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L’Otan, meilleure garantie pour l’Ukraine, selon la cheffe de la diplomatie de l’UE

L’Otan apporte la meilleure garantie de sécurité pour l’Ukraine, a affirmé jeudi à l’AFP la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, prenant directement le contrepied de Donald Trump.Dans un entretien à Washington, la responsable a également prévenu que les Européens ne seraient pas en mesure de contribuer à un éventuel accord sur l’Ukraine s’ils n’étaient pas invités à la table des négociations, alors que le président américain négocie en direct avec son homologue russe Vladimir Poutine.Pour Mme Kallas, ancienne Première ministre de l’Estonie, voisine de la Russie, les pays de l’Otan n’ont jamais attaqué la Russie qui a “peur de la démocratie”.”Pourquoi sommes-nous dans l’Otan? Parce que nous avons peur de la Russie. Et la seule chose qui fonctionne vraiment, la seule garantie de sécurité qui fonctionne, c’est le parapluie de l’Otan”, a-t-elle affirmé.Le président américain a écarté toute éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’Otan, à laquelle s’oppose Moscou, et reste vague sur les garanties de sécurité que les Etats-Unis seraient prêts à offrir en cas de cessez-le-feu, trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine.Donald Trump a aussi suggéré que l’Otan était “probablement la raison pour laquelle tout cela a commencé”.”Ces accusations sont totalement fausses”, a rétorqué Mme Kallas. “C’est le discours russe que nous ne devrions pas croire.”Et, s’est-elle demandée, “pourquoi devrions-nous donner à la Russie ce qu’elle veut en plus de ce qu’elle a déjà fait, en attaquant l’Ukraine, en annexant des territoires et en occupant des territoires et, maintenant, en lui offrant encore plus”. “Imaginez un peu que les Etats-Unis après le 11-Septembre se soient assis à la table avec Oussama Ben Laden pour dire: +OK, qu’est-ce que vous voulez d’autre?+. C’est impensable”, a-t-elle encore lâché.La Russie insiste sur le fait que les Etats-Unis ont promis, à la fin de la Guerre froide, de ne pas élargir l’Otan.- “Surprenantes” -La Haute représentante se trouve en visite à Washington mais sans avoir rencontré son homologue américain Marco Rubio, officiellement en raison de “problèmes d’agenda”, alors que les relations transatlantiques traversent de fortes tensions.Le président américain s’en prend régulièrement à ses alliés européens au sein de l’Otan, les accusant de ne pas prendre leur part du fardeau.Donald Trump, qui doit signer un accord sur l’exploitation de minerais ukrainiens vendredi à Washington avec le président Volodymyr Zelensky, refuse d’offrir des garanties de sécurité américaines à Kiev, jugeant que c’est aux Européens de le faire.Mais pour Mme Kallas, “les Européens doivent être à bord” dans tout accord sur l’Ukraine.”Nous devons participer à ces discussions. Je pense que sans cela, nous ne pouvons rien apporter”, a-t-elle dit.Mercredi, à la Maison Blanche, le président américain s’en est à nouveau pris aux Européens, disant que la construction européenne visait à “entuber” les Etats-Unis, tout en menaçant d’imposer des droits de douane à l’UE.L’Union européenne, qui compte aujourd’hui 27 pays, a été créée dans le cadre des efforts déployés au XXe siècle pour éviter de nouveaux conflits après les deux guerres mondiales qui ont ravagé le continent.Interrogée sur ces propos, la responsable européenne a parlé de déclarations “surprenantes”, insistant au contraire sur les valeurs communes transatlantiques.Parlant enfin des coupes budgétaires massives dans l’aide américaine au développement à l’étranger, elle a estimé que l’Europe “ne sera pas en mesure de combler le vide laissé par les Etats-Unis”.Mais le monde “se tourne vers nous” pour savoir ce que l’Europe peut faire de plus.”Je pense que nous devons également accroître notre puissance géopolitique”, a dit Mme Kallas. “Si l’Amérique se tourne vers l’intérieur, l’Europe, elle, se tourne vers l’extérieur.”

L’Otan, meilleure garantie pour l’Ukraine, selon la cheffe de la diplomatie de l’UE

L’Otan apporte la meilleure garantie de sécurité pour l’Ukraine, a affirmé jeudi à l’AFP la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, prenant directement le contrepied de Donald Trump.Dans un entretien à Washington, la responsable a également prévenu que les Européens ne seraient pas en mesure de contribuer à un éventuel accord sur l’Ukraine …

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L’armée israélienne reconnaît son échec face à l’attaque du Hamas

L’armée israélienne a reconnu son “échec complet” face à l’attaque sanglante du Hamas dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, dans les conclusions d’une enquête publiée jeudi alors que s’achève la première phase d’un fragile cessez-le-feu.Des “discussions intensives”, selon l’Egypte, avaient lieu jeudi au Caire entre des délégations …

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L’armée israélienne reconnaît son échec face à l’attaque du Hamas

L’armée israélienne a reconnu son “échec complet” face à l’attaque sanglante du Hamas dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, dans les conclusions d’une enquête publiée jeudi alors que s’achève la première phase d’un fragile cessez-le-feu.Des “discussions intensives”, selon l’Egypte, avaient lieu jeudi au Caire entre des délégations d’Israël et du Qatar, avec la participation de représentants américains, sur la suite de la trêve.Cette deuxième phase, qui doit commencer dimanche, prévoit la fin définitive de la guerre et la libération des derniers otages israéliens retenus à Gaza, mais s’annonce très incertaine.Lors du dernier échange prévu durant la première étape, qui a fait taire les armes depuis le 19 janvier, le Hamas avait rendu la nuit précédente les corps de quatre otages, contre la libération par Israël de plus de 600 détenus palestiniens.Jeudi, un responsable militaire a déclaré que l’armée n’avait “pas rempli sa mission de protection des civils israéliens”, lors de l’attaque du 7 octobre 2023, la plus meurtrière de l’histoire d’Israël, et reconnu un “échec complet”, à l’occasion de la publication des principales conclusions d’une enquête interne.L’armée a reconnu avoir péché par “excès de confiance” et avoir eu des idées fausses sur les capacités militaires du Hamas, a-t-il dit. “Nous n’avions même pas imaginé un tel scénario”, a-t-il reconnu.L’enquête a révélé que l’attaque s’était déroulée en trois vagues successives et que plus de 5.000 personnes, dont plusieurs milliers de civils, s’étaient infiltrées en Israël depuis Gaza.L’attaque a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.- Le plus ancien détenu -Sur 251 personnes enlevées le jour de l’attaque, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 ont été déclarés mortes par l’armée israélienne. Les 24 autres sont tous des hommes, la plupart âgés de moins de 30 ans.Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Hamas avait restitué, en privé, les corps de quatre otages morts, ensuite formellement identifiés. Il s’agit de Ohad Yahalomi, un Franco-Israélien de 49 ans dont un groupe allié du Hamas avait annoncé la mort en janvier 2024, Tsachi Idan, 49 ans, Itzik Elgarat, un Dano-Israélien de 68 ans et Shlomo Mansour, 85 ans.  Les trois premiers ont été “assassinés en captivité” et le dernier tué lors de l’attaque du mouvement islamiste, selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Tous avaient été enlevés dans des kibboutz proches de la bande de Gaza.  L’administration pénitentiaire israélienne a confirmé avoir libéré en échange 643 détenus palestiniens.Un bus transportant des ex-détenus est arrivé dans la nuit à Ramallah, en Cisjordanie occupée, acclamé par une foule en liesse. Des centaines d’autres prisonniers libérés sont arrivés à Khan Younès, dans le sud de Gaza.Parmi les détenus libérés figure Nael Barghouti, le plus ancien prisonnier palestinien détenu par Israël, qui a passé 45 ans derrière les barreaux.A Khan Younès, Khaled al-Hanna, un Palestinien tout juste libéré, a dénoncé des conditions de détention “indescriptibles”, parlant de “torture”. – “Oeuvrer dans relâche” -La première phase de la trêve a permis le retour en Israël de 33 otages, dont huit décédés, et la libération de quelque 1.700 Palestiniens, sur un total prévu de 1.900. Le Hamas a estimé à l’issue de l’échange nocturne qu’Israël n’avait désormais “pas d’autre choix” que d’entamer des négociations sur la suite du cessez-le-feu, bloquées jusqu’à présent par des accusations mutuelles de violation de la trêve.Le 22 février, Israël avait suspendu la sortie de prison de quelque 600 détenus alors prévue en échange du retour de six otages, exigeant que le Hamas renonce à organiser des “cérémonies humiliantes” à chaque libération.Le Hamas s’était dit prêt la semaine dernière à remettre à Israël tous les otages restant à Gaza “en une seule fois” durant la deuxième phase. Après le retour des quatre otages morts, Israël Berman, un homme d’affaires de 68 ans et ancien membre du kibboutz Nahal Oz où Tsachi Idan a été enlevé, a décrit “une journée spécialement dure”. “Il n’y a pas de plus grande obligation que de ramener tous les otages”, a-t-il déclaré. Benjamin Netanyahu s’est engagé jeudi à “oeuvrer sans relâche” pour faire libérer les otages, a affirmé son bureau. Mais après les six premières semaines de trêve marquées par plusieurs accrocs, la prochaine phase s’annonce délicate: Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé, tandis que le mouvement palestinien, qui dirige le territoire depuis 2007, insiste pour y rester après la guerre. M. Netanyahu est en outre sous pression de ses alliés d’extrême droite au sein de la coalition gouvernementale, qui s’opposent à la fin de la guerre. 

L’armée israélienne reconnaît son échec face à l’attaque du Hamas

L’armée israélienne a reconnu son “échec complet” face à l’attaque sanglante du Hamas dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, dans les conclusions d’une enquête publiée jeudi alors que s’achève la première phase d’un fragile cessez-le-feu.Des “discussions intensives”, selon l’Egypte, avaient lieu jeudi au Caire entre des délégations d’Israël et du Qatar, avec la participation de représentants américains, sur la suite de la trêve.Cette deuxième phase, qui doit commencer dimanche, prévoit la fin définitive de la guerre et la libération des derniers otages israéliens retenus à Gaza, mais s’annonce très incertaine.Lors du dernier échange prévu durant la première étape, qui a fait taire les armes depuis le 19 janvier, le Hamas avait rendu la nuit précédente les corps de quatre otages, contre la libération par Israël de plus de 600 détenus palestiniens.Jeudi, un responsable militaire a déclaré que l’armée n’avait “pas rempli sa mission de protection des civils israéliens”, lors de l’attaque du 7 octobre 2023, la plus meurtrière de l’histoire d’Israël, et reconnu un “échec complet”, à l’occasion de la publication des principales conclusions d’une enquête interne.L’armée a reconnu avoir péché par “excès de confiance” et avoir eu des idées fausses sur les capacités militaires du Hamas, a-t-il dit. “Nous n’avions même pas imaginé un tel scénario”, a-t-il reconnu.L’enquête a révélé que l’attaque s’était déroulée en trois vagues successives et que plus de 5.000 personnes, dont plusieurs milliers de civils, s’étaient infiltrées en Israël depuis Gaza.L’attaque a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.- Le plus ancien détenu -Sur 251 personnes enlevées le jour de l’attaque, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 ont été déclarés mortes par l’armée israélienne. Les 24 autres sont tous des hommes, la plupart âgés de moins de 30 ans.Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Hamas avait restitué, en privé, les corps de quatre otages morts, ensuite formellement identifiés. Il s’agit de Ohad Yahalomi, un Franco-Israélien de 49 ans dont un groupe allié du Hamas avait annoncé la mort en janvier 2024, Tsachi Idan, 49 ans, Itzik Elgarat, un Dano-Israélien de 68 ans et Shlomo Mansour, 85 ans.  Les trois premiers ont été “assassinés en captivité” et le dernier tué lors de l’attaque du mouvement islamiste, selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Tous avaient été enlevés dans des kibboutz proches de la bande de Gaza.  L’administration pénitentiaire israélienne a confirmé avoir libéré en échange 643 détenus palestiniens.Un bus transportant des ex-détenus est arrivé dans la nuit à Ramallah, en Cisjordanie occupée, acclamé par une foule en liesse. Des centaines d’autres prisonniers libérés sont arrivés à Khan Younès, dans le sud de Gaza.Parmi les détenus libérés figure Nael Barghouti, le plus ancien prisonnier palestinien détenu par Israël, qui a passé 45 ans derrière les barreaux.A Khan Younès, Khaled al-Hanna, un Palestinien tout juste libéré, a dénoncé des conditions de détention “indescriptibles”, parlant de “torture”. – “Oeuvrer dans relâche” -La première phase de la trêve a permis le retour en Israël de 33 otages, dont huit décédés, et la libération de quelque 1.700 Palestiniens, sur un total prévu de 1.900. Le Hamas a estimé à l’issue de l’échange nocturne qu’Israël n’avait désormais “pas d’autre choix” que d’entamer des négociations sur la suite du cessez-le-feu, bloquées jusqu’à présent par des accusations mutuelles de violation de la trêve.Le 22 février, Israël avait suspendu la sortie de prison de quelque 600 détenus alors prévue en échange du retour de six otages, exigeant que le Hamas renonce à organiser des “cérémonies humiliantes” à chaque libération.Le Hamas s’était dit prêt la semaine dernière à remettre à Israël tous les otages restant à Gaza “en une seule fois” durant la deuxième phase. Après le retour des quatre otages morts, Israël Berman, un homme d’affaires de 68 ans et ancien membre du kibboutz Nahal Oz où Tsachi Idan a été enlevé, a décrit “une journée spécialement dure”. “Il n’y a pas de plus grande obligation que de ramener tous les otages”, a-t-il déclaré. Benjamin Netanyahu s’est engagé jeudi à “oeuvrer sans relâche” pour faire libérer les otages, a affirmé son bureau. Mais après les six premières semaines de trêve marquées par plusieurs accrocs, la prochaine phase s’annonce délicate: Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé, tandis que le mouvement palestinien, qui dirige le territoire depuis 2007, insiste pour y rester après la guerre. M. Netanyahu est en outre sous pression de ses alliés d’extrême droite au sein de la coalition gouvernementale, qui s’opposent à la fin de la guerre. 

Optimisme prudent à Rome sur un accord financier mondial pour sauver la nature

Les pays réunis à Rome pour conclure la grande conférence sur la biodiversité des Nations unies (COP16) tentent jeudi soir d’accoucher au forceps d’un accord de dernière minute pour financer la sauvegarde de la nature, véritable test pour la crédibilité de la coopération internationale.Un compromis, fruit de six heures de tractations d’une trentaine de pays représentatifs des équilibres mondiaux, a été mis sur la table en fin de journée, faisant souffler un vent d’optimisme prudent au siège de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) à Rome, où se tiennent les discussions.”Nous sommes assez proches de s’accorder sur ce document”, a déclaré le négociateur en chef européen Hugo-Maria Schally.Riches nations et pays en développement sont d’accord sur l’urgence de stopper la destruction de la nature qui met en péril l’alimentation, la santé, la régulation du climat par les mers et les forêts, et menace d’extinction un million d’espèces.Ils se divisent en revanche sur la manière de mobiliser et répartir les milliards de dollars nécessaires pour y parvenir. Après une interruption brutale en novembre en Colombie, la 16e conférence de la Convention sur la diversité biologique (CBD) a entamé mardi à Rome des prolongations de la dernière chance.Les quelques 150 pays présents ont pour mission d’éviter un nouveau fiasco pour la diplomatie environnementale, déjà fragilisé par l’enlisement des négociations sur la pollution plastique, les tensions Nord-Sud sur la finance climatique et le retard pris dans l’abandon des énergies fossiles.Jeudi, un nouveau texte poussé par le Brésil au nom des BRICS – le bloc d’économies émergentes comprenant entre autre la Russie, l’Inde et la Chine – a fourni la base d’un ultime texte, dans une rédaction quasiment à prendre ou à laisser lors de la plénière finale annoncée pour 21H00 (20H00 GMT).”C’est le multilatéralisme qui est en jeu”, a déclaré à l’AFP un haut responsable européen, citant les contraintes économiques et le “paysage géopolitique fondamentalement changé”.Les négociations s’inscrivent dans un contexte marqué par les tensions douanières, les crises budgétaires de pays riches comme la France et l’Allemagne, le poids de la dette des pays pauvres et, dernièrement, le gel de l’aide au développement américain par Donald Trump.Les Etats-Unis, non signataires de la CBD mais contributeurs financier significatifs, ont renoncé à faire le déplacement à Rome.- Bataille de fonds -La finance internationale était un sujet brûlant bien avant les tensions internationales récentes, rappelle à l’AFP la négociatrice brésilienne Maria Angelica Ikeda. “Si nous ne nous unissons pas ici, nous risquons de tout perdre chez nous aussi”, a-t-elle déclaré. “Au lieu de nous battre, nous devons prouver que nous sommes capables d’adopter une décision multilatérale qui définira la voie à suivre”.”Ne laissez pas le silence être notre héritage”, proclamaient les tracts distribués par des jeunes aux négociateurs à leur arrivée, sur fond de bruits de forêt tropicale.Le compromis doit permettre de financer l’application de l’accord de Kunming-Montréal, scellé fin 2022. Celui-ci a fixé 23 objectifs d’ici 2030 pour stopper la destruction du vivant. Le plus emblématique prévoit de placer 30% des terres et mers dans des aires protégées (contre respectivement 17% et 8% actuellement, selon l’ONU).Un autre objectif prévoit de porter à 200 milliards de dollars par an d’ici 2030 les dépenses de protection de la nature, dont 30 milliards d’aide des pays développés aux pays pauvres (contre environ 15 milliards en 2022).Mais le principal point d’achoppement est la revendication des pays en développement de créer un fonds dédié et sous l’autorité de la COP, comme prévu par le texte de la CDB depuis 1992.Les pays développés – menés par l’Union européenne, le Japon et le Canada en l’absence des États-Unis – y sont hostiles: ils craignent une fragmentation de l’aide au développement.Pour eux, il faut avant tout “améliorer les performances” des instruments existants, le Fonds mondial pour l’environnement (GEF, en anglais) et le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF, en anglais), une solution provisoire adoptée en 2022 et modestement dotée (400 millions de dollars).Le projet d’accord renvoie ensuite à la COP18, en 2028, le soin de décider s’il faut un nouveau fonds ou si des instruments existants peuvent être transformés pour correspondre aux attentes des pays en développement, qui sont nombreux, pays africains en tête, à les juger inéquitables et difficiles d’accès.

Optimisme prudent à Rome sur un accord financier mondial pour sauver la nature

Les pays réunis à Rome pour conclure la grande conférence sur la biodiversité des Nations unies (COP16) tentent jeudi soir d’accoucher au forceps d’un accord de dernière minute pour financer la sauvegarde de la nature, véritable test pour la crédibilité de la coopération internationale.Un compromis, fruit de six heures de tractations d’une trentaine de pays …

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Turquie: appel historique du chef kurde Öcalan à dissoudre le PKK

Cris de joie et danses endiablées ont accompagné jeudi dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie l’appel du fondateur et chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, Abdullah Öcalan, à tourner la page de la lutte armée.Dans un message historique pour “la paix et une société démocratique”, M. Öcalan, 75 ans, …

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Turquie: appel historique du chef kurde Öcalan à dissoudre le PKK

Cris de joie et danses endiablées ont accompagné jeudi dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie l’appel du fondateur et chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, Abdullah Öcalan, à tourner la page de la lutte armée.Dans un message historique pour “la paix et une société démocratique”, M. Öcalan, 75 ans, a ordonné au PKK de “déposer les armes et (…) se dissoudre”, affirmant “assumer la responsabilité historique de cet appel”.Son message, attendu depuis des semaines, a été lu en kurde puis en turc dans une salle bondée d’un hôtel d’Istanbul, sous une large photo prise le matin même, le montrant les cheveux blanchis, devant une foule de journalistes et des “Mères du samedi”, des femmes kurdes qui manifestent chaque semaine pour leurs proches disparus aux mains des autorités.La guérilla livrée par le PKK, considéré comme un groupe terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.”Le message d’Apo (oncle, en kurde, comme le surnomment ses soutiens) est un message de paix, de fraternité, d’humanité, le message des droits et de la loi, de justice et d’égalité”, s’enthousiasme Ferha Akbüyük, une femme de 65 ans sur la grand place de Diyarbakir, la plus grande ville à majorité kurde du sud-est.Ni le président Recep Tayyip Erdogan ni son gouvernement n’ont réagi dans l’immédiat à l’appel de M. Öcalan. Seul un responsable du parti au pouvoir AKP, Efkan Ala, a estimé que “si l’organisation terroriste prend en compte cet appel (…), la Turquie sera libérée de ses chaînes”. – “Terrain politique” -Une délégation du parti prokurde DEM s’était entretenue pendant trois heures jeudi matin avec Abdullah Öcalan, détenu à l’isolement depuis sa capture au Kenya il y a 26 ans.Lors de précédentes rencontres avec les députés Abdullah Öcalan, avait exprimé sa “détermination” à tourner la page de la lutte armée, évoquant son “pouvoir théorique et pratique de transférer le conflit du terrain de la violence au terrain juridique et politique”.Ses deux précédents appels à la trêve, au début des années 2000 puis en 2013, ont toutefois fait long feu, cédant la place à des flambées de violence.Mais cette fois, “la puissance militaire de la Turquie empêche depuis longtemps le PKK d’agir sur le terrain”, souligne Boris James, historien français spécialiste des Kurdes.Pour le vice-président du DEM, Tuncer Bakirhan, qui l’a rencontré à trois reprises, M. Öcalan “ne veut pas seulement que les Kurdes soient libres de parler leur langue, mais que toute expression démocratique soit possible” dans le pays.Le gouvernement turc, qui a initié le processus par l’intermédiaire de son allié nationaliste du MHP, Devlet Bahçeli, a proposé de le sortir de son isolement après vingt-six ans de détention.Une remise en liberté paraît cependant peu probable, étant donné les menaces de vengeance qui pèsent sur Abdullah Öcalan.- “A l’écart depuis les années 90” -Le chef de l’Etat, qui s’est peu exprimé sur le sujet, avait confirmé à plusieurs reprises la politique de “la main tendue aux frères kurdes”, principale minorité de Turquie (20% de la population environ), tout en accentuant la pression sur l’opposition, en particulier sur le parti DEM, dont dix maires ont été démis de leurs fonctions depuis leur élection l’an dernier.Des vagues d’arrestations ont été conduites contre des centaines de personnes – militants politiques, élus, artistes, journalistes – accusées de “terrorisme”, dont M. Öcalan n’a pas dit un mot.Par ailleurs, et en dépit du charisme d’Abdullah Öcalan, une vaste incertitude pèse sur la réponse des combattants du PKK, pour la plupart repliés dans les montagnes de la région de Qandil, dans le nord de l’Irak.”Öcalan a été tenu à l’écart depuis le milieu des années 1990″, rappelle Renad Mansour, spécialiste du centre de réflexion Chatham House. “Et il y a eu plusieurs directions du PKK qui ont développé des idées différentes sur la lutte armée”, précise-t-il.- “Changement sismique” -Pour Boris James, historien français spécialiste des Kurdes, “quand Öcalan parle d’autodissolution du PKK, il n’engage pas du tout les gens qui se trouvent à Qandil”, remarque-t-il. “Il n’envisage pas le problème kurde à l’échelle régionale dans son discours.” Or, la Turquie accuse le PKK de combattre dans le nord-est de la Syrie au côté des Forces démocratiques syriennes (FDS), le long de sa frontière sud. Le chef des FDS, Mazloum Abdi, s’est empressé de préciser que “cet appel du PKK le concerne lui et ne concerne pas nos forces”.”Il y a une différence majeure entre l’appel à la paix d’Öcalan et sa concrétisation”, convient Hamish Kinnear, analyste pour Verisk Maplecroft. Il mise néanmoins sur “le statut d’Öcalan en tant que chef spirituel du mouvement” pour saluer un “changement sismique non seulement pour la Turquie, mais pour la région”.Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a voulu voir dans cet appel “une lueur d’espoir”.Dans le sud-est de la Turquie, après les cris de joie de l’après-midi, aucune célébration notable n’a cependant été rapportée jeudi soir.