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Syrie: le plus influent chef druze s’en prend au pouvoir, dénonce une “campagne génocidaire”

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s’en est pris au pouvoir d’Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une “campagne génocidaire” contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.Les autorités religieuses, chefs traditionnels et groupes armés druzes ont par ailleurs souligné que leur …

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Syrie: le plus influent chef druze s’en prend au pouvoir, dénonce une “campagne génocidaire”

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s’en est pris au pouvoir d’Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une “campagne génocidaire” contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.Les autorités religieuses, chefs traditionnels et groupes armés druzes ont par ailleurs souligné que leur communauté constituait “une partie inaliénable” de la Syrie, à l’issue d’un rassemblement jeudi soir dans la ville de Soueïda (sud).Prenant fait et cause pour les Druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a menacé de répondre “avec force” si le gouvernement syrien ne protégeait pas cette minorité.Les heurts à proximité et au sud de Damas entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite illustrent l’instabilité persistante en Syrie, près de cinq mois après le renversement du président Bachar al-Assad, issu de la minorité alaouite.Dans un communiqué, cheikh Hikmat al-Hajri a dénoncé une “campagne génocidaire injustifiée” visant des “civils”, et a réclamé “une intervention immédiate de forces internationales”.”Nous ne faisons plus confiance à une entité qui prétend être un gouvernement. (…) Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, en prétendant que ce sont des éléments incontrôlés.” Assaad al-Chaibani, chef de la diplomatie du nouveau pouvoir à Damas, a rétorqué sur X que “tout appel à une intervention étrangère, sous quelque prétexte ou slogan que ce soit, mènera à une détérioration de la situation et à davantage de divisions”.Jeudi, l’ONU a exhorté “toutes les parties à faire preuve d’un maximum de retenue”.- “Protéger les minorités” -Les combats à Jaramana et Sahnaya, où vivent des chrétiens et des Druzes, ainsi qu’à Soueïda, ville à majorité druze, ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait début mars plus de 1.700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite, dans l’ouest du pays. Les violences avaient été déclenchées par des attaques des pro-Assad contre les forces de sécurité. Israël a appelé à la communauté internationale à “protéger les minorités en Syrie – en particulier les Druzes – du régime et de ses bandes terroristes”, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Gideon Saar. Mercredi, l’armée israélienne avait mené des frappes près de Damas, “une action d’avertissement” contre un “groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de la ville de Sahnaya” selon le Premier ministre Benjamin Netanyahu.Les Druzes sont une minorité issue de l’islam chiite. Ses membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.”Nous sommes une part inaliénable de la Syrie”, a déclaré un porte-parole du rassemblement des autorités religieuses, chefs traditionnels et groupes armés druzes jeudis soir à Soueïda, ajoutant que la communauté rejetait “toute division” du pays.Les combats en Syrie ont été déclenchés lundi soir par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir contre Jaramana, après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à un Druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet. L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité du message.Les autorités syriennes ont accusé des éléments échappant à son contrôle d’avoir provoqué les violences.- 102 morts -Selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ces affrontements ont fait 102 morts, dont 30 membres des forces de sécurité et combattants affiliés, 21 combattants druzes et 11 civils à Jaramana et Sahnaya. Dans la province de Soueïda (sud), 40 combattants druzes ont péri, dont 35 dans une embuscade, d’après l’ONG.A Jaramana, des accords entre représentants des Druzes et du pouvoir ont permis de rétablir le calme mardi soir, et de même mercredi soir à Sahnaya à 15 km au sud-ouest de Damas, où des forces de sécurité ont été déployées.A cette occasion, le pouvoir syrien a réaffirmé son “engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze”. Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d’ouverture envers les Druzes, cherchant, selon l’analyste indépendant Michael Horowitz, à se ménager des alliés dans le sud syrien à un moment où l’avenir de ce pays reste incertain.

Les 100 jours passés, premier mouvement majeur dans l’équipe Trump

Premier mouvement majeur dans l’équipe de Donald Trump depuis son retour au pouvoir : le président américain a écarté jeudi son conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, fragilisé par l’affaire des plans militaires partagés par mégarde, et compte en faire son ambassadeur auprès de l’ONU.”J’ai le plaisir d’annoncer que je vais nommer Mike Waltz au …

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Poutine “seul obstacle” à la paix en Ukraine, selon Paris

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a estimé jeudi que le président russe Vladimir Poutine était le “seul obstacle” à la paix en Ukraine, et indiqué que les Européens se préparaient à de nouvelles sanctions contre Moscou.”Il faut le reconnaître, je crois que désormais c’est clair comme de l’eau de roche que le seul obstacle à la paix en Ukraine aujourd’hui c’est Vladimir Poutine”, a déclaré M. Barrot dans une interview à l’AFP, en soulignant que l’Ukraine avait “tenu sa part du marché”.Le ministre français s’exprimait peu après avoir rencontré son homologue américain Marco Rubio au département d’Etat, avec lequel il a dit avoir eu “un échange sans filtre”.La visite de M. Barrot à Washington intervient au lendemain de la signature entre Washington et Kiev d’un accord sur les minerais qui pourrait pérenniser à terme une présence américaine en Ukraine.L’Ukraine “a accepté un cessez-le-feu sans condition et hier elle a accepté de conclure un accord sur les minerais critiques avec les Etats-Unis”, a fait valoir M. Barrot.”Pendant ce temps-là, la Russie de Vladimir Poutine n’a fait aucun effort, n’a envoyé aucun signe qu’elle est prête au cessez-le-feu et à la paix à laquelle aspire le président Donald Trump et à laquelle aspirent les Européens et bien évidemment les Ukrainiens”, a-t-il dit.Le chef de la diplomatie française n’a pas écarté la possibilité que la France, qui détient selon lui une “expertise” en matière de terres rares, puisse conclure un accord économique avec l’Ukraine et fait part de discussions en cours à ce sujet.”Nous regardons les possibilités qui s’ouvrent à nous, et nous les saisirons, si elles sont dans l’intérêt mutuel de la France et de l’Ukraine”, a affirmé Jean-Noël Barrot.Il a par ailleurs indiqué que les Européens préparaient une nouvelle série de sanctions contre la Russie, qu’ils souhaitent coordonner avec les Etats-Unis, en cas de refus persistant de Moscou de tout cessez-le-feu en Ukraine.”Nous allons, nous, Européens, accompagner cette initiative américaine avec un 17e paquet de sanctions et je me suis engagé hier (mercredi) auprès de Lindsey Graham à ce que nous tentions de coordonner, à la fois sur la substance mais aussi sur le calendrier, ces deux paquets de sanctions”, a déclaré le ministre français.Il faisait référence au sénateur républicain qui a proposé de durcir les sanctions américaines contre Moscou et dit avoir rassemblé près de “70” de ses collègues, démocrates comme républicains, en soutien à cette initiative.Le président Donald Trump n’a pas écarté la possibilité de nouvelles sanctions américaines contre la Russie si celle-ci n’accepte pas de conclure un accord de paix avec Kiev.- “Moment décisif” -Les Etats-Unis mènent depuis des semaines des négociations séparées avec les Ukrainiens et les Russes, qui n’ont toutefois pas encore abouti trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine.Ils y ont associé récemment les Européens, et Paris a été l’hôte il y a une dizaine de jours de négociations entre Ukrainiens, Américains et Européens.Dans un communiqué jeudi, le département d’Etat a souligné que l’entretien entre MM. Barrot et Rubio a largement porté sur les moyens de “faire avancer la paix en Ukraine”.”Le secrétaire d’Etat (…) a réaffirmé l’engagement des Etats-Unis à collaborer étroitement avec la France et les autres partenaires européens en vue d’aboutir à une paix durable”, selon le texte.Mais, est-il ajouté, “l’Europe doit déployer des ressources réelles et la volonté politique nécessaire pour mettre fin à cette guerre”.Les Etats-Unis et la France sont de vieux alliés mais depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier les contentieux s’accumulent, dont les droits de douane et les pressions américaines sur l’Europe en matière de défense notamment.Pour M. Barrot, “c’est un moment décisif pour l’Europe”.Il a rappelé à cet égard que le président français Emmanuel Macron appelle depuis des années à l’autonomie stratégique de l’Europe et pour “un pilier européen de l’Otan”.Sur les droits de douane, le responsable français a plaidé pour “une désescalade pour que nous revenions à la situation qui précédait ces décisions prises par l’administration Trump dans l’intérêt des Etats-Unis comme de l’Europe”, alors que l’Union européenne est engagée dans des discussions avec Washington.Il a tenu à rappeler que les Etats-Unis avaient longuement profité du règne du dollar pour “financer leur déficit lorsque c’était nécessaire” à très bon marché.