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Trump en Ecosse pour un séjour mêlant diplomatie et intérêts privés

Donald Trump s’envole vendredi pour l’Ecosse, où il passera un week-end prolongé mêlant la diplomatie au golf, un sport dont il est féru et qui est aussi un terrain d’investissement pour l’entreprise familiale dirigée par ses fils.Le président américain doit arriver peu après 19H00 GMT à Turnberry, l’un de ses deux complexes de golf où il séjournera. Son agenda officiel est vide pour samedi et dimanche.Avant de repartir pour Washington, il s’arrachera aux greens pour une rencontre, dont les détails ne sont pas connus, avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.Ce dernier n’est pas réputé féru de golf comme le républicain de 79 ans et il aura de toute façon d’autres préoccupations en tête.Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé en mai un accord commercial, mais Londres s’inquiète de la volonté exprimée par Donald Trump de le “peaufiner”.Le dirigeant britannique, qui a jusqu’ici réussi à éviter que son pays ne soit matraqué de droits de douane exorbitants, cherchera à rester dans les petits papiers de l’imprévisible président américain.Ce dernier sera d’ailleurs de retour au Royaume-Uni en septembre, pour une visite d’Etat à l’invitation du roi Charles III s’annonçant fastueuse.- Gronde trumpiste -En Ecosse, Donald Trump sera à distance, au moins géographiquement, des rebondissements de la très embarrassante affaire Jeffrey Epstein, un riche financier accusé de crimes sexuels et mort en prison en 2019 avant d’être jugé.Certains partisans du président lui reprochent de manquer de transparence à propos de cette ancienne figure de la jet-set new-yorkaise, avec laquelle lui-même entretenait une relation amicale et qui est devenue le symbole pour toute une frange du mouvement “MAGA” des turpitudes d’une élite protégée.Le Wall Street Journal, pour avoir publié un article sur les liens entre Donald Trump et le délinquant sexuel, a d’ailleurs été privé de son siège dans l’avion Air Force One pendant le déplacement.Donald Trump avait assuré lors d’une précédente visite, en 2023, se sentir “à la maison” en Ecosse où sa mère, Mary Anne MacLeod, a grandi avant d’émigrer à 18 ans aux Etats-Unis.- Manifestations -Son affection n’est pas forcément réciproque: des manifestations sont prévues samedi à Edimbourg et Aberdeen pour protester contre sa venue, et un important dispositif policier sera déployé.La construction d’un nouveau parcours par le groupe aujourd’hui dirigé par les fils du président a suscité du mécontentement à Balmedie, dans l’Aberdeenshire, de la part de certains riverains et d’élus écologistes.Ce n’est que l’un des nombreux projets, immobiliers ou autres, menés à travers le monde par la famille Trump.Si Donald Trump n’a plus légalement le contrôle de la holding familiale, ses opposants lui reprochent de multiplier les conflits d’intérêt en utilisant sa fonction de président pour pousser des investissements familiaux privés, notamment à l’étranger.L’ONG américaine CREW (Citizens for Responsibility and Ethics in Washington) a compté en mai que 21 projets de développement sous la marque Trump seraient menés à l’étranger pendant le second mandat.Elle a aussi relevé que la charte éthique publiée en janvier par la Trump Organization ne lui interdisait pas de lancer de nouveaux chantiers à l’international avec des acteurs privés, alors qu’elle s’était imposé un moratoire lors du premier mandat (2017-2021).

Taïwan: l’opposition manifeste son désaccord sur un vote en destitution

Les soutiens à l’opposition taïwanaise prévoient de manifester vendredi, avant un vote qui pourrait mener à la destitution de plusieurs députés du Kuomintang (KMT) et permettrait au parti du président au pouvoir, l’indépendantiste Lai Ching-te, de reprendre le contrôle du Parlement.Les partisans du Parti démocrate progressiste (PDP) de Lai Ching-te, honni par Pékin, cherchent à faire destituer 31 parlementaires du Kuomintang (KMT), formation majoritaire au Parlement, qu’ils accusent d’être pro-Chine et de constituer une menace pour la sécurité nationale de l’île.Le KMT, qui prône un rapprochement avec Pékin, dispose de la majorité au Yuan législatif et bénéficie du soutien du Parti populaire taïwanais (TPP).Une vingtaine de parlementaires du KMT pourraient perdre leur siège samedi dans le cadre d’un référendum qui permet aux citoyens de révoquer des élus avant la fin de leur mandat.Sept autres font face à un autre vote en destitution, le 23 août.Lancées cette année par des groupes civiques, les campagnes de révocation ont dominé la politique taïwanaise, les gros titres des journaux et les réseaux sociaux pendant des mois.- “Tâche ardue” -Le PDP a perdu sa majorité parlementaire lors des élections de 2024 qui ont propulsé Lai Ching-te à la présidence.Depuis lors, le KMT et le TPP ont uni leurs forces pour contrecarrer le programme de Lai Ching-te et réduire le budget du gouvernement.Une série de projets de loi de l’opposition, notamment des réformes visant à étendre les pouvoirs du Parlement, ont déclenché des bagarres au sein de l’assemblée législative et des manifestations massives l’année dernière.Le PDP a besoin qu’au moins 12 députés du KMT soient révoqués pour obtenir une “majorité législative éphémère”, selon le cabinet de conseil en risques Eurasia Group, qui estime la probabilité d’un tel résultat à “60%”.Le parti de Lai Ching-te devrait alors remporter six sièges lors d’élections partielles plus tard dans l’année pour s’assurer le contrôle du parlement de 113 sièges, ce qui, selon Eurasia Group, serait “une tâche ardue”.Les partisans du PDP se tiennent depuis des semaines devant les stations de métro, dans les parcs publics et sur les marchés alimentaires pour inciter les gens à voter en leur faveur.Des milliers de personnes se sont rassemblées sous la pluie près du palais présidentiel jeudi pour montrer leur soutien à cette campagne.Les parlementaires du KMT, en lutte pour leur survie politique, sont également descendus dans la rue pour persuader les électeurs de s’opposer à leur révocation.Leurs soutiens doivent se mobiliser vendredi soir.Dafydd Fell, politologue de la School of Oriental and African Studies de l’université de Londres estime qu’il serait néanmoins difficile pour le PDP de prendre le contrôle du parlement.”Même si certains parlementaires du KMT sont destitués, d’autres politiciens du parti pourraient regagner leurs sièges lors des élections partielles qui s’ensuivront”, a-t-il détaillé.- “Duel idéologique” -Le politologue Liu Chia-wei, de l’Université nationale de Taipei, a déclaré que le scrutin était devenu un “duel idéologique” entre le PDP et le KMT, alors que la Chine pesait lourdement dans la balance.Le principal organe politique taïwanais chargé des questions relatives à la Chine a déclaré cette semaine qu’il existait des “preuves tangibles” que Pékin tentait de “s’ingérer” dans le processus électoral.La Chine considère que Taïwan fait partie de son territoire et n’exclut pas d’employer un jour la force pour placer l’île sous son contrôle.Le gouvernement de Lai Ching-te a mis en garde à plusieurs reprises contre la menace croissante que représentent l’espionnage, la désinformation et les cyberattaques de la part de la Chine.L’opinion publique apparaît divisée face à ces élections.Aaron Yu, 32 ans, dit soutenir la campagne car “la plupart des projets de loi adoptés par les législateurs du KMT sont pro-Chine”.Mais Sharon Chen, employée dans un restaurant, est plus critique, qualifiant l’initiative de gaspillage d’argent, affirmant que les électeurs avaient déjà pris leur décision lors des élections de l’année dernière.”Ce n’est pas parce qu’un certain parti a perdu qu’il ne peut pas accepter le résultat et qu’il veut maintenant révoquer quelqu’un que le peuple a choisi. Je trouve cela absurde”, a déclaré la sexagénaire.

L’Iran et les Européens discutent du nucléaire en Turquie

Une délégation iranienne retrouve vendredi à Istanbul des émissaires français, britanniques et allemands pour reprendre les pourparlers sur le programme nucléaire iranien, à l’heure où les trois puissances européennes menacent de rétablir les sanctions contre Téhéran.Cette réunion, qui devrait se poursuivre jusqu’à 12H30 locales (09H30 GMT) selon la télévision iranienne, est la première depuis l’attaque israélienne à la mi-juin contre des sites nucléaires et militaires clés et une guerre de 12 jours.Les Etats-Unis se sont joints à l’offensive de leur allié israélien en frappant trois sites nucléaires dans la nuit du 21 au 22 juin.La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont, avec les Etats-unis, la Chine et la Russie, membres d’un accord sur le nucléaire conclu avec l’Iran en 2015 qui prévoyait d’importantes restrictions au programme nucléaire iranien en échange d’une levée progressive des sanctions de l’ONU.Mais en 2018, les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement de ce texte et ont réimposé leurs sanctions lors du premier mandat de Donald Trump (2017-2021).Paris, Londres et Berlin avaient assuré leur attachement à l’accord de 2015, disant vouloir poursuivre les échanges commerciaux avec l’Iran. Les sanctions onusiennes et européennes n’ont donc pas été rétablies.Ils accusent toutefois Téhéran de ne pas avoir respecté ses engagements et menacent de rétablir des sanctions en vertu d’une clause prévue par l’accord qui expire en octobre, ce que l’Iran cherche à éviter à tout prix.Téhéran a affirmé vendredi que la réunion prévue dans la journée avec les trois pays européens à Istanbul représentait une occasion pour l’Europe de “corriger” sa position sur le programme nucléaire iranien.Vendredi matin, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a estimé que la rencontre en Turquie constituait “un test de réalisme pour les Européens et une occasion précieuse de corriger leurs points de vue sur la question nucléaire iranienne”, selon l’agence de presse officielle Irna.- “Totalement illégal” -Une source européenne a indiqué que “l’inaction des E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni) n’est pas une option” face à l’Iran, prévenant que Téhéran sera informé lors de la réunion que la fenêtre pour un retour à la normale se refermerait à l’automne.Les Européens se préparent à déclencher le mécanisme de rétablissement des sanctions “en l’absence de solution négociée”, a-t-elle ajouté, appelant l’Iran à reprendre sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA).Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, qui doit participer aux pourparlers d’Istanbul, a qualifié mardi de “totalement illégal” un recours à ce mécanisme dit “snapback”, affirmant que les puissances européennes avaient “mis fin à leurs engagements” après le retrait des États-Unis de l’accord en 2018.”Nous les avons avertis des risques, mais nous cherchons toujours un terrain d’entente”, a ajouté M. Gharibabadi.Téhéran a menacé de se retirer du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qui garantit l’usage pacifique de l’énergie atomique si les sanctions de l’ONU sont réimposées.L’Iran veut cependant éviter un tel scénario qui accentuerait son isolement international et la pression sur son économie déjà fragilisée.Il estime toutefois que l’AIEA a une part de responsabilité dans le déclenchement des frappes israéliennes et américaines et a officiellement suspendu toute coopération avec elle début juillet.-“Fierté nationale”-Cette décision a provoqué la colère d’Israël qui a appelé les trois pays européens à “rétablir toutes les sanctions contre l’Iran”. Après la guerre, l’Iran a réaffirmé qu’il ne renoncerait pas à son programme nucléaire, qualifié par le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi de “fierté nationale”.”Il était important qu’ils (les Européens) sachent que les positions de l’Iran demeurent inébranlables et que notre enrichissement se poursuivra”, a encore souligné M Araghchi jeudi. Les inspecteurs de l’AIEA ont depuis quitté le pays, mais une équipe technique devrait revenir prochainement après que l’Iran a déclaré que la future coopération prendrait une “nouvelle forme”.M. Araghchi a souligné que l’enrichissement était actuellement “à l’arrêt” en raison des dommages “graves et sévères” causés aux installations nucléaires par les frappes américaines et israéliennes.Les Etats-Unis et l’Iran restent profondément divisés sur la question de l’enrichissement de l’uranium: Téhéran le considère comme un droit “non négociable” afin de développer un programme nucléaire civil, tandis que Washington y voit une “ligne rouge”.Selon l’AIEA, l’Iran est l’unique pays non doté de l’arme nucléaire à enrichir de l’uranium à un niveau élevé (60%), bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l’accord international conclu en 2015 avec les grandes puissances. Pour fabriquer une bombe, l’enrichissement doit être poussé jusqu’à 90%.

L’Iran et les Européens discutent du nucléaire en Turquie

Une délégation iranienne retrouve vendredi à Istanbul des émissaires français, britanniques et allemands pour reprendre les pourparlers sur le programme nucléaire iranien, à l’heure où les trois puissances européennes menacent de rétablir les sanctions contre Téhéran.Cette réunion, qui devrait se poursuivre jusqu’à 12H30 locales (09H30 GMT) selon la télévision iranienne, est la première depuis l’attaque israélienne à la mi-juin contre des sites nucléaires et militaires clés et une guerre de 12 jours.Les Etats-Unis se sont joints à l’offensive de leur allié israélien en frappant trois sites nucléaires dans la nuit du 21 au 22 juin.La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont, avec les Etats-unis, la Chine et la Russie, membres d’un accord sur le nucléaire conclu avec l’Iran en 2015 qui prévoyait d’importantes restrictions au programme nucléaire iranien en échange d’une levée progressive des sanctions de l’ONU.Mais en 2018, les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement de ce texte et ont réimposé leurs sanctions lors du premier mandat de Donald Trump (2017-2021).Paris, Londres et Berlin avaient assuré leur attachement à l’accord de 2015, disant vouloir poursuivre les échanges commerciaux avec l’Iran. Les sanctions onusiennes et européennes n’ont donc pas été rétablies.Ils accusent toutefois Téhéran de ne pas avoir respecté ses engagements et menacent de rétablir des sanctions en vertu d’une clause prévue par l’accord qui expire en octobre, ce que l’Iran cherche à éviter à tout prix.Téhéran a affirmé vendredi que la réunion prévue dans la journée avec les trois pays européens à Istanbul représentait une occasion pour l’Europe de “corriger” sa position sur le programme nucléaire iranien.Vendredi matin, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a estimé que la rencontre en Turquie constituait “un test de réalisme pour les Européens et une occasion précieuse de corriger leurs points de vue sur la question nucléaire iranienne”, selon l’agence de presse officielle Irna.- “Totalement illégal” -Une source européenne a indiqué que “l’inaction des E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni) n’est pas une option” face à l’Iran, prévenant que Téhéran sera informé lors de la réunion que la fenêtre pour un retour à la normale se refermerait à l’automne.Les Européens se préparent à déclencher le mécanisme de rétablissement des sanctions “en l’absence de solution négociée”, a-t-elle ajouté, appelant l’Iran à reprendre sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA).Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, qui doit participer aux pourparlers d’Istanbul, a qualifié mardi de “totalement illégal” un recours à ce mécanisme dit “snapback”, affirmant que les puissances européennes avaient “mis fin à leurs engagements” après le retrait des États-Unis de l’accord en 2018.”Nous les avons avertis des risques, mais nous cherchons toujours un terrain d’entente”, a ajouté M. Gharibabadi.Téhéran a menacé de se retirer du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qui garantit l’usage pacifique de l’énergie atomique si les sanctions de l’ONU sont réimposées.L’Iran veut cependant éviter un tel scénario qui accentuerait son isolement international et la pression sur son économie déjà fragilisée.Il estime toutefois que l’AIEA a une part de responsabilité dans le déclenchement des frappes israéliennes et américaines et a officiellement suspendu toute coopération avec elle début juillet.-“Fierté nationale”-Cette décision a provoqué la colère d’Israël qui a appelé les trois pays européens à “rétablir toutes les sanctions contre l’Iran”. Après la guerre, l’Iran a réaffirmé qu’il ne renoncerait pas à son programme nucléaire, qualifié par le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi de “fierté nationale”.”Il était important qu’ils (les Européens) sachent que les positions de l’Iran demeurent inébranlables et que notre enrichissement se poursuivra”, a encore souligné M Araghchi jeudi. Les inspecteurs de l’AIEA ont depuis quitté le pays, mais une équipe technique devrait revenir prochainement après que l’Iran a déclaré que la future coopération prendrait une “nouvelle forme”.M. Araghchi a souligné que l’enrichissement était actuellement “à l’arrêt” en raison des dommages “graves et sévères” causés aux installations nucléaires par les frappes américaines et israéliennes.Les Etats-Unis et l’Iran restent profondément divisés sur la question de l’enrichissement de l’uranium: Téhéran le considère comme un droit “non négociable” afin de développer un programme nucléaire civil, tandis que Washington y voit une “ligne rouge”.Selon l’AIEA, l’Iran est l’unique pays non doté de l’arme nucléaire à enrichir de l’uranium à un niveau élevé (60%), bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l’accord international conclu en 2015 avec les grandes puissances. Pour fabriquer une bombe, l’enrichissement doit être poussé jusqu’à 90%.

Le Libanais Georges Abdallah, libre après 40 ans de prison, a décollé pour Beyrouth

Georges Abdallah est libre, et bientôt de retour chez lui après 40 ans derrière les barreaux en France. Le militant libanais propalestinien, condamné dans les années 1980 pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien, a quitté sa prison vendredi et s’est envolé de Roissy vers Beyrouth dans la matinée.L’avion transportant Georges Abdallah vers le Liban a décollé peu après 09H30 du tarmac de cet aéroport de la région parisienne, a indiqué une source aéroportuaire.Un convoi de six véhicules, dont deux vans noirs et la voiture du préfet des Hautes-Pyrénées, s’était élancé gyrophares allumés du centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyréenées) sur les coups de 03H40, selon une équipe de l’AFP sur place. Des sources proches du dossier ont confirmé à l’AFP que l’ancien instituteur d’aujourd’hui 74 ans était bien à bord.Georges Abdallah a ensuite pris un vol entre Tarbes et la région parisienne. “Il était bien, en bonne santé, très heureux de retourner au Liban auprès de sa famille et de retrouver la liberté après plus de 40 ans”, a témoigné auprès de l’AFP le chargé d’affaires de l’ambassade du Liban à Paris, Ziad Taan, qui l’a vu à Roissy avant son départ. Il a précisé que Georges Abdallah avait “aussi eu des bons mots à l’égard des responsables de la prison de Lannemezan”, saluant “le traitement humain, respectueux” qu’il avait reçu sur place. La semaine dernière, la cour d’appel de Paris avait ordonné sa libération “à compter du 25 juillet”, à condition qu’il quitte le territoire français et n’y revienne plus. Georges Abdallah était libérable depuis 1999, mais avait vu jusque-là sa dizaine de demandes de libération échouer, faisant de lui l’un des plus anciens détenus de France. Selon son avocat Jean-Louis Chalanset, qui l’a vu une dernière fois dans sa prison jeudi, il semblait “très heureux”, “même s’il sait qu’il arrive au Moyen-Orient dans un contexte extrêmement lourd pour les populations libanaises et palestiniennes”.- “Petite valise” -Ces derniers jours, Georges Abdallah avait vidé sa cellule, décorée d’un drapeau rouge de Che Guevara et débordant de piles de journaux et de livres, qu’il a confiés à son petit comité de soutien. Il a aussi donné la majorité de ses vêtements à des codétenus, n’emportant qu'”une petite valise”, a relaté son avocat.Ses proches espèrent qu’il sera accueilli au “salon d’honneur” de l’aéroport de Beyrouth. Ils ont demandé l’autorisation aux autorités libanaises, qui réclamaient depuis des années à la France la libération de Georges Abdallah.Ce dernier se rendra ensuite dans son village natal de Kobayat (nord du Liban), où “un accueil populaire et officiel lui sera réservé”, selon sa famille.L’AFP l’avait rencontré le jour de la décision de la cour d’appel de Paris, le 17 juillet, dans sa cellule, en accompagnant une parlementaire. “Quarante ans, c’est beaucoup, mais on ne les sent pas quand il y a une dynamique de lutte”, avait assuré le détenu à l’épaisse barbe blanche. – “Symbole passé” -La durée de sa détention était “disproportionnée” par rapport aux crimes commis et au vu de l’âge de l’ancien chef des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises), ont jugé les magistrats de la cour d’appel.Ce groupuscule de chrétiens libanais marxistes, dissous depuis longtemps, n’a “pas commis d’action violente depuis 1984”, a aussi rappelé la cour, voyant en Georges Abdallah un “symbole passé de la lutte palestinienne”.Tout en regrettant qu’il n’ait pas “évolué” ni exprimé de “regret ou compassion pour les victimes qu’il considère comme des ennemis”, les juges ont estimé que Georges Abdallah, qui veut “finir ses jours” dans son village, peut-être en s’engageant en politique locale, ne représente plus aujourd’hui de risque de trouble à l’ordre public. Le parquet général, qui s’était opposé à sa libération comme les Etats-Unis, parties civiles, a fait un pourvoi en cassation mais il n’est pas suspensif et ne peut donc empêcher son départ.A l’époque des faits, dans le contexte de la guerre civile libanaise et de l’invasion israélienne au Sud-Liban en 1978, les FARL ciblaient les intérêts d’Israël et de son allié américain à l’étranger. Notamment en France, tuant deux diplomates en 1982: le lieutenant-colonel américain Charles Ray, puis l’Israélien Yacov Barsimantov, considéré comme le responsable du Mossad en France, abattu par une femme devant son épouse et ses deux enfants.Identifié par ses empreintes découvertes dans une planque bourrée d’armes, dont le pistolet ayant servi aux deux assassinats, Georges Abdallah avait comparu seul au palais de justice en 1987, dans un contexte particulier. Il était devenu l’ennemi public numéro 1 car on le croyait, à tort, derrière la vague d’attentats de 1985-86 qui a fait 13 morts et installé la psychose dans les rues de Paris. Il avait été condamné à la perpétuité.Â