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Athlétisme: “Je ne me fixe pas de limites”, Duplantis vise les 6,30 m en 2025

La superstar suédoise du saut à la perche Armand Duplantis s’estime “capable” de franchir la barre des 6,30 m cette saison, dans un entretien accordé à l’AFP, avant la 10e édition du All Star Perche vendredi à Clermont-Ferrand.Q: Ça doit être un sentiment agréable pour vous d’être de retour en France après votre médaille d’or olympique…R: “Oui, c’est un sentiment particulier. La vie a un peu changé après les Jeux olympiques, donc c’est super sympa. C’est un peu différent à certains égards, et similaire à d’autres. C’est toujours le même objectif, les mêmes adversaires. On veut donner le meilleur de soi-même, continuer à sauter plus haut, à avoir la meilleure carrière possible. Mais c’est différent parce que je suis dans une situation différente, avec de nouveaux projecteurs sur moi. Même s’ils étaient déjà nombreux avant, ça a atteint un autre niveau après les Jeux, mais c’est un rêve donc j’essaie juste d’en profiter.”Q: En 2024, vous avez battu trois fois votre record (désormais à 6,26 m). Pensez-vous pouvoir atteindre les 6,30 m d’ici la fin de l’année?R: “Ce serait génial. C’est un peu l’objectif donc ce serait incroyable. Je pense que j’en suis capable. Bien sûr, les choses doivent se mettre en place, et j’ai besoin de faire une série de compétitions qui se déroulent comme je le souhaite pour pouvoir battre le record du monde, mais je pense que c’est possible. Je ne me fixe pas de limites. Je continue d’avancer et d’essayer de sauter aussi haut que possible. Je pense que je peux m’améliorer et que je peux atteindre des hauteurs plus élevées, c’est certain.”Q: Que pensez-vous de l’absence de saut et de lancer au nouveau Grand Slam Track de Michael Johnson, nouvelle compétition destinée à relancer l’intérêt du public pour l’athlétisme?R: “Je crois qu’il a le droit d’essayer ce qu’il estime être le mieux. Ce sera intéressant de voir comment ça se passe. Il faut divertir les gens et faire en sorte qu’ils regardent. C’est comme ça que cela fonctionne avec le sport si l’on veut qu’il se développe et qu’il soit un succès commercial.”Q: Vous n’êtes pas déçu?R: “Je suis un peu partagé. D’une certaine manière, j’adorerais participer et pouvoir montrer mes compétences, mais je ne pense pas que l’athlétisme soit la vitrine de divertissement parfaite. Je ne suis pas sûr que ce que (Michael Johnson) fait va fonctionner mais il essaie quelque chose. Et si ça marche, ça marche. Si ça ne marche pas, ça ne marche pas. Mais le saut à la perche peut faire quelque chose de son côté aussi, nous avons beaucoup de compétitions qui ont du succès donc je pense que la perche a trouvé un moyen de réussir seule. Cela peut pousser d’autres disciplines à innover pour rendre leurs compétitions plus créatives.”Q: Le saut et le lancer devraient-ils eux aussi créer leur propre ligue?R: “Oui, peut-être. Je pense qu’il faut essayer quelque chose. Je ne sais pas si ça pourrait marcher mais ça pourrait être intéressant. Je pense que ce serait bien si certains des meilleurs sauteurs en longueur essayaient d’avoir leurs propres événements pour mettre leur sport en avant, comme le fait Renaud (Lavillenie) et comme j’essaie de le faire (à la perche).”Q: L’an dernier vous avez couru le 100 m face à Karsten Warholm (médaillé d’or en 400 m haies aux JO 2021), il faudrait davantage d’événements comme celui-là?R: “Peut-être, c’était très amusant. Ça a été un énorme succès, avec un impact énorme, plus que ce que nous aurions pu même espérer. Parfois, il faut que ce soit divertissant. C’est peut-être le message important, faire en sorte que ce soit un spectacle plutôt qu’une simple compétition effrénée. Si l’on regarde les sports qui réussissent, c’est souvent comme dans un spectacle. Il y a beaucoup de choses autour qui font que c’est un +show+, beaucoup de préparation, et pas seulement le sport en lui-même donc je pense que c’est un bon modèle à suivre.”Q: Malgré votre domination, vous continuez à être motivé. Il n’y a donc pas de risque que vous soyez lassé?R: “Non. Pas question!”Propos recueillis par Lucie LEMAIRE

Bolivie : entre cendres et semences, les défis des paysans de la Chiquitania

Dévorée il y a moins d’un an par les pires incendies qu’a connus la Bolivie, la végétation reprend lentement autour des champs de sésame de Julia Ortiz, une agricultrice indigène de la région de la Chiquitania, dans l’Est du pays.Alors que sa communauté mise sur une méthode innovante de reforestation à l’aide de “bombitas” (petites bombes) en terre remplies de graines et projetées par drone, les troncs calcinés à ses pieds témoignent d’un récent brûlis. La pratique, qui consiste à brûler une parcelle pour ensuite pouvoir la cultiver, est parfois à l’origine de violents incendies, notamment depuis que les épisodes de sécheresse s’intensifient et se prolongent sous l’effet du changement climatique, selon les scientifiques. Julia Ortiz se souvient encore du combat contre les flammes mené pendant toute une nuit avec sa famille il y a cinq ans lors d’un “chaqueo” (brûlis) non maîtrisé. La pratique est largement répandue autant parmi les petites que les grandes exploitations agricoles du pays.”Ca peut arriver à tout le monde. La plupart d’entre nous vivons de l’agriculture et nous devons faire des chaqueos”, explique la paysanne de 46 ans en ramassant des tiges de sésame qu’elle fera ensuite sécher au soleil. Entre juin et octobre dernier, les flammes ont ravagé l’immense région, qui abrite un écosystème unique de forêts tropicales sèches. Selon l’ONG Institut bolivien de recherche forestière (Ibif), 10,7 millions d’hectares ont brûlé, soit l’équivalent de la superficie du Portugal.Au moins quatre personnes sont mortes, selon le gouvernement, et 75.000 familles ont été touchées, notamment à Santa Ana de Velasco, la communauté de Julia Ortiz située à 430 km de la grande ville de Santa Cruz.Carmen Peña, une habitante de 59 ans du village aux rues en terre entouré de prairies et de forêts, a lutté en vain contre les flammes l’année dernière, mais a fini par perdre ses cultures de manioc et de bananes. “Je ne sais pas comment nous allons survivre, car notre nourriture s’épuise”, se lamente l’agricultrice, qui dépend entièrement de sa récolte pour vivre, comme la plupart des habitants de Santa Ana. – “Risque de désertification” -Selon David Cruz, spécialiste du changement climatique à l’Université publique Mayor de San Andrés, à La Paz, “les sols où se produisent les incendies de forêt sont exposés au risque de désertification”.Mais malgré cette situation, la pratique des brûlis avec le risque qu’elle induit se poursuit. “Si on avait des tracteurs, il n’y aurait pas besoin de chaqueo”, confie Julia Ortiz. Comme les 1.700 habitants de sa communauté, elle n’a pas les moyens d’en acheter un ni même de le louer. Elle dit avoir demandé l’aide de la municipalité mais celle-ci lui aurait répondu que ses engins, très sollicités, étaient en panne.”C’est ainsi que nous travaillons, en courant le risque que le feu devienne incontrôlable. Mais c’est tout ce que nous avons”, souligne-t-elle. Pour David Cruz, l’État favorise la déforestation en exemptant de sanctions les responsables d’incendies, en accordant des délais pour se conformer aux lois environnementales et en autorisant les brûlis sur de vastes surfaces.Selon un rapport de l’Ibif, 63,6% de la superficie endommagée par les incendies de 2024 se trouvaient dans des zones boisées, ce qui pourrait être la preuve d’une “forte pression pour étendre la frontière agricole”.Consciente des ravages causés par les incendies, Santa Ana mise, avec le soutien de fondations locales et étrangères, sur une méthode de reforestation par drones.  Dès mars, quelque 250.000 “bombitas” remplies de graines d’espèce natives confectionnées par les femmes de la communauté seront larguées sur 500 hectares grâce à l’appui des fondations Swisscontact et Flades.Dans le village, il ne reste quasiment plus que des femmes et des enfants, la plupart des hommes étant partis chercher du travail ailleurs.”Sans forêts, nous n’aurons pas d’eau”, assure à l’AFP Joaquin Sorioco, paysan et technicien en agroforesterie de Santa Ana. “Cette culture que nous réalisons va aider à retenir plus d’humidité”, poursuit-il.Malgré les pluies qui ont suivi la sécheresse, l’eau reste insuffisante pour la consommation humaine, et les cultures continuent de se dessécher dans les champs.Du côté de la fondation Flades, l’espoir réside aussi dans un changement de pratiques. “Ce que nous avons vécu l’an dernier a été très difficile. Mais, d’une certaine manière, cela a permis une prise de conscience”, assure son directeur Mario Rivera, qui veille à sensibiliser les populations locales au danger des brûlis.

Le gros coup de blues des Verts en Europe

Après avoir décroché durant cinq ans des percées majeures sur le climat, les écologistes européens assistent, un peu désemparés, au détricotage par Bruxelles de certains de leurs acquis. Et redoutent que les années à venir soient rudes.”On est dans l’un des pires scénarios”, soupire la Française Marie Toussaint, qui siège avec les Verts au Parlement européen. “Émotionnellement, on se demande tous comment on tient.”Il y a peu de temps encore, l’Union européenne était marquée par un élan environnemental très fort.Face à la pression des jeunes réclamant des mesures pour protéger la planète lors de manifestations quasi hebdomadaires, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait placé la lutte contre le changement climatique au cÅ“ur de son premier mandat (2019-2024). Avec comme point culminant l’adoption du Pacte vert et – symbole fort – l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves d’ici 2035.En ce début d’année 2025, le contraste est saisissant. – “Choc profond” -En juin dernier, les Verts ont perdu un quart de leurs membres aux élections européennes, lors d’un scrutin marqué par une montée en puissance de la droite et une percée de l’extrême droite à travers le continent. L’hémorragie a été notable en Allemagne et en France, où la liste écologiste menée par Marie Toussaint a failli ne pas atteindre le seuil de 5%, nécessaire pour avoir des députés au Parlement européen.”Le choc a été assez profond”, reconnaît l’eurodéputée de 37 ans. D’autant que la Commission a depuis changé de cap. Face au risque d’une guerre commerciale avec les États-Unis de Donald Trump, l’exécutif européen assure ne pas vouloir remettre en cause les grands objectifs du “Green deal”, mais a fait de la compétitivité une priorité. Mercredi, il a annoncé un coup de frein à certains textes environnementaux pour donner un peu d’air aux industriels.”Beaucoup d’entre nous ont été assez sonnés”, affirme la Danoise Kira Peter-Hansen, qui lors de son élection en 2019 était devenue la plus jeune élue à siéger au Parlement européen.”Personnellement, j’ai vraiment réalisé en septembre ou en octobre que le contexte politique avait complètement changé”, confie l’élue, se disant “un peu triste” de n’avoir pas savouré la dynamique verte.Désormais, “la situation politique est différente. En tant qu’élus écologistes, on doit tous se demander si on essaye de sauver les meubles, ou si on rejoint l’opposition”, décrypte-t-elle. A contrecÅ“ur, elle a choisi la première option.- “Retour de bâton” – La frustration des Verts est partagée par les ONG environnementales, qui sont elles aussi contraintes d’adopter une posture beaucoup plus défensive qu’il y a cinq ans.”Quand on regarde le paysage politique au Conseil et au Parlement, la perspective d’avoir la moindre proposition législative ambitieuse sur le climat est extrêmement limitée”, souffle John Condon, de ClientEarth.”On a très clairement une forme de retour de bâton qui s’opère sur ces sujets”, note Phuc Nguyen, de l’institut Jacques Delors. Et selon lui, les écologistes n’ont peut-être pas encore touché le fond.Et pour cause: de nombreux industriels ont réclamé que Bruxelles dilue encore davantage ses mesures climatiques, qu’ils trouvent trop contraignantes face à la concurrence féroce de Washington et Pékin. Au Parlement européen, le chef des Patriotes (extrême droite), Jordan Bardella, a lui réclamé la suspension pure et simple du Pacte vert. “Il y a des textes qui sont victimes du backlash anti-écolo”, estime l’eurodéputé centriste Pascal Canfin. “Mais on ne peut pas dire que tout va sauter”, tempère l’élu, membre de la commission environnement au Parlement européen.Contrairement à certains de ses collègues écologistes, son ancienne famille politique, le quinquagénaire assure “ne pas être déprimé”: “Il faut montrer que c’est dans notre intérêt économique de faire cette transition écologique. Et mener la bataille”.

La Réunion en alerte violette, le plus haut niveau, à l’approche du cyclone Garance

Les habitants de La Réunion sont confinés avant l’arrivée imminente du cyclone Garance qui doit balayer vendredi matin l’île de l’océan Indien, placée en alerte violette, le plus haut niveau, les autorités redoutant des rafales dépassant 200 km/h.En début de matinée, heure locale, le préfet de La Réunion Patrice Latron a annoncé, lors d’un point presse, l’entrée en vigueur sur l’île de l’alerte violette cyclonique à partir de 09H00 (06H00 à Paris).Le préfet a décrété le passage au violet en raison des rafales de vent “qui pourraient dépasser les 200 km/h”, a précisé au cours de cette conférence de presse la directrice interrégionale de Météo-France, Céline Jauffret.Dernier niveau du dispositif d’alerte cyclonique, l’alerte violette implique le confinement strict de toute la population, y compris des forces de l’ordre et des services de secours mobilisés.”On s’attend à un impact direct du mur de l’oeil et de l’oeil dans la matinée”, a précisé Céline Jauffret.Dans son dernier bulletin publié à 07H00, Météo-France souligne que Garance “se maintient au stade de cyclone tropical intense malgré une tendance à l’affaiblissement qui commence à s’opérer”. Toutefois, l’institut précise que le cyclone continue de “se rapprocher directement de la Réunion” et “présente toujours une menace cyclonique très importante pour l’île”.A 07H00 locales, Garance se trouvait à 90 km au nord des terres réunionnaises, selon Météo-France. Les autorités ont exhorté les habitants à ne pas sortir et à suivre les consignes de sécurité.”J’appelle nos compatriotes réunionnais à la plus grande vigilance et au respect des consignes de sécurité. L’Etat est à vos côtés et nos forces mobilisées. Solidarité de la Nation”, a déclaré sur X jeudi soir le président Emmanuel Macron.Toutes les communes de l’île ont ouvert au public leurs centres d’hébergement d’urgence. Plus de 500 personnes habitant des logements précaires ou n’ayant pas de domicile y sont actuellement hérbergées, a détaillé le préfet.- L’île sous cloche -Selon EDF, 4.000 foyers ne sont plus alimentés en électricité. Vendredi matin, le préfet a indiqué que “8,4% des abonnés n'(avaient) plus d’accès à internet et au téléphone”.Avant l’arrivée du cyclone, les derniers préparatifs ont rythmé la journée jeudi à Saint-Denis. “Je me suis dit que j’avais le temps de faire mes courses, mauvaise pioche”, soupirait Franck Vitry, patientant dans la longue file d’un supermarché du Port (ouest). “Ça m’a pris 30 secondes pour prendre mon pack d’eau, et là, ça fait 10 minutes que j’attends en caisse!”Certains anticipaient aussi les longues heures d’attente à domicile. “J’ai pris des rouleaux de pâte feuilletée, des Å“ufs et du sucre pour faire de la pâtisserie avec mes enfants pendant l’alerte rouge”, confie Maryvonne Laurent, 36 ans, en faisant ses courses avec ses deux fils.L’aéroport international de La Réunion a suspendu tous ses vols jeudi matin à 10H30. Sur l’île Maurice voisine, distante de 200 km, l’aéroport  avait lui cessé toute activité dès mercredi.Dans les terres, l’inquiétude grandit parmi les agriculteurs. A Etang-Salé-Les-Hauts (sud), Jean-Christophe Hoareau, producteur de légumes, retirait jeudi la mort dans l’âme les bâches de ses serres. Il sait que ses cultures ne résisteront pas au cyclone.”Le sentiment d’être impuissant, de ne pas savoir si ça va résister… A chaque fois, on perd nos cultures parce qu’on ne prend pas le risque et on sauve notre structure”, confie-t-il à l’AFP.Si Garance s’avérait aussi puissant que redouté, La Réunion pourrait revivre un épisode comparable à celui de janvier 2024. A l’époque, l’île avait été placée en alerte violette lors du passage du cyclone intense Belal, qui avait fait quatre morts.

Discussions intenses pour la deuxième phase de la trêve à Gaza

Les négociateurs israéliens, qataris et américains poursuivent vendredi au Caire des “discussions intensives” sur la deuxième phase du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, qui doit commencer dimanche et prévoit la fin définitive de la guerre, mais dont l’entrée en vigueur reste incertaine.”Les parties concernées ont entamé des discussions intensives pour examiner les prochaines étapes de l’accord de trêve”, a fait savoir jeudi le gouvernement égyptien.Israël a envoyé ses négociateurs au Caire après que le Hamas a remis les dépouilles de quatre otages en échange de la libération de 643 prisonniers palestiniens, dernier échange prévu dans le cadre de la première phase de l’accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.Depuis que les armes se sont tues le 19 janvier, 33 otages ont été rendus à Israël, dont quatre sont morts pendant leur captivité. Quelque 1.700 Palestiniens ont été libérés des prisons israéliennes sur un total prévu de 1.900.Sur 251 personnes enlevées le jour de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 ont été déclarés mortes par l’armée israélienne. Les 24 autres sont tous des hommes, la plupart âgés de moins de 30 ans.Ces derniers otages doivent être rendus à Israël pendant la deuxième phase du cessez-le-feu, d’une durée de 42 jours et au cours de laquelle l’armée israélienne doit se retirer complètement de la bande de Gaza.La troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé par l’ONU à plus de 53 milliards de dollars.- “Pas d’autre choix” -A l’issue de l’échange de jeudi, le Hamas a estimé qu’Israël n’avait désormais “pas d’autre choix” que d’entamer des négociations sur la suite du cessez-le-feu, bloquées jusqu’à présent par des accusations mutuelles de violation de la trêve.Le 22 février, Israël avait suspendu la sortie de prison de quelque 600 détenus alors prévue en échange du retour de six otages, exigeant que le Hamas renonce à organiser des “cérémonies humiliantes” à chaque libération.Le Hamas s’était dit prêt la semaine dernière à remettre à Israël tous les otages restant à Gaza “en une seule fois” durant la deuxième phase. Mais cette deuxième phase s’annonce délicate. Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé, tandis que le mouvement palestinien, qui dirige le territoire depuis 2007, insiste pour y rester. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est en outre sous la pression de ses alliés d’extrême droite au sein de la coalition gouvernementale, qui s’opposent à la fin de la guerre.Le président israélien Isaac Herzog a insisté jeudi sur l'”obligation morale” pour gouvernement de tout faire pour “ramener tous les otages”. M. Netanyahu s’engage à “oeuvrer sans relâche” en ce sens, a affirmé son bureau.”Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que le cessez-le-feu continue, pour que d’autres otages puissent être rendus, pour que l’aide désespérément nécessaire soit acheminée, et nous devons permettre aux Palestiniens de rentrer chez eux et de reconstruire leur vie”, a déclaré jeudi le Premier ministre britannique, Keir Starmer, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président américain Donald Trump à Washington.La deuxième étape de la trêve est censée démarrer en plein ramadan, le mois du jeûne musulman durant lequel les tensions entre Palestiniens et Israéliens tendent à s’exacerber, notamment sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam situé à Jérusalem-Est, dans un secteur annexé par Israël.Des centaines de milliers de Palestiniens viennent prier pendant le ramadan sur cette esplanade, où le moindre incident peut vite dégénérer en affrontements.L’accès à l’esplanade des Mosquées sera soumis aux “restrictions habituelles” de sécurité, a indiqué jeudi le gouvernement israélien.Pour le ramadan 2024, Israël en avait interdit l’accès aux hommes de moins de 55 ans, aux femmes de moins de 50 ans et aux enfants de plus de 10 ans aux horaires habituellement réservés aux musulmans.L’attaque du Hamas du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. L’offensive israélienne menée en représailles dans la bande de Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU, et plongé le territoire palestinien dans un désastre humanitaire.

Discussions intenses pour la deuxième phase de la trêve à Gaza

Les négociateurs israéliens, qataris et américains poursuivent vendredi au Caire des “discussions intensives” sur la deuxième phase du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, qui doit commencer dimanche et prévoit la fin définitive de la guerre, mais dont l’entrée en vigueur reste incertaine.”Les parties concernées ont entamé des discussions intensives pour examiner les prochaines étapes de l’accord de trêve”, a fait savoir jeudi le gouvernement égyptien.Israël a envoyé ses négociateurs au Caire après que le Hamas a remis les dépouilles de quatre otages en échange de la libération de 643 prisonniers palestiniens, dernier échange prévu dans le cadre de la première phase de l’accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.Depuis que les armes se sont tues le 19 janvier, 33 otages ont été rendus à Israël, dont quatre sont morts pendant leur captivité. Quelque 1.700 Palestiniens ont été libérés des prisons israéliennes sur un total prévu de 1.900.Sur 251 personnes enlevées le jour de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 ont été déclarés mortes par l’armée israélienne. Les 24 autres sont tous des hommes, la plupart âgés de moins de 30 ans.Ces derniers otages doivent être rendus à Israël pendant la deuxième phase du cessez-le-feu, d’une durée de 42 jours et au cours de laquelle l’armée israélienne doit se retirer complètement de la bande de Gaza.La troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé par l’ONU à plus de 53 milliards de dollars.- “Pas d’autre choix” -A l’issue de l’échange de jeudi, le Hamas a estimé qu’Israël n’avait désormais “pas d’autre choix” que d’entamer des négociations sur la suite du cessez-le-feu, bloquées jusqu’à présent par des accusations mutuelles de violation de la trêve.Le 22 février, Israël avait suspendu la sortie de prison de quelque 600 détenus alors prévue en échange du retour de six otages, exigeant que le Hamas renonce à organiser des “cérémonies humiliantes” à chaque libération.Le Hamas s’était dit prêt la semaine dernière à remettre à Israël tous les otages restant à Gaza “en une seule fois” durant la deuxième phase. Mais cette deuxième phase s’annonce délicate. Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé, tandis que le mouvement palestinien, qui dirige le territoire depuis 2007, insiste pour y rester. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est en outre sous la pression de ses alliés d’extrême droite au sein de la coalition gouvernementale, qui s’opposent à la fin de la guerre.Le président israélien Isaac Herzog a insisté jeudi sur l'”obligation morale” pour gouvernement de tout faire pour “ramener tous les otages”. M. Netanyahu s’engage à “oeuvrer sans relâche” en ce sens, a affirmé son bureau.”Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que le cessez-le-feu continue, pour que d’autres otages puissent être rendus, pour que l’aide désespérément nécessaire soit acheminée, et nous devons permettre aux Palestiniens de rentrer chez eux et de reconstruire leur vie”, a déclaré jeudi le Premier ministre britannique, Keir Starmer, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président américain Donald Trump à Washington.La deuxième étape de la trêve est censée démarrer en plein ramadan, le mois du jeûne musulman durant lequel les tensions entre Palestiniens et Israéliens tendent à s’exacerber, notamment sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam situé à Jérusalem-Est, dans un secteur annexé par Israël.Des centaines de milliers de Palestiniens viennent prier pendant le ramadan sur cette esplanade, où le moindre incident peut vite dégénérer en affrontements.L’accès à l’esplanade des Mosquées sera soumis aux “restrictions habituelles” de sécurité, a indiqué jeudi le gouvernement israélien.Pour le ramadan 2024, Israël en avait interdit l’accès aux hommes de moins de 55 ans, aux femmes de moins de 50 ans et aux enfants de plus de 10 ans aux horaires habituellement réservés aux musulmans.L’attaque du Hamas du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. L’offensive israélienne menée en représailles dans la bande de Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU, et plongé le territoire palestinien dans un désastre humanitaire.

Trump, radouci par un “deal” sur les minerais, accueille Zelensky

Donald Trump, qui a considérablement adouci ses commentaires à propos de Volodymyr Zelensky, accueille le président ukrainien vendredi pour une visite dont les enjeux vont bien au-delà d’un accord qu’ils signeront sur les minerais stratégiques.Le président républicain, qui a rompu avec la politique de soutien à Kiev de son prédécesseur Joe Biden tout en se rapprochant de Vladimir Poutine, doit recevoir le chef d’Etat vers 11H00 locales (16H00 GMT).L’imprévisible Donald Trump, connu pour ses volte-faces spectaculaires, a minimisé jeudi ses propos de la semaine dernière sur le président ukrainien, qu’il avait qualifié de “dictateur”.”J’ai dit ça?”, a feint de s’étonner le président américain. “J’arrive pas à croire que j’ai dit ça. Question suivante”, a-t-il ajouté, affirmant ensuite avoir “beaucoup de respect” pour son homologue ukrainien.Le changement de ton de l’ancien promoteur immobilier, qui en matière politique ou diplomatique n’aime rien tant que de conclure un “deal” forcément avantageux, est-il dû à la venue de Volodymyr Zelensky pour, justement, signer un de ces accords chéris du républicain?- “Creuser, creuser, creuser” -L’accord-cadre en question porte sur l’accès des Etats-Unis aux ressources du sous-sol ukrainien, exigé par Donald Trump en compensation de l’aide militaire et financière versée depuis trois ans.”Nous allons creuser, creuser, creuser”, s’est réjoui jeudi le républicain de 78 ans.L’accord ne correspond toutefois pas aux exigences initiales du président américain, qui voulait la mention d’un montant de 500 milliards de dollars, disparu du texte final. Il établit un fonds d’investissement commun dans les métaux, hydrocarbures et investissements.Le texte ne prévoit pas non plus de garanties de sécurité pures et dures pour l’Ukraine.”Mais l’idée est qu’avec un investissement conjoint dans les ressources du pays, les Etats-Unis resteront impliqués dans la sécurité et la stabilité “, soulignent Gracelin Baskaran et Meredith Schwartz dans une note d’analyse du Center for Strategic and International Studies.Donald Trump lui-même a dit jeudi que cet accord fonctionnerait comme une sorte de “filet de sécurité”.”Je ne pense pas que quiconque va chercher des ennuis si nous sommes (en Ukraine) avec beaucoup de travailleurs” pour exploiter des minerais, a ajouté le président américain.- Manganèse et graphite -L’Ukraine concentrerait quelque 5% des ressources minières mondiales mais celles que Donald Trump convoite sont pour la plupart inexploitées, difficiles à extraire, ou de facto sous contrôle russe, car dans des territoires occupés.Les enjeux de la venue de Volodymyr Zelensky vont toutefois bien au-delà du manganèse et graphite dont le sol ukrainien regorge.L’Ukraine et l’Europe ont suivi avec inquiétude le rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui se sont longuement parlés le 12 février et qui ont lancé des négociations pour mettre fin à la guerre, avec l’objectif, pour l’impatient milliardaire républicain, d’aller vite.Jeudi encore, le président américain a répété qu’il avait confiance dans le président russe, malgré les avertissements répétés de Londres et Paris sur la fragilité de toute trêve qui ne serait pas accompagnée d’un solide dispositif de contrôle et de sécurité garanti par l’Amérique. Il s’est dit convaincu que Vladimir Poutine “tiendrait parole” en cas de cessez-le-feu.Donald Trump refuse de considérer Moscou comme responsable de la guerre et est allé jusqu’à faire porter la faute sur l’Ukraine. Il a totalement fermé la porte à une potentielle adhésion à l’Otan, espérée par Volodymyr Zelensky, en l’invitant à “oublier” une telle perspective.Mais le président américain a jugé, jeudi, qu’en cas d’accord de paix Kiev pourrait retrouver certains territoires: “nous allons essayer d’en récupérer autant que possible.”Il a aussi estimé que les troupes ukrainiennes, “peu importe ce que vous en pensez, (avaient) combattu très vaillamment”.