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La Chine vise 5% de croissance en 2025, malgré la guerre commerciale

La Chine a annoncé mercredi un objectif de croissance ambitieux “d’environ 5%” en 2025 et une hausse de son déficit budgétaire, dans un contexte de guerre commerciale avec les Etats-Unis et de difficultés économiques internes persistantes.Ces annonces ont été faites par le Premier ministre Li Qiang à l’ouverture à Pékin de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP) — contrôlée par le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir –, qui réunit des milliers de délégués.L’économie chinoise fait face à une crise durable du secteur immobilier, à une consommation atone et à un fort taux de chômage chez les jeunes.Malgré cela, Li Qiang a annoncé un objectif de croissance d'”environ 5%” pour 2025, un objectif identique à celui de l’an dernier, ainsi qu’une inflation de 2%.Le Premier ministre a dans le même temps annoncé un relèvement inédit du déficit budgétaire d’un point de PIB en 2025, à 4%, pour une somme totale de quelque 5.660 milliards de yuans (734 milliards d’euros).L’Etat-parti prévoit enfin de créer 12 millions d’emplois urbains en 2025.Cet objectif de croissance semble “compliqué mais atteignable”, estime Dylan Loh, professeur adjoint à l’Université de technologie de Nanyang à Singapour.Mais les faibles niveaux de consommation relèvent d’un “problème de confiance” des ménages, ajoute l’expert, qui est “bien plus difficile à régler”.”Nous restons sceptiques sur la capacité (de ces annonces) à éviter un ralentissement de la croissance cette année”, écrit dans une note Julian Evans-Pritchard de chez Capital Economics.L’objectif de croissance “n’a été atteint que de justesse l’année dernière, grâce à des exportations plus fortes que prévu et à un plan de stimulation de dernière minute”, précise le spécialiste. “Et même avec ces efforts, la véracité du taux de croissance de 5,0 % publié par le Bureau national des statistiques de Chine (BNS) est discutable”, estime-t-il.- “Force motrice” -Outre ses difficultés internes, l’économie chinoise doit faire face à une intensification de la guerre commerciale avec Washington, dont le dernier acte a conduit à une hausse de 20% des droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis.Ces taxes concernent plusieurs centaines de milliards de dollars d’échanges commerciaux entre les deux plus grandes économies mondiales, et pourraient plomber les exportations chinoises, un des piliers de la croissance.”À l’international, des changements inédits depuis un siècle ont lieu à un rythme plus rapide”, note le rapport d’activité de l’exécutif chinois présenté à l’ouverture de la session parlementaire.Or, “sur le plan national, les bases de la reprise et de la croissance économique durable de la Chine ne sont pas suffisamment solides”, selon le document.Pour soutenir son activité économique, Pékin s’est engagé à faire de la demande intérieure sa “force motrice” en 2025.”Nous (…) remédierons au plus vite à la faiblesse de la demande intérieure, en particulier celle de la consommation des ménages”, souligne le rapport.Mais une “reprise massive de l’emploi, des revenus ainsi que du marché immobilier” sera nécessaire “avant de pouvoir réellement constater un changement dans les habitudes de consommation”, affirme à l’AFP Yue Su, analyste à l’Economist Intelligence Unit.La Chine a répliqué mardi aux droits de douane américains et promis de lutter “jusqu’au bout” en la matière.Les autorités chinoises vont imposer des taxes allant jusqu’à 15% sur une gamme de produits agricoles américains, notamment le soja, le porc et le blé, à partir du 10 mars.- Budget militaire en hausse -Ces contre-mesures sont une “réponse relativement modérée” par rapport aux droits de douane de Donald Trump, qui visent eux l’intégralité des produits chinois, écrit Lynn Song, économiste pour la Chine continentale chez ING.”La riposte aurait pu être beaucoup plus forte, mais avec chaque nouvelle escalade, le risque d’une réponse plus forte (de la part des Etats-Unis) augmente également”, ajoute-t-il.En marge de la cérémonie d’ouverture de mercredi, la Chine a par ailleurs annoncé que son budget de la Défense augmenterait de 7,2% en 2025.Pékin augmente ses dépenses militaires depuis plusieurs décennies, notamment pour renforcer sa projection militaire en Asie-Pacifique.Le géant asiatique est le deuxième pays du monde à dépenser le plus en matière militaire, derrière les Etats-Unis.Le statut de Taïwan, île revendiquée par la Chine mais n’ayant jamais été contrôlée par le Parti communiste chinois, est l’une des nombreuses sources de tensions dans les relations sino-américaines.Donald Trump a proposé une réduction coordonnée des budgets de la Défense des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine. Pékin s’est toutefois montré dubitatif.Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué le mois dernier que toute réduction des dépenses militaires devrait d’abord être effectuée par Washington.

Ukraine : Trump affirme que Zelensky est prêt à négocier

Le président américain Donald Trump a affirmé avoir reçu l’assurance de Volodymyr Zelensky qu’il était prêt à négocier en vue d’une “paix durable” avec la Russie, les regrets du président ukrainien sur leur altercation dans le Bureau ovale semblant ouvrir la voie à une reprise du dialogue.M. Trump a annoncé, mardi soir lors d’un discours devant le Congrès américain, avoir reçu une lettre de M. Zelensky qui “dit que l’Ukraine est prête à s’asseoir à la table des négociations dès que possible pour se rapprocher d’une paix durable”.Alors que la visite du président ukrainien à la Maison Blanche vendredi dernier devait permettre la signature d’un accord sur les minerais ukrainiens, elle avait tourné à sa mise en accusation par M. Trump et son vice-président JD Vance.L’incident a conduit à la suspension lundi de l’aide militaire américaine, cruciale pour l’armée ukrainienne depuis plus de trois ans d’offensive à grande échelle de la Russie.Après plusieurs jours d’intenses échanges diplomatiques avec les Européens, Volodymyr Zelensky avait exprimé publiquement mardi sa “reconnaissance” et des regrets pour l’altercation.Depuis la joute de vendredi, le président républicain accusait M. Zelensky de ne pas vouloir la paix et de se montrer irrespectueux et ingrat envers les Etats-Unis, qui représentent, selon le Kiev Institute, près de la moitié des 130 milliards d’euros d’aide militaire versée à l’Ukraine de début 2022 à fin 2024.Sur le réseau social X, Volodymyr Zelensky a assuré que l’Ukraine était “reconnaissante” pour l’aide américaine et a reconnu que sa visite de vendredi “ne s’est pas déroulée comme prévu”: “Il est regrettable que cela se soit passé ainsi. Il est temps d’arranger les choses”. Il a proposé ce qui pourrait constituer “les premières étapes pour mettre fin à la guerre”: “la libération des prisonniers et une trêve dans les airs – interdiction des missiles, des drones de longue portée, des bombes sur les infrastructures” civiles, notamment énergétiques, ainsi qu'”une trêve en mer immédiate, si la Russie fait de même”. Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, grand allié de la Russie, a proposé d’accueillir à Minsk des pourparlers de paix sur l’Ukraine, lançant une invitation à ses homologues américain, russe et ukrainien, dans un entretien publié mercredi. Selon lui, “il faut se mettre d’accord” avec Volodymyr Zelensky, “puisqu’une grande partie de la société ukrainienne est derrière lui”.- “Signaux forts” pour la paix? -Donald Trump, qui a amorcé un rapprochement spectaculaire avec Moscou avec son appel du 12 février à Vladimir Poutine, a également affirmé avoir reçu “des signaux forts indiquant qu’ils (les Russes) sont prêts pour la paix”.”Cette approche est globalement positive, mais il y a des nuances”, a réagi mercredi le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, interrogé par l’AFP sur ces propos de Donald Trump lors d’un point presse.Les alliés de Kiev, réunis en sommet d’urgence dimanche à Londres, ont dit vouloir présenter des propositions pour arriver à une cessation des hostilités en Ukraine. Mais ils ont aussi répété qu’il faudrait que cela se fasse avec un soutien des Etats-Unis.Après les propos de Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron a salué une volonté de “réengager le dialogue avec les États-Unis d’Amérique”. Il devait faire une allocution télévisée mercredi soir sur l’Ukraine et la situation internationale.L’assistance américaine gelée concerne essentiellement celle déjà approuvée sous la présidence de Joe Biden et très largement soldée, mais dont il reste encore du matériel à livrer.La mesure prise par les Etats-Unis se fait d’ailleurs déjà ressentir dans le principal centre en Pologne de soutien logistique à l’Ukraine, celui de Jesionka, a rapporté mardi Varsovie.Les livraisons de l’aide américaine “sont en train de cesser, puisque des trains entiers qui étaient chargés à destination de l’Ukraine sont stoppés et interdits de se rendre à leur objectif”, a confirmé à Paris le Pemier ministre français François Bayrou.- “Quoi qu’il en coûte” -La présidence ukrainienne a indiqué mardi “discuter” avec les Europeéns pour remplacer l’aide américaine, tandis que l’UE a dévoilé le même jour un plan “pour réarmer l’Europe” qui va permettre de fournir une aide militaire “immédiate” à l’Ukraine. Cette dernière continue de subir les attaques russes, notamment sur des infrastructures civiles: des frappes nocturnes de drones et de missiles dans la nuit de mardi à mercredi ont encore fait deux morts et provoqué des coupures de courant et de chauffage dans le sud de l’Ukraine, à Odessa et à Kherson, selon les autorités ukrainiennes. Kiev a été aussi visée, mais aucun dommage n’a été signalé.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté un projet en cinq volets de 800 milliards d’euros destiné à renforcer la défense du continent, qui sera examiné au cours d’un sommet européen jeudi à Bruxelles. L’Allemagne, elle, veut débloquer des investissements sans précédent de centaines de milliards d’euros pour renforcer son armée, au vu de la fracture en cours avec les Etats-Unis, le futur chancelier Friedrich Merz disant vouloir s’affranchir de ses règles de discipline budgétaire pour cela.”Le mot d’ordre pour notre défense doit être: quoi qu’il en coûte!”, a martelé M. Merz, qui a annoncé que son pays allait débloquer trois milliards d’euros d’aide militaire supplémentaire pour l’armée ukrainienne. 

Ukraine : Trump affirme que Zelensky est prêt à négocier

Le président américain Donald Trump a affirmé avoir reçu l’assurance de Volodymyr Zelensky qu’il était prêt à négocier en vue d’une “paix durable” avec la Russie, les regrets du président ukrainien sur leur altercation dans le Bureau ovale semblant ouvrir la voie à une reprise du dialogue.M. Trump a annoncé, mardi soir lors d’un discours devant …

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Ukraine : Trump affirme que Zelensky est prêt à négocier

Le président américain Donald Trump a affirmé avoir reçu l’assurance de Volodymyr Zelensky qu’il était prêt à négocier en vue d’une “paix durable” avec la Russie, les regrets du président ukrainien sur leur altercation dans le Bureau ovale semblant ouvrir la voie à une reprise du dialogue.M. Trump a annoncé, mardi soir lors d’un discours devant le Congrès américain, avoir reçu une lettre de M. Zelensky qui “dit que l’Ukraine est prête à s’asseoir à la table des négociations dès que possible pour se rapprocher d’une paix durable”.Alors que la visite du président ukrainien à la Maison Blanche vendredi dernier devait permettre la signature d’un accord sur les minerais ukrainiens, elle avait tourné à sa mise en accusation par M. Trump et son vice-président JD Vance.L’incident a conduit à la suspension lundi de l’aide militaire américaine, cruciale pour l’armée ukrainienne depuis plus de trois ans d’offensive à grande échelle de la Russie.Après plusieurs jours d’intenses échanges diplomatiques avec les Européens, Volodymyr Zelensky avait exprimé publiquement mardi sa “reconnaissance” et des regrets pour l’altercation.Depuis la joute de vendredi, le président républicain accusait M. Zelensky de ne pas vouloir la paix et de se montrer irrespectueux et ingrat envers les Etats-Unis, qui représentent, selon le Kiev Institute, près de la moitié des 130 milliards d’euros d’aide militaire versée à l’Ukraine de début 2022 à fin 2024.Sur le réseau social X, Volodymyr Zelensky a assuré que l’Ukraine était “reconnaissante” pour l’aide américaine et a reconnu que sa visite de vendredi “ne s’est pas déroulée comme prévu”: “Il est regrettable que cela se soit passé ainsi. Il est temps d’arranger les choses”. Il a proposé ce qui pourrait constituer “les premières étapes pour mettre fin à la guerre”: “la libération des prisonniers et une trêve dans les airs – interdiction des missiles, des drones de longue portée, des bombes sur les infrastructures” civiles, notamment énergétiques, ainsi qu'”une trêve en mer immédiate, si la Russie fait de même”. Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, grand allié de la Russie, a proposé d’accueillir à Minsk des pourparlers de paix sur l’Ukraine, lançant une invitation à ses homologues américain, russe et ukrainien, dans un entretien publié mercredi. Selon lui, “il faut se mettre d’accord” avec Volodymyr Zelensky, “puisqu’une grande partie de la société ukrainienne est derrière lui”.- “Signaux forts” pour la paix? -Donald Trump, qui a amorcé un rapprochement spectaculaire avec Moscou avec son appel du 12 février à Vladimir Poutine, a également affirmé avoir reçu “des signaux forts indiquant qu’ils (les Russes) sont prêts pour la paix”.”Cette approche est globalement positive, mais il y a des nuances”, a réagi mercredi le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, interrogé par l’AFP sur ces propos de Donald Trump lors d’un point presse.Les alliés de Kiev, réunis en sommet d’urgence dimanche à Londres, ont dit vouloir présenter des propositions pour arriver à une cessation des hostilités en Ukraine. Mais ils ont aussi répété qu’il faudrait que cela se fasse avec un soutien des Etats-Unis.Après les propos de Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron a salué une volonté de “réengager le dialogue avec les États-Unis d’Amérique”. Il devait faire une allocution télévisée mercredi soir sur l’Ukraine et la situation internationale.L’assistance américaine gelée concerne essentiellement celle déjà approuvée sous la présidence de Joe Biden et très largement soldée, mais dont il reste encore du matériel à livrer.La mesure prise par les Etats-Unis se fait d’ailleurs déjà ressentir dans le principal centre en Pologne de soutien logistique à l’Ukraine, celui de Jesionka, a rapporté mardi Varsovie.Les livraisons de l’aide américaine “sont en train de cesser, puisque des trains entiers qui étaient chargés à destination de l’Ukraine sont stoppés et interdits de se rendre à leur objectif”, a confirmé à Paris le Pemier ministre français François Bayrou.- “Quoi qu’il en coûte” -La présidence ukrainienne a indiqué mardi “discuter” avec les Europeéns pour remplacer l’aide américaine, tandis que l’UE a dévoilé le même jour un plan “pour réarmer l’Europe” qui va permettre de fournir une aide militaire “immédiate” à l’Ukraine. Cette dernière continue de subir les attaques russes, notamment sur des infrastructures civiles: des frappes nocturnes de drones et de missiles dans la nuit de mardi à mercredi ont encore fait deux morts et provoqué des coupures de courant et de chauffage dans le sud de l’Ukraine, à Odessa et à Kherson, selon les autorités ukrainiennes. Kiev a été aussi visée, mais aucun dommage n’a été signalé.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté un projet en cinq volets de 800 milliards d’euros destiné à renforcer la défense du continent, qui sera examiné au cours d’un sommet européen jeudi à Bruxelles. L’Allemagne, elle, veut débloquer des investissements sans précédent de centaines de milliards d’euros pour renforcer son armée, au vu de la fracture en cours avec les Etats-Unis, le futur chancelier Friedrich Merz disant vouloir s’affranchir de ses règles de discipline budgétaire pour cela.”Le mot d’ordre pour notre défense doit être: quoi qu’il en coûte!”, a martelé M. Merz, qui a annoncé que son pays allait débloquer trois milliards d’euros d’aide militaire supplémentaire pour l’armée ukrainienne. 

Des nichoirs pour sauver les chouettes effraies de la “crise du logement”

Juché sur son tracteur, Hugues des Touches supervise l’installation d’une petite boite en bois sur la poutre de sa grange: au coeur du Marais poitevin, ce premier nichoir à chouettes effraies financé par le Loto de la biodiversité doit faciliter la reproduction de ce rapace nocturne, en déclin dans les campagnes françaises.D’environ cinquante centimètres de haut, l’abri n’attend plus que ses occupants. Une petite entrée cylindrique doit permettre aux oiseaux d’entrer et sortir à leur guise, et à l’intérieur, une cloison servira à isoler le nid.”Les chouettes ont besoin de noir complet dans leur chambre de ponte. Ce genre de nichoirs est très attractif pour elles”, explique M. des Touches, propriétaire avec sa femme Sophie de cette exploitation agricole entourée de prairies et de marais verdoyants.”Les fermes sont des lieux propices à l’accueil de ces rapaces: dès qu’il y a un bâtiment ouvert et tranquille, elles ne demandent qu’à s’installer. Et côté nourriture, les 280 hectares de cultures et de zones humides alentours, peuplés de rongeurs, sont un vrai garde-manger”, explique cet amoureux de la nature qui se revendique fièrement comme “paysan”.Avec environ 87.000 couples nicheurs, la chouette effraie, aussi appelée effraie des clochers, est le troisième rapace nocturne le plus commun en France.- collisions routières -Mais cette chouette, surnommée la dame blanche en raison de son masque facial immaculé en forme de coeur entourant ses yeux noirs, était autrefois d’une “banalité invraisemblable” et est aujourd’hui “victime d’une véritable +crise du logement+”, remarque M. des Touches. Les lieux qui peuvent l’accueillir sont devenus rares, menaçant la survie de l’espèce qui ne nidifie qu’une à deux fois par an et dont 75% des jeunes meurent dès la première année.La faute aux rénovations des maisons, qui bouchent les cavités et les greniers  – “si les murs sont tout lisses, elles ne s’installent pas” –  mais aussi aux “collectivités qui grillagent leurs clochers, notamment à cause des fientes de pigeons”, souligne Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), partenaire, avec l’Office français de la biodiversité, de cette opération.Intitulée “Une chouette, un village”, elle a pour objectif d’installer 3.000 nichoirs dans 60 départements. Elle fait partie des lauréats de “Mission Nature”, le Loto de la Biodiversité, qui depuis 2023 a permis de récolter environ 14 millions d’euros pour des projets de protection ou restauration de la nature.  Outre la disparition de ses habitats, l’effraie des clochers, espèce protégée, souffre également d’une mortalité élevée en raison de collisions avec les voitures. Cela tuerait “plusieurs dizaines de milliers” d’entre elles chaque année, affirme la LPO. Le changement climatique et l’usage intensif de pesticides, qui raréfie leurs sources de nourriture, contribuent également à leur raréfaction.Face à ces menaces, la ferme bio d’Hugues des Touches fait office de havre de paix: il y a cinq ans, cet ancien responsable de la LPO reconverti dans l’élevage extensif de vaches maraîchines, une race locale longtemps menacée de disparition, a déjà installé de lui-même un nichoir dans le hangar abritant ses tracteurs.Ce nid douillet est depuis occupé par un couple de chouettes qui ne quitte les lieux qu’à la nuit tombée pour aller chasser mulots et campagnols.Dans l’escalier adjacent, de nombreuses pelotes de réjection – boules noirâtres contenant les éléments non digérés comme les poils ou les os – jonchent les marches, attestant de la présence récurrente de l’animal.”Les années où il y a beaucoup de campagnols, on peut avoir jusqu’à 5-6 jeunes à l’envol”, se félicite l’agriculteur.”Dératiseurs naturels et régulateurs de rongeurs” qui ravagent les cultures, les chouettes se révèlent aussi des alliés précieux pour les agriculteurs et les écosystèmes.”L’idée c’est aussi de montrer que chacun à son niveau peut faire quelque chose pour protéger la biodiversité. Près du nichoir, je scie, je tronçonne, ça ne perturbe pas les chouettes. Ni mon activité agricole”, explique M. des Touches. Il a même réussi à tirer un petit revenu supplémentaire de la présence du rapace: à proximité du nichoir, il a installé une chambre d’affût qu’il loue à des photographes animaliers.

Trump vise le Groenland, “d’une manière ou d’une autre”

Donald Trump a réaffirmé ses visées expansionnistes dans son discours au Congrès, disant notamment vouloir s’emparer du Groenland “d’une manière ou d’une autre”, mais il s’est attiré mercredi un net refus danois.”Cela ne se produira pas”, a réagi le ministre de la Défense Troels Lund Poulsen auprès de la télévision publique danoise DR, soulignant un aspect “positif” du discours de M. Trump, la mention du respect des Groenlandais à décider de leur avenir.Le président américain a en effet assuré “à l’incroyable peuple du Groenland” soutenir “fermement votre droit à déterminer votre propre avenir et, si vous le souhaitez, nous vous souhaitons la bienvenue aux Etats-Unis d’Amérique”.Il a toutefois insisté vouloir annexer ce territoire autonome danois “d’une manière ou d’une autre”.”Nous en avons vraiment besoin pour la sécurité internationale et je pense que nous allons l’obtenir. D’une manière ou d’une autre, nous l’obtiendrons”, a-t-il dit dans ce premier discours de politique générale depuis son retour au pouvoir le 20 janvier.”Nous assurerons votre sécurité, nous vous rendrons riches et, ensemble, nous mènerons le Groenland vers des sommets que vous n’auriez jamais imaginés possibles”, a-t-il déclaré.Le Groenland est sous le feu des projecteurs depuis fin décembre et le souhait répété de Donald Trump d’intégrer la plus grande île arctique aux Etats-Unis.Des élections législatives y sont prévues le 11 mars.”Des élections auront bientôt lieu au Groenland et je pense que tout le monde – y compris nous-mêmes – doit faire attention à ne pas faire toutes sortes de suppositions sur l’avenir” des Groenlandais, a dit mercredi le chef de la diplomatie danoise Lars Løkke Rasmussen à la télévision TV2.Dans la même veine, M. Trump a réitéré ses ambitions concernant le canal de Panama, le jour-même de l’annonce que deux ports détenus par le géant hongkongais Hutchison vont être cédés à un consortium américain.”Pour renforcer encore notre sécurité nationale, mon administration va reprendre le canal de Panama, et nous avons déjà commencé à le faire”, a-t-il affirmé, en faisant référence à cet accord.Donald Trump a menacé de reprendre le canal dès le jour de son investiture au motif qu’il est, selon lui, exploité par la Chine.Que ce soit à propos du Groenland, du canal de Panama ou encore de l’imposition de tarifs douaniers, y compris contre des pays alliés et voisins comme le Canada et le Mexique, le président américain montre clairement qu’il se soucie surtout de ses intérêts.- Le Lesotho ? “Jamais entendu parler” -S’il ne s’est guère attardé sur l’Ukraine, il n’en a pas moins assuré que son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, avec qui il avait eu un vif échange vendredi dans le Bureau ovale, était “prêt” à négocier avec la Russie et à signer un accord sur les minerais.Plus tôt dans la journée de mardi, le dirigeant ukrainien avait dit vouloir “arranger les choses” avec le président américain après leur accrochage.M. Zelensky était parti sans signer cet accord sur les minerais et l’administration Trump a ensuite annoncé le gel de son assistance militaire à l’Ukraine, trois ans après son invasion par la Russie.”Simultanément, nous avons eu des discussions sérieuses avec la Russie et nous avons reçu des signaux forts indiquant qu’ils sont prêts pour la paix”, a encore affirmé le président américain.”Ne serait-ce pas magnifique ?”.Donald Trump ne s’est pas non plus épanché sur le Proche-Orient, si ce n’est pour dire “nous ramenons nos otages de Gaza” et rappeler son rôle au cours de son premier mandat dans la conclusion des accords d’Abraham, entre Israël et certains pays arabes.Par ailleurs, il a promis de “faire la guerre aux cartels” mexicains de la drogue, parlant d'”une grave menace” pour la “sécurité nationale” des Etats-Unis.Justifiant enfin les coupes budgétaires massives dans l’aide des Etats-Unis à l’étranger, le président américain a énuméré une série de “gaspillages” selon lui, comme les “40 millions de dollars pour des bourses d’études sur la diversité, l’équité et l’inclusion en Birmanie”.Il a aussi cité les “huit millions de dollars pour promouvoir les LGBT+ dans la nation africaine du Lesotho, dont personne n’a jamais entendu parler”.