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Japon: affluence record de touristes étrangers en 2024, dopée par un yen faible

Le Japon a attiré l’an dernier un nombre record de visiteurs étrangers, attirés notamment par l’affaiblissement du yen: une affluence encouragée par des autorités soucieuses de stimuler une économie atone, mais au risque d’intensifier l’engorgement de villes comme Kyoto.L’archipel a enregistré 36,8 millions d’arrivées de touristes étrangers en 2024, dépassant de loin le record d’environ …

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Japon: affluence record de touristes étrangers en 2024, dopée par un yen faible

Le Japon a attiré l’an dernier un nombre record de visiteurs étrangers, attirés notamment par l’affaiblissement du yen: une affluence encouragée par des autorités soucieuses de stimuler une économie atone, mais au risque d’intensifier l’engorgement de villes comme Kyoto.L’archipel a enregistré 36,8 millions d’arrivées de touristes étrangers en 2024, dépassant de loin le record d’environ 32 millions établi en 2019, a annoncé mercredi l’Organisation nationale du tourisme. Le Japon renoue avec sa dynamique d’avant la pandémie de Covid. Le nombre de visiteurs étrangers avait été multiplié par cinq entre 2012 et 2020, avant la mise en place des restrictions liées au coronavirus, puis a gonflé à nouveau après la fin de celles-ci.C’est en partie le résultat de politiques volontaristes du gouvernement nippon, visant à promouvoir autant les paysages majestueux du mont Fuji, les sanctuaires traditionnels et les restaurants de sushis que la culture des jeux vidéo et mangas associée au “Cool Japan”.Mais cette attractivité s’explique aussi par l’affaiblissement du yen, qui a plongé face au dollar depuis trois ans, glissant l’été dernier à son plus bas niveau depuis 1986. De quoi rendre la destination meilleur marché en dopant le pouvoir d’achat des visiteurs.Le Japon était sur la “liste” de nombreux voyageurs, mais la faiblesse du yen est un argument supplémentaire, estime Naomi Mano, présidente de la firme d’hôtellerie et d’événementiel Luxurique.”C’est le meilleur moment (pour venir), c’est comme si la destination Japon était en solde de 30%, cela devient très bon marché pour beaucoup de gens”, déclare-t-elle à l’AFP.- Spectre du surtourisme -Le gouvernement japonais s’est fixé un objectif ambitieux: atteindre 60 millions de touristes étrangers par an d’ici 2030, soit un doublement en moins d’une décennie.Certes les autorités visent une meilleure répartition du tourisme à travers l’archipel et durant l’année, alors que les visiteurs privilégient en masse certaines périodes (comme la floraison des cerisiers) et une poignée de sites jugés incontournables comme Kyoto.A l’instar de Venise et de Barcelone, l’ex-capitale impériale japonaise, réputée pour ses temples et ses allées traditionnelles fréquentées par des geishas en kimonos, est désormais frappée de surtourisme.Outre l’engorgement de la circulation, les habitants déplorent les incivilités de touristes s’aventurant dans les allées privées et importunant les geishas pour alimenter en photos leurs réseaux sociaux.Soucieuse d’endiguer le phénomène et de financer l’adaptation de ses infrastructures, la municipalité de Kyoto a annoncé mardi qu’elle allait relever massivement sa taxe de séjour à partir de 2026 afin d’arriver à un “tourisme durable”.De Tokyo à Osaka, les grandes métropoles imposent déjà aux touristes des taxes de séjour de quelques centaines de yens. A Kyoto, la nouvelle taxe, graduée selon le prix des hébergements, pourra s’élever jusqu’à 10.000 yens (62 euros) par personne et par nuitée.Autre mesure emblématique au Japon: un quota quotidien de personnes s’applique en été pour emprunter le sentier le plus populaire pour gravir le mont Fuji, accompagné d’un droit d’accès à verser d’environ 12 euros (2.000 yens).- Moteur économique -Conséquence de l’affluence record de touristes: les prix des hôtels dans les villes les plus fréquentées s’envolent, au point de devenir trop onéreux pour les entreprises nippones cherchant à loger leurs employés lors de voyages d’affaires à l’intérieur du pays.Le patron d’une entreprise d’informatique, Yoshiki Kojima, a confié à l’AFP que ses employés se rendant à Tokyo pour un séminaire logent dans un “hôtel-capsule”, aux espaces pas plus grands que la taille d’un lit, faute d’alternative abordableAlors que la croissance économique du Japon reste atone, pénalisée par une consommation intérieure en berne, le tourisme est vu comme un moteur crucial de l’activité. C’est la deuxième source de revenus du pays après les exportations d’automobiles.L’archipel, avec ses 124 millions d’habitants, reçoit toujours beaucoup moins de touristes que la première destination mondiale, la France, qui compte 68 millions d’habitants et a accueilli 100 millions de visiteurs en 2023. L’impression de surtourisme s’explique par “une concentration de la fréquentation sur des villes spécifiques”, insiste Mme Mano. Le nombre de visiteurs étrangers à Tokyo a doublé depuis 2019 et a été multiplié par 1,5 à Osaka. Pour Mme Mano, le gouvernement doit assurer la promotion d’autres régions et en “faciliter l’accès”, avec davantage d’informations… et d’activités dans les régions rurales, des territoires que le Premier ministre Shigeru Ishiba appelle justement à “revitaliser”.

Au “stade final”, les négociations pour une trêve à Gaza s’accélèrent

Les négociateurs réunis pour arriver à un cessez-le-feu à Gaza cherchent mercredi à finaliser un accord, désormais “au stade final” selon le Qatar après 15 mois d’une guerre entre Israël et le Hamas qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien.A quelques jours du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier, les discussions indirectes se sont intensifiées à Doha en vue d’une trêve associée à une libération d’otages retenus à Gaza depuis l’attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.Alors que les deux parties posent encore leurs exigences, les présidents américain Joe Biden et égyptien Abdel Fattah al-Sissi, lors d’un appel mardi, les ont exhorté “à faire preuve de la flexibilité nécessaire”, selon la présidence égyptienne.Le Qatar, principal pays médiateur avec les Etats-Unis et l’Egypte, a déclaré que les négociations étaient “au stade final”, les “principaux problèmes” ayant été réglés, sans toutefois préciser lesquels.”Nous espérons que cela mènera à un accord très bientôt”, a dit un porte-parole de la diplomatie qatarie.Selon deux sources proches du Hamas, 33 otages devraient être libérés durant la première phase de l’accord en gestation, en échange d’un millier de Palestiniens détenus par Israël. Les captifs seraient libérés “par groupes, en commençant par les enfants et les femmes”, d’après l’une d’elles.Le gouvernement israélien a confirmé qu’il cherchait à obtenir la libération de “33 otages” pendant la première étape, et était prêt à libérer “des centaines” de prisonniers palestiniens.- “Le temps presse” -Les pourparlers en cours au Qatar se déroulent avec le Hamas et les négociateurs israéliens présents dans deux salles séparées, selon une source proche des pourparlers.Au total, 251 personnes avaient été enlevées lors de l’attaque du 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Au moins 46.645 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza assiégée et en proie à un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par les Nations unies.Alors qu’Israël multiplie les frappes meurtrières dans le territoire, 61 personnes ont encore péri en 24 heures, selon le dernier bilan du ministère.L’armée israélienne a dit avoir visé “des terroristes du Hamas”.A Gaza, Nadia Moustafa Madi, une déplacée, prie pour qu'”une trêve soit déclarée”. “Je suis prête à reconstruire ma vie au milieu des décombres”, dit-elle.Depuis le début de la guerre, seule une trêve d’une semaine a été observée fin novembre 2023, les négociations menées depuis se heurtant à l’intransigeance des belligérants.Mais la pression internationale s’est accrue pour un cessez-le-feu associé à la libération des 94 otages toujours retenus à Gaza, dont 34 sont morts selon l’armée israélienne. Surtout après que Donald Trump a promis “l’enfer” à la région si les otages n’étaient pas libérés avant son retour au pouvoir.”Le temps presse, les otages vivants finiront par mourir. Les otages morts risquent d’être perdus. Nous devons agir maintenant”, a lancé Gil Dickman, cousin de l’otage Carmel Gat, lors d’un rassemblement mardi soir à Jérusalem.- Zone tampon -Selon un responsable israélien, les négociations pour la deuxième phase de l’accord commenceront le “16e jour” après l’entrée en vigueur de la première phase. La deuxième phase concernera la libération des derniers otages, “soit les soldats et les hommes en âge d’être mobilisés et (le retour) des corps des otages morts”, selon le Times of Israel.Le Hamas a dit souhaiter “un accord clair et global”.”Nous sommes proches du but, mais pas encore là”, a dit un responsable israélien. Israël ne quittera toutefois “pas Gaza tant que tous les otages ne seront pas rentrés, les vivants et les morts”, a-t-il souligné.Selon des médias israéliens, Israël doit maintenir une “zone tampon” dans la bande de Gaza durant la première phase de l’accord.Les forces israéliennes devraient rester présentes jusqu’à “800 mètres en profondeur du territoire, sur une zone allant de Rafah au sud jusqu’à Beit Hanoun au nord”, selon une source proche du Hamas.D’après les commentateurs israéliens, M. Netanyahu aurait finalement décidé d’ignorer les pressions de ses ministres d’extrême droite, hostiles à un cessez-le-feu”Il y a une véritable volonté de notre part de parvenir à un accord sur les otages”, a assuré à Rome le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar. “Si nous y parvenons, nous aurons une majorité au gouvernement qui soutiendra l’accord.”Le secrétaire d’Etat américain sortant, Antony Blinken, a proposé mardi d’envoyer une force internationale de sécurité à Gaza et de placer le territoire palestinien sous la responsabilité de l’ONU.Il a aussi estimé que l’Autorité palestinienne, qui détient une autorité administrative partielle en Cisjordanie occupée, devrait à l’avenir reprendre le contrôle de Gaza.

Au “stade final”, les négociations pour une trêve à Gaza s’accélèrent

Les négociateurs réunis pour arriver à un cessez-le-feu à Gaza cherchent mercredi à finaliser un accord, désormais “au stade final” selon le Qatar après 15 mois d’une guerre entre Israël et le Hamas qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien.A quelques jours du retour de Donald Trump à la …

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Drogues: plus d’un million d’usagers de cocaïne en France en 2023

La demande en cocaïne n’a jamais été aussi forte: 1,1 million de personnes en ont consommé au moins une fois dans l’année en 2023 en France, montre la dernière étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) publiée mercredi.Ce chiffre a presque doublé depuis le précédent rapport de l’OFDT dressant, avec les données les plus récentes, le panorama de la demande, de l’offre et de la réponse publique en matière de drogues et d’addictions. Selon ce rapport paru en 2022, la France comptait 600.000 usagers dans l’année. Plusieurs facteurs expliquent cette hausse. La production mondiale n’a jamais été aussi élevée en Colombie, en Bolivie et au Pérou – les trois principaux pays producteurs – avec 2.700 tonnes de cocaïne en 2022 contre 1.134 tonnes en 2010, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Cette disponibilité se traduit aussi dans la répression: les autorités françaises ont saisi 23,5 tonnes de cocaïne en 2023, contre 4,1 tonnes en 2010. Sur les 11 premiers mois de l’année 2024, ce sont près de 47 tonnes de cocaïne qui ont été saisies par les services français chargés de la lutte anti-stupéfiants. Autre facteur: “l’évolution des conditions de travail, avec des actifs qui l’utilisent pour +tenir au travail+, soit pour supporter des cadences intensives (restauration), soit pour faire face à la pénibilité des conditions de travail (marins pêcheurs)”, souligne à l’AFP Ivana Obradovic, directrice adjointe de l’OFDT.Il y a enfin la “diversification des formes de consommation, avec la diffusion de la cocaïne base (crack) et la banalisation de l’image de la cocaïne, une drogue qui serait devenue +familière+ et perçue comme +moins dangereuse+ qu’il y a 20 ans”, poursuit Mme Obradovic. Nouveauté cette année: la France occupe désormais le 7e rang européen en terme de consommation de cocaïne.Si le prix du gramme de cocaïne est resté quasi-stable – 60 euros en 2011, 66 euros en 2023 – la teneur a suivi une courbe exponentielle, avec une cocaïne pure à 73% en 2023 contre 46% en 2011. – Stable sur le cannabis, hausse de la MDMA -Les chiffres restent relativement stables sur le cannabis, drogue la plus consommée en France, avec 5 millions d’usagers dans l’année en 2023, 1,4 million d’usagers réguliers (10 fois au cours des 30 derniers jours, NDLR) et 900.000 consommateurs quotidiens. “C’est chez les jeunes adultes qu’il y a eu les plus fortes hausses de l’expérimentation et de l’usage dans l’année”, notamment pour les stimulants comme la cocaïne et l’ecstasy/MDMA, commente Ivana Obradovic. L’usage de MDMA/ecstasy a lui bondi, passant de 400.000 à 750.000 personnes entre 2019 et 2023 ayant consommé au moins une fois le produit dans l’année. L’expérimentation de l’héroïne, puissant opioïde, continue de progresser en France, avec 850.000 expérimentateurs (+350.000 depuis la précédente étude). Si l’héroïne se procurait historiquement dans des bastions telles que la Meuse, les consommateurs peuvent désormais en trouver partout en France. Par ailleurs, “les usages d’héroïne ne touchent plus uniquement les plus précaires, il y a des personnes plus insérées socialement qui en consomment de manière +sniffée+”, détaille Mme Obradovic. Le chiffre d’affaires du trafic de drogue est estimé entre 3,5 et 6 milliards d’euros par an en France. Dans une récente étude, l’OFDT a mesuré le coût social – valeur des vies humaines perdues, perte de la qualité de vie, coût pour les finances publiques – que représentent les drogues illicites à 7,7 milliards d’euros. 

Deux nouvelles sondes mettent le cap sur la Lune à bord d’une fusée unique

Une seule fusée pour deux missions lunaires: les appareils de deux entreprises privées, l’une américaine et l’autre japonaise, se sont envolés mercredi vers la Lune, une nouvelle illustration de l’importance croissante prise par le secteur privé dans l’exploration spatiale.Les deux engins spatiaux, chargés d’instruments scientifiques, sont envoyés dans l’espace par une fusée Falcon 9 de l’entreprise américaine du milliardaire Elon Musk, SpaceX.Celle-ci a décollé avec succès mercredi à 01H11 heure locale (06H11 GMT) depuis le Centre spatial Kennedy, sur la côte est américaine.A son bord, le robot spatial Blue Ghost, développé par l’entreprise Firefly Aerospace pour le compte de l’Agence spatiale américaine, la Nasa, et celui Resilience de la société japonaise ispace.Toutes deux espèrent reproduire l’exploit réalisé par l’entreprise américaine Intuitive Machines, qui a réussi début 2024 à poser un engin spatial sur la surface lunaire, une première mondiale pour une société privée.Jusqu’alors, cette manÅ“uvre périlleuse n’avait été réussie que par une poignée de pays, à commencer par l’Union soviétique en 1966.Il s’agira de la première tentative de Firefly Aerospace et de la deuxième d’ispace, dont un appareil avait échoué à alunir en douceur en 2023.- Connaître la surface lunaire -Le robot spatial américain Blue Ghost passera environ 45 jours en transit vers la Lune et sera chargé de dix instruments scientifiques de la Nasa.Quant à Resilience, il prendra entre quatre et cinq mois à rejoindre l’astre, et transportera entre autres un rover, des instruments scientifiques développés par d’autres entreprises, et une maquette de maison réalisée par un artiste suédois, Mikael Genberg.L’objectif affiché par ispace est d’effectuer sur la Lune des démonstrations technologiques de plusieurs de ces instruments.La société avait échoué lors d’une tentative précédente en 2023 quand son alunisseur s’était écrasé à la surface de l’astre.”Il est important de nous remettre en question, après avoir subi des échecs et en avoir tiré les leçons”, avait confié la semaine dernière le fondateur et PDG d’ispace, Takeshi Hakamada. “Aujourd’hui, nous prouvons notre résilience”, a-t-il complété mercredi avant le décollage.Côté américain, la Nasa prévoit de mener grâce à Blue Ghost des “recherches scientifiques très diverses” allant de “la compréhension de la poussière lunaire à la caractérisation de la structure et des propriétés thermiques de l’intérieur de la Lune”, a expliqué Maria Banks, une responsable scientifique de l’agence.La Nasa compte par exemple forer le sol lunaire et tester des technologies visant à améliorer la navigation, dans l’objectif d’approfondir ses connaissances sur la Lune et d’aider à la préparation des “futures missions humaines”.Les Etats-Unis ambitionnent d’y renvoyer prochainement des astronautes. Après de multiples reports, la Nasa table aujourd’hui sur un retour à l’horizon “mi-2027″.- Privatisation -A défaut d’être les premières, Firefly Aerospace et ispace cherchent à consolider leur place dans ce marché en plein essor, les vols vers la Lune se multipliant, tant du côté des gouvernements que de celui des entreprises privées.”Chaque étape franchie fournira des données précieuses pour les missions futures et permettra aux États-Unis et à leurs partenaires internationaux de rester à la pointe de l’exploration spatiale”, a assuré Jason Kim, le patron de Firefly Aerospace.La Nasa a choisi voici plusieurs années de charger des sociétés privées, dont cette société texane, de l’envoi de matériel et de technologies sur la Lune – un programme baptisé CLPS destiné à faire baisser les coûts des missions.Il s’agit du troisième lancement mené dans le cadre de ce programme, la première mission ayant échoué et la deuxième menée par Intuitive Machines, ayant réussi à alunir, mais sous un mauvais angle.Sa sonde Odysseus s’était approchée trop vite de la surface lunaire durant sa descente, et avait cassé au moins l’un de ses six pieds.cha-kh-kaf-stu/jug/pz

Les derniers témoins des camps de la mort, jusqu’au bout contre l’oubli

lls avaient 15 ans, 4 ans, 7 mois. Certains sont nés là-bas. Auschwitz-Birkenau, Bergen-Belsen, Buchenwald, Ravensbrück. Ils ont survécu, vécu, fondé des familles et comptent transmettre, jusqu’au bout, contre l’oubli.Pour la première ou la millième fois, au soir de leur existence, des rescapés ont répondu à ces questions vertigineuses: que fallait-il dire de leur déportation, qu’ont-ils pu transmettre, que deviendra cette mémoire quand ils auront disparu, quelles sont leurs craintes et leurs espoirs pour ceux qui vivront après eux ?Quatre-vingts ans après la libération d’Auschwitz-Birkenau, symbole du Mal absolu, une quarantaine de survivants des camps d’internement, de concentration et d’extermination, dans une quinzaine de pays et sur quatre continents, ont accepté de rencontrer les équipes de l’AFP entre novembre 2024 et janvier 2025.En Israël, aux Etats-Unis et au Canada, en France, en Pologne, en Hongrie, en Roumanie ou en Allemagne, en Argentine, au Chili ou au Mexique, en Afrique du Sud, ils ont posé devant les photographes et vidéastes. Chez eux ou en studio, seuls face à l’objectif, entourés de leur enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants ou devant des murs tapissés de photos de leurs descendants, leur victoire.Déportée entre l’âge de 4 ans et demi et six ans dans les camps de Vught et Westerbork (Pays-Bas) puis Bergen-Belsen (Allemagne), la Française Evelyn Askolovitch, 86 ans, invoque cet impératif de parler parce que, dit-elle, “je fais partie de la toute toute dernière génération”.Capter tant qu’il est encore temps les visages fanés, les mains tavelées, les regards si vifs de ceux qui ont vu ce que le reste de l’humanité ne peut qu’imaginer avec effroi. Ecouter le récit de ces destins inouïs, les souvenirs épars, les frémissements des voix, les égarements aussi quand la vieillesse, peu à peu, ronge leur mémoire. Sentinelles vacillantes qui interrogent depuis 1945. “Comment le monde a-t-il pu permettre Auschwitz ? “, demande ainsi à Santiago du Chili, Marta Neuwirth, 95 ans, née en Hongrie, déportée à l’âge de 15 ans dans le plus grand camp de la mort situé en Pologne alors occupée par les nazis.Quelque 1,1 million de personnes, dont environ un million de Juifs ainsi que des Tsiganes et des résistants polonais, y furent tuées entre 1940 et sa libération par l’Armée rouge le 27 janvier 1945. Une majorité d’entre elles ont été gazées dès leur arrivée.Au total, six millions de Juifs ont été assassinés par la folie nazie.”Pourquoi ? “, questionne au Canada Gyorgyi Nemes, 97 ans, née à Budapest, déportée à Ravensbrück, Flossenbürg (Allemagne), Mauthausen (Autriche). “Aujourd’hui encore, je ne sais pas pourquoi ils nous haïssaient autant.” – Un sens à leur vie -Pour beaucoup, témoigner a donné un sens à leur vie alors qu’ils ont vu leurs parents envoyés à la chambre à gaz, leur frère ou leur sÅ“ur emportés par la faim, l’épuisement, la maladie. Beaucoup n’ont appris qu’au sortir de la guerre l’anéantissement de toute leur famille.La presque centenaire Julia Wallach éprouve par moment des difficultés à parler, s’emmêle, s’interrompt, pleure. “C’est trop dur à raconter, trop dur”, souffle cette Parisienne qui a survécu deux ans à Birkenau où un nazi l’a fait descendre in extremis d’un camion à destination de la chambre à gaz. Pourtant, elle veut continuer de raconter. “Tant que je pourrai le faire, je le ferai”, insiste-t-elle. A ses côtés, sa petite-fille Frankie se demande: “Quand elle ne sera plus là, quand on en parlera, est-ce qu’on nous croira ?”C’est pour s’en assurer que Naftali Fürst, Israélien de 92 ans né à Bratislava, déporté dans quatre camps dont Auschwitz-Birkenau, se rend depuis des années en Allemagne, en Autriche, en République tchèque et ailleurs. Des visites et des interventions “pour que les jeunes générations n’oublient jamais ce qu’il s’est passé”. Comme Esther Senot, cette Française née en Pologne qui, en décembre, à 97 ans, affrontait encore la rudesse de l’hiver polonais pour accompagner des lycéens à Birkenau. Distant de trois kilomètres du camp principal d’Auschwitz, ce site s’étend à perte de vue et abrite encore la rampe de “sélection” où arrivaient les convois, les fours crématoires et les baraques encadrées de fils barbelés et de poteaux de béton. Elle tient la promesse faite en 1944 à sa soeur Fanny qui, gisant sur sa paillasse, crachant du sang, lui murmura dans un ultime souffle: “Je suis arrivée au bout, c’est pas la peine, j’irai pas plus loin.” “Si tu as une chance de revenir (…), tu me promets que tu raconteras tout ce qui nous est arrivé. Qu’on ne soit pas les oubliés de l’Histoire.””Pour que nous ne soyons pas morts pour rien”, lui fait écho à Montréal Eva Shainblum, 97 ans, née dans la Roumanie d’aujourd’hui, déportée à l’âge de 16 ans dans le même camp où quasiment toute sa famille a été assassinée.Durant des années, la parole de ces survivants de la Shoah a été empêchée. Personne ne voulait écouter ce qu’ils avaient à raconter des camps.Il a fallu attendre le 7 décembre 1970 pour que le chancelier allemand Willy Brandt, dans un acte de contrition qui fit le tour du monde, tombe à genou devant le monument érigé à la mémoire des victimes du soulèvement du ghetto juif de Varsovie, implorant le pardon pour son peuple.- “Pas un cri, rien” -Par-delà les décennies, les témoins évoquent avec précision l’horreur des sélections décidées d’un coup de menton par un nazi, la bestialité des SS, la mort industrielle. Dans le foisonnement des récits revient d’emblée l’interminable voyage dans des conditions insoutenables, enfermés dans des wagons à bestiaux bondés, sans vivres.”Nous étions environ 80, femmes et enfants, vieillards, avec un sceau pour nos besoins, pas d’eau, pas de morceau de pain (…). Des animaux”, dit en Allemagne, son pays natal, Albrecht Weinberg, 99 ans. “Quand nous sommes arrivés (à Auschwitz), il y avait des détenus en costume avec des bâtons qui criaient +dehors+, les vieux tombaient, il y avait un tas devant le wagon, les jeunes passaient par-dessus.”Nate Leipciger, Canadien de 96 ans né en Pologne, déporté à l’âge de 15 ans, évoque avec épouvante la déshumanisation immédiate, dès la descente des trains. “En quelques minutes, on passait de l’état d’homme libre à celui de détenu, avec un numéro sur le bras sans aucun papier d’identité”, détaille-t-il. “On nous débarrassait de nos habits, de nos cheveux, de tout ce qui était personnel et on devenait juste un objet et on perdait toute capacité à agir comme un être humain.”Des “objets” qu’on “trie” sur la rampe de “sélection”: pour les plus jeunes, les plus âgés, les plus fragiles, la mort immédiate dans les chambres à gaz. Pour les autres, le calvaire du travail forcé. “Ils nous séparaient. Les femmes et les enfants d’un côté, les hommes de l’autre et il y avait cette longue rampe et au bout une table avec des soldats SS. Arrivés là, ils nous regardaient et faisaient le signe, à droite ou à gauche. Nous n’avions aucune idée de ce que cela voulait dire. Mais on a compris plus tard”, se remémore au Canada le centenaire Ted Bolgar, né en Hongrie, et qui pour recevoir l’AFP a mis sa kippa.Marta Neuwirth, qui à Auschwitz-Birkenau triait les vêtements des détenues, se souvient des colonnes de femmes nues “jour et nuit”, sorties de convois qui “arrivaient de partout”. “On leur faisait jeter leurs vêtements au sol. Elles étaient debout, tranquilles. Elles pensaient qu’elles allaient prendre une douche (…) Pas un cri, rien, tranquilles. Elles allaient, bien portantes, grandes, directement au four.”C’est le destin tragique qu’ont connu la soeur et la mère de Ted Bolgar, gazées dès leur arrivée et “dont les corps ont été brûlés la nuit”. Lui a pu y échapper en se présentant comme “électricien”.Les détenus étaient réduits au travail forcé, à la merci des bourreaux nazis et de leurs supplétifs. Albrecht Weinberg installait des câbles sous terre à Auschwitz-Birkenau. “Le travail était tellement dur, l’ingénieur (…) tellement brutal, que parfois trois personnes mouraient d’épuisement en une seule journée.””C’était de la férocité, de la sauvagerie. Je ne sais même pas trouver les mots pour le dire”, renchérit la Française Ginette Kolinka, 99 ans, quand elle évoque la brutalité des kapos, ces prisonniers chargés d’encadrer les déportés. “Et vas-y que je te frappe et que je te cogne. Voilà ça, c’était les kapos.”Et la faim. Le Polonais Marek Dunin-Wasowicz, 98 ans, déporté au camp de Stutthof (dans la Pologne d’aujourd’hui), tente encore de décrire son calvaire. “Au camp, cela signifiait des semaines entières durant lesquelles je ne mangeais rien. C’était la véritable faim. Je me suis évanoui parce que j’avais faim. La faim, j’avais faim.” La maladie aussi. Et les expérimentations médicales. Comme celles qu’a subies l’Américain Sami Steigmann, 85 ans, né en Roumanie, alors qu’il était enfant à Mogilev-Podolsky (en Ukraine à la frontière avec la Moldavie).Aujourd’hui encore “je ressens des douleurs en permanence”, confie cet homme indigent qui vit de l’aide sociale. “J’ai pris des médicaments extrêmement forts et qui créent une dépendance mais il y a environ 45 ans, j’ai décidé d’apprendre à vivre avec cette souffrance, sans médicaments”, ajoute le vieil homme qui porte une cravate sur laquelle est imprimé le drapeau d’Israël.- Hanter  -Quatre-vingts ans plus tard, la douleur déchirante d’avoir survécu, quand un parent tant chéri a été réduit à l’état de cendres, continue de les hanter.Déporté à 11 ans avec son frère à Auschwitz-Birkenau, Hirsz Litmanowicz, a été transféré à Sachsenhausen (Allemagne), où le vaccin contre l’hépatite B a été testé sur son corps étique.Il a vécu et son frère est mort. “Parce que j’ai été choisi pour ces expérimentations et pas lui. Je n’ai même pas pu lui dire au revoir, le serrer contre moi”, lâche dans une immense émotion ce Péruvien né en Pologne.A 93 ans, six fois grand-père et huit fois arrière-grand-père, “j’éprouve plus qu’avant la douleur de ce que j’ai enduré. Aujourd’hui je ne dors plus la nuit, je fais des cauchemars”, confie-t-il enfoncé dans un grand fauteuil à carreaux, entouré des photos de sa famille.”A chaque fois que je pense à l’Holocauste, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est ma soeur” jumelle, confie le Canadien Pinchas Gutter, 92 ans, né en Pologne, déporté d’abord à Majdanek (en Pologne occupée). Dès son arrivée dans cet “enfer apocalyptique”, l’enfant de 11 ans qu’il était fut séparé de Sabrina.Son seul souvenir d’elle est “la tresse blonde” qu’elle portait en courant vers leur mère. “Sa magnifique tresse blonde”, répète-t-il, le regard lumineux qui dissimule si bien son incommensurable chagrin. “J’ai tout oublié d’elle (…) Ne pas avoir le moindre souvenir d’elle, savoir à quoi elle ressemblait, juste cette tresse, cela me fait extrêmement mal.”A Buenos Aires, Pedro Polacek, 88 ans, né à Prague, déporté à l’âge de six ans à Theresienstadt (République tchèque) s’agrippe au souvenir de son père assassiné. “A ce qu’il m’a appris avant que nous soyons déportés : il m’a appris à affronter la vie.”C’est la force de sa mère qu’évoque l’Israélienne Eva Erben, 84 ans, née à Prague, déportée à Theresienstadt et Auschwitz-Birkenau. “Elle me parlait de ce que nous ferions de retour à la maison, ce que nous achèterions, quelles chaussures nous aurions, quels vêtements et nous irions rendre visite à des gens, faire réparer nos dents.””Une héroïne”, poursuit-elle, morte après “la Marche de la mort” quand, à l’approche des soldats soviétiques, les nazis ont forcé les déportés à parcourir des centaines de kilomètres, en haillons, dans la neige et le froid glacial, vers l’Allemagne et l’Autriche.- Retour de l’antisémitisme, peur de l’oubli  -Quatre-vingts ans plus tard, leurs témoignages ont-ils servi ? Ces derniers survivants confient à l’AFP l’angoisse que leur inspire l’inquiétant état du monde.”Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi important d’évoquer l’Holocauste 80 ans après. Mais ça l’est. A cause de la montée terrible de l’antisémitisme partout dans le monde”, estime notamment Nate Leipciger. L’époque lui rappelle les années 30 quand, face à la menace du Troisième Reich, “personne ne voulait nous accueillir comme réfugiés”, ajoute-t-il, “excepté le fait qu’aujourd’hui nous avons Israël”.Rarement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale l’antisémitisme a connu une telle résurgence, en particulier depuis le 7 octobre 2023 et les attaques du mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien qui ont déclenché une guerre toujours en cours.De l’Italie dirigée par Giorgia Meloni, cheffe du parti Fratelli d’Italia (FDI), à l’inquiétante progression du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), le retour de l’extrême-droite les épouvante.”Le présent est très sombre”, juge le Viennois Erich Richard Finsches, 97 ans, survivant d’Auschwitz-Birkenau, qui a assisté avec stupeur à la victoire historique du Parti de la liberté (FPÖ) en Autriche. Pour lui, les électeurs ont été dupés comme autrefois Adolf Hitler – né en Autriche – a  trompé les Allemands. Et il y a cette peur de l’oubli qui les tourmente. “Que ce soit noyé dans la mémoire de l’Histoire”, redoute Pinchas Gutter ou dans le flot incessant des réseaux sociaux, comme l’observe Eva Shainblum. “Je le vois, même chez mes petits-enfants”, déplore-t-elle. “Je m’inquiète pour la nouvelle génération parce qu’aujourd’hui ils n’ont pas la patience d’écouter, ils ont cette machine (smartphone) et ils sont dessus jour et nuit.” “Pendant des décennies on a dit qu’on en parlait trop (…) mais plus les générations se renouvellent, moins elles sont au courant de ce qu’il s’est passé”, abonde la Hongroise Judit Varga Hoffmann, 97 ans, déportée à Auschwitz-Birkenau.Au point que la Russe Elena Jabina, 82 ans, qui n’était qu’un bébé de sept mois lorsqu’elle fut déportée dans le camp de concentration de Klooga (Estonie), craint qu’après la mort des survivants “il ne restera probablement pas de souvenir”. “Il y a une phrase du Talmud qui dit: + celui qui oublie son passé est condamné à le revivre”, met en garde Catherine Chalfine, en retraçant l’histoire de son père Gabriel Bénichou, 98 ans, né en Algérie française arrêté à Marseille, déporté à Auschwitz-Birkenau et qui aujourd’hui ne peut plus vraiment s’exprimer.Quel désarroi enfin pour l’Autrichienne sinti Rosa Schneeberger, 88 ans,déportée à l’âge de cinq ans dans le “camp tsigane” de Lackenbach (Autriche), de voir s’éteindre la culture et la langue de sa minorité, à l’origine itinérante dans l’ouest de l’Europe.”Les Sintis sont en train de disparaître” car “la plupart sont morts durant la guerre” et il n’y a plus eu assez de survivants pour maintenir une communauté.- Injonction à résister -Et pourtant. Il y a ce message d’espoir, cette incroyable foi en la vie de ceux qui ont failli la perdre.On sursaute en écoutant Gyorgyi Nemes qui, à Montréal, après avoir raconté “l’enfer” de sa déportation, conclut l’entretien par ces mots : “J’ai enterré mon mari il y a dix ans mais j’ai un fils, une belle-fille et ma famille. Je vous le dis, je suis la personne la plus chanceuse au monde.” Et que dire de la Sud-africaine Ella Blumenthal, 103 ans, qui a survécu au ghetto de Varsovie, à Majdanek, à Auschwitz-Birkenau, à Bergen-Belsen qui évoque “l’art de survivre” et le “miracle” de vivre ? “On m’a aidée à survivre, à rester debout pour dire: +quel monde merveilleux ! +” s’exclame cette femme née à Varsovie et dont toute la famille, 23 personnes au total, a été assassinée.Il y a chez ces survivants une injonction à résister. Tous, à leur manière, lancent  un vibrant appel en faveur de la liberté, de la paix, de la tolérance et contre l’antisémitisme, le racisme et le fascisme qui rongent le monde.”Avoir toujours l’espoir de survivre et lutter pour cela”, dit l’Argentine Raquel Lily Soriano Alhadeff, 97 ans, née à Rhodes, île grecque alors sous domination italienne. Alors qu’elle n’avait que 18 ans, la vieille dame aux cheveux tirés et qui porte un élégant collier de perles, est parvenue à s’échapper de Kaufering, un camp satellite de celui de Dachau en Allemagne, peu avant qu’il ne soit libéré.”Passer le flambeau aux jeunes”, insiste de son côté Marek Dunin-Wasowicz, engagé à 15 ans dans la résistance polonaise, échappé de la “Marche de la mort” et témoin, 75 ans plus tard, dans l’un des derniers procès au monde de responsables nazis, celui de l’ancien garde SS Bruno Dey.”Ils sont notre seul espoir”, poursuit-il, “ils doivent se souvenir pas seulement de ceux qui sont morts – tués ou qui ne sont plus là – mais aussi que c’est arrivé et que cela ne doit pas se répéter”.Et c’est à eux que s’adresse le Français Guy Poirot, lui dont l’existence relève du miracle. Né début 1945 dans le camp de concentration de Ravensbrück, il y a vécu ses 46 premiers jours. “A vous, jeunes, de vous prendre en main, d’écouter ceux qui vous ont donné une conscience (…) de travailler ensemble, de réfléchir ensemble”, exhorte-t-il. “La vie est un engagement !”

Les derniers témoins des camps de la mort, jusqu’au bout contre l’oubli

lls avaient 15 ans, 4 ans, 7 mois. Certains sont nés là-bas. Auschwitz-Birkenau, Bergen-Belsen, Buchenwald, Ravensbrück. Ils ont survécu, vécu, fondé des familles et comptent transmettre, jusqu’au bout, contre l’oubli.Pour la première ou la millième fois, au soir de leur existence, des rescapés ont répondu à ces questions vertigineuses: que fallait-il dire de leur déportation, qu’ont-ils …

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Les derniers témoins des camps de la mort, jusqu’au bout contre l’oubli

lls avaient 15 ans, 4 ans, 7 mois. Certains sont nés là-bas. Auschwitz-Birkenau, Bergen-Belsen, Buchenwald, Ravensbrück. Ils ont survécu, vécu, fondé des familles et comptent transmettre, jusqu’au bout, contre l’oubli.Pour la première ou la millième fois, au soir de leur existence, des rescapés ont répondu à ces questions vertigineuses: que fallait-il dire de leur déportation, qu’ont-ils pu transmettre, que deviendra cette mémoire quand ils auront disparu, quelles sont leurs craintes et leurs espoirs pour ceux qui vivront après eux ?Quatre-vingts ans après la libération d’Auschwitz-Birkenau, symbole du Mal absolu, une quarantaine de survivants des camps d’internement, de concentration et d’extermination, dans une quinzaine de pays et sur quatre continents, ont accepté de rencontrer les équipes de l’AFP entre novembre 2024 et janvier 2025.En Israël, aux Etats-Unis et au Canada, en France, en Pologne, en Hongrie, en Roumanie ou en Allemagne, en Argentine, au Chili ou au Mexique, en Afrique du Sud, ils ont posé devant les photographes et vidéastes. Chez eux ou en studio, seuls face à l’objectif, entourés de leur enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants ou devant des murs tapissés de photos de leurs descendants, leur victoire.Déportée entre l’âge de 4 ans et demi et six ans dans les camps de Vught et Westerbork (Pays-Bas) puis Bergen-Belsen (Allemagne), la Française Evelyn Askolovitch, 86 ans, invoque cet impératif de parler parce que, dit-elle, “je fais partie de la toute toute dernière génération”.Capter tant qu’il est encore temps les visages fanés, les mains tavelées, les regards si vifs de ceux qui ont vu ce que le reste de l’humanité ne peut qu’imaginer avec effroi. Ecouter le récit de ces destins inouïs, les souvenirs épars, les frémissements des voix, les égarements aussi quand la vieillesse, peu à peu, ronge leur mémoire. Sentinelles vacillantes qui interrogent depuis 1945. “Comment le monde a-t-il pu permettre Auschwitz ? “, demande ainsi à Santiago du Chili, Marta Neuwirth, 95 ans, née en Hongrie, déportée à l’âge de 15 ans dans le plus grand camp de la mort situé en Pologne alors occupée par les nazis.Quelque 1,1 million de personnes, dont environ un million de Juifs ainsi que des Tsiganes et des résistants polonais, y furent tuées entre 1940 et sa libération par l’Armée rouge le 27 janvier 1945. Une majorité d’entre elles ont été gazées dès leur arrivée.Au total, six millions de Juifs ont été assassinés par la folie nazie.”Pourquoi ? “, questionne au Canada Gyorgyi Nemes, 97 ans, née à Budapest, déportée à Ravensbrück, Flossenbürg (Allemagne), Mauthausen (Autriche). “Aujourd’hui encore, je ne sais pas pourquoi ils nous haïssaient autant.” – Un sens à leur vie -Pour beaucoup, témoigner a donné un sens à leur vie alors qu’ils ont vu leurs parents envoyés à la chambre à gaz, leur frère ou leur sÅ“ur emportés par la faim, l’épuisement, la maladie. Beaucoup n’ont appris qu’au sortir de la guerre l’anéantissement de toute leur famille.La presque centenaire Julia Wallach éprouve par moment des difficultés à parler, s’emmêle, s’interrompt, pleure. “C’est trop dur à raconter, trop dur”, souffle cette Parisienne qui a survécu deux ans à Birkenau où un nazi l’a fait descendre in extremis d’un camion à destination de la chambre à gaz. Pourtant, elle veut continuer de raconter. “Tant que je pourrai le faire, je le ferai”, insiste-t-elle. A ses côtés, sa petite-fille Frankie se demande: “Quand elle ne sera plus là, quand on en parlera, est-ce qu’on nous croira ?”C’est pour s’en assurer que Naftali Fürst, Israélien de 92 ans né à Bratislava, déporté dans quatre camps dont Auschwitz-Birkenau, se rend depuis des années en Allemagne, en Autriche, en République tchèque et ailleurs. Des visites et des interventions “pour que les jeunes générations n’oublient jamais ce qu’il s’est passé”. Comme Esther Senot, cette Française née en Pologne qui, en décembre, à 97 ans, affrontait encore la rudesse de l’hiver polonais pour accompagner des lycéens à Birkenau. Distant de trois kilomètres du camp principal d’Auschwitz, ce site s’étend à perte de vue et abrite encore la rampe de “sélection” où arrivaient les convois, les fours crématoires et les baraques encadrées de fils barbelés et de poteaux de béton. Elle tient la promesse faite en 1944 à sa soeur Fanny qui, gisant sur sa paillasse, crachant du sang, lui murmura dans un ultime souffle: “Je suis arrivée au bout, c’est pas la peine, j’irai pas plus loin.” “Si tu as une chance de revenir (…), tu me promets que tu raconteras tout ce qui nous est arrivé. Qu’on ne soit pas les oubliés de l’Histoire.””Pour que nous ne soyons pas morts pour rien”, lui fait écho à Montréal Eva Shainblum, 97 ans, née dans la Roumanie d’aujourd’hui, déportée à l’âge de 16 ans dans le même camp où quasiment toute sa famille a été assassinée.Durant des années, la parole de ces survivants de la Shoah a été empêchée. Personne ne voulait écouter ce qu’ils avaient à raconter des camps.Il a fallu attendre le 7 décembre 1970 pour que le chancelier allemand Willy Brandt, dans un acte de contrition qui fit le tour du monde, tombe à genou devant le monument érigé à la mémoire des victimes du soulèvement du ghetto juif de Varsovie, implorant le pardon pour son peuple.- “Pas un cri, rien” -Par-delà les décennies, les témoins évoquent avec précision l’horreur des sélections décidées d’un coup de menton par un nazi, la bestialité des SS, la mort industrielle. Dans le foisonnement des récits revient d’emblée l’interminable voyage dans des conditions insoutenables, enfermés dans des wagons à bestiaux bondés, sans vivres.”Nous étions environ 80, femmes et enfants, vieillards, avec un sceau pour nos besoins, pas d’eau, pas de morceau de pain (…). Des animaux”, dit en Allemagne, son pays natal, Albrecht Weinberg, 99 ans. “Quand nous sommes arrivés (à Auschwitz), il y avait des détenus en costume avec des bâtons qui criaient +dehors+, les vieux tombaient, il y avait un tas devant le wagon, les jeunes passaient par-dessus.”Nate Leipciger, Canadien de 96 ans né en Pologne, déporté à l’âge de 15 ans, évoque avec épouvante la déshumanisation immédiate, dès la descente des trains. “En quelques minutes, on passait de l’état d’homme libre à celui de détenu, avec un numéro sur le bras sans aucun papier d’identité”, détaille-t-il. “On nous débarrassait de nos habits, de nos cheveux, de tout ce qui était personnel et on devenait juste un objet et on perdait toute capacité à agir comme un être humain.”Des “objets” qu’on “trie” sur la rampe de “sélection”: pour les plus jeunes, les plus âgés, les plus fragiles, la mort immédiate dans les chambres à gaz. Pour les autres, le calvaire du travail forcé. “Ils nous séparaient. Les femmes et les enfants d’un côté, les hommes de l’autre et il y avait cette longue rampe et au bout une table avec des soldats SS. Arrivés là, ils nous regardaient et faisaient le signe, à droite ou à gauche. Nous n’avions aucune idée de ce que cela voulait dire. Mais on a compris plus tard”, se remémore au Canada le centenaire Ted Bolgar, né en Hongrie, et qui pour recevoir l’AFP a mis sa kippa.Marta Neuwirth, qui à Auschwitz-Birkenau triait les vêtements des détenues, se souvient des colonnes de femmes nues “jour et nuit”, sorties de convois qui “arrivaient de partout”. “On leur faisait jeter leurs vêtements au sol. Elles étaient debout, tranquilles. Elles pensaient qu’elles allaient prendre une douche (…) Pas un cri, rien, tranquilles. Elles allaient, bien portantes, grandes, directement au four.”C’est le destin tragique qu’ont connu la soeur et la mère de Ted Bolgar, gazées dès leur arrivée et “dont les corps ont été brûlés la nuit”. Lui a pu y échapper en se présentant comme “électricien”.Les détenus étaient réduits au travail forcé, à la merci des bourreaux nazis et de leurs supplétifs. Albrecht Weinberg installait des câbles sous terre à Auschwitz-Birkenau. “Le travail était tellement dur, l’ingénieur (…) tellement brutal, que parfois trois personnes mouraient d’épuisement en une seule journée.””C’était de la férocité, de la sauvagerie. Je ne sais même pas trouver les mots pour le dire”, renchérit la Française Ginette Kolinka, 99 ans, quand elle évoque la brutalité des kapos, ces prisonniers chargés d’encadrer les déportés. “Et vas-y que je te frappe et que je te cogne. Voilà ça, c’était les kapos.”Et la faim. Le Polonais Marek Dunin-Wasowicz, 98 ans, déporté au camp de Stutthof (dans la Pologne d’aujourd’hui), tente encore de décrire son calvaire. “Au camp, cela signifiait des semaines entières durant lesquelles je ne mangeais rien. C’était la véritable faim. Je me suis évanoui parce que j’avais faim. La faim, j’avais faim.” La maladie aussi. Et les expérimentations médicales. Comme celles qu’a subies l’Américain Sami Steigmann, 85 ans, né en Roumanie, alors qu’il était enfant à Mogilev-Podolsky (en Ukraine à la frontière avec la Moldavie).Aujourd’hui encore “je ressens des douleurs en permanence”, confie cet homme indigent qui vit de l’aide sociale. “J’ai pris des médicaments extrêmement forts et qui créent une dépendance mais il y a environ 45 ans, j’ai décidé d’apprendre à vivre avec cette souffrance, sans médicaments”, ajoute le vieil homme qui porte une cravate sur laquelle est imprimé le drapeau d’Israël.- Hanter  -Quatre-vingts ans plus tard, la douleur déchirante d’avoir survécu, quand un parent tant chéri a été réduit à l’état de cendres, continue de les hanter.Déporté à 11 ans avec son frère à Auschwitz-Birkenau, Hirsz Litmanowicz, a été transféré à Sachsenhausen (Allemagne), où le vaccin contre l’hépatite B a été testé sur son corps étique.Il a vécu et son frère est mort. “Parce que j’ai été choisi pour ces expérimentations et pas lui. Je n’ai même pas pu lui dire au revoir, le serrer contre moi”, lâche dans une immense émotion ce Péruvien né en Pologne.A 93 ans, six fois grand-père et huit fois arrière-grand-père, “j’éprouve plus qu’avant la douleur de ce que j’ai enduré. Aujourd’hui je ne dors plus la nuit, je fais des cauchemars”, confie-t-il enfoncé dans un grand fauteuil à carreaux, entouré des photos de sa famille.”A chaque fois que je pense à l’Holocauste, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est ma soeur” jumelle, confie le Canadien Pinchas Gutter, 92 ans, né en Pologne, déporté d’abord à Majdanek (en Pologne occupée). Dès son arrivée dans cet “enfer apocalyptique”, l’enfant de 11 ans qu’il était fut séparé de Sabrina.Son seul souvenir d’elle est “la tresse blonde” qu’elle portait en courant vers leur mère. “Sa magnifique tresse blonde”, répète-t-il, le regard lumineux qui dissimule si bien son incommensurable chagrin. “J’ai tout oublié d’elle (…) Ne pas avoir le moindre souvenir d’elle, savoir à quoi elle ressemblait, juste cette tresse, cela me fait extrêmement mal.”A Buenos Aires, Pedro Polacek, 88 ans, né à Prague, déporté à l’âge de six ans à Theresienstadt (République tchèque) s’agrippe au souvenir de son père assassiné. “A ce qu’il m’a appris avant que nous soyons déportés : il m’a appris à affronter la vie.”C’est la force de sa mère qu’évoque l’Israélienne Eva Erben, 84 ans, née à Prague, déportée à Theresienstadt et Auschwitz-Birkenau. “Elle me parlait de ce que nous ferions de retour à la maison, ce que nous achèterions, quelles chaussures nous aurions, quels vêtements et nous irions rendre visite à des gens, faire réparer nos dents.””Une héroïne”, poursuit-elle, morte après “la Marche de la mort” quand, à l’approche des soldats soviétiques, les nazis ont forcé les déportés à parcourir des centaines de kilomètres, en haillons, dans la neige et le froid glacial, vers l’Allemagne et l’Autriche.- Retour de l’antisémitisme, peur de l’oubli  -Quatre-vingts ans plus tard, leurs témoignages ont-ils servi ? Ces derniers survivants confient à l’AFP l’angoisse que leur inspire l’inquiétant état du monde.”Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi important d’évoquer l’Holocauste 80 ans après. Mais ça l’est. A cause de la montée terrible de l’antisémitisme partout dans le monde”, estime notamment Nate Leipciger. L’époque lui rappelle les années 30 quand, face à la menace du Troisième Reich, “personne ne voulait nous accueillir comme réfugiés”, ajoute-t-il, “excepté le fait qu’aujourd’hui nous avons Israël”.Rarement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale l’antisémitisme a connu une telle résurgence, en particulier depuis le 7 octobre 2023 et les attaques du mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien qui ont déclenché une guerre toujours en cours.De l’Italie dirigée par Giorgia Meloni, cheffe du parti Fratelli d’Italia (FDI), à l’inquiétante progression du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), le retour de l’extrême-droite les épouvante.”Le présent est très sombre”, juge le Viennois Erich Richard Finsches, 97 ans, survivant d’Auschwitz-Birkenau, qui a assisté avec stupeur à la victoire historique du Parti de la liberté (FPÖ) en Autriche. Pour lui, les électeurs ont été dupés comme autrefois Adolf Hitler – né en Autriche – a  trompé les Allemands. Et il y a cette peur de l’oubli qui les tourmente. “Que ce soit noyé dans la mémoire de l’Histoire”, redoute Pinchas Gutter ou dans le flot incessant des réseaux sociaux, comme l’observe Eva Shainblum. “Je le vois, même chez mes petits-enfants”, déplore-t-elle. “Je m’inquiète pour la nouvelle génération parce qu’aujourd’hui ils n’ont pas la patience d’écouter, ils ont cette machine (smartphone) et ils sont dessus jour et nuit.” “Pendant des décennies on a dit qu’on en parlait trop (…) mais plus les générations se renouvellent, moins elles sont au courant de ce qu’il s’est passé”, abonde la Hongroise Judit Varga Hoffmann, 97 ans, déportée à Auschwitz-Birkenau.Au point que la Russe Elena Jabina, 82 ans, qui n’était qu’un bébé de sept mois lorsqu’elle fut déportée dans le camp de concentration de Klooga (Estonie), craint qu’après la mort des survivants “il ne restera probablement pas de souvenir”. “Il y a une phrase du Talmud qui dit: + celui qui oublie son passé est condamné à le revivre”, met en garde Catherine Chalfine, en retraçant l’histoire de son père Gabriel Bénichou, 98 ans, né en Algérie française arrêté à Marseille, déporté à Auschwitz-Birkenau et qui aujourd’hui ne peut plus vraiment s’exprimer.Quel désarroi enfin pour l’Autrichienne sinti Rosa Schneeberger, 88 ans,déportée à l’âge de cinq ans dans le “camp tsigane” de Lackenbach (Autriche), de voir s’éteindre la culture et la langue de sa minorité, à l’origine itinérante dans l’ouest de l’Europe.”Les Sintis sont en train de disparaître” car “la plupart sont morts durant la guerre” et il n’y a plus eu assez de survivants pour maintenir une communauté.- Injonction à résister -Et pourtant. Il y a ce message d’espoir, cette incroyable foi en la vie de ceux qui ont failli la perdre.On sursaute en écoutant Gyorgyi Nemes qui, à Montréal, après avoir raconté “l’enfer” de sa déportation, conclut l’entretien par ces mots : “J’ai enterré mon mari il y a dix ans mais j’ai un fils, une belle-fille et ma famille. Je vous le dis, je suis la personne la plus chanceuse au monde.” Et que dire de la Sud-africaine Ella Blumenthal, 103 ans, qui a survécu au ghetto de Varsovie, à Majdanek, à Auschwitz-Birkenau, à Bergen-Belsen qui évoque “l’art de survivre” et le “miracle” de vivre ? “On m’a aidée à survivre, à rester debout pour dire: +quel monde merveilleux ! +” s’exclame cette femme née à Varsovie et dont toute la famille, 23 personnes au total, a été assassinée.Il y a chez ces survivants une injonction à résister. Tous, à leur manière, lancent  un vibrant appel en faveur de la liberté, de la paix, de la tolérance et contre l’antisémitisme, le racisme et le fascisme qui rongent le monde.”Avoir toujours l’espoir de survivre et lutter pour cela”, dit l’Argentine Raquel Lily Soriano Alhadeff, 97 ans, née à Rhodes, île grecque alors sous domination italienne. Alors qu’elle n’avait que 18 ans, la vieille dame aux cheveux tirés et qui porte un élégant collier de perles, est parvenue à s’échapper de Kaufering, un camp satellite de celui de Dachau en Allemagne, peu avant qu’il ne soit libéré.”Passer le flambeau aux jeunes”, insiste de son côté Marek Dunin-Wasowicz, engagé à 15 ans dans la résistance polonaise, échappé de la “Marche de la mort” et témoin, 75 ans plus tard, dans l’un des derniers procès au monde de responsables nazis, celui de l’ancien garde SS Bruno Dey.”Ils sont notre seul espoir”, poursuit-il, “ils doivent se souvenir pas seulement de ceux qui sont morts – tués ou qui ne sont plus là – mais aussi que c’est arrivé et que cela ne doit pas se répéter”.Et c’est à eux que s’adresse le Français Guy Poirot, lui dont l’existence relève du miracle. Né début 1945 dans le camp de concentration de Ravensbrück, il y a vécu ses 46 premiers jours. “A vous, jeunes, de vous prendre en main, d’écouter ceux qui vous ont donné une conscience (…) de travailler ensemble, de réfléchir ensemble”, exhorte-t-il. “La vie est un engagement !”

Corée du Sud: Yoon Suk Yeol, ex-procureur star devenu premier président en exercice arrêté

Ancien procureur superstar devenu président, Yoon Suk Yeol restera dans l’histoire comme le premier chef d’Etat en exercice de Corée du Sud à être arrêté, une nouvelle étape de sa fulgurante descente aux enfers depuis sa tentative manquée d’imposer la loi martiale début décembre.Retranché depuis des semaines dans sa résidence de Séoul, Yoon Suk Yeol, …

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