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Pré-conclave: des victimes dénoncent la présence d’un cardinal péruvien accusé d’agressions sexuelles

Des associations de victimes de violences sexuelles dans l’Eglise ont dénoncé la présence ostentatoire au Vatican, après la mort du pape François, d’un cardinal péruvien accusé d’avoir agressé un adolescent il y a plus de 40 ans.Figure religieuse la plus influente du Pérou, Juan Luis Cipriani, 81 ans, est archevêque émérite de Lima et a été créé cardinal par Jean-Paul II en 2001.Après la mort de François le 21 avril, le cardinal sud-américain s’est recueilli devant sa dépouille dans la basilique Saint-Pierre et à Sainte Marie Majeure, où le pontife argentin a été inhumé.Des images le montrent le regard grave, les mains jointes. Il porte une soutane noire, une ceinture et une calotte rouges, ainsi qu’une croix pectorale, des vêtements que François lui avait pourtant interdit de porter après la révélation des accusations le visant en 2018.Pour le Réseau péruvien des survivants, “Cipriani et les cardinaux qui l’autorisent à agir de la sorte re-victimisent la victime, ce qui est impardonnable”. “C’est un message inquiétant qui mine la confiance dans les critères de choix du prochain pontife”, a estimé l’association dans un communiqué.En 2019, François avait contraint Cipriani à s’exiler du Pérou, à ne pas faire de déclarations et à ne pas porter les habits ou les symboles cardinalices, selon le quotidien espagnol El Pais.En janvier, le Vatican avait confirmé que des “mesures disciplinaires spécifiques liées à l’activité publique, au lieu de résidence et à l’utilisation d’insignes” avaient été imposée au cardinal, qui a “signé et accepté”.Mais dans une lettre publique défendant son innocence, Mgr Cipriani assure que François lui avait permis en 2020 de “reprendre ses fonctions pastorales”.Selon El pais, la victime, un homme âgé aujourd’hui de 58 ans, accuse l’ecclésiastique de l’avoir “touché, caressé et embrassé” alors qu’il avait 16 ou 17 ans.”Je n’ai commis aucun crime et je n’ai abusé sexuellement de personne, ni en 1983, ni avant, ni après”, a assuré le cardinal dans sa lettre, publiée dans les médias péruviens en janvier.Il dénonce le fait qu’il ait été sanctionné sans avoir pu se défendre.- De la parole aux actes -S’il a dépassé la limite d’âge de 80 ans et ne peut donc participer au conclave devant élire le successeur de François à partir du 7 mai, le cardinal péruvien a accès aux réunions préparatoires.Lors de l’une de ces réunions lundi, les cardinaux ont notamment évoqué la lutte contre les violences sexuelles au nombre des chantiers prioritaires que devra poursuivre le prochain pape.Dans un communiqué transmis à l’AFP, Anne Barrett Doyle, codirectrice de l’ONG Bishop Accountability, basée aux États-Unis, qui documente les violences commises par les clercs, a fustigé la présence du prélat à cette assemblée.”Elle souligne le décalage entre les paroles et les actes de l’Eglise en matière d’agressions”, a-t-elle regretté.Pour nombre d’observateurs, François a fait plus qu’aucun autre pape pour prévenir et sanctionner les violences sexuelles au sein de l’Eglise catholique.Il a sanctionné des prélats et rendu obligatoire la dénonciation d’éventuels crimes ou tentatives de dissimulation. Sauf dans le secret de la confession: le prêtre est tenu d’encourager le fauteur à se dénoncer mais n’est pas lui-même obligé de le faire.Ses réformes restent donc très insuffisantes aux yeux des associations de survivants.”La tolérance zéro est un slogan vide de sens tant qu’elle n’est pas inscrite dans le droit canon”, a réagi Matthias Katsch, survivant allemand et militant de l’association Eckiger Tisch, au site web Crux.

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Au moins 542 civils tués au Nord Darfour depuis trois semaines, selon l’ONU

Au moins 542 civils ont été tués depuis trois semaines dans la région soudanaise en conflit du Nord Darfour, mais “le bilan réel est sans doute beaucoup plus élevé”, a estimé jeudi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.”L’horreur de ce qui se passe au Soudan est sans limites. Il y a trois jours à peine, les Forces de soutien rapide (FSR) ont lancé des attaques coordonnées depuis plusieurs directions sur la ville assiégée d’El-Facher et le camp d’Abou Shouk, tuant au moins 40 civils”, a encore indiqué Volker Türk, dans un communiqué.”Il faut tout faire pour protéger les civils piégés dans des conditions terribles dans et autour de El-Facher”, a exhorté le responsable onusien. Il est d’autant plus inquiet que les FSR ont déjà prévenu qu’il y a aurait “un bain de sang” avant les combats contre les Forces armées soudanaises (FAS).FSR et FAS se livrent une guerre sans merci depuis le 15 avril 2023, qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et précipité le pays dans ce que l’ONU voit comme la plus grave crise humanitaire actuelle.M. Türk juge aussi “extrêmement choquantes” les exécutions sommaires de dizaines de personnes ces dernières semaines dans la région de la capitale Khartoum, qui a été reprise par les FAS.”Des vidéos horribles circulant sur les réseaux sociaux montrent au moins 30 hommes en civil arrêtés et exécutés par des hommes armés en uniformes des FSR à Al Salha, dans le sud d’Omdurman”, ville qui fait face à Khartoum. “Dans une vidéo ultérieure, un commandant des FSR a reconnu les meurtres”, souligne M. Türk.Ces exécutions font suites aux meurtres de dizaines de personnes il y a quelques semaines pour avoir collaboré avec les FSR, rappelle le responsable.J”‘ai personnellement alerté les dirigeants des RSF et des FAS des conséquences catastrophiques de cette guerre sur les droits humains. Ces conséquences douloureuses sont une réalité quotidienne pour des millions de Soudanais. Il est plus que temps que ce conflit cesse”, ajoute M. Türk.