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Tour de France 2026: l’Alpe d’Huez, plutôt deux fois qu’une

L’Alpe d’Huez, ascension mythique du Tour de France, accueillera deux arrivées d’étape en 2026, dont celle terriblement difficile placée à la veille du terminus à Paris où la butte Montmartre sera une nouvelle fois au programme le 26 juillet.Chaque présentation de la Grande Boucle a son “effet waouh” et jeudi il a fallu attendre les derniers instants au Palais des Congrès de Paris pour découvrir le clou du spectacle de la 113e édition qui s’élancera le 4 juillet de Barcelone.En 2026, l’Alpe d’Huez, la célèbre montagne des Hollandais qui se transforme en discothèque à ciel ouvert au passage des coureurs, sera au menu deux jours de suite lors des 19e et 20e étapes.La première vendredi au départ de Gap se terminera par l’ascension classique des 21 virages venimeux. Le lendemain, le peloton passera par le col de Sarenne, une première dans le Tour, pour rallier la station iséroise (les quatre derniers km seront les mêmes) à l’issue d’une étape-reine démentielle (5.600 m de dénivelé positif !) empruntant aussi la Croix-de-Fer et le Galibier.”J’avais très envie qu’on arrive par le col de Sarenne mais on se disait qu’on ne pouvait pas aller à l’Alpe d’Huez sans passer par les 21 virages. Les gens ne le comprendraient pas. Le seul moyen était donc de le faire deux fois”, explique Christian Prudhomme, le directeur du Tour, à l’AFP.Spectaculaire, le projet n’est toutefois pas complètement inédit puisqu’il y avait déjà eu deux arrivées deux jours de suite à l’Alpe d’Huez en 1979. C’était à l’époque une décision prise à la dernière minute lorsque la station de Vars avait déclaré forfait, n’ayant plus les moyens de loger les coureurs et la caravane.- Suspense -Le Portugais Joaquim Agostinho, qui allait mourir quelques jours plus tard dans une chute sur une petite course au Portugal, avait gagné la première, et le Néerlandais Joop Zoetemelk la deuxième, sans parvenir à priver Bernard Hinault de son deuxième Tour de France.”En 1979, les organisateurs s’étaient repliés sur l’Alpe. Cette fois, c’est complètement voulu et ça tombe 40 ans après la victoire de Bernard Hinault main dans la main avec Greg LeMond”, insiste Prudhomme qui espère entretenir le suspense jusqu’au bout avec cette “avant-dernière étape XXL”.C’est d’ailleurs le sens de l’architecture générale de l’édition 2026, pensée pour éviter que Tadej Pogacar, en lice pour une cinquième victoire, ne plie le match trop vite.Après deux premiers jours et demi en Espagne et un contre-la-montre par équipes lors de la première étape à Barcelone, le peloton aura ainsi droit à une traversée “adoucie” des Pyrénées. Les trois étapes, dont celle inédite arrivant dans le magnifique cirque de Gavarnie en passant par le Tourmalet, y sont davantage dessinées pour des baroudeurs de la montagne que pour des purs grimpeurs.Le tracé rejoindra ensuite Bordeaux avant d’entamer une grande diagonale vers l’est, en passant par le Massif Central pour une étape de montagne très attendue au Lioran le 14 juillet, et le Jura.- Montmartre, “une évidence” -Dans les Vosges, le Markstein, qu’on ira chercher par le col inédit et tout juste asphalté du Haag, proposera une autre étape pour grimpeurs, tout comme celle arrivant au splendide plateau de Solaison, en Haute-Savoie, le dimanche 19 juillet.L’accent mis sur les massifs intermédiaires et ses pentes très raides à défaut d’être aussi longues que les cols des Alpes est une volonté assumée des organisateurs pour créer du spectacle.Le contre-la-montre de 26 km entre Evian-les-Bains et Thonon-les-Bains, au lendemain de la deuxième journée de repos, ne devrait pas bouleverser le classement général.”Le but est d’aller crescendo et de garder le plus grand panel possible de coureurs dans le coup”, souligne Prudhomme en citant des animateurs comme Ben Healy ou Kevin Vauquelin.Les étapes sont souvent courtes et le cumul des ascensions raisonnable.Il y aura tout de même près de 55.000 mètres de dénivelé au total, “dans la fourchette haute”, mais “c’est une montagne qui n’a été poussée à l’extrême qu’à la fin”, avec trois arrivées au sommet lors des quatre dernier jours, résume le directeur du Tour.A Paris, le triple passage comme en 2025 par la butte Montmartre sonnait lui comme “une évidence” pour le patron de la Grande Boucle, conforté à la fois par le spectacle offert et “notre meilleur pic d’audience de ces 25 dernières années” avec plus de 9 millions de téléspectateurs.Reste à tenir la promesse de plus de suspense. Car comme le dit le grimpeur français Valentin Paret-Peintre: “que le Tour soit dur ou moins dur va peut-être changer les minutes avec lesquelles il va gagner le Tour. Mais Pogacar reste dans tous les cas le grand favori.”

Tennis: l’Arabie saoudite obtient son Masters 1000 “dès 2028”

Cette fois, c’est officiel: l’ATP et la société chargée des investissements sportifs du riche fonds public saoudien (PIF) ont annoncé jeudi la création en Arabie saoudite “dès 2028” d’un dixième Masters 1000, après des années de rumeurs.Disputé sur dur, le tournoi sera programmé “en début de saison” dans une ville qui reste à définir – probablement la capitale Ryad – et durera “une semaine”, a précisé le président de l’ATP Andrea Gaudenzi lors d’un point presse à Paris. Les deux seuls tournois ATP (Doha et Dubai) disputés à ce jour dans le Golfe sont traditionnellement programmés en février.Le nouveau tournoi, qui ne sera pas obligatoire contrairement à la plupart des Masters 1000, pourrait être organisé à des dates proches.Pour la première fois depuis la création des Masters 1000 en 1990, un dixième tournoi va ainsi s’ajouter au calendrier dans cette catégorie qui regroupe les épreuves les plus importantes du circuit masculin après celles du Grand Chelem. Ce nouveau Masters 1000 sera “plus qu’un évènement: c’est une affirmation de nos ambitions” de faire de l’Arabie saoudite un lieu incontournable du sport mondial, affirme Danny Townsend, directeur général de Surj Sports Investment, le bras armé du PIF pour ses investissements sportifs.Si le montant investi pour obtenir l’organisation de ce nouveau Masters 1000 n’a pas été dévoilé, “le tennis a démontré ces dernières décennies qu’il générait un retour sur investissement” pour ses financeurs, a-t-il ajouté. Cet alourdissement du calendrier survient au crépuscule d’une saison marquée par les plaintes de certains joueurs quant au rythme exigeant du circuit ATP, dont les tournois s’étalent de janvier à novembre. “Notre système actuel a beaucoup d’avantages car il offre beaucoup de liberté, d’options aux joueurs” dans le choix des tournois qu’ils souhaitent disputer, argumente Andrea Gaudenzi.”L’inconvénient, c’est qu’ils ne peuvent évidemment pas jouer les Grand Chelem, les Masters 1000, les ATP 500 et les ATP 250 en plus des compétitions par équipes (Coupe Davis, Laver Cup, United Cup…) et des exhibitions comme le Six Kings Slam” qui a récemment réuni à Ryad Carlos Alcaraz, Jannik Sinner ou Novak Djokovic, contraint in fine à l’abandon. – Les ATP 250 menacés -L’Arabie saoudite a accru sa présence dans le sport mondial et notamment le tennis ces dernières années et accueille depuis 2024 à Ryad les Masters WTA, le tournoi qui réunit les huit meilleures joueuses de la saison écoulée sur le circuit féminin.Le PIF a aussi accolé son nom au classement ATP et noué des partenariats avec plusieurs Masters 1000 comme Indian Wells, Miami ou Madrid.”Le tennis est un des sports dont nous pensons qu’il va croître très rapidement”, explique une source saoudienne proche du dossier.”Il y a déjà beaucoup d’infrastructures en Arabie saoudite, le tennis parle aux jeunes générations… Ce sport coche tous les critères” pris en compte par le fonds public saoudien dans ses décisions d’investissement, poursuit-on de même source.Si la création d’un dixième Masters 1000 ne menace pas à court terme les neuf tournois déjà existants, selon Andrea Gaudenzi, les épreuves de plus petit calibre comme les ATP 250 sont davantage en péril.”Notre but est en définitive d’essayer de réduire le nombre de tournois”, affirme le président de l’ATP.”On a déjà commencé à le faire: quand j’ai pris mes fonctions début 2020, il y avait 38 ATP 250 au calendrier. Ce nombre a considérablement baissé depuis”, avec 30 tournois de cette catégorie programmés en 2025, fait remarquer Andrea Gaudenzi.L’annonce de la création d’un nouveau tournoi de cette catégorie survient d’ailleurs à deux jours du début des qualifications pour le Masters 1000 de Paris, qui vient de déménager dans une enceinte plus spacieuse après près de 40 ans à Bercy, dans l’est de la capitale.”Il y a neuf Masters 1000 dans le monde, un dixième en création”, soulignait mi-octobre le directeur du tournoi Cédric Pioline. “Nos collègues évoluent fortement depuis pas mal d’années, investissent beaucoup. Le contexte mondial fait que nous aussi, on devait continuer à respecter une forme de rythme imprimé par les autres” Masters 1000, jugeait-il auprès de l’AFP.

Libération du cycliste français Sofiane Sehili qui était détenu en Russie

Le cycliste français Sofiane Sehili, incarcéré depuis début septembre en Russie, a été libéré jeudi par la justice russe après avoir été condamné à une amende pour “franchissement illégal de la frontière” dans l’Extrême-Orient russe.”Il a d’abord été reconnu coupable de franchissement illégal de la frontière et condamné à une amende de 50.000 roubles (environ 530 euros)”, a déclaré à l’AFP par téléphone une porte-parole du service de presse unifié des tribunaux régionaux.Mais compte tenu du temps passé en détention provisoire, le cycliste de 44 ans a été “exempté du paiement de l’amende et libéré dans la salle du tribunal” de la localité de Pogranitchny, dans la région de Primorié (Extrême-Orient russe) où a eu lieu l’audience, a-t-elle précisé.La France a fait part de son “soulagement” via une déclaration du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères jeudi après l’annonce de la libération.Selon les images diffusées sur Telegram par ce service de presse des tribunaux, Sofiane Sehili, vêtu d’un pull et d’un pantalon bleus, a écouté le jugement dans une cage en métal réservée aux prévenus, avant d’être libéré.En France, sa compagne Fanny Bensussan a exprimé son soulagement, et dit à l’AFP dans un message transmis sur Instagram sa “hâte” d’être avec lui et de “pouvoir lui parler, de voir ses parents heureux de le retrouver”.Elle a également indiqué se réjouir de voir “que toute la communauté cycliste saute avec joie sur la nouvelle ce matin”.”J’ai été extrêmement soutenue pendant ces deux mois”, a-t-elle affirmé, saluant également “le travail incroyable” de leur avocate en Russie.”Elle a subi beaucoup de pression, tout en avançant seule. 63 jours de vélo, 51 jours en prison… Ca aurait pu être pire sans elle”, a relevé cette femme qui réside dans le département du Lot (sud-ouest de la France).Dans une publication sur sa page Instagram, Mme Bensussan affirme également: “Donnez-moi encore quelques jours pour organiser le retour de Sofiane. La prochaine update viendra de lui. Je retourne à mon vélo”.- Départ de Lisbonne -Contactée par l’AFP, l’avocate Alla Kouchnir n’était pas joignable dans l’immédiat.Accusé de “franchissement illégal de la frontière” russe, M. Sehili risquait jusqu’à deux ans de prison.Il avait été arrêté début septembre en Extrême-Orient russe, censé être l’étape finale de son record du monde de la traversée eurasienne à vélo. Il était depuis en détention provisoire dans l’attente de son procès.Le cycliste d’endurance français avait voulu pédaler en Russie depuis la Chine via un poste-frontière qui n’était franchissable qu’en train ou en autocar, selon un responsable d’une commission publique de contrôle des prisons, Vladimir Naïdine.Or, utiliser ces modes de transport aurait invalidé son record après plus de 60 jours et des milliers de kilomètres d’effort.Le sportif était parti de Lisbonne début juillet, et comptait traverser 17 pays pour arriver début septembre à Vladivostok, en Extrême-Orient russe.Fanny Bensussan avait indiqué en septembre à une chaîne de télévision française que le cycliste avait décidé de se présenter devant les douaniers, convaincu qu’ils le laisseraient tout de même passer à vélo, mais avait été arrêté.”Il ne pensait qu’à son exploit sportif”, avait-elle expliqué.Ancien documentaliste au magazine culturel français Télérama, Sofiane Sehili s’est spécialisé dans l’ultracyclisme, fait d’épreuves longues de plusieurs centaines ou milliers de kilomètres.Plusieurs ressortissants occidentaux ont été arrêtés en Russie depuis le début de l’offensive à grande échelle en Ukraine en 2022, et les relations diplomatiques entre Paris et Moscou sont glaciales.

Airbus, Thales et Leonardo scellent leur alliance dans le spatial pour rivaliser avec Starlink

Les poids lourds européens Airbus, Thales et Leonardo ont signé jeudi un protocole d’accord pour fusionner leurs activités dans les satellites, un méga-projet destiné à contrer la domination de Starlink, la constellation d’Elon Musk, et à renforcer la souveraineté de l’Europe.Le “champion européen” ainsi créé emploiera quelque 25.000 personnes à travers l’Europe, pour un chiffre d’affaires attendu de 6,5 milliards d’euros.Il sera opérationnel en 2027 si la Commission européenne donne son feu vert, selon les signataires. “Dans un contexte mondial marqué par une concurrence accrue, nous avons besoin de champions du spatial à l’échelle de l’Europe. C’est le seul moyen (…) pour être plus compétitifs”, a réagi Philippe Baptiste, ministre français de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace et ancien patron du Cnes, l’agence spatiale française.La domination de SpaceX, qui déploie à bas coût ses constellations de satellites en orbite basse, la chute de la demande en télévision par satellite et la complexité de la gouvernance spatiale européenne ont plongé le secteur dans une crise profonde, fragilisant les poids lourds européens dont la spécialité reste les gros satellites géostationnaires, placés à 36.000 km d’altitude.L’Europe a ainsi perdu la moitié du marché des satellites en dix ans. L’aboutissement du projet de fusion, baptisé Bromo, permettra de “renforcer notre souveraineté européenne”, s’est également félicité le ministre français de l’Economie Roland Lescure.Même son de cloche côté italien: le ministre des Entreprises et du Made in Italy, Adolfo Urso, a salué l’accord “favorisant l’émergence de champions européens capables de rivaliser à l’échelle mondiale” tout en “conférant un rôle de premier plan à nos grandes entreprises comme Leonardo”. La nouvelle entité sera basée à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, où Airbus, Thales Alenia Space et Leonardo disposent déjà d’importantes implantations en ingénierie, production et recherche.A terme, la fusion permettra “plusieurs centaines de millions d’euros” d’économies par an grâce au regroupement des équipes et au partage des technologie, selon Airbus.  – “Monopole”? -Airbus, Leonardo et Thales détiendront respectivement 35%, 32,5% et 32,5% du capital et exerceront conjointement la gouvernance. Des syndicats ont toutefois mis en garde contre un risque de “monopole” et prévenu que les suppressions d’emploi en cours dans les branches spatiales d’Airbus et Thales mettaient “en péril le maintien des compétences”.Pour la CGT Métallurgie, cette fusion vise à “créer un monopole permettant d’imposer ses prix et d’affaiblir le pouvoir des agences” spatiales française Cnes et européenne ESA. Dans un communiqué mardi, le syndicat a fait valoir qu’Airbus et Thales Alenia Space avaient déjà “un carnet de commandes record qu’ils (avaient) du mal à honorer”.Le syndicat FO Métaux a estimé jeudi que cette fusion ouvrait “la voie à un nouvel équilibre industriel”, à condition que des “savoir-faire” français soient préservés. Elle “ne peut être synonyme de perte d’emploi”, a-t-il mis en garde. “Nous avons trouvé un équilibre, qui se rapproche de ce qui a été fait avec succès il y a 25 ans avec MBDA”, a assuré un haut responsable d’Airbus faisant référence au consortium européen spécialisé dans les missiles, où les principaux actionnaires européens — Airbus, BAE Systems et Leonardo — exercent un contrôle conjoint sur les décisions stratégiques.La souveraineté des Etats sera “préservée”, a-t-il ajouté.- Airbus de l’espace -Dans une interview à l’AFP début octobre le patron de l’ESA Josef Aschbacher avait promis de soutenir Bromo “par tous les moyens”.  “Nous avons vu la force de l’industrie européenne dans l’aviation avec Airbus, qui domine le secteur. Le secteur de l’espace est plus petit, par conséquent, l’Europe doit être encore plus alignée”, avait-t-il estimé. Face à la crise des satellites de télécommunication européens, “nous avons malheureusement dû effectuer des réductions de coûts (en supprimant des emplois, ndlr) au cours des deux dernières années”, a souligné le responsable d’Airbus jeudi. “Avec un marché en croissance, nous ne voyons à ce stade aucune fermeture de site ou autre mesure spectaculaire”, a-t-il assuré. Thales a pour sa part indiqué jeudi que compte tenu du gain d’un important contrat lié à la future constellation européenne de satellites Iris², la suppression de postes dans sa branche spatiale avait été “suspendue”, après avoir déjà redéployé 75% de salariés. 

Jour J pour le nouvel Astérix, en mission en Lusitanie

Le succès est déjà assuré pour “Astérix en Lusitanie”, 41e album du Gaulois, qui est sorti jeudi dans 19 langues et 25 pays et transporte les lecteurs, petits et grands, dans le Portugal antique.Comme il est de tradition tous les deux ans, l’album est publié deux mois avant Noël, tiré à 5 millions d’exemplaires, dont 2 millions pour la France, la Suisse et le Canada.Au Portugal, “les attentes étaient très élevées et nous avons battu des records de préventes pour un album de bande dessinée”, s’est félicité jeudi l’éditeur d’Astérix, ASA, João Miguel Garrido. Le premier tirage y a été porté de 50.000 exemplaires habituellement à 80.000, et tout est prêt “pour lancer une deuxième impression”, a-t-il précisé à l’AFP.Pour lui, “le peuple portugais est très bien représenté” par les auteurs, mais le quotidien de référence Publico n’a pas caché jeudi matin une certaine “déception”, jugeant que l’album était trop “plat”.Mais qu’importe pour Susana Sequeira, une architecte interrogée dans une librairie du centre de Lisbonne: “J’ai un fils de huit ans qui a toute la collection et attendait avec impatience ce nouvel album”.”Comme il parle du Portugal et de Lisbonne, je n’allais pas le rater”, a renchéri Bruno Cochat, un chorégraphe de 54 ans, devenu un fan d’Astérix “avant même de savoir lire”.66 ans après sa création par René Goscinny et Albert Uderzo, “l’irréductible Gaulois” comble un trou en se rendant en Lusitanie, l’une des rares contrées de l’empire romain où il s’était pas encore rendu.Accompagné par Obélix et Idéfix, Astérix y part de toute urgence à la demande du Lusitanien Boulquiès pour sauver Mavubès, un petit producteur de garum – la sauce de poisson fermenté – qui est accusé d’avoir empoisonné César et doit être jeté dans la fosse aux lions.- mélancolie portugaise -Bagarres, coups fourrés, découverte des spécialités locales, rencontre avec César… Les deux auteurs, le scénariste Fabcaro et le dessinateur Didier Conrad, ont mixé tous les ingrédients traditionnels des aventures des deux Gaulois.”On y a ajouté un truc très spécifique au peuple portugais, la saudade, cette sorte de mélancolie un peu fataliste”, explique Fabcaro à l’AFP. Le défi a été d'”en faire un gimmick de comédie revenant régulièrement dans l’album”.Obélix est particulièrement désarçonné par la saudade: “J’ai le moral à zéro d’être fou de joie”, avoue-t-il. Tandis que les Romains perdent toute envie de se battre lorsqu’ils entendent la mélancolie du fado, musique traditionnelle portugaise.Pour illustrer la saudade, Didier Conrad applique une recette “simple”: “Je dessine un regard un peu triste couplé à un petit sourire.”Le Portugal étant devenu une destination touristique prisée, les auteurs ont mis sur la route d’Astérix un couple de retraités de Lutèce (Paris) visitant la Lusitanie à bord d’une “charavane”, l’ancêtre du camping-car.”J’avais envie de mettre en scène un couple de Français moyen, typique, qui, à l’étranger, critique tout, mais sans méchanceté”, indique Fabcaro.Leurs récriminations portent notamment sur l’âge du départ à la retraite, “un petit clin d’œil à notre époque, même si j’essaie de ne pas faire allusion à l’actualité car, par définition, elle vieillit vite”, ajoute le scénariste.- “Doudou” -Pour Fabcaro, Astérix “peut avoir du succès encore longtemps”: “Il a un côté +doudou+ pour les lecteurs. Nos parents l’ont lu et nous l’ont fait lire. Nous, on fait pareil avec nos enfants. Il y a un attachement qui se perpétue”.Dessinant Astérix depuis 2012, Didier Conrad est prêt à continuer l’aventure: “C’est un plaisir renouvelé parce que c’est un challenge permanent.”Habitant à Austin, au Texas (États-Unis), il met “entre 14 et 18 mois pour dessiner un album de 48 pages”.Après deux albums, Fabcaro, qui est aussi romancier à succès, ne sait pas encore s’il en écrira un nouveau – le prochain est prévu fin 2027. 

La tempête Benjamin balaie la France, quelques blessés légers

Les rafales de vent ont dépassé 100 km/h sur une bonne partie de la France jeudi en raison de la tempête automnale Benjamin, qui a fait pour l’heure des dégâts limités et cinq blessés légers en Gironde et Charente-Maritime.Météo-France qui ne maintient plus que huit départements en vigilance orange pour les vents, contre 15 auparavant, a relevé des pointes à 116 km/h à Sainte-Marie-des-Monts (Manche), 119 km/h à Vernines (Puy-de-Dôme), 120 à 130 km/h à Biscarosse (Landes) et Ciboure (Pyrénées-Atlantiques), 132 km/h au Cap-Ferret (Gironde) et 142 km/h à Saint-Clément-des-Baleines sur l’île de Ré (Charente-Maritime).À Royan, trois personnes ont été légèrement blessées par la chute d’un arbre sur leur véhicule, selon la préfecture de Charente-Maritime, ces blessés “extrêmement légers” n’ayant pas été hospitalisés.Un conducteur de bus a également été légèrement blessé à la suite d’une chute d’arbre, de même qu’une sapeur-pompier en intervention en Gironde, où la tempête a fait “peu de dégâts matériels et humains”, a précisé la préfecture girondine.Selon Enedis, plus de 140.000 foyers étaient privés d’électricité vers 11h30 sur l’ensemble de la France, principalement en Nouvelle-Aquitaine (40.000 foyers), Auvergne-Rhône-Alpes (35.000 foyers), Bourgogne-France-Comté (15.000) et Occitanie (15.000).Huit départements restent en vigilance orange pour les vents violents jusqu’à jeudi soir, sur le pourtour méditerranéen et dans le nord du pays : Nord, Pas-de-Calais, Somme, Pyrénées-Atlantiques, Aude, Alpes-Maritimes et les deux départements de Corse. Les départements du Cantal et de la Corrèze sont également en vigilance orange pour pluie-inondation et la Seine-Maritime pour des risques de vagues-submersion.L’alerte vent a été levée dans les Pyrénées-Orientales, Corrèze,  Deux-Sèvres, Charente-Maritime, Charente, Gironde et Landes.- La Corse en ligne de mire -En Corse, le vent se renforçait en début d’après-midi. Les rafales attendues sont de l’ordre de 120 à 140 km/h sur la Balagne, jusqu’à 160 à 170 km/h sur le Cap Corse. Cet épisode venteux doit s’achever la nuit prochaine sauf pour la Corse, selon Météo France.La circulation des trains entre Cannes et Grasse est interrompue entre 14h00 et 17h00.Sur les côtes atlantique et de la Manche, ces vents forts engendrent “de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer”, avait prévenu l’institut. Toutefois, seule la Seine-Maritime reste en vigilance orange vagues-submersion.À Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), la mairie a appelé la population “à une grande prudence face au danger de cette forte houle”, dont le pic est attendu dans l’après-midi.De gros sacs remplis de sable ont été mis en place sur la grande plage de la ville pour contenir le déferlement des vagues et protéger les bâtiments.Les accès à plusieurs plages d’Anglet, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye dans ce même département ont été interdits.Face aux intempéries, la SNCF a annoncé que la circulation des trains TER serait suspendue sur certaines lignes jeudi et les vitesses de circulation réduites sur d’autres, même si les trains à grande vitesse circuleront.À Bordeaux, les jardins et cimetières ont été fermés et l’ouverture de la fête foraine du centre-ville repoussée à l’après-midi.L’Office national des forêts a déconseillé toute promenade durant l’épisode en raison du risque de chutes d’arbres et de branches.

Plus de 600 personnes fuient vers la Thaïlande, après un raid sur un centre de cyberfraude en Birmanie

Plus de 600 personnes ont fui l’un des plus gros centres d’arnaques en ligne de Birmanie et traversé la frontière avec la Thaïlande, a indiqué jeudi un responsable provincial thaïlandais à l’AFP, qui avait enquêté mi-octobre sur ces usines à arnaque en ligne qui font des victimes dans le monde entier.L’enquête de l’AFP avait placé …

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Plus de 600 personnes fuient vers la Thaïlande, après un raid sur un centre de cyberfraude en Birmanie

Plus de 600 personnes ont fui l’un des plus gros centres d’arnaques en ligne de Birmanie et traversé la frontière avec la Thaïlande, a indiqué jeudi un responsable provincial thaïlandais à l’AFP, qui avait enquêté mi-octobre sur ces usines à arnaque en ligne qui font des victimes dans le monde entier.L’enquête de l’AFP avait placé sous les projecteurs ces centres qui prolifèrent dans les zones inhospitalières dites du Triangle d’Or et emploient de gré ou de force des petites mains.Après un raid militaire sur le complexe, “677 personnes ont fui le centre d’escroquerie” de KK Park, en traversant la rivière Moei pour se rendre en Thaïlande jeudi matin, a annoncé Sawanit Suriyakul Na Ayutthaya, vice-gouverneur de la province de Tak, près de la frontière avec la Birmanie.Le bureau de l’administration provinciale de Tak a annoncé dans un communiqué que le groupe était composé de “ressortissants étrangers”, hommes et femmes, et que les autorités s’attendaient à ce que d’autres personnes traversent la frontière thaïlandaise.Lundi, la junte birmane a déjà réalisé une descente dans le KK Park, où elle a affirmé avoir saisi 30 récepteurs Starlink. Des centaines de personnes ont été vues mercredi fuyant à pied, à moto ou dans des camionnettes. Plus de 100 personnes, avec sacs à dos et valises, s’étaient massées jeudi matin du côté birman du principal poste-frontière avec la Thaïlande, a constaté un journaliste de l’AFP.L’agence de presse du gouvernement indonésien Antara a rapporté mercredi soir qu’une vingtaine d’Indonésiens avait “réussi à passer en territoire thaïlandais via la rivière Moei”, selon l’ambassade indonésienne à Rangoun.En Birmanie, des complexes tentaculaires, abritant des réseaux d’escroqueries en ligne sentimentales ou commerciales, ont prospéré le long de la frontière peu surveillée avec la Thaïlande pendant la guerre civile, déclenchée par un coup d’État en février 2021.La plupart des sites sont sous la coupe de groupes criminels chinois, en cheville avec des milices birmanes. Selon les experts, la junte birmane ferme les yeux sur ces réseaux aux mains de ses alliés miliciens qui, en échange, contrôlent les régions frontalières en son nom. – Désactivation de récepteurs Starlink -Mais le pouvoir birman subit également des pressions de son allié militaire chinois pour mettre fin à ces trafics. La Chine est irritée par le nombre de ses citoyens qui y participent ou qui en sont victimes.La Chine, la Thaïlande et la Birmanie ont entrepris un effort commun, très médiatisé, pour éradiquer le fléau. En février, environ 7.000 travailleurs ont été extraits du système. Les opérations militaires menées contre les centres d’escroquerie ne sont probablement que des mesures symboliques organisées en collusion avec les milices alliées afin d’apaiser la Chine sans trop nuire aux profits, estiment les experts.”A cause de la médiatisation, notre organisation s’est sentie obligée de résoudre cette question avec prudence”, a déclaré Saw Tin Win, une figure importante de la milice locale la plus puissante. “La pression exercée par l’armée nous a poussés à aviser la population de ne pas continuer à commettre des actes répréhensibles”, a-t-il ajouté, selon un média birman mercredi soir.Les autorités chinoises ont également annoncé la semaine dernière l’arrestation de plusieurs chefs et membres de gangs opérant depuis la Birmanie.Mais ces “usines à cyberarnaques” prospèrent mieux que jamais dans le pays d’Asie du Sud-Est, a révélé l’enquête de l’AFP publiée à la mi-octobre.Des récepteurs Starlink se sont par exemple rapidement multipliés sur les toits pour pallier la coupure d’internet par les autorités thaïlandaises.Près de 80 récepteurs étaient visibles sur un des toits du complexe de KK Park, sur des images de l’AFP.SpaceX a annoncé mercredi avoir désactivé plus de 2.500 récepteurs internet Starlink utilisés par ces centres de cyberfraude.Le puissant comité économique conjoint du Congrès américain a annoncé lundi avoir ouvert une enquête sur l’implication de Starlink dans les centres de cyberfraude. L’industrie des escroqueries en ligne en Asie du Sud-Est perçoit des gains estimés à environ 37 milliards de dollars par an, selon l’ONU en 2023.La semaine dernière, le Cambodge a ainsi expulsé 64 Sud-Coréens soupçonnés d’être liés à des réseaux de cyberescroquerie. Les autorités cambodgiennes ont annoncé jeudi avoir arrêté cette semaine 57 autres Sud-Coréens, ainsi que 29 ressortissants chinois dans la capitale Phnom Penh, s’ajoutant aux 64 Sud-Coréens expulsés la semaine dernière pour leurs liens présumés avec des réseaux de fraude. Mais le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a démenti ces nouvelles arrestations, déclarant à l’AFP que les 57 ressortissants avaient été appréhendés par les autorités cambodgiennes en juillet et que beaucoup d’entre eux avaient été rapatriés le 18 octobre.