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Des dizaines de milliers de Malaisiens manifestent contre la vie chère et le manque de réformes

Des dizaines de milliers de Malaisiens ont défilé samedi à Kuala Lumpur pour protester contre l’augmentation du coût de la vie et le manque de réformes imputés au gouvernement du Premier ministre Anwar Ibrahim.La manifestation, organisée par des partis d’opposition, est la première de cette ampleur dans la sixième économie d’Asie du Sud-Est depuis l’accession …

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Des dizaines de milliers de Malaisiens manifestent contre la vie chère et le manque de réformes

Des dizaines de milliers de Malaisiens ont défilé samedi à Kuala Lumpur pour protester contre l’augmentation du coût de la vie et le manque de réformes imputés au gouvernement du Premier ministre Anwar Ibrahim.La manifestation, organisée par des partis d’opposition, est la première de cette ampleur dans la sixième économie d’Asie du Sud-Est depuis l’accession au pouvoir d’Anwar Ibrahim en 2022.Les manifestants, dont le nombre est estimé à entre 20.000 et 50.000 par les autorités, ont convergé vers la place de l’Indépendance, en plein centre de la capitale malaisienne.Certains brandissaient des pancartes sur lesquelles était écrit “Démissionne, Anwar”, sous la surveillance de la police.”Il (Anwar Ibrahim) gouverne le pays depuis déjà trois ans et il lui reste encore à concrétiser les promesses qu’il a faites”, regrette le manifestant Fauzi Mahmud, un ingénieur de 35 ans originaire de l’Etat du Selangor qui entoure Kuala Lumpur. “Le coût de la vie est encore élevé”.Le chef du gouvernement “est allé dans de nombreux pays pour apporter des investissements, mais nous attendons encore de voir quelque chose”, ajoute-t-il, faisant allusion à de récents voyages du responsable politique, notamment en Russie.- “Assez, s’il vous plaît, démissionnez” – S’exprimant lors du rassemblement, Mahathir Mohamad, un vétéran de la politique et ancien mentor d’Anwar, devenu aujourd’hui son rival juré, a lancé à la foule : “Cela fait trois ans, qu’est-ce que le peuple a ? Je pense qu’il (Anwar) se réjouit de nous voir souffrir”. “Assez, s’il vous plaît, démissionnez”, a ajouté Mahathir Mohamad, qui a fêté son 100e anniversaire le mois dernier.En devenant Premier ministre, Anwar Ibrahim avait promis de réformer le pays et de s’attaquer à la corruption et au népotisme au sein du système politique malaisien.En amont du rassemblement, le chef du gouvernement avait annoncé une série de mesures pour atténuer la colère, comme le versement de 100 ringgits malaisiens (20 euros) à tous les adultes à partir de fin août, et une légère baisse du prix du carburant pour quelque 18 millions de Malaisiens éligibles.-Stratégie d’apaisement-Les analystes politiques ont vu dans ces annonces une stratégie visant à apaiser la frustration croissante de la population et à dissuader les gens de participer à la marche de samedi. Norhamizah Mohamed, 48 ans, originaire de Besut, sur la côte nord-est, a déclaré être venue manifester pour s’assurer qu'”Anwar tienne ses promesses électorales”. “Ce n’est pas que nous ne l’aimons pas, mais nous n’aimons pas la façon dont il dirige le pays”, ajoutant que “ce n’est qu’après que nous avons décidé de manifester qu’il a annoncé des mesures pour la population”.La manifestation de samedi intervient également alors que les partis politiques commencent à se préparer en vue des élections, qui doivent, selon la loi, se tenir au plus tard à la mi-février 2028.Selon une étude récente publiée par le centre Merdeka de recherche sur l’opinion, un organisme indépendant établi en Malaisie, le Premier ministre bénéficiait alors d’un taux d’approbation de 55% de la part des électeurs.

Des dizaines de milliers de Malaisiens manifestent contre la vie chère et le manque de réformes

Des dizaines de milliers de Malaisiens ont défilé samedi à Kuala Lumpur pour protester contre l’augmentation du coût de la vie et le manque de réformes imputés au gouvernement du Premier ministre Anwar Ibrahim.La manifestation, organisée par des partis d’opposition, est la première de cette ampleur dans la sixième économie d’Asie du Sud-Est depuis l’accession au pouvoir d’Anwar Ibrahim en 2022.Les manifestants, dont le nombre est estimé à entre 20.000 et 50.000 par les autorités, ont convergé vers la place de l’Indépendance, en plein centre de la capitale malaisienne.Certains brandissaient des pancartes sur lesquelles était écrit “Démissionne, Anwar”, sous la surveillance de la police.”Il (Anwar Ibrahim) gouverne le pays depuis déjà trois ans et il lui reste encore à concrétiser les promesses qu’il a faites”, regrette le manifestant Fauzi Mahmud, un ingénieur de 35 ans originaire de l’Etat du Selangor qui entoure Kuala Lumpur. “Le coût de la vie est encore élevé”.Le chef du gouvernement “est allé dans de nombreux pays pour apporter des investissements, mais nous attendons encore de voir quelque chose”, ajoute-t-il, faisant allusion à de récents voyages du responsable politique, notamment en Russie.- “Assez, s’il vous plaît, démissionnez” – S’exprimant lors du rassemblement, Mahathir Mohamad, un vétéran de la politique et ancien mentor d’Anwar, devenu aujourd’hui son rival juré, a lancé à la foule : “Cela fait trois ans, qu’est-ce que le peuple a ? Je pense qu’il (Anwar) se réjouit de nous voir souffrir”. “Assez, s’il vous plaît, démissionnez”, a ajouté Mahathir Mohamad, qui a fêté son 100e anniversaire le mois dernier.En devenant Premier ministre, Anwar Ibrahim avait promis de réformer le pays et de s’attaquer à la corruption et au népotisme au sein du système politique malaisien.En amont du rassemblement, le chef du gouvernement avait annoncé une série de mesures pour atténuer la colère, comme le versement de 100 ringgits malaisiens (20 euros) à tous les adultes à partir de fin août, et une légère baisse du prix du carburant pour quelque 18 millions de Malaisiens éligibles.-Stratégie d’apaisement-Les analystes politiques ont vu dans ces annonces une stratégie visant à apaiser la frustration croissante de la population et à dissuader les gens de participer à la marche de samedi. Norhamizah Mohamed, 48 ans, originaire de Besut, sur la côte nord-est, a déclaré être venue manifester pour s’assurer qu'”Anwar tienne ses promesses électorales”. “Ce n’est pas que nous ne l’aimons pas, mais nous n’aimons pas la façon dont il dirige le pays”, ajoutant que “ce n’est qu’après que nous avons décidé de manifester qu’il a annoncé des mesures pour la population”.La manifestation de samedi intervient également alors que les partis politiques commencent à se préparer en vue des élections, qui doivent, selon la loi, se tenir au plus tard à la mi-février 2028.Selon une étude récente publiée par le centre Merdeka de recherche sur l’opinion, un organisme indépendant établi en Malaisie, le Premier ministre bénéficiait alors d’un taux d’approbation de 55% de la part des électeurs.

Golf au programme de Trump samedi en Ecosse, manifestations attendues dans plusieurs villes

Donald Trump a entamé samedi sa première journée en terre écossaise par une partie de golf sur son parcours de Turnberry, placé sous haute surveillance policière, à l’écart de manifestations annoncées contre sa présence dans plusieurs villes de cette nation britannique.Sous la pluie et en compagnie de son fils Eric, le président américain a frappé ses premiers coups sur le green du luxueux complexe appartenant à l’entreprise familiale, a constaté un journaliste de l’AFP.L’arrivée du président américain vendredi soir à Turnberry a transformé cette région pittoresque et habituellement calme du sud-ouest de l’Écosse en une véritable forteresse, avec des routes fermées et de nombreux points de contrôle installés par la police.Des policiers et des militaires patrouillaient samedi matin sur ce parcours de golf qui a accueilli quatre Opens britanniques masculins, ainsi que sur les plages de sable et les dunes herbeuses qui le bordent. Les joueurs ont été fouillés peu avant que Donald Trump ne fasse son apparition sur le green.Le président a atterri à l’aéroport voisin de Prestwick vendredi soir, tandis que des centaines de curieux venaient admirer Air Force One et tenter d’apercevoir son célèbre passager.Donald Trump a clamé à plusieurs occasions son amour pour l’Ecosse, où sa mère est née et a grandi, mais sa politique et les investissements locaux de son groupe familial ont suscité la polémique.A Turnberry, sa visite de cinq jours divise.”Beaucoup de personnes ne font pas confiance à Trump et je suis comme elles. Je pense que c’est un mégalomane”, s’est insurgé Graham Hodgson, retraité, rencontré par l’AFP.”Il fait beaucoup de mal dans le monde avec ses droits de douanes”, ajoute-t-il.Mais à l’aéroport de Prestwick vendredi soir, les partisans du président américain se faisaient aussi entendre.Un garçon portait une pancarte sur laquelle était écrit “Bienvenue Trump”, tandis qu’un homme agitait un grand drapeau bleu affichant le slogan “Make America Great Again”.”Ce qu’il y a de mieux avec Trump c’est qu’il n’est pas un homme politique (…) et je pense qu’il défend avant tout les intérêts de son pays”, affirme Lee McLean, 46 ans, qui est venu de la ville voisine de Kilmarncock.Selon lui, c’est ce que devraient faire tous les responsables politiques “avant de s’intéresser à ce qui se passe à l’étranger”.- “Célébration” -Pour la police écossaise, la venue de Trump a déclenché une opération de sécurité d’ampleur, pour laquelle elle a obtenu les renforts d’autres forces de police du pays.Le groupe Stop Trump Coalition a annoncé des manifestations samedi près du consulat américain dans la capitale écossaise Edimbourg, ainsi qu’à Aberdeen, où le président américain doit se rendre, pour visiter son deuxième complexe de golf.La police se prépare également en cas de rassemblements à Turnberry même, où Trump doit passer la journée.”Je suis en Ecosse maintenant. Beaucoup de réunions prévues!!!”, a annoncé le président américain peu après son arrivée sur son réseau Truth Social.Dimanche, il doit rencontrer la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour des discussions sur l’accord commercial qu’espère conclure l’UE pour éviter des droits de douane massifs. Il doit aussi s’entretenir lundi avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.A sa descente d’avion, le président américain a affirmé que l’heure serait à la “célébration” en matière de commerce après l’accord conclu en juin avec le Royaume-Uni prévoyant des droits de douane réduits pour des produits britanniques.Le dirigeant britannique espère toutefois toujours obtenir des droits réduits durables sur l’acier et l’aluminium.A son arrivée, Donald Trump a également évoqué l’immigration en Europe, appelant les pays européens “à se ressaisir” et à “mettre un terme à cette horrible invasion”.

Golf au programme de Trump samedi en Ecosse, manifestations attendues dans plusieurs villes

Donald Trump a entamé samedi sa première journée en terre écossaise par une partie de golf sur son parcours de Turnberry, placé sous haute surveillance policière, à l’écart de manifestations annoncées contre sa présence dans plusieurs villes de cette nation britannique.Sous la pluie et en compagnie de son fils Eric, le président américain a frappé ses premiers coups sur le green du luxueux complexe appartenant à l’entreprise familiale, a constaté un journaliste de l’AFP.L’arrivée du président américain vendredi soir à Turnberry a transformé cette région pittoresque et habituellement calme du sud-ouest de l’Écosse en une véritable forteresse, avec des routes fermées et de nombreux points de contrôle installés par la police.Des policiers et des militaires patrouillaient samedi matin sur ce parcours de golf qui a accueilli quatre Opens britanniques masculins, ainsi que sur les plages de sable et les dunes herbeuses qui le bordent. Les joueurs ont été fouillés peu avant que Donald Trump ne fasse son apparition sur le green.Le président a atterri à l’aéroport voisin de Prestwick vendredi soir, tandis que des centaines de curieux venaient admirer Air Force One et tenter d’apercevoir son célèbre passager.Donald Trump a clamé à plusieurs occasions son amour pour l’Ecosse, où sa mère est née et a grandi, mais sa politique et les investissements locaux de son groupe familial ont suscité la polémique.A Turnberry, sa visite de cinq jours divise.”Beaucoup de personnes ne font pas confiance à Trump et je suis comme elles. Je pense que c’est un mégalomane”, s’est insurgé Graham Hodgson, retraité, rencontré par l’AFP.”Il fait beaucoup de mal dans le monde avec ses droits de douanes”, ajoute-t-il.Mais à l’aéroport de Prestwick vendredi soir, les partisans du président américain se faisaient aussi entendre.Un garçon portait une pancarte sur laquelle était écrit “Bienvenue Trump”, tandis qu’un homme agitait un grand drapeau bleu affichant le slogan “Make America Great Again”.”Ce qu’il y a de mieux avec Trump c’est qu’il n’est pas un homme politique (…) et je pense qu’il défend avant tout les intérêts de son pays”, affirme Lee McLean, 46 ans, qui est venu de la ville voisine de Kilmarncock.Selon lui, c’est ce que devraient faire tous les responsables politiques “avant de s’intéresser à ce qui se passe à l’étranger”.- “Célébration” -Pour la police écossaise, la venue de Trump a déclenché une opération de sécurité d’ampleur, pour laquelle elle a obtenu les renforts d’autres forces de police du pays.Le groupe Stop Trump Coalition a annoncé des manifestations samedi près du consulat américain dans la capitale écossaise Edimbourg, ainsi qu’à Aberdeen, où le président américain doit se rendre, pour visiter son deuxième complexe de golf.La police se prépare également en cas de rassemblements à Turnberry même, où Trump doit passer la journée.”Je suis en Ecosse maintenant. Beaucoup de réunions prévues!!!”, a annoncé le président américain peu après son arrivée sur son réseau Truth Social.Dimanche, il doit rencontrer la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour des discussions sur l’accord commercial qu’espère conclure l’UE pour éviter des droits de douane massifs. Il doit aussi s’entretenir lundi avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.A sa descente d’avion, le président américain a affirmé que l’heure serait à la “célébration” en matière de commerce après l’accord conclu en juin avec le Royaume-Uni prévoyant des droits de douane réduits pour des produits britanniques.Le dirigeant britannique espère toutefois toujours obtenir des droits réduits durables sur l’acier et l’aluminium.A son arrivée, Donald Trump a également évoqué l’immigration en Europe, appelant les pays européens “à se ressaisir” et à “mettre un terme à cette horrible invasion”.

Des milliers de Malaisiens manifestent contre la vie chère et le manque de réformes

Des milliers de Malaisiens ont défilé samedi à Kuala Lumpur pour protester contre l’augmentation du coût de la vie et le manque de réformes imputés au gouvernement du Premier ministre Anwar Ibrahim.La manifestation, organisée par des partis d’opposition, est la première de cette ampleur dans la sixième économie d’Asie du Sud-Est depuis l’accession au pouvoir d’Anwar Ibrahim en 2022.Les manifestants ont convergé vers la place de l’Indépendance, en plein centre de la capitale malaisienne, brandissant pour certains des pancartes sur lesquelles était écrit “Démissionne, Anwar”, sous la surveillance de la police.”Il (Anwar Ibrahim) gouverne le pays depuis déjà trois ans et il lui reste encore à concrétiser les promesses qu’il a faites”, regrette le manifestant Fauzi Mahmud, un ingénieur de 35 ans originaire de l’Etat du Selangor qui entoure Kuala Lumpur. “Le coût de la vie est encore élevé”.Le chef du gouvernement “est allé dans de nombreux pays pour apporter des investissements, mais nous attendons encore de voir quelque chose”, ajoute-t-il, faisant allusion à de récents voyages du responsable politique, notamment en Russie.En devenant Premier ministre, Anwar Ibrahim avait promis de réformer le pays et de s’attaquer à la corruption et au népotisme au sein du système politique malaisien.En amont du rassemblement, le chef du gouvernement avait annoncé une série de mesures pour atténuer la colère, comme le versement de 100 ringgits malaisiens (20 euros) à tous les adultes à partir de fin août, et une légère baisse du prix du carburant pour quelque 18 millions de Malaisiens éligibles.D’après une étude du mois de mai publiée par le centre Merdeka de recherche sur l’opinion, un organisme indépendant établi en Malaisie, le Premier ministre bénéficiait alors d’un taux d’approbation de 55% de la part des électeurs.

Des milliers de Malaisiens manifestent contre la vie chère et le manque de réformes

Des milliers de Malaisiens ont défilé samedi à Kuala Lumpur pour protester contre l’augmentation du coût de la vie et le manque de réformes imputés au gouvernement du Premier ministre Anwar Ibrahim.La manifestation, organisée par des partis d’opposition, est la première de cette ampleur dans la sixième économie d’Asie du Sud-Est depuis l’accession au pouvoir d’Anwar Ibrahim en 2022.Les manifestants ont convergé vers la place de l’Indépendance, en plein centre de la capitale malaisienne, brandissant pour certains des pancartes sur lesquelles était écrit “Démissionne, Anwar”, sous la surveillance de la police.”Il (Anwar Ibrahim) gouverne le pays depuis déjà trois ans et il lui reste encore à concrétiser les promesses qu’il a faites”, regrette le manifestant Fauzi Mahmud, un ingénieur de 35 ans originaire de l’Etat du Selangor qui entoure Kuala Lumpur. “Le coût de la vie est encore élevé”.Le chef du gouvernement “est allé dans de nombreux pays pour apporter des investissements, mais nous attendons encore de voir quelque chose”, ajoute-t-il, faisant allusion à de récents voyages du responsable politique, notamment en Russie.En devenant Premier ministre, Anwar Ibrahim avait promis de réformer le pays et de s’attaquer à la corruption et au népotisme au sein du système politique malaisien.En amont du rassemblement, le chef du gouvernement avait annoncé une série de mesures pour atténuer la colère, comme le versement de 100 ringgits malaisiens (20 euros) à tous les adultes à partir de fin août, et une légère baisse du prix du carburant pour quelque 18 millions de Malaisiens éligibles.D’après une étude du mois de mai publiée par le centre Merdeka de recherche sur l’opinion, un organisme indépendant établi en Malaisie, le Premier ministre bénéficiait alors d’un taux d’approbation de 55% de la part des électeurs.

Face à la crise climatique, l’alpinisme s’adapte et change de voie

La cordée d’alpinistes s’arrête près d’une crevasse, hésite, puis se résigne à faire demi-tour: la montée au col du Replat (3.327 m) dans les Alpes, une course jadis facile, est devenue trop risquée, la faute au changement climatique qui rabote le glacier.”Cette jolie pente, qui était avant vraiment une classique de l’initiation de l’alpinisme dans les Écrins, est de plus en plus raide. Ça devient un peu exposé. Les conditions se dégradent assez rapidement”, constate Thomas Boillot, guide de haute montagne qui connaît bien ce massif à cheval entre l’Isère et les Hautes-Alpes.Fonte des glaciers, éboulements, moraines devenues impraticables à cause du dégel, crevasses à nu et infranchissables: les Alpes, frappées de plein fouet par le réchauffement climatique, sont en pleine métamorphose et l’alpinisme n’a pas d’autre choix que de “s’adapter” aux conditions qui deviennent dans l’ensemble plus incertaines et difficiles, expliquent les professionnels de la montagne.- “Glacier tout mou” -Comme nombre de ses collègues, Thomas Boillot dit avoir renoncé “depuis plus de dix ans” à mener des clients au Mont-Blanc, qu’il juge désormais “trop dangereux” en raison des chutes de pierres, notamment dans le tristement célèbre couloir du Goûter, surnommé “couloir de la mort”.”Des journées comme aujourd’hui, c’est quand même super, par contre il faut choisir ses créneaux. Ça ne donne plus envie de venir quand il fait trop chaud, que le glacier est tout mou, et qu’on entend de l’eau couler, des bruits suspects”, souligne-t-il. Nombre des “100 plus belles courses” du massif du Mont-Blanc, recensées en 1973 par l’alpiniste Gaston Rébuffat dans un ouvrage faisant toujours référence, ne sont d’ores et déjà plus accessibles, comme le pilier Bonatti, une paroi effondrée en 2005, ou d’autres itinéraires jadis “archiclassiques”.Pour Clément Carpentier, le guide de la cordée d’alpinistes UCPA qui a dû faire demi-tour sur le glacier, rien n’est plus normal que d’avoir constamment en tête “des plans B, C, D, E” pour faire face aux conditions de terrain, aux aléas de la météo ou aux difficultés d’un client.Mais cela va plus loin désormais: les bouleversements induits par le réchauffement climatique ont beaucoup fait évoluer le calendrier des courses de l’été, trop chaud et incertain, au profit des “ailes de saison”. Plus généralement, ils poussent la profession à “se réinventer, trouver de nouveaux itinéraires (…) pratiquer un autre type d’alpinisme qui soit peut-être moins tourné vers la performance, vers le sommet à tout prix, mais plus sur le moment, le côté voyage dans des vallées très sauvages”, estime-t-il. “L’image de l’alpinisme, chez beaucoup de gens, c’est quand même le glacier, la neige, et moins le rocher. Il faut qu’on arrive à montrer au grand public que ce n’est pas que ça. En montagne, il y a plein de choses à faire et c’est toujours là”, souligne-t-il.- “Crier dans le désert” -Les guides et gardiens de refuges, aux premières loges des bouleversements observés sur le terrain, ont toujours partagé leurs informations, mais celles-ci, “volatiles”, se perdaient souvent en route, relève Jean-Marc Vengeon, président du Syndicat National des Guides de Montagne (SNGM).Allié à des laboratoires scientifiques alpins, le Parc national des Écrins et d’autres entités, le syndicat a récemment lancé un outil collaboratif pour les mettre à disposition des chercheurs, pratiquants et des pouvoirs publics, souligne-t-il. Ce site, baptisé “Regards d’altitude”, leur permet de “savoir ce qui se passe en haut”: il a recensé sur la seule première semaine de juillet 2025 six nouveaux événements (écroulement, chutes de pierres, apparition d’un lac glaciaire) autour de Chamonix.Cela fait 20 ans que le monde de la montagne “crie dans le désert”, déplore pour sa part Xavier Cailhol, guide de haute montagne, et qui travaille sur une thèse dédiée à l’alpinisme et aux risques d’origine glaciaire.Les montagnards ont “un vrai rôle de lanceur d’alerte à jouer en disant +ces changements sont irréversibles et extrêmement rapides+” faute d’application de l’Accord de Paris sur le climat, estime le jeune homme de 29 ans. L’alpinisme est touché aujourd’hui, mais demain ce sera le reste de la société, avec un risque de “crise sociale complète”. Or cela demeure “peu compris car trop abstrait”, s’alarme-t-il.