AFP World

En recevant Zelensky, l’Afrique du Sud change son cap jugé prorusse

Signe du changement de ton de l’Afrique du Sud sur le conflit en Ukraine, le président Volodymyr Zelensky s’est rendu jeudi pour la première fois à Pretoria, qui a longtemps affiché des positions prorusses.Conséquence des frappes russes meurtrières sur Kiev dans la nuit, cette première visite du chef d’Etat ukrainien en Afrique a été écourtée.Mais elle intervient deux mois après le vote inédit par l’Afrique du Sud d’une résolution de l’ONU qualifiant la guerre “d’invasion totale de l’Ukraine” par la Russie et “réaffirmant son attachement” à l'”intégrité territoriale” du pays.Le revirement est frappant pour l’Afrique du Sud, dont le président Cyril Ramaphosa qualifiait encore Moscou d'”allié et ami précieux” au sommet des Brics en octobre 2024.Cette proximité affichée a valu des accusations de livraisons d’armes à un cargo russe, le Lady R, ayant mouillé au Cap en décembre 2022. Des accusations lancées par l’ex-ambassadeur des Etats-Unis.”L’Afrique du Sud a été critiquée pour avoir adopté une position assez ambiguë sur la façon de définir le conflit” en Ukraine, observe Priyal Singh, chercheur à l’Institut pour les études de sécurité à Pretoria, pour qui le vote de la résolution “a mis les choses au clair”.La présidence sud-africaine dément tout changement, qualifiant la visite de “poursuite des efforts pour tenter d’apporter une solution pacifique”, comme “depuis le début”, selon son porte-parole.- Cibles de Trump -Les deux hommes ont en commun d’être des cibles récurrentes de Donald Trump. Il a qualifié Volodymyr Zelensky de “dictateur”, accusé Pretoria de commettre un “génocide” contre les Blancs et critiqué la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice.Vu “la détérioration très rapide des relations entre Pretoria et Washington, l’Afrique du Sud essaie assurément de trouver un terrain d’entente avec ses partenaires européens”, l’UE étant son premier partenaire commercial, analyse Priyal Singh.”La contradiction entre la position de l’Afrique du Sud sur Gaza et celle sur l’Ukraine a évidemment tendu les relations”, ajoute-t-il, rappelant son positionnement d’emblée “très clair et de principe” sur les bombardements de l’enclave palestinienne par Israël.L’inflexion est remarquée côté européen: “Il s’agit d’une étape positive”, juge à propos de la visite ukrainienne le chef de mission adjoint de l’UE en Afrique du Sud, Fulgencio Garrido Ruiz.Pretoria est devenu “beaucoup plus cohérent” dans “ses positions d’appel au dialogue et de médiation”, estime Gustavo de Carvalho, chercheur à l’Institut sud-africain des Affaires internationales, qui fait remonter l’évolution à 2023.Il y a près de deux ans, Cyril Ramaphosa avait mené une délégation de chefs d’Etat africains à Saint-Pétersbourg (Russie) puis Kiev, pour appeler les deux côtés à la négociation.- “Vision naïve” -Cette posture n’est “pas simplement une vision naïve”, explique Gustavo de Carvalho, mais le fruit de “l’expérience de la transition plutôt douce en Afrique du Sud dans les années 1990” à l’issue de l’apartheid.La visite s’inscrit aussi dans une riposte de Kiev à la “stratégie de communication très agressive de la Russie en Afrique”, souigne Fulgencio Garrido Ruiz, rappelant les ouvertures de nouvelles ambassades ukrainiennes sur le continent.”Poutine n’aime pas la présence de l’Ukraine en Afrique”, a lancé Volodymyr Zelensky jeudi. “Il ne veut surtout pas que l’Ukraine établisse de bonnes relations, humaines mais aussi économiques, avec les pays de votre continent. Ils veulent être les seuls présents dans votre pays, comme ailleurs. C’est leur politique.”Loin de tourner le dos à Moscou, Cyril Ramaphosa avait appelé lundi son homologue russe Vladimir Poutine pour “affirmer les solides relations” entre les deux pays.Ce lien persistant s’explique, selon Priyal Singh, par l'”internationalisme progressiste” au coeur de la politique étrangère sud-africaine, qui est d’après lui une “vision très binaire du monde” distinguant “les puissances impériales et tous les autres opprimés”. Sur la base de ce logiciel, “pas mis à jour depuis les années 1980” et “enraciné dans la guerre froide”, “l’ANC (le parti au pouvoir en Afrique du Sud) ne verra jamais la Russie comme une puissance impériale”.

A Madagascar, Macron veut créer les “conditions” du “pardon” de la colonisation

Le président français Emmanuel Macron veut créer les “conditions” du “pardon” pour la colonisation de Madagascar, en restituant des restes humains emblématiques de ces “pages sanglantes et tragiques” et en engageant un travail de mémoire commun à travers une commission mixte d’historiens.Il a annoncé jeudi l’installation d’une “commission mixte franco-malgache d’historiens autour de 1947 (…) des guerres de décolonisation et des atrocités qui ont été commises à cette époque”, à l’issue de sa visite d’Etat de deux jours dans la capitale Antananarivo.”Des pages éminemment douloureuses”, avait-il reconnu un peu plus tôt en référence à la colonisation de Madagascar (de 1897 à l’indépendance en 1960) et à l’insurrection de 1947 réprimée dans le sang par l’armée française au prix de dizaines de milliers de vies.Les historiens malgaches réclamaient un tel geste mémoriel à l’image des commissions d’historiens créées avec d’autres anciennes colonies françaises comme le Cameroun, l’Algérie, le Sénégal ainsi que Haïti.Une démarche “pour que la vérité, la mémoire, l’histoire et la réconciliation puissent voir le jour”, a espéré le président français. “Il n’y a que vous qui pouvez faire ce chemin de pardon, qui est éminemment intime. Mais nous en créons les conditions, en permettant par ce lien très humain, très personnel et très symbolique, de faire le deuil de ce qui n’est plus”, a déclaré Emmanuel Macron après avoir visité l’ex-palais royal avec la princesse Fenosoa Ralandison Ratsimamanga.Une allusion à la restitution à venir de trois crânes sakalava, dont l’un appartenant à un roi malgache tué par l’armée française lors du massacre d’Ambiky en 1897. – “Martyr et héros” -Il s’agit de la première application de la loi de 2023 sur la restitution de restes humains appartenant aux collections publiques françaises.Les crânes sont conservés au Musée de l’Homme à Paris, en compagnie de plusieurs centaines de vestiges humains malgaches. “Il n’y a rien qui puisse justifier que les jeunesses africaines ne puissent connaître leur passé que par des musées parisiens”, a illustré Emmanuel Macron. Le crâne du roi Toera, décapité en 1897 par les troupes françaises et emporté comme trophée en France, n’a toutefois pas été restitué comme prévu à l’occasion de cette première visite bilatérale d’un président français dans l’ancienne colonie de 30 millions d’habitants depuis 2005.Des descendants du roi s’opposaient à une restitution en avril, synonyme de malheur selon les traditions locales. La famille avait aussi demandé que le tombeau du roi, récemment profané, soit restauré.La restitution se fera en août: “Enfin le rêve se réalise, la restitution est actée. Pour nous c’est un martyr, un héros”, a souligné la ministre malgache de la Culture Donna Mara.Emmanuel Macron a ensuite défendu l’intégration de Mayotte, bloquée par les Comores, à la Commission de l’océan Indien (COI), à l’occasion du 5ème sommet de l’organisation intergouvernementale organisé dans la capitale malgache.”Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l’écart d’un certain nombre de nos programmes”, a-t-il affirmé en notant que la France était le “premier bailleur” de l’organisation. – “Bonté et volonté” -La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l’océan Indien. Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans la région, Mayotte reste à la porte de l’organisation.Les Comores s’opposent à l’intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l’archipel est devenu indépendant en 1975.”L’intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité (..) sont dans l’intérêt de nos peuples et de la région”, a insisté le président français, tout en concédant vouloir “avancer de manière pragmatique vers cet objectif”.Le ministre comorien des Affaires étrangères Mohamed Mbae a aussitôt réitéré auprès de l’AFP qu'”il ne saurait être question d’intégration de Mayotte à la COI, Mayotte est comorienne”. Emmanuel Macron et son épouse Brigitte ont achevé leur visite dans la ferveur de milliers d’enfants vivant dans le quartier du père Pedro, un ancien élève séminariste du pape François en Argentine, devenu une figure locale de lutte contre la pauvreté.”Le mariage de la bonté et de la volonté, ça c’est unique et ça change le monde”, a lancé le président en hommage au prêtre de 76 ans, installé depuis 50 ans à Madagascar.clv-vl-str-ger/blb

A Madagascar, Macron veut créer les “conditions” du “pardon” de la colonisation

Le président français Emmanuel Macron veut créer les “conditions” du “pardon” pour la colonisation de Madagascar, en restituant des restes humains emblématiques de ces “pages sanglantes et tragiques” et en engageant un travail de mémoire commun à travers une commission mixte d’historiens.Il a annoncé jeudi l’installation d’une “commission mixte franco-malgache d’historiens autour de 1947 (…) …

A Madagascar, Macron veut créer les “conditions” du “pardon” de la colonisation Read More »

A Madagascar, Macron veut créer les “conditions” du “pardon” de la colonisation

Le président français Emmanuel Macron veut créer les “conditions” du “pardon” pour la colonisation de Madagascar, en restituant des restes humains emblématiques de ces “pages sanglantes et tragiques” et en engageant un travail de mémoire commun à travers une commission mixte d’historiens.Il a annoncé jeudi l’installation d’une “commission mixte franco-malgache d’historiens autour de 1947 (…) des guerres de décolonisation et des atrocités qui ont été commises à cette époque”, à l’issue de sa visite d’Etat de deux jours dans la capitale Antananarivo.”Des pages éminemment douloureuses”, avait-il reconnu un peu plus tôt en référence à la colonisation de Madagascar (de 1897 à l’indépendance en 1960) et à l’insurrection de 1947 réprimée dans le sang par l’armée française au prix de dizaines de milliers de vies.Les historiens malgaches réclamaient un tel geste mémoriel à l’image des commissions d’historiens créées avec d’autres anciennes colonies françaises comme le Cameroun, l’Algérie, le Sénégal ainsi que Haïti.Une démarche “pour que la vérité, la mémoire, l’histoire et la réconciliation puissent voir le jour”, a espéré le président français. “Il n’y a que vous qui pouvez faire ce chemin de pardon, qui est éminemment intime. Mais nous en créons les conditions, en permettant par ce lien très humain, très personnel et très symbolique, de faire le deuil de ce qui n’est plus”, a déclaré Emmanuel Macron après avoir visité l’ex-palais royal avec la princesse Fenosoa Ralandison Ratsimamanga.Une allusion à la restitution à venir de trois crânes sakalava, dont l’un appartenant à un roi malgache tué par l’armée française lors du massacre d’Ambiky en 1897. – “Martyr et héros” -Il s’agit de la première application de la loi de 2023 sur la restitution de restes humains appartenant aux collections publiques françaises.Les crânes sont conservés au Musée de l’Homme à Paris, en compagnie de plusieurs centaines de vestiges humains malgaches. “Il n’y a rien qui puisse justifier que les jeunesses africaines ne puissent connaître leur passé que par des musées parisiens”, a illustré Emmanuel Macron. Le crâne du roi Toera, décapité en 1897 par les troupes françaises et emporté comme trophée en France, n’a toutefois pas été restitué comme prévu à l’occasion de cette première visite bilatérale d’un président français dans l’ancienne colonie de 30 millions d’habitants depuis 2005.Des descendants du roi s’opposaient à une restitution en avril, synonyme de malheur selon les traditions locales. La famille avait aussi demandé que le tombeau du roi, récemment profané, soit restauré.La restitution se fera en août: “Enfin le rêve se réalise, la restitution est actée. Pour nous c’est un martyr, un héros”, a souligné la ministre malgache de la Culture Donna Mara.Emmanuel Macron a ensuite défendu l’intégration de Mayotte, bloquée par les Comores, à la Commission de l’océan Indien (COI), à l’occasion du 5ème sommet de l’organisation intergouvernementale organisé dans la capitale malgache.”Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l’écart d’un certain nombre de nos programmes”, a-t-il affirmé en notant que la France était le “premier bailleur” de l’organisation. – “Bonté et volonté” -La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l’océan Indien. Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans la région, Mayotte reste à la porte de l’organisation.Les Comores s’opposent à l’intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l’archipel est devenu indépendant en 1975.”L’intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité (..) sont dans l’intérêt de nos peuples et de la région”, a insisté le président français, tout en concédant vouloir “avancer de manière pragmatique vers cet objectif”.Le ministre comorien des Affaires étrangères Mohamed Mbae a aussitôt réitéré auprès de l’AFP qu'”il ne saurait être question d’intégration de Mayotte à la COI, Mayotte est comorienne”. Emmanuel Macron et son épouse Brigitte ont achevé leur visite dans la ferveur de milliers d’enfants vivant dans le quartier du père Pedro, un ancien élève séminariste du pape François en Argentine, devenu une figure locale de lutte contre la pauvreté.”Le mariage de la bonté et de la volonté, ça c’est unique et ça change le monde”, a lancé le président en hommage au prêtre de 76 ans, installé depuis 50 ans à Madagascar.clv-vl-str-ger/blb

La place Saint-Pierre ne désemplit pas avant les funérailles du pape

Des milliers de personnes continuaient d’affluer jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome pour se recueillir devant la dépouille du pape François, à laquelle plus de 60.000 fidèles ont déjà rendu hommage depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi en présence de dirigeants du monde entier.Au terme des funérailles, le cercueil du pape argentin, décédé lundi à 88 ans, sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, et les fidèles pourront se recueillir sur sa tombe “dès dimanche matin”, a annoncé le Vatican.De mercredi 09H00 GMT à jeudi 11H00 GMT, quelque 61.000 personnes se sont recueillies devant le cercueil du jésuite argentin dans la monumentale basilique Saint-Pierre, selon la même source. Les portes, qui devaient fermer à minuit mercredi, sont finalement restées ouvertes jusqu’à 05H30 jeudi pour accueillir le flot de fidèles.Et le Vatican a indiqué que, si nécessaire, les horaires de visite pourraient être à nouveau prolongés au-delà de minuit jeudi. Mais, contrairement à la veille, aucune photo n’était autorisée à l’intérieur de la basilique, rendant le défilé des pèlerins devant le cercueil ouvert du pape nettement plus fluide.Le chef du plus de 1,4 milliard de catholiques y repose vêtu d’une mitre blanche et d’une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet devant le maître-autel. A la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux, le cercueil n’est surélevé que de quelques mètres sur un support posé à même le sol.”Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille”, a témoigné jeudi matin auprès de l’AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François “a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j’espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien”, a-t-il confié.- Le “père des invisibles” -“C’était un grand homme, c’était le père des laissés-pour-compte, des invisibles”, a également témoigné jeudi Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n’a pas hésité à rejoindre la queue devant la basilique, armée d’un café, pour vivre ce “moment historique”. Surtout pour nous “parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment”, a-t-elle ajouté.”Il faut être très enthousiaste et très motivé pour faire cette longue file d’attente. Mais nous sommes venus exprès pour voir la basilique Saint-Pierre et le Vatican”, a souligné auprès de l’AFP Laure Du Moulin, une touriste parisienne en voyage familial à Rome.Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se sont réunis jeudi matin pour la troisième fois, une “congrégation” à laquelle 113 d’entre eux ont pris part. Ils doivent à nouveau se concerter vendredi matin.Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs – ceux âgés de moins de 80 ans – sont invités à prendre part. Certains ont toutefois annoncé qu’ils ne viendraient pas pour raison de santé.- Inhumation en présence de pauvres -Au terme des funérailles de François sur la place Saint-Pierre samedi, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, le parcours que suivra le cercueil jusqu’à Sainte-Marie-Majeure, basilique dédiée à la vierge où le pape sera inhumé conformément à sa volonté, n’est pas encore connu.Quelque 130 délégations étrangères ont confirmé jusqu’ici leur présence aux funérailles du pape, parmi lesquelles 50 chefs d’Etat élus et dix souverains, a annoncé jeudi le Vatican. Un groupe de pauvres et de nécessiteux sera présent sur les marches de Sainte-Marie-Majeure, a aussi précisé le service de presse du Saint-Siège, rappelant que les pauvres avaient une place privilégiée “dans le coeur et le magistère du Saint-Père, qui avait choisi le nom François pour ne jamais les oublier”.Mercredi, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu’à sa mort, vers la basilique Saint-Pierre.Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces novemdiales, des célébrations auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu’au 4 mai.Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d’une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l’Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu’au conclave.Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d’Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l’Eglise catholique, placées sous haute sécurité.Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

La place Saint-Pierre ne désemplit pas avant les funérailles du pape

Des milliers de personnes continuaient d’affluer jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome pour se recueillir devant la dépouille du pape François, à laquelle plus de 60.000 fidèles ont déjà rendu hommage depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi en présence de dirigeants du monde entier.Au terme des funérailles, le cercueil du pape argentin, décédé lundi à 88 ans, sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, et les fidèles pourront se recueillir sur sa tombe “dès dimanche matin”, a annoncé le Vatican.De mercredi 09H00 GMT à jeudi 11H00 GMT, quelque 61.000 personnes se sont recueillies devant le cercueil du jésuite argentin dans la monumentale basilique Saint-Pierre, selon la même source. Les portes, qui devaient fermer à minuit mercredi, sont finalement restées ouvertes jusqu’à 05H30 jeudi pour accueillir le flot de fidèles.Et le Vatican a indiqué que, si nécessaire, les horaires de visite pourraient être à nouveau prolongés au-delà de minuit jeudi. Mais, contrairement à la veille, aucune photo n’était autorisée à l’intérieur de la basilique, rendant le défilé des pèlerins devant le cercueil ouvert du pape nettement plus fluide.Le chef du plus de 1,4 milliard de catholiques y repose vêtu d’une mitre blanche et d’une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet devant le maître-autel. A la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux, le cercueil n’est surélevé que de quelques mètres sur un support posé à même le sol.”Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille”, a témoigné jeudi matin auprès de l’AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François “a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j’espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien”, a-t-il confié.- Le “père des invisibles” -“C’était un grand homme, c’était le père des laissés-pour-compte, des invisibles”, a également témoigné jeudi Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n’a pas hésité à rejoindre la queue devant la basilique, armée d’un café, pour vivre ce “moment historique”. Surtout pour nous “parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment”, a-t-elle ajouté.”Il faut être très enthousiaste et très motivé pour faire cette longue file d’attente. Mais nous sommes venus exprès pour voir la basilique Saint-Pierre et le Vatican”, a souligné auprès de l’AFP Laure Du Moulin, une touriste parisienne en voyage familial à Rome.Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se sont réunis jeudi matin pour la troisième fois, une “congrégation” à laquelle 113 d’entre eux ont pris part. Ils doivent à nouveau se concerter vendredi matin.Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs – ceux âgés de moins de 80 ans – sont invités à prendre part. Certains ont toutefois annoncé qu’ils ne viendraient pas pour raison de santé.- Inhumation en présence de pauvres -Au terme des funérailles de François sur la place Saint-Pierre samedi, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, le parcours que suivra le cercueil jusqu’à Sainte-Marie-Majeure, basilique dédiée à la vierge où le pape sera inhumé conformément à sa volonté, n’est pas encore connu.Quelque 130 délégations étrangères ont confirmé jusqu’ici leur présence aux funérailles du pape, parmi lesquelles 50 chefs d’Etat élus et dix souverains, a annoncé jeudi le Vatican. Un groupe de pauvres et de nécessiteux sera présent sur les marches de Sainte-Marie-Majeure, a aussi précisé le service de presse du Saint-Siège, rappelant que les pauvres avaient une place privilégiée “dans le coeur et le magistère du Saint-Père, qui avait choisi le nom François pour ne jamais les oublier”.Mercredi, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu’à sa mort, vers la basilique Saint-Pierre.Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces novemdiales, des célébrations auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu’au 4 mai.Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d’une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l’Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu’au conclave.Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d’Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l’Eglise catholique, placées sous haute sécurité.Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

Une lycéenne tuée et trois blessés dans une attaque au couteau dans un lycée privé de Nantes

Une lycéenne a été tuée et trois autres ont été blessés à coups de couteau jeudi à la mi-journée dans le collège-lycée privé Notre-Dame de Toutes-Aides, à Nantes, par un élève interpellé peu après les faits, a appris l’AFP de source proche du dossier.Les faits se sont déroulés vers 12H30. Un élève armé d’un couteau s’est attaqué à quatre de ses camarades, avant d’être maîtrisé par le corps enseignant et interpellé, selon les tout premiers éléments de l’enquête. Sur X, la ministre de l’Education Elisabeth Borne et le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ont annoncé qu’ils se rendraient sur les lieux du drame dans les prochaines heures. “Une agression au couteau a eu lieu ce midi au sein d’un établissement scolaire privé de Nantes. Je me rends sur place avec Bruno Retailleau pour exprimer toute ma solidarité aux victimes et mon soutien à la communauté éducative”, a écrit Mme Borne.Une conférence de presse du procureur de la République de Nantes est prévue à 19H00.Sur place, la rue menant à l’établissement est bouclée par un périmètre de sécurité surveillé par de nombreux policiers et des militaires de Vigipirate, a constaté l’AFP sur place.Des parents inquiets se massent également aux abords du lycée. Ludivine, 48 ans, a dit avoir appris que sa fille est dans la classe de Seconde concernée par l’attaque. “Moi qui suis une mère anxieuse et qui ne la laisse pas sortir seule, je ne pensais pas qu’il lui arriverait quelque chose dans son lycée”, a-t-elle dit à l’AFP, qualifiant l’établissement de “calme et correct à tous les niveaux”.- Elèves “confinés” -Une collégienne, que l’AFP a pu joindre, a livré un premier témoignage. “J’étais au self avec mes amies et on nous a dit qu’un lycéen avait poignardé des élèves de seconde dans plusieurs classes. On nous a demandés de ne pas sortir du self pendant une vingtaine de minutes puis on nous a confinés dans un gymnase. Ca fait longtemps qu’on est là, mais on a pu appeler nos parents et les rassurer. Dans un autre gymnase, il y a les 4e et 5e, les secondes ne sont pas avec nous”, a déclaré à l’AFP une collégienne de 3e.”Le lycéen, les gens le connaissaient comme dépressif, il disait qu’il adorait Hitler. Il a envoyé un mail de 13 pages à tout le monde pour expliquer tous ses problèmes à midi”, a-t-elle ajouté.La direction du collège a adressé un message aux parents d’élèves que l’AFP a pu consulter.”Je tiens à vous informer d’un événement majeur, une attaque au couteau s’est produite ce jour sur le temps du midi, entraînant le déclenchement du Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS) et le confinement immédiat des élèves au sein de l’établissement”.”En coordination avec les autorités présentes (services de police), nous organisons la sortie progressive des élèves à partir de 15h30 selon un protocole strict”, a-t-il ajouté. – 2.000 élèves -Notre-Dame de Toutes-Aides est un établissement scolaire privé sous contrat situé dans l’est de Nantes qui accueille environ 2.000 élèves, de l’école maternelle au lycée, d’après son site internet.La répétition de drames dans ou autour d’établissements scolaires impliquant ces derniers mois des adolescents avec des couteaux a conduit le gouvernent à vouloir s’attaquer à ce phénomène.  La ministre de l’Education nationale a annoncé son intention de durcir les règles concernant les élèves pris en possession d’une arme blanche dans un établissement scolaire. Ils passeront à l’avenir systématiquement en conseil de discipline.Dans un télégramme adressé fin mars aux préfets et recteurs d’académies, les ministres de l’Education nationale et de l’Intérieur ont appelé à mener “des contrôles aléatoires aux abords des établissements scolaires” d’ici à “la fin de l’année scolaire”.Les meurtres à l’intérieur des établissements scolaires restent rares. En février 2023, un lycéen avait poignardé son enseignante avec un couteau de cuisine dans un établissement privé de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-atlantiques) .mas-all-sm-cor/mb/et/swi