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Toujours stable, le pape se dit “soutenu” par “l’affection” des fidèles

Toujours dans un état stable, le pape François, hospitalisé depuis le 14 février pour une double pneumonie, a remercié dimanche les fidèles du monde entier pour leurs prières et leur “affection”, grâce auxquelles il se sent “soutenu”.”Les conditions du Saint-Père sont restées stables”, affirme son dernier bulletin de santé publié dimanche soir, qui précise que le souverain pontife de 88 ans a alterné repos et prières durant la journée. “En raison de la complexité de son tableau clinique, le pronostic demeure réservé”.Pour la troisième fois consécutive, Jorge Bergoglio n’a pas célébré en public dimanche la traditionnelle prière hebdomadaire de l’Angélus, qui a été publiée sous forme d’une lettre aux fidèles. “Je voudrais vous remercier pour les prières qui s’élèvent vers le Seigneur du cÅ“ur de nombreux fidèles provenant de plusieurs parties du monde”, écrit-il.”Je ressens toute votre affection et votre proximité et, en ce moment particulier, je me sens comme +porté+ et soutenu par tout le peuple de Dieu. Merci à tous !” poursuit-il.Il a aussi reçu dans la matinée, pour la deuxième fois depuis son hospitalisation, la visite de son secrétaire d’État, le cardinal italien Pietro Parolin, et d’Edgar Peña Parra, respectivement N°2 et N°3 du Saint-Siège.François avait affronté vendredi une inquiétante crise respiratoire, qui “apparemment pour le moment n’entraine pas de conséquences supplémentaires”,  a voulu rassurer dimanche soir une source vaticane.Cette soudaine aggravation de son état respiratoire n’avait pas manqué de raviver les inquiétudes des fidèles, qui suivent depuis plus de deux semaines les bulletins sur la santé du pape publiés chaque soir.Dimanche place Saint-Pierre, là où la foule afflue normalement pour assister à l’Angélus du pape depuis la fenêtre du palais apostolique, Lorena Compare, une comptable de 49 ans venant de Côme (nord) a confié à l’AFPTV: “La première pensée quand on arrive sur la place est de regarder là où il apparaît à sa fenêtre. Malheureusement…””Il faut continuer à espérer”, a-t-elle ajouté.- “Guerre absurde” -Dans sa lettre de dimanche, le pape remercie aussi le personnel médical de l’hôpital Gemelli, l’établissement dans la périphérie de Rome où il est traité, “pour l’attention avec laquelle ils prennent soin de” lui. Et le chef des 1,4 milliard de catholiques de conclure: “Moi aussi je prie pour vous. Et je prie surtout pour la paix. D’ici, la guerre apparaît encore plus absurde. Prions pour l’Ukraine martyrisée, pour la Palestine, Israël, le Liban, la Birmanie, le Soudan, le Kivu”.L’hospitalisation du souverain pontife intervient alors qu’il a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années: il a, entre autres, subi des opérations du côlon et de l’abdomen et connu des difficultés à marcher.Ses soucis de santé ont relancé les interrogations sur sa capacité à assumer ses fonctions. Le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altérerait sa lucidité. Ils relancent également les conjectures sur la possible démission de François.Réfractaire aux vacances, Jorge Bergoglio a tenu à maintenir une cadence effrénée au Vatican malgré les mises en garde de ses médecins et affiche ces dernières années une santé chancelante, fragilisée par des alertes à répétition.En surpoids, il souffre de douleurs au genou qui le contraignent à se déplacer en fauteuil roulant depuis 2022.A l’âge de 21 ans, François est passé près de la mort à cause d’une pleurésie, et le lobe supérieur de son poumon droit a dû lui être retiré.

Toujours stable, le pape se dit “soutenu” par “l’affection” des fidèles

Toujours dans un état stable, le pape François, hospitalisé depuis le 14 février pour une double pneumonie, a remercié dimanche les fidèles du monde entier pour leurs prières et leur “affection”, grâce auxquelles il se sent “soutenu”.”Les conditions du Saint-Père sont restées stables”, affirme son dernier bulletin de santé publié dimanche soir, qui précise que …

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Toujours stable, le pape se dit “soutenu” par “l’affection” des fidèles

Toujours dans un état stable, le pape François, hospitalisé depuis le 14 février pour une double pneumonie, a remercié dimanche les fidèles du monde entier pour leurs prières et leur “affection”, grâce auxquelles il se sent “soutenu”.”Les conditions du Saint-Père sont restées stables”, affirme son dernier bulletin de santé publié dimanche soir, qui précise que le souverain pontife de 88 ans a alterné repos et prières durant la journée. “En raison de la complexité de son tableau clinique, le pronostic demeure réservé”.Pour la troisième fois consécutive, Jorge Bergoglio n’a pas célébré en public dimanche la traditionnelle prière hebdomadaire de l’Angélus, qui a été publiée sous forme d’une lettre aux fidèles. “Je voudrais vous remercier pour les prières qui s’élèvent vers le Seigneur du cÅ“ur de nombreux fidèles provenant de plusieurs parties du monde”, écrit-il.”Je ressens toute votre affection et votre proximité et, en ce moment particulier, je me sens comme +porté+ et soutenu par tout le peuple de Dieu. Merci à tous !” poursuit-il.Il a aussi reçu dans la matinée, pour la deuxième fois depuis son hospitalisation, la visite de son secrétaire d’État, le cardinal italien Pietro Parolin, et d’Edgar Peña Parra, respectivement N°2 et N°3 du Saint-Siège.François avait affronté vendredi une inquiétante crise respiratoire, qui “apparemment pour le moment n’entraine pas de conséquences supplémentaires”,  a voulu rassurer dimanche soir une source vaticane.Cette soudaine aggravation de son état respiratoire n’avait pas manqué de raviver les inquiétudes des fidèles, qui suivent depuis plus de deux semaines les bulletins sur la santé du pape publiés chaque soir.Dimanche place Saint-Pierre, là où la foule afflue normalement pour assister à l’Angélus du pape depuis la fenêtre du palais apostolique, Lorena Compare, une comptable de 49 ans venant de Côme (nord) a confié à l’AFPTV: “La première pensée quand on arrive sur la place est de regarder là où il apparaît à sa fenêtre. Malheureusement…””Il faut continuer à espérer”, a-t-elle ajouté.- “Guerre absurde” -Dans sa lettre de dimanche, le pape remercie aussi le personnel médical de l’hôpital Gemelli, l’établissement dans la périphérie de Rome où il est traité, “pour l’attention avec laquelle ils prennent soin de” lui. Et le chef des 1,4 milliard de catholiques de conclure: “Moi aussi je prie pour vous. Et je prie surtout pour la paix. D’ici, la guerre apparaît encore plus absurde. Prions pour l’Ukraine martyrisée, pour la Palestine, Israël, le Liban, la Birmanie, le Soudan, le Kivu”.L’hospitalisation du souverain pontife intervient alors qu’il a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années: il a, entre autres, subi des opérations du côlon et de l’abdomen et connu des difficultés à marcher.Ses soucis de santé ont relancé les interrogations sur sa capacité à assumer ses fonctions. Le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altérerait sa lucidité. Ils relancent également les conjectures sur la possible démission de François.Réfractaire aux vacances, Jorge Bergoglio a tenu à maintenir une cadence effrénée au Vatican malgré les mises en garde de ses médecins et affiche ces dernières années une santé chancelante, fragilisée par des alertes à répétition.En surpoids, il souffre de douleurs au genou qui le contraignent à se déplacer en fauteuil roulant depuis 2022.A l’âge de 21 ans, François est passé près de la mort à cause d’une pleurésie, et le lobe supérieur de son poumon droit a dû lui être retiré.

L’ONU appelle à la reprise immédiate de l’aide à Gaza, bloquée par Israël

L’ONU a appelé dimanche à la reprise immédiate de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza après la décision d’Israël de bloquer son entrée, une mesure dénoncée par le Hamas comme une violation de l’accord de trêve, désormais dans l’impasse.Dans le territoire palestinien assiégé par Israël depuis près de 17 mois, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a fait état de quatre morts dans des frappes israéliennes.A la fin de la première phase du cessez-le-feu, négocié par l’entremise du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis et entré en vigueur le 19 janvier, un profond désaccord oppose Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas sur la suite du processus.Ce blocage risque de faire dérailler la trêve conclue après 15 mois d’une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par l’attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d’Israël à partir du territoire palestinien voisin. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres “appelle à un retour immédiat de l’aide humanitaire dans Gaza” et “exhorte toutes les parties à faire les efforts nécessaires pour éviter un retour des hostilités à Gaza”, a dit son porte-parole.”La décision d’Israël d’interrompre l’aide à Gaza est inquiétante. Le droit international humanitaire est clair: nous devons être autorisés à accéder pour fournir une aide vitale et essentielle”, a écrit simultanément sur X Thomas Fletcher, le chef des affaires humanitaires de l’ONU.- “Aller au bout” de l’accord – Dans ce bras de fer, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné la suspension dimanche de “toute entrée de marchandises et approvisionnements dans  Gaza”.En cause selon lui, le rejet par le Hamas d’un compromis américain, accepté par Israël, prévoyant une extension du cessez-le-feu pendant le ramadan et la Pâque juive, soit jusqu’à la mi-avril.Le plan stipule selon Israël que “la moitié des otages (israéliens à Gaza), morts et vivants”, seraient rapatriés au premier jour de son entrée en vigueur. Les derniers captifs seraient remis “à la fin, si un accord est trouvé sur un cessez-le-feu permanent”.Le Hamas a rejeté cette option qui reviendrait selon lui à permettre à Israël de “se soustraire” à ses engagements.  Il a réaffirmé sa “volonté d’aller au bout des (deux) étapes restantes de l’accord” initial, soit “un cessez-le-feu global et permanent” et le “retrait complet” des forces israéliennes de Gaza, avant “la reconstruction et levée du siège” du territoire.- Les prix grimpent à Gaza -Le Hamas a dénoncé comme “un crime de guerre et une violation flagrante de l’accord” la décision israélienne, qui coupe une aide vitale au territoire ravagé par la guerre, où ses 2,4 millions d’habitants sont confrontés à une crise humanitaire majeure.Au pouvoir à Gaza depuis 2007, le mouvement islamiste a appelé “les médiateurs et la communauté internationale (à) faire pression” sur Israël pour “mettre un terme à ses mesures punitives”.Israël “porte la responsabilité des conséquences du sabotage” de la trêve, a abondé le Jihad islamique, son allié. “Vers 7H30, l’armée a donné l’ordre” de fermer le point de passage de Kerem Shalom, témoigne Abou Youssef Shheiber, un transporteur, qui a dû faire demi-tour. “Dès que les commerçants ont été informés de la fermeture (…) ils ont augmenté les prix”, déplore Oum Mohammad Abou Laia, une habitante de Rafah.  Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a dénoncé comme un “mensonge” les avertissements répétés des organisations internationales faisant état de menaces de famine à Gaza durant la guerre. Négocié pendant des mois, l’accord de trêve comprend trois phases. Durant la première, le Hamas a rendu 33 otages -dont huit morts- à Israël, en échange de la libération d’environ 1.800 détenus palestiniens.Sur les 251 otages emmenés à Gaza durant l’attaque du 7-Octobre, 58 y sont toujours retenus, dont 34 déclarés morts par l’armée israélienne.Refusant pour l’heure de s’engager dans la deuxième étape, Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé, ce qu’exclut ce mouvement. – Aide militaire américaine -Une réunion ministérielle arabe est prévue lundi au Caire, suivie d’un sommet arabe consacré à Gaza.Dans ce contexte de fortes tensions, les Etats-Unis ont annoncé avoir accéléré l’envoi d’une aide militaire d’environ quatre milliards de dollars à Israël, leur allié.L’attaque du 7-Octobre a fait 1.218 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza. La riposte de l’armée israélienne a fait au moins 48.392 morts, essentiellement des civils, d’après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

L’ONU appelle à la reprise immédiate de l’aide à Gaza, bloquée par Israël

L’ONU a appelé dimanche à la reprise immédiate de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza après la décision d’Israël de bloquer son entrée, une mesure dénoncée par le Hamas comme une violation de l’accord de trêve, désormais dans l’impasse.Dans le territoire palestinien assiégé par Israël depuis près de 17 mois, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a fait état de quatre morts dans des frappes israéliennes.A la fin de la première phase du cessez-le-feu, négocié par l’entremise du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis et entré en vigueur le 19 janvier, un profond désaccord oppose Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas sur la suite du processus.Ce blocage risque de faire dérailler la trêve conclue après 15 mois d’une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par l’attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d’Israël à partir du territoire palestinien voisin. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres “appelle à un retour immédiat de l’aide humanitaire dans Gaza” et “exhorte toutes les parties à faire les efforts nécessaires pour éviter un retour des hostilités à Gaza”, a dit son porte-parole.”La décision d’Israël d’interrompre l’aide à Gaza est inquiétante. Le droit international humanitaire est clair: nous devons être autorisés à accéder pour fournir une aide vitale et essentielle”, a écrit simultanément sur X Thomas Fletcher, le chef des affaires humanitaires de l’ONU.- “Aller au bout” de l’accord – Dans ce bras de fer, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné la suspension dimanche de “toute entrée de marchandises et approvisionnements dans  Gaza”.En cause selon lui, le rejet par le Hamas d’un compromis américain, accepté par Israël, prévoyant une extension du cessez-le-feu pendant le ramadan et la Pâque juive, soit jusqu’à la mi-avril.Le plan stipule selon Israël que “la moitié des otages (israéliens à Gaza), morts et vivants”, seraient rapatriés au premier jour de son entrée en vigueur. Les derniers captifs seraient remis “à la fin, si un accord est trouvé sur un cessez-le-feu permanent”.Le Hamas a rejeté cette option qui reviendrait selon lui à permettre à Israël de “se soustraire” à ses engagements.  Il a réaffirmé sa “volonté d’aller au bout des (deux) étapes restantes de l’accord” initial, soit “un cessez-le-feu global et permanent” et le “retrait complet” des forces israéliennes de Gaza, avant “la reconstruction et levée du siège” du territoire.- Les prix grimpent à Gaza -Le Hamas a dénoncé comme “un crime de guerre et une violation flagrante de l’accord” la décision israélienne, qui coupe une aide vitale au territoire ravagé par la guerre, où ses 2,4 millions d’habitants sont confrontés à une crise humanitaire majeure.Au pouvoir à Gaza depuis 2007, le mouvement islamiste a appelé “les médiateurs et la communauté internationale (à) faire pression” sur Israël pour “mettre un terme à ses mesures punitives”.Israël “porte la responsabilité des conséquences du sabotage” de la trêve, a abondé le Jihad islamique, son allié. “Vers 7H30, l’armée a donné l’ordre” de fermer le point de passage de Kerem Shalom, témoigne Abou Youssef Shheiber, un transporteur, qui a dû faire demi-tour. “Dès que les commerçants ont été informés de la fermeture (…) ils ont augmenté les prix”, déplore Oum Mohammad Abou Laia, une habitante de Rafah.  Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a dénoncé comme un “mensonge” les avertissements répétés des organisations internationales faisant état de menaces de famine à Gaza durant la guerre. Négocié pendant des mois, l’accord de trêve comprend trois phases. Durant la première, le Hamas a rendu 33 otages -dont huit morts- à Israël, en échange de la libération d’environ 1.800 détenus palestiniens.Sur les 251 otages emmenés à Gaza durant l’attaque du 7-Octobre, 58 y sont toujours retenus, dont 34 déclarés morts par l’armée israélienne.Refusant pour l’heure de s’engager dans la deuxième étape, Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé, ce qu’exclut ce mouvement. – Aide militaire américaine -Une réunion ministérielle arabe est prévue lundi au Caire, suivie d’un sommet arabe consacré à Gaza.Dans ce contexte de fortes tensions, les Etats-Unis ont annoncé avoir accéléré l’envoi d’une aide militaire d’environ quatre milliards de dollars à Israël, leur allié.L’attaque du 7-Octobre a fait 1.218 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza. La riposte de l’armée israélienne a fait au moins 48.392 morts, essentiellement des civils, d’après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

En Ukraine, mères et filles servent “ensemble” sur le front

La neige tombe en couche épaisse dans un parc de la région de Donetsk et Natalia ajuste d’un geste tendre la capuche camouflage de Veronika. Toutes deux sont des soldates ukrainiennes, mais une maman reste une maman.Natalia, 53 ans, a laissé son travail de modéliste pour s’enrôler dès le début de l’invasion russe, le 24 février 2022. Il n’a fallu que quelques jours à sa fille de 26 ans, Veronika, pour demander à la rejoindre.Au début “en tant que mère, bien sûr, j’étais inquiète”, raconte Natalia à l’AFP. Puis elle s’est dit qu’il valait mieux rester “ensemble”.”Quoi qu’il arrive tu seras près de moi, sous mon aile, je te protégerai avec mon propre corps s’il le faut, alors que si tu restes, je ne pourrais rien faire”, dit Natalia à sa fille.”Ma mère m’a aidée à ne pas avoir peur”, juge Veronika, qui note dans un sourire que “les enfants essaient d’imiter leurs parents”.Toutes deux servent dans la 100e brigade, sur le front Est. Elles occupent des fonctions administratives et savent qu’elles ne seront pas jetées dans les tranchées.L’armée ukrainienne s’est largement féminisée ces dernières années. Elles étaient 68.000 à servir en 2024, selon le ministère de la Défense, qui note une forte augmentation ces dix dernières années. Rejoindre l’armée n’est pas un choix évident alors que des dizaines de milliers de soldats ukrainiens ont été tués en trois ans d’invasion. L’immense majorité des femmes militaires restent cependant loin des positions de combat, qui leur étaient même interdites par la loi jusqu’en 2018.Dans cet environnement ultra masculin, où certaines se disent victimes de sexisme ou de harcèlement sexuel, Natalia et Veronika, respectivement ex-femme et fille de militaire, assurent elles être “dorlotées” par leurs camarades.Quand on leur demande si elles ont eu de mauvaises expériences, Natalia répond d’abord que non, ce qui lui vaut un regard circonspect de sa fille.Au tout début de la guerre, “ma mère avait un admirateur”, explique Veronika. Ses sentiments n’étaient pas réciproques et Natalia a finalement dû lui mettre une claque car “les mots ne suffisaient pas” à l’éloigner, poursuit sa fille.Veronika reçoit quelques regards, mais les soldats “ne s’y risquent pas, elle a un tel caractère”, rit Natalia.Les deux femmes à la ressemblance frappante se sont recréé une vie de famille sur le front, dans l’appartement qu’elles partagent. Le matin, elles se préparent en musique. Le soir, elles font du sport. Et chaque fois qu’une bombe tombe, Veronika appelle sa maman pour s’assurer qu’elle est en vie.Natalia assure être heureuse. “Mon enfant est ici, c’est ma maison, où est-ce que je voudrais aller?”- “Vie paisible” -Olga et Maria, autre duo, servent ensemble dans la brigade Khartia, mais sont si occupées qu’elles ne se croisent qu’une fois par semaine.Il y a peu, elles ont enfin dégagé du temps pour se voir. Au bout d’une heure, le téléphone d’Olga a sonné. Puis celui de Maria. On avait besoin d’elles au travail, elles ont dû partir.Mais même sans se voir, savoir que sa “mère est près” rassure Maria, 21 ans et un tatouage “Girl Power” sur la hanche.Elle a rejoint une école d’officiers dès 2020. Trois ans plus tard, sa mère, infirmière, a reçu une offre de recrutement de l’armée.”Si on sert, allons-y ensemble”, lui a lancé sa fille, se remémore Olga, 48 ans.Elles sont basées dans la région de Kharkiv, dans le nord-est, où Olga travaille dans une clinique dentaire pour soldats et Maria est officière dans l’administration.Le père, Petro, pompier à la retraite, vient parfois partager une pizza avec elles mais vit loin du front.La famille avait fui leur ville d’origine, dans l’est du pays, en 2022. Leur maison de famille est aujourd’hui occupée par des soldats russes, selon elles.Petro affirme régulièrement qu’il voudrait aussi s’engager. “Je lui dis, papa, allons, tu as déjà 60 ans”, répond Maria.Elle dit avoir besoin de lui pour s’occuper de la maison ou leur envoyer des vêtements. Et pour arroser une plante nommée Cléopâtre, rit Maria.En se tournant vers sa mère, Maria lui demande si elle aurait préféré que sa fille emprunte “une autre voie” que l’armée.”Non, non”, tranche Olga. Maria, en revanche, aurait rêvé pour sa mère “une vie paisible”.Un quotidien qui consisterait simplement, dit-elle, à “se faire un thé tranquillement à la maison, lire un livre, au lieu d’être en uniforme”.

En Ukraine, mères et filles servent “ensemble” sur le front

La neige tombe en couche épaisse dans un parc de la région de Donetsk et Natalia ajuste d’un geste tendre la capuche camouflage de Veronika. Toutes deux sont des soldates ukrainiennes, mais une maman reste une maman.Natalia, 53 ans, a laissé son travail de modéliste pour s’enrôler dès le début de l’invasion russe, le 24 …

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