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Poutine propose des négociations directes avec l’Ukraine mais ignore l’appel au cessez-le-feu

Le président russe Vladimir Poutine a proposé dimanche des négociations “directes” et “sans condition préalable” entre la Russie et l’Ukraine dès jeudi à Istanbul, repoussant à de telles discussions toute possibilité d’instaurer le cessez-le-feu exigé par les alliés de Kiev.Dans une rare démonstration d’unité occidentale, l’Ukraine et ses alliés européens, de concert avec les Etats-Unis, ont adressé samedi un ultimatum à Moscou pour accepter un cessez-le-feu “complet et inconditionnel” de 30 jours à partir de lundi, faute de quoi la Russie s’exposerait à de nouvelles “sanctions massives”.Sans évoquer directement cette proposition, le président russe a reproché aux Européens de traiter la Russie “de manière grossière et à l’aide d’ultimatums” et a estimé que l’instauration d’une trêve devrait s’inscrire dans des discussions “directes” avec Kiev. “La Russie est prête à des négociations sans aucune condition préalable (….). Nous proposons de commencer dès jeudi prochain, le 15 mai, à Istanbul”, a déclaré M. Poutine dans une déclaration à la presse, en présence de journalistes de l’AFP, tard dans la nuit au Kremlin, précisant qu’il s’entretiendrait dans les heures qui viennent avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.Ce dernier, en contact régulier avec son homologue russe, a plusieurs fois proposé d’accueillir des pourparlers de paix.La Turquie, membre de l’Otan, avait joué un rôle de médiation en 2022 pour la conclusion d’un accord permettant l’exportation de céréales ukrainiennes par la mer Noire, dont la Russie avait par la suite claqué la porte.Vladimir Poutine a averti que des discussions devraient porter sur “les causes profondes du conflit” – qu’il a qualifié de “guerre” bien que ce terme soit rejeté par les autorités russes – “dans une perspective historique”.”Nous n’excluons pas qu’au cours de ces négociations, il soit possible de se mettre d’accord sur de nouveaux cessez-le-feu”, a-t-il ajouté, accusant Kiev d’avoir violé à de multiples reprises de précédentes trêves ou moratoires sur les frappes sur les installations énergétiques.- Sanctions “massives et coordonnées” -L’offensive massive lancée par la Russie en février 2022 a fait des dizaines de milliers de morts et la Russie occupe 20% du territoire ukrainien.Alors que les cartes ont été rebattues par le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a entamé un rapprochement avec Vladimir Poutine, Moscou a rejeté jusqu’à présent les appels au cessez-le-feu.Le Kremlin s’est contenté de décréter unilatéralement une trêve de trois jours pour les commémorations des 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie, qui s’est achevée dans la nuit de samedi à dimanche. L’Ukraine n’a pas fait état de frappes de missiles russes de longue portée sur ses villes pendant cette trêve mais elle a accusé la Russie de centaines de violations sur la ligne de front. Après un appel avec Donald Trump jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait assuré que son pays était “prêt” à mener “tous formats de négociations” avec Moscou, mais que la Russie devrait instaurer d’abord un cessez-le-feu.M. Zelensky a reçu samedi le soutien de ses alliés à l’occasion d’une visite à Kiev des dirigeants français Emmanuel Macron, allemand Friedrich Merz, britannique Keir Starmer et polonais Donald Tusk.Selon le président français, une vingtaine de pays membres d’une “coalition des volontaires” de soutiens à l’Ukraine, qui ont échangé par visioconférence à Kiev avec les dirigeants autour de  M. Zelensky, ont “décidé de soutenir un cessez-le-feu” de 30 jours, “avec une surveillance assurée principalement par les Etats-Unis d’Amérique” et à laquelle “tous les Européens contribueront”.Si la Russie refuse ce cessez-le-feu ou l’accepte mais le viole, il a été convenu que “des sanctions massives seraient préparées et coordonnées entre Européens et Américains”, a-t-il précisé.- Aide militaire -Volodymyr Zelensky et les quatre Européens ont téléphoné à Donald Trump pour l’informer des résultats de leurs entretiens. Friedrich Merz a évoqué la poursuite d’une “aide massive” à Kiev faute de réaction du Kremlin et estimé que la guerre russe en Ukraine “vise à détruire l’ordre politique européen tout entier”.Sur la chaîne américaine ABC vendredi soir, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait averti qu’un cessez-le-feu devrait être précédé d’un arrêt des livraisons d’armes occidentales. “Manoeuvre dilatoire”, a répliqué Emmanuel Macron.Sur le terrain, dans la nuit de samedi à dimanche, après l’expiration de la trêve décrétée par Moscou, des alertes aériennes ont retenti dans de nombreuses régions ukrainiennes, dont à Kiev.Non loin du front dans le nord-est du pays, le porte-parole de la brigade militaire Khartia a assuré à l’AFP qu’il n’y avait “pas de trêve” et que l’intensité des combats était restée “à peu près la même” que d’habitude, ses troupes ayant essuyé des tirs à l’arme lourde depuis jeudi, début du cessez-le-feu de trois jours décrété par Moscou.L’ambassade américaine en Ukraine a mis en garde vendredi contre le risque d’une importante “attaque aérienne” russe ces prochains jours.burs/gmo/nr

Le pape Léon XIV récite sa première prière dominicale à Saint-Pierre

Léon XIV se plie pour la première fois dimanche au rite de la prière dominicale depuis la basilique Saint-Pierre, un événement qui devrait de nouveau attirer des milliers de touristes et fidèles.A midi (10H00 GMT), le nouveau pape installé au balcon de la basilique récitera le “Regina Caeli” (“Reine des cieux”), une prière à Marie prononcée pendant le temps pascal. Après le “Habemus Papam” qui l’a présenté au monde jeudi, ce sera sa seconde apparition publique en tant que chef de l’Eglise catholique.”Que la paix soit avec vous tous!” avait-il alors lancé à la foule de quelque 100.000 personnes rassemblées sur la place.La prière de dimanche est d’autant plus attendue que ce rendez-vous hebdomadaire est souvent une occasion pour le pape de s’exprimer sur les grands sujets dominant l’actualité internationale.L’élection de ce pape américain – le premier de l’Histoire – classé parmi les modérés a été interprétée par certains comme une prise de distance avec le christianisme identitaire porté par plusieurs membres du gouvernement de Donald Trump.Samedi, le 267e pape a reçu les cardinaux, hauts dignitaires de l’Eglise chargés de l’assister dans son gouvernement, pour un discours abordant ses grandes priorités.Il a notamment rendu hommage au “précieux héritage” de François, décédé le 21 avril à l’âge de 88 ans.Le pape élu au deuxième jour du conclave des cardinaux a aussi expliqué son choix du nom “Léon” par une référence à Léon XIII, père au XIXe siècle de la “doctrine sociale” de l’Eglise qui insiste sur la solidarité et la dignité.”Aujourd’hui l’Église offre à tous son héritage de doctrine sociale pour répondre à une autre révolution industrielle et aux développements de l’intelligence artificielle, qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail”, a-t-il affirmé.- “Miracle” -Le pape Léon XIV s’est aussi recueilli samedi sur la tombe de son prédécesseur François.Une photo publiée par Vatican News, le site officiel d’informations du Vatican, le montre agenouillé devant la sobre tombe en marbre de François à Sainte-Marie-Majeure, une basilique papale de Rome qu’affectionnait le pape argentin.Dans la foulée le nouveau chef spirituel des 1,4 milliard de catholiques s’est rendu en visite privé dans un sanctuaire augustinien proche de Rome.Cet homme posé, qui a passé plus de la moitié de sa vie missionnaire au Pérou dont il a pris la nationalité, avait revendiqué dans son allocution inaugurale son appartenance à l’Ordre de Saint-Augustin, dont il a été le prieur général de 2001 à 2013.Fondé au XIIIe siècle, cet ordre dont les membres vivent selon des préceptes de vie commune, de partage et de recherche de la vérité, compte près de 3.000 membres dans une cinquantaine de pays.La prière de dimanche ouvrira une séquence de consultations intenses pour le chef de l’Eglise catholique, qui recevra lundi des représentants de la presse internationale en audience, puis vendredi le corps diplomatique.La messe solennelle de son intronisation se tiendra le dimanche 18 mai sur la place Saint-Pierre, en présence de plusieurs dirigeants étrangers ou leurs représentants.Durant cette célébration il recevra les symboles du pouvoir papal: notamment le pallium (sorte d’étole réservée aux grandes célébrations) et son anneau appelé “anneau du pêcheur”.Vendredi Léon XIV avait célébré une première messe dans la chapelle Sixtine, réservée aux cardinaux.”Il est le pape de la communion, de la prudence, un homme très équilibré, (…) toujours avec ses avis clairs et précis pour nous guider sur la voie à suivre”, a souligné samedi Edinson Farfan, l’évêque de Chiclayo au Pérou, où Robert Francis Prevost avait officié, suscitant la fierté des fidèles.”On priait pour un miracle, il est notre miracle”, a commenté samedi à l’AFP Leah Morgan, 59 ans, près de l’église St-Mary du quartier populaire de Chicago où l’actuel pape a officié comme enfant de choeur.

Le pape Léon XIV récite sa première prière dominicale à Saint-Pierre

Léon XIV se plie pour la première fois dimanche au rite de la prière dominicale depuis la basilique Saint-Pierre, un événement qui devrait de nouveau attirer des milliers de touristes et fidèles.A midi (10H00 GMT), le nouveau pape installé au balcon de la basilique récitera le “Regina Caeli” (“Reine des cieux”), une prière à Marie prononcée pendant le temps pascal. Après le “Habemus Papam” qui l’a présenté au monde jeudi, ce sera sa seconde apparition publique en tant que chef de l’Eglise catholique.”Que la paix soit avec vous tous!” avait-il alors lancé à la foule de quelque 100.000 personnes rassemblées sur la place.La prière de dimanche est d’autant plus attendue que ce rendez-vous hebdomadaire est souvent une occasion pour le pape de s’exprimer sur les grands sujets dominant l’actualité internationale.L’élection de ce pape américain – le premier de l’Histoire – classé parmi les modérés a été interprétée par certains comme une prise de distance avec le christianisme identitaire porté par plusieurs membres du gouvernement de Donald Trump.Samedi, le 267e pape a reçu les cardinaux, hauts dignitaires de l’Eglise chargés de l’assister dans son gouvernement, pour un discours abordant ses grandes priorités.Il a notamment rendu hommage au “précieux héritage” de François, décédé le 21 avril à l’âge de 88 ans.Le pape élu au deuxième jour du conclave des cardinaux a aussi expliqué son choix du nom “Léon” par une référence à Léon XIII, père au XIXe siècle de la “doctrine sociale” de l’Eglise qui insiste sur la solidarité et la dignité.”Aujourd’hui l’Église offre à tous son héritage de doctrine sociale pour répondre à une autre révolution industrielle et aux développements de l’intelligence artificielle, qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail”, a-t-il affirmé.- “Miracle” -Le pape Léon XIV s’est aussi recueilli samedi sur la tombe de son prédécesseur François.Une photo publiée par Vatican News, le site officiel d’informations du Vatican, le montre agenouillé devant la sobre tombe en marbre de François à Sainte-Marie-Majeure, une basilique papale de Rome qu’affectionnait le pape argentin.Dans la foulée le nouveau chef spirituel des 1,4 milliard de catholiques s’est rendu en visite privé dans un sanctuaire augustinien proche de Rome.Cet homme posé, qui a passé plus de la moitié de sa vie missionnaire au Pérou dont il a pris la nationalité, avait revendiqué dans son allocution inaugurale son appartenance à l’Ordre de Saint-Augustin, dont il a été le prieur général de 2001 à 2013.Fondé au XIIIe siècle, cet ordre dont les membres vivent selon des préceptes de vie commune, de partage et de recherche de la vérité, compte près de 3.000 membres dans une cinquantaine de pays.La prière de dimanche ouvrira une séquence de consultations intenses pour le chef de l’Eglise catholique, qui recevra lundi des représentants de la presse internationale en audience, puis vendredi le corps diplomatique.La messe solennelle de son intronisation se tiendra le dimanche 18 mai sur la place Saint-Pierre, en présence de plusieurs dirigeants étrangers ou leurs représentants.Durant cette célébration il recevra les symboles du pouvoir papal: notamment le pallium (sorte d’étole réservée aux grandes célébrations) et son anneau appelé “anneau du pêcheur”.Vendredi Léon XIV avait célébré une première messe dans la chapelle Sixtine, réservée aux cardinaux.”Il est le pape de la communion, de la prudence, un homme très équilibré, (…) toujours avec ses avis clairs et précis pour nous guider sur la voie à suivre”, a souligné samedi Edinson Farfan, l’évêque de Chiclayo au Pérou, où Robert Francis Prevost avait officié, suscitant la fierté des fidèles.”On priait pour un miracle, il est notre miracle”, a commenté samedi à l’AFP Leah Morgan, 59 ans, près de l’église St-Mary du quartier populaire de Chicago où l’actuel pape a officié comme enfant de choeur.

Trump évoque “de grands progrès” dans les négociations Chine/Etats-Unis, qui reprendront dimanche

Donald Trump s’est félicité samedi des “grands progrès” accomplis lors de pourparlers entre dirigeants américains et chinois à Genève sur les droits de douane et a affirmé qu’une “remise à zéro a été négociée”.”Très bonne réunion aujourd’hui avec la Chine, en Suisse. Beaucoup de choses ont été discutées, beaucoup ont été approuvées. Une remise à zéro a été négociée de manière amicale mais constructive. Nous souhaitons, pour le bien de la Chine et des États-Unis, que la Chine s’ouvre aux entreprises américaines. De grands progrès ont été accomplis!”, a-t-il écrit sur le réseau Truth Social.Les pourparlers entre la Chine et les États-Unis, entamés samedi matin dans une villa cossue à Genève pour tenter de résoudre la guerre commerciale que se livrent les deux pays, ont été suspendus dans la soirée et doivent reprendre dimanche matin.Signe de l’importance des enjeux, les deux capitales ont envoyé des représentants de haut rang à Genève ce weekend pour ces tractations: le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent, le représentant au Commerce Jamieson Greer et le vice-Premier ministre chinois He Lifeng.”Le contact établi en Suisse est une étape importante dans la promotion de la résolution du contentieux”, a indiqué en amont de la réunion l’agence de presse officielle Chine nouvelle, sans fournir plus de détails sur l’avancement des négociations.- “Un pas positif” -Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a fait des droits de douane une arme politique. Il a imposé une surtaxe de 145% sur les marchandises venant de Chine, en plus des droits de douane préexistants.Pékin, qui a promis de combattre “jusqu’au bout” les surtaxes de Donald Trump, a riposté avec 125% de droits de douane sur les produits américains.Résultat: les échanges bilatéraux sont pratiquement à l’arrêt et les marchés ont connu de violents soubresauts.Vendredi, Donald Trump avait fait un geste en suggérant d’abaisser à 80% les droits de douane punitifs qu’il a lui-même imposés sur les produits chinois.”Le président aimerait régler le problème avec la Chine. Comme il l’a dit, il aimerait apaiser la situation”, a assuré vendredi soir le secrétaire au Commerce Howard Lutnick sur Fox News.Le geste reste symbolique, car à ce niveau les droits de douane ne seraient toujours pas supportables pour la plupart des exportations chinoises vers les États-Unis.Les discussions organisées à Genève sont donc “un pas positif et constructif vers la désescalade”, a estimé la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala à la veille des pourparlers.Mi-avril, elle s’était montrée “très préoccupée”. Elle avait estimé que même si les échanges Chine-USA “ne représentaient qu’environ 3% du commerce mondial de marchandises, un découplage” de ces deux grandes économies “pourrait avoir des conséquences considérables”. L’économie mondiale serait alors organisée “selon des lignes géopolitiques en deux blocs isolés”.- “Concessions” -Le vice-Premier ministre chinois a semblé arriver à Genève avec un atout: Pékin a annoncé vendredi un bond de 8,1% de ses exportations en avril, un chiffre quatre fois supérieur aux prévisions des analystes, mais les exportations vers les États-Unis ont chuté de près de 18%.Donald Trump “ne va pas unilatéralement abaisser les droits de douane sur la Chine. On doit aussi voir des concessions de leur part”, a averti sa porte-parole, Karoline Leavitt.”Un résultat possible des discussions en Suisse serait un accord pour suspendre la plupart, voire la totalité, des droits de douane imposés cette année et cela pendant la durée des négociations” bilatérales, a déclaré à l’AFP Bonnie Glaser, qui dirige le programme Indo-Pacifique du German Marshall Fund, un cercle de réflexion à Washington.Xu Bin, professeur à l’école de commerce international Chine Europe (CEIBS) de Shanghaï ne s’attend pas à ce que les droits de douane reviennent à un “niveau raisonnable”: “Même si cela descend, ce sera probablement de moitié, et, là encore, ce sera trop haut pour avoir des échanges commerciaux normaux.”

Trump évoque “de grands progrès” dans les négociations Chine/Etats-Unis, qui reprendront dimanche

Donald Trump s’est félicité samedi des “grands progrès” accomplis lors de pourparlers entre dirigeants américains et chinois à Genève sur les droits de douane et a affirmé qu’une “remise à zéro a été négociée”.”Très bonne réunion aujourd’hui avec la Chine, en Suisse. Beaucoup de choses ont été discutées, beaucoup ont été approuvées. Une remise à zéro a été négociée de manière amicale mais constructive. Nous souhaitons, pour le bien de la Chine et des États-Unis, que la Chine s’ouvre aux entreprises américaines. De grands progrès ont été accomplis!”, a-t-il écrit sur le réseau Truth Social.Les pourparlers entre la Chine et les États-Unis, entamés samedi matin dans une villa cossue à Genève pour tenter de résoudre la guerre commerciale que se livrent les deux pays, ont été suspendus dans la soirée et doivent reprendre dimanche matin.Signe de l’importance des enjeux, les deux capitales ont envoyé des représentants de haut rang à Genève ce weekend pour ces tractations: le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent, le représentant au Commerce Jamieson Greer et le vice-Premier ministre chinois He Lifeng.”Le contact établi en Suisse est une étape importante dans la promotion de la résolution du contentieux”, a indiqué en amont de la réunion l’agence de presse officielle Chine nouvelle, sans fournir plus de détails sur l’avancement des négociations.- “Un pas positif” -Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a fait des droits de douane une arme politique. Il a imposé une surtaxe de 145% sur les marchandises venant de Chine, en plus des droits de douane préexistants.Pékin, qui a promis de combattre “jusqu’au bout” les surtaxes de Donald Trump, a riposté avec 125% de droits de douane sur les produits américains.Résultat: les échanges bilatéraux sont pratiquement à l’arrêt et les marchés ont connu de violents soubresauts.Vendredi, Donald Trump avait fait un geste en suggérant d’abaisser à 80% les droits de douane punitifs qu’il a lui-même imposés sur les produits chinois.”Le président aimerait régler le problème avec la Chine. Comme il l’a dit, il aimerait apaiser la situation”, a assuré vendredi soir le secrétaire au Commerce Howard Lutnick sur Fox News.Le geste reste symbolique, car à ce niveau les droits de douane ne seraient toujours pas supportables pour la plupart des exportations chinoises vers les États-Unis.Les discussions organisées à Genève sont donc “un pas positif et constructif vers la désescalade”, a estimé la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala à la veille des pourparlers.Mi-avril, elle s’était montrée “très préoccupée”. Elle avait estimé que même si les échanges Chine-USA “ne représentaient qu’environ 3% du commerce mondial de marchandises, un découplage” de ces deux grandes économies “pourrait avoir des conséquences considérables”. L’économie mondiale serait alors organisée “selon des lignes géopolitiques en deux blocs isolés”.- “Concessions” -Le vice-Premier ministre chinois a semblé arriver à Genève avec un atout: Pékin a annoncé vendredi un bond de 8,1% de ses exportations en avril, un chiffre quatre fois supérieur aux prévisions des analystes, mais les exportations vers les États-Unis ont chuté de près de 18%.Donald Trump “ne va pas unilatéralement abaisser les droits de douane sur la Chine. On doit aussi voir des concessions de leur part”, a averti sa porte-parole, Karoline Leavitt.”Un résultat possible des discussions en Suisse serait un accord pour suspendre la plupart, voire la totalité, des droits de douane imposés cette année et cela pendant la durée des négociations” bilatérales, a déclaré à l’AFP Bonnie Glaser, qui dirige le programme Indo-Pacifique du German Marshall Fund, un cercle de réflexion à Washington.Xu Bin, professeur à l’école de commerce international Chine Europe (CEIBS) de Shanghaï ne s’attend pas à ce que les droits de douane reviennent à un “niveau raisonnable”: “Même si cela descend, ce sera probablement de moitié, et, là encore, ce sera trop haut pour avoir des échanges commerciaux normaux.”

L1: Gouiri et Greenwood envoient Marseille en C1 au Havre

En allant gagner 3-1 au Havre, notamment grâce à doublé d’Amine Gouiri, Marseille s’est assuré une place sur le podium et une qualification directe pour la Ligue des champions la saison prochaine, au terme de la 33e journée de Ligue 1, samedi.Avec 62 points, l’OM reste 2e avant la dernière journée et ne pourra plus être rejoint par Nice (4e), Lille (5e) ou Strasbourg (6e), tous battus samedi et qui n’en comptent que 57.Le Havre, lui, 16e et barragiste virtuel avec 31 points, reste sous la menace de Saint-Etienne, 17e avec 30 unités mais a encore Nantes (15e) et Reims (14e) à portée.Sérieux et appliqué, Marseille a su se ressaisir après avoir semblé perturbé par une interruption du match qui a duré près de 30 minutes et causée par un début de bagarre en tribune, peu après l’heure de jeu.L’arbitre Willy Delajod avait immédiatement interrompu le match et renvoyé les joueurs aux vestiaires.Quelques minutes plus tôt, Marseille venait de trouver la faille grâce à l’intenable Amine Gouiri. Bien lancé par Pierre-Emile Hojbjerg, l’Algérien avait profité d’un loupé du capitaine havrais Arouna Sangante, pour aller ajuster Mathieu Gorgelin du droit (0-1, 56e).L’avantage était tout à fait logique tant Marseille avait dominé les débats jusque là.Tout juste pouvait-on alors reprocher un petit manque de variété dans les attaques aux hommes de Roberto de Zerbi, ainsi qu’un manque de réalisme.- Greenwood prend les choses en main -Dès la 3e minute, Jonathan Rowe, titularisé sur l’aile gauche, a contré une première reprise de Gouiri aux six mètres qui avait semblé devoir faire mouche.Un peu plus tard, Adrien Rabiot a manqué de réussite sur une tête qui s’est écrasée sur la transversale (10e), servi par un centre génial de l’extérieur du gauche de Mason Greenwood.L’Anglais, sur son flanc droit, a d’ailleurs longtemps été la principale menace olympienne mais ses tentatives ont été soit trop écrasée (21e), non-cadré (23e) ou ont trouvé la main ferme de Gorgelin sur sa route (29e).Après l’ouverture du score par Gouiri et l’interruption, Marseille a semblé avoir du mal à revenir dans le match alors que Le Havre jouait son va-tout.Et sur un contre, favorisé par une défense mal placée, Issa Soumaré avait été le plus prompt pour reprendre un centre à ras de terre et remettre les deux équipes à égalité (1-1, 66e).Après quelques minutes de flottement, Greenwood a repris les choses en main et sur un ballon qui semblait tout à fait anodin sur la droite, il a repiqué au centre et enroulé une frappe sublime du gauche qui est venue caresser l’intérieur du petit filet de Gorgelin, impuissant (1-2, 86e).Dans une fin de match débridée, Josué Casimir et Loïc Nego ont raté une excellente opportunité d’égaliser à nouveau (90e) avant que Gouiri ne vienne composter définitivement le ticket européen de Marseille au bout du temps additionnel (1-3, 90+8).

L’Inde et le Pakistan s’accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu

L’Inde et le Pakistan ont accepté samedi de cesser leurs hostilités après quatre jours d’attaques meurtrières de drones, de tirs d’artillerie et de frappes de missiles, mais quelques heures plus tard les deux pays se sont accusés mutuellement de violer le cessez-le-feu.”Nous demandons au Pakistan de prendre les mesures appropriées pour répondre à ces violations et traiter la situation avec sérieux et responsabilité”, a lancé le secrétaire du ministère indien des Affaires extérieures, Vikram Misri.Des journalistes de l’AFP ont entendu une série de fortes détonations samedi soir à Srinagar, la principale ville du Cachemire indien où la défense antiaérienne est entrée en action. Au Cachemire pakistanais, deux responsables ont rapporté à l’AFP des “échanges de tirs intermittents entre les forces pakistanaises et indiennes en trois endroits le long de la ligne de contrôle”, la frontière de facto dans la région disputée.Le Pakistan “maintient son engagement à appliquer fidèlement” le cessez-le-feu, et ses forces armées “gèrent la situation avec responsabilité et retenue”, a avancé le ministère pakistanais des Affaires étrangères, accusant à son tour l’Inde de commettre elle-même des violations du cessez-le-feu.”Nous pensons que toute question relative à la mise en Å“uvre diligente du cessez-le-feu doit être abordée par le biais d’une communication aux niveaux appropriés. Les troupes sur le terrain devraient également faire preuve de retenue”, ajoute le communiqué.- “Total et immédiat” -Depuis mercredi, les deux voisins, nés d’une douloureuse partition en 1947 au départ du colonisateur britannique et tous deux dotés de l’arme nucléaire, inquiètent les capitales étrangères qui redoutent le point de non-retour.”Après une longue nuit de discussions sous la médiation américaine, je suis heureux d’annoncer que l’Inde et le Pakistan ont accepté un CESSEZ-LE-FEU TOTAL ET IMMEDIAT”, a annoncé samedi à la surprise générale Donald Trump sur son réseau Truth Social, adressant ses “félicitations aux deux pays” pour leur “bon sens et grande intelligence”.A Islamabad, le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar a confirmé sur X “un cessez-le-feu avec effet immédiat”.A New Delhi, une source gouvernementale affirmait toutefois qu’il avait été directement négocié entre l’Inde et le Pakistan et que les deux voisins n’avaient pas prévu de discuter d’autre chose que du cessez-le-feu.Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a lui assuré que les deux gouvernements avaient “accepté de commencer des pourparlers sur un large éventail de questions dans un lieu neutre”.”Le cessez-le-feu a été conclu à la hâte, à un moment où les tensions étaient à leur comble”, a écrit sur X Michael Kugelman, analyste américain spécialiste de l’Asie du Sud.”L’Inde semble avoir interprété l’accord différemment des États-Unis et du Pakistan, et elle n’est probablement pas favorable aux discussions plus larges qu’il prévoit. Son respect posera des défis », a-t-il averti.Plusieurs capitales occidentales ont elles salué l’accord, “extrêmement bienvenu” pour Londres, “le choix de la responsabilité” pour Paris, “une première étape importante” selon Berlin. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, comme l’Iran, ont eux exprimé l’espoir d’une “paix durable”.La Chine s’est dite “disposée à continuer à jouer un rôle constructif”, en espérant que les deux parties “restent calmes (…) et évitent toute escalade”.- “Vengé les morts innocents ” -S’il est encore fragile, le cessez-le-feu a provoqué le soulagement au Cachemire, des deux côtés de la frontière.Côté pakistanais, pour Imran Mir, homme d’affaires de 30 ans, l’arrêt des hostilités est “vraiment bienvenu”. “On habite sur la Ligne de contrôle, et à chaque conflit, c’est nous qui souffrons le plus”, a-t-il dit à l’AFP.Côté indien, le chef du gouvernement local Omar Abdullah s’est réjoui: “maintenant, nous allons pouvoir mieux organiser l’approvisionnement et le traitement des blessés.”Sukesh Khajuria, Cachemiri indien, plaide lui pour “la vigilance”. “Le cessez-le-feu est bienvenu, mais c’est dur de faire confiance au Pakistan”.La brusque montée de tension a démarré le 22 avril avec un attentat qui a choqué l’Inde: des hommes armés ont abattu 26 civils sur un site touristique au Cachemire indien. New Delhi a accusé Islamabad de soutenir le groupe jihadiste qu’elle soupçonne de l’attaque, ce que son voisin a démenti fermement.Après des sanctions et menaces, les deux pays sont entrés mercredi dans leur pire confrontation militaire depuis des décennies.Ce jour-là, l’Inde a mené des frappes sur plusieurs villes pakistanaises assurant y détruire des “camps terroristes” et entraînant une spirale d’attaques et de contre-attaques.Samedi matin encore, le Pakistan annonçait lancer sa riposte après des tirs de missiles indiens sur des bases militaires, dont l’une aux portes d’Islamabad.Le Premier ministre pakistanais affirmait qu'”avec l’opération +Edifice compact+”, le Pakistan avait “donné à l’Inde une réponse adéquate et vengé les morts innocents” — une “vengeance” qu’il avait promise dans une adresse à la nation mercredi.L’Inde a confirmé avoir subi une série d’attaques, notamment de drones, contre plusieurs cibles militaires situées dans le nord-ouest du pays.Selon le bilan officiel des deux camps, une soixantaine de civils ont été tués depuis mercredi.Cet état de guerre a suscité d’importants mouvements de population de part et d’autre de la “ligne de contrôle”. Après l’annonce du cessez-le-feu, le Pakistan a rouvert son espace aérien alors que côté indien, 32 aéroports du quart nord-ouest du pays restaient fermés.burs-pa-sbh/ybl/def