -Le Premier ministre hongrois Viktor Orban l’avait invité dès la nouvelle de la CPI connue, se disant “choqué par une décision honteuse”. En retour, M. Netanyahu a salué la “clarté morale” de la Hongrie.La juridiction a rappelé “l’obligation légale” de Budapest et sa “responsabilité envers les autres Etats parties” pour exécuter les décisions. “En cas d’inquiétudes sur leur coopération avec la cour, les Etats peuvent la consulter”, souligne son porte-parole Fadi El Abdallah. “Mais il ne leur appartient pas de déterminer unilatéralement le bien-fondé des décisions juridiques de la CPI”.La Hongrie a bien signé en 1999 le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, ratifié deux ans plus tard, au cours du premier mandat de Viktor Orban. Mais elle n’a pas validé la convention associée pour des raisons de constitutionnalité et affirme donc ne pas être obligée de se conformer aux décisions de la Cour pénale internationale.Fondée en 2002, la CPI compte aujourd’hui 125 membres et a pour mission de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves commis dans le monde, lorsque les pays n’ont pas la volonté ou la capacité de le faire eux-mêmes. A ce jour, seuls deux Etats ont claqué la porte, le Burundi et les Philippines.- Turbulences internes -Si le gouvernement hongrois a régulièrement fustigé par le passé une institution jugée “politiquement biaisée”, il a cette fois décidé de franchir le pas dans le sillage de Donald Trump. Le président américain a imposé en février des sanctions à la Cour pour ce qu’il a qualifié d'”actions illégitimes et sans fondement visant l’Amérique et notre proche allié Israël”.Benjamin Netanyahu s’absente de Jérusalem à un moment de fortes turbulences internes alors qu’il est engagé dans un bras de fer avec la Cour suprême, qui a gelé la décision du gouvernement de limoger l’actuel chef du Shin Bet (service de renseignement intérieur).Par ailleurs, deux de ses conseillers sont actuellement en garde à vue dans une affaire surnommée “Qatargate” par les médias israéliens. Ils sont soupçonnés d’avoir reçu des fonds du Qatar pour promouvoir les intérêts en Israël de l’émirat du Golfe, hôte de dirigeants du Hamas et médiateur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.Une “chasse aux sorcières”, selon M. Netanyahu, qui a lui-même été entendu lundi par la police.Ce séjour en Hongrie lui donne opportunément la possibilité de “contrôler l’agenda israélien” pendant plusieurs jours, estime M. Klughaft, son retour étant prévu dimanche.

Macron réunit jeudi les “représentants des filières impactées” par les droits de douane de Trump

Emmanuel Macron réunit à l’Elysée jeudi, à 16H00, “les représentants des filières impactées par les mesures tarifaires annoncées par les États-Unis”, a fait savoir la présidence de la République.Le président américain, Donald Trump, a signé mercredi un décret généralisant des droits de douane très lourds, de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux Etats-Unis et de 20% pour les produits arrivant de l’Union européenne.Selon la liste des invités obtenue par l’AFP, plusieurs représentants des secteurs les plus exportateurs seront représentés. Le Premier ministre, François Bayrou, et plusieurs ministres seront aussi présents.Pour l’aéronautique, qui représente un quart des exportations françaises vers les Etats-Unis, sera convié Guillaume Faury, le patron d’Airbus et président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas).L’industrie et la chimie seront représentées par la patronne d’Eramet Christel Bories, Frédéric Sanchez de groupe Fives, Alexandre Saubot de l’organisation professionnelle France Industrie et le président de France Chimie Frédéric Gauchet.Pour l’agriculture et la viticulture, seront présents Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, Jean-François Loiseau, président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) et Gabriel Picard de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).Le secteur automobile, qui sera touché par une surtaxe spécifique de 25% sur les voitures importées, sera représenté par Luc Chatel, président la Plateforme automobile (PFA).La pharmacie sera représentée par Emmanuelle Valentin de Sanofi France.Seront également conviés le directeur des Galeries Lafayette Nicolas Houzé, le secrétaire général du numéro un mondial du luxe LVMH Marc-Antoine Jamet et le délégué général de la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA) Emmanuel Guichard.Les organisations patronales seront également représentées, avec Patrick Martin du Medef, Patricia Barbizet de l’Association française des entreprises privées (Afep), Amir Reza-Tofighi de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et Frédéric Coirier du Mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire (METI).fff-od-max/jbo/tes

Corée du Sud: anxiété et colère avant le verdict sur une destitution du président Yoon

La Cour constitutionnelle sud-coréenne rendra vendredi son jugement dans la procédure de destitution du président Yoon Suk Yeol. Avant ce verdict, l’AFP a interrogé des habitants de Séoul sur cette échéance cruciale après quatre mois de crise politique.Des dizaines de milliers de partisans et de détracteurs du dirigeant conservateur battent le pavé tous les week-ends dans le centre de Séoul depuis sa tentative d’imposer la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre.Yoon Suk Yeol, actuellement suspendu, continue de défendre son coup de force comme nécessaire pour “protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes” et “éliminer les éléments hostiles à l’Etat”.Si ses soutiens reprennent ses diatribes et exigent son retour au pouvoir, ses opposants réclament sa destitution – qui déclencherait des élections sous deux mois -, estimant que le rétablir à son poste mettrait en danger la démocratie en place depuis la fin de la dictature militaire en 1987.- Pas de fraude électorale -“J’ai appris que le fondement de l’Etat de droit, c’est le bon sens”, explique Lee Jae-hee, travailleur social de 47 ans. “Pour moi, le président Yoon n’a jamais agi dans cet esprit et donc je pense qu’il doit être destitué une bonne fois pour toutes”.Pendant les quelques heures qu’avait duré la loi martiale, M. Yoon avait envoyé des soldats armés au Parlement et à la Commission électorale à la recherche de supposées preuves de fraude.Cette tentative de s’en prendre au système électoral a été très critiquée, des experts assurant qu’il n’existe pas de preuve de triche derrière les théories complotistes diffusées sur internet.”Son intrusion à la Commission électorale sous la loi martiale ne peut être justifiée par aucune autorité présidentielle”, tranche Lee Jae-hee.- “Bon sens” -Le retraité Kim Han-il, 66 ans, juge que M. Yoon doit être démis de ses fonctions car il “a rompu son engagement envers le service public”.Il se dit confiant dans les huit juges de la Cour constitutionnelle pour destituer le président: “Je n’ai jamais pensé qu’ils rejetteraient la procédure de destitution. Je suis convaincu qu’ils feront preuve de bon sens”.- “Trop de communistes” -Egalement retraité, Huh, 71 ans, espère lui un rejet de la destitution, ce qui rétablirait M. Yoon dans ses fonctions: “Le décret de loi martiale de Yoon rentrait dans le cadre de ses pouvoirs présidentiels”.”Le Parlement est actuellement rempli de députés élus lors d’élections frauduleuses”, affirme-t-il, reprenant des allégations largement démenties selon lesquelles les législatives de 2024 dans le pays auraient été truquées.”En tant que président, il n’avait pas d’autre choix que de déclarer la loi martiale pour remettre le pays sur le droit chemin”, assure-t-il, soutenant qu'”il y a trop de communistes dans ce pays”.- “Un soulèvement” ? -M. Yoon “a imposé la loi martiale pour des raisons stupides et des soldats armés ont pris d’assaut le Parlement”, dénonce Keven Lee, 56 ans, travailleur indépendant. “Il doit être chassé rapidement et nous devons élire un nouveau président. S’il revient au pouvoir, il déclarera à nouveau la loi martiale et nous ne pouvons pas laisser cela se produire”.Après avoir refusé de répondre aux enquêteurs sur son coup de force et s’être retranché sous la protection de sa garde présidentielle, M. Yoon a finalement été arrêté lors d’un assaut des forces de l’ordre en janvier. Il a depuis été libéré mais est poursuivi au pénal pour insurrection, un crime passible de la peine de mort.”S’il est rétabli dans ses fonctions, il y aura un soulèvement”, prédit M. Lee.- Décision unanime ?Song Ji-hye, 41 ans, anticipe une décision unanime des juges pour révoquer M. Yoon.”Comme en foot, il y a des règles claires en politique et Yoon les a violées en essayant de prendre le contrôle du Parlement par la force militaire”, explique-t-elle.”Ce qui est troublant, c’est aussi que cette affaire n’ait pas été résolue plus tôt”, regrette-t-elle, relevant que la Cour aura mis 111 jours après sa saisine à se prononcer.  “Si la destitution est rejetée, les gens retourneront dans la rue”, avertit Mme Song, qui travaille pour un groupe de défense des droits civiques.- “Immédiatement évincé””Je veux que Yoon soit immédiatement évincé”, approuve Hwang Gum-cheol, un retraité de 80 ans. “Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un autre président qui rêve de faire un coup d’Etat”.”Pour protéger notre démocratie, il doit être destitué et puni”, estime-t-il, mais “si le tribunal le rétablit dans ses fonctions, je l’accepterai, même si je serai profondément déçu.”

Corée du Sud: anxiété et colère avant le verdict sur une destitution du président Yoon

La Cour constitutionnelle sud-coréenne rendra vendredi son jugement dans la procédure de destitution du président Yoon Suk Yeol. Avant ce verdict, l’AFP a interrogé des habitants de Séoul sur cette échéance cruciale après quatre mois de crise politique.Des dizaines de milliers de partisans et de détracteurs du dirigeant conservateur battent le pavé tous les week-ends dans le centre de Séoul depuis sa tentative d’imposer la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre.Yoon Suk Yeol, actuellement suspendu, continue de défendre son coup de force comme nécessaire pour “protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes” et “éliminer les éléments hostiles à l’Etat”.Si ses soutiens reprennent ses diatribes et exigent son retour au pouvoir, ses opposants réclament sa destitution – qui déclencherait des élections sous deux mois -, estimant que le rétablir à son poste mettrait en danger la démocratie en place depuis la fin de la dictature militaire en 1987.- Pas de fraude électorale -“J’ai appris que le fondement de l’Etat de droit, c’est le bon sens”, explique Lee Jae-hee, travailleur social de 47 ans. “Pour moi, le président Yoon n’a jamais agi dans cet esprit et donc je pense qu’il doit être destitué une bonne fois pour toutes”.Pendant les quelques heures qu’avait duré la loi martiale, M. Yoon avait envoyé des soldats armés au Parlement et à la Commission électorale à la recherche de supposées preuves de fraude.Cette tentative de s’en prendre au système électoral a été très critiquée, des experts assurant qu’il n’existe pas de preuve de triche derrière les théories complotistes diffusées sur internet.”Son intrusion à la Commission électorale sous la loi martiale ne peut être justifiée par aucune autorité présidentielle”, tranche Lee Jae-hee.- “Bon sens” -Le retraité Kim Han-il, 66 ans, juge que M. Yoon doit être démis de ses fonctions car il “a rompu son engagement envers le service public”.Il se dit confiant dans les huit juges de la Cour constitutionnelle pour destituer le président: “Je n’ai jamais pensé qu’ils rejetteraient la procédure de destitution. Je suis convaincu qu’ils feront preuve de bon sens”.- “Trop de communistes” -Egalement retraité, Huh, 71 ans, espère lui un rejet de la destitution, ce qui rétablirait M. Yoon dans ses fonctions: “Le décret de loi martiale de Yoon rentrait dans le cadre de ses pouvoirs présidentiels”.”Le Parlement est actuellement rempli de députés élus lors d’élections frauduleuses”, affirme-t-il, reprenant des allégations largement démenties selon lesquelles les législatives de 2024 dans le pays auraient été truquées.”En tant que président, il n’avait pas d’autre choix que de déclarer la loi martiale pour remettre le pays sur le droit chemin”, assure-t-il, soutenant qu'”il y a trop de communistes dans ce pays”.- “Un soulèvement” ? -M. Yoon “a imposé la loi martiale pour des raisons stupides et des soldats armés ont pris d’assaut le Parlement”, dénonce Keven Lee, 56 ans, travailleur indépendant. “Il doit être chassé rapidement et nous devons élire un nouveau président. S’il revient au pouvoir, il déclarera à nouveau la loi martiale et nous ne pouvons pas laisser cela se produire”.Après avoir refusé de répondre aux enquêteurs sur son coup de force et s’être retranché sous la protection de sa garde présidentielle, M. Yoon a finalement été arrêté lors d’un assaut des forces de l’ordre en janvier. Il a depuis été libéré mais est poursuivi au pénal pour insurrection, un crime passible de la peine de mort.”S’il est rétabli dans ses fonctions, il y aura un soulèvement”, prédit M. Lee.- Décision unanime ?Song Ji-hye, 41 ans, anticipe une décision unanime des juges pour révoquer M. Yoon.”Comme en foot, il y a des règles claires en politique et Yoon les a violées en essayant de prendre le contrôle du Parlement par la force militaire”, explique-t-elle.”Ce qui est troublant, c’est aussi que cette affaire n’ait pas été résolue plus tôt”, regrette-t-elle, relevant que la Cour aura mis 111 jours après sa saisine à se prononcer.  “Si la destitution est rejetée, les gens retourneront dans la rue”, avertit Mme Song, qui travaille pour un groupe de défense des droits civiques.- “Immédiatement évincé””Je veux que Yoon soit immédiatement évincé”, approuve Hwang Gum-cheol, un retraité de 80 ans. “Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un autre président qui rêve de faire un coup d’Etat”.”Pour protéger notre démocratie, il doit être destitué et puni”, estime-t-il, mais “si le tribunal le rétablit dans ses fonctions, je l’accepterai, même si je serai profondément déçu.”

Corée du Sud: anxiété et colère avant le verdict sur une destitution du président Yoon

La Cour constitutionnelle sud-coréenne rendra vendredi son jugement dans la procédure de destitution du président Yoon Suk Yeol. Avant ce verdict, l’AFP a interrogé des habitants de Séoul sur cette échéance cruciale après quatre mois de crise politique.Des dizaines de milliers de partisans et de détracteurs du dirigeant conservateur battent le pavé tous les week-ends …

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Trump déclare la guerre commerciale et plonge l’économie mondiale dans l’inconnue

Les partenaires commerciaux des Etats-Unis menacent de riposter tout en privilégiant le dialogue jeudi, au lendemain de l’offensive commerciale massive lancée par Donald Trump qui faisait plonger les marchés mondiaux et craindre de lourdes conséquences sur l’économie mondiale.Après les annonces du président américain présentées comme une “déclaration d’indépendance économique”, la planète financière accuse le coup: en Asie, la Bourse de Tokyo a chuté de près de 3% en clôture pendant qu’en Europe Francfort perdait 2,45% à l’ouverture, Paris 2,15% et Londres 1,44%.”Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis”, a asséné Donald Trump, avant d’exhiber une liste des partenaires commerciaux concernés.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà en place par.Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde ou 46% pour le Vietnam.La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04H01 GMT et les droits de douane majorés le 9 avril.- “Solution négociée” -Les réactions oscillent entre appels au dialogue et menaces de bras de fer, personne n’ayant pour le moment annoncé de riposte claire.Berlin a déclaré jeudi soutenir l’Union européenne dans sa recherche d’une “solution négociée” avec Washington, Paris a dit prévoir dans l’éventuelle riposte européenne en cours de négociation “d’attaquer les services numériques”, tout en planifiant de réunir jeudi les représentants ses filières les plus touchées. Tendant la main aux Américains, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré qu’il n’était “pas trop tard” pour négocier mais aussi que l’UE était “prête à réagir”.Si certains pays ont appelé à la retenue et au dialogue avec Washington pour éviter l’escalade, d’autres ont vertement critiqué la politique américaine.Pékin a exhorté Washington à “annuler immédiatement” ces droits de douane, tout en appelant au “dialogue” face au risque de “péril (pour) le développement économique mondial”, selon le ministère du Commerce.Le gouvernement japonais a estimé que l’allié américain pourrait avoir enfreint les règles de l’OMC et leur accord bilatéral. L’Australie a dénoncé un “geste qui n’est pas celui d’un ami”.Pour Maurice Obstfeld, économiste du Peterson Institute for International Economics (PIIE), il s’agit d’une “déclaration de guerre à l’économie mondiale”, d’autant plus que la fixation des niveaux de taxes pose question sur la méthode employée.Ces surtaxes sont censées répondre aussi aux barrières dites “non tarifaires”, par exemple des normes sanitaires ou environnementales.La Maison Blanche a fait savoir mercredi soir que certaines catégories n’étaient pas concernées: lingots d’or, produits pharmaceutiques, semi-conducteurs, cuivre, bois de construction, produits énergétiques ou encore minéraux introuvables sur le sol américainPas trace en revanche de la Russie ni de la Corée du Nord au motif, selon un responsable américain, qu’elles ne sont plus des partenaires commerciaux significatifs.Gare aux pays tentés par une surenchère: “Détendez-vous, encaissez le coup (…). Car si vous ripostez, il y aura une escalade”, a déjà averti le ministre des Finances Scott Bessent.Ni le Mexique ni le Canada n’apparaissent sur la nouvelle liste. Signataires d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ils relèvent d’un autre régime.Mais ils vont encaisser comme le reste du monde les 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger qui est entrée en vigueur jeudi matin.Les nouveaux droits de douane “ne feront que des perdants”, a d’ailleurs critiqué l’industrie automobile allemande.- “Garder la tête froide” -Donald Trump a par ailleurs déclenché des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium, ce qui entraînera “des contre-mesures”, a déclaré le Premier ministre canadien Mark Carney.Le Royaume-Uni, qui négocie un traité commercial bilatéral, sort relativement épargné, avec un taux plancher de 10%, mais ces sanctions américaines auront “un impact” sur l’économie britannique, a reconnu jeudi le Premier ministre Keir Starmer.L’industrie chimique allemande, dont les Etats-Unis sont le premier marché d’exportation, a appelé l’UE à “garder la tête froide”.Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Le chef de file des sénateurs démocrates Chuck Schumer a assuré que l’offensive protectionniste allait “coûter plus de 6.000 dollars par an à un ménage américain moyen”, sous forme de hausse du prix des produits importés.