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Première nuit en prison pour Mohamed Amra, soumis à un régime d’isolement “extrêmement difficile”

Mohamed Amra, le narcotrafiquant remis à la France mardi après neuf mois de cavale et son arrestation en Roumanie, a passé une première nuit dans la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne) à l’issue de sa mise en examen dans l’enquête sur sa sanglante évasion.L’homme âgé de 30 ans y est confronté à “des consignes d’extrême fermeté” et d’isolement “extrêmement difficile”, a assuré à la presse mercredi matin le ministre de la Justice Gérald Darmanin.Il est soumis à une unique “heure de promenade par jour, seul, sans jamais croiser un autre détenu” et seulement “deux heures de communication téléphoniques” qui seront “écoutées par les services de renseignement”. Pour ses proches ou son avocat, il a le droit à “trois visites par semaine, extrêmement contrôlées, avec des fouilles systématiques”.Arrêté sous mandat d’arrêt européen, Mohamed Amra a été transféré de Roumanie en France mardi sous haute sécurité.Il a été mis en examen tard dans la soirée au tribunal de Paris pour meurtres, tentative de meurtres, évasion, vol et recel de vol, le tout en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs.Dans des affaires judiciaires, “l’isolement peut être justifié, mais il doit se faire dans le respect d’une dignité qu’on doit maintenir”, avait déclaré dans la foulée à la presse l’avocat de Mohamed Amra, Me Hugues Vigier.- “Dignité” -“Il est absolument nécessaire de veiller à ce que l’isolement de Mohamed Amra respecte cette dignité. Notre démocratie ne se grandira que si elle traite ceux qu’elles considèrent comme les pires, à tort ou à raison, le plus dignement possible”, a insisté Me Vigier.Depuis son évasion, le cas Amra a sans cesse été invoqué par le garde des Sceaux pour justifier la création d’une nouvelle prison en juillet, destinée aux trafiquants de stupéfiants et fondée sur un nouveau régime carcéral d’isolement inspiré de la lutte anti-mafia en Italie.Premier objectif: mieux surveiller et comprendre le degré de dangerosité des “17.000 narcotrafiquants” qui dorment “aujourd’hui dans les prisons françaises et “isoler de l’extérieur les 600-700 détenus les plus dangereux”, a réaffirmé mercredi M. Darmanin.Le ministre veut par exemple que ces détenus considérés particulièrement sensibles, déjà mis à l’écart à l’isolement, ne puissent plus être extraits de prison pour être interrogés ou signer des documents, mais aient recours à la visioconférence.Ceux qui gravitent autour de ces criminels d’envergure sont aussi dans la ligne de mire des forces de l’ordre.- “Equipes” de complices -Dans le dossier de Mohamed Amra, 24 complices présumés étaient en garde à vue mardi soir. Mercredi matin, il n’y avait pas eu d’autre interpellation selon une source proche du dossier.Parmi eux se trouvent probablement “un certain nombre de membres du commando”, avait indiqué mardi la procureure de Paris, Laure Beccuau. Mais pas que.Au cours des neuf mois d’investigations, les enquêteurs, avec en premier rang l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) ont cherché à identifier l’ensemble des personnes ayant pu aider à la préparation, à l’évasion puis à la dissimulation de M. Amra. “Et ce, quel que soit le niveau de responsabilité”, avait précisé lundi Mme Beccuau: “Equipes de voleurs, de logisticiens, de guetteurs…”.L’exploitation de nouveaux éléments récoltés en perquisition, puis les probables présentations des suspects aux juges d’instruction devraient permettre d’éclaircir le rôle de chacun.L’évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu multirécidiviste avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en avait alors profité pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville (Eure) pour le libérer.La France avait alors découvert l’existence de Mohamed Amra: adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence”, pour rejoindre la grande criminalité organisée, d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ).Avant son évasion, il était déjà mis en examen dans deux informations judiciaires de nature criminelle. Et d’après l’IGJ, la justice le soupçonnait aussi d’être “impliqué dans cinq autres procédures” judiciaires.

En 2024, seulement 59.000 logements créés en France, moitié moins que la normale

En 2024, la France a créé 59.000 nouveaux logements, moitié moins que deux ans auparavant, une nouvelle illustration de la grave crise qui secoue l’immobilier neuf.  Hors année du Covid, environ 125.500 logements ont été mis en vente par an en moyenne entre 2017 et 2022. En 2024, ce chiffre n’atteint plus que 59.014, soit 29% de moins que l’année précédente et presque moitié moins qu’en 2022, selon les données publiées mercredi par le ministère de l’Aménagement du territoire.Les particuliers ont réservé 67.906 nouveaux logements l’année passée, 5% de moins qu’en 2023, année déjà catastrophique pour la production de nouveaux logements en raison de la hausse des coûts de construction et des taux d’intérêt qui ont bloqué les projets d’achat immobilier de nombreux ménages. Le nombre de réservations est près de 40% inférieur au niveau de 2022, et est moitié moins que le niveau moyen 2017-2022. “Tout est à jeter en 2024, c’est la pire année depuis plus de 50 ans et le début de nos statistiques”, a réagi auprès de l’AFP Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers. “La crise a nourri la crise : comme on ne vendait pas, on n’a pas produit (de nouveaux logements, NDLR), donc on n’a pas acheté de terrains et on a moins de collaborateurs”, poursuit-il. Optimiste pour 2025, Pascal Boulanger s’inquiète néanmoins du redémarrage “de la machine” qui pourrait provoquer des hausses de prix : en raison de salaires plus importants “pour faire revenir les 5.000 collaborateurs qui ont quitté le métier” et de surenchères sur les terrains à vendre si tous les promoteurs se remettent “tous à acheter du foncier”. Au quatrième trimestre, le prix moyen au mètre carré des appartements neufs commercialisés a été de 4.756 euros, en légère hausse de 0,5%, par rapport au trimestre précédent. – 2 à 3 ans pour se remettre -Le nombre de nouveaux logements commercialisés entre octobre et décembre a légèrement rebondi de 6,4% par rapport au trimestre précédent, à 14.335. Ce sont surtout des appartements qui ont été mis en vente au dernier trimestre (+8,1% sur un trimestre), tandis que le nombre de maisons commercialisées a continué de ralentir, de 15,5%. Les réservations de logements par des individus ont reculé de 4,2% au dernier trimestre, par rapport au précédent, à 17.122. Ce sont surtout des appartements que les particuliers ont réservé (16.331 logements). Concernant les maisons, 791 réservations ont été enregistrées au dernier trimestre, soit 8,9% de moins que lors des trois mois précédents. Le nombre de maisons réservées tombe à un nouveau plus bas depuis au moins 2019.Le stock de logements proposés à la vente, qui atteint un plus haut au milieu de l’année 2023, se résorbe très lentement : 117.472 logements étaient disponibles au dernier trimestre, 3% de moins que lors des trois mois précédents. “On a plein de stock car on n’a plus du tout de réservations, mais si les réservations reprennent à une vitesse normale, on a deux fois moins d’offres que lors d’une année normale”, souligne Pascal Boulanger.Les mesures inscrites dans le budget 2025 de l’Etat pourraient relancer l’achat de logements chez les particuliers, selon le porte-parole des promoteurs, même s’il ne s’attend pas à “atteindre des sommets en 2025″.”Il faudra entre deux et trois ans pour remettre la machine en route”, prévient Pascal Boulanger.Sur le territoire, les zones les plus tendues en matière de logements disponible (Paris, une grande partie de l’Île-de-France, la Côte d’Azur et la zone frontalière avec la Suisse) ont concentré 50,7% des réservations et 47,2% des mises en vente comptabilisées au quatrième trimestre. Les autres grandes agglomérations de plus de 250.000 habitants ont représenté 40,4% des réservations et 39,4% des mises en vente

Ukraine: accord sur les minerais entre Kiev et Washington

Kiev a accepté les termes d’un accord sur ses minerais avec les Etats-Unis, que le président Volodymyr Zelensky pourrait signer dès vendredi à Washington, tandis que les Européens se réunissent mercredi en visioconférence pour faire un point en vue d’une possible trêve dans le conflit en Ukraine.”J’ai entendu dire qu’il venait vendredi. C’est certainement OK pour moi. Il aimerait le signer avec moi, et je comprends cela – c’est une grande affaire, une très grande affaire”, a déclaré Donald Trump mardi à la Maison Blanche, interrogé à ce sujet.Le président américain a demandé à l’Ukraine de lui donner accès à ses ressources minières pour compenser les milliards de dollars d’aide versés par l’administration de son prédécesseur Joe Biden.Selon un haut responsable ukrainien qui a indiqué à l’AFP mardi que Kiev était prêt à signer, les Américains ont “enlevé toutes les clauses qui ne nous convenaient pas, en particulier les 500 milliards de dollars” que les minerais étaient censés rapporter aux Etats-Unis.Washington développerait conjointement avec l’Ukraine les richesses minières et les revenus qui en seraient issus iraient dans un fonds nouvellement créé qui pourrait être “conjoint à l’Ukraine et l’Amérique”, selon la même source.Avant la possible signature de l’accord vendredi à Washington, les dirigeants des 27 Etats membres de l’UE doivent se réunir mercredi en visioconférence pour un débriefing de la rencontre, centrée sur l’Ukraine, entre Emmanuel Macron et Donald Trump lundi à Washington.Une trêve à brève échéance dans les combats évoquée lundi à l’occasion de la visite aux Etats-Unis du président français, un feu vert de la Russie à une participation européenne au règlement du conflit: les alliés de Kiev se prennent à espérer un tournant après plus de trois années de guerre, tout en mettant en garde contre un accord qui équivaudrait à une “capitulation” de l’Ukraine.Sur le terrain, les forces russes poursuivent leurs frappes. Le ministère russe de la Défense a de son côté affirmé avoir visé “des infrastructures d’aérodromes militaires”.Il a aussi annoncé mercredi avoir abattu dans la nuit 128 drones ukrainiens au-dessus des différentes régions russes et la Crimée annexée, l’une des plus importantes attaques de ce type visant la Russie depuis le début du conflit. Aucun dégât majeur sur le sol n’a été rapporté dans l’immédiat ni par les médias russes, ni les autorités.La Russie, qui s’est emparée de 20% du territoire de l’Ukraine, martèle qu’elle ne cessera les hostilités que lorsque les négociations de paix aboutiront à un résultat qui lui “conviendra”: elle réclame notamment une renonciation des Ukrainiens à rejoindre l’Otan et que cinq régions qu’elle occupe entièrement ou partiellement lui soient cédées.- “Position équilibrée” -Depuis l’entretien téléphonique qu’ont eu Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine le 12 février, les Européens tentent de préparer une réponse à ces échanges, dont ils ont été jusqu’à présent exclus.Au cours de ses discussions à la Maison Blanche, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’apporter des “garanties de sécurité” pour éviter que la Russie ne repasse à l’avenir à l’attaque.En parallèle de la rencontre à Washington, les fissures entre Européens et Américains se sont matérialisées de manière spectaculaire à l’ONU où les Etats-Unis, rejoignant Russes et Nord-Coréens, ont voté contre une résolution réaffirmant le soutien à l’Ukraine et à son intégrité territoriale.L’occasion pour le Kremlin de saluer mardi, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, la “position beaucoup plus équilibrée” des Etats-Unis, tout en disant ne pas voir de “signe d’équilibre” chez les Européens.- “D’ici quelques semaines” -Lundi, Emmanuel Macron a tenté d’infléchir la position de Donald Trump, comme le fera jeudi le Premier ministre britannique Keir Starmer.”Nous apprécions que nos partenaires soient prêts pas seulement à continuer mais aussi à augmenter leur soutien pour notre pays et notre peuple”, a déclaré M. Zelensky mardi soir en précisant qu’il avait eu un entretien téléphonique avec M. Macron.Depuis son arrivée au pouvoir le 20 janvier, le milliardaire républicain a  opéré un revirement dans la politique américaine à l’égard de l’Ukraine. Il a multiplié les invectives à l’encontre de son président Volodymyr Zelensky, lui attribuant notamment la responsabilité de la guerre.Il a même fait miroiter “des opérations majeures de développement économique” à la Russie, laquelle a souligné mardi l’existence d’un “potentiel assez large” de coopération avec Washington pour développer les importantes réserves de minerais stratégiques en Russie et en territoires ukrainiens occupés.La guerre en Ukraine pourrait prendre fin “d’ici quelques semaines”, a assuré lundi Donald Trump.Une nouvelle rencontre entre diplomates russes et américains est prévue pour la fin de la semaine, selon Moscou, après celle du 18 février en Arabie saoudite des ministres des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Marco Rubio.Pendant ce temps, le Royaume-Uni et la France travaillent à un plan de déploiement d’une force européenne en Ukraine, une fois un accord de paix conclu, afin de dissuader la Russie d’une nouvelle attaque. Ces deux pays espèrent en contrepartie de “solides garanties de sécurité” américaines.M. Trump a assuré lundi que M. Poutine accepterait ce scénario.

Ukraine: accord sur les minerais entre Kiev et Washington

Kiev a accepté les termes d’un accord sur ses minerais avec les Etats-Unis, que le président Volodymyr Zelensky pourrait signer dès vendredi à Washington, tandis que les Européens se réunissent mercredi en visioconférence pour faire un point en vue d’une possible trêve dans le conflit en Ukraine.”J’ai entendu dire qu’il venait vendredi. C’est certainement OK pour moi. Il aimerait le signer avec moi, et je comprends cela – c’est une grande affaire, une très grande affaire”, a déclaré Donald Trump mardi à la Maison Blanche, interrogé à ce sujet.Le président américain a demandé à l’Ukraine de lui donner accès à ses ressources minières pour compenser les milliards de dollars d’aide versés par l’administration de son prédécesseur Joe Biden.Selon un haut responsable ukrainien qui a indiqué à l’AFP mardi que Kiev était prêt à signer, les Américains ont “enlevé toutes les clauses qui ne nous convenaient pas, en particulier les 500 milliards de dollars” que les minerais étaient censés rapporter aux Etats-Unis.Washington développerait conjointement avec l’Ukraine les richesses minières et les revenus qui en seraient issus iraient dans un fonds nouvellement créé qui pourrait être “conjoint à l’Ukraine et l’Amérique”, selon la même source.Avant la possible signature de l’accord vendredi à Washington, les dirigeants des 27 Etats membres de l’UE doivent se réunir mercredi en visioconférence pour un débriefing de la rencontre, centrée sur l’Ukraine, entre Emmanuel Macron et Donald Trump lundi à Washington.Une trêve à brève échéance dans les combats évoquée lundi à l’occasion de la visite aux Etats-Unis du président français, un feu vert de la Russie à une participation européenne au règlement du conflit: les alliés de Kiev se prennent à espérer un tournant après plus de trois années de guerre, tout en mettant en garde contre un accord qui équivaudrait à une “capitulation” de l’Ukraine.Sur le terrain, les forces russes poursuivent leurs frappes. Le ministère russe de la Défense a de son côté affirmé avoir visé “des infrastructures d’aérodromes militaires”.Il a aussi annoncé mercredi avoir abattu dans la nuit 128 drones ukrainiens au-dessus des différentes régions russes et la Crimée annexée, l’une des plus importantes attaques de ce type visant la Russie depuis le début du conflit. Aucun dégât majeur sur le sol n’a été rapporté dans l’immédiat ni par les médias russes, ni les autorités.La Russie, qui s’est emparée de 20% du territoire de l’Ukraine, martèle qu’elle ne cessera les hostilités que lorsque les négociations de paix aboutiront à un résultat qui lui “conviendra”: elle réclame notamment une renonciation des Ukrainiens à rejoindre l’Otan et que cinq régions qu’elle occupe entièrement ou partiellement lui soient cédées.- “Position équilibrée” -Depuis l’entretien téléphonique qu’ont eu Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine le 12 février, les Européens tentent de préparer une réponse à ces échanges, dont ils ont été jusqu’à présent exclus.Au cours de ses discussions à la Maison Blanche, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’apporter des “garanties de sécurité” pour éviter que la Russie ne repasse à l’avenir à l’attaque.En parallèle de la rencontre à Washington, les fissures entre Européens et Américains se sont matérialisées de manière spectaculaire à l’ONU où les Etats-Unis, rejoignant Russes et Nord-Coréens, ont voté contre une résolution réaffirmant le soutien à l’Ukraine et à son intégrité territoriale.L’occasion pour le Kremlin de saluer mardi, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, la “position beaucoup plus équilibrée” des Etats-Unis, tout en disant ne pas voir de “signe d’équilibre” chez les Européens.- “D’ici quelques semaines” -Lundi, Emmanuel Macron a tenté d’infléchir la position de Donald Trump, comme le fera jeudi le Premier ministre britannique Keir Starmer.”Nous apprécions que nos partenaires soient prêts pas seulement à continuer mais aussi à augmenter leur soutien pour notre pays et notre peuple”, a déclaré M. Zelensky mardi soir en précisant qu’il avait eu un entretien téléphonique avec M. Macron.Depuis son arrivée au pouvoir le 20 janvier, le milliardaire républicain a  opéré un revirement dans la politique américaine à l’égard de l’Ukraine. Il a multiplié les invectives à l’encontre de son président Volodymyr Zelensky, lui attribuant notamment la responsabilité de la guerre.Il a même fait miroiter “des opérations majeures de développement économique” à la Russie, laquelle a souligné mardi l’existence d’un “potentiel assez large” de coopération avec Washington pour développer les importantes réserves de minerais stratégiques en Russie et en territoires ukrainiens occupés.La guerre en Ukraine pourrait prendre fin “d’ici quelques semaines”, a assuré lundi Donald Trump.Une nouvelle rencontre entre diplomates russes et américains est prévue pour la fin de la semaine, selon Moscou, après celle du 18 février en Arabie saoudite des ministres des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Marco Rubio.Pendant ce temps, le Royaume-Uni et la France travaillent à un plan de déploiement d’une force européenne en Ukraine, une fois un accord de paix conclu, afin de dissuader la Russie d’une nouvelle attaque. Ces deux pays espèrent en contrepartie de “solides garanties de sécurité” américaines.M. Trump a assuré lundi que M. Poutine accepterait ce scénario.

Au 3e jour d’audience, l’ex-épouse de Le Scouarnec très attendue par les parties civiles

Au troisième jour du procès de Joël Le Scouarnec, jugé à Vannes pour violences sexuelles sur 299 patients, la cour criminelle poursuivra mercredi l’audition de proches du médecin pédocriminel, notamment son ex-épouse dont le témoignage est très attendu par les victimes.Après une journée dense mardi où deux des fils de l’ex-chirurgien ont dressé à la barre le portrait d’une famille hantée par les non-dits et les actes d’un grand-père incestueux, évoquant un père modèle dont la “perversion a explosé comme une bombe atomique”, la présidente Aude Buresi entendra mercredi après-midi Marie-France, qui n’a divorcé qu’en 2023 de Joël Le Scouarnec.Elle affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur les penchants pédophiles de son mari, malgré des écrits de ce dernier laissant penser le contraire, une première condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques en 2005, déjà à Vannes, et une lettre manuscrite datant de 2010, versée au dossier.Arrivée mardi au tribunal de Vannes le visage dissimulé par une ample capuche noire et un masque chirurgical bleu, elle sera finalement auditionnée mercredi en deuxième partie d’audience, qui débute à 13H00. Avant elle, d’autres proches de l’ex-chirurgien témoigneront.De nombreuses victimes, pour la plupart mineures lors des actes perpétrés entre 1989 et 2014 dans plusieurs hôpitaux de l’ouest de la France, attendent avec impatience sa prise de parole, espérant des “réponses” sur l’étendue de sa connaissance des faits.Amélie Lévêque, que Joël Le Scouarnec est accusé d’avoir violée quand elle avait neuf ans alors qu’il exerçait à la clinique de Loches (Indre-et-Loire), confie mardi soir à l’AFP avoir “des attentes énormes” concernant l’ex-épouse.”Elle est l’adulte qui, sous couvert de préserver ses enfants, a gardé secrets tous les sévices de son mari”, dénonce-t-elle. “J’ai beaucoup de colère contre elle et j’espère qu’elle aura un mot pour nous, victimes.””Nous sommes des victimes dont un bon nombre aurait pu être évité.”- Silences -Le plus souvent immobile, comme figé, dans son box vitré, Joël Le Scouarnec laissera-t-il percevoir un éventuel trouble de revoir celle qu’il a toujours qualifiée d'”unique femme de sa vie” auprès des enquêteurs ?Mardi, il a plusieurs fois pris son visage entre ses mains, semblant pleurer, lorsque deux de ses fils ont pris la parole.Tous deux, âgés de 37 et 42 ans, ont décrit une enfance heureuse, un père qui leur a transmis des “valeurs”.Mais le plus âgé a aussi décrit les nombreuses violences sexuelles que son grand-père paternel lui faisait subir entre ses cinq et 10 ans.Des agressions qu’il a longtemps tues auprès de ses parents, dans une famille où le silence était la règle. Marie-France ainsi avoue à son fils avoir été elle aussi “abusée” par “plusieurs personnes”, mais sa confidence ne suscitera aucune question.Idem, lorsqu’en 2004 les gendarmes saisissent les disques durs de Le Scouarnec et qu’il est condamné un an plus tard à quatre mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques.”Quand on est condamné, on revient pas à la maison à 18H00 comme si de rien n’était”, s’étonne-t-il encore. Mais il ne questionne pas son père et ce n’est qu’en 2017, affirme-t-il, que “sa perversion a explosé comme une bombe atomique dans la famille”.- Visages “incompatibles” -Pour Me Marie Grimaud, qui représente 39 victimes dont trois qui étaient des amies d’enfance des fils Le Scouarnec, les frères “font face à un père et à un homme, deux visages totalement incompatibles”.”C’est une famille où la parole ne circulait pas. Les tabous existaient, les non-dits étaient là”, a-t-elle analysé, soulignant “la dynamique de l’inceste”.L’avocat de la défense, Me Maxime Tessier, a rappelé que “les enfants ne peuvent jamais être tenus pour responsables des crimes qui sont commis par leur père et que lui-même a reconnus”.L’ancien chirurgien consignait méticuleusement dans des carnets et fichiers les informations liées à ses victimes ainsi que les violences infligées, souvent sous couvert de geste médical.Il a déjà été condamné en 2020 à 15 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces.Mardi, il a demandé “pardon” à ses fils pour la “dévastation” qu’il a causée au sein de sa famille.