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Islamabad teste un deuxième missile, exercices de défense indiens

Le Pakistan, en pleine tension avec l’Inde voisine, a mené lundi un deuxième tir d’essai de missile et New Delhi a ordonné des exercices de défense civile en cas d'”attaque”.Le 22 avril, des hommes armés ont abattu 26 civils au Cachemire administré par l’Inde. Depuis, New Delhi pointe du doigt Islamabad qui renvoie l’accusation de “soutien au terrorisme transfrontalier” à son voisin. Alors que les deux puissances nucléaires multiplient les déclarations belliqueuses, faisant redouter un nouveau conflit entre les deux pays nés en 1947 d’une douloureuse partition, Téhéran s’est proposé comme médiateur, au même titre que son rival régional, l’Arabie saoudite.Au moment où le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi entamait sa visite officielle à Islamabad, l’armée pakistanaise a annoncé avoir mené “un lancement test réussi d’un missile sol-sol Fatah, d’une portée de 120 km”.Comme lors d’un premier tir samedi d’un autre missile sol-sol, cette fois d’une portée de 450 km – soit la distance entre la frontière pakistano-indienne et New Delhi -, l’armée n’a pas donné plus de détails sur ce tir.Elle s’est bornée à dire qu’il visait à “préparer” les troupes et à “valider” notamment “le système de navigation avancé du missile ainsi que sa précision”.La défense du Pakistan est “entre de bonnes mains”, s’est aussitôt félicité le Premier ministre Shehbaz Sharif, qui a annulé lundi un départ pour la Malaisie.Le président pakistanais, Asif Ali Zardari, a lui aussi salué “un test réussi”.Depuis que le Premier ministre du gouvernement ultranationaliste hindou à New Delhi, Narendra Modi, a donné son feu vert la semaine dernière à une “riposte” militaire après l’attentat au Cachemire, Islamabad dit anticiper une frappe indienne imminente.Les responsables du ministère indien de l’Information ont annoncé que plusieurs “exercices” de défense civile auraient lieu mercredi, afin de préparer la population à “se protéger en cas d’attaque”.Le Secrétaire général de l’ONU, s’inquiétant des tensions “au plus haut depuis des années” entre l’Inde et le Pakistan, les a appelés à “s’éloigner du précipice”.”Il est essentiel, particulièrement à cette heure critique, d’éviter une confrontation militaire qui pourrait facilement devenir incontrôlable. Le moment est venu pour la retenue maximale et pour s’éloigner du précipice”, a déclaré Antonio Guterres à la presse.A la demande du Pakistan, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir lundi après-midi à huis clos pour discuter de cette situation.- Médiation iranienne – Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a rencontré son homologue pakistanais Ishaq Dar et M. Sharif.Il a dit vouloir “examiner les derniers développements dans la région”, tandis que M. Sharif a “réaffirmé la détermination du Pakistan à travailler étroitement avec l’Iran pour la paix”, selon leurs bureaux respectifs.”Le Pakistan veut exposer sa vision aux pays amis”, a expliqué le ministre de l’Information Attaullah Tarar, lors d’une visite au Cachemire pakistanais, insistant sur “son droit à la légitime défense”.Le chef de la diplomatie iranienne ira ensuite en Inde “ce jeudi après ses entretiens avec les responsables pakistanais à Islamabad”, a annoncé l’ambassade iranienne à New Delhi sur X.”Nous ne voulons pas que les tensions prennent de l’ampleur et nous ferons tous les efforts pour aider à la désescalade entre les deux pays”, a indiqué de son côté le porte-parole de la diplomatie iranienne Esmaeil Baqaei.Depuis le début de ce nouvel épisode de tensions, le gouvernement pakistanais s’est entretenu avec plus d’une vingtaine de chefs d’Etat, selon Ishaq Dar.Disant suivre “avec beaucoup d’inquiétude les tensions qui règnent actuellement à la frontière”, le Kremlin a appelé les deux voisins à “apaiser les tensions”.Plus tôt, l’armée indienne avait de nouveau annoncé avoir échangé des tirs avec des soldats pakistanais le long de la frontière de facto qui divise le Cachemire, région à majorité musulmane, dont les deux voisins se disputent la souveraineté totale.- “Réplique bien pire” -En 2019 déjà, après une attaque meurtrière contre ses soldats, l’Inde avait procédé à un raid aérien au Pakistan douze jours plus tard, auquel Islamabad avait riposté.Le Pakistan avait capturé un pilote indien, avant de le remettre à son pays et les hostilités avaient cessé grâce à une médiation américaine.”La dernière fois, nous avons abattu deux de leurs avions; cette fois-ci, la réplique pourrait être bien pire”, a mis en garde M. Tarar.Les quinze millions d’habitants du Cachemire – côtés pakistanais et indien – vivent de nouveau dans la peur. Au Cachemire indien, une chasse à l’homme se poursuit à la recherche des assaillants du 22 avril.Anticipant des actions militaires indiennes, le Cachemire pakistanais a fermé pour dix jours ses 1.100 écoles coraniques. Dans les 6.000 écoles publiques, toujours ouvertes, les autorités locales ont lancé il y a quelques jours des formations aux premiers secours.

Islamabad teste un deuxième missile, exercices de défense indiens

Le Pakistan, en pleine tension avec l’Inde voisine, a mené lundi un deuxième tir d’essai de missile et New Delhi a ordonné des exercices de défense civile en cas d’”attaque”.Le 22 avril, des hommes armés ont abattu 26 civils au Cachemire administré par l’Inde. Depuis, New Delhi pointe du doigt Islamabad qui renvoie l’accusation de …

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Grève SNCF: trafic francilien perturbé, précisions attendues mardi pour le pont du 8-mai

Les grandes lignes de la SNCF sont épargnées lundi par une grève qui pertube certaines lignes franciliennes et de TER, avant la poursuite du mouvement pour le pont du 8-mai.Plusieurs catégories de personnel étaient appelées à faire grève à partir de lundi par la CGT-Cheminots et SUD-Rail pour réclamer une hausse des rémunérations et une meilleure anticipation des plannings, trop souvent modifiés à la dernière minute d’après eux. Pour le pont du 8-mai, un influent collectif de contrôleurs baptisé Collectif national ASCT (CNA) s’est joint à l’appel à la mobilisation, lui donnant de l’ampleur.SNCF Voyageurs doit affiner mardi matin ses prévisions pour le pont. En région parisienne, le trafic restera perturbé mardi avec notamment un train sur deux sur le RER C et une partie du RER B.Dans les grandes gares parisiennes, les tableaux affichaient vers 16H des trains circulant normalement pour la plupart. – En régions -Lundi, en Occitanie, peu de perturbations étaient attribuées à la grève. Les TGV et Intercités circulaient normalement à la mi-journée, et les TER liO affichaient “8 circulations sur 10 (…) avec une combinaison de trains et de bus”, selon SNCF voyageurs Occitanie.Dans la région Hauts-de-France, seuls étaient concernés les TER dans le Nord et le Pas-de-Calais, selon la SNCF, qui a annoncé le maintien d'”un peu plus d’un train sur trois”. Les voyageurs ont été avisés de ces perturbations dès vendredi 15H “afin qu’ils puissent s’organiser avant même le départ en week-end”, a précisé la SNCF.En Ile-de-France, sur la ligne B du RER, le trafic est “fortement perturbé” avec un train sur deux sur la partie nord de la ligne, et deux trains sur trois sur la partie sud, selon le site internet transilien.com. Le RER C ne propose lui aussi qu’un train sur deux. A la gare du Nord en début de matinée, la situation était plutôt calme. En sous-sol, les usagers de la ligne B du RER étaient prévenus que des suppressions de trains étaient à prévoir et qu’il n’y aurait qu’un train sur deux sur le nord de la ligne. Dans cette grande gare parisienne, le quai du RER s’est chargé plus tôt dans la matinée quand un train est resté à quai 20 minutes, selon Charles, 24 ans, un des nombreux “régulateurs de flux” déployés au bord du quai.Concernant le RER E, le trafic était “légèrement perturbé” avec quatre trains sur cinq. Le trafic était en revanche normal sur le RER A, la ligne la plus fréquentée.- Billets remboursables -“Nous sommes loin d’une semaine noire, il n’y aura pas de semaine à l’arrêt, mais une semaine aussi normale que possible”, a indiqué lors d’un entretien avec l’AFP le PDG de SNCF Voyageurs Christophe Fanichet.”Les circulations seront normales du lundi 5 au jeudi 8 mai sur les TGV”, a-t-il précisé et pour les 9, 10 et 11 mai, la plupart des trains circuleront.Outre la promesse d’acheminer tout le monde en train, Christophe Fanichet s’est engagé à ce “que tous les clients soient prévenus avant de partir (en week-end, NDLR) concernant leur train de retour”. “C’est-à-dire être prévenus avant le début du pont mercredi pour les circulations jusqu’à dimanche 11 mai”, a-t-il détaillé.Il a également indiqué que tous les billets sont “échangeables, remboursables, sans frais”, sur les TGV Inoui comme les Ouigo, pour la semaine du 5 au 11 mai.

Présidentielle en Roumanie: Simion vs Dan, le tribun face au mathématicien

L’un est expansif, l’autre sur la réserve. Au-delà de visions politiques divergentes, tout oppose les protagonistes du second tour de la présidentielle en Roumanie: George Simion, chef du parti nationaliste AUR, et Nicusor Dan, maire centriste de Bucarest.Les deux hommes s’affronteront le 18 mai pour décrocher le poste suprême, influent en politique étrangère.George Simion, le …

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Présidentielle en Roumanie: Simion vs Dan, le tribun face au mathématicien

L’un est expansif, l’autre sur la réserve. Au-delà de visions politiques divergentes, tout oppose les protagonistes du second tour de la présidentielle en Roumanie: George Simion, chef du parti nationaliste AUR, et Nicusor Dan, maire centriste de Bucarest.Les deux hommes s’affronteront le 18 mai pour décrocher le poste suprême, influent en politique étrangère.George Simion, le candidat MAGALe député de 38 ans, déjà candidat lors du scrutin du 24 novembre annulé sur fond de soupçons d’ingérence russe, s’était fait voler la vedette par l’inattendu Calin Georgescu, recueillant moins de 14% des voix. Un score qu’il a quasiment triplé dimanche (40,9%) jonglant entre une campagne en ligne, la visite des marchés locaux et des voyages à l’étranger auprès d’une diaspora acquise à sa cause.Cet admirateur de Donald Trump, qui a assisté à l’investiture du président américain en janvier, se rêve en président MAGA, du nom du slogan trumpien “Make America Great Again”, affiché parfois sur ses casquettes.Son ambition: renforcer les liens avec les Etats-Unis et participer à une alliance souverainiste au sein de l’UE aux côtés de l’Italienne Giorgia Meloni, son autre modèle.L’air sûr de lui, chemise blanche immaculée, ce père d’un petit garçon s’est fait connaître par des prises de position radicales contre les restrictions anti-Covid. Il a modéré son discours officiel ces derniers mois et maîtrise parfaitement les codes des réseaux sociaux, partageant coulisses et intimité familiale avec ses 1,4 million d’abonnés sur TikTok.Refusant l’étiquette d’extrême droite, il crie régulièrement à la “fraude” électorale, reprenant une rhétorique non étayée chère au milliardaire républicain. Après la décision de la Cour constitutionnelle d’invalider l’élection puis d’exclure M. Georgescu, il s’était insurgé contre un “coup d’Etat”.Il a refusé de participer jusqu’ici aux débats télévisés “par respect du peuple” et a promis de porter son ex-rival au pouvoir en cas de victoire.S’il a qualifié le président russe Vladimir Poutine de “criminel de guerre” et vante le rôle défensif de l’Otan, ce détracteur des “absurdes politiques de l’UE” veut réduire l’aide aux réfugiés ukrainiens et s’oppose à tout soutien militaire.Il fait l’objet d’une enquête du parquet pour incitation à la violence après avoir dit vouloir “écorcher vifs sur la place publique” les responsables ayant évincé Georgescu.Nicusor Dan, le réformateur pro-européenA 55 ans, le maire de Bucarest a décidé après “le choc” de novembre de se lancer dans l’arène en espérant pouvoir incarner le renouveau pro-européen. Ce diplômé en mathématiques de la Sorbonne a d’abord milité contre le développement urbain illégal avant de bifurquer vers la politique, une carrière qui l’accapare trop au goût de sa fille, raconte à l’AFP ce père de deux enfants.Elu depuis 2020 à la tête de la capitale, il se vante d’avoir modernisé le système de chauffage et les installations sportives, tout en sauvant la ville de la faillite.Il s’est vu en homme providentiel après avoir constaté que l’ascension de l’extrême droite était en grande partie due au rejet d’une classe politique “corrompue” et “arrogante”, aux manettes depuis la fin du communisme.”Une Roumanie honnête”: avec ce slogan, Nicusor Dan se veut l’homme du “changement” sauf dans le soutien à l’Ukraine et l’engagement occidental.Une carte qu’il met en avant pour l’emporter dans deux semaines face à “l’isolationniste” George Simion.Tout heureux à l’annonce de sa qualification au second tour avec quasiment 21% des voix, il a longtemps échangé dimanche soir avec ses supporters, par contraste avec son adversaire qui a préféré diffuser un message vidéo, snobant les médias venus sur place.Même s’il se dit réformateur, il ne prend pas position sur les sujets LGBT+, dans un contexte hostile en Europe centrale et orientale. Et ses détracteurs lui reprochent son manque d’aplomb, des vidéos TikTok moquant ses propos hésitants.

Les 133 cardinaux électeurs sont arrivés à Rome pour le conclave

La totalité des 133 cardinaux électeurs sont arrivés à Rome pour participer au conclave, a annoncé lundi le Vatican, ouvrant la voie au processus d’élection du successeur du pape François qui débutera officiellement mercredi.Les cardinaux électeurs, c’est-à-dire ceux âgés de moins de 80 ans, se réuniront ce jour-là dans la chapelle Sixtine et continueront à voter dans le secret jusqu’à ce que l’un d’eux obtienne la majorité des deux tiers et devienne le chef des 1,4 milliard de catholiques dans le monde.Signe concret de l’imminence du conclave : lundi matin, à l’aide d’une grue, des techniciens ont installé sur le balcon de la basilique Saint-Pierre des rideaux rouges à travers lesquels le pape élu fera sa première apparition publique.- Un “guide” -Lundi, les cardinaux, électeurs ou non, se retrouvent en “congrégations générales”, des réunions à huis clos pendant lesquelles ils établissent le portrait robot du successeur de Pierre et les priorités pour le prochain pontificat. Dans la matinée, il ont décrit le futur pape comme “une figure qui doit être présente, proche, capable d’avoir un rôle de pont et de guide” pour “une humanité désorientée”. Ce futur “pasteur proche de la vie concrète des gens” devra affronter de nombreux défis, notamment la crise environnementale, les guerres et la “fragmentation du monde” mais aussi “les divisions internes de l’Eglise”.Un portrait ressemblant à s’y méprendre au pape défunt, “révolutionnaire” pour certains, dont le pontificat fut, 12 années durant, marqué par une très grande popularité mais aussi une farouche opposition interne. Les fidèles ont aussi leur avis sur le futur pape. Interrogée par l’AFP place Saint-Pierre, Isabelle Gervasio, une retraitée de 69 ans de Saint-Raphaël (sud-est de la France), voudrait voir “la prolongation de ce qu’a commencé François”, avec davantage de droits pour les femmes.”Le jour où on aura le droit d’avoir des prêtres, des religieux mariés comme dans certaines religions, je pense qu’il y a beaucoup de monde qui reviendra vers l’Eglise”, poursuit-elle.Francesco Melia, un retraité italien de 69 ans, espère quant à lui “un peu plus d’ouverture vers les jeunes”.- Michel-Ange -Artisan d’une profonde réforme de l’institution deux fois millénaire, François a nommé quelque 80% des électeurs, notamment dans des pays marginalisés par l’Eglise ou éloignés de l’Europe.Conséquence de ce remodelage : avec 70 pays des cinq continents représentés, un record, ce conclave s’annonce déjà comme le plus international de l’Histoire mais aussi parmi les plus ouverts.Des Italiens Pietro Parolin et Pierbattista Pizzaballa au Maltais Mario Grech en passant par l’archevêque de Marseille Jean-Marc Aveline ou le Philippin Luis Antonio Tagle, plusieurs noms ont émergé parmi les “papabili”, ceux considérés comme favoris. Mais, à l’image de l’élection de Jorge Bergoglio en 2013, “une surprise” est aussi possible, prévient auprès de l’AFP le vaticaniste italien Marco Politi, qui évoque “le conclave le plus spectaculaire des cinquante dernières années”.Une mise en garde rappelant un dicton célèbre à Rome : “Qui entre pape au conclave en ressort cardinal”.Au Vatican, les préparatifs battent leur plein : la chapelle Sixtine a été aménagée pour accueillir le cérémonial hérité du Moyen-Âge à partir de mercredi après-midi dans le décor majestueux des fresques de Michel-Ange, dont l’impressionnant Jugement Dernier.Lundi, le personnel entourant les cardinaux pendant le conclave – agents d’entretien, cuisiniers, médecins, etc. – devait prêter serment, jurant de garder le secret sous peine d’excommunication.- Paris en ligne -Les jours suivants, coupés du monde, les cardinaux voteront quatre fois par jour – deux fois le matin, deux l’après-midi – à bulletins secrets, qui seront ensuite brûlés dans un poêle.Le monde aura alors les yeux rivés sur la cheminée métallique perçant le toit de la chapelle, d’où émanera, tous les deux tours de scrutins, une fumée blanche en cas d’élection, ou noire si la majorité des deux tiers – 89 voix – n’est pas atteinte.Violences sexuelles, crise des vocations, finances, etc. ; nombreux sont les défis attendant le 267e pape, à la fois chef d’Etat et boussole morale dans un monde en proie à des conflits majeurs et marqué par la montée des gouvernements populistes, le développement de l’intelligence artificielle et la crise écologique.Couvert par quelque 5.000 journalistes, ce conclave suscite un intérêt inédit, bien au-delà des sphères religieuses, à l’image des millions d’euros de paris sur l’identité du prochain pape, du succès des jeux en ligne ou des records du film américano-britannique Conclave, avec Ralph Fiennes, sorti en 2024.Pour le cardinal Jean-Paul Vesco, l’archevêque d’Alger, la ligne de fracture entre cardinaux “n’est ni Nord-Sud, ni fonction des périphéries” mais est plutôt tracée entre “ceux qui jugent nécessaire de recadrer les choses et d’autres qui appellent à poursuivre le chantier”, a-t-il confié à l’AFP.Face aux profondes divisions traversant l’Eglise, “on peut dire ironiquement qu’il y a le choix entre un pape qui freine et un pape qui avance très lentement. Car, on le sait, il n’y aura pas de François II”, prédit Marco Politi.Devant les profondes divisions que traverse l’Eglise, le prochain pape devra être une figure de “consensus” capable de “raccommoder” les différents courants à travers davantage de collégialité, estime-t-il.

Les 133 cardinaux électeurs sont arrivés à Rome pour le conclave

La totalité des 133 cardinaux électeurs sont arrivés à Rome pour participer au conclave, a annoncé lundi le Vatican, ouvrant la voie au processus d’élection du successeur du pape François qui débutera officiellement mercredi.Les cardinaux électeurs, c’est-à-dire ceux âgés de moins de 80 ans, se réuniront ce jour-là dans la chapelle Sixtine et continueront à voter dans le secret jusqu’à ce que l’un d’eux obtienne la majorité des deux tiers et devienne le chef des 1,4 milliard de catholiques dans le monde.Signe concret de l’imminence du conclave : lundi matin, à l’aide d’une grue, des techniciens ont installé sur le balcon de la basilique Saint-Pierre des rideaux rouges à travers lesquels le pape élu fera sa première apparition publique.- Un “guide” -Lundi, les cardinaux, électeurs ou non, se retrouvent en “congrégations générales”, des réunions à huis clos pendant lesquelles ils établissent le portrait robot du successeur de Pierre et les priorités pour le prochain pontificat. Dans la matinée, il ont décrit le futur pape comme “une figure qui doit être présente, proche, capable d’avoir un rôle de pont et de guide” pour “une humanité désorientée”. Ce futur “pasteur proche de la vie concrète des gens” devra affronter de nombreux défis, notamment la crise environnementale, les guerres et la “fragmentation du monde” mais aussi “les divisions internes de l’Eglise”.Un portrait ressemblant à s’y méprendre au pape défunt, “révolutionnaire” pour certains, dont le pontificat fut, 12 années durant, marqué par une très grande popularité mais aussi une farouche opposition interne. Les fidèles ont aussi leur avis sur le futur pape. Interrogée par l’AFP place Saint-Pierre, Isabelle Gervasio, une retraitée de 69 ans de Saint-Raphaël (sud-est de la France), voudrait voir “la prolongation de ce qu’a commencé François”, avec davantage de droits pour les femmes.”Le jour où on aura le droit d’avoir des prêtres, des religieux mariés comme dans certaines religions, je pense qu’il y a beaucoup de monde qui reviendra vers l’Eglise”, poursuit-elle.Francesco Melia, un retraité italien de 69 ans, espère quant à lui “un peu plus d’ouverture vers les jeunes”.- Michel-Ange -Artisan d’une profonde réforme de l’institution deux fois millénaire, François a nommé quelque 80% des électeurs, notamment dans des pays marginalisés par l’Eglise ou éloignés de l’Europe.Conséquence de ce remodelage : avec 70 pays des cinq continents représentés, un record, ce conclave s’annonce déjà comme le plus international de l’Histoire mais aussi parmi les plus ouverts.Des Italiens Pietro Parolin et Pierbattista Pizzaballa au Maltais Mario Grech en passant par l’archevêque de Marseille Jean-Marc Aveline ou le Philippin Luis Antonio Tagle, plusieurs noms ont émergé parmi les “papabili”, ceux considérés comme favoris. Mais, à l’image de l’élection de Jorge Bergoglio en 2013, “une surprise” est aussi possible, prévient auprès de l’AFP le vaticaniste italien Marco Politi, qui évoque “le conclave le plus spectaculaire des cinquante dernières années”.Une mise en garde rappelant un dicton célèbre à Rome : “Qui entre pape au conclave en ressort cardinal”.Au Vatican, les préparatifs battent leur plein : la chapelle Sixtine a été aménagée pour accueillir le cérémonial hérité du Moyen-Âge à partir de mercredi après-midi dans le décor majestueux des fresques de Michel-Ange, dont l’impressionnant Jugement Dernier.Lundi, le personnel entourant les cardinaux pendant le conclave – agents d’entretien, cuisiniers, médecins, etc. – devait prêter serment, jurant de garder le secret sous peine d’excommunication.- Paris en ligne -Les jours suivants, coupés du monde, les cardinaux voteront quatre fois par jour – deux fois le matin, deux l’après-midi – à bulletins secrets, qui seront ensuite brûlés dans un poêle.Le monde aura alors les yeux rivés sur la cheminée métallique perçant le toit de la chapelle, d’où émanera, tous les deux tours de scrutins, une fumée blanche en cas d’élection, ou noire si la majorité des deux tiers – 89 voix – n’est pas atteinte.Violences sexuelles, crise des vocations, finances, etc. ; nombreux sont les défis attendant le 267e pape, à la fois chef d’Etat et boussole morale dans un monde en proie à des conflits majeurs et marqué par la montée des gouvernements populistes, le développement de l’intelligence artificielle et la crise écologique.Couvert par quelque 5.000 journalistes, ce conclave suscite un intérêt inédit, bien au-delà des sphères religieuses, à l’image des millions d’euros de paris sur l’identité du prochain pape, du succès des jeux en ligne ou des records du film américano-britannique Conclave, avec Ralph Fiennes, sorti en 2024.Pour le cardinal Jean-Paul Vesco, l’archevêque d’Alger, la ligne de fracture entre cardinaux “n’est ni Nord-Sud, ni fonction des périphéries” mais est plutôt tracée entre “ceux qui jugent nécessaire de recadrer les choses et d’autres qui appellent à poursuivre le chantier”, a-t-il confié à l’AFP.Face aux profondes divisions traversant l’Eglise, “on peut dire ironiquement qu’il y a le choix entre un pape qui freine et un pape qui avance très lentement. Car, on le sait, il n’y aura pas de François II”, prédit Marco Politi.Devant les profondes divisions que traverse l’Eglise, le prochain pape devra être une figure de “consensus” capable de “raccommoder” les différents courants à travers davantage de collégialité, estime-t-il.

Les 133 cardinaux électeurs sont arrivés à Rome pour le conclave

La totalité des 133 cardinaux électeurs sont arrivés à Rome pour participer au conclave, a annoncé lundi le Vatican, ouvrant la voie au processus d’élection du successeur du pape François qui débutera officiellement mercredi.Les cardinaux électeurs, c’est-à-dire ceux âgés de moins de 80 ans, se réuniront ce jour-là dans la chapelle Sixtine et continueront à …

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