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Lola: perpétuité incompressible pour la meurtrière, première femme condamnée à cette peine maximale

Dahbia Benkired a été condamnée vendredi par la cour d’assises de Paris à la perpétuité incompressible pour avoir violé, torturé et tué la jeune Lola Daviet, 12 ans, devenant la première femme à être sanctionnée de la peine maximale prévue par le code pénal. La peine de réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une sûreté également à perpétuité, avait été réclamée dans la matinée par l’avocat général au terme de ses réquisitions.Le représentant de l’accusation avait souligné la nécessité “d’assurer la protection de la société, de prévenir la commission de nouvelles infractions et de restaurer l’équilibre social”.Le président de la cour a insisté lors de l’énoncé du verdict, après quatre heures de délibéré, sur “l’extrême cruauté des faits criminels”, “de véritables supplices” “totalement déshumanisés”.”La cour, pour fixer la peine juste, a pris en compte le préjudice psychologique indicible causé à la victime et à la famille dans des circonstances aussi violentes et presque innommables”, a-t-il ajouté, en relevant que le “parcours de vie” de la condamnée “ne saurait expliquer ce déferlement de haine”.Le magistrat a encore relevé la “dangerosité criminologique très élevée” de Dahbia Benkired.”On croyait à la justice et on l’a eue”, a déclaré après le verdict Delphine Daviet, la mère de Lola.L’une de ses avocates, Me Clotilde Lepetit, a assuré que sa cliente était “heureuse que la raison et l’absence de haine soient du côté de ce qu’ils ont vécu et de ce qu’ils ont souffert”.L’avocat de la condamnée, Me Alexandre Valois, a reconnu une “décision évidemment sans surprise” avec “des motivations claires”, tout en se disant “satisfait” que “l’audience judiciaire (ait) pu se tenir sereinement”.Depuis son instauration en 1994, la “perpétuité réelle” n’avait jusqu’alors été prononcée qu’à quatre reprises en droit commun, contre Pierre Bodein, Michel Fourniret, Nicolas Blondiau et Yannick Luende Bothelo.Réputée “incompressible”, cette peine peut néanmoins être aménagée selon des critères draconiens au bout de trente ans par le tribunal de l’application des peines.- “Risque de récidive” -Est-ce l’impassibilité de Dahbia Benkired durant les débats et, surtout, ses bribes d’explications incohérentes, fluctuantes et contredites par des éléments objectifs de l’enquête qui ont guidé cette sévérité?Six jours d’audience n’ont quoi qu’il en soit pas permis de distinguer les véritables mobiles et, d’une manière générale, le processus qui l’a fait passer à l’acte.C’est, de manière encore plus évidente, un mode opératoire d’un rare sadisme qui a marqué les esprits.A l’époque âgée de 24 ans, marquée par une précarité sociale certaine, Dahbia Benkired vivait par intermittence chez sa sœur, dans un immeuble du XIXe arrondissement de Paris.Le 14 octobre 2022, elle a attiré sous la contrainte Lola, la fille des gardiens de la résidence dans son appartement.Dans un huis clos de quelque 97 minutes, elle l’a ensuite violée, torturée puis tuée en lui obstruant les voies respiratoires avec du ruban adhésif.S’en était suivie une fuite erratique, chargée d’une malle dans laquelle elle avait placé le corps de la fillette. Lors du procès, trois experts psychiatres avaient à la fois exclu toute pathologie de l’accusée qui aurait pu l’exempter de sa responsabilité pénale, en dépit de traits de personnalité “psychopathiques”, et insisté sur leurs réserves quant à la possibilité de soins.”Aucun traitement médicamenteux ne saurait fondamentalement transformer la personnalité de Mme Benkired. Quand il n’y a pas de maladie, il n’y a pas de traitement”, avait ainsi estimé l’avocat général.”Le risque de la récidive, il est maximum du fait de ces traits de personnalité, du fait de l’absence de traitement adapté”, avait-il encore fait valoir.- “Dignité” de la famille Daviet -Le crime avait durablement marqué l’opinion publique. Des premières heures de l’affaire jusqu’aux marches du palais de justice, l’extrême droite française s’est emparée de ce drame, mettant en exergue la situation irrégulière en France de l’accusée. A l’image de Marine Le Pen, selon laquelle “la justice ne s’est pas dérobée”, les dirigeants d’extrême droite ont unanimement salué la décision de la cour.Dans sa plaidoirie, jeudi, l’une des deux avocates de la famille de la victime s’était voulue pourtant sans ambiguïté: ce sont bien les proches de Lola les “seuls gardiens de sa mémoire”, elle qui était “trop jeune pour servir les débats haineux”, alors que “ce qu’elle aimait, c’était manger des crêpes et faire de la gym”.Au cours d’un procès empreint d’une grande émotion, le président de la cour d’assises, Julien Quéré, avait tenu à saluer l’immense “dignité” de la mère et du frère de la fillette, alors que le père de Lola Daviet avait succombé quelques mois après le drame d’un chagrin noyé dans de vieux démons.L’avocat de la défense s’était pour sa part penché sur le passé de Dahbia Benkired, marqué par les violences, notamment sexuelles.Il en avait surtout appelé à “une décision de justice”. “Si la peine de mort n’avait pas été abolie, elle aurait certainement été requise”, avait fait remarquer Me Valois aux jurés. “Si vous aviez considéré de ne pas lui appliquer cette peine de mort, la peine maximale; sur le même raisonnement, rien ne vous empêche de l’accepter maintenant.”La condamnée a dix jours pour interjeter appel.

Les alliés de l’Ukraine déterminés à accroître la pression sur Moscou

Les alliés de Kiev sont déterminés à accroître la pression sur Moscou, a affirmé vendredi le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a appelé à “achever le travail” sur l’utilisation des avoirs russes gelés afin de financer la défense ukrainienne.La “coalition des volontaires”, qui rassemble une trentaine de pays essentiellement européens qui soutiennent Kiev, s’est réunie vendredi après-midi.Ces alliés se sont entendus “sur un plan clair” pour aider l’Ukraine jusqu’à la fin de l’année, a affirmé le dirigeant britannique lors d’une conférence de presse avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sans toutefois annoncer d’engagement concret. Les alliés de Kiev sont “déterminés” à intensifier la pression sur Vladimir Poutine “du champ de bataille à son économie de guerre”, a dit Keir Starmer, qui codirige cette coalition avec le président français Emmanuel Macron.Les alliés de Kiev doivent s’entendre pour “achever le travail” sur l’utilisation des avoirs russes gelés en réponse à l’invasion de l’Ukraine par Moscou, a dit Keir Starmer. Le Royaume-Uni est prêt à “agir de concert avec l’Union européenne pour faire avancer cela aussi rapidement que possible, afin que ces fonds soient acheminés vers l’Ukraine”, a-t-il ajouté.Débloquer ces avoirs permettrait notamment de financer la fourniture de “systèmes de longue portée” .A ce sujet, le leader travailliste a appelé les alliés à “en faire plus” pour renforcer les moyens d’action longue portée de l’Ukraine.La réunion de la “coalition des volontaires” à Londres s’est tenue en mode hybride: la Première ministre danoise Mette Frederiksen, son homologue néerlandais Dick Schoof et le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte étaient présents. Une vingtaine d’autres dirigeants – dont le président français Emmanuel Macron – étaient en visioconférence.- Audience avec le roi -Le président ukrainien avait d’abord été reçu en audience par le roi Charles III  – leur troisième rencontre au Royaume-Uni depuis le début de l’année.L’Ukraine a été ces dernières semaines la cible d’attaques russes redoublées sur ses infrastructures énergétiques, qui menacent de priver sa population d’électricité et de chauffage.L’Ukraine produit certains missiles de type longue portée (Flamingo, Neptune) et reçoit des Européens des missiles de croisière Scalp français et Storm Shadow britanniques, mais en petites quantités. Elle a réclamé, sans succès, des missiles de croisière allemands Taurus. Et les Américains ont refusé jusqu’ici de livrer les missiles de croisière longue portée Tomahawk que M. Zelensky espérait. Le président russe Vladimir Poutine a averti qu’une telle livraison constituerait “une nouvelle escalade”.Sur l’utilisation des avoirs russes, les dirigeants européens réunis jeudi à Bruxelles ont effectué un premier pas timide, en demandant à la Commission d’explorer les moyens de financer l’Ukraine sur les deux années à venir, laissant la porte ouverte à la mise en place d’un prêt qui s’appuierait sur ces avoirs.Immobilisés du fait de sanctions occidentales, ces avoirs représentent quelque 210 milliards d’euros.Cette proposition sera au menu du sommet européen de décembre, repoussant de facto les arbitrages les plus difficiles. Elle est formulée en termes vagues en raison des réserves de la Belgique, pays où se trouve l’essentiel des fonds. La saisie pure et simple de ces avoirs est exclue à ce stade par les pays de l’UE pour ne pas fragiliser leur place financière, mais la Commission européenne propose un mécanisme permettant d’en utiliser la garantie pour financer un prêt de 140 milliards d’euros à Kiev.Présent à Bruxelles jeudi, Volodymyr Zelensky avait exhorté les dirigeants à sauter le pas. Dans la soirée, il s’est montré optimiste sur ce thème en saluant les “bons résultats” du sommet.- Sanctions -Keir Starmer a salué les “énormes progrès” réalisés cette semaine pour cibler les hydrocarbures russes, après la décision des Etats-Unis de prendre à leur tour des sanctions contre ce secteur. Le président Donald Trump s’était refusé longtemps à prendre de telles mesures, mais a estimé cette semaine que ses conversations avec son homologue russe ne menaient “nulle part”.Ces sanctions impliquent un gel de tous les actifs des géants pétroliers Rosneft et Lukoil aux Etats-Unis, et une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire affaire avec eux. Moscou a dénoncé des sanctions américaines “contre-productives”, Vladimir Poutine affirmant qu’elles n’auraient pas d'”impact significatif” sur l’économie de son pays.

Les alliés de l’Ukraine déterminés à accroître la pression sur Moscou

Les alliés de Kiev sont déterminés à accroître la pression sur Moscou, a affirmé vendredi le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a appelé à “achever le travail” sur l’utilisation des avoirs russes gelés afin de financer la défense ukrainienne.La “coalition des volontaires”, qui rassemble une trentaine de pays essentiellement européens qui soutiennent Kiev, s’est …

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Les alliés de l’Ukraine déterminés à accroître la pression sur Moscou

Les alliés de Kiev sont déterminés à accroître la pression sur Moscou, a affirmé vendredi le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a appelé à “achever le travail” sur l’utilisation des avoirs russes gelés afin de financer la défense ukrainienne.La “coalition des volontaires”, qui rassemble une trentaine de pays essentiellement européens qui soutiennent Kiev, s’est réunie vendredi après-midi.Ces alliés se sont entendus “sur un plan clair” pour aider l’Ukraine jusqu’à la fin de l’année, a affirmé le dirigeant britannique lors d’une conférence de presse avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sans toutefois annoncer d’engagement concret. Les alliés de Kiev sont “déterminés” à intensifier la pression sur Vladimir Poutine “du champ de bataille à son économie de guerre”, a dit Keir Starmer, qui codirige cette coalition avec le président français Emmanuel Macron.Les alliés de Kiev doivent s’entendre pour “achever le travail” sur l’utilisation des avoirs russes gelés en réponse à l’invasion de l’Ukraine par Moscou, a dit Keir Starmer. Le Royaume-Uni est prêt à “agir de concert avec l’Union européenne pour faire avancer cela aussi rapidement que possible, afin que ces fonds soient acheminés vers l’Ukraine”, a-t-il ajouté.Débloquer ces avoirs permettrait notamment de financer la fourniture de “systèmes de longue portée” .A ce sujet, le leader travailliste a appelé les alliés à “en faire plus” pour renforcer les moyens d’action longue portée de l’Ukraine.La réunion de la “coalition des volontaires” à Londres s’est tenue en mode hybride: la Première ministre danoise Mette Frederiksen, son homologue néerlandais Dick Schoof et le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte étaient présents. Une vingtaine d’autres dirigeants – dont le président français Emmanuel Macron – étaient en visioconférence.- Audience avec le roi -Le président ukrainien avait d’abord été reçu en audience par le roi Charles III  – leur troisième rencontre au Royaume-Uni depuis le début de l’année.L’Ukraine a été ces dernières semaines la cible d’attaques russes redoublées sur ses infrastructures énergétiques, qui menacent de priver sa population d’électricité et de chauffage.L’Ukraine produit certains missiles de type longue portée (Flamingo, Neptune) et reçoit des Européens des missiles de croisière Scalp français et Storm Shadow britanniques, mais en petites quantités. Elle a réclamé, sans succès, des missiles de croisière allemands Taurus. Et les Américains ont refusé jusqu’ici de livrer les missiles de croisière longue portée Tomahawk que M. Zelensky espérait. Le président russe Vladimir Poutine a averti qu’une telle livraison constituerait “une nouvelle escalade”.Sur l’utilisation des avoirs russes, les dirigeants européens réunis jeudi à Bruxelles ont effectué un premier pas timide, en demandant à la Commission d’explorer les moyens de financer l’Ukraine sur les deux années à venir, laissant la porte ouverte à la mise en place d’un prêt qui s’appuierait sur ces avoirs.Immobilisés du fait de sanctions occidentales, ces avoirs représentent quelque 210 milliards d’euros.Cette proposition sera au menu du sommet européen de décembre, repoussant de facto les arbitrages les plus difficiles. Elle est formulée en termes vagues en raison des réserves de la Belgique, pays où se trouve l’essentiel des fonds. La saisie pure et simple de ces avoirs est exclue à ce stade par les pays de l’UE pour ne pas fragiliser leur place financière, mais la Commission européenne propose un mécanisme permettant d’en utiliser la garantie pour financer un prêt de 140 milliards d’euros à Kiev.Présent à Bruxelles jeudi, Volodymyr Zelensky avait exhorté les dirigeants à sauter le pas. Dans la soirée, il s’est montré optimiste sur ce thème en saluant les “bons résultats” du sommet.- Sanctions -Keir Starmer a salué les “énormes progrès” réalisés cette semaine pour cibler les hydrocarbures russes, après la décision des Etats-Unis de prendre à leur tour des sanctions contre ce secteur. Le président Donald Trump s’était refusé longtemps à prendre de telles mesures, mais a estimé cette semaine que ses conversations avec son homologue russe ne menaient “nulle part”.Ces sanctions impliquent un gel de tous les actifs des géants pétroliers Rosneft et Lukoil aux Etats-Unis, et une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire affaire avec eux. Moscou a dénoncé des sanctions américaines “contre-productives”, Vladimir Poutine affirmant qu’elles n’auraient pas d'”impact significatif” sur l’économie de son pays.

Washington déploie un porte-avions dans sa lutte revendiquée contre le narcotrafic en Amérique latine

Les Etats-Unis ont décidé de déployer un porte-avions en appui de leurs opérations présentées comme une lutte contre le narcotrafic en Amérique latine, une montée en puissance considérable des moyens militaires américains dans la région.Washington mène depuis début septembre une campagne de frappes aériennes contre des embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants dans les eaux caribéennes essentiellement. Jusque-là, dix sont connues – la plus récente la nuit passée -, toutes aux Caraïbes, sauf une dans le Pacifique. Elles ont tué au moins 43 personnes, selon un décompte de l’AFP.Le porte-avions Gerald R. Ford, le plus grand du monde, va venir “renforcer les moyens actuels pour déjouer le trafic de stupéfiants”, a annoncé le Pentagone vendredi.”En soutien aux directives du président (Donald Trump) de démanteler des organisations criminelles transnationales et de lutter contre le narco-terrorisme pour défendre le territoire national, le ministre de la Guerre a ordonné au porte-avions Gerald R. Ford (…) de se rendre” dans la zone de commandement correspondant à l’Amérique centrale et à l’Amérique du Sud, a écrit le porte-parole du ministère de la Défense américain Sean Parnell sur le réseau social X, sans préciser davantage sa destination.”Le renforcement de la présence militaire américaine dans la zone va consolider la capacité des Etats-Unis à détecter, surveiller et stopper acteurs et activités illicites”, ajoute-t-il.Jusque-là, navires et avions de chasse étaient déployés dans la région.Cette annonce du Pentagone intervient peu après la dernière frappe américaine connue dans les Caraïbes, rendue publique par le ministre de la Défense Pete Hegseth dans la matinée.”Dans la nuit, sur ordre du président Trump, le ministère de la Guerre a mené une frappe létale contre une embarcation utilisée par Tren de Aragua”, un gang vénézuélien classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis, “se livrant au trafic de drogue dans les eaux caribéennes”, a-t-il affirmé sur X.- “Enflammer l’Amérique du Sud” -“Six hommes narcoterrorristes étaient à bord” et “ont été tués”, a poursuivi le ministre dans son message accompagné d’une vidéo nocturne sur laquelle on peut voir un bateau en position stationnaire ciblé avant d’être détruit par une explosion.Cette frappe “a été conduite dans les eaux internationales”, a-t-il précisé.La légalité de ces frappes américaines est largement mise en doute par les experts.”Selon le droit international relatif aux droits de l’Homme, le recours intentionnel à une force létale n’est permis qu’en dernier ressort contre un individu représentant une menace imminente pour la vie”, a déclaré à l’AFP la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme Marta Hurtado Gomez.”Sinon, cela constituerait une violation du droit à la vie”, a-t-elle poursuivi. “D’une manière générale, personne ne devrait être tué pour des infractions liées à la drogue.”Les opérations militaires américaines ont fait grimper les tensions régionales, avec le Venezuela en particulier. Caracas accuse Washington de chercher à déstabiliser le pouvoir du président Nicolas Maduro et affirme disposer de 5.000 missiles antiaériens portables pour contrer les forces américaines.Le Brésil, puissance régionale, a exprimé son inquiétude face à ces frappes aériennes “sans preuve”, qu’il a qualifiées de “menace d’intervention extérieure”.”Nous ne pouvons pas accepter une intervention extérieure (…). Ca pourrait enflammer l’Amérique du Sud et conduire à une radicalisation politique dans tout le continent”, a averti dans un entretien à l’AFP le conseiller spécial du président Lula pour les Affaires étrangères, Celso Amorim.Jeudi, au moins un bombardier américain B-1B a survolé la mer des Caraïbes au large du Venezuela, selon les données de suivi des vols, deuxième démonstration de force de ce type ces derniers jours. Un survol démenti par Donald Trump.

Washington déploie un porte-avions dans sa lutte revendiquée contre le narcotrafic en Amérique latine

Les Etats-Unis ont décidé de déployer un porte-avions en appui de leurs opérations présentées comme une lutte contre le narcotrafic en Amérique latine, une montée en puissance considérable des moyens militaires américains dans la région.Washington mène depuis début septembre une campagne de frappes aériennes contre des embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants dans les eaux caribéennes essentiellement. Jusque-là, dix sont connues – la plus récente la nuit passée -, toutes aux Caraïbes, sauf une dans le Pacifique. Elles ont tué au moins 43 personnes, selon un décompte de l’AFP.Le porte-avions Gerald R. Ford, le plus grand du monde, va venir “renforcer les moyens actuels pour déjouer le trafic de stupéfiants”, a annoncé le Pentagone vendredi.”En soutien aux directives du président (Donald Trump) de démanteler des organisations criminelles transnationales et de lutter contre le narco-terrorisme pour défendre le territoire national, le ministre de la Guerre a ordonné au porte-avions Gerald R. Ford (…) de se rendre” dans la zone de commandement correspondant à l’Amérique centrale et à l’Amérique du Sud, a écrit le porte-parole du ministère de la Défense américain Sean Parnell sur le réseau social X, sans préciser davantage sa destination.”Le renforcement de la présence militaire américaine dans la zone va consolider la capacité des Etats-Unis à détecter, surveiller et stopper acteurs et activités illicites”, ajoute-t-il.Jusque-là, navires et avions de chasse étaient déployés dans la région.Cette annonce du Pentagone intervient peu après la dernière frappe américaine connue dans les Caraïbes, rendue publique par le ministre de la Défense Pete Hegseth dans la matinée.”Dans la nuit, sur ordre du président Trump, le ministère de la Guerre a mené une frappe létale contre une embarcation utilisée par Tren de Aragua”, un gang vénézuélien classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis, “se livrant au trafic de drogue dans les eaux caribéennes”, a-t-il affirmé sur X.- “Enflammer l’Amérique du Sud” -“Six hommes narcoterrorristes étaient à bord” et “ont été tués”, a poursuivi le ministre dans son message accompagné d’une vidéo nocturne sur laquelle on peut voir un bateau en position stationnaire ciblé avant d’être détruit par une explosion.Cette frappe “a été conduite dans les eaux internationales”, a-t-il précisé.La légalité de ces frappes américaines est largement mise en doute par les experts.”Selon le droit international relatif aux droits de l’Homme, le recours intentionnel à une force létale n’est permis qu’en dernier ressort contre un individu représentant une menace imminente pour la vie”, a déclaré à l’AFP la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme Marta Hurtado Gomez.”Sinon, cela constituerait une violation du droit à la vie”, a-t-elle poursuivi. “D’une manière générale, personne ne devrait être tué pour des infractions liées à la drogue.”Les opérations militaires américaines ont fait grimper les tensions régionales, avec le Venezuela en particulier. Caracas accuse Washington de chercher à déstabiliser le pouvoir du président Nicolas Maduro et affirme disposer de 5.000 missiles antiaériens portables pour contrer les forces américaines.Le Brésil, puissance régionale, a exprimé son inquiétude face à ces frappes aériennes “sans preuve”, qu’il a qualifiées de “menace d’intervention extérieure”.”Nous ne pouvons pas accepter une intervention extérieure (…). Ca pourrait enflammer l’Amérique du Sud et conduire à une radicalisation politique dans tout le continent”, a averti dans un entretien à l’AFP le conseiller spécial du président Lula pour les Affaires étrangères, Celso Amorim.Jeudi, au moins un bombardier américain B-1B a survolé la mer des Caraïbes au large du Venezuela, selon les données de suivi des vols, deuxième démonstration de force de ce type ces derniers jours. Un survol démenti par Donald Trump.

Record annuel d’enchères en France pour un exceptionnel Picasso, vendu 32 millions d’euros

Un portrait “exceptionnel” de Dora Maar portant un chapeau à fleurs coloré, peint par Pablo Picasso en 1943 en pleine Occupation, a été vendu 32 millions d’euros (avec frais) aux enchères vendredi à l’Hôtel Drouot à Paris, “record de l’année” en France, selon la maison de vente.”Nous avons battu le record de Christie’s pour un tableau de Picasso cette année à Hong Kong (23,6 millions d’euros pour “buste de femme” (1944), un portrait de Dora Maar vendu le 26 septembre, ndlr) C’est la plus haute enchère en France toutes maisons confondues cette année”, s’est félicité auprès de l’AFP le commissaire-priseur chargé de cette vente, Christophe Lucien.”Picasso et Dora Maar sont deux stars incontournables des enchères. C’est un grand moment, très émouvant, dont je me souviendrai longtemps. Le monde entier était présent, soit dans la salle, soit au téléphone, dans une atmosphère électrique”, a-t-il ajouté.- acquéreur étranger-Intitulé “Buste de femme au chapeau à fleurs”, le tableau d’une taille de 80×60 centimètres, peint à l’huile, vendu “à un acquéreur étranger”, selon M. Lucien qui n’a pas précisé sa nationalité, représente la photographe, égérie des surréalistes, qui fut la compagne de Picasso pendant une dizaine d’années.Estimé huit millions d’euros, une estimation basse, selon le commissaire-priseur, son prix s’est envolé lors d’une bataille en règle retransmise en direct sur le site de Drouot, à laquelle se sont livrés les enchérisseurs entretenant jusqu’au bout le suspense.Signé par Picasso et daté du 11 juillet 1943, le tableau, “exceptionnel”, selon M. Lucien, a été acquis en août 1944 par un grand collectionneur français, grand-père des actuels ayants droit qui souhaitaient le vendre dans le cadre d’une succession.”Inconnu du public et jamais exposé hormis dans l’atelier de Picasso pour quelques amis, il n’a jamais été vernis ni restauré, est juste encadré de minces baguettes et dans son jus”, avait précisé Agnès Sevestre-Barbé, spécialiste de Picasso, lors du dévoilement de l’oeuvre le 19 septembre.D’inspiration à la fois naturaliste et cubiste, la toile montre Dora Maar en proie à la tristesse mais au visage empreint de douceur, contrairement à d’autres portraits où le maître espagnol l’a représentée avec une expression où la violence et les émotions semblent exacerbées.Elle porte un chapeau à fleurs aux couleurs plutôt vives (rouge, jaune, vert, violet) avec un buste plus sombre, au moment où Picasso la délaisse pour une plus jeune femme, Françoise Gilot.Plusieurs portraits de Dora Maar ont surtout été vendus aux Etats-Unis par les grandes maisons de vente anglo-saxonnes. En 2006, “Dora Maar au chat” avait été vendu 95 millions de dollars à New York, après “Femme assise dans un jardin” (1938) acquise en 1999 également à New York pour 49 millions de dollars.Authentifié par l’administration Picasso, le portrait vendu n’était connu des spécialistes et passionnés de Picasso qu’en noir et blanc et à travers le catalogue raisonné de ses œuvres (inventaire officiel) le mentionnant, selon Drouot.Des photos de Brassaï, ami de Picasso, prises dans l’atelier du peintre (rue des Grands-Augustins) attestent également de la présence du tableau, installé au sol près de la célèbre “+femme au rocking-chair+ et d’un lapin (momifié), accroché au mur, récupéré par Picasso dans la cour carrée du Louvre”, selon M. Lucien.Dora Maar, de son vrai nom Henriette Théodora Markovic (1907-1997), est surtout réputée comme photographe et s’est fait connaître notamment à travers ses innombrables portraits de Picasso.Elle a aussi réalisé un reportage photographique sur le chef d’oeuvre du maître espagnol, “Guernica”, en cours de création en 1937 dans son atelier des Grands-Augustins, aujourd’hui au musée de la Reine Sofia à Madrid.

Budget: Lecornu ouvre les débats dans l’hémicycle sous les menaces du PS

“2026 ne peut pas être une année de perdue”. Sébastien Lecornu a ouvert vendredi à l’Assemblée les débats sur le budget de l’Etat, qui promettent d’être décisifs dès ce weekend, le PS exigeant davantage de justice fiscale, et menaçant dans le cas contraire de faire tomber le gouvernement.Fait inhabituel, le Premier ministre s’est rendu au palais Bourbon pour une déclaration d’un quart d’heure en ouverture des débats en séance sur la partie recette.”On ne peut plus gouverner par la seule discipline d’un camp”, a assuré M. Lecornu, appelant au “compromis” et à “un changement de culture” parlementaire.Le chef du gouvernement, renommé par Emmanuel Macron après l’épisode rocambolesque de sa démission express, a évité la censure d’emblée en acceptant de suspendre la réforme des retraites, condition fixée par les socialistes.Mais ces derniers ont à nouveau brandi la menace d’une censure après le rejet en commission de la première partie du budget, rendant incertaine l’issue des débats, d’autant plus avec l’abandon annoncé par Matignon du recours à l’article 49.3.”S’il n’y a pas d’évolution (…) d’ici lundi, les socialistes voteront contre et censureront”, a assuré vendredi le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, sur X.Celui-ci exige que des mesures de justice fiscale soient adoptées lors de l’examen pour supprimer, en retour, “les horreurs de la copie” gouvernementale.Sébastien Lecornu n’a pas donné de réponses précises dans l’immédiat.Les tractations continuent en coulisse. Une réunion a eu lieu dans la matinée entre des représentants de gauche et des macronistes.Et les socialistes, s’ils entendent bien défendre dans l’hémicycle ce weekend la taxe Zucman originelle – 2% par an sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, dont les biens professionnels – ont aussi mis sur la table d’autres propositions.Dont deux amendements, l’un reprenant la taxe en excluant certaines entreprises familiales ou innovantes, et l’autre en sortant de l’assiette des biens professionnels. Mais plusieurs cadres aux groupes macronistes expliquaient attendre d’avoir le chiffrage et l’avis du gouvernement pour décider de leur position dans l’hémicycle.La ministre du Budget Amélie de Montchalin a appelé à “protéger” l’outil “de travail” et “les biens professionnels”.- “Chantage” -Côté RN, Jean-Philippe Tanguy a fustigé un budget de “purge toxique”. “Il est hors de question de vous laisser prendre, cette année, un centime de plus. Ni aux salariés, ni aux entrepreneurs, ni aux retraités”, a-t-il lancé.Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, a lui dénoncé “un budget anti-social et anti-écologique qui, associé à celui de la sécurité sociale, est un musée des horreurs inégalitaires”, et appelé à la censure du gouvernement pour éviter l’hypothèse d’un recours aux ordonnances si le Parlement dépasse les délais constitutionnels pour se prononcer.Bien d’autres points chauds attendent les députés dans cette première partie du budget, consacrée aux recettes. Les débats sont programmés jusqu’au 3 novembre, avant un vote solennel le 4 sur cette partie. L’ensemble de la discussion budgétaire mènera le Parlement jusqu’à la mi-décembre au moins.Les discussions promettent d’êtres vives sur le gel du barème de l’impôt sur le revenu, la suppression d’un abattement fiscal pour les retraités, ou la suppression de la défiscalisation des indemnités journalières pour affection de longue durée.Le gouvernement propose une taxe sur les holdings patrimoniales détenant au moins cinq millions d’euros d’actifs, une mesure qui ne satisfait pas le PS, et qui est critiquée dans le camp de l’exécutif.Dans l’hémicycle, Sébastien Lecornu s’est également attaché à adresser des signaux à la droite, se montrant disposé à travailler avec Les Républicains (LR) pour “des mesures de valorisation du travail” et faire avancer “en parallèle” du budget “l’allocation sociale unique”, mantra du patron du groupe Laurent Wauquiez.Ce dernier a lui lancé un vif avertissement au gouvernement sur la suspension de la réforme des retraites, autre clé de la non-censure, et qui sera examinée dans le budget de la sécurité sociale à partir de lundi en commission.”Nous ne sommes pas là pour intégrer le chantage du PS”, a prévenu M. Wauquiez dans Le Figaro. Il a lui-même déposé avec de nombreux députés LR, un amendement pour supprimer cette mesure.Là encore, les pistes de financement seront au cœur des débats. La suspension doit pour l’instant être financée par la mise à contribution des complémentaires santé et des retraités, ce qui suscite de vives critiques. D’autant que les personnes pouvant bénéficier du dispositif “carrières longues” ne seront pas concernées par la suspension de la réforme des retraites à ce stade.sl-cma-sac-law-bpa/ama/cbn