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Attaques de prisons: 21 suspects présentés à la justice, la piste des narcotrafiquants confirmée

Au moins 18 des 21 suspects présentés vendredi à des juges d’instruction chargés de la criminalité organisée à Paris ont été mis en examen, l’enquête ayant démontré que les attaques contre des prisons et des agents pénitentiaires étaient imputables aux narcotrafiquants.Après leur mise en examen, les suspects comparaissent devant un juge des libertés et de la détention (JLD) qui doit statuer sur leur placement en détention provisoire, requis par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), seule désormais à conduire les investigations.Dans le box, ceux qu’a pu voir l’AFP avant que le huis clos ne soit ordonné sont âgés d’une vingtaine d’années.La “dimension publique, politique” du dossier “est écrasante pour tous les mis en examen”, a réagi auprès de la presse l’avocate de l’un d’eux, Helin Köse.”Il faudra que l’instruction mette en exergue avec précision la responsabilité de chacun. Mon client, à titre d’exemple, n’avait aucune idée de l’ampleur des activités de ce groupe et les condamne fermement”, a-t-elle ajouté.”Les mises en examen automatiques dans ce dossier (…) reflètent une volonté de faire un exemple plutôt que de faire du droit”, a regretté Juliette Triquet, une autre avocate.Pour le conseil Maxence Gallo, les attaques de prisons traduisent “un appel à l’aide malvenu dans sa forme mais qui doit être écouté”.La procureure de Paris, Laure Beccuau, tiendra une conférence de presse samedi à 11H00 au tribunal.Parmi les 21 suspects, dont deux mineurs et sept déjà incarcérés, figure le créateur présumé “du premier compte Telegram intitulé DDPF (Défense des prisonniers français) et rédacteur du texte de revendication (…) mettant en cause la condition carcérale”, soulignent dans un communiqué commun le parquet national antiterroriste (Pnat) et la Junalco.Déjà en détention, condamné pour des infractions de droit commun, il sera prochainement jugé “pour des faits liés au narcobanditisme marseillais, proche de la DZ Mafia”.Dans le box, le jeune homme de 23 ans, pantalon noir bariolé et fine barbe, a écouté attentivement la JLD, mains croisées dans le dos. Son avocate n’a pas souhaité s’exprimer.Le groupe DDPF, totalement inconnu, avait publié vidéo et menaces sur cette messagerie cryptée, qui a fermé le canal.”Trois relais probables des actions violentes de +DDPF+, également inscrits dans la grande criminalité” et en détention, ont aussi été identifiés. Ces “donneurs d’ordres” ont désigné “des cibles (…) parmi les agents et les établissements pénitentiaires (…) et auraient sollicité des relais hors les murs, pour recruter des exécutants, parfois leur donner les moyens d’agir, et les rémunérer”, est-il détaillé.Les investigations “ont mis en évidence un mode opératoire similaire, déployé de façon répétée: à partir d’un mot d’ordre d’action donné par l’instigateur du mouvement +DDPF+ sur une chaîne Telegram, des offres d’actions ont été diffusées et relayées sur les réseaux sociaux, des exécutants ont été recrutés et sont passés à l’acte, moyennant une rémunération significative”, relate le communiqué.”Ce mode opératoire correspond à celui désormais habituellement employé par les organisations criminelles”, est-il ajouté.- Coup de filet -Au total, 30 personnes ont été interpellées entre lundi et mercredi lors d’un vaste coup de filet dans toute la France. Sept ont été relâchées. Un mineur de 16 ans a été mis en examen et incarcéré à Lyon pour “des incendies aux abords des maisons d’arrêt” dans le Rhône, selon son avocat, Hervé Banbanaste. La procédure, qui concerne également un majeur, n’a pu être liée avec l’enquête principale.L’information judiciaire ouverte vendredi par la Junalco pour notamment association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et de délits et tentative de meurtre en bande organisée porte sur une quinzaine d’actions menées contre des prisons et des agents pénitentiaires à partir du 13 avril. Ce jour-là, à Agen, est apparu pour la première fois le tag “DDPF” près de sept voitures incendiées sur le parking de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (Enap).S’en est suivie une série d’incendies de voitures de personnels pénitentiaires un peu partout en France, des tirs de mortiers d’artifices sur des prisons, voire des tirs de Kalachnikov comme à Toulon. Et des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov le 21 avril dans un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires, près de la prison de Saint-Quentin-Fallavier.Le Pnat s’est saisi de l’enquête le 15 avril mais à l’issue du coup de filet, “il n’apparaît pas que ces actions coordonnées procèdent d’une entreprise terroriste”.Les pistes de l’idéologie radicale violente et de l’ingérence étrangère, “pleinement explorées”, ont été abandonnées.”En revanche, les investigations ont permis d’inscrire résolument ces actions dans la très grande criminalité organisée”, selon le communiqué.Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, avait imputé dès le début les attaques à la criminalité organisée. Le Parlement a définitivement adopté mardi une proposition de loi destinée à renforcer la lutte contre les narcotrafiquants.

Les Chypriotes-turcs manifestent contre l’autorisation du voile au lycée

Plusieurs milliers de Chypriotes-turcs ont défilé vendredi à Nicosie-Nord pour protester contre la récente autorisation du port du voile dans les lycées publics, une réforme dénoncée par ses opposants au nom des traditions laïques locales.”Il s’agit d’un symbole religieux. Un enfant de moins de 18 ans ne peut pas prendre cette décision de son plein gré, à mon avis”, lance à l’AFP Dila Ensari, 15 ans, qui participe au rassemblement avec sa mère, enseignante dans une école publique.Une centaine de syndicats avaient appelé à ce rassemblement dans la partie chypriote-turque de la capitale divisée pour exiger l’abrogation de la nouvelle règle.En mars, le conseil des ministre de la République turque de Chypre du Nord (RTCN) – autoproclamée en 1983 et reconnue uniquement par Ankara – a réformé le code de discipline scolaire pour autoriser le hijab au lycée, laissant les collèges décider si faire pareil ou pas.Le foulard, s’il est porté, doit être simple, de couleur unie et assortie à l’uniforme scolaire, selon la nouvelle réglementation.”Dans ce pays, il y a ceux qui ont des croyances religieuses et ceux qui n’en ont pas. Ceux qui vont à la mosquée et ceux qui n’y vont pas. Ce sont des choix individuels”, a défendu lors d’une émission matinale le président de la RTCN, Ersin Tatar.Le changement, qui a déclenché un levée de bouclier de la part des partis d’opposition, des milieux enseignants et des syndicats, a été décidé après un incident relayé sur les réseaux sociaux en mars dans une école de Nicosie-Nord, où une lycéenne s’était vue refuser l’entrée à cause de son hijab.Sur la vidéo, la jeune fille, un foulard bleu sur la tête est avec son père devant les portes de l’établissement, engagée dans une discussion houleuse avec ce qui semble être la direction tandis que les autres élèves entrent en classe.Les opposants à la réforme ont accusé le gouvernement de politiser le système éducatif et de porter atteinte aux valeurs de laïcité.- Le risque d’une “confrontation” -“Faire une exception sur les symboles religieux dans les écoles publiques est contraire à la laïcité et menace le bon développement des enfants”, s’insurge Burak Mavis, à la tête du syndicat des enseignants de la RTCN. “Les moins de 18 ans n’ont pas la capacité de faire leurs propres choix, c’est une erreur de penser qu’un choix idéologique et symbolique comme le foulard soit librement voulu”, ajoute-t-il à l’AFP.Même son de cloche chez Sara, une enseignante de 30 ans présente à la manifestation et qui a refusé de donner son nom complet par crainte de représailles. “Nous sommes pour une éducation laïque. Si l’une de mes élèves veut porter un hijab après 18 ans, je serai là pour protester en faveur de son droit à le faire”, lâche-t-elle.Plus de 10.000 personnes avaient déjà participé à une manifestation à Nicosie-Nord le mois dernier, selon M. Mavis, rassemblant des leaders du principal parti d’opposition, le Parti républicain turc (CTP), et d’autres groupes de gauche.”Avec cette réglementation, on est sûr de déclencher un débat de société voire une confrontation à propos de l’éducation laïque et des libertés individuelles”, a fustigé sur Facebook Tufan Erhurman, le leader du CTP. Majoritairement musulmans, les Chypriotes-turcs s’identifient largement à une pratique sécularisée de l’islam.Le foulard est rarement porté, la consommation d’alcool courante pour beaucoup et les plus pieux ont tendance à réserver leur pratique religieuse à la sphère privée.La population originaire de l’île se distingue en ce sens des habitants venus de Turquie, volontiers plus conservateurs et religieux, et qui seraient plus nombreux selon certaines estimations. Le débat n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui qu’a connu la Turquie en 2013 après la décision de lever l’interdiction du foulard pour les lycéennes.Dans les établissements de la République de Chypre, grécophone, reconnue internationalement et membre de l’UE, les élèves peuvent porter le foulard et d’autres signes religieux.

Percée de l’extrême droite britannique dans des élections locales

Le parti britannique d’extrême droite Reform UK, dirigé par Nigel Farage, a remporté une élection législative partielle en Angleterre et pris le contrôle de plusieurs conseils régionaux, parvenant à s’implanter sur le territoire au détriment des travaillistes au pouvoir et des conservateurs.Les résultats des élections locales de jeudi, qui se déroulaient dans certaines circonscriptions d’Angleterre, confirment une fragmentation du paysage politique au Royaume-Uni, qui était dominé depuis le début du XXe siècle par le bipartisme.”Nous pouvons et nous allons gagner les prochaines élections” législatives britanniques prévues pour 2029, a exulté Nigel Farage vendredi en fin de journée, assurant avoir “coulé” le parti conservateur, devant une trentaine de nouveaux conseillers Reform UK à Stafford (centre de l’Angleterre).Plus tôt dans la journée, le champion du Brexit, qui a fait campagne sur la lutte contre l’immigration irrégulière, s’était réjoui de “l’effondrement” du vote Labour au cours d’une législative partielle dans la circonscription de Runcorn et Helsby (nord-ouest) remportée par son parti à six voix près.La défaite du Labour à Runcorn est “décevante”, a admis le Premier ministre Keir Starmer, qui a pris ses fonctions en juillet. Mais le gouvernement est déterminé à aller “plus loin et plus vite” dans ses réformes, a-t-il ajouté.Ce résultat à Runcorn, une circonscription où le labour avait nettement gagné en juillet, permet à Reform UK de revenir à cinq députés au Parlement -sur un total de 650-, largement dominé par le parti travailliste.Reform UK a par ailleurs pour la première fois obtenu de diriger deux mairies (Greater Lincolnshire et Hull, dans l’est de l’Angleterre) et pris le contrôle d’une série de conseils locaux.Les travaillistes ont quant à eux remporté trois postes de maire sur les six soumis au vote. Les conservateurs en ont eu un.Un total de 1.641 sièges au sein de collectivités locales étaient à pourvoir, soit une petite partie des 17.000 sièges de conseillers locaux dans toute l’Angleterre.- “Performance impressionnante” -Même si la participation est faible (autour de 30%), il s’agit d’une performance “impressionnante” de la part de Reform, commente l’analyste Tim Bale, de l’université Queen Mary à Londres, interrogé par l’AFP. Il a toutefois estimé que ce n’était pas une surprise, “les deux principaux partis étant clairement très impopulaires en ce moment”.Pour le politologue Anand Menon, les résultats illustrent une “tendance similaire à celle que l’on observe en Europe occidentale, où les grands partis perdent des voix”. “Et la politique devient très, très fragmentée”, souligne-t-il.Christopher Davies, un retraité de 67 ans habitant à Runcorn, a voté toute sa vie pour les travaillistes mais a cette fois choisi Reform. Il a raconté à l’AFP sa “désillusion totale” vis-à-vis du système à deux partis, qui “ne fonctionne simplement pas”.Le résultat doit servir de “signal d’alarme” pour les deux principales formations politiques, juge-t-il.Rebecca Thomas, une assistante pédagogique de 44 ans, se dit “déçue”. Reform “crée beaucoup de haine”, a déploré cette électrice du Labour.  Ces élections étaient le premier scrutin en Angleterre depuis l’arrivée au pouvoir du parti travailliste (centre gauche). La popularité de Keir Starmer a plongé dans les sondages : il lui est reproché de ne pas avoir réussi à redresser l’économie et son gouvernement a été vivement critiqué pour avoir supprimé des aides sociales.Ce scrutin constituait aussi un test pour la dirigeante des Tories Kemi Badenoch, arrivée en fin d’année dernière à la tête du parti conservateur après la débâcle subie aux législatives de juillet.”Les partis protestataires se portent bien aujourd’hui, je le sais, c’est décevant”, a-t-elle reconnu, se disant désolée pour les conseillers conservateurs battus.Le public n’est “pas encore prêt à nous faire confiance”, a-t-elle admis, se disant déterminée à regagner le terrain perdu.En vertu du système électoral à un tour qui favorise les grands partis, les travaillistes ont remporté une majorité parlementaire écrasante en juillet mais avec seulement 33,7% des voix. Soit la proportion la plus faible pour un parti vainqueur de législatives depuis la Deuxième Guerre mondiale.Les conservateurs, quant à eux, avaient obtenu 24% des voix et 121 sièges, leur pire défaite électorale de tous les temps.Reform UK avait remporté 14% des voix et cinq sièges (un chiffre ensuite passé à quatre après le renvoi d’un député Reform puis à nouveau à cinq avec la victoire de vendredi), un résultat sans précédent pour un parti d’extrême droite au Royaume-Uni.Les libéraux-démocrates avaient eu 61 députés de plus par rapport aux précédentes élections et les Verts avaient progressé d’un à quatre élus.

Percée de l’extrême droite britannique dans des élections locales

Le parti britannique d’extrême droite Reform UK, dirigé par Nigel Farage, a remporté une élection législative partielle en Angleterre et pris le contrôle de plusieurs conseils régionaux, parvenant à s’implanter sur le territoire au détriment des travaillistes au pouvoir et des conservateurs.Les résultats des élections locales de jeudi, qui se déroulaient dans certaines circonscriptions d’Angleterre, confirment une fragmentation du paysage politique au Royaume-Uni, qui était dominé depuis le début du XXe siècle par le bipartisme.”Nous pouvons et nous allons gagner les prochaines élections” législatives britanniques prévues pour 2029, a exulté Nigel Farage vendredi en fin de journée, assurant avoir “coulé” le parti conservateur, devant une trentaine de nouveaux conseillers Reform UK à Stafford (centre de l’Angleterre).Plus tôt dans la journée, le champion du Brexit, qui a fait campagne sur la lutte contre l’immigration irrégulière, s’était réjoui de “l’effondrement” du vote Labour au cours d’une législative partielle dans la circonscription de Runcorn et Helsby (nord-ouest) remportée par son parti à six voix près.La défaite du Labour à Runcorn est “décevante”, a admis le Premier ministre Keir Starmer, qui a pris ses fonctions en juillet. Mais le gouvernement est déterminé à aller “plus loin et plus vite” dans ses réformes, a-t-il ajouté.Ce résultat à Runcorn, une circonscription où le labour avait nettement gagné en juillet, permet à Reform UK de revenir à cinq députés au Parlement -sur un total de 650-, largement dominé par le parti travailliste.Reform UK a par ailleurs pour la première fois obtenu de diriger deux mairies (Greater Lincolnshire et Hull, dans l’est de l’Angleterre) et pris le contrôle d’une série de conseils locaux.Les travaillistes ont quant à eux remporté trois postes de maire sur les six soumis au vote. Les conservateurs en ont eu un.Un total de 1.641 sièges au sein de collectivités locales étaient à pourvoir, soit une petite partie des 17.000 sièges de conseillers locaux dans toute l’Angleterre.- “Performance impressionnante” -Même si la participation est faible (autour de 30%), il s’agit d’une performance “impressionnante” de la part de Reform, commente l’analyste Tim Bale, de l’université Queen Mary à Londres, interrogé par l’AFP. Il a toutefois estimé que ce n’était pas une surprise, “les deux principaux partis étant clairement très impopulaires en ce moment”.Pour le politologue Anand Menon, les résultats illustrent une “tendance similaire à celle que l’on observe en Europe occidentale, où les grands partis perdent des voix”. “Et la politique devient très, très fragmentée”, souligne-t-il.Christopher Davies, un retraité de 67 ans habitant à Runcorn, a voté toute sa vie pour les travaillistes mais a cette fois choisi Reform. Il a raconté à l’AFP sa “désillusion totale” vis-à-vis du système à deux partis, qui “ne fonctionne simplement pas”.Le résultat doit servir de “signal d’alarme” pour les deux principales formations politiques, juge-t-il.Rebecca Thomas, une assistante pédagogique de 44 ans, se dit “déçue”. Reform “crée beaucoup de haine”, a déploré cette électrice du Labour.  Ces élections étaient le premier scrutin en Angleterre depuis l’arrivée au pouvoir du parti travailliste (centre gauche). La popularité de Keir Starmer a plongé dans les sondages : il lui est reproché de ne pas avoir réussi à redresser l’économie et son gouvernement a été vivement critiqué pour avoir supprimé des aides sociales.Ce scrutin constituait aussi un test pour la dirigeante des Tories Kemi Badenoch, arrivée en fin d’année dernière à la tête du parti conservateur après la débâcle subie aux législatives de juillet.”Les partis protestataires se portent bien aujourd’hui, je le sais, c’est décevant”, a-t-elle reconnu, se disant désolée pour les conseillers conservateurs battus.Le public n’est “pas encore prêt à nous faire confiance”, a-t-elle admis, se disant déterminée à regagner le terrain perdu.En vertu du système électoral à un tour qui favorise les grands partis, les travaillistes ont remporté une majorité parlementaire écrasante en juillet mais avec seulement 33,7% des voix. Soit la proportion la plus faible pour un parti vainqueur de législatives depuis la Deuxième Guerre mondiale.Les conservateurs, quant à eux, avaient obtenu 24% des voix et 121 sièges, leur pire défaite électorale de tous les temps.Reform UK avait remporté 14% des voix et cinq sièges (un chiffre ensuite passé à quatre après le renvoi d’un député Reform puis à nouveau à cinq avec la victoire de vendredi), un résultat sans précédent pour un parti d’extrême droite au Royaume-Uni.Les libéraux-démocrates avaient eu 61 députés de plus par rapport aux précédentes élections et les Verts avaient progressé d’un à quatre élus.

Débouté par la justice, le prince Harry veut se réconcilier avec sa famille

Le prince Harry, en rupture avec la famille royale depuis 2020, a assuré vendredi vouloir se “réconcilier” avec elle, et s’est dit “abattu” par une décision de justice qui selon lui l’empêche de revenir avec sa femme et leurs deux enfants au Royaume-Uni pour des raisons de sécurité.”Je ne sais pas combien de temps il reste à mon père (…),  mais ce serait bien qu’on se réconcilie”, a déclaré le fils cadet de Charles III dans un long entretien à la BBC où il est apparu affecté.Le duc de Sussex, 40 ans, a également déclaré ne plus avoir de contact avec le roi, atteint d’un cancer dont la nature n’a jamais été dévoilée, à cause de la procédure judiciaire qu’il mène depuis 2021 contre une décision gouvernementale sur sa sécurité. Il a perdu en appel dans cette procédure vendredi.Réagissant à la décision de justice, qui débouté Harry, le palais de Buckingham a estimé que “toutes ces questions ont été examinées à plusieurs reprises et méticuleusement par les tribunaux, qui sont arrivés à chaque fois à la même conclusion”.Après avoir quitté le Royaume-Uni en 2020, Harry et son épouse Meghan, qui vivent en Californie, ont perdu la protection systématique prévue pour les membres actifs de la famille royale, payée par le contribuable britannique.Désormais, le ministère de l’Intérieur évalue au cas par cas le besoin de protection du prince lorsqu’il vient dans le pays, décision qu’Harry conteste.Dans sa décision vendredi, le juge Geoffrey Vos a estimé que la décision du gouvernement avait été “logique” car “le duc de Sussex s’est retiré des fonctions royales et a quitté le Royaume-Uni pour vivre principalement à l’étranger”.Il a toutefois ajouté qu’il était las des batailles judiciaires et n’envisageait pas de saisir la Cour suprême. “Cela ne sert à rien de continuer à se battre. La vie est précieuse”, a-t-il dit. Mais dans ce contexte, il a indiqué ne pas “imaginer un monde dans lequel je ramènerais (sa) femme et (ses) enfants au Royaume-Uni”. Il a appelé le gouvernement à intervenir.- “J’aime mon pays” -Harry ne vient plus que rarement au Royaume-Uni, et Meghan ne s’y est pas rendue depuis les obsèques de la reine Elizabeth II en 2022.Ce souhait de renouer avec sa famille, avec laquelle il est encore plus en froid depuis la publication de ses mémoires “le Suppléant” début 2023, le duc de Sussex l’avait déjà formulé à la télé américaine en 2023.”J’aime mon pays, je l’ai toujours aimé, malgré ce que certaines personnes dans ce pays ont fait. Le Royaume-Uni me manque, certaines régions du Royaume-Uni me manquent”, a-t-il ajouté, se disant “vraiment triste de ne pas pouvoir montrer (sa) patrie à (ses) enfants”.Les liens entre le duc de Sussex et “la firme” – le surnom attribué à la famille royale – se sont distendus en 2020 lorsque sa femme Meghan et lui ont renoncé à leurs obligations royales et déménagé en Californie.Une interview explosive du couple à l’Américaine Oprah Winfrey au cours de laquelle ils ont révélé qu’un membre de la famille royale s’était interrogé, lorsque Meghan était enceinte, sur la couleur de peau qu’aurait leur fils Archie, et une mini-série Netflix très critique fin 2022, ont ajouté aux tensions.Le coup de grâce est venu début 2023 avec la publication du “Suppléant”, un énorme succès de librairie. Harry y cible son frère William, le prince héritier, la reine Camilla, sa belle-soeur Kate, adorée des Britanniques, ou encore son père, le roi Charles III.Harry s’est aussi engagé dans une croisade judiciaire contre les tabloïds au Royaume-Uni, avec plus ou moins de réussite. Il juge qu’ils sont responsables de la mort de sa mère Diana, pourchassée par des paparazzi à Paris en 1997, et les a aussi accusés de harcèlement envers son épouse Meghan.Plus récemment, il a  fait la Une des médias après avoir démissionné de sa fonction de parrain d’une association oeuvrant en Afrique, qu’il avait créée à la mémoire de sa mère la princesse Diana, en raison d’un conflit avec sa présidente.Â