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Une semaine avant le conclave, le suspense reste entier

Quel nom pour le prochain pape? Une semaine avant le début du conclave, les discussions à huis clos s’intensifient au Vatican entre les cardinaux qui laissent filtrer peu d’indices sur leur choix mais évoquent un dénouement rapide.”L’atmosphère est très paisible, c’est un moment de dialogue”, a affirmé le cardinal colombien Jorge Enrique Jimenez Carvajal mercredi matin aux nombreux journalistes qui l’attendaient devant la salle Paul VI au Vatican.C’est là, derrière les grilles du plus petit Etat du monde que se tenait la septième “congrégation générale”, réunion à huis clos où plus de 180 “princes de l’Eglise” dont 124 électeurs ont débattu des priorités pour l’avenir de l’institution deux fois millénaire.Ils ont parlé de la situation économique et financière du Saint-Siège, a indiqué Matteo Bruni, le directeur du service de presse du Vatican.Puis 14 interventions se sont succédé jusqu’à 12H30, notamment sur la polarisation de l’Eglise, les vocations et l’évangélisation, a ajouté M. Bruni, en précisant que la prochaine congrégation générale aurait lieu vendredi à 09H00.Ces réunions permettent aussi de tracer le portrait robot du successeur du pape François, décédé le 21 avril à l’âge de 88 ans après 12 ans de pontificat.Parmi eux, un nombre record de 133 cardinaux électeurs – ceux âgés de moins de 80 ans – entreront le 7 mai dans la Chapelle Sixtine, deux cardinaux ayant annoncé leur absence pour raisons de santé.Dans les réunions préparatoires, certains cardinaux venus de très loin doivent déjà se familiariser avec les rouages de l’institution vaticane et apprendre à se connaître entre eux, dans un collège à la diversité inédite.Dans un conclave “on ne parle pas de pression, de polarisation, ni de manipulations”, a assuré Mgr Carvajal. Loin donc de l’image du film américano-britannique “Conclave” qui a suscité un engouement inédit pour l’élection du pape dans le grand public.- “Diversité” -Le successeur s’inscrira-t-il dans la continuité du pape François, défenseur des périphéries, et qui n’a pas hésité à bousculer l’Eglise avec sa parole tranchée et ses réformes? Dans ce collège d’électeurs, quelque 80% des cardinaux ont été désignés par le pape argentin.Toutefois le prochain pape “ne doit pas nécessairement être un François bis, un imitateur de François”, a nuancé dans un entretien à l’AFP le cardinal espagnol Cristobal Lopez Romero, archevêque de Rabat.”Je ne suis pas nerveux, mais je suis curieux”, a-t-il ajouté en confiant être “un peu inquiet” devant la responsabilité de la tâche.Interrogé sur la probabilité d’une continuité avec Jorge Bergoglio, le prélat salvadorien Gregorio Rosa Chavez a assuré mercredi: “C’est ce que je ressens, c’est ce que je perçois dans l’atmosphère”.Le poids croissant des évêques africains et asiatiques pourrait aussi peser dans cette élection.”Ce qui me frappe le plus, c’est la diversité: quand les Africains ou les Sud-Américains parlent, ce sont des mondes différents. Pas opposés mais nous, nous avons un regard très euro-centré (…) On voit que nous n’avons pas les mêmes priorités”, a confié mardi un cardinal électeur européen.Pour lui, les réunions sont “une phase d’analyse” où “on écoute, on essaye de comprendre”. Puis “le conclave sera une synthèse avec une personne”.Au conclave, qui sera présidé par le cardinal italien Pietro Parolin, les deux tiers des voix seront nécessaires pour désigner un pape, dont le nom sera ensuite annoncé “urbi et orbi”, autrement dit à la ville de Rome et au monde.Quant à la durée probable du processus, les rares cardinaux acceptant de répondre aux questions pressantes des médias semblaient tabler sur une décision rapide. “Au maximum trois jours”, a prédit le cardinal salvadorien Gregorio Rosa Chavez.En attendant le début du conclave, les préparatifs se poursuivent pour aménager la chapelle Sixtine, fermée depuis lundi au public.

George Simion, celui qui se rêve en président MAGA de la Roumanie

Il place la Roumanie d’abord, crie à la “fraude” électorale et se vante d’une ligne directe avec Washington: le candidat à la présidence George Simion joue à fond la carte Trump pour récupérer l’élection selon lui “volée”.Pour le chef du parti nationaliste AUR, devenu le favori du nouveau scrutin organisé dimanche après l’exclusion de son allié Calin Georgescu, vainqueur du premier tour le 24 novembre, l’appui de Washington à son camp est pain bénit. “C’est un signal fort qui donne aux électeurs confiance pour suivre la route conservatrice”, dit-il à l’AFP, refusant l’étiquette d’extrême droite. Le vice-président JD Vance, très critique envers l’annulation du vote de l’automne sur fond de soupçons d’ingérence russe, a encore appelé cette semaine à respecter la voix des Roumains, l’ambassade des Etats-Unis à Bucarest dénonçant “la censure des opposants”. A l’unisson, George Simion estime que, même s’il y a des attaques hybrides, “cela ne veut pas dire que nous sommes faibles au point de devoir annuler les élections”. Redoute-t-il un autre rebondissement dans le feuilleton politique qui agite la Roumanie depuis plusieurs mois?Il n’imagine “pas une nouvelle annulation”. “Car nous avons le soutien des Etats-Unis”, souligne avec conviction l’élu de 38 ans, jonglant entre coups de fil et interviews, quand il ne voyage pas à l’étranger pour conquérir les suffrages de la diaspora. “Mais on peut s’attendre à tout, y compris à des fraudes électorales massives”, poursuit-il, reprenant une rhétorique non étayée chère à Donald Trump.- “Ouvrir des portes” -Après la décision de la Cour constitutionnelle, George Simion s’était insurgé contre un “coup d’Etat”, une démocratie piétinée. Sa première mesure à la tête de l’Etat serait d’ailleurs de “déclassifier” les discussions confidentielles ayant mené à un tel dénouement, rarissime dans l’UE.Candidat malheureux en novembre, il a refusé de participer aux débats télévisés cette semaine “par respect du peuple”, rappelant que M. Georgescu aurait dû normalement occuper sa place autour de la table.S’il est élu, il pourrait le nommer Premier ministre. “C’est une des options. Il doit prendre les rênes du pays”, avance-t-il, tout en disant ne pas avoir de plan précis alors que l’extrême droite ne dispose pas d’une majorité suffisante au Parlement.”Plus modéré” que son ancien rival, il est en revanche tout aussi souverainiste et a plaidé par le passé pour que des territoires de Moldavie et d’Ukraine reviennent dans le giron de la Roumanie. Il est interdit d’entrée dans ces deux pays.George Simion, sans pencher vers la Russie qu’il dit abhorrer, une différence de taille avec M. Georgescu, ne manque pas non plus une occasion de critiquer Bruxelles, comme son voisin Viktor Orban, préférant regarder de l’autre côté de l’océan.”Nous sommes les seuls à avoir des relations avec le Département d’Etat” et les autres ministères américains, assure-t-il, contrairement aux dirigeants roumains actuels “incapables d’ouvrir des portes”.Son ambition: bâtir au sein de l’UE une alliance de pays MAGA, du nom du slogan trumpien “Make America Great Again”, qu’il affiche parfois sur ses casquettes. Comme l’équipe Doge, chargée de traquer la fraude et les dépenses inutiles dans le budget des Etats-Unis, George Simion veut sabrer des postes “pour investir dans la défense” et quasiment doubler sur les cinq prochaines années le budget militaire de cet Etat membre de l’Otan voisin de l’Ukraine, à 4% du produit intérieur brut (PIB).De quoi satisfaire Donald Trump, qui ne cesse de faire pression sur les membres de l’alliance atlantique pour qu’ils accentuent leurs efforts.

L’archevêque de Rabat ne veut pas d’un pape “imitateur de François”

Le cardinal espagnol Cristobal Lopez Romero, archevêque de Rabat, confie être “curieux” et “inquiet” à l’approche de son premier conclave, mais plaide pour que le prochain pape ne soit pas un “imitateur de François”.Né en Andalousie, Mgr Lopez, bientôt 73 ans, a également obtenu la nationalité paraguayenne. Depuis 2017, il est archevêque de la capitale marocaine, où il assure avoir vécu “une conversion” dans la façon d’assumer son ministère.”Je confesse à peine une personne tous les six mois”, dans un pays où l’islam est la religion majoritaire, explique-t-il en souriant à l’AFP, en marge des réunions préparatoires du conclave à Rome. “Cela m’a aidé à découvrir que je n’étais pas là pour servir l’Eglise, mais qu’en étant l’Eglise, je devais me mettre au service du monde, dans ce cas du monde musulman”, observe-t-il.Il est l’un des 133 cardinaux électeurs qui participeront, à partir du 7 mai, au conclave qui élira le successeur de François. C’est d’ailleurs le jésuite argentin qui l’avait créé cardinal, en 2019.Il n’a pas encore décidé pour qui il allait voter. Mais le prochain pape “ne doit pas nécessairement être un François bis, un imitateur de François”, assure ce fin connaisseur du Vatican et des cardinaux.Il doit être “un bon imitateur du Christ, un bon chrétien, une bonne personne et attentif à ce qui se passe dans le monde”, assure le cardinal, qui figure lui-même sur certaines listes de “papabili” (favoris) dressées par la presse.- “Joie et curiosité” -Ces derniers jours, il participe avec les autres cardinaux aux congrégations générales (réunions préparatoires) à huis clos pour échanger sur le profil du futur pape et sur les défis auxquels l’Eglise est confrontée.Mardi, une vingtaine d’entre eux ont pris la parole. “Nous écoutons des personnes que nous n’avions peut-être jamais entendu parler auparavant (…) et cela nous oriente”, explique Mgr Lopez.”Quand une personne parle, elle se dévoile; disons qu’elle se montre, elle ne peut pas dissimuler”, estime le cardinal, qui a obtenu la nationalité paraguayenne après avoir vécu près de 20 ans dans ce pays.A l’approche du conclave, il affirme ne pas être nerveux mais “curieux”.”Un peu inquiet parce que je connais la responsabilité que cela implique, mais serein parce que je crois à l’Esprit Saint”, reconnaît-il. “Je l’aborde avec une certaine joie et une certaine curiosité de voir comment les choses vont se passer.”Comme d’autres cardinaux, il estime que le conclave “pourrait durer deux ou trois jours”, mais “pas plus”. “Cela fait déjà plusieurs jours que je suis loin du Maroc, et j’ai envie et besoin de rentrer”, confesse-t-il.Les deux derniers conclaves, qui avaient élu Benoît XVI en 2005 et François en 2013, avaient duré deux jours.  – “Tout est possible” -Le cardinal, qui a également oeuvré en Bolivie, soutient la vision d’une Eglise missionnaire, une ligne promue par François pendant ses 12 ans de pontificat, au cours duquel il a aussi créé des cardinaux dans des régions historiquement marginalisées par l’Église catholique.”Grâce au pape François, il est devenu beaucoup plus clair que l’Église est universelle, catholique, qu’il n’y a pas de frontières géographiques qui nous limitent”, souligne-t-il.”Après 50 ans d’un pape polonais, d’un pape allemand et d’un pape argentin, pourquoi ne pas envisager un pape venant de Birmanie, du Timor ou d’Australie, ou d’Amérique du Nord, ou d’Afrique. Tout est possible”, indique-t-il. Lui-même pourrait être élu, même s’il ne le souhaite pas : “C’est comme si on me disait que Messi allait prendre sa retraite et que je suis son remplaçant”.

Israël intervient dans les violences confessionnelles en Syrie

Israël est intervenu mercredi dans les violences confessionnelles qui ont fait une trentaine de morts en deux jours en Syrie, affirmant avoir mené une frappe “d’avertissement” pour enjoindre aux autorités de protéger la communauté druze.Ces violences ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait plus de 1.700 morts, en grande majorité parmi la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste à présent au pouvoir.Les affrontements entre des groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et des combattants druzes aux environs de Damas se sont étendus mercredi à la localité de Sahnaya, faisant 13 morts et illustrant les défis auxquels font face les nouvelles autorités dans ce pays en proie à l’instabilité.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Israël Katz, ont annoncé conjointement que l’armée avait mené “une action d’avertissement” contre un “groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de la ville de Sahnaya”. “Dans le même temps, un message ferme a été adressé au régime syrien: Israël attend de lui qu’il agisse pour protéger la communauté druze”, a ajouté le texte.Treize personnes ont été tuées à Sahnaya, à 15 kilomètres au sud-ouest de Damas, où des affrontements ont éclaté dans la nuit, au lendemain d’accrochages dans la localité à majorité druze de Jaramana qui ont fait 17 morts, selon les autorités et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).”Nous n’avons pas dormi de la nuit (…) les obus de mortier s’abattent sur nos maisons”, a déclaré à l’AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant de Sahnaya, où une partie de la population est druze.”Où sont les autorités? Nous les implorons d’assumer leur rôle (…) les gens meurent et nous avons des blessés”, a-t-il ajouté.Selon une source du ministère de la Santé citée par l’agence Sana, 11 personnes ont été tuées et d’autres blessées par les tirs de “groupes hors-la-loi qui ont pris pour cible les civils et les forces de sécurité dans la région de Sahnaya”.Il s’agit de cinq membres des forces de sécurité qui ont été visés par des francs-tireurs relevant de groupes armés et de six autres personnes qui se trouvaient dans une voiture prise pour cible par ces groupes, a précisé le directeur des relations publiques du ministère de l’Information, Ali al-Rifaï.Selon l’OSDH, deux combattants druzes ont en outre été tués à Sahnaya.- “Un corps sur la route” -“Les affrontements ont commencé à environ quatre kilomètres de la ville et se sont étendus à sa périphérie, et les bruits des explosions n’ont pas cessé depuis la nuit dernière”, a raconté à l’AFP Karam, un combattant druze de 27 ans qui n’a pas donné son nom de famille.”Il y a un corps sur la route juste devant moi et personne ne peut s’en approcher”, a ajouté le jeune homme joint par téléphone, alors que des tirs étaient clairement entendus.Mercredi, les obsèques de sept combattants druzes tués à Jaramana se sont déroulées dans cette ville, où des participants brandissaient le drapeau druze aux cinq couleurs, ont constaté des journalistes de l’AFP.Un accord avait été scellé mardi soir entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.L’attaque contre cette banlieue avait été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet.L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.Les druzes, une minorité ésotérique issue de l’islam chiite, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.Dès la chute d’Assad le 8 décembre, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d’ouverture envers cette communauté.Début mars, à la suite d’escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d’une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes, qui se sont engagées à protéger les minorités, s’en prenaient aux druzes. Les dignitaires druzes avaient immédiatement rejeté ces propos, réaffirmant leur attachement à l’unité du pays multiconfessionnel. Leurs représentants négocient actuellement avec le pouvoir central à Damas un accord qui permettrait l’intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Israël intervient dans les violences confessionnelles en Syrie

Israël est intervenu mercredi dans les violences confessionnelles qui ont fait une trentaine de morts en deux jours en Syrie, affirmant avoir mené une frappe “d’avertissement” pour enjoindre aux autorités de protéger la communauté druze.Ces violences ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait plus de 1.700 morts, en grande majorité parmi la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste à présent au pouvoir.Les affrontements entre des groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et des combattants druzes aux environs de Damas se sont étendus mercredi à la localité de Sahnaya, faisant 13 morts et illustrant les défis auxquels font face les nouvelles autorités dans ce pays en proie à l’instabilité.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Israël Katz, ont annoncé conjointement que l’armée avait mené “une action d’avertissement” contre un “groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de la ville de Sahnaya”. “Dans le même temps, un message ferme a été adressé au régime syrien: Israël attend de lui qu’il agisse pour protéger la communauté druze”, a ajouté le texte.Treize personnes ont été tuées à Sahnaya, à 15 kilomètres au sud-ouest de Damas, où des affrontements ont éclaté dans la nuit, au lendemain d’accrochages dans la localité à majorité druze de Jaramana qui ont fait 17 morts, selon les autorités et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).”Nous n’avons pas dormi de la nuit (…) les obus de mortier s’abattent sur nos maisons”, a déclaré à l’AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant de Sahnaya, où une partie de la population est druze.”Où sont les autorités? Nous les implorons d’assumer leur rôle (…) les gens meurent et nous avons des blessés”, a-t-il ajouté.Selon une source du ministère de la Santé citée par l’agence Sana, 11 personnes ont été tuées et d’autres blessées par les tirs de “groupes hors-la-loi qui ont pris pour cible les civils et les forces de sécurité dans la région de Sahnaya”.Il s’agit de cinq membres des forces de sécurité qui ont été visés par des francs-tireurs relevant de groupes armés et de six autres personnes qui se trouvaient dans une voiture prise pour cible par ces groupes, a précisé le directeur des relations publiques du ministère de l’Information, Ali al-Rifaï.Selon l’OSDH, deux combattants druzes ont en outre été tués à Sahnaya.- “Un corps sur la route” -“Les affrontements ont commencé à environ quatre kilomètres de la ville et se sont étendus à sa périphérie, et les bruits des explosions n’ont pas cessé depuis la nuit dernière”, a raconté à l’AFP Karam, un combattant druze de 27 ans qui n’a pas donné son nom de famille.”Il y a un corps sur la route juste devant moi et personne ne peut s’en approcher”, a ajouté le jeune homme joint par téléphone, alors que des tirs étaient clairement entendus.Mercredi, les obsèques de sept combattants druzes tués à Jaramana se sont déroulées dans cette ville, où des participants brandissaient le drapeau druze aux cinq couleurs, ont constaté des journalistes de l’AFP.Un accord avait été scellé mardi soir entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.L’attaque contre cette banlieue avait été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet.L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.Les druzes, une minorité ésotérique issue de l’islam chiite, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.Dès la chute d’Assad le 8 décembre, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d’ouverture envers cette communauté.Début mars, à la suite d’escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d’une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes, qui se sont engagées à protéger les minorités, s’en prenaient aux druzes. Les dignitaires druzes avaient immédiatement rejeté ces propos, réaffirmant leur attachement à l’unité du pays multiconfessionnel. Leurs représentants négocient actuellement avec le pouvoir central à Damas un accord qui permettrait l’intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Avec le Mexique, jusqu’où ira Trump pour lutter contre les cartels?

“Nous ne faisons que commencer”, a lancé Donald Trump pour ses 100 premiers jours à la Maison Blanche. Jusqu’où ira-t-il? se demande-t-on au Mexique face au renforcement militaire américain à la frontière sous prétexte de sécurité et de lutte anti-drogue.”Il est temps que l’Amérique fasse la guerre aux cartels”, martelait en mars le président républicain, qui a placé six mafias mexicaines sur une liste d’organisation terroristes menaçant les intérêts américains.Prêt à collaborer, le Mexique redoute que Donald Trump ne franchisse la ligne rouge de sa souveraineté nationale pour traquer les cartels de la drogue.Mais pour des analystes interrogés par l’AFP, le président américain, en mettant la pression à la frontière et en menaçant son voisin de droits de douane, cherche surtout à forcer Mexico à redoubler d’efforts contre le trafic de fentanyl, puissant opioïde de synthèse responsable de très nombreuses overdoses aux Etats-Unis, et l’immigration illégale. – Qu’a fait Trump en 100 jours? -À peine revenu au pouvoir le 20 janvier, Trump a déclaré un “état d’urgence” le long de la frontière de 3.100 kilomètres et annoncé le déploiement de quelque 9.600 soldats. En mars, il a ordonné l’envoi de deux navires de guerre près de la frontière sud, l’un dans le golfe du Mexique et l’autre sur la côte ouest pour des missions de sécurité frontalière. Il a également transféré à l’armée le contrôle d’une “zone de défense nationale” de 443 km2 au Nouveau-Mexique, un Etat américain frontalier, ce qui permettrait aux militaires d’expulser les migrants de cette zone, une tâche réservée aux autorités civiles. A cette occasion, le Mexique a envoyé une note diplomatique demandant le respect de son territoire. S’ajoutent des survols de drones dans l’espace aérien mexicain, qui relèvent des “collaborations qui existent depuis de nombreuses années”, d’après la présidente Claudia Sheibaum. “Je pense qu’ils (les Mexicains) ont besoin d’aide”, a déclaré M. Trump la semaine dernière, après avoir affirmé que Sheinbaum – avec qui il entretient un dialogue fluide – avait rejeté une offre de soutien militaire. “Les choses ne peuvent pas continuer ainsi”, a-t-il ajouté au média conservateur The Blaze. “La menace d’attaques aériennes ou de drones est très réaliste”, souligne Vanda Felbab-Brown, experte en sécurité de l’Institut Brookings, à Washington.Les vols de drones permettent sans doute “de collecter une grande quantité d’informations qui aideront à établir un inventaire de cibles”, estime Íñigo Guevara, expert de la société privée de renseignement Janes et professeur à l’Université de Georgetown. – Comment réagit le Mexique ? -“Coopération, oui, subordination, non”, répète à l’envi la présidente Sheinbaum qui prévient qu’elle ne permettra pas “que la souveraineté (mexicaine) soit violée”.Le Mexique a perdu la moitié de son territoire au profit des Etats-Unis au XIXe siècle. Sous la menace des droits de douane malgré un accord de libre-échange nord-américain en vigueur, la présidente mexicaine a ordonné le déploiement de 10.000 soldats à la frontière, remis 29 narcotrafiquants mexicains à la justice américaine et renforcé les opérations antidrogues. Au total, 144 tonnes de drogue, dont deux millions de comprimés de fentanyl, ont été saisis depuis octobre dernier au Mexique.Les arrivées de migrants ont baissé: en mars, 11.017 ont été interceptés du côté américain de la frontière, contre 180.359 en mars 2024, selon des chiffres officiels. En réaction au décret qui étendait les pouvoirs des Etats-Unis contre le “narcoterrorisme”, Mme Sheinbaum a fait adopter une réforme au Congrès qui punit d’une peine de prison les actions clandestines d’agents étrangers. – Une attaque est-elle viable ? -Les avertissements de Trump sont une “démonstration de force (…), ils ne constituent pas des menaces immédiates ni directes” envers le Mexique, relativise Raúl Benítez, professeur au Centre de recherches sur l’Amérique du Nord de l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM). Tout en jugeant possibles des attaques des États-Unis, Vanda Felbab-Brown pense qu’elles seraient “politiquement explosives”, car elles dynamiteraient la coopération entre les deux pays voisins. “Ce serait un retour en arrière de plus de cent ans”, indique à son tour Íñigo Guevara, en faisant référence à l’invasion des troupes américaines en 1916, à Chihuahua, pour capturer le révolutionnaire Pancho Villa qui avait perpétré une attaque à Columbus, Nouveau-Mexique (États-Unis). Les analystes insistent sur le lien étroit entre les militaires des deux pays, y compris la formation d’officiers mexicains dans des écoles américaines. M. Guevara estime que les déclarations de Donald Trump constituent “une arme d’intimidation”. Mais sur le plan opérationnel, il est probable qu'”une fusion de renseignement” binationale soit en train de se réaliser, ce qui doterait le Mexique d’une “capacité inégalée” contre le crime organisé, souligne le chercheur.

Panne géante en Espagne: un rapport du gestionnaire du réseau évoquait des risques liés aux “renouvelables”

Le gestionnaire du réseau électrique espagnol avait alerté dans un rapport récent sur des risques “sévères” de coupures de courant liés à la “forte pénétration des énergies renouvelables” dans le pays, un problème néanmoins écarté mercredi par la présidente de l’entreprise.”La forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations (…) peut provoquer des coupures de production”, avait écrit Redeia, société mère de Red Eléctrica Española (REE), dans son rapport financier sur ses résultats annuels 2024 publié fin février.Ces coupures “pourraient devenir sévères, allant jusqu’à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l’approvisionnement en électricité”, avait ajouté Redeia, en évoquant un risque “à court et moyen terme”.Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, la présidente de Redeia, Beatriz Corredor, a cependant assuré qu’il n’était pas “correct” de lier la panne géante survenue lundi dans l’ensemble de la péninsule ibérique au niveau élevé d’énergies renouvelables en Espagne.La production d’énergies renouvelable “est sûre” et “relier l’incident si grave de lundi à une pénétration des renouvelables n’est pas vrai, ce n’est pas correct”, a insisté Mme Corredor, en assurant que le rapport financier publié en février ne faisait que lister une succession de risques potentiels, comme l’y oblige la législation.”Les énergies renouvelables fonctionnent de manière stable, elles disposent déjà de mécanismes qui leur permettent de fonctionner pratiquement” comme les technologies de nature “conventionnelle”, a-t-elle poursuivi.Dans son rapport de 380 pages, Redeia pointait en particulier deux problèmes liés à la transition énergétique: la présence d’installations électriques plus petites, avec des capacités d’adaptations plus faibles, et l’impact de la fermeture de centrales “conventionnelles” (gaz, charbon, nucléaire).La “perte de production ferme” liée à la fermeture de ces centrales pourrait entraîner “une plus grande difficulté dans l’exploitation du système, une augmentation des limitations à la production et des restrictions techniques, ainsi qu’une éventuelle atteinte à l’approvisionnement”, écrivait-elle.Le gestionnaire du réseau espagnol évoquait également le “risque d’attaque ou d’incident affectant les systèmes informatiques”, susceptible d'”affecter à la fois l’approvisionnement électrique” de l’Espagne et d'”entraîner des coûts et des dommages réputationnels” pour Redeia.Plusieurs pistes ont été évoquées depuis 48 heures pour expliquer la panne, qui a provoqué le chaos tant au Portugal qu’en Espagne, dont une possible cyberattaque. Cette dernière hypothèse a cependant été écartée par REE, qui assure que l’origine précise de la panne n’est toujours pas connue.

Proportionnelle: Bayrou consulte, Le Pen prête à bouger

François Bayrou a entamé mercredi avec le Rassemblement national une série de consultations des forces politiques sur la proportionnelle, à propos de laquelle Marine Le Pen a semblé prête à faire des concessions.Le Premier ministre a reçu en premier mercredi matin, pendant 45 minutes, la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen et le président du parti à la flamme Jordan Bardella, qui représentent numériquement le premier groupe de l’Assemblée nationale. “La proportionnelle intégrale par département” comme en 1986 “nous apparaît être un moindre mal par rapport à un système majoritaire qui aujourd’hui ne permet pas que chaque voix des Français soit entendue”, a affirmé Mme Le Pen, semblant prête à renoncer à sa demande d’une prime majoritaire.Le RN réclame la proportionnelle mais avec une prime pour la liste arrivée en tête, qui n’est pas prévue dans le mode de scrutin de 1986.François Bayrou défend ce scrutin de 1986 alors que depuis l’instauration de la Ve République – à l’exception des législatives de cette année-là -, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.- “Contredire” -En discutant de cette revendication commune avec le RN, François Bayrou espère sans doute faire baisser la tension avec l’extrême droite, qui fait planer la menace d’une motion de censure contre son gouvernement. Le RN dénonce l’absence de perspectives législatives sur ce sujet comme sur l’immigration ainsi que sur la feuille de route énergétique (programmation pluriannuelle de l’énergie, PPE). François Bayrou l’a à cet égard ménagé lundi en reportant la date de publication d’un décret sur la PPE.Mais le Premier ministre n’est pas assuré d’avoir cette fois le soutien des macronistes, qui semblent avoir changé de pied, considérant désormais que le mode de scrutin majoritaire actuel est “le moins pire”. La “distorsion” entre le nombre de voix et le nombre de députés “n’existe plus” dans l’Assemblée actuelle, fait valoir M. Cazeneuve.”Je n’ose imaginer quand même que (le) mouvement” d’Emmanuel Macron “vienne le contredire sur un sujet aussi important que celui-là”, a taclé Mme Le Pen mercredi.Le président de la République avait en effet souhaité en 2018 instaurer un système mixte avec 15% des députés élus à la proportionnelle, puis la réforme avait été abandonnée.François Bayrou recevra jeudi à 17H00 le président du groupe macroniste et du parti Renaissance Gabriel Attal, accompagné par le député Pierre Cazeneuve, qui a mené une analyse comparative des différents modes de scrutin.Les deux élus Renaissance entendent élargir le débat à la question de “l’efficacité de l’action publique”, en reparlant de la réduction du nombre de parlementaires et de la “simplification du millefeuille administratif”.Mais ils jugent “délétère” de proposer la proportionnelle en échange du cumul des mandats, soutenu avec force par François Bayrou.- “Stabilité” -Le président du parti Horizons Edouard Philippe défend pour sa part le scrutin majoritaire, qui “impose un lien entre un député et les électeurs d’un territoire” mais il pourrait soutenir la proportionnelle si un cumul était possible entre le mandat parlementaire et un mandat exécutif local.A droite, Les Républicains (LR) y sont fermement opposés. Cela reviendrait à “assurer que le chaos dans lequel on est aujourd’hui devienne la règle”, a répété Laurent Wauquiez mercredi sur RTL. “C’est le plus sûr moyen de ne pas donner à la France une majorité”, a abondé son rival Bruno Retailleau sur Cnews et Europe1.”On a besoin de stabilité et ce n’est pas le moment”, a estimé sur RMC et BFMTV le président du Sénat Gérard Larcher, défendant “la proximité entre un élu et (son) territoire”.Le gouvernement souhaite pouvoir légiférer à ce sujet “avant la fin de la session parlementaire si le débat est mûr”, selon sa porte-parole LR Sophie Primas.D’autres partis, notamment à gauche, souhaitent une évolution du mode de scrutin. Mais le PS est divisé. L’ancien président François Hollande est pour, tandis que son Premier secrétaire Olivier Faure est contre à titre personnel.