AFP World
CIJ: Israël doit faciliter l’aide à Gaza et subvenir aux besoins des Palestiniens
La Cour internationale de justice a déclaré mercredi qu’Israël était tenu, en vertu du droit international, de faciliter l’acheminement de l’aide à Gaza, soulignant que le pays devait subvenir aux besoins fondamentaux des Palestiniens, essentiels à leur survie.Cette décision de grande portée de la CIJ intervient alors que les organisations humanitaires s’efforcent d’intensifier l’aide humanitaire indispensable à Gaza, après le fragile cessez-le-feu conclu plus tôt ce mois-ci.L’avis de la CIJ n’est pas juridiquement contraignant, mais la cour estime qu’il a “une grande portée juridique et une autorité morale”.Le président de la CIJ, Yuji Iwasawa, a déclaré qu’Israël était “dans l’obligation d’accepter et de faciliter les programmes d’aide fournis par les Nations Unies et ses entités”.Parmi ces organisations figure l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, qu’Israël a interdite après avoir accusé certains de ses employés d’avoir participé à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.La CIJ a jugé qu’Israël n’a pas étayé ces allégations.Israël, qui n’a pas pris part à la procédure, a rapidement fait part de sa réaction. “Israël rejette catégoriquement +l’ avis consultatif+ de la CIJ, qui était tout à fait prévisible depuis le début en ce qui concerne l’UNRWA”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Oren Marmorstein, sur X.”Il s’agit là d’une nouvelle tentative politique visant à imposer des mesures politiques contre Israël sous le couvert du +droit international+”, a-t-il affirmé.Yuji Iwasawa a déclaré que la CIJ “rejette l’argument selon lequel la demande abuse et instrumentalise le processus judiciaire international”.Le délégué palestinien auprès de la CIJ, Ammar Hijazi, a de son côté exhorté la communauté internationale à veiller à ce qu’Israël se conforme à la décision de la Cour.”Il incombe à la communauté internationale de défendre ces valeurs et d’obliger Israël à s’y conformer”, a-t-il déclaré aux journalistes présents.Mardi, Abeer Etefa, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies pour le Moyen-Orient, a déclaré que 530 camions de l’organisation étaient entrés à Gaza depuis le cessez-le-feu.Ces camions ont livré plus de 6.700 tonnes de nourriture, ce qui est, selon elle, “assez pour nourrir près d’un demi-million de personnes pendant deux semaines”.La cour de La Haye a déclaré qu’Israël, en tant que puissance occupante, avait l’obligation de “garantir les besoins fondamentaux de la population locale, y compris les fournitures essentielles à sa survie”.La juridiction a rappelé l’obligation, en vertu du droit international, de ne pas recourir à la famine comme méthode de guerre.- “Graves préoccupations” -L’ONU a demandé à la cour de La Haye de clarifier les obligations d’Israël, en tant que puissance occupante, envers les Nations unies et d’autres organismes, “y compris s’agissant d’assurer et de faciliter la fourniture sans entrave d’articles de première nécessité essentiels à la survie” des Palestiniens.En avril, les juges ont entendu pendant une semaine des témoignages de dizaines de pays et d’organisations, dont une grande partie concernait le statut de l’UNRWA. Lors d’audiences devant la cour de La Haye en avril, M. Hijazi avait déclaré aux juges que le blocage de l’aide humanitaire par Israël constituait une “arme de guerre”, provoquant une famine à Gaza.Un responsable américain, Josh Simmons, avait quant à lui exprimé de “sérieuses inquiétudes” quant à l’impartialité de l’UNRWA et avait allégué que le Hamas utilisait des installations de l’agence.L’affaire de mercredi est distincte des autres affaires auxquelles Israël est confronté en vertu du droit international concernant sa campagne à Gaza.En juillet 2024, la CIJ a rendu un autre avis consultatif déclarant “illégale” l’occupation des territoires palestiniens par Israël, et demandant sa fin dès que possible.Les juges de la CIJ examinent également les accusations portées par l’Afrique du Sud, selon lesquelles Israël aurait violé la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948 par ses actions à Gaza.
Tunisie: 40 migrants subsahariens morts noyés, 30 secourus
Quarante migrants originaires d’Afrique subsaharienne, dont des bébés, ont péri mercredi en mer au large de la Tunisie alors qu’ils tentaient de rejoindre clandestinement les côtes européennes, a indiqué à l’AFP un responsable judiciaire.Une embarcation de fortune en fer avec à son bord 70 migrants a chaviré au large de Salakta, une ville côtière proche de Mahdia (sud-est). Quarante sont morts et trente ont été secourus, a précisé le porte-parole du parquet de Mahdia, Walid Chtabri.Le responsable judiciaire n’était pas en mesure de donner d’autres détails sur le point de départ de ce bateau ni les raisons pour lesquelles il a chaviré.La route de Méditerranée centrale est considérée comme particulièrement dangereuse avec 32.803 morts ou disparus depuis 2014, selon l’OIM (Organisation internationale pour les migrations). La Tunisie, dont le littoral se trouve à certains endroits à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa, est devenue ces dernières années, avec la Libye voisine, l’un des principaux points de départ en Afrique du Nord des migrants cherchant à gagner l’Europe.En 2023, la Tunisie a signé un accord de 255 millions d’euros avec l’Union européenne, dont près de la moitié a été allouée à la lutte contre l’immigration clandestine, entraînant une forte baisse des départs vers l’Italie.Depuis début 2025, selon le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU, 55.976 personnes, en hausse de 2% sur un an, ont débarqué sur les côtes italiennes, dont une écrasante majorité (49.792) en provenance de Libye et le reste (3.947) de Tunisie. Les autorités tunisiennes ont commencé début avril à démanteler des camps informels de migrants installés dans des oliveraies près de Sfax, où vivaient au total une vingtaine de milliers de personnes.Fin mars, le président Kais Saied avait appelé l’OIM à intensifier ses efforts pour assurer les “retours volontaires” des migrants irréguliers vers leurs pays.
Grèce: vaste coup de filet en lien avec une fraude “systématique” aux aides agricoles européennes
Trente-sept personnes ont été arrêtées mercredi en Grèce soupçonnées d’être impliquées dans une fraude “massive et systématique” aux subventions agricoles de l’Union européenne, ainsi que “dans des activités de blanchiment d’argent”, selon le Parquet européen.La police grecque a précisé que ces interpellations s’étaient déroulées “dans plusieurs régions de Grèce” et que 43 autres personnes étaient actuellement recherchées, dont certaines se trouvent à l’étranger, selon la porte-parole de la police, Konstantina Dimoglidou sur la chaîne ERT.Ce scandale éclabousse la Grèce depuis le printemps et n’a cessé de grossir à la faveur des révélations dans les médias grecs notamment.Durant des années, des millions d’euros de fonds européens destinés à soutenir les agriculteurs ont été détournés via l’organisme chargé du versement des aides agricoles européennes OPEKEPE, aujourd’hui dissout. Une partie des versements frauduleux octroyés à des personnes qui n’étaient pas toujours des agriculteurs a servi à l’achat “de biens de luxe, de voyages et de véhicules”, a précisé le Parquet européen basé au Luxembourg.”Les suspects auraient émis de fausses factures, transféré les fonds via plusieurs comptes bancaires et les auraient mélangés à des revenus légitimes”, selon la même source. – Bananes au mont Olympe -Pour obtenir des subventions, ils sont soupçonnés d’avoir “déclaré frauduleusement des terres agricoles et des pâturages ne leur appartenant pas” ou d’avoir “gonflé artificiellement le nombre de têtes de bétail”.Les dossiers de subventions les plus surprenants en cours d’investigation concernent par exemple des pâturages déclarés sur des sites archéologiques, des oliveraies sur le terrain d’un aéroport militaire ou des plantations de bananes sur le mont Olympe… Lors d’une récente visite à Athènes, la procureure en chef du Parquet européen, Laura Kövesi, s’était engagée “à nettoyer les écuries d’Augias”.La magistrate avait dénoncé “la corruption, le népotisme et le clientélisme” qui a régné au sein de l’OPEKEPE.La presse grecque avait par exemple révélé, écoutes téléphoniques à l’appui, qu’un haut responsable de l’OPEKEPE prévenait des agriculteurs ayant illicitement reçu des subventions de contrôles européens inopinés.L’enquête européenne a révélé un abus généralisé des fonds distribués par cet organisme, qui, selon le gouvernement, a versé plus de trois milliards d’euros par an, principalement sous forme de subventions à 680.000 agriculteurs.Certains des suspects auraient “illégalement” empoché au moins cinq millions d’euros, a affirmé la porte-parole de la police grecque.Un suspect sur l’île de Crète aurait illégalement empoché 2,5 millions d’euros entre 2021 et 2023 et aurait en sa possession huit voitures dont une Jaguar, selon ERT.D’après l’enquête préliminaire du Parquet européen, 324 personnes ont été identifiées comme bénéficiaires des subventions, causant un préjudice estimé à plus de 19,6 millions d’euros au budget de l’Union européenne. “La plupart (des personnes impliquées directement dans cette fraude, ndlr) ne semblent avoir aucun lien réel avec le secteur agricole”, selon le communiqué du Parquet.- Villas, voitures de sport -La fraude a commencé à la suite d’un changement dans la Politique Agricole Commune de l’Union Européenne, qui en 2014 a déplacé les subventions du bétail vers les terres. Le cadastre grec à l’époque était largement incomplet ce qui signifiait que la propriété d’une grande partie du pays était incertaine. Les vrais agriculteurs ont perdu 70 millions d’euros par an, selon un ancien président de l’OPEKEPE, Moschos Korasidis, à l’AFP.”Cet argent était censé aider les agriculteurs honnêtes et travailleurs (…) Pas à payer des villas, des voitures de sport, et Dieu sait quoi d’autre”, s’était indignée Mme Kövesi. L’affaire a entraîné la démission d’un ministre, du directeur de l’OPEKEPE et deux autres hauts responsables. L’enquête de la justice européenne porte principalement sur la période du mandat du gouvernement conservateur du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, arrivé au pouvoir en 2019.Elle a aussi révélé que la plupart des fausses déclarations concernaient l’île de Crète, où la famille de M. Mitsotakis exerce une influence politique depuis plus d’un siècle. Le chef du gouvernement a averti mercredi sur la radio Skai qu’il existait un “grand danger” que les fonds de l’UE destinés au secteur primaire en Grèce soient “remis en question” si l’affaire n’était pas résolue.
Allemagne: l’extrême droite accusée d’espionner au profit de la Russie
Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), en plein essor, s’est vu accusé mercredi d’espionnage au profit de la Russie et d’autres Etats autoritaires, des adversaires politiques pointant du doigt des questions parlementaires “problématiques”.Ce parti prorusse et anti-migrants a rejeté ces accusations, mais plusieurs de ses personnalités entretiennent des liens étroits et parfois controversés avec la Russie ou la Chine.Cette fois-ci, des élus de la région orientale de Thuringe, où l’AfD est la première force politique, sont suspectés d’utiliser leurs fonctions pour obtenir des informations sensibles sur la police, l’armée ou les infrastructures susceptibles d’intéresser des puissances étrangères.La Russie est pour sa part accusée, malgré ses dénégations, d’une vaste campagne d’espionnage, de désinformation et de sabotage en Allemagne comme ailleurs en Europe. “L’AfD abuse du droit parlementaire de poser des questions pour enquêter manifestement sur nos infrastructures critiques”, a accusé Georg Maier, le ministre de l’Intérieur du Land de Thuringe, partageant son “inquiétude croissante” avec le journal économique Handelsblatt.”L’impression qui se dégage est que l’AfD travaille, avec ses questions, à partir d’une liste commandée par le Kremlin”, selon lui.- Défense antidrones -Le président de la commission de contrôle des services secrets au Bundestag, le conservateur Marc Henrichmann, a lui appelé les services de renseignement allemands à enquêter plus précisément sur ces “menaces internes et externes”.”Ce qui sera crucial, c’est de déterminer si, ou dans quelle mesure, l’AfD continuera à se faire mener en laisse par le Kremlin”, a-t-il jugé.D’après Georg Maier, issu du parti social-démocrate (SPD), l’AfD en Thuringe a posé ces 12 derniers mois 47 questions sur les infrastructures critiques, avec “une intensité et une précision croissantes”.Infrastructures de transport ou numériques, approvisionnement énergétique ou en eau… Le parti montre notamment “un intérêt particulier pour les technologies et équipements de la police”, en particulier pour la défense antidrones, mais aussi pour l’armée et la protection civile, selon lui.Interrogé par l’AFP, Konstantin von Notz, député des Verts et vice-président de la commission de contrôle des services de renseignement, a relevé qu’en avril 2024, lors d’un débat au Bundestag, des “questions parlementaires problématiques” de l’AfD avaient déjà été signalées, avec le soupçon qu’elles soient posées au nom “d’États autoritaires”.- Accusations ‘ridicules’- Selon lui, la même tactique a été constatée dans d’autres pays européens, preuve d’une “démarche ciblée à l’échelle européenne”.”Il semble se confirmer que des représentants de l’AfD participent délibérément à cette stratégie de déstabilisation de notre pays, orchestrée par plusieurs États autoritaires”, a-t-il dit à l’AFP, appelant les autorités allemandes à agir “avec détermination”.Le premier secrétaire du groupe AfD au Bundestag, Bernd Baumann, interrogé par l’AFP, a rejeté ces accusations, visant selon lui à décrédibiliser l’AfD, arrivée 2e aux législatives en février et en plein essor dans les sondages depuis.Les questions des élus “sur l’architecture et les infrastructures de sécurité de notre pays (…) sont posées par l’AfD dans l’intérêt des citoyens”, a-t-il affirmé. “Les faits révélés ne sont en rien secrets (…) Que les autres partis cherchent maintenant à en faire une activité d’espionnage est totalement ridicule et reflète leur désespoir face aux intentions de vote en faveur de l’AfD”, a ajouté le député.Contacté par l’AFP, le renseignement extérieur allemand n’a pas souhaité commenter. Le renseignement intérieur n’a pas immédiatement répondu.Un porte-parole de la chancellerie s’est lui borné à dire avoir pris connaissances des accusations pesant contre l’AfD.Le chancelier allemand Friedrich Merz a désigné lundi le parti d’extrême droite comme son “principal adversaire” à l’aube d’une année électorale chargée, avec cinq des 16 Länder allemands qui se rendront aux urnes. L’AfD espère au moins gagner dans deux d’entre eux, à l’Est, et atteindre des scores records dans les autres.
L’Ukraine signe avec la Suède pour jusqu’à 150 avions de chasse Gripen
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a signé mercredi en Suède une lettre d’intention pour l’achat de jusqu’à 150 avions de chasse Gripen, lors d’une tournée européenne visant à obtenir plus d’aide face à Moscou qui continue de bombarder le pays.Sur le plan diplomatique et alors que les négociations semblent dans l’impasse pour mettre fin au conflit, Moscou a assuré mercredi que le sommet entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump était toujours d’actualité.M. Zelensky se rend en Europe juste après une attaque ayant touché une école maternelle à Kharkiv (nord-est), faisant un mort, sept blessés, et semant la terreur parmi les enfants. Six personnes ont par ailleurs été tuées par une vague de frappes russes nocturnes sur le secteur énergétique ukrainien. Le président ukrainien a rencontré en fin de matinée à Oslo le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre. Il s’est ensuite rendu en Suède avec le Premier ministre Ulf Kristersson dans la ville de Linköping, siège du groupe de défense Saab, qui produit l’avion de chasse Gripen.M. Zelensky a signé une lettre d’intention avec pour objectif l’achat par Kiev de 100 à 150 avions de chasse Gripen du dernier modèle afin de “constituer une nouvelle armée de l’air ukrainienne puissante”, a annoncé M. Kristersson.Il sera ensuite jeudi au sommet des dirigeants de l’Union européenne à Bruxelles, au cours duquel les pays membres espèrent se mettre d’accord sur un soutien financier pérenne à l’Ukraine, puis à Londres, où se tient vendredi une réunion de la “coalition des volontaires”.Cette tournée des alliés européens intervient après une visite infructueuse de M. Zelensky la semaine dernière à Washington, où il a échoué à convaincre Donald Trump de fournir à son pays des missiles de croisière Tomahawk.- “Bon compromis” -M. Trump a semblé fermer la porte à une livraison de Tomahawk après une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, lors de laquelle les deux hommes avaient convenus de se rencontrer prochainement à Budapest, en Hongrie.Mais le dirigeant américain a assuré mardi ne pas vouloir de discussions “pour rien” ou de “perte de temps” avec son homologue russe.Malgré un apparent report sine die de ce sommet, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a assuré mercredi que les préparatifs “se poursuivent”.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui répété que “les délais n’ont pas été fixés”. “Tout cela est à venir, mais cela nécessite une préparation minutieuse”, a-t-il déclaré.Selon des médias américains, le blocage porte surtout sur la question des territoires que Moscou demande à Kiev de céder. Mercredi, M. Zelensky a estimé que la proposition de Donald Trump de discuter avec la Russie sur la base de la ligne de front actuelle était “un bon compromis”.En attendant, en Ukraine, les frappes russes se sont poursuivies au cours de la nuit, touchant une dizaine de régions et faisant au moins six morts et une trentaine de blessés, dont des enfants.A Kharkiv, la deuxième ville du pays, une école maternelle a été touchée, et il y a au moins un mort et sept blessés, a annoncé sur Telegram son maire Igor Terekhov.Un journaliste de l’AFP a vu des pompiers et secouristes s’affairer près du bâtiment touché, au toit éventré dont s’échappait de la fumée grise. – “Très peur” -“Les enfants avaient très peur (…) Certains avaient des coupures, d’autres avaient autre chose. Bien sûr, il y a eu des crises d’hystérie”, a raconté Ksenia Kalmykova, mère de 44 ans.Pavlo Filipenko, commandant d’un bataillon de volontaires qui combat dans cette région, se trouvait dans une voiture à proximité au moment de l’impact. “Je ne sais pas comment j’ai survécu. Le Seigneur m’a protégé”, a dit cet homme de 45 ans.Selon l’armée de l’air ukrainienne, la Russie a tiré un total de 405 drones et 28 missiles, dont respectivement 333 et 16 ont été abattus.Après les bombardements de la nuit, le ministère ukrainien de l’Energie a annoncé des coupures d’urgence dans “la plupart des régions”.Dans la nuit, les journalistes de l’AFP à Kiev ont entendu une dizaine d’explosions et vu une colonne de fumée s’élevant au-dessus de la capitale.”Il y a eu un bruit (de drone) qui s’est soudainement accéléré, suivi d’un boum. Je me suis levée d’un bond (…) les fenêtres ont volé en éclats”, a raconté à l’AFP une habitante, Mariana Gortchenko, technicienne dentaire de 41 ans.L’armée ukrainienne vise de son côté régulièrement des raffineries de pétrole et des conduites d’hydrocarbures en Russie, une stratégie qui a provoqué une hausse des prix du carburant dans ce pays depuis l’été.Mercredi, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir neutralisé 33 drones ukrainiens au cours de la nuit et 13 autres dans la matinée.
L’Ukraine signe avec la Suède pour jusqu’à 150 avions de chasse Gripen
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a signé mercredi en Suède une lettre d’intention pour l’achat de jusqu’à 150 avions de chasse Gripen, lors d’une tournée européenne visant à obtenir plus d’aide face à Moscou qui continue de bombarder le pays.Sur le plan diplomatique et alors que les négociations semblent dans l’impasse pour mettre fin au conflit, Moscou a assuré mercredi que le sommet entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump était toujours d’actualité.M. Zelensky se rend en Europe juste après une attaque ayant touché une école maternelle à Kharkiv (nord-est), faisant un mort, sept blessés, et semant la terreur parmi les enfants. Six personnes ont par ailleurs été tuées par une vague de frappes russes nocturnes sur le secteur énergétique ukrainien. Le président ukrainien a rencontré en fin de matinée à Oslo le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre. Il s’est ensuite rendu en Suède avec le Premier ministre Ulf Kristersson dans la ville de Linköping, siège du groupe de défense Saab, qui produit l’avion de chasse Gripen.M. Zelensky a signé une lettre d’intention avec pour objectif l’achat par Kiev de 100 à 150 avions de chasse Gripen du dernier modèle afin de “constituer une nouvelle armée de l’air ukrainienne puissante”, a annoncé M. Kristersson.Il sera ensuite jeudi au sommet des dirigeants de l’Union européenne à Bruxelles, au cours duquel les pays membres espèrent se mettre d’accord sur un soutien financier pérenne à l’Ukraine, puis à Londres, où se tient vendredi une réunion de la “coalition des volontaires”.Cette tournée des alliés européens intervient après une visite infructueuse de M. Zelensky la semaine dernière à Washington, où il a échoué à convaincre Donald Trump de fournir à son pays des missiles de croisière Tomahawk.- “Bon compromis” -M. Trump a semblé fermer la porte à une livraison de Tomahawk après une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, lors de laquelle les deux hommes avaient convenus de se rencontrer prochainement à Budapest, en Hongrie.Mais le dirigeant américain a assuré mardi ne pas vouloir de discussions “pour rien” ou de “perte de temps” avec son homologue russe.Malgré un apparent report sine die de ce sommet, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a assuré mercredi que les préparatifs “se poursuivent”.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui répété que “les délais n’ont pas été fixés”. “Tout cela est à venir, mais cela nécessite une préparation minutieuse”, a-t-il déclaré.Selon des médias américains, le blocage porte surtout sur la question des territoires que Moscou demande à Kiev de céder. Mercredi, M. Zelensky a estimé que la proposition de Donald Trump de discuter avec la Russie sur la base de la ligne de front actuelle était “un bon compromis”.En attendant, en Ukraine, les frappes russes se sont poursuivies au cours de la nuit, touchant une dizaine de régions et faisant au moins six morts et une trentaine de blessés, dont des enfants.A Kharkiv, la deuxième ville du pays, une école maternelle a été touchée, et il y a au moins un mort et sept blessés, a annoncé sur Telegram son maire Igor Terekhov.Un journaliste de l’AFP a vu des pompiers et secouristes s’affairer près du bâtiment touché, au toit éventré dont s’échappait de la fumée grise. – “Très peur” -“Les enfants avaient très peur (…) Certains avaient des coupures, d’autres avaient autre chose. Bien sûr, il y a eu des crises d’hystérie”, a raconté Ksenia Kalmykova, mère de 44 ans.Pavlo Filipenko, commandant d’un bataillon de volontaires qui combat dans cette région, se trouvait dans une voiture à proximité au moment de l’impact. “Je ne sais pas comment j’ai survécu. Le Seigneur m’a protégé”, a dit cet homme de 45 ans.Selon l’armée de l’air ukrainienne, la Russie a tiré un total de 405 drones et 28 missiles, dont respectivement 333 et 16 ont été abattus.Après les bombardements de la nuit, le ministère ukrainien de l’Energie a annoncé des coupures d’urgence dans “la plupart des régions”.Dans la nuit, les journalistes de l’AFP à Kiev ont entendu une dizaine d’explosions et vu une colonne de fumée s’élevant au-dessus de la capitale.”Il y a eu un bruit (de drone) qui s’est soudainement accéléré, suivi d’un boum. Je me suis levée d’un bond (…) les fenêtres ont volé en éclats”, a raconté à l’AFP une habitante, Mariana Gortchenko, technicienne dentaire de 41 ans.L’armée ukrainienne vise de son côté régulièrement des raffineries de pétrole et des conduites d’hydrocarbures en Russie, une stratégie qui a provoqué une hausse des prix du carburant dans ce pays depuis l’été.Mercredi, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir neutralisé 33 drones ukrainiens au cours de la nuit et 13 autres dans la matinée.
Syrie: accrochages entre forces gouvernementales et jihadistes français menés par Oumar Diaby
Des accrochages ont opposé mercredi les forces gouvernementales syriennes à des jihadistes français retranchés dans un camp du nord-ouest du pays, dont elles accusent le chef, Oumar Diaby, alias Omar Omsen, de refuser de se livrer aux autorités.C’est la première fois, depuis qu’elles ont pris le pouvoir en décembre 2024, que les autorités islamistes, qui veulent rompre avec leur passé jihadiste, annoncent une confrontation avec des combattants étrangers.Estimés à quelques dizaines, les jihadistes dirigés par Diaby, un ancien délinquant franco-sénégalais devenu prêcheur, sont retranchés avec leurs familles dans un camp de la région de Harim, près de la frontière turque.Les forces gouvernementales syriennes accusent Diaby, 50 ans, d’avoir enlevé une fillette et d’avoir refusé de se livrer aux autorités, et ont annoncé par la suite avoir encerclé le camp.Dans un communiqué, le commandant des forces de sécurité intérieure de la province d’Idleb (nord-ouest), le général Ghassan Bakir, a accusé Diaby de tirer sur les forces gouvernementales et “d’utiliser les civils comme boucliers humains” .Un correspondant de l’AFP sur place a cependant indiqué que les armes se sont tues mercredi en début d’après-midi. Et il a pu pénétrer dans le camp où il a vu des combattants français et d’autres nationalités, pour la plupart masqués.Selon Rami Abdel Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni mais disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, des “jihadistes étrangers (non Français) mènent une médiation” pour parvenir à une issue pacifique.- Le groupe “des étrangers” -Auparavant, le fils d’Oumar Diaby, un jihadiste qui se fait appeler Jibril al-Mouhajer, avait déclaré à l’AFP sur WhatsApp que “les affrontements ont commencé après minuit (..)”.”Les forces de sécurité ont bombardé le camp qui abrite des femmes et des enfants”, a ajouté le jeune homme, connu pour avoir joué dans l’équipe de football de l’ancienne enclave rebelle d’Idleb.Un habitant de la localité de Harim, située aux abords du camp, a affirmé à l’AFP avoir vu les forces gouvernementales acheminer des renforts depuis mardi, et avoir entendu des explosions depuis la nuit.”Nous sommes restés à la maison, nous n’avons pas envoyé les enfants à l’école”, a dit cet homme ayant requis l’anonymat.Les jihadistes français qui se font appeler “Firqat al Ghouraba” (le groupe des étrangers) constituent un rassemblement marginal et sans lien avec le groupe Etat islamique, qui avait régné par la terreur en Syrie et en Irak avant d’être défait.Des milliers de jihadistes étrangers, dont des Occidentaux, avaient afflué en Syrie pendant la guerre civile qui a éclaté après la répression par l’ex-président Bachar al-Assad d’un soulèvement populaire en 2011.Le conflit a pris fin en décembre 2024 avec la prise de pouvoir par une coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a renversé Bachar al-Assad. – Depuis Chareh -Comme d’autres extrémistes, ces Français semblent être tombés en disgrâce depuis l’accession au pouvoir de M. Chareh, président intérimaire qui tente de faire oublier son passé jihadiste.Oumar Diaby avait prêté allégeance à Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui était dirigé par M. Chareh et contrôlait l’enclave rebelle d’Idleb. Mais en août 2020, il avait été arrêté par HTS, puis libéré en février 2022 sans que les raisons de son arrestation ne soient communiquées.Après sa prise du pouvoir, Ahmad al-Chareh a dissous le HTS, fer de lance de l’offensive rebelle contre Damas, et appelé tous les autres groupes armés à faire de même et rejoindre les rangs de la nouvelle armée syrienne.Soupçonné d’avoir convaincu de nombreux Français de rejoindre la Syrie, Oumar Diaby fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la justice française et a été qualifié en 2016 par les Etats-Unis de “terroriste international”.Une “petite cinquantaine” de personnes feraient partie de son groupe, avaient indiqué en décembre 2024 des sources sécuritaires françaises à l’AFP. A la même période, le procureur antiterroriste Olivier Christen avait déclaré au quotidien Le Figaro qu’il restait dans le secteur d’Idleb une “grosse centaine” de Français sur les “1.500 partis faire le jihad dans les années 2000”.







