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Le meurtrier de la mosquée de La Grand-Combe s’est rendu en Italie

 Traqué depuis trois jours, le meurtrier d’un jeune Malien dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe s’est rendu dans un commissariat du centre de l’Italie, a annoncé lundi à l’AFP le procureur en charge de cette affaire.Le suspect, “Olivier A.”, né à Lyon en 2004 et de nationalité française, “s’est rendu de lui-même dans un commissariat de Pistoia”, non loin de Florence, “dimanche vers 23h00”, a indiqué lundi à l’AFP le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini.- “Complicités” -Un juge d’instruction “va être saisi” et un mandat d’arrêt européen émis en vue de son transfèrement en France, une procédure qui pourrait prendre “quelques jours ou quelques semaines”, a précisé le procureur d’Alès.”C’est une très grande satisfaction pour le procureur que je suis. Face à l’efficacité et à la détermination des moyens mis en place, l’auteur n’a eu pour seule issue que de se rendre et c’est la meilleure chose qu’il pouvait faire”, a-t-il ajouté.Sur le réseau X, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a félicité “chaleureusement” les “magistrats et les enquêteurs (qui) ont fait preuve d’une grande détermination et d’un grand professionnalisme qui a permis d’obtenir des résultats dans des temps très courts”.Plus de 70 policiers et gendarmes étaient mobilisés depuis vendredi pour “localiser et interpeller” cet homme considéré comme “potentiellement extrêmement dangereux”, selon le procureur.”Après s’être glorifié de son acte, après l’avoir quasiment revendiqué, il avait tenu des propos qui laisseraient penser qu’il entendait commettre encore des faits de même nature”, avait-il souligné dimanche.Dans la vidéo qu’il avait lui-même réalisée vendredi juste après son meurtre, face à sa victime agonisante, le meurtrier se félicitait de son acte et insultait la religion de sa victime: “Je l’ai fait, (…) ton Allah de merde”, avait-il répété à deux reprises.”Je l’ai dit et je le confirme, la piste de l’acte antimusulman et islamophobe est la piste privilégiée”, mais le meurtrier avait “peut-être également des motivations de fascination de la mort, d’envie de donner la mort, d’envie aussi d’être considéré comme un tueur en série”, a souligné lundi sur BFMTV M. Grini.Au passage, il a révélé que les enquêteurs savaient “déjà depuis ce week-end” que le meurtrier avait quitté la France et s’était rendu en Italie, et que, pour ce faire, il a “manifestement bénéficié de complicités”. “Il a été certainement pris en charge par certaines personnes. Est-ce que ce sont des membres de sa famille ? Est-ce que ce sont des amis, pour le moment nous ne savons pas”, a-t-il ajouté, en expliquant qu’une des tâches du magistrat instructeur sera plus largement de “déterminer s’il a bénéficié de complicités ou pas”.- “Sous les radars de la justice” -Les éléments officiellement communiqués jusque là sur le suspect étaient restés peu nombreux: “Olivier A.” est issu d’une famille bosnienne, sans emploi, avec des attaches dans le Gard.”C’est quelqu’un qui était resté sous les radars de la justice et des services de police et qui, à aucun moment, n’avait fait parler de lui jusqu’à ces tragiques événements”, avait expliqué dimanche M. Grini.A La Grand-Combe, une marche blanche en souvenir de la victime, Aboubakar Cissé, un Malien d’une vingtaine d’années, avait rassemblé plus d’un millier de personnes dimanche.Parmi eux, Abdallah Zekri, recteur de la mosquée de la Paix à Nîmes, n’avait pas caché son “sentiment de colère et de haine à l’égard de ceux qui ont commis ce crime”, dénonçant un climat islamophobe.Plusieurs centaines de personnes s’étaient également rassemblées en début de soirée à Paris, dont le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui avait accusé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau de cultiver un “climat islamophobe”. “Le racisme et la haine en raison de la religion n’auront jamais leur place en France”, avait assuré dimanche après-midi le président Emmanuel Macron, en adressant “le soutien de la Nation” à la famille de la victime et “à nos compatriotes de confession musulmane”.

CÅ“ur “brisé”: la Birmanie pleure son patrimoine détruit par le séisme

 Quand un séisme meurtrier a frappé la Birmanie, des siècles de patrimoine religieux sont partis en poussière: des statues de Bouddha, des stupas, et la pagode blanche immaculée où venait prier Khin Sein, 83 ans.Le 28 mars dernier, un tremblement de terre de magnitude 7,7 a détruit le temple Nagayon à Mandalay (centre), à l’instar …

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CÅ“ur “brisé”: la Birmanie pleure son patrimoine détruit par le séisme

 Quand un séisme meurtrier a frappé la Birmanie, des siècles de patrimoine religieux sont partis en poussière: des statues de Bouddha, des stupas, et la pagode blanche immaculée où venait prier Khin Sein, 83 ans.Le 28 mars dernier, un tremblement de terre de magnitude 7,7 a détruit le temple Nagayon à Mandalay (centre), à l’instar d’autres sites historiques qui parsèment les rues de la dernière capitale royale birmane.La secousse a décapité la sculpture du serpent sacré, symbole de protection dans la mythologie bouddhique.”J’ai crié en priant pour que la pagode Nagayon me sauve lorsque le tremblement de terre a commencé”, a déclaré Khin Sein. “Mais mon fils m’a dit que la pagode s’était déjà écroulée”.”Je ne pense pas qu’un maçon ou un architecte puisse la reconstruire à l’identique”, concède-t-elle auprès de l’AFP, les larmes aux yeux, en arpentant le site où elle prie depuis plus d’un demi-siècle.”Je veux retrouver l’original mais je sais que ce n’est pas possible”, estime-t-elle.Le tremblement de terre, d’une puissance inégalée en Birmanie depuis plusieurs décennies, a tué plus de 3.700 personnes, et laissé plus de deux millions d’autres dans un état de “besoin critique” selon les Nations unies, dans un pays déjà exsangue en raison du conflit civil ravivé par le coup d’Etat de février 2021.Le glissement de la faille de Sagaing, qui traverse la Birmanie du nord au sud, a détruit plus de 3.000 monastères et couvents, ainsi qu’au moins 5.000 pagodes, selon la junte. Beaucoup de sites étant des constructions modernes, il est difficile de mesurer l’ampleur du patrimoine perdu dans les décombres.- CÅ“ur “brisé” -Mandalay, capitale culturelle du pays, et les villes voisines de Sagaing et Inwa, toutes proches de l’épicentre, sont d’anciens lieux de pouvoir qui témoignent du prestige de la monarchie birmane.Le dernier roi de Birmanie régnait depuis Mandalay, jusqu’à l’annexion par les Britanniques en 1885. Les crénelages de l’ancien palais royal sont tombés par endroits, de même que certains ornements.A un kilomètre de là, un pont de l’époque coloniale s’est effondré dans le fleuve Irrawaddy.Inwa, anciennement appelée Ava, a servi de capitale pendant presque 360 ans jusqu’à ce qu’un séisme en 1839 de magnitude 8,2 décide la cour à s’installer ailleurs.Trois quarts des bâtiments historiques répertoriés au sein d’une “zone d’héritage culturel ancien” ont été endommagés par les secousses de 2025, ont constaté les autorités.Thu Nanda est venu visiter ce qu’il reste du monastère en briques Me Nu, construit en 1818.Des parties entières des ailes nord et ouest ont été dévastées, englouties sous une masse désordonnée de briques de couleur terre cuite.”Les vieilles choses possèdent le plus de valeur”, explique le moine âgé de 49 ans. “La perte de patrimoine historique nous brise le cÅ“ur”.”Même si nous pouvions le réparer, les gens ne pourront pas ressentir la même chose que si c’était l’original. On ne peut pas restaurer” le cachet ancien du site, poursuit-il.- Bouddha indemne -“Je pense que la perte de notre patrimoine ne va pas seulement affecter notre pays, mais aussi le monde entier”, estime-t-il.Les pluies attendues prochainement, marquant le début de la mousson, vont compliquer le travail de recherche de restes humains sous les décombres, qui demeurent la priorité des autorités. La reconstruction du patrimoine détruit reste encore à débattre.Les Birmans sont habitués aux destructions de grande échelle, entre frappes aériennes et sièges d’espaces urbains, rythmant la guerre civile qui a tué des milliers de civils, et déplacé plus de 3,5 millions de personnes.Pour autant, Thein Myint Ko assure “n’avoir jamais vu une telle tragédie en 65 ans de vie”, en examinant ce qu’il reste de la pagode Lawka Tharaphu, vieille de trois siècles.Des fissures lézardent la stupa dorée, alors que des travailleurs creusent dans les montagnes de débris. “Je suis dévasté”, dit-il.Pour autant, une statue monumentale de marbre de huit mètres représentant le Bouddha est en grande partie indemne: son halo d’or a été brisé et sa base craquelée, mais son expression sereine n’a pas été affectée.”Personne n’a été blessé et l’image du Bouddha a survécu”, remarque un homme qui nettoie les débris au pied de la statue. “Cette pagode est tellement bénie”.

Canada: le suspect de l’attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le suspect d’une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d’un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.”Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo”, le suspect âgé de 30 ans, “de huit chefs de meurtre”, a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d’autres inculpations étaient attendues.L’homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d’être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.Aucun motif n’a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l’ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.Le Premier ministre canadien Mark Carney s’est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.”La nuit dernière, des familles ont perdu une sÅ“ur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille”, a-t-il déclaré. “Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.Le suspect a “un lourd passé d’interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale”, a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d’une conférence de presse dimanche.”Même si je ne peux pas m’exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu’il s’agit d’un acte terroriste”, a-t-il ajouté.”Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d’autres sont blessés, dont certains gravement”, a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.”Il s’agit du jour le plus sombre de l’histoire de Vancouver”, a-t-il estimé.- Des corps “écrasés” -Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, “un homme au volant d’un SUV Audi noir” a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s’étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu’elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: “Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place”.Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l’AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l’avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.Sheila Nocasa était sur place peu avant l’incident. Elle a dit à l’AFP être “sous le choc”, “anéantie”.Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l’attaque.”C’est très traumatisant”, a indiqué à l’AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une “grosse détonation”.De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l’ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.Dimanche, le roi Charles III, chef d’Etat du Canada, s’est dit “profondément attristé” par cette “terrible tragédie”. Le président français Emmanuel Macron a dit sa “solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine”.De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu’il était “complètement bouleversé d’apprendre ce terrible incident”.- “J’ai peur” -“J’étais choqué” en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l’AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu’il “est arrivé la même chose à Toronto” en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. “J’ai peur de la société dans laquelle on vit”.Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d’annexion.Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l’attaque à Vancouver.bur-tib-fz-ab/lgo/roc 

Washington dit croire Zelensky prêt à renoncer à la Crimée à l’aube d’une “semaine cruciale”

Le président américain Donald Trump a dit croire que le dirigeant ukrainien Volodomyr Zelensky est prêt à renoncer à récupérer la Crimée occupée par la Russie, au moment où les négociations sur l’Ukraine entrent lundi dans une “semaine cruciale” selon Washington.Bien que Kiev ait jusqu’à présent toujours exclu l’idée d’abandonner cette péninsule annexée par la Russie en 2014, le dirigeant américain a estimé dimanche que la position de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pourrait changer.”Je pense que oui. La Crimée, c’était il y a 12 ans”, a déclaré M. Trump à des journalistes lors d’un déplacement dans le New Jersey, en réponse à la question de savoir s’il pensait que M. Zelensky était prêt à “abandonner” ce territoire dans un contexte de recul des troupes ukrainiennes sur le front.L’abandon de la Crimée par l’Ukraine est régulièrement avancé par Washington comme une possible prémisse à un plan de paix avec Moscou. Celui-ci comprendrait également un gel de la ligne de front, selon les projets de l’administration américaine.Les propos de M. Trump interviennent à un moment où Moscou affirme avoir entièrement “libéré” la région russe de Koursk, dont l’Ukraine avait conquis plusieurs centaines de kilomètres carrés en août 2024 et que M. Zelensky avait dit vouloir monnayer dans le cadre d’un “échange” territorial.MM. Trump et Zelensky se sont depuis parlés en tête à tête à Rome en marge des funérailles du pape François samedi.Dans ce contexte, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a estimé dimanche que des progrès pourraient être accomplis dans les prochains jours.”Nous sommes proches (d’un accord), mais pas assez proches”, a-t-il déclaré à la chaîne NBC. “Je pense que cette semaine sera cruciale.”Le président américain a toutefois exprimé des doutes ces derniers jours sur la volonté de Vladimir Poutine de mettre un terme à la guerre.- “Asseyez-vous et signez !” -“Je veux qu’il arrête de tirer. Asseyez-vous et signez l’accord”, a lancé M. Trump dimanche. “Nous avons les bases d’un accord, je crois, et je veux qu’il le signe”, a-t-il ajouté.Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a pour sa part estimé que l’Ukraine ne devrait pas céder tous les territoires occupés par la Russie comme le voudrait M. Trump.”L’Ukraine sait bien sûr depuis longtemps qu’un cessez-le-feu ou un accord de paix durable et crédible pourrait impliquer des concessions territoriales”, a-t-il dit dimanche à la chaîne de télévision ARD. “Mais celles-ci n’iront certainement pas aussi loin (…) que la dernière proposition du président américain.”Trente-huit mois après avoir déclenché une invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien, en incluant la Crimée.Samedi, le chef d’état-major de l’armée russe, Valéri Guérassimov, avait assuré que la région de Koursk avait été entièrement “libérée” des troupes ukrainiennes.Le général avait notamment salué l'”héroïsme” des soldats nord-coréens combattant pour la Russie – la première admission par Moscou de leur participation au conflit.La Corée du Nord a elle aussi confirmé lundi pour la première fois la présence de ses troupes en Russie pour participer “aux opérations de libération des zones de Koursk” dans le cadre de l’accord de défense mutuelle entre les deux pays. L’agence officielle KCNA a assuré que l’effort de guerre de ces soldats s’était “conclu victorieusement”.- Futur monument à Pyongyang -“Ceux qui se sont battus pour la justice sont tous des héros et des représentants de l’honneur de la patrie”, a déclaré le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, cité par KCNA. Il a ajouté qu’un monument commémorant les “exploits de la bataille” serait bientôt érigé dans la capitale Pyongyang.L’Ukraine a cependant affirmé dimanche que ses troupes continuaient de se battre en territoire russe.”Notre armée continue de mener des opérations dans les régions (russes) de Koursk et Belgorod. Nous maintenons notre présence en territoire russe”, a déclaré dimanche M. Zelensky lors de son discours du soir.Un commandant russe à Koursk a confirmé que l’armée russe conduisait toujours des opérations dans la région frontalière, selon une émission de la télévision d’Etat diffusée dimanche.M. Zelensky a appelé à faire davantage pression sur Moscou afin de créer des opportunités pour de la “véritable diplomatie”.”La situation sur les lignes de front et les activités actuelles de l’armée russe prouvent que les pressions exercées en ce moment sur la Russie pour arrêter cette guerre sont insuffisantes”, a-t-il jugé.Parallèlement aux combats sur le front, les deux pays se livrent quasi quotidiennement à des attaques aériennes. Dans la nuit de dimanche à lundi, un civil a été tué et une autre blessée dans une “attaque massive de drones ukrainiens” sur la ville russe de Briansk, au sud-ouest de Moscou, selon le gouverneur local Aleksandr Bogomaz.

Washington dit croire Zelensky prêt à renoncer à la Crimée à l’aube d’une “semaine cruciale”

Le président américain Donald Trump a dit croire que le dirigeant ukrainien Volodomyr Zelensky est prêt à renoncer à récupérer la Crimée occupée par la Russie, au moment où les négociations sur l’Ukraine entrent lundi dans une “semaine cruciale” selon Washington.Bien que Kiev ait jusqu’à présent toujours exclu l’idée d’abandonner cette péninsule annexée par la Russie en 2014, le dirigeant américain a estimé dimanche que la position de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pourrait changer.”Je pense que oui. La Crimée, c’était il y a 12 ans”, a déclaré M. Trump à des journalistes lors d’un déplacement dans le New Jersey, en réponse à la question de savoir s’il pensait que M. Zelensky était prêt à “abandonner” ce territoire dans un contexte de recul des troupes ukrainiennes sur le front.L’abandon de la Crimée par l’Ukraine est régulièrement avancé par Washington comme une possible prémisse à un plan de paix avec Moscou. Celui-ci comprendrait également un gel de la ligne de front, selon les projets de l’administration américaine.Les propos de M. Trump interviennent à un moment où Moscou affirme avoir entièrement “libéré” la région russe de Koursk, dont l’Ukraine avait conquis plusieurs centaines de kilomètres carrés en août 2024 et que M. Zelensky avait dit vouloir monnayer dans le cadre d’un “échange” territorial.MM. Trump et Zelensky se sont depuis parlés en tête à tête à Rome en marge des funérailles du pape François samedi.Dans ce contexte, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a estimé dimanche que des progrès pourraient être accomplis dans les prochains jours.”Nous sommes proches (d’un accord), mais pas assez proches”, a-t-il déclaré à la chaîne NBC. “Je pense que cette semaine sera cruciale.”Le président américain a toutefois exprimé des doutes ces derniers jours sur la volonté de Vladimir Poutine de mettre un terme à la guerre.- “Asseyez-vous et signez !” -“Je veux qu’il arrête de tirer. Asseyez-vous et signez l’accord”, a lancé M. Trump dimanche. “Nous avons les bases d’un accord, je crois, et je veux qu’il le signe”, a-t-il ajouté.Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a pour sa part estimé que l’Ukraine ne devrait pas céder tous les territoires occupés par la Russie comme le voudrait M. Trump.”L’Ukraine sait bien sûr depuis longtemps qu’un cessez-le-feu ou un accord de paix durable et crédible pourrait impliquer des concessions territoriales”, a-t-il dit dimanche à la chaîne de télévision ARD. “Mais celles-ci n’iront certainement pas aussi loin (…) que la dernière proposition du président américain.”Trente-huit mois après avoir déclenché une invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien, en incluant la Crimée.Samedi, le chef d’état-major de l’armée russe, Valéri Guérassimov, avait assuré que la région de Koursk avait été entièrement “libérée” des troupes ukrainiennes.Le général avait notamment salué l'”héroïsme” des soldats nord-coréens combattant pour la Russie – la première admission par Moscou de leur participation au conflit.La Corée du Nord a elle aussi confirmé lundi pour la première fois la présence de ses troupes en Russie pour participer “aux opérations de libération des zones de Koursk” dans le cadre de l’accord de défense mutuelle entre les deux pays. L’agence officielle KCNA a assuré que l’effort de guerre de ces soldats s’était “conclu victorieusement”.- Futur monument à Pyongyang -“Ceux qui se sont battus pour la justice sont tous des héros et des représentants de l’honneur de la patrie”, a déclaré le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, cité par KCNA. Il a ajouté qu’un monument commémorant les “exploits de la bataille” serait bientôt érigé dans la capitale Pyongyang.L’Ukraine a cependant affirmé dimanche que ses troupes continuaient de se battre en territoire russe.”Notre armée continue de mener des opérations dans les régions (russes) de Koursk et Belgorod. Nous maintenons notre présence en territoire russe”, a déclaré dimanche M. Zelensky lors de son discours du soir.Un commandant russe à Koursk a confirmé que l’armée russe conduisait toujours des opérations dans la région frontalière, selon une émission de la télévision d’Etat diffusée dimanche.M. Zelensky a appelé à faire davantage pression sur Moscou afin de créer des opportunités pour de la “véritable diplomatie”.”La situation sur les lignes de front et les activités actuelles de l’armée russe prouvent que les pressions exercées en ce moment sur la Russie pour arrêter cette guerre sont insuffisantes”, a-t-il jugé.Parallèlement aux combats sur le front, les deux pays se livrent quasi quotidiennement à des attaques aériennes. Dans la nuit de dimanche à lundi, un civil a été tué et une autre blessée dans une “attaque massive de drones ukrainiens” sur la ville russe de Briansk, au sud-ouest de Moscou, selon le gouverneur local Aleksandr Bogomaz.

Hausse “sans précédent” des dépenses militaires depuis la fin de la Guerre froide

Les dépenses militaires mondiales ont connu en 2024 leur plus forte augmentation depuis la fin de la Guerre froide, atteignant 2.700 milliards de dollars à cause des guerres et conflits en cours sur la planète, selon un rapport du Sipri publié lundi.Celles-ci ont particulièrement augmenté en Europe et au Moyen-Orient, dévoile l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Les dépenses ont bondi de 9,4% en 2024 – 10e année consécutive à avoir enregistré une hausse – par rapport à 2023. “Cela témoigne vraiment des fortes tensions géopolitiques”, estime Xiao Liang, chercheur au sein du programme “Dépenses militaires et production d’armes” du Sipri. “C’est sans précédent. Il s’agit de la plus importante augmentation depuis la fin de la Guerre froide”.Plus de 100 pays ont accru leurs budgets de défense l’année dernière, souligne le rapport. – Impact profond -La facture, salée, aura par ailleurs “un profond impact socio-économique et politique”, relève M. Liang, car “les pays doivent faire des arbitrages dans leurs choix budgétaires”.”Par exemple, nous avons vu de nombreux pays européens réduire d’autres postes budgétaires, comme l’aide internationale, afin de financer la hausse des moyens consacrés à l’armée, (…) ou encore envisager d’augmenter les impôts ou s’endetter”, énumère-t-il.L’Europe, Russie incluse, est la région à avoir mis le plus la main à la poche: les dépenses militaires y ont bondi de 17%, atteignant 693 milliards de dollars.La Russie a consacré 149 milliards de dollars à son armée en 2024, en hausse de 38% sur un an, un niveau deux fois supérieur à celui de 2015.Le budget militaire de l’Ukraine, envahie par la Russie, a lui progressé de 2,9%, atteignant 64,7 milliards.Bien que cela ne représente que 43% de l’équivalent des moyens russes, Kiev a enregistré la charge militaire la plus élevée au monde, avec 34% de son PIB dédié à la défense.- L’Allemagne se réarme -Quelques pays européens se démarquent, note le rapport.  Les dépenses militaires de l’Allemagne ont par exemple grimpé de 28%, s’établissant à 88,5 milliards de dollars et détrônant l’Inde au quatrième rang mondial. “Pour la première fois depuis sa réunification, l’Allemagne est devenue le principal contributeur en matière de défense en Europe centrale et occidentale”, observe Xiao Liang.Les États-Unis, premier pays mondial en termes de dépenses militaires, ont augmenté leur budget de 5,7% en 2024, atteignant 997 milliards de dollars, soit 37% des dépenses mondiales et 66% de celles des pays membres de l’Otan.Les 32 membres de l’Alliance atlantique, engagés dans une dynamique de réarmement à l’aune d’un possible désengagement américain, ont tous considérablement accru ce poste de dépense. “En 2024, 18 des 32 pays ont atteint l’objectif de 2% du PIB” consacré aux dépenses militaire, inédit depuis la fondation de l’Otan, selon le chercheur.”Des projets d’acquisitions massives dans l’industrie de l’armement sont à prévoir dans les années à venir”, dit-ilLa tendance est la même au Moyen-Orient.Israël poursuit sa guerre dans la bande de Gaza et en 2024, ses dépenses militaires ont explosé de 65% pour atteindre 46,5 milliards de dollars – soit la plus forte augmentation depuis la guerre des Six Jours en 1967, selon le Sipri.Celles de l’Iran ont à l’inverse diminué de 10% et représentent 7,9 milliards de dollars en 2024, “malgré son implication dans les conflits régionaux”, pointe le Sipri, car “l’impact des sanctions a fortement limité sa capacité à accroître ses dépenses”.En deuxième position derrière les Etats-Unis, la Chine, qui investit dans la modernisation de ses forces armées, l’expansion de ses capacités en guerre cybernétique et son arsenal nucléaire, représente désormais la moitié des dépenses militaires en Asie et en Océanie. En 2024, elle a augmenté son budget militaire de 7%, atteignant 314 milliards de dollars.

Hausse “sans précédent” des dépenses militaires depuis la fin de la Guerre froide

Les dépenses militaires mondiales ont connu en 2024 leur plus forte augmentation depuis la fin de la Guerre froide, atteignant 2.700 milliards de dollars à cause des guerres et conflits en cours sur la planète, selon un rapport du Sipri publié lundi.Celles-ci ont particulièrement augmenté en Europe et au Moyen-Orient, dévoile l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Les dépenses ont bondi de 9,4% en 2024 – 10e année consécutive à avoir enregistré une hausse – par rapport à 2023. “Cela témoigne vraiment des fortes tensions géopolitiques”, estime Xiao Liang, chercheur au sein du programme “Dépenses militaires et production d’armes” du Sipri. “C’est sans précédent. Il s’agit de la plus importante augmentation depuis la fin de la Guerre froide”.Plus de 100 pays ont accru leurs budgets de défense l’année dernière, souligne le rapport. – Impact profond -La facture, salée, aura par ailleurs “un profond impact socio-économique et politique”, relève M. Liang, car “les pays doivent faire des arbitrages dans leurs choix budgétaires”.”Par exemple, nous avons vu de nombreux pays européens réduire d’autres postes budgétaires, comme l’aide internationale, afin de financer la hausse des moyens consacrés à l’armée, (…) ou encore envisager d’augmenter les impôts ou s’endetter”, énumère-t-il.L’Europe, Russie incluse, est la région à avoir mis le plus la main à la poche: les dépenses militaires y ont bondi de 17%, atteignant 693 milliards de dollars.La Russie a consacré 149 milliards de dollars à son armée en 2024, en hausse de 38% sur un an, un niveau deux fois supérieur à celui de 2015.Le budget militaire de l’Ukraine, envahie par la Russie, a lui progressé de 2,9%, atteignant 64,7 milliards.Bien que cela ne représente que 43% de l’équivalent des moyens russes, Kiev a enregistré la charge militaire la plus élevée au monde, avec 34% de son PIB dédié à la défense.- L’Allemagne se réarme -Quelques pays européens se démarquent, note le rapport.  Les dépenses militaires de l’Allemagne ont par exemple grimpé de 28%, s’établissant à 88,5 milliards de dollars et détrônant l’Inde au quatrième rang mondial. “Pour la première fois depuis sa réunification, l’Allemagne est devenue le principal contributeur en matière de défense en Europe centrale et occidentale”, observe Xiao Liang.Les États-Unis, premier pays mondial en termes de dépenses militaires, ont augmenté leur budget de 5,7% en 2024, atteignant 997 milliards de dollars, soit 37% des dépenses mondiales et 66% de celles des pays membres de l’Otan.Les 32 membres de l’Alliance atlantique, engagés dans une dynamique de réarmement à l’aune d’un possible désengagement américain, ont tous considérablement accru ce poste de dépense. “En 2024, 18 des 32 pays ont atteint l’objectif de 2% du PIB” consacré aux dépenses militaire, inédit depuis la fondation de l’Otan, selon le chercheur.”Des projets d’acquisitions massives dans l’industrie de l’armement sont à prévoir dans les années à venir”, dit-ilLa tendance est la même au Moyen-Orient.Israël poursuit sa guerre dans la bande de Gaza et en 2024, ses dépenses militaires ont explosé de 65% pour atteindre 46,5 milliards de dollars – soit la plus forte augmentation depuis la guerre des Six Jours en 1967, selon le Sipri.Celles de l’Iran ont à l’inverse diminué de 10% et représentent 7,9 milliards de dollars en 2024, “malgré son implication dans les conflits régionaux”, pointe le Sipri, car “l’impact des sanctions a fortement limité sa capacité à accroître ses dépenses”.En deuxième position derrière les Etats-Unis, la Chine, qui investit dans la modernisation de ses forces armées, l’expansion de ses capacités en guerre cybernétique et son arsenal nucléaire, représente désormais la moitié des dépenses militaires en Asie et en Océanie. En 2024, elle a augmenté son budget militaire de 7%, atteignant 314 milliards de dollars.