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Zelensky et l’UE saluent le virage américain sur les sanctions contre Moscou

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens ont salué jeudi à Bruxelles la décision des Etats-Unis, exaspérés par l’attitude de Vladimir Poutine, de prendre à leur tour des sanctions contre Moscou.”C’est un message fort et nécessaire indiquant que l’agression (russe contre l’Ukraine) ne restera pas sans réponse”, a-t-il affirmé sur X. “C’est très important”, a-t-il ajouté devant la presse, à son arrivée au sommet des dirigeants de l’UE, quelques heures après l’annonce des deux côtés de l’Atlantique de lourdes sanctions ciblant les hydrocarbures russes.”Nous sommes aussi très heureux des signaux que nous recevons des Etats-Unis”, a souligné en écho la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. “Notre alignement sur ce sujet est un signal important”.La veille, le président américain Donald Trump avait manifesté son impatience envers son homologue russe Vladimir Poutine et annoncé des sanctions qualifiées “d’énormes” contre le secteur pétrolier russe.Le locataire de la Maison Blanche, qui s’est refusé pendant de longs mois à décider de ces sanctions, a estimé que ses conversations avec le président russe n’allaient “nulle part”, au lendemain du report sine die d’une rencontre entre eux envisagée à Budapest.”A chaque fois que je parle avec Vladimir, nous avons de bonnes conversations mais ensuite elles ne vont nulle part”, a-t-il affirmé.Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et Lukoil aux États-Unis ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux géants pétroliers russes.Les cours du brut ont accéléré leur hausse jeudi, à plus de 5%, propulsés par ces annonces, susceptibles de limiter l’offre sur le marché pétrolier.La Russie a dénoncé des sanctions américaines “contre-productives” dont “le résultat sera négatif pour la stabilité de l’économie mondiale”, tout en se disant “immunisée”. La Chine a exprimé son opposition à ces mesures.Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi soir un nouveau train de mesures contre Moscou, le 19e depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Il prévoit notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d’ici fin 2026 et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.Quelque 117 nouveaux navires de la flotte fantôme russe ont été ciblés, portant à 558 le nombre total de navires sanctionnés par les Européens.Cette pression collective accrue sur Moscou est à même de “changer les calculs” de Vladimir Poutine et de “l’amener à la table des négociations” en vue d’un cessez-le-feu, a estimé le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, reçu mercredi à la Maison Blanche.”J’en suis absolument convaincu, ce ne sera peut-être pas aujourd’hui ni demain, mais nous y arriverons”, a-t-il dit.- Inquiétudes belges -Les Européens entendent de leur côté ne pas relâcher la pression mais aussi ancrer leur soutien dans la durée. Ils comptent pour ce faire prêter 140 milliards d’euros à l’Ukraine en utilisant les avoirs de la banque centrale russe immobilisés dans l’UE.Cette opération totalement inédite n’est pas sans risque, particulièrement pour la Belgique où se trouve l’essentiel de ces avoirs russes en Europe, soit quelque 210 milliards d’euros.Son Premier ministre Bart De Wever a menacé jeudi de bloquer tout le processus s’il n’obtenait pas satisfaction sur les conditions qu’il a posées.”Je veux une mutualisation complète du risque”, a-t-il déclaré dès son arrivée au sommet, soulignant qu’en cas de problème, “les conséquences ne peuvent pas être uniquement pour la Belgique”.Il exige que cette mobilisation des avoirs soit également mise en oeuvre dans les autres pays alliés de Kiev.”Nous savons qu’il y a de vastes sommes d’argent russe dans d’autres pays qui ont toujours gardé le silence à ce sujet”, a-t-il relevé.”Je partage ses préoccupations, mais il souhaite aboutir à une solution commune, et par conséquent, je pense que nous ferons des progrès aujourd’hui (jeudi)”, a affirmé de son côté le chancelier allemand Friedrich Merz.Ces annonces n’ont pas empêché la Russie de continuer à bombarder l’Ukraine.Des frappes russes dans la nuit et tôt jeudi matin ont causé la mort d’un secouriste, perturbé le trafic ferroviaire et endommagé une synagogue, ont annoncé les autorités ukrainiennes. Deux journalistes ukrainiens de la chaîne Freedom TV ont été tués jeudi par un drone russe à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, a appris l’AFP auprès de leur média.

Zelensky et l’UE saluent le virage américain sur les sanctions contre Moscou

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens ont salué jeudi à Bruxelles la décision des Etats-Unis, exaspérés par l’attitude de Vladimir Poutine, de prendre à leur tour des sanctions contre Moscou.”C’est un message fort et nécessaire indiquant que l’agression (russe contre l’Ukraine) ne restera pas sans réponse”, a-t-il affirmé sur X. “C’est très important”, a-t-il ajouté devant la presse, à son arrivée au sommet des dirigeants de l’UE, quelques heures après l’annonce des deux côtés de l’Atlantique de lourdes sanctions ciblant les hydrocarbures russes.”Nous sommes aussi très heureux des signaux que nous recevons des Etats-Unis”, a souligné en écho la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. “Notre alignement sur ce sujet est un signal important”.La veille, le président américain Donald Trump avait manifesté son impatience envers son homologue russe Vladimir Poutine et annoncé des sanctions qualifiées “d’énormes” contre le secteur pétrolier russe.Le locataire de la Maison Blanche, qui s’est refusé pendant de longs mois à décider de ces sanctions, a estimé que ses conversations avec le président russe n’allaient “nulle part”, au lendemain du report sine die d’une rencontre entre eux envisagée à Budapest.”A chaque fois que je parle avec Vladimir, nous avons de bonnes conversations mais ensuite elles ne vont nulle part”, a-t-il affirmé.Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et Lukoil aux États-Unis ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux géants pétroliers russes.Les cours du brut ont accéléré leur hausse jeudi, à plus de 5%, propulsés par ces annonces, susceptibles de limiter l’offre sur le marché pétrolier.La Russie a dénoncé des sanctions américaines “contre-productives” dont “le résultat sera négatif pour la stabilité de l’économie mondiale”, tout en se disant “immunisée”. La Chine a exprimé son opposition à ces mesures.Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi soir un nouveau train de mesures contre Moscou, le 19e depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Il prévoit notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d’ici fin 2026 et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.Quelque 117 nouveaux navires de la flotte fantôme russe ont été ciblés, portant à 558 le nombre total de navires sanctionnés par les Européens.Cette pression collective accrue sur Moscou est à même de “changer les calculs” de Vladimir Poutine et de “l’amener à la table des négociations” en vue d’un cessez-le-feu, a estimé le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, reçu mercredi à la Maison Blanche.”J’en suis absolument convaincu, ce ne sera peut-être pas aujourd’hui ni demain, mais nous y arriverons”, a-t-il dit.- Inquiétudes belges -Les Européens entendent de leur côté ne pas relâcher la pression mais aussi ancrer leur soutien dans la durée. Ils comptent pour ce faire prêter 140 milliards d’euros à l’Ukraine en utilisant les avoirs de la banque centrale russe immobilisés dans l’UE.Cette opération totalement inédite n’est pas sans risque, particulièrement pour la Belgique où se trouve l’essentiel de ces avoirs russes en Europe, soit quelque 210 milliards d’euros.Son Premier ministre Bart De Wever a menacé jeudi de bloquer tout le processus s’il n’obtenait pas satisfaction sur les conditions qu’il a posées.”Je veux une mutualisation complète du risque”, a-t-il déclaré dès son arrivée au sommet, soulignant qu’en cas de problème, “les conséquences ne peuvent pas être uniquement pour la Belgique”.Il exige que cette mobilisation des avoirs soit également mise en oeuvre dans les autres pays alliés de Kiev.”Nous savons qu’il y a de vastes sommes d’argent russe dans d’autres pays qui ont toujours gardé le silence à ce sujet”, a-t-il relevé.”Je partage ses préoccupations, mais il souhaite aboutir à une solution commune, et par conséquent, je pense que nous ferons des progrès aujourd’hui (jeudi)”, a affirmé de son côté le chancelier allemand Friedrich Merz.Ces annonces n’ont pas empêché la Russie de continuer à bombarder l’Ukraine.Des frappes russes dans la nuit et tôt jeudi matin ont causé la mort d’un secouriste, perturbé le trafic ferroviaire et endommagé une synagogue, ont annoncé les autorités ukrainiennes. Deux journalistes ukrainiens de la chaîne Freedom TV ont été tués jeudi par un drone russe à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, a appris l’AFP auprès de leur média.

Au Mexique, bain de soleil pour les défunts avant le Jour des morts

Sous un soleil ardent, Maria Couoh dépoussière le crâne de son défunt oncle Tomas, perpétuant la tradition consistant à nettoyer les os des êtres chers avant le Jour des morts, l’une des fêtes les plus importantes du Mexique. À la fin de sa vie, Tomas n’assistait plus aux célébrations familiales en raison de sa cécité, se souvient dans un sourire cette femme au foyer de 62 ans. “Tu ne peux pas aller à la fête, oncle, mais je t’ai apporté une bière”, lui disait souvent sa nièce. Le rituel de nettoyage, qui mêle des éléments venus des mayas et de la religion catholique, est caractéristique de Pomuch, village de seulement 9.600 habitants dans l’État de Campeche (sud-est), dont le cimetière attire désormais aussi des touristes et des créateurs de contenu équipés de drones, séduits par cette tradition.”Tout comme on se lave”, les restes des êtres aimés nécessitent un nettoyage avant la célébration traditionnelle des 1er et 2 novembre, explique Mme Couoh. “Ce sont des souvenirs sacrés.” À ces dates, les Mexicains rendent visite à leurs défunts au cimetière et déposent des offrandes chez eux, sur des autels colorés, avec les photographies de leurs proches disparus et les aliments qu’ils appréciaient le plus de leur vivant. Après avoir nettoyé le crâne de Tomas, Maria le place avec les autres os sur un tissu blanc dans une boîte en bois. L’oncle n’avait pas d’enfants, c’est donc elle qui vient nettoyer ses restes pour qu’ils ne “restent pas trop sales”, dit-elle en sanglotant. La sexagénaire nettoie chaque année les restes d’une dizaine de membres de sa famille. – Héritage ancestral -Le rituel à Pomuch commence comme n’importe quel enterrement. Les familles placent les corps de leurs défunts dans un cercueil qu’elles introduisent ensuite dans un caveau. Environ trois ans après le décès, lorsque la matière organique s’est décomposée, elles brisent la dalle frontale, sortent le cercueil et nettoient les os pour les déposer dans une petite boîte en bois.Les os sont recouverts d’un tissu blanc, symbolisant les vêtements, qui est changé chaque année lors du nettoyage des restes. Ces boîtes sont ensuite à nouveau rangées dans les caveaux. Parler aux morts pendant le nettoyage est essentiel. Carmita Reyes, femme au foyer de 39 ans, s’excuse auprès de sa belle-mère de ne pas l’avoir nettoyée l’année précédente. “Vous ne souffrirez plus parce que les autres sont propres et vous non”, dit-elle accroupie, tout en passant un pinceau sur l’os d’une jambe. Carmita est accompagnée de six autres membres de sa famille, parmi lesquels sa fille de 8 ans et son beau-père de 83 ans. Elle souhaite que sa fille apprenne ce rituel. “Je ne veux pas être incinérée, je veux être enterrée ainsi et qu’on sorte mes os”, dit-elle tandis que la fillette court entre les caveaux et que son beau-père boit de la bière. “C’est une tradition que nos parents nous ont transmise”, ajoute-t-elle. Mais pour un enfant, il n’est pas toujours facile d’être au contact des restes de ses proches. Lucia May, âgée de quatre ans, hésite en regardant les crânes qui dépassent des boîtes en bois, certains encore couverts de cheveux. La fillette crie puis court effrayée jusqu’à la rue principale du village, appelée Chaussée des Morts, où son père David la prend dans ses bras. “C’est la première fois qu’elle vient, elle a été un peu impressionnée, mais nous essayons de la familiariser avec nos coutumes”, explique ce professeur de 40 ans originaire de Pomuch. Après avoir déposé une offrande florale à son arrière-grand-père, dont les restes n’ont pas encore été exhumés, Lucia se repose dans les bras de son père. La fillette dit que les morts “peuvent revenir à la vie la nuit”, mais pousse un soupir de soulagement en apprenant qu’il est encore midi.

Au Mexique, bain de soleil pour les défunts avant le Jour des morts

Sous un soleil ardent, Maria Couoh dépoussière le crâne de son défunt oncle Tomas, perpétuant la tradition consistant à nettoyer les os des êtres chers avant le Jour des morts, l’une des fêtes les plus importantes du Mexique. À la fin de sa vie, Tomas n’assistait plus aux célébrations familiales en raison de sa cécité, se souvient dans un sourire cette femme au foyer de 62 ans. “Tu ne peux pas aller à la fête, oncle, mais je t’ai apporté une bière”, lui disait souvent sa nièce. Le rituel de nettoyage, qui mêle des éléments venus des mayas et de la religion catholique, est caractéristique de Pomuch, village de seulement 9.600 habitants dans l’État de Campeche (sud-est), dont le cimetière attire désormais aussi des touristes et des créateurs de contenu équipés de drones, séduits par cette tradition.”Tout comme on se lave”, les restes des êtres aimés nécessitent un nettoyage avant la célébration traditionnelle des 1er et 2 novembre, explique Mme Couoh. “Ce sont des souvenirs sacrés.” À ces dates, les Mexicains rendent visite à leurs défunts au cimetière et déposent des offrandes chez eux, sur des autels colorés, avec les photographies de leurs proches disparus et les aliments qu’ils appréciaient le plus de leur vivant. Après avoir nettoyé le crâne de Tomas, Maria le place avec les autres os sur un tissu blanc dans une boîte en bois. L’oncle n’avait pas d’enfants, c’est donc elle qui vient nettoyer ses restes pour qu’ils ne “restent pas trop sales”, dit-elle en sanglotant. La sexagénaire nettoie chaque année les restes d’une dizaine de membres de sa famille. – Héritage ancestral -Le rituel à Pomuch commence comme n’importe quel enterrement. Les familles placent les corps de leurs défunts dans un cercueil qu’elles introduisent ensuite dans un caveau. Environ trois ans après le décès, lorsque la matière organique s’est décomposée, elles brisent la dalle frontale, sortent le cercueil et nettoient les os pour les déposer dans une petite boîte en bois.Les os sont recouverts d’un tissu blanc, symbolisant les vêtements, qui est changé chaque année lors du nettoyage des restes. Ces boîtes sont ensuite à nouveau rangées dans les caveaux. Parler aux morts pendant le nettoyage est essentiel. Carmita Reyes, femme au foyer de 39 ans, s’excuse auprès de sa belle-mère de ne pas l’avoir nettoyée l’année précédente. “Vous ne souffrirez plus parce que les autres sont propres et vous non”, dit-elle accroupie, tout en passant un pinceau sur l’os d’une jambe. Carmita est accompagnée de six autres membres de sa famille, parmi lesquels sa fille de 8 ans et son beau-père de 83 ans. Elle souhaite que sa fille apprenne ce rituel. “Je ne veux pas être incinérée, je veux être enterrée ainsi et qu’on sorte mes os”, dit-elle tandis que la fillette court entre les caveaux et que son beau-père boit de la bière. “C’est une tradition que nos parents nous ont transmise”, ajoute-t-elle. Mais pour un enfant, il n’est pas toujours facile d’être au contact des restes de ses proches. Lucia May, âgée de quatre ans, hésite en regardant les crânes qui dépassent des boîtes en bois, certains encore couverts de cheveux. La fillette crie puis court effrayée jusqu’à la rue principale du village, appelée Chaussée des Morts, où son père David la prend dans ses bras. “C’est la première fois qu’elle vient, elle a été un peu impressionnée, mais nous essayons de la familiariser avec nos coutumes”, explique ce professeur de 40 ans originaire de Pomuch. Après avoir déposé une offrande florale à son arrière-grand-père, dont les restes n’ont pas encore été exhumés, Lucia se repose dans les bras de son père. La fillette dit que les morts “peuvent revenir à la vie la nuit”, mais pousse un soupir de soulagement en apprenant qu’il est encore midi.

Le roi Charles III reçu au Vatican avant une prière historique avec le pape

Le roi Charles III, en visite d’Etat au Vatican, est reçu jeudi par le pape Léon XIV avec lequel il va prier lors d’une célébration oecuménique dans la chapelle Sixtine, une première depuis le schisme anglican au XVIe siècle.Le monarque de 76 ans, qui a le rôle de gouverneur suprême de l’Eglise – anglicane – d’Angleterre, est arrivé mercredi soir à Rome, accompagné de son épouse Camilla, pour cette visite qualifiée d'”historique” par Buckingham palace.Escorté par un long convoi, le couple royal a été accueilli avec les honneurs en milieu de matinée au palais apostolique, sous l’oeil de gardes suisses en uniforme de gala, avant d’être reçu en audience privée. Il s’agit de la première rencontre de Charles avec le pape Léon XIV, élu en mai à la tête de l’Eglise catholique après le décès de son prédécesseur François.Temps fort de la visite, ils prieront ensemble lors d’une célébration oecuménique à 12H00 (10H00 GMT) dans la chapelle Sixtine, sous les célèbres fresques de Michel-Ange, en présence de responsables religieux et d’officiels.Ce sera la première fois qu’un pape et un souverain britannique prient ensemble publiquement, marquant ainsi un nouveau rapprochement entre les deux Eglises, après un demi-siècle d’initiatives communes et de rencontres entre les papes et les archevêques de Canterbury, les chefs spirituels de l’Eglise d’Angleterre.Cette prière d’environ 45 minutes, voulue par Charles III, sera axée sur la protection de la nature, un thème cher au roi, signe de la convergence entre les deux Eglises sur les questions environnementales, dix ans après l’encyclique Laudato Si’ du pape François sur l’écologie intégrale.Coprésidée par Léon XIV et l’archevêque de York Stephen Cottrell, elle mêlera des traditions catholiques et anglicanes. La chorale de la chapelle Sixtine accompagnera celle de la chapelle Saint-Georges de Windsor.- Différends théologiques -L’anglicanisme est né en 1534 d’une scission avec l’Eglise catholique, provoquée par le roi d’Angleterre Henri VIII à la suite du refus du pape d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon.En 1961, la mère de Charles, Elizabeth II, avait été la première monarque britannique à se rendre au Vatican depuis le schisme.Cette prière “est un évènement historique”, explique à l’AFP William Gibson, professeur d’histoire ecclésiastique à la Oxford Brookes university. Il rappelle que le souverain britannique est tenu par la loi d’être protestant.”De 1536 à 1914, il n’y avait pas de relations diplomatiques officielles entre le Royaume-Uni et le Saint-Siège”, dit-il. Londres a ouvert une ambassade au Vatican en 1982 seulement. Et ce n’est qu’en 2013 que la loi a permis aux membres de la famille royale épousant des catholiques de conserver leur place dans l’ordre de succession, explique William Gibson. Récent, ce rapprochement est “important dans la mesure où l’anglicanisme est né en réaction à l’Eglise catholique, et donc dans l’opposition”, rappelle à l’AFP le frère Hyacinthe Destivelle, prêtre dominicain français, membre du dicastère (ministère) pour la promotion de l’unité des chrétiens.Contrairement à l’Eglise catholique romaine, l’Eglise anglicane ordonne des femmes et permet aux prêtres de se marier. Pour la première fois de son histoire, elle vient de nommer à sa tête une femme, Sarah Mullally, une mère de famille de 63 ans.- 20 millions de baptisés -Jeudi après-midi, Charles et Camilla devaient assister également à un autre service religieux oecuménique à Saint-Paul-hors-les-murs, l’une des quatre basiliques majeures de Rome.A cette occasion, le roi sera fait “confrère royal”, et un siège spécial a été créé pour lui, qui restera dans la basilique et pourra être utilisé à l’avenir par ses successeurs sur le trône britannique.Léon XIV et Charles III célèbreront ensemble l’année jubilaire ou Année Sainte de l’Eglise catholique, qui a lieu tous les 25 ans et attire des millions de pèlerins au Vatican.Le couple royal avait rencontré en privé le pape François, le 9 avril dernier au Vatican, 12 jours avant sa mort.Charles III était représenté par son fils William aux funérailles du jésuite argentin, puis par son frère le prince Edward à la messe d’intronisation de Léon XIV le 18 mai. L’Eglise d’Angleterre, en perte de vitesse, compte une vingtaine de millions de fidèles baptisés, mais évalue à un peu moins d’un million ses pratiquants réguliers, selon des statistiques portant sur l’année 2022.

Le roi Charles III reçu au Vatican avant une prière historique avec le pape

Le roi Charles III, en visite d’Etat au Vatican, est reçu jeudi par le pape Léon XIV avec lequel il va prier lors d’une célébration oecuménique dans la chapelle Sixtine, une première depuis le schisme anglican au XVIe siècle.Le monarque de 76 ans, qui a le rôle de gouverneur suprême de l’Eglise – anglicane – d’Angleterre, est arrivé mercredi soir à Rome, accompagné de son épouse Camilla, pour cette visite qualifiée d'”historique” par Buckingham palace.Escorté par un long convoi, le couple royal a été accueilli avec les honneurs en milieu de matinée au palais apostolique, sous l’oeil de gardes suisses en uniforme de gala, avant d’être reçu en audience privée. Il s’agit de la première rencontre de Charles avec le pape Léon XIV, élu en mai à la tête de l’Eglise catholique après le décès de son prédécesseur François.Temps fort de la visite, ils prieront ensemble lors d’une célébration oecuménique à 12H00 (10H00 GMT) dans la chapelle Sixtine, sous les célèbres fresques de Michel-Ange, en présence de responsables religieux et d’officiels.Ce sera la première fois qu’un pape et un souverain britannique prient ensemble publiquement, marquant ainsi un nouveau rapprochement entre les deux Eglises, après un demi-siècle d’initiatives communes et de rencontres entre les papes et les archevêques de Canterbury, les chefs spirituels de l’Eglise d’Angleterre.Cette prière d’environ 45 minutes, voulue par Charles III, sera axée sur la protection de la nature, un thème cher au roi, signe de la convergence entre les deux Eglises sur les questions environnementales, dix ans après l’encyclique Laudato Si’ du pape François sur l’écologie intégrale.Coprésidée par Léon XIV et l’archevêque de York Stephen Cottrell, elle mêlera des traditions catholiques et anglicanes. La chorale de la chapelle Sixtine accompagnera celle de la chapelle Saint-Georges de Windsor.- Différends théologiques -L’anglicanisme est né en 1534 d’une scission avec l’Eglise catholique, provoquée par le roi d’Angleterre Henri VIII à la suite du refus du pape d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon.En 1961, la mère de Charles, Elizabeth II, avait été la première monarque britannique à se rendre au Vatican depuis le schisme.Cette prière “est un évènement historique”, explique à l’AFP William Gibson, professeur d’histoire ecclésiastique à la Oxford Brookes university. Il rappelle que le souverain britannique est tenu par la loi d’être protestant.”De 1536 à 1914, il n’y avait pas de relations diplomatiques officielles entre le Royaume-Uni et le Saint-Siège”, dit-il. Londres a ouvert une ambassade au Vatican en 1982 seulement. Et ce n’est qu’en 2013 que la loi a permis aux membres de la famille royale épousant des catholiques de conserver leur place dans l’ordre de succession, explique William Gibson. Récent, ce rapprochement est “important dans la mesure où l’anglicanisme est né en réaction à l’Eglise catholique, et donc dans l’opposition”, rappelle à l’AFP le frère Hyacinthe Destivelle, prêtre dominicain français, membre du dicastère (ministère) pour la promotion de l’unité des chrétiens.Contrairement à l’Eglise catholique romaine, l’Eglise anglicane ordonne des femmes et permet aux prêtres de se marier. Pour la première fois de son histoire, elle vient de nommer à sa tête une femme, Sarah Mullally, une mère de famille de 63 ans.- 20 millions de baptisés -Jeudi après-midi, Charles et Camilla devaient assister également à un autre service religieux oecuménique à Saint-Paul-hors-les-murs, l’une des quatre basiliques majeures de Rome.A cette occasion, le roi sera fait “confrère royal”, et un siège spécial a été créé pour lui, qui restera dans la basilique et pourra être utilisé à l’avenir par ses successeurs sur le trône britannique.Léon XIV et Charles III célèbreront ensemble l’année jubilaire ou Année Sainte de l’Eglise catholique, qui a lieu tous les 25 ans et attire des millions de pèlerins au Vatican.Le couple royal avait rencontré en privé le pape François, le 9 avril dernier au Vatican, 12 jours avant sa mort.Charles III était représenté par son fils William aux funérailles du jésuite argentin, puis par son frère le prince Edward à la messe d’intronisation de Léon XIV le 18 mai. L’Eglise d’Angleterre, en perte de vitesse, compte une vingtaine de millions de fidèles baptisés, mais évalue à un peu moins d’un million ses pratiquants réguliers, selon des statistiques portant sur l’année 2022.

Airbus, Thales et Leonardo fusionnent leurs activités spatiales pour la souveraineté de l’Europe

Les poids lourds européens Airbus, Thales et Leonardo ont signé jeudi un protocole d’accord en vue de fusionner leurs activités dans les satellites, un méga-projet destiné à contrer la domination de Starlink, la constellation d’Elon Musk, et à renforcer la souveraineté de l’Europe.L'”acteur spatial européen de premier plan” ainsi créé emploiera quelque 25.000 personnes à travers l’Europe, pour un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros (à fin 2024) et un carnet de commandes représentant plus de trois années de ventes.Il sera opérationnel en 2027 si la Commission européenne donne son feu vert, souligne Thales.”Dans un contexte mondial marqué par une concurrence accrue, nous avons besoin de champions du spatial à l’échelle de l’Europe. C’est le seul moyen pour investir plus, innover plus, être plus compétitifs et mettre le spatial au service de notre autonomie stratégique”, a réagi Philippe Baptiste, ministre français de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace et ancien patron du Cnes, l’agence spatiale française. Ce projet de fusion, baptisé Bromo, est “une excellente nouvelle”, s’est également félicité le ministre français de l’Economie Roland Lescure, saluant “la création d’un champion européen des satellites” qui permettra de “renforcer notre souveraineté européenne”. – “Monopole”? -Le siège social de la nouvelle entité sera basé à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, où Airbus, Thales Alenia Space et Leonardo disposent déjà d’importantes implantations en ingénierie, production et recherche, a annoncé un haut responsable de Thales lors d’une conférence téléphonique.Airbus, Leonardo et Thales détiendront respectivement 35%, 32,5% et 32,5% du capital. L’entreprise fonctionnera sous contrôle conjoint, avec “une gouvernance équilibrée”, selon Leonardo. Des syndicats ont toutefois mis en garde contre le “monopole” que créerait cette fusion et prévenu que les suppressions d’emploi en cours dans les branches spatiales d’Airbus et de Thales mettaient “en péril le maintien des compétences”.Pour la CGT Métallurgie, la raison de cette fusion est “de créer un monopole permettant d’imposer ses prix et d’affaiblir le pouvoir des agences” spatiales française Cnes et européenne ESA. Dans un communiqué mardi, le syndicat a fait valoir qu’Airbus et Thales Alenia Space avaient déjà “un carnet de commandes record qu’ils (avaient) du mal à honorer”.Le syndicat FO Métaux a estimé jeudi que cette fusion ouvrait “la voie à un nouvel équilibre industriel”, à condition que des “savoir-faire” français soient préservés. Elle “ne peut être synonyme de perte d’emploi”, a-t-il mis en garde. “Nous avons trouvé un équilibre, qui se rapproche de ce qui a été fait avec succès il y a 25 ans avec MBDA”, a assuré un haut responsable d’Airbus faisant référence au consortium européen spécialisé dans les missiles, où les principaux actionnaires européens — Airbus, BAE Systems et Leonardo — détiennent des parts équilibrées et exercent un contrôle conjoint sur les décisions stratégiques.La souveraineté des Etats sera “préservée” avec de “fortes fonctions transversales”, a-t-il ajouté.- Airbus de l’espace -Dans une interview à l’AFP début octobre le patron de l’ESA Josef Aschbacher avait promis de soutenir Bromo “par tous les moyens”.  “Nous avons vu la force de l’industrie européenne dans l’aviation avec Airbus, qui domine le secteur. Le secteur de l’espace est plus petit, par conséquent, l’Europe doit être encore plus alignée”, avait-t-il déclaré. Face à la crise des satellites de télécommunication européens, “nous avons malheureusement dû effectuer des réductions de coûts (en supprimant des emplois, ndlr) au cours des deux dernières années. C’est en grande partie accompli”, a souligné le responsable d’Airbus. “Avec un marché en croissance, nous ne voyons à ce stade aucune fermeture de site ou autre mesure spectaculaire”, a-t-il assuré. Thales a pour sa part indiqué jeudi que compte tenu du gain d’un important contrat lié à la future constellation européenne de satellites Iris2, la suppression de postes dans sa branche spatiale avait été “suspendue”, après avoir déjà redéployé 75% de salariés. La nouvelle entité regroupera principalement les activités Space Systems et Space Digital d’Airbus, les co-entreprises de Thales et Leonardo – Thales Alenia Space et Telespazio -, ainsi que la filiale Thales SESO.

Zelensky salue le “message fort” des sanctions américaines contre Moscou

Les sanctions contre Moscou décidées par Washington sont un “message fort”, a lancé jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky depuis Bruxelles où les Européens ont eux aussi décidé de nouvelles sanctions.”C’est un message fort et nécessaire indiquant que l’agression ne restera pas sans réponse”, a-t-il affirmé sur X. “C’est très important”, a-t-il ajouté devant la presse, à son arrivée au sommet des dirigeants de l’UE, quelques heures après l’annonce des deux côtés de l’Atlantique de lourdes sanctions ciblant les exportations russes d’hydrocarbures.La veille, le président américain Donald Trump avait laissé éclater son exaspération envers son homologue russe Vladimir Poutine et annoncé des sanctions qualifiées “d’énormes” contre le secteur pétrolier russe.Le locataire de la Maison Blanche, qui s’est refusé pendant de longs mois à décider de ces sanctions, a estimé que ses conversations avec le président russe n’allaient “nulle part”, au lendemain du report sine die d’une rencontre entre eux envisagée à Budapest.”A chaque fois que je parle avec Vladimir, nous avons de bonnes conversations mais ensuite elles ne vont nulle part”, a-t-il affirmé.Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et Lukoil aux États-Unis ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux géants pétroliers russes.Elles ont fait bondir jeudi de près de 3% les cours du pétrole au début des échanges asiatiques, attisant les craintes de tensions sur l’offre d’or noir.La Russie a dénoncé les sanctions américaines contre lesquelles elle s’est dite “immunisée”. La Chine a dit de son côté “s’opposer” aux sanctions américaines contre le pétrole russe.Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi soir un nouveau train de mesures contre Moscou, le 19e depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. Elles visent tout particulièrement la flotte fantôme de pétroliers utilisés par la Russie pour contourner les sanctions occidentales.Le commerce pétrolier imputé à cette flotte fantôme représente “plus de 30 milliards d’euros” pour le budget de la Russie, et permet de financer de “30 à 40% de son effort de guerre” contre l’Ukraine, selon le président français Emmanuel Macron.Cette pression collective accrue sur Moscou est à même de “changer les calculs” de Vladimir Poutine et de “l’amener à la table des négociations” en vue d’un cessez-le-feu, a estimé le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, reçu mercredi à la Maison Blanche.”J’en suis absolument convaincu, ce ne sera peut-être pas aujourd’hui ni demain, mais nous y arriverons”, a-t-il dit.- Inquiétudes belges -Les Européens entendent de leur côté ne pas relâcher la pression mais aussi ancrer leur soutien dans la durée. Ils comptent pour ce faire prêter 140 milliards d’euros à l’Ukraine en utilisant les avoirs de la banque centrale russe immobilisés dans l’UE.Cette opération totalement inédite n’est pas sans risque, particulièrement pour la Belgique où se trouve l’essentiel de ces avoirs russes en Europe, soit quelque 210 milliards d’euros.Son Premier ministre Bart De Wever a menacé jeudi de bloquer tout le processus s’il n’obtenait pas satisfaction sur les conditions qu’il a posées.”Je veux une mutualisation complète du risque”, a-t-il déclaré dès son arrivée au sommet, soulignant qu’en cas de problème, “les conséquences ne peuvent pas être uniquement pour la Belgique”.Il exige que cette mobilisation des avoirs soit également mise en oeuvre dans les autres pays alliés de Kiev.”Nous savons qu’il y a de vastes sommes d’argent russe dans d’autres pays qui ont toujours gardé le silence à ce sujet”, a-t-il relevé.Ces annonces n’ont pas empêché la Russie de continuer à bombarder l’Ukraine.Des frappes russes menées dans la nuit et tôt jeudi matin ont causé la mort d’un secouriste, perturbé le trafic ferroviaire et endommagé une synagogue, ont annoncé les autorités ukrainiennes.