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Syrie: la conférence nationale trace les contours du futur Etat, mais sans rallier les Kurdes

La conférence de dialogue national à Damas, tenue mardi, a tracé les grandes lignes du futur Etat en Syrie après la chute de Bachar al-Assad, insistant sur le désarmement nécessaire des groupes armés, mais sans rallier l’administration autonome kurde, qui n’était pas invitée. Dans leur déclaration finale, les participants ont en outre dénoncé les “déclarations provocatrices” du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui avait averti dimanche que son pays ne permettrait pas aux forces syriennes de se déployer au sud de Damas. Défendant l’unité et la souveraineté de la Syrie “sur l’ensemble de son territoire”, la déclaration finale insiste aussi sur la mise en oeuvre de la justice transitionnelle et l’ancrage des valeurs de liberté dans le pays. Ces recommandations “serviront de base” pour un plan de réforme des institutions, selon la commission préparatoire de la conférence, censée représenter tous les Syriens, et à laquelle des figures de la société civile, des responsables religieux, des personnalités de l’opposition et des artistes ont participé.Organisée par le nouveau pouvoir, dirigé par le président par intérim Ahmad al-Chareh, cette conférence constitue une démarche inédite dans le pays qui sort de près de 14 ans de guerre civile.Elle s’est tenue à l’approche de la formation prévue, le 1er mars, d’un gouvernement devant succéder au cabinet provisoire, et refléter “la diversité” du peuple syrien selon les autorités. – “Nouvelle phase historique” -Ahmad al-Chareh, qui a salué mardi une “nouvelle phase historique”, avait annoncé qu’il mettrait en place un dialogue national durant la période de transition, ouverte par la prise de Damas, le 8 décembre, par une alliance rebelle menée par son groupe radical islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Il s’est engagé devant la conférence à garantir le “monopole” de l’Etat sur les armes, après que le nouveau pouvoir a annoncé la dissolution de l’armée syrienne et de toutes les factions armées rebelles, dont le HTS.Dans leur déclaration finale, les participants appellent également à ce que le “monopole des armes” soit “aux mains de l’Etat, à construire une armée nationale professionnelle, et à considérer toute formation armée en dehors des institutions officielles comme des groupes hors-la-loi”. La référence vise notamment les Forces démocratiques syriennes (FDS), bras armé de l’administration autonome kurde.  Peu avant la fin de la conférence, les FDS ont déclaré qu’ils ne seraient “pas partie prenante dans la mise en oeuvre de ses résultats”. “Cette conférence ne représente pas le peuple syrien”, ont-ils ajouté, soulignant n’y avoir pas “été représentés”. Selon les organisateurs, ni les FDS ni l’administration autonome n’avaient été invités, en raison de l’exclusion de toute entité armée de la conférence. La déclaration finale exhorte également les autorités à “former un comité constitutionnel pour rédiger un projet de constitution (…) qui ancre les valeurs de justice, de liberté, d’égalité et fonde un Etat de droit”. Les participants affirment le “rejet de toutes formes de discrimination” dans un pays multiethnique et multiconfessionnel.Ils insistent sur le rejet “de toutes les formes de violence, de provocation et de vengeance”, et la mise en oeuvre d’une “justice transitionnelle”.L’agence de presse officielle Sana a indiqué qu’environ 10.000 personnes avaient suivi les travaux en ligne, dont beaucoup de l’étranger.- “Préserver l’unité” -En parallèle, des manifestations ont eu lieu mardi dans plusieurs villes syriennes pour protester contre les propos de M. Netanyahu. A Damas, des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le siège de l’ONU, selon des photographes de l’AFP. Après la chute de Bachar al-Assad, Israël avait rapidement déployé ses troupes dans la zone démilitarisée du plateau du Golan, ce qui a suscité de nombreuses critiques internationales notamment de la part de l’ONU. M. Netanyahu a exigé dimanche que “le sud de la Syrie soit complètement démilitarisé”, insistant sur le fait qu’il ne permettrait pas à “la nouvelle armée syrienne d’entrer dans la région”.”Nous continuerons à mener une politique qui protège les intérêts du peuple syrien, sans aucune pression ou diktat extérieur”, a affirmé pour sa part le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani. Il a fait part de la volonté de Damas de “garder la porte ouverte au dialogue avec toute partie désireuse de reconstruire ses relations avec nous sur la base du respect mutuel.”Au lendemain de sa désignation comme président intérimaire fin janvier, M. Chareh avait promis de publier un “déclaration constitutionnelle” pour la période de transition, et estimé que son pays, où le Parlement a été dissous après le 8 décembre, aurait besoin de quatre à cinq ans pour organiser des élections.

Syrie: la conférence nationale trace les contours du futur Etat, mais sans rallier les Kurdes

La conférence de dialogue national à Damas, tenue mardi, a tracé les grandes lignes du futur Etat en Syrie après la chute de Bachar al-Assad, insistant sur le désarmement nécessaire des groupes armés, mais sans rallier l’administration autonome kurde, qui n’était pas invitée. Dans leur déclaration finale, les participants ont en outre dénoncé les “déclarations provocatrices” …

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Le narcotrafiquant Mohamed Amra de retour en France après neuf mois de cavale

Le narcotrafiquant Mohamed Amra,  arrêté samedi en Roumanie après neuf mois de cavale marquée par la mort de deux agents pénitentiaires, a atterri mardi en France, où il doit désormais être présenté à un juge.Le fugitif le plus recherché de France est arrivé par un avion Falcon en provenance de Bucarest mardi en fin d’après-midi, ont indiqué à l’AFP deux sources proches du dossier. L’avion s’est posé sur la base aérienne de Villacoublay (Yvelines) peu avant 18H30. Vers 20H00, un convoi de cinq voitures banalisées blanches et noires suivies par quatre motards de la police est arrivé au tribunal de Paris, où un important dispositif policier a été mis en place, ont constaté des journalistes de l’AFP. Le multirécidiviste de 30 ans, surnommé la mouche, doit être présenté à des juges en vue de sa mise en examen et de son placement en détention provisoire.Son transfert de la Roumanie à la France s’est déroulé sous haute sécurité. Il était escorté par le GIGN, l’unité d’élite de la gendarmerie, depuis son départ en avion de Roumanie vers 16H00.A l’aéroport de Bucarest, encadré des forces spéciales de la police roumaine, il a traversé le hall large sourire aux lèvres, menottes au poignet et avec la même teinture rousse qui avait surpris lors de son arrestation samedi.Amra avait accepté dimanche son renvoi en France avant de contester en vain sa détention.”Comme il conteste sa culpabilité” et qu’il “est victime d’une erreur judiciaire”, “nous avons fait appel pour qu’il soit libéré”, avait déclaré à l’AFP son avocate, Maria Marcu, avant son renvoi du pays.Mohamed Amra a été arrêté samedi en Roumanie où il vivait avec de faux papiers depuis le 8 février après avoir été installé par des complices dans un appartement de la banlieue de Bucarest, selon la police roumaine. “L’hypothèse la plus probable” est qu’il soit resté en France, jusqu’à son départ en Roumanie début février, ont confié deux sources proches de l’enquête lundi à l’AFP.Il attendait de faire de la chirurgie esthétique avant de fuir en Colombie, sans toutefois avoir encore entrepris de démarches concrètes, selon les autorités roumaines.- Une vingtaine de gardes à vue – Selon la procureure de Paris, Laure Beccuau, une réunion a eu lieu lundi pour étudier dans quelle prison française il serait incarcéré à son retour.Sa remise “se fera sous les conditions de sécurité les plus hautes, les plus renforcées”, a-t-elle indiqué sur franceinfo, tout en insistant sur l’importance du “secret” dans cette enquête de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).”Gérald Darmanin a demandé que Mohamed Amra soit placé dans un quartier d’isolement, dans un établissement pénitentiaire présentant un très haut niveau de sécurité”, a souligné de son côté l’entourage du ministre français de la Justice.Son évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu avait été extrait de sa cellule en Normandie, pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en avait alors profité, sur un péage dans l’Eure, pour attaquer à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon dans lequel il se trouvait, tuant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres. Trois jours après son arrestation en Roumanie, 24 gardes à vue étaient toujours en cours mardi soir. Deux Français ont notamment été arrêtés au Maroc et un autre homme en Espagne. “Un certain nombre de membres du commando pourraient se trouver au sein de ces gardes à vue”, a poursuivi Mme Beccuau. “L’ensemble des auditions permettront de crédibiliser ou pas les pistes que nous avons pu construire”.Selon elle, “dans son environnement, il y a effectivement un certain nombre de personnes qui peuvent appartenir” à la “Black Mafia Family”, une organisation criminelle spécialisée dans le trafic de stupéfiants, “dont l’activité mérite d’être creusée”.Preuve du caractère hors norme de l’enquête sur son évasion: tout au long de sa cavale, “100 à 150” enquêteurs de la police judiciaire ont travaillé au quotidien sur ce dossier devenu symbole de l’emprise du narcotrafic en France, a rappelé lundi Christian Sainte, le patron de la police judiciaire.bur-ani-bg-tll-mk/mat/gvy

L’état du pape François “reste critique mais stationnaire”

L’état de santé du pape François, atteint d’une double pneumonie, “reste critique mais stationnaire”, a annoncé mardi soir le Vatican au 12e jour de son hospitalisation, soulignant que le pontife de 88 ans avait travaillé dans la journée.Le pape a subi dans la soirée une radio de contrôle “programmée” pour le suivi de sa pneumonie, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle, et “le pronostic reste réservé”, a ajouté la même source dans un bref communiqué.Alors que la santé de Jorge Bergoglio suscite l’inquiétude à travers le monde, le Vatican a pris soin de préciser qu’il restait actif: “Dans la matinée, après avoir reçu l’eucharistie, il a repris son travail”.Ce bulletin de santé se révèle quelque peu décevant alors que le précédent, publié lundi soir, avait fait état d’une “légère amélioration”, d’autant que selon le Vatican François “s’est bien reposé, toute la nuit” de lundi à mardi. Le pape avait reçu lundi la visite de son Secrétaire d’Etat, le cardinal italien Pietro Parolin, et de Mgr Edgar Peña Parra, respectivement N.2 et N.3 du Saint-Siège. Au cours de leur première visite depuis son admission à l’hôpital Gemelli de Rome, le pape a autorisé la canonisation de deux laïcs du Venezuela et d’Italie et convoqué un consistoire (assemblée de cardinaux), dont la date n’a pas été précisée.François avait été initialement hospitalisé le 14 février pour une bronchite mais celle-ci a évolué en pneumonie, et les fidèles prient depuis pour sa guérison.- Prières place Saint-Pierre -Une autre source vaticane a assuré que François était en mesure de se lever et de se nourrir normalement, qu’il ne souffrait pas et gardait le moral. Par ailleurs, le Bureau de presse du Vatican a démenti mardi auprès de l’AFP une information publiée lundi par l’hebdomadaire français Paris Match selon laquelle le pape serait prochainement transféré dans un autre hôpital situé sur l’île Tibérine, à Rome. Mardi soir, malgré un temps pluvieux, des centaines de fidèles sont de nouveau attendus sur la place Saint-Pierre pour prier pour la guérison de François, après une première prière lundi en présence d’une trentaine de cardinaux.Si la scène rappelait les rassemblements avant la mort de Jean-Paul II, en 2005, “il n’est pas encore temps pour lui (le pape, ndlr) d’aller au ciel”, a déclaré le cardinal hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga. “C’est quelqu’un qui ne recule pas devant la difficulté, qui ne se décourage pas (…) et qui va de l’avant”, a-t-il ajouté au quotidien La Repubblica.L’église de la communauté argentine à Rome accueille elle aussi mardi soir une messe de soutien, tandis que des fidèles d’origine vietnamienne se sont réunis mardi devant l’hôpital Gemelli en priant et en chantant, a constaté l’AFPTV.- Conjectures -Des messages de soutien ont également été envoyés par des dirigeants du monde entier. “La situation est très grave mais nous lui souhaitons de se rétablir”, a déclaré le président américain Donald Trump, tandis que son homologue français, Emmanuel Macron lui souhaitait un “prompt rétablissement”.L’état de santé du chef de l’Eglise catholique s’était dégradé samedi avec “une crise asthmatique prolongée” et des problèmes hématologiques ayant requis une transfusion sanguine.Cette hospitalisation, la quatrième et la plus longue depuis 2021, suscite de vives inquiétudes, le pape ayant déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années: il a, entre autres, subi des opérations du côlon et de l’abdomen et connu des difficultés à marcher.L’hospitalisation du pontife, à la fois chef spirituel des 1,4 milliard de catholiques et chef de l’Etat de la Cité du Vatican, a relancé les interrogations autour de sa capacité à assumer ses fonctions. Le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altérerait sa lucidité.Elle relance également les conjectures sur la possible démission de François, qui a cependant dit plusieurs fois que ce moment n’était pas arrivé.

L’état du pape François “reste critique mais stationnaire”

L’état de santé du pape François, atteint d’une double pneumonie, “reste critique mais stationnaire”, a annoncé mardi soir le Vatican au 12e jour de son hospitalisation, soulignant que le pontife de 88 ans avait travaillé dans la journée.Le pape a subi dans la soirée une radio de contrôle “programmée” pour le suivi de sa pneumonie, …

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L’état du pape François “reste critique mais stationnaire”

L’état de santé du pape François, atteint d’une double pneumonie, “reste critique mais stationnaire”, a annoncé mardi soir le Vatican au 12e jour de son hospitalisation, soulignant que le pontife de 88 ans avait travaillé dans la journée.Le pape a subi dans la soirée une radio de contrôle “programmée” pour le suivi de sa pneumonie, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle, et “le pronostic reste réservé”, a ajouté la même source dans un bref communiqué.Alors que la santé de Jorge Bergoglio suscite l’inquiétude à travers le monde, le Vatican a pris soin de préciser qu’il restait actif: “Dans la matinée, après avoir reçu l’eucharistie, il a repris son travail”.Ce bulletin de santé se révèle quelque peu décevant alors que le précédent, publié lundi soir, avait fait état d’une “légère amélioration”, d’autant que selon le Vatican François “s’est bien reposé, toute la nuit” de lundi à mardi. Le pape avait reçu lundi la visite de son Secrétaire d’Etat, le cardinal italien Pietro Parolin, et de Mgr Edgar Peña Parra, respectivement N.2 et N.3 du Saint-Siège. Au cours de leur première visite depuis son admission à l’hôpital Gemelli de Rome, le pape a autorisé la canonisation de deux laïcs du Venezuela et d’Italie et convoqué un consistoire (assemblée de cardinaux), dont la date n’a pas été précisée.François avait été initialement hospitalisé le 14 février pour une bronchite mais celle-ci a évolué en pneumonie, et les fidèles prient depuis pour sa guérison.- Prières place Saint-Pierre -Une autre source vaticane a assuré que François était en mesure de se lever et de se nourrir normalement, qu’il ne souffrait pas et gardait le moral. Par ailleurs, le Bureau de presse du Vatican a démenti mardi auprès de l’AFP une information publiée lundi par l’hebdomadaire français Paris Match selon laquelle le pape serait prochainement transféré dans un autre hôpital situé sur l’île Tibérine, à Rome. Mardi soir, malgré un temps pluvieux, des centaines de fidèles sont de nouveau attendus sur la place Saint-Pierre pour prier pour la guérison de François, après une première prière lundi en présence d’une trentaine de cardinaux.Si la scène rappelait les rassemblements avant la mort de Jean-Paul II, en 2005, “il n’est pas encore temps pour lui (le pape, ndlr) d’aller au ciel”, a déclaré le cardinal hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga. “C’est quelqu’un qui ne recule pas devant la difficulté, qui ne se décourage pas (…) et qui va de l’avant”, a-t-il ajouté au quotidien La Repubblica.L’église de la communauté argentine à Rome accueille elle aussi mardi soir une messe de soutien, tandis que des fidèles d’origine vietnamienne se sont réunis mardi devant l’hôpital Gemelli en priant et en chantant, a constaté l’AFPTV.- Conjectures -Des messages de soutien ont également été envoyés par des dirigeants du monde entier. “La situation est très grave mais nous lui souhaitons de se rétablir”, a déclaré le président américain Donald Trump, tandis que son homologue français, Emmanuel Macron lui souhaitait un “prompt rétablissement”.L’état de santé du chef de l’Eglise catholique s’était dégradé samedi avec “une crise asthmatique prolongée” et des problèmes hématologiques ayant requis une transfusion sanguine.Cette hospitalisation, la quatrième et la plus longue depuis 2021, suscite de vives inquiétudes, le pape ayant déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années: il a, entre autres, subi des opérations du côlon et de l’abdomen et connu des difficultés à marcher.L’hospitalisation du pontife, à la fois chef spirituel des 1,4 milliard de catholiques et chef de l’Etat de la Cité du Vatican, a relancé les interrogations autour de sa capacité à assumer ses fonctions. Le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altérerait sa lucidité.Elle relance également les conjectures sur la possible démission de François, qui a cependant dit plusieurs fois que ce moment n’était pas arrivé.

Ukraine : les Européens se réunissent mercredi, la Russie salue la position de Trump

Les dirigeants des 27 Etats membres de l’UE se réuniront mercredi en visioconférence pour un débriefing de la rencontre, centrée sur l’Ukraine, entre Emmanuel Macron et Donald Trump à Washington, Moscou saluant pour sa part la “position équilibrée” du président américain.Une trêve à brève échéance dans les combats évoquée lundi à l’occasion de la visite aux Etats-Unis du président français, un feu vert de la Russie à une participation européenne au règlement du conflit : les alliés de Kiev se prennent timidement à espérer un tournant après plus de trois années de guerre, tout en mettant en garde contre un accord qui équivaudrait à une “capitulation” de l’Ukraine.Une prudence d’autant plus compréhensible que, sur le terrain, les forces russes poursuivent leurs frappes.L’armée de l’air ukrainienne a ainsi annoncé mardi avoir abattu 133 des 213 drones envoyés et six des sept missiles de croisière tirés dans la nuit par la Russie sur une grande partie du territoire ukrainien, les autorités locales faisant état de plusieurs blessés.Le ministère russe de la Défense a de son côté affirmé avoir visé “des infrastructures d’aérodromes militaires” et assuré que “les objectifs” avaient été “atteints”.La Russie, qui s’est emparée de 20% de la superficie de l’Ukraine, martèle qu’elle ne cessera les hostilités que lorsque les négociations de paix aboutiront à un résultat qui lui “conviendra” : elle réclame notamment une renonciation des Ukrainiens à rejoindre l’Otan et que cinq régions qu’elle occupe entièrement ou partiellement lui soient cédées.- Visioconférence -“En préparation du Conseil européen extraordinaire du 6 mars, j’organise une visioconférence des membres du Conseil européen”, a annoncé mardi sur X son président Antonio Costa.Ce sommet au début du mois prochain à Bruxelles se déroulera, selon ses termes, à “un moment décisif pour l’Ukraine et la sécurité européenne”.Depuis l’entretien téléphonique qu’ont eu Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine le 12 février, les Européens tentent de préparer une réponse aux échanges entre Américains et Russes, dont ils ont été jusqu’à présent exclus.Au cours de ses discussions à la Maison Blanche, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’apporter des “garanties de sécurité” pour éviter que la Russie ne repasse à l’avenir à l’attaque.”Nous voulons un deal rapide mais pas un accord qui soit fragile”, a insisté le président français, pour qui la paix ne peut en outre “pas signifier la capitulation de l’Ukraine”.En parallèle de la rencontre à Washington, les fissures entre Européens et Américains se sont matérialisées de manière spectaculaire à l’ONU où les Etats-Unis, rejoignant Russes et Nord-Coréens, ont voté contre une résolution réaffirmant le soutien à l’Ukraine et à son intégrité territoriale.L’occasion pour le Kremlin de saluer mardi, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, la “position beaucoup plus équilibrée” des Etats-Unis, tout en disant ne pas voir de “signe d’équilibre” chez les Européens.- “D’ici quelques semaines” -Lundi, Emmanuel Macron a tenté d’infléchir la position de Donald Trump, comme le fera jeudi le Premier ministre britannique Keir Starmer.Depuis son arrivée au pouvoir le 20 janvier, le milliardaire républicain a en effet opéré un revirement dans la politique américaine à l’égard de l’Ukraine. Il a multiplié les invectives à l’encontre de son président Volodymyr Zelensky, lui attribuant la responsabilité de la guerre, et a directement négocié avec Moscou en laissant Kiev et les Européens à l’écart. Il a même fait miroiter “des opérations majeures de développement économique” à la Russie, laquelle a souligné mardi en retour l’existence d’un “potentiel assez large” de coopération avec les États-Unis pour développer les importantes réserves de minerais stratégiques en Russie et en territoires ukrainiens occupés.La guerre en Ukraine pourrait prendre fin “d’ici quelques semaines”, a assuré lundi Donald Trump, disant par ailleurs que M. Zelensky pourrait se rendre à Washington “cette semaine ou la suivante” pour parapher l’accord sur l’accès des Américains aux ressources minières ukrainiennes qu’il exige en compensation du soutien militaire à Kiev.”Il faut d’abord une trêve. Je pense qu’elle pourrait être conclue dans les semaines à venir”, a lui aussi jugé M. Macron, après avoir vu le locataire de la Maison Blanche.- Participation européenne -Une nouvelle rencontre entre diplomates russes et américains est prévue pour la fin de la semaine, selon Moscou, après celle du 18 février en Arabie saoudite des ministres des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Marco Rubio.Pendant ce temps, le Royaume-Uni et la France travaillent à un plan de déploiement d’une force européenne en Ukraine, une fois un accord de paix conclu, afin de dissuader la Russie d’un nouvelle attaque. Ces deux pays espèrent en contrepartie de “solides garanties de sécurité” américaines.M. Trump a assuré lundi que M. Poutine accepterait ce scénario. Le chef de l’Etat russe s’est pour sa part simplement dit, le même jour, ouvert à une participation européenne au règlement du conflit : “Les Européens, mais aussi d’autres pays, ont le droit et la possibilité de participer. Et nous respectons cela”, a-t-il lancé à la télévision.D’autant que l’Ukraine aura besoin de 524 milliards de dollars (506 milliards d’euros) pour son redressement et sa reconstruction, selon une nouvelle estimation donnée mardi par la Banque Mondiale.

Ukraine : les Européens se réunissent mercredi, la Russie salue la position de Trump

Les dirigeants des 27 Etats membres de l’UE se réuniront mercredi en visioconférence pour un débriefing de la rencontre, centrée sur l’Ukraine, entre Emmanuel Macron et Donald Trump à Washington, Moscou saluant pour sa part la “position équilibrée” du président américain.Une trêve à brève échéance dans les combats évoquée lundi à l’occasion de la visite aux Etats-Unis du président français, un feu vert de la Russie à une participation européenne au règlement du conflit : les alliés de Kiev se prennent timidement à espérer un tournant après plus de trois années de guerre, tout en mettant en garde contre un accord qui équivaudrait à une “capitulation” de l’Ukraine.Une prudence d’autant plus compréhensible que, sur le terrain, les forces russes poursuivent leurs frappes.L’armée de l’air ukrainienne a ainsi annoncé mardi avoir abattu 133 des 213 drones envoyés et six des sept missiles de croisière tirés dans la nuit par la Russie sur une grande partie du territoire ukrainien, les autorités locales faisant état de plusieurs blessés.Le ministère russe de la Défense a de son côté affirmé avoir visé “des infrastructures d’aérodromes militaires” et assuré que “les objectifs” avaient été “atteints”.La Russie, qui s’est emparée de 20% de la superficie de l’Ukraine, martèle qu’elle ne cessera les hostilités que lorsque les négociations de paix aboutiront à un résultat qui lui “conviendra” : elle réclame notamment une renonciation des Ukrainiens à rejoindre l’Otan et que cinq régions qu’elle occupe entièrement ou partiellement lui soient cédées.- Visioconférence -“En préparation du Conseil européen extraordinaire du 6 mars, j’organise une visioconférence des membres du Conseil européen”, a annoncé mardi sur X son président Antonio Costa.Ce sommet au début du mois prochain à Bruxelles se déroulera, selon ses termes, à “un moment décisif pour l’Ukraine et la sécurité européenne”.Depuis l’entretien téléphonique qu’ont eu Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine le 12 février, les Européens tentent de préparer une réponse aux échanges entre Américains et Russes, dont ils ont été jusqu’à présent exclus.Au cours de ses discussions à la Maison Blanche, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’apporter des “garanties de sécurité” pour éviter que la Russie ne repasse à l’avenir à l’attaque.”Nous voulons un deal rapide mais pas un accord qui soit fragile”, a insisté le président français, pour qui la paix ne peut en outre “pas signifier la capitulation de l’Ukraine”.En parallèle de la rencontre à Washington, les fissures entre Européens et Américains se sont matérialisées de manière spectaculaire à l’ONU où les Etats-Unis, rejoignant Russes et Nord-Coréens, ont voté contre une résolution réaffirmant le soutien à l’Ukraine et à son intégrité territoriale.L’occasion pour le Kremlin de saluer mardi, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, la “position beaucoup plus équilibrée” des Etats-Unis, tout en disant ne pas voir de “signe d’équilibre” chez les Européens.- “D’ici quelques semaines” -Lundi, Emmanuel Macron a tenté d’infléchir la position de Donald Trump, comme le fera jeudi le Premier ministre britannique Keir Starmer.Depuis son arrivée au pouvoir le 20 janvier, le milliardaire républicain a en effet opéré un revirement dans la politique américaine à l’égard de l’Ukraine. Il a multiplié les invectives à l’encontre de son président Volodymyr Zelensky, lui attribuant la responsabilité de la guerre, et a directement négocié avec Moscou en laissant Kiev et les Européens à l’écart. Il a même fait miroiter “des opérations majeures de développement économique” à la Russie, laquelle a souligné mardi en retour l’existence d’un “potentiel assez large” de coopération avec les États-Unis pour développer les importantes réserves de minerais stratégiques en Russie et en territoires ukrainiens occupés.La guerre en Ukraine pourrait prendre fin “d’ici quelques semaines”, a assuré lundi Donald Trump, disant par ailleurs que M. Zelensky pourrait se rendre à Washington “cette semaine ou la suivante” pour parapher l’accord sur l’accès des Américains aux ressources minières ukrainiennes qu’il exige en compensation du soutien militaire à Kiev.”Il faut d’abord une trêve. Je pense qu’elle pourrait être conclue dans les semaines à venir”, a lui aussi jugé M. Macron, après avoir vu le locataire de la Maison Blanche.- Participation européenne -Une nouvelle rencontre entre diplomates russes et américains est prévue pour la fin de la semaine, selon Moscou, après celle du 18 février en Arabie saoudite des ministres des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Marco Rubio.Pendant ce temps, le Royaume-Uni et la France travaillent à un plan de déploiement d’une force européenne en Ukraine, une fois un accord de paix conclu, afin de dissuader la Russie d’un nouvelle attaque. Ces deux pays espèrent en contrepartie de “solides garanties de sécurité” américaines.M. Trump a assuré lundi que M. Poutine accepterait ce scénario. Le chef de l’Etat russe s’est pour sa part simplement dit, le même jour, ouvert à une participation européenne au règlement du conflit : “Les Européens, mais aussi d’autres pays, ont le droit et la possibilité de participer. Et nous respectons cela”, a-t-il lancé à la télévision.D’autant que l’Ukraine aura besoin de 524 milliards de dollars (506 milliards d’euros) pour son redressement et sa reconstruction, selon une nouvelle estimation donnée mardi par la Banque Mondiale.

“Question de survie”: nouveau bras de fer à Rome sur les milliards nécessaires pour sauver la nature

Les négociations des Nations unies sur la protection de la nature ont repris mardi à Rome avec un appel à s’unir pour “soutenir la vie sur la planète” et surmonter la dispute financière Nord-Sud qui avait provoqué l’interruption brutale de la COP16 en novembre en Colombie.La ministre colombienne Susana Muhamad, qui préside la 16e conférence de la Convention sur la diversité biologique (CDB), a rappelé que les pays avaient entre leurs mains “la mission la plus importante de l’humanité au XXIe siècle, c’est-à-dire notre capacité à soutenir la vie sur cette planète”.Face à elle, les représentants de 154 pays, sur les 196 signataires de la CDB, ont pris place en milieu de matinée dans la grande salle de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dominant les ruines du Circus Maximus sous une pluie fine.Objectif de leurs retrouvailles pour trois jours: surmonter le blocage qui les avait conduit, le 2 novembre, à quitter Cali sans accord malgré une nuit blanche de prolongation.La controverse porte sur le financement de l’accord de Kunming-Montréal de 2022. Celui-ci a fixé une feuille de route destinée à arrêter d’ici 2030 la destruction de la nature qui menace l’alimentation de l’humanité, sa santé, la régulation du climat et la prospérité de tous les écosystèmes.Ce programme “a le pouvoir d’unifier le monde”, “ce qui n’est pas rien dans un paysage géopolitique très polarisé”, a exhorté Susana Muhamad.Son appel a été suivi de trois heures de discours reprenant peu ou prou les mêmes positions qu’à Cali, mais à fleurets mouchetés.Les pays développés se sont engagés à fournir 20 milliards de dollars d’aide annuelle pour la nature d’ici 2025 puis 30 milliards d’ici 2030, mais ils n’ont atteint qu’environ 15 milliards en 2022, selon l’OCDE.Si les pays riches se défilent, “la confiance pourrait être rompue”, a averti la déléguée du Panama. Résoudre la “crise de la biodiversité (…) est une question de survie pour les écosystèmes, l’économie et l’humanité (…), le monde n’a plus le temps”.- Nouveau fonds ? -Les pays en développement, avec le Brésil et le groupe africain en première ligne, réclament un nouveau fonds qui soit totalement consacré à la biodiversité et placé sous l’autorité, transparente et équitable, de la CDB, comme prévu par le texte de la convention de 1992.Mais les pays développés – menés par l’Union européenne, le Japon et le Canada en l’absence des Etats-Unis, non-signataires de la convention mais important bailleur – y sont très hostiles : ils dénoncent une fragmentation de l’aide au développement, déjà fragilisée par les crises budgétaires et l’effacement des Américains depuis l’élection de Donald Trump.Vendredi, la présidence a publié un texte de compromis instituant une “feuille de route 2030″ pour réformer les différents circuits financiers destinés à la sauvegarde de la nature, afin de répondre aux difficultés des pays pauvres et endettés.Le document prévoit d'”améliorer les performances” du Fonds mondial pour l’Environnement (GEF, en anglais) et du Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF, en anglais), une solution provisoire modestement dotée (400 millions de dollars). Il envisage aussi qu’une institution financière, déjà existante ou à créer, passe à terme sous l’autorité de la COP.La plupart des pays en développement ont toutefois réclamé mardi de revenir au texte qui était sur la table à Cali, prévoyant explicitement la création d’un nouveau fonds.Les quelque 300 délégués, renforcés à partir de mercredi par les ministres ou équivalents de 25 pays, ont officiellement jusqu’à jeudi pour trouver une solution.Des consultations informelles sont prévues mardi soir pour tenter d’éviter une prolongation jusqu’à vendredi, voire une absence d’accord au terme du sommet, qui se déroule dans un contexte géopolitique défavorable.Après l’échec de Cali, le multilatéralisme environnemental avait subi un autre coup avec la COP29 sur le climat – en novembre à Bakou – jugée décevante, là encore en raison d’une dispute sur l’aide due par les pays riches. Puis, en décembre, la conférence de l’ONU sur la désertification en Arabie saoudite et les négociations en Corée du Sud sur un traité contre la pollution par le plastique se sont conclues sans avancées notables.Côté succès, le fonds multilatéral destiné à partager une part des bénéfices réalisés par des entreprises grâce au génome numérisé de plantes ou d’animaux issus des pays en développement, a été officiellement lancé mardi à Rome. La création de ce “Fonds Cali” avait été l’un des résultats majeurs de la COP16 en Colombie. Toutefois il reste à voir si les contributions, uniquement volontaires, seront significatives.