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Thaïlande: décès de la reine mère Sirikit, figure puissante de la monarchie

L’ancienne reine Sirikit Kitiyakorn, épouse de Bhumibol Adulyadej qui a régné sur la Thaïlande pendant 70 ans et mère du monarque actuel, est décédée à l’âge de 93 ans, un changement d’ère pour la puissante royauté thaïlandaise.”L’état de santé de sa majesté s’est dégradé jusqu’à vendredi et elle est décédée à 21H21 (locales, 14H21 GMT) (…) à l’hôpital Chulalongkorn” à Bangkok, a indiqué le palais dans un communiqué, ajoutant que le roi Vajiralongkorn avait chargé l’ensemble des membres de la famille royale d’observer un an de deuil.Surnommée dans sa jeunesse la “Jackie Kennedy d’Asie”, Sirikit a formé avec Bhumibol Adulyadej, qui a régné sous le nom de Rama IX, un couple glamour et puissant ayant consolidé la place de la monarchie au coeur de la société thaïlandaise.Son décès ouvre sans aucun doute une période de vive émotion populaire et d’hommages en grande pompe. Car le roi de Thaïlande est largement considéré comme le père de la nation et un symbole de l’idéal bouddhiste. La ferveur que génère cette figure semi-divine a peu d’équivalent dans le monde moderne.Le pays a respecté une année de deuil officiel pour Bhumibol, décédé en octobre 2016, et incinéré un an plus tard au terme d’une cérémonie grandiose.Dès samedi matin, les présentateurs de journaux télévisés étaient habillés en noir, signe que le temps du deuil pour Sirikit a aussi commencé pour le public.Affaiblie depuis une attaque cérébrale, elle n’était plus apparue en public depuis des années, mais il n’est pas rare de croiser son portrait bordé d’or devant certains bâtiments publics, à l’intérieur de boutiques ou chez des particuliers.”J’avais entendu qu’elle n’allait pas bien, et comme elle avait plus de 90 ans, je savais que ce jour viendrait”, a réagi tôt samedi à Bangkok Sasis Putthasit, employée de maison de 53 ans.”Je me sens triste car elle était une figure maternelle pour le pays, et maintenant elle n’est plus là”, a-t-elle ajouté.L’anniversaire de Sirikit, le 12 août, marquait la fête des mères en Thaïlande. Sirikit a eu quatre enfants de son union avec Bhumibol, célébrée en 1950 alors qu’elle avait 17 ans, dont un seul fils, Maha Vajiralongkorn, qui a succédé à son père.Cette aristocrate, fille d’un diplomate ayant été ambassadeur à Paris, a grandi principalement en Europe, où elle a rencontré son futur mari, alors étudiant en Suisse.- Contestation -Dans les années 1960, ils ont donné à la monarchie thaïlandaise une image de modernité: toujours habillée au goût du jour, Sirikit fréquentait notamment les concerts de jazz, dont Bhumibol était friand, et posait dans les magazines féminins.Le couple a aussi rencontré Elvis Presley en 1960, au cours d’une tournée aux Etats-Unis.Restée depuis très respectée, la royauté a cependant été confrontée en 2020 à une vague de contestation mobilisant des dizaines de milliers de jeunes qui demandaient dans la rue des réformes politiques. Parmi leurs revendications figurait une refonte de la monarchie et de la loi de lèse-majesté très stricte la protégeant, avec pour conséquence une très forte autocensure.Ces dernières années, de nombreux Thaïlandais ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir diffamé le roi et sa famille.Bien que la famille royale soit considérée comme une figure dépassant les clivages idéologiques, et qu’elle se soit toujours abstenue de tout commentaire, Sirikit avait assisté en 2008 aux obsèques d’un manifestant des “chemises jaunes”, ces partisans du roi et de l’ordre traditionnel dont la rivalité avec les “chemises rouges” de l’ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra a longtemps dominé la politique thaïlandaise.Aujourd’hui encore, ce clivage reste très présent en Thaïlande, qui a connu une douzaine de coups d’Etat réussis depuis l’établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932.Le palais n’a pas encore confirmé la succession du roi actuel, qui a fêté en juillet ses 73 ans.Il a sept enfants, de trois femmes différentes, mais a renié quatre de ses fils.Il a un fils, Dipangkorn Rasmijoti, 20 ans, et deux filles, Sirivannavari Nariratana, 38 ans, et Bajrakitiyabha Mahidol, 46 ans, qui est toujours hospitalisée après un problème cardiaque qui lui a fait perdre connaissance en décembre 2022.

Le Canada fait un geste envers Trump après la rupture des relations commerciales

Une province canadienne a tendu vendredi la main à Donald Trump en retirant une campagne publicitaire contre la hausse des droits de douane américains, qui avait suscité sa colère et l’avait conduit la veille à rompre les négociations commerciales avec le Canada.”Après discussion avec le Premier ministre (canadien Mark) Carney, l’Ontario suspendra sa campagne publicitaire aux États-Unis à partir de lundi afin de permettre la reprise des négociations commerciales”, a déclaré Doug Ford sur X.Il a précisé que la publicité serait quand même diffusée aux Etats-Unis ce week-end, à l’occasion notamment des deux premiers matches des finales du championnat nord-américain de base-ball, qui engendrent traditionnellement une forte audience.Furieux contre cette campagne publicitaire télévisée, Donald Trump a abruptement rompu jeudi soir les négociations commerciales avec le Canada.Il s’agit d’un revirement soudain du président américain au moment où un accord commercial entre Ottawa et Washington portant sur l’acier, l’aluminium et l’énergie semblait pouvoir être conclu, selon le quotidien canadien Globe and Mail.Un haut responsable américain a indiqué à l’AFP que Mark Carney et Donald Trump pourraient se rencontrer mercredi en Corée du Sud en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec), auquel ils doivent assister tous les deux. – Relation bousculée -Le Canada est le deuxième partenaire commercial des Etats-Unis et un fournisseur majeur d’acier et d’aluminium pour les entreprises américaines.Mais leur relation a été bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier.La grande majorité des échanges transfrontaliers restent exemptés de droits de douane, les Etats-Unis et le Canada continuant d’adhérer au traité de libre-échange nord-américain (Aceum). Mais les surtaxes sectorielles mondiales imposées par le républicain, en particulier sur l’acier, l’aluminium et les automobiles, ont durement touché Ottawa, entraînant des pertes d’emploi et mettant les entreprises sous pression.Vendredi matin, le président américain s’est de nouveau lâché contre son voisin dans une série de messages vindicatifs sur son réseau social, disant que “le Canada a triché et s’est fait prendre”.S’exprimant avant de s’envoler pour l’Asie, M. Carney n’a, de son côté, pas directement mentionné le revirement de M. Trump, mais a déclaré que les discussions bilatérales avaient montré des “progrès (…) et nous sommes prêts à poursuivre sur cette lancée et à tirer parti de ces progrès lorsque les Américains seront prêts”.”Nous ne pouvons pas contrôler la politique commerciale des Etats-Unis”, a-t-il également déclaré aux journalistes sur le tarmac avant d’embarquer dans son avion, soulignant son désir d’approfondir les relations commerciales avec d’autres pays.- 75 millions -Selon Donald Trump, les autorités canadiennes cherchent à “influencer la décision de la Cour suprême des Etats-Unis et d’autres tribunaux”, devant lesquels est contesté la légalité des décrets du président américain ayant déclenché les hausses douanières.Produite par la province canadienne de l’Ontario, la campagne publicitaire a été diffusée sur plusieurs chaînes de télévision américaine pour un montant d’environ 75 millions de dollars.Elle utilise des citations d’un discours prononcé en 1987 par l’ancien président républicain Ronald Reagan (1981-1989), dans lequel il mettait en garde contre les conséquences de droits de douane élevés sur l’économie américaine.La Fondation Ronald Reagan a accusé sur X la campagne de “déformer” les propos de l’ex-président, utilisés “de manière sélective”. Elle a dit examiner des “options juridiques dans cette affaire”.Dans un discours mercredi sur ses priorités budgétaires, Mark Carney a déclaré que la politique commerciale “fondamentalement modifiée” de Washington nécessitait une refonte de la stratégie économique du Canada.Ce processus “nécessitera des sacrifices et du temps”, a-t-il souligné. M. Carney avait rencontré début octobre le président Trump à la Maison Blanche pour tenter d’avancer vers une résolution du conflit, mais n’avait obtenu aucune concession publique.

Thaïlande: décès de la reine mère Sirikit, figure glamour et puissante de la monarchie

L’ancienne reine Sirikit Kitiyakorn, épouse de Bhumibol Adulyadej qui a régné sur la Thaïlande pendant 70 ans et mère du monarque actuel, est décédée à l’âge de 93 ans, un changement d’ère pour la puissante royauté thaïlandaise.Elle est décédée vendredi soir, a indiqué le palais dans un communiqué.Surnommée dans sa jeunesse la “Jackie Kennedy d’Asie”, Sirikit a formé avec Bhumibol Adulyadej, qui a régné sous le nom de Rama IX, un couple glamour et puissant ayant consolidé la place de la monarchie au coeur de la société thaïlandaise.Son décès ouvre sans aucun doute une période de vive émotion populaire et d’hommages en grande pompe. Car le roi de Thaïlande est largement considéré comme le père de la nation et un symbole de l’idéal bouddhiste. La ferveur que génère cette figure semi-divine a peu d’équivalent dans le monde moderne.Le pays a respecté une année de deuil officiel pour Bhumibol, décédé en octobre 2016, et incinéré un an plus tard au terme d’une cérémonie grandiose.Affaiblie depuis une attaque cérébrale, Sirikit n’était plus réapparue en public depuis des années, mais il n’est pas rare de croiser son portrait bordé d’or devant certains bâtiments publics, à l’intérieur de boutiques, ou chez des particuliers.L’anniversaire de Sirikit, le 12 août, marquait la fête des mères en Thaïlande. Sirikit a eu quatre enfants de son union avec Bhumibol, célébrée en 1950 alors qu’elle avait 17 ans, dont un seul fils, Maha Vajiralongkorn, qui a succédé à son père.Cette aristocrate, fille d’un diplomate ayant été ambassadeur à Paris, a grandi principalement en Europe, où elle a rencontré son futur mari, alors étudiant en Suisse.- Contestation -Dans les années 1960, le roi et la reine ont donné à la monarchie thaïlandaise une image de modernité: toujours habillée au goût du jour, Sirikit fréquentait notamment les concerts de jazz, dont Bhumibol était friand, et posait dans les magazines féminins.Le couple a aussi rencontré Elvis Presley en 1960, au cours d’une tournée aux Etats-Unis.Restée depuis très respectée, la royauté a cependant été confrontée en 2020 à une vague de contestation mobilisant des dizaines de milliers de jeunes qui demandaient dans la rue des réformes politiques. Parmi leurs revendications figurait une refonte de la monarchie et de la loi de lèse-majesté très stricte la protégeant, avec pour conséquence une très forte autocensure.Ces dernières années, de nombreux Thaïlandais ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir diffamé le roi et sa famille.Bien que la famille royale soit considérée comme une figure dépassant les clivages idéologiques, et qu’elle se soit toujours abstenue de tout commentaire, Sirikit avait assisté en 2008 aux obsèques d’un manifestant des “chemises jaunes”, ces partisans du roi et de l’ordre traditionnel dont la rivalité avec les “chemises rouges” de l’ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra a longtemps dominé la politique thaïlandaise.Aujourd’hui encore, ce clivage reste très présent en Thaïlande, qui a connu une douzaine de coups d’Etat réussis depuis l’établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932.Le palais n’a pas encore confirmé la succession du roi actuel, qui a fêté en juillet ses 73 ans.Il a sept enfants, de trois femmes différentes, mais a renié quatre de ses fils.Il a un fils, Dipangkorn Rasmijoti, 20 ans, et deux filles, Sirivannavari Nariratana, 38 ans, et Bajrakitiyabha Mahidol, 46 ans, qui est toujours hospitalisée après un problème cardiaque qui lui a fait perdre connaissance en décembre 2022.

Narcotrafic: Washington déploie un porte-avions et alimente les craintes de guerre

Washington va déployer un porte-avions dans les Caraïbes, officiellement pour lutter contre le narcotrafic, une montée en puissance considérable des moyens militaires américains dans la région que le président vénézuélien a dénoncé vendredi comme une tentative d'”inventer une nouvelle guerre”.Les Etats-Unis de Donald Trump – qui avait promis pendant la dernière campagne présidentielle de mettre fin aux interventions militaires extérieures – mènent depuis début septembre, essentiellement dans les eaux caribéennes, des frappes aériennes contre des embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants. Jusque-là, dix ont été revendiquées. Elles ont tué au moins 43 personnes, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres du gouvernement américain.”Ils inventent une nouvelle guerre éternelle, ils ont promis de ne plus jamais entrer en guerre et ils inventent une guerre que nous allons éviter”, a déclaré le président vénézuélien, Nicolas Maduro, lors d’une allocution radio-télévisée.Le porte-avions Gerald R. Ford, le plus grand du monde, et la flotte qui l’accompagne, vont venir “renforcer les moyens actuels pour déjouer le trafic de stupéfiants et démanteler des organisations criminelles transnationales” dans la zone de commandement correspondant à l’Amérique centrale et à l’Amérique du Sud, a annoncé le Pentagone sur X vendredi, sans préciser davantage sa destination.Il s’agit de “consolider la capacité des Etats-Unis à détecter, surveiller et stopper acteurs et activités illicites”, a-t-il ajouté.Jusque-là, huit navires et dix avions de combat furtifs F-35 ont notamment été déployés.- “Dernier ressort” -Cette annonce du Pentagone intervient peu après la dernière frappe américaine connue dans les Caraïbes, menée dans la nuit de jeudi à vendredi.”Dans la nuit, sur ordre du président Trump, le ministère de la Guerre a mené une frappe létale contre une embarcation utilisée par Tren de Aragua”, un gang vénézuélien classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis, a indiqué le ministre de la Défense Pete Hegseth.Les “six hommes narcoterroristes à bord (…) ont été tués”, affirme-t-il dans son message, accompagné d’une vidéo nocturne sur laquelle on peut voir un bateau en position stationnaire ciblé avant d’être détruit par une explosion.Cette nouvelle frappe “a été conduite dans les eaux internationales”, précise-t-il.La légalité de ces frappes américaines, sans preuve avancée sur les cibles visées, est largement mise en doute par les experts.”Selon le droit international, le recours intentionnel à une force létale n’est permis qu’en dernier ressort contre un individu représentant une menace imminente pour la vie”, a souligné auprès de l’AFP le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme. “Sinon, cela constituerait une violation du droit à la vie”, a-t-il mis en garde.Les opérations militaires américaines ont fait grimper les tensions régionales, en particulier avec le Venezuela, mais aussi avec la Colombie.- “Enflammer l’Amérique du Sud” -Washington a imposé vendredi des sanctions économiques au président colombien Gustavo Petro, accusé de ne rien faire contre la production de cocaïne dans son pays.Celui-ci, qui avait déjà qualifié les frappes américaines d'”exécutions extrajudiciaires”, a assuré sur X qu’il ne comptait pas faire de “pas en arrière”, ni se mettre “à genoux”.Donald Trump a estimé la veille ne pas avoir besoin d’un accord du Congrès pour valider des opérations contre le Venezuela ou d’autres pays impliqués selon lui dans le narcotrafic. “Je pense qu’on va simplement tuer les gens qui font entrer de la drogue dans notre pays, ok ?”, a-t-il lancé, en comparant les cartels de la drogue au groupe jihadiste Daech.”La prochaine étape, c’est l’opération terrestre”, a-t-il menacé.Caracas accuse Washington de chercher à renverser le président Nicolas Maduro et affirme disposer de 5.000 missiles antiaériens portables de fabrication russe pour contrer les forces américaines.Le Brésil, puissance majeure dans la région, a exprimé son inquiétude face à ces frappes aériennes menées “sans preuve”. “Nous ne pouvons pas accepter une intervention extérieure” qui “pourrait enflammer l’Amérique du Sud”, a averti dans un entretien à l’AFP le conseiller spécial du président Lula pour les Affaires étrangères, Celso Amorim.

Budget: l’examen débute sur les mesures de justice fiscale, le PS en première ligne

L’Assemblée nationale a débuté vendredi l’examen du budget par le maintien d’une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus jusqu’à un retour du déficit sous les 3%. Ce vote ouvre une série de mesures de justice fiscale attendues ce week-end, dont la taxe Zucman.Le Premier ministre Sébastien Lecornu, de nouveau sous la menace de censure des socialistes, a ouvert la discussion budgétaire à 15H00 en appelant l’hémicycle au “compromis” et à un “changement de culture parlementaire”. Le parti à la rose réclame, avec le reste de la gauche, que les plus riches contribuent davantage à l’effort de réduction du déficit.Dans un hémicycle électrique, les députés ont ouvert le bal, en trouvant un premier terrain d’entente: ils ont voté très largement la prolongation de la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR).Instaurée en 2025, cette mesure fixe un taux minimal d’imposition de 20% pour les ménages dont les revenus dépassent 250.000 euros par an. Elle devrait rapporter 1,5 milliard d’euros en 2026, selon les chiffres avancés par le gouvernement.Le projet du gouvernement prévoyait initialement de la maintenir pour la seule année 2026. La gauche souhaitait quant à elle la pérenniser et la renforcer.Mais l’Assemblée nationale a opté pour le compromis proposé par le député MoDem Jean-Paul Matteï, à savoir de conserver cette taxe jusqu’à ce que le déficit annuel soit ramené à moins de 3% du produit intérieur brut (PIB), ce que la France n’a atteint que deux fois ces quinze dernières années (2018 et 2019).”Sur le sujet des très hauts patrimoines et des hauts revenus, nous avons compris qu’il y avait une attente de nos concitoyens et la-dessus nous bougeons”, a déclaré le député Charles Sitzenstuhl (Renaissance), qui s’est “résolu” à voter la mesure malgré son opposition initiale. La gauche a prévenu que cette mesure ne “doit pas cacher la forêt de l’injustice fiscale”, selon les mots de François Ruffin. L’ex-LFI a appelé à ce que ce vote ne serve pas “d’alibi”, la question centrale résidant dans la taxation du patrimoine des plus riches et non pas sur leurs revenus.- “Un décor de cinéma” -Les mesures ciblant la fortune devraient être examinées à partir de samedi, avec au programme une myriade de propositions, dont la désormais célèbre taxe Zucman que la gauche entend défendre d’une seule voix.Mais l’unité a montré des signes de fébrilité vendredi soir: les députés socialistes et une partie des écologistes, en s’abstenant lors du vote d’un amendement LFI visant à instaurer un impôt universel pour lutter contre les paradis fiscaux, ont empêché son adoption… à une voix près.Le groupe socialiste n’avait déjà pas voté cette mesure l’an dernier, a justifié auprès de l’AFP le député Philippe Brun, estimant qu’elle serait en réalité “inopérante” car ne concernerait que les pays africains.”Tout ça n’est qu’un décor de cinéma, la question c’est ce qu’il se passe dans les salles obscures”, a lancé le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard à l’issue de la séance, accusant le PS de collusion avec le gouvernement.Alors que le patron des socialistes Olivier Faure a exigé des mesures de justice fiscale d’ici lundi, menaçant le gouvernement de censure, Sébastien Lecornu n’a pas donné de clé dans son discours.Mais les tractations continuent en coulisses. Une réunion a eu lieu dans la matinée entre des représentants de gauche et des macronistes.Dans l’hémicycle, Sébastien Lecornu s’est attaché à adresser des signaux à la droite, se montrant disposé à travailler avec Les Républicains (LR) pour “des mesures de valorisation du travail” et faire avancer “en parallèle” du budget “l’allocation sociale unique”, mantra du patron du groupe Laurent Wauquiez.- “Chantage du PS” -Ce dernier lui a lancé un vif avertissement sur la suspension de la réforme des retraites, autre clé de la non-censure des socialistes, et qui sera examinée dans le budget de la sécurité sociale à partir de lundi en commission.”Nous ne sommes pas là pour intégrer le chantage du PS”, a prévenu M. Wauquiez, qui a déposé un amendement pour supprimer cette mesure.Côté RN, Jean-Philippe Tanguy a fustigé un budget de “purge toxique”. “Il est hors de question de vous laisser prendre, cette année, un centime de plus. Ni aux salariés, ni aux entrepreneurs, ni aux retraités.” Bien d’autres points chauds attendent les députés dans cette première partie du budget, consacrée aux recettes. Les débats sont programmés jusqu’au 3 novembre, avant un vote solennel le 4 sur cette partie. L’ensemble de la discussion budgétaire mènera le Parlement jusqu’à la mi-décembre au moins.parl-cma/jmt/ega

Moody’s donne un sursis à la France en maintenant sa note, avec perspective négative

Moody’s a choisi vendredi de maintenir la note souveraine de la France, tout en abaissant la perspective à “négative”, un répit en pleine discussion du budget qui témoigne, selon le ministre de l’Economie, de la nécessité d’un “compromis” sur celui-ci.L’agence de notation a maintenu sa note à Aa3 (dette de bonne qualité) alors que ses concurrentes Fitch, le 12 septembre, puis S&P Global, la semaine dernière, avaient abaissé la leur un cran en dessous, à A+ (dette de qualité moyenne supérieure).Toutes soulignent l’instabilité politique depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, qui pèse sur les finances publiques françaises et paralyse partiellement deux moteurs de croissance, la consommation des ménages et les investissements.La croissance est désormais attendue par le gouvernement français à 0,7% cette année et à 1% en 2026.Moody’s souligne que le changement de perspective de sa notation “reflète les risques croissants d’un affaiblissement des institutions et de la gouvernance en France”, ainsi qu’un “recul partiel des réformes structurelles”.Elle soulève le risque “d’une fragmentation durable du paysage politique du pays”, qui pourrait “nuire au fonctionnement des institutions”, avec des gouvernements “continuant à avoir du mal à obtenir une majorité parlementaire”.- “Absolue nécessité -Le ministre français de l’Economie et des Finances, Roland Lescure, a aussitôt “pris acte” de la décision, qui selon lui “témoigne de l’absolue nécessité de construire un chemin collectif vers un compromis budgétaire”.Le gouvernement, poursuit le communiqué de Bercy transmis à l’AFP, “demeure déterminé à tenir l’objectif de déficit de 5,4% du PIB annoncé en 2025 et à poursuivre une trajectoire ambitieuse de réduction du déficit public, pour revenir sous les 3% du PIB en 2029, tout en préservant la croissance”.La discussion du Projet de loi de finances (PLF) pour 2026 s’est ouverte vendredi après-midi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, tandis que le Parti socialiste, qui a déjà obtenu la suspension de la réforme des retraites, menace de nouveau de censure s’il n’obtient pas des mesures qui le satisfont sur une taxation accrue des plus riches.En avril, Moody’s indiquait pourtant qu’un “retour en arrière sur les réformes telles que (…) la réforme des retraites” était un critère de baisse de la note.Et la France a actuellement le déficit public le plus élevé de la zone euro, la dette publique la plus importante en masse à près de 3.500 milliards d’euros, et la troisième de la zone en pourcentage du PIB (derrière la Grèce et l’Italie).- Soubresauts -Déjà, selon Paul Chollet, chef économiste de la salle des marchés du Crédit mutuel Arkéa, du point de vue des taux d’intérêt appliqués, “les marchés traitent actuellement la dette française au niveau d’une note A ou A-“, c’est-à dire deux ou trois crans en dessous du Aa3 de Moody’s.L’économiste s’attendait à un simple abaissement de perspective plutôt qu’à une dégradation de la note, Moody’s ayant sous les yeux, contrairement aux autres agences ces dernières semaines, “un gouvernement qui peut tenir quelque temps, (surtout) si un budget venait à être voté le 31 décembre”.Samy Chaar, chef économiste de Lombard Odier, veut voir la situation de manière optimiste. “L’économie française résiste pour l’heure à l’instabilité politique: l’activité des entreprises et le marché de l’emploi maintiennent leur dynamique. Nous ne voyons aucun signe de crise économique en France”, a-t-il estimé vendredi auprès de l’AFP.Pour lui, “la soutenabilité de la dette française ne semble pas en danger et la France ne risque pas de faire défaut: un pays ne fait pas défaut lorsque son compte courant est autour de zéro pourcent du PIB”. Dans la même veine, il considère que “pour les marchés internationaux, les soubresauts politiques et fiscaux” du pays “ne constituent pas un nouvel élément”, et que, dès lors, “l’instabilité politique ne devrait pas se transformer en crise financière en France.”

Donald Trump se rend en Asie, où il rencontrera Xi Jinping

Donald Trump entame vendredi une importante tournée en Asie, qui sera marquée par une rencontre très attendue avec son homologue chinois Xi Jinping, aux enjeux majeurs pour l’économie mondiale.Toutefois, malgré les spéculations qui vont bon train, un entretien avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un n’est pas à l’ordre du jour de ce voyage en Asie du président américain, le premier dans cette région depuis son retour au pouvoir en janvier.”Le président, bien sûr, a exprimé sa volonté de rencontrer Kim dans un avenir proche. Cela ne figure pas au programme de ce voyage” qui comprend des étapes en Malaisie, au Japon et en Corée du Sud, a affirmé un responsable américain à des journalistes sous le couvert de l’anonymat.Plus tôt vendredi, le ministre sud-coréen de l’Unification Chung Dong-young a indiqué qu’il estimait “fortes” les chances que le président américain rencontre le dirigeant nord-coréen, lors de sa visite dans la péninsule la semaine prochaine.Donald Trump quittera Washington vendredi soir à 22H40 (02H40 GMT samedi) à destination de Kuala Lumpur où il participera dimanche au sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) – qu’il a snobé à plusieurs reprises lors de son premier mandat.Tous les pays hôtes devraient dérouler le tapis rouge à Donald Trump pour tenter de s’attirer ses faveurs et d’obtenir les meilleurs accords possibles en matière de droits de douane et de garanties de sécurité.Un haut responsable américain a déclaré vendredi que M. Trump “tiendrait ses promesses envers le peuple américain dans l’une des régions les plus dynamiques du monde sur le plan économique, en signant une série d’accords économiques”, notamment sur les terres rares.A Kuala Lumpur, le président Trump devrait conclure un accord commercial avec la Malaisie et, surtout, assister à la signature d’un accord de paix entre la Thaïlande et le Cambodge.Après un conflit de plusieurs jours, les deux voisins avaient conclu un cessez-le-feu le 29 juillet, à la suite d’une intervention de Donald Trump.Une rencontre avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est également envisagée à l’occasion du sommet de l’Asean.Les deux dirigeants ont commencé à aplanir leurs différends après des mois de tensions liées en premier lieu au procès et à la condamnation de l’ancien président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, un allié du locataire de la Maison Blanche.- “Tous les sujets” -Donald Trump se rendra ensuite lundi au Japon où il rencontrera le lendemain la nationaliste Sanae Takaichi, devenue cette semaine la première femme à prendre la tête du gouvernement japonais.Cette dernière a dit vouloir des “discussions franches” avec le président américain.Tokyo a signé cet été un accord commercial avec Washington, mais certains détails restent à discuter.Mais le point d’orgue de la tournée aura lieu en Corée du Sud, où Donald Trump est attendu à partir de mercredi prochain pour un sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec), en marge duquel il aura un entretien avec Xi Jinping à Gyeongju, programmé jeudi.Le dirigeant républicain avait un moment laissé planer le doute au sujet de cette entrevue, alors que les deux premières économies de la planète s’affrontent durement sur le plan commercial, mais la Maison Blanche a confirmé cette semaine qu’elle aurait bien lieu.Donald Trump a dit espérer conclure un accord avec le président chinois sur “tous les sujets”, même s’il entend surtout “discuter de la relation économique et commerciale”, selon le haut responsable américain cité précédemment.La rencontre ne devrait pas constituer “un point d’inflexion” dans la relation entre les deux dirigeants, prédit à l’AFP Ryan Hass, chercheur au centre de réflexion américain Brookings.Le président américain rencontrera aussi, à l’occasion de ce sommet, son homologue sud-coréen Lee Jae Myung, prononcera un discours devant des hommes d’affaires et participera à un dîner des dirigeants de l’Apec, selon la Maison Blanche.

Donald Trump se rend en Asie, où il rencontrera Xi Jinping

Donald Trump entame vendredi une importante tournée en Asie, qui sera marquée par une rencontre très attendue avec son homologue chinois Xi Jinping, aux enjeux majeurs pour l’économie mondiale.Toutefois, malgré les spéculations qui vont bon train, un entretien avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un n’est pas à l’ordre du jour de ce voyage en Asie du président américain, le premier dans cette région depuis son retour au pouvoir en janvier.”Le président, bien sûr, a exprimé sa volonté de rencontrer Kim dans un avenir proche. Cela ne figure pas au programme de ce voyage” qui comprend des étapes en Malaisie, au Japon et en Corée du Sud, a affirmé un responsable américain à des journalistes sous le couvert de l’anonymat.Plus tôt vendredi, le ministre sud-coréen de l’Unification Chung Dong-young a indiqué qu’il estimait “fortes” les chances que le président américain rencontre le dirigeant nord-coréen, lors de sa visite dans la péninsule la semaine prochaine.Donald Trump quittera Washington vendredi soir à 22H40 (02H40 GMT samedi) à destination de Kuala Lumpur où il participera dimanche au sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) – qu’il a snobé à plusieurs reprises lors de son premier mandat.Tous les pays hôtes devraient dérouler le tapis rouge à Donald Trump pour tenter de s’attirer ses faveurs et d’obtenir les meilleurs accords possibles en matière de droits de douane et de garanties de sécurité.Un haut responsable américain a déclaré vendredi que M. Trump “tiendrait ses promesses envers le peuple américain dans l’une des régions les plus dynamiques du monde sur le plan économique, en signant une série d’accords économiques”, notamment sur les terres rares.A Kuala Lumpur, le président Trump devrait conclure un accord commercial avec la Malaisie et, surtout, assister à la signature d’un accord de paix entre la Thaïlande et le Cambodge.Après un conflit de plusieurs jours, les deux voisins avaient conclu un cessez-le-feu le 29 juillet, à la suite d’une intervention de Donald Trump.Une rencontre avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est également envisagée à l’occasion du sommet de l’Asean.Les deux dirigeants ont commencé à aplanir leurs différends après des mois de tensions liées en premier lieu au procès et à la condamnation de l’ancien président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, un allié du locataire de la Maison Blanche.- “Tous les sujets” -Donald Trump se rendra ensuite lundi au Japon où il rencontrera le lendemain la nationaliste Sanae Takaichi, devenue cette semaine la première femme à prendre la tête du gouvernement japonais.Cette dernière a dit vouloir des “discussions franches” avec le président américain.Tokyo a signé cet été un accord commercial avec Washington, mais certains détails restent à discuter.Mais le point d’orgue de la tournée aura lieu en Corée du Sud, où Donald Trump est attendu à partir de mercredi prochain pour un sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec), en marge duquel il aura un entretien avec Xi Jinping à Gyeongju, programmé jeudi.Le dirigeant républicain avait un moment laissé planer le doute au sujet de cette entrevue, alors que les deux premières économies de la planète s’affrontent durement sur le plan commercial, mais la Maison Blanche a confirmé cette semaine qu’elle aurait bien lieu.Donald Trump a dit espérer conclure un accord avec le président chinois sur “tous les sujets”, même s’il entend surtout “discuter de la relation économique et commerciale”, selon le haut responsable américain cité précédemment.La rencontre ne devrait pas constituer “un point d’inflexion” dans la relation entre les deux dirigeants, prédit à l’AFP Ryan Hass, chercheur au centre de réflexion américain Brookings.Le président américain rencontrera aussi, à l’occasion de ce sommet, son homologue sud-coréen Lee Jae Myung, prononcera un discours devant des hommes d’affaires et participera à un dîner des dirigeants de l’Apec, selon la Maison Blanche.