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Ukraine : la Russie dit “non négociable” son annexion des territoires occupés

La Russie a martelé jeudi que son annexion des territoires ukrainiens qu’elle occupe était “non négociable”, au moment où le Premier ministre britannique Keir Starmer doit rencontrer Donald Trump pour faire valoir la position européenne sur le règlement du conflit en Ukraine.En parallèle, Russes et Américains s’entretiennent depuis la matinée à Istanbul pour relancer leurs relations bilatérales, faisant craindre à Kiev et aux Européens d’être mis de côté dans de futurs pourparlers de paix.Ces discussions russo-américaines, les deuxièmes en moins de deux semaines, ont été saluées par Vladimir Poutine, qui a estimé le même jour qu’elles suscitaient “un certain espoir” pour le règlement des “problèmes stratégiques systémiques”, dont le conflit ukrainien.Face aux Etats-Unis, le principal soutien de l’armée ukrainienne depuis le déclenchement de l’assaut russe en février 2022, le Kremlin a d’ores et déjà montré qu’il n’était pas enclin à faire de compromis territoriaux.Ses demandes pour mettre un terme à l’offensive restent inchangées : l’Ukraine doit céder quatre régions partiellement occupées de l’est et du sud, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renoncer à entrer dans l’Otan.”Les territoires qui sont devenus des sujets de la Fédération de Russie (…) font partie intégrante de notre pays. C’est absolument incontestable et non négociable”, a insisté jeudi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.- “Dialogue sérieux” -Kiev affirme, de son côté, toujours contrôler 500 kilomètres carrés dans la région frontalière russe de Koursk, ayant toutefois perdu les deux tiers des territoires que ses soldats y avaient saisis à l’issue d’une opération à l’été 2024.L’armée russe a d’ailleurs revendiqué jeudi avoir repris aux forces ukrainiennes le village de Nikolski dans cette région, après avoir annoncé la veille la conquête de deux autres localités dans le même secteur.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait précédemment évoqué l’idée d’un “échange de territoires” avec Moscou, ce que le Kremlin avait rejeté.A ce stade, Américains et Russes, qui ont entamé un rapprochement spectaculaire en deux semaines sous l’impulsion de Donald Trump et de Vladimir Poutine, semblent vouloir faire jeu à part et discuter du dossier ukrainien sans la présence des Ukrainiens, ni des Européens.S’exprimant à propos des contacts russo-américains, Vladimir Poutine a appelé jeudi les Occidentaux à faire preuve de “pragmatisme” et d’une “vision réaliste” de la situation.Il a répété que son pays était ouvert à “un dialogue sérieux” sur l’Ukraine, tout en accusant les “élites occidentales” de vouloir “perturber ou compromettre” les discussions naissantes avec Washington.Les présidents russe et américain se sont parlé au téléphone le 12 février, brisant la politique d’isolement des Occidentaux contre Moscou.Dans la foulée, Russes et Américains ont dit vouloir une remise à plat de leurs relations bilatérales, notamment au sujet du fonctionnement des ambassades et des consulats, après de multiples expulsions de représentants dans leurs missions diplomatiques respectives.- Pas de solutions “rapides” -C’est sur ce sujet précis que des diplomates russes et américains échangent à Istanbul.La Russie a toutefois tempéré les ardeurs, assurant ne pas croire, pour l’instant, en des changements majeurs dans ses relations avec Washington.”Personne ne s’attend à ce que les solutions soient faciles et rapides”, a souligné Dmitri Peskov, tout en disant voir une volonté” mutuelle “d’écouter et d’entendre l’autre”.La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a déclaré que Moscou espérait que cette réunion soit “la première d’une série” pour “surmonter les divergences” et “renforcer la confiance”.Outre le dossier ukrainien, Vladimir Poutine réclame plus globalement la réorganisation de l’architecture sécuritaire européenne, soit un retrait des forces de l’Otan d’Europe orientale, car il considère cette alliance comme une menace existentielle pour la Russie.La perspective d’un sommet Poutine-Trump inquiète les Européens et Kiev, qui insistent sur la nécessité d’obtenir “une paix durable” avec des “garanties de sécurité” pour l’Ukraine afin d’éviter une nouvelle attaque russe à l’avenir en cas d’arrêt prochain des hostilités.Le président français Emmanuel Macron l’a rappelé à Donald Trump lundi à la Maison Blanche et Keir Starmer devrait faire de même jeudi à l’occasion de son entretien avec le milliardaire.Semblant faire cavalier seul, ce dernier avait pour sa part affirmé mercredi que c’était aux Européens, et non aux Etats-Unis, de fournir ces “garanties” à Kiev, malgré les demandes répétées de Volodymyr Zelensky. Le chef de l’Etat ukrainien est attendu jeudi en Irlande, selon les médias de ce pays, une étape de son voyage vers Washington où il entend finaliser un accord-cadre sur l’exploitation des ressources minières ukrainiennes et interroger Donald Trump sur l’avenir de l’aide américaine.

La justice met un coup d’arrêt au chantier de l’A69

Le tribunal administratif de Toulouse a mis un coup d’arrêt jeudi à l’imposant chantier de l’A69 en annulant l’arrêté préfectoral qui l’autorisait, une première pour une infrastructure routière de cette envergure en France, signant un revers pour l’Etat.”L’arrêté du 1er mars 2023 par lequel les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn ont délivré à la société Atosca une autorisation (…) en vue de la réalisation des travaux de la liaison autoroutière entre Verfeil et Castres, dite A69″ est “annulé”, selon la décision du tribunal consultée par l’AFP.L’Etat va faire appel de la suspension du chantier, qu’engendre automatiquement la décision du tribunal, a annoncé le ministère des Transports. Le ministre Philippe Tabarot a qualifié la situation d'”ubuesque: un chantier avancé aux deux tiers est arrêté du jour au lendemain”, selon un communiqué.Pour sa part, le collectif d’opposants à l’A69 La Voie est libre (LVEL) a immédiatement salué “une décision historique qui porte un coup d’arrêt définitif à un projet inutile, destructeur et irresponsable, que nous dénonçons avec force depuis plusieurs années. C’est un grand jour pour le droit environnemental.”L’arrêt du tribunal “dénonce l’irresponsabilité de l’Etat et du concessionnaire pour avoir engagé les travaux sans attendre. Ce passage en force, dopé au déni institutionnel, vient d’être stoppé net”, s’est encore réjoui LVEL.Pour ses promoteurs, cet axe visait surtout à désenclaver “le bassin de vie” du sud du Tarn, qui “a besoin de se connecter aux équipements de la capitale régionale” Toulouse, comme l’aéroport ou les hôpitaux, selon Yasser Abdoulhoussen, directeur de projet, chargé du pilotage de l’A69 à la préfecture du Tarn.Cette décision va “priver d’emploi des milliers de personnes, paralyser l’économie du sud du Tarn et, plus largement, tous les grands projets d’infrastructures en France”, a aussitôt regretté, dans un communiqué, l’ancien député du Tarn Bernard Carayon, maire de Lavaur, dont la commune longeait le tracé.- Engins rangés -Cette décision signifie l’arrêt immédiat du chantier, car un appel devant la justice administrative n’est pas suspensif.Avant même la décision, sur le chantier côté castrais de l’autoroute de 53 km qui devait relier Toulouse à Castres fin 2025, les engins étaient rangés à la mi-journée, contrairement à l’habitude, a constaté un journaliste de l’AFP, qui a vu une petite pelleteuse en train d’être hissée sur un camion, à quelques dizaines de mètres du site où des “écureuils” occupent encore un arbre marqué pour être abattu.Le tribunal a suivi l’avis de la rapporteure publique, qui avait par deux fois demandé au tribunal administratif de Toulouse “l’annulation totale” de l’arrêté préfectoral qui a permis d’entamer le chantier en 2023.A l’audience du 18 février, cette magistrate, Mona Rousseau, avait réaffirmé que les gains espérés de la future autoroute n’étaient pas suffisants pour établir une “raison impérative d’intérêt public majeur” justifiant les atteintes à l’environnement commises par le projet.”Dans tout l’historique de la jurisprudence sur les autoroutes en France, aucun projet autoroutier n’a été annulé pour des raisons environnementales”, avait déclaré à l’AFP Julien Bétaille, maître de conférences en droit de l’environnement à l’université Toulouse Capitole.Cette annulation visant pour la première fois une autoroute signifie qu'”un verrou a sauté dans la mentalité du juge administratif”, a-t-il dit avant la décision du tribunal administratif.- Une première -De fait, c’est la première fois en France qu’une infrastructure routière d’une telle importance est interrompue par un jugement, et non par une décision politique, comme l’abandon du projet d’A45 Lyon/Saint-Etienne en 2018.Le cas du contournement du village touristique de Beynac, en Dordogne, retoqué par la justice administrative, concerne un ouvrage de moindre envergure, avec un budget initial plus de dix fois inférieur aux 450 millions d’euros que doit coûter l’A69.Le bitume n’avait pas encore été coulé mais Atosca, constructeur et futur concessionnaire de l’autoroute, affirmait avoir déjà “concrétisé plus de 300 millions d’euros, soit 65% du budget total du chantier”.”Cette décision est incompréhensible”, a estimé le député du Tarn Jean Terlier, dans un communiqué. “Comment accepter que les juges n’aient pas pris en compte la situation du chantier avec près de 300 millions d’euros de travaux déjà engagés, 45% des terrassements réalisés, 70% des ouvrages d’art construits et plus de 1.000 salariés du concessionnaire qui se retrouveront demain sans emploi”.

Gaza: une délégation israélienne au Caire pour discuter de la trêve à Gaza

Israël a annoncé le départ jeudi d’une délégation au Caire pour des pourparlers sur la trêve dans la bande de Gaza, après le rapatriement des corps de quatre otages pour le dernier échange contre plus de 600 prisonniers palestiniens prévu par la première phase du fragile accord de cessez-le-feu.Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, “a demandé à la délégation de négociateurs de partir pour le Caire aujourd’hui afin de poursuivre les discussions”, a indiqué son bureau, sans autres détails. Le Hamas avait dans la nuit pressé Israël de reprendre ses pourparlers, retardés malgré l’approche de la fin de la première étape de la trêve, samedi. Dans la nuit, le Hamas a restitué, en privé et à l’écart des caméras, les corps de quatre otages morts, ensuite formellement identifiés par leurs proches et le Forum des familles. Il s’agit de Ohad Yahalomi, un Franco-Israélien de 49 ans dont un groupe allié du Hamas avait annoncé la mort en janvier 2024, Tsachi Idan, 49 ans, Itzik Elgarat, un Dano-Israélien de 68 ans et Shlomo Mansour, 85 ans.  Les trois premiers, qui étaient présumés vivants par les autorités israéliennes, ont été “assassinés en captivité”, le dernier tué lors de l’attaque du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre 2023, a affirmé le bureau de M. Netanyahu. Tous avaient été enlevés le 7-Octobre dans des kibboutz proches de la bande de Gaza.  Israël a libéré en échange 596 Palestiniens, et doit encore en relâcher 46, “tous des femmes et des mineurs de Gaza” arrêtés après le 7-Octobre, a indiqué l’ONG palestinienne en charge du dossier. Un bus transportant des ex-détenus est arrivé dans la nuit à Ramallah, en Cisjordanie occupée, acclamé par une foule en liesse, a constaté un journaliste de l’AFP. Portant le traditionnel keffieh, les prisonniers libérés ont été soumis à un rapide bilan de santé avant de retrouver leurs proches.Des centaines de prisonniers sont aussi arrivés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.- “Obligation morale” -Cet échange est le dernier prévu dans le cadre de la première phase de la trêve, négociée via la médiation de trois pays, Qatar, Egypte, Etats-Unis. Entamée le 19 janvier, après 15 mois d’une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, elle a permis le retour en Israël de 33 otages, dont huit décédés et la libération de quelque 1.700 Palestiniens. Le Hamas a estimé à l’issue de l’échange nocturne qu’Israël n’avait désormais “pas d’autre choix” que d’entamer des négociations sur la deuxième phase du cessez-le-feu, censée débuter le 2 mars et mener à la fin définitive de la guerre ainsi qu’à la libération de tous les otages restant à Gaza.Le président israélien Isaac Herzog a insisté jeudi sur l'”obligation morale” pour les autorités de son pays de tout faire pour “ramener tous les otages”, vivants comme morts. M. Netanyahu s’engage à “oeuvrer sans relâche” en ce sens, a ensuite indiqué un communiqué de son bureau. Le Hamas s’était dit prêt la semaine dernière à remettre à Israël tous les otages restant “en une seule fois” durant la deuxième phase. Sur les 251 otages enlevés le 7-Octobre, 58 sont toujours retenus à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée israélienne. Les 24 présumés vivants sont tous des hommes, la plupart âgés de moins de 30 ans.Au matin du retour des quatre otages morts, Israël Berman, 68 ans, homme d’affaires et ancien membre du kibboutz de l’un d’entre eux décrit “une journée spécialement dure”. “Nous vivons dans une région difficile et devons agir en conséquence, mais il n’y a pas de plus grande obligation que de ramener tous les otages – tout le reste est secondaire”, ajoute-t-il à Tel-Aviv. A Khan Younès, Khaled al-Hanna, tout juste sorti de prison, dénonce des conditions de détention “indescriptibles”: “la torture était coercitive, anormale, physique et agressive.”  – “Pas de fausses excuses” -L’émissaire du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, avait fait état mardi soir de “beaucoup de progrès” en vue d’une reprise des pourparlers, mais sans confirmation jusque-là du gouvernement israélien, au sein duquel l’extrême droite israélienne, alliée de M. Netanyahu, s’oppose à la fin de la guerre. Le mouvement islamiste palestinien a assuré dans la nuit avoir fait en sorte qu’Israël ne puisse pas avoir de “fausses excuses” pour bloquer les discussions. Israël avait suspendu la sortie de prison des quelque 600 détenus palestiniens, prévue dès samedi en échange du retour de six captifs à Gaza, exigeant que le Hamas renonce à organiser des “cérémonies humiliantes” à chaque libération, des mises en scène également dénoncées par l’ONU et la Croix-Rouge.L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU, et plongé le territoire palestinien dans un désastre humanitaire.

Gaza: une délégation israélienne au Caire pour discuter de la trêve à Gaza

Israël a annoncé le départ jeudi d’une délégation au Caire pour des pourparlers sur la trêve dans la bande de Gaza, après le rapatriement des corps de quatre otages pour le dernier échange contre plus de 600 prisonniers palestiniens prévu par la première phase du fragile accord de cessez-le-feu.Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, “a demandé à la délégation de négociateurs de partir pour le Caire aujourd’hui afin de poursuivre les discussions”, a indiqué son bureau, sans autres détails. Le Hamas avait dans la nuit pressé Israël de reprendre ses pourparlers, retardés malgré l’approche de la fin de la première étape de la trêve, samedi. Dans la nuit, le Hamas a restitué, en privé et à l’écart des caméras, les corps de quatre otages morts, ensuite formellement identifiés par leurs proches et le Forum des familles. Il s’agit de Ohad Yahalomi, un Franco-Israélien de 49 ans dont un groupe allié du Hamas avait annoncé la mort en janvier 2024, Tsachi Idan, 49 ans, Itzik Elgarat, un Dano-Israélien de 68 ans et Shlomo Mansour, 85 ans.  Les trois premiers, qui étaient présumés vivants par les autorités israéliennes, ont été “assassinés en captivité”, le dernier tué lors de l’attaque du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre 2023, a affirmé le bureau de M. Netanyahu. Tous avaient été enlevés le 7-Octobre dans des kibboutz proches de la bande de Gaza.  Israël a libéré en échange 596 Palestiniens, et doit encore en relâcher 46, “tous des femmes et des mineurs de Gaza” arrêtés après le 7-Octobre, a indiqué l’ONG palestinienne en charge du dossier. Un bus transportant des ex-détenus est arrivé dans la nuit à Ramallah, en Cisjordanie occupée, acclamé par une foule en liesse, a constaté un journaliste de l’AFP. Portant le traditionnel keffieh, les prisonniers libérés ont été soumis à un rapide bilan de santé avant de retrouver leurs proches.Des centaines de prisonniers sont aussi arrivés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.- “Obligation morale” -Cet échange est le dernier prévu dans le cadre de la première phase de la trêve, négociée via la médiation de trois pays, Qatar, Egypte, Etats-Unis. Entamée le 19 janvier, après 15 mois d’une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, elle a permis le retour en Israël de 33 otages, dont huit décédés et la libération de quelque 1.700 Palestiniens. Le Hamas a estimé à l’issue de l’échange nocturne qu’Israël n’avait désormais “pas d’autre choix” que d’entamer des négociations sur la deuxième phase du cessez-le-feu, censée débuter le 2 mars et mener à la fin définitive de la guerre ainsi qu’à la libération de tous les otages restant à Gaza.Le président israélien Isaac Herzog a insisté jeudi sur l'”obligation morale” pour les autorités de son pays de tout faire pour “ramener tous les otages”, vivants comme morts. M. Netanyahu s’engage à “oeuvrer sans relâche” en ce sens, a ensuite indiqué un communiqué de son bureau. Le Hamas s’était dit prêt la semaine dernière à remettre à Israël tous les otages restant “en une seule fois” durant la deuxième phase. Sur les 251 otages enlevés le 7-Octobre, 58 sont toujours retenus à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée israélienne. Les 24 présumés vivants sont tous des hommes, la plupart âgés de moins de 30 ans.Au matin du retour des quatre otages morts, Israël Berman, 68 ans, homme d’affaires et ancien membre du kibboutz de l’un d’entre eux décrit “une journée spécialement dure”. “Nous vivons dans une région difficile et devons agir en conséquence, mais il n’y a pas de plus grande obligation que de ramener tous les otages – tout le reste est secondaire”, ajoute-t-il à Tel-Aviv. A Khan Younès, Khaled al-Hanna, tout juste sorti de prison, dénonce des conditions de détention “indescriptibles”: “la torture était coercitive, anormale, physique et agressive.”  – “Pas de fausses excuses” -L’émissaire du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, avait fait état mardi soir de “beaucoup de progrès” en vue d’une reprise des pourparlers, mais sans confirmation jusque-là du gouvernement israélien, au sein duquel l’extrême droite israélienne, alliée de M. Netanyahu, s’oppose à la fin de la guerre. Le mouvement islamiste palestinien a assuré dans la nuit avoir fait en sorte qu’Israël ne puisse pas avoir de “fausses excuses” pour bloquer les discussions. Israël avait suspendu la sortie de prison des quelque 600 détenus palestiniens, prévue dès samedi en échange du retour de six captifs à Gaza, exigeant que le Hamas renonce à organiser des “cérémonies humiliantes” à chaque libération, des mises en scène également dénoncées par l’ONU et la Croix-Rouge.L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU, et plongé le territoire palestinien dans un désastre humanitaire.

Le Kirghizstan annonce échanger des territoires contestés avec le Tadjikistan

Le Kirghizstan a annoncé jeudi un échange de territoires disputés depuis la chute de l’Union soviétique avec le Tadjikistan, trois mois après un accord historique pour mettre fin au conflit autour de la dernière frontière contestée d’Asie centrale.Selon un décompte détaillé du chef des services secrets kirghiz, le Kirghizstan recevra environ 25 kilomètres carrés du Tadjikistan, contre des terres d’une superficie équivalente ou un meilleur accès à des ressources hydriques partagées dans ces zones parsemées d’enclaves où ont eu lieu des conflits meurtriers, notamment pour le contrôle de l’eau.L’accord doit encore être signé à une date inconnue par les chefs d’Etats kirghiz Sadyr Japarov et tadjik Emomali Rakhmon.Plusieurs routes controversées ont par ailleurs été déclarées neutres et “seront utilisées par les deux parties”, ainsi que des puits de pétrole, a déclaré Kamtchybek Tachiev, le chef des services secrets kirghiz, devant le Parlement.Le Tadjikistan, où l’information reste étroitement contrôlée, n’a encore rien annoncé mais réagit généralement après le Kirghizstan.- Accès à l’eau -Cet accord frontalier s’inscrit dans un contexte d’amélioration générale des relations longtemps minées par les rivalités entre les cinq ex-républiques soviétiques d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan).Ces dernières années, elles ont tour à tour annoncé des accords frontaliers, qui doivent faciliter les échanges commerciaux et assurer la stabilité de cette région stratégique et riche en ressources naturelles entre l’Europe et la Chine.Jeudi, le Kirghizstan a révélé avoir trouvé un accord avec le Tadjikistan sur une zone autour d’un canal crucial pour l’agriculture dans ces régions pauvres et rurales, où des routes entrelacées entre des villages faisaient office de séparation officieuse, créant de multiples enclaves.L’Asie centrale fait face à un stress hydrique croissant aggravé, selon les scientifiques, par le changement climatique, phénomène particulièrement ressenti dans cette région enclavée de 80 millions d’habitants largement recouverte de déserts et de montagnes.Les autorités vont déplacer des habitants des villages échangés, dont certains seront détruits et reconstruits, a précisé Kamtchybek Tachiev.De plus, l’échange doit assurer l’utilisation “sans entrave des installations agricoles et énergétiques” situées de part et d’autre de la frontière entre le sud du Kirghizstan et le nord du Tadjikistan.Après l’annonce d’un accord fin décembre, les chefs des services secrets kirghiz Kamtchybek Tachiev et tadjiks Saïmoumine Iatimov avaient paraphé la semaine dernière les documents.”Les documents ont été déclassifiés, le Parlement va les examiner, puis les présidents les signeront et les ratifieront ensuite. La version finale (de l’accord) sera signée par les chefs des deux États”, a poursuivi M. Tachiev.- Sans la Russie -Dans la foulée d’un conflit en 2022, le Kirghizstan et le Tadjikistan avaient annoncé se réarmer, faisant craindre une reprise des hostilités, avant un réchauffement diplomatique depuis 2023 entre ces deux nations parmi les plus montagneuses au monde.La frontière kirghizo-tadjike reste fermée depuis près de quatre ans mais la réussite des négociations pourrait ouvrir la voie à son ouverture prochaine. Les dirigeant du Tadjikistan, Kirghizstan et de l’Ouzbékistan doivent se réunir le 31 mars en territoire tadjik pour un sommet historique non loin de ces zones longtemps contestées.Le tracé sinueux de la frontière d’environ 1.000 kilomètres entre le Kirghizstan et le Tadjikistan avait été réalisé à l’époque soviétique et n’était alors qu’une simple délimitation administrative.Les négociations pour les tronçons problématiques n’aboutissaient pas pendant des années car le Tadjikistan se basait sur des cartes des années 1920-1930 et le Kirghizstan s’appuyait sur des cartes plus tardives.Les deux derniers principaux conflits tadjiko-kirghiz, au printemps 2021 et à l’automne 2022, avaient officiellement coûté la vie à plus de 150 personnes, dont de nombreux civils et des villages avaient été ravagés dans les régions kirghize de Batken et tadjike de Soughd.Cet accord entre ces deux pays alliés de la Russie et membres d’un bloc militaire commun avec Moscou, l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), a mis du temps à se dessiner.La Russie, qui maintient des bases militaires au Kirghizstan et au Tadjikistan, n’a jamais officiellement participé aux négociations entre Bichkek et Douchanbé et l’OTSC n’a pas envoyé de troupes de maintien de la paix.

L’acteur Gene Hackman et sa femme retrouvés morts à leur domicile

L’acteur multi-oscarisé américain Gene Hackman et son épouse, la pianiste classique Betsy Arakawa, ont été retrouvés morts mercredi à leur domicile de Santa Fe, au Nouveau-Mexique, ont annoncé jeudi plusieurs médias américains.Le bureau du shérif du comté de Santa Fé, cité par plusieurs médias, n’a pas précisé la cause du décès du couple, mais a indiqué n’avoir pas trouvé de trace d’un acte criminel. Le cadavre de leur chien a également été retrouvé à leur domicile.Considéré comme un géant d’Hollywood, Gene Hackman, était âgé de 95 ans, et était apparu pour la dernière fois à l’écran dans le film “Bienvenue à Mooseport” (2004). Son épouse était elle âgée de 63 ans.Né le 30 janvier 1930, l’acteur avait remporté deux Oscars, notamment celui du meilleur acteur en 1971  pour son rôle dans “French Connection”, où il campait le légendaire flic Jimmy “Popeye” Doyle. Il avait ensuite remporté en 1993 l’Oscar du meilleur second rôle pour sa performance dans “Impitoyable”, de Clint Eastwood. Il y campait un ancien tueur devenu shérif d’une petite ville du Wyoming.Au fil des années, l’acteur avait travaillé avec de nombreux grands noms du cinéma, notamment Francis Ford Coppola dans le film “Conversation secrète”, Christopher Reeve dans Superman en 1978, et Al Pacino dans le méconnu “L’Epouvantail”, un film dont Gene Hackman disait qu’il était le préféré de toute sa carrière.Discret, Gene Hackman n’accordait que peu d’entretiens à la presse et fréquentait encore moins le monde en vase clos d’Hollywood. “A Hollywood, tout tourne autour du cinéma: les conversations, les gens que l’on voit, la vie de tous les jours. C’est totalement narcissique. On finit par oublier pourquoi on fait ce métier”, disait-il à L’Express.L’acteur avait annoncé en 2008 sa “retraite” des plateaux de cinéma.