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Les agences de l’ONU tremblent à l’approche de l’investiture de Trump

À quelques jours de l’investiture de Donald Trump, les agences de l’ONU craignent que le président américain élu ne les bousculent encore plus.Pendant son premier mandat (2017-2021), les Etats-Unis avaient notamment réduit leurs contributions financières à des opérations et agences de l’ONU, quitté le Conseil des droits de l’homme, l’accord de Paris sur le climat …

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Les agences de l’ONU tremblent à l’approche de l’investiture de Trump

À quelques jours de l’investiture de Donald Trump, les agences de l’ONU craignent que le président américain élu ne les bousculent encore plus.Pendant son premier mandat (2017-2021), les Etats-Unis avaient notamment réduit leurs contributions financières à des opérations et agences de l’ONU, quitté le Conseil des droits de l’homme, l’accord de Paris sur le climat et l’Unesco, et lancé le retrait de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Les mesures les plus sévères avaient été prises vers la fin. Cette fois, les choses iront plus vite, selon des experts.”Il est probable qu’il délaissera ces accords et mécanismes de l’ONU sans grande cérémonie”, a ainsi estimé à l’AFP Richard Gowan, de l’International Crisis Group.De nombreux observateurs s’attendent à une réduction drastique des financements des Etats-Unis, plus grand contributeur des Nations unies.A l’ONU, les responsables s’empressent de souligner l’importance du partenariat américain. “La coopération entre les Etats-Unis et les Nations unies est un pilier essentiel des relations internationales et du système onusien”, a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Mais cet amour n’est pas toujours réciproque.L’élue républicaine Elise Stefanik, nommée par Trump pour être ambassadrice américaine à l’ONU, voit dans l’ONU “une institution corrompue, défunte et paralysée”. Et certains craignent que les républicains fassent adopter un projet de loi visant à retirer les Etats-Unis de l’ONU.- “Peu probable” -Jussi Hanhimaki, professeur d’histoire internationale au Graduate Institute (HEID) à Genève, minimise cette menace, estimant que Washington ne tient pas à céder son influence à la Chine.”Le retrait total est peu probable”, affirme-t-il à l’AFP. D’autant que pendant le premier mandat de Trump, Pékin et ses alliés sont devenus plus présents au sein des organisations délaissées par les Américains à Genève, comme le Conseil des droits de l’homme.L’ambassadrice américaine sortante auprès de l’ONU à Genève, Sheba Crocker, le souligne: “certains de nos rivaux stratégiques sont fortement investis dans la promotion de leurs intérêts à Genève”. “C’est pourquoi je pense que les Etats-Unis resteront engagés et qu’il est dans notre intérêt de le faire”, a-t-elle déclaré à l’AFP. Le président américain Joe Biden a pris les devants l’an dernier en ne présentant pas la candidature américaine pour un second mandat consécutif au Conseil des droits de l’homme, évitant ainsi une nouvelle sortie fracassante de Trump.L’Organisation mondiale du commerce (OMC) pourrait en revanche être rapidement confrontée à des moments difficiles, alors que le président élu a brandi la menace des droits de douane avant même son entrée en fonction, selon M. Hanhimaki.- “Très inquiets” -Certains observateurs s’inquiètent aussi pour les financements de programmes liés aux droits reproductifs.Pendant le premier mandat de Trump, Washington avait supprimé le financement du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), accusant l’organisation de pratiques coercitives incluant le recours forcé à l’avortement en Chine.”Nous sommes très inquiets”, a affirmé à l’AFP Rachel Moynihan, directrice adjointe du bureau du FNUAP à Washington. Mais l’agence, qui estime avoir empêché 3.800 femmes de mourir pendant leur grossesse en 2023 grâce aux contributions américaines, a l’habitude de voir ses financements réduits sous les administrations républicaines. “Nous sommes une agence résiliente”, a relevé Mme Moynihan.D’autres agences onusiennes pourraient être moins bien préparées. ONU Femmes et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme devraient également être dans la ligne de mire de Trump.- Douloureux -Et il se murmure à Genève qu’un retrait de l’OMS pourrait être annoncé dès le premier jour. Ce serait une erreur, selon Suerie Moon, codirectrice du Global Health Center à l’Institut universitaire de Genève.”Avoir une OMS impartiale et qui fonctionne est tout à fait dans l’intérêt national des Etats-Unis”, a-t-elle souligné à l’AFP.L’OMS a cherché à élargir sa base de donateurs mais les Etats-Unis restent en tête. Interrogé le mois dernier sur cette menace, son directeur général, Tedros Adhanon Ghebreyesus, a semblé confiant: “je crois qu’ils feront ce qu’il faut”. L’OMS pourrait survivre à un départ américain “mais ce serait douloureux”, estime Mme Moon, qui s’interroge toutefois sur l’attitude des autres pays. La dernière fois que Trump était au pouvoir, les pays européens se sont mobilisés pour aider à maintenir à flot les agences onusiennes visées. Cette fois, ils “ont clairement fait savoir qu’ils n’avaient pas d’argent de côté (…) pour venir à la rescousse des Nations unies”, fait valoir M. Gowan. Certaines agences de l’ONU songent déjà à réduire leurs coûts, selon divers observateurs, et continuent de chercher d’autres contributeurs. En effet, “compter sur un pays politiquement instable comme source de financement à long terme est assez imprudent”, commente M. Hanhimaki.

Corée du Sud: le président arrêté refuse un nouvel interrogatoire

Le président sud-coréen suspendu Yoon Suk Yeol fait valoir son droit au silence et a refusé d’assister à un nouvel interrogatoire jeudi, au lendemain de sa spectaculaire arrestation pour sa tentative manquée d’imposition de la loi martiale début décembre, a annoncé son avocat.Le dirigeant, devenu le premier chef d’Etat sud-coréen en exercice à être arrêté, s’est également abstenu de comparaître dans la journée à une audience devant la Cour constitutionnelle dans le cadre de son procès en destitution.Après une première descente qui avait tourné au fiasco début janvier, des enquêteurs et des agents de la police ont réussi à investir tôt mercredi la résidence où l’ancien procureur star était retranché depuis des semaines, dans un quartier huppé de Séoul.Suspendu par les députés et visé par une enquête pour “rébellion”, un crime passible de la peine de mort, Yoon Suk Yeol a été interrogé pendant des heures mercredi mais il a exercé son droit de garder le silence, avant d’être transféré dans un centre de détention.- “Souffrant” -Les enquêteurs du Bureau d’enquête sur la corruption (CIO) devaient reprendre l’interrogatoire du dirigeant jeudi mais son avocat a indiqué qu’il était “souffrant” et ne pourrait pas être présent, a rapporté l’agence Yonhap.”Les représentants du président Yoon Suk Yeol ont informé le CIO (…) qu’il n’y avait pas de changement dans sa position, indiquant ainsi son intention de ne pas se présenter”, a confirmé le CIO dans un communiqué.Les enquêteurs tentent d’obtenir une prolongation de 20 jours de la détention du dirigeant, à l’expiration des 48 heures prévues par le mandat d’arrêt, le temps de pouvoir formaliser un acte d’accusation envers M. Yoon.Ses avocats ont en revanche demandé une révision du mandat d’arrêt qui a permis de l’arrêter. Yoon Suk Yeol estime avoir agi conformément à la loi et que la procédure intentée à son encontre est “illégale”. Une audience visant à examiner la légalité du mandat était fixée à 17H00 (08H00 GMT) jeudi au tribunal du district central de Séoul.”Il semble que toutes les tactiques juridiques soient employées par l’équipe de M. Yoon pour faire perdurer la situation” à son avantage, estime auprès de l’AFP Lee Jong-soo, professeur de droit à l’université Yonsei.L’arrestation du dirigeant conservateur, qui avait été élu en 2022, a été saluée par l’opposition. C’est “le premier pas vers le retour à l’ordre”, a estimé Park Chan-dae, chef des députés du Parti démocrate, la principale force de l’opposition.- Retranché -Le 3 décembre, Yoon Seok Yeol avait créé la surprise en déclarant la loi martiale, pour protéger le pays des “forces communistes nord-coréennes” et d'”éliminer les éléments hostiles à l’Etat”.Au sein d’un Parlement cerné par des soldats, les députés avaient déjoué ses plans en votant un texte exigeant la levée de cet état d’exception. M. Yoon avait obtempéré au bout de quelques heures.Le dirigeant suspendu, âgé de 64 ans, a ensuite tenté d’échapper à son arrestation pendant des semaines en se retranchant dans son complexe résidentiel, protégé par des membres du Service de sécurité présidentiel (PSS) qui lui étaient restés fidèles.Face aux enquêteurs, Yoon Seok Yul garde le silence depuis son arrestation. Il a publié sur Facebook un message dans lequel il répète ses accusations de fraudes électorales et invective de nouveau les forces “hostiles” attaquant la Corée du Sud, faisant allusion à Pyongyang.- Demande de report -Ses partisans ont également refusé d’accepter l’arrestation, scandant “mandat illégal” pendant les heures qu’a duré le face-à-face entre la police et les gardes du président suspendu. Jeudi, une centaine de ses soutiens se sont rassemblés devant des locaux du CIO à Séoul, munis de drapeaux américains et sud-coréens, et scandant: “Faites exploser le CIO!”, “Nous protégerons notre président”.Dans le cadre d’une enquête parallèle, la Cour constitutionnelle doit décider de valider ou non la motion de destitution contre M. Yoon votée par le Parlement. S’il perd son titre de président, de nouvelles élections devront être organisées dans les 60 jours.Yoon Suk Yeol avait déjà refusé de comparaître à une première audience mardi et ses avocats ont demandé le report de celle prévue jeudi, selon Yonhap. Mais la Cour constitutionnelle a “décidé de ne pas accepter la demande de changement de date”, a déclaré à la presse son porte-parole Cheon Jae-hyun.Le procès peut se poursuivre en l’absence de M. Yoon, même si la procédure peut durer des mois.Cependant, l’équipe juridique de l’Assemblée nationale a déclaré aux journalistes avant le début de l’audience que l’arrestation de M. Yoon avait “créé les conditions nécessaires pour résoudre rapidement la crise constitutionnelle par le biais des procédures prévues par la Constitution et la loi”.

Corée du Sud: le président arrêté refuse un nouvel interrogatoire

Le président sud-coréen suspendu Yoon Suk Yeol fait valoir son droit au silence et a refusé d’assister à un nouvel interrogatoire jeudi, au lendemain de sa spectaculaire arrestation pour sa tentative manquée d’imposition de la loi martiale début décembre, a annoncé son avocat.Le dirigeant, devenu le premier chef d’Etat sud-coréen en exercice à être arrêté, …

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