AFP World
Chassés du Pakistan, des Afghans face au néant d’une vie à reconstruire
Poussée à partir du Pakistan où elle est née, Nazmine Khan découvre pour la première fois son pays, l’Afghanistan, dans un camp à la frontière. A 15 ans, elle sait peu de choses sur son avenir, simplement qu’elle risque d’avoir moins de liberté.”Nous n’avions jamais pensé que nous retournerions en Afghanistan. Quand nos parents nous ont dit qu’il fallait partir, nous avons pleuré”, raconte à l’AFP l’adolescente qui vit avec six membres de sa famille sous la chaleur écrasante d’une tente du camp d’Omari, à Torkham, l’un des deux postes-frontières entre les pays voisins.Islamabad, qui les accuse d’être liés au “terrorisme et au narcotrafic”, a commencé début avril à expulser en masse les Afghans, avec ou sans papiers, parfois arrivés il y a des décennies pour fuir guerres et crises.Nombre d’entre eux n’ont pas attendu de se faire arrêter pour partir, imaginant leur sort inéluctable.Depuis le 1er avril, plus de 100.000 Afghans sont repartis, d’après Islamabad, sur les trois millions que compte le pays.Les quatre frères et la soeur de Nazmine Khan sont également nés au Pakistan, où leurs grands-parents se sont installés  dans les années 1960.Leur tente est quasi vide: deux coussins, un linge faisant office de matelas, aucune couverture, mais une nuée de mouches et une multitude d’enfants aux doigts noircis et aux habits troués qui entrent et sortent.En ourdou, langue nationale du Pakistan, Nazmine explique qu’ils iront “dans quelques jours chercher une location” dans leur berceau familial, ailleurs dans la province de Nangarhar.- “Nouvelle vie” -Interrogée sur son avenir, elle s’avoue “complètement perdue”. Elle était déscolarisée au Pakistan et l’interdiction faite aux filles d’étudier au-delà du primaire par les autorités talibanes ne changera guère le cours de sa vie.Mais du peu qu’elle a entendu de son pays lorsqu’elle habitait dans le Pendjab, dans l’Est du Pakistan frontalier de l’Inde, elle sait qu'”ici il n’y a pas la même liberté”.Depuis leur retour au pouvoir en 2021, les autorités talibanes ont imposé ce que l’ONU appelle un “apartheid de genre”: les femmes sont bannies des universités, des parcs et leur accès au marché du travail est restreint, tandis que les salons de beauté et les salles de sports pour femmes ont été fermés.”C’est une nouvelle vie pour eux et ils la débutent avec très peu d’affaires, d’argent et de soutien”, note Ibrahim Humadi, chef de projet de l’ONG Islamic Relief qui a installé 200 tentes à Omari.Certaines familles restent plus longtemps que les trois jours prévus à leur arrivée car elles n’ont nulle part où aller avec leurs maigres économies, dit-il à l’AFP.”Ils savent qu’ils seront soutenus dans leurs régions d’accueil mais aussi que la société afghane souffre déjà ”, ajoute-t-il.Selon l’ONU, 85% des Afghans vivent avec moins d’un dollar par jour.- “Faire demi-tour” -“Nous n’avions jamais vu (l’Afghanistan) de notre vie. Nous ne savons pas si on peut trouver du travail donc nous sommes inquiets”, témoigne Jalil Khan Mohamedin, 28 ans, en amoncelant couettes, sommiers et ventilateurs dans un camion qui amènera les 16 membres de sa famille à Kaboul, où pourtant rien ne les attend.Les autorités talibanes assurent préparer des villes dédiées aux réfugiés, notamment une dans la province de Nangarhar, mais elle consiste pour l’heure en une piste tracée au milieu d’un désert de cailloux.L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) réclame “davantage de clarté” pour s’assurer que ces sites sont “viables”, en termes d’accès aux services de base, d’hygiène et d’éducation notamment.Il faut s’assurer que le transfert des réfugiés y est “volontaire”, insiste auprès de l’AFP Avand Azeez Agha, chargé de communication à l’OIM-Afghanistan.L’air groggy, le frère de Nazmine, Dilawar Khan, ne digère toujours pas le départ du Pakistan, qui l’a vu naître il y a 25 ans. Son épouse, pakistanaise, a préféré divorcer que de le suivre.”Le premier jour, lorsque nous avons traversé la frontière, on a eu envie de faire demi-tour”, dit l’ancien chauffeur routier. “Nous ne comprenons toujours pas. Là -bas, nous ne faisions que travailler”.
Chassés du Pakistan, des Afghans face au néant d’une vie à reconstruire
Poussée à partir du Pakistan où elle est née, Nazmine Khan découvre pour la première fois son pays, l’Afghanistan, dans un camp à la frontière. A 15 ans, elle sait peu de choses sur son avenir, simplement qu’elle risque d’avoir moins de liberté.”Nous n’avions jamais pensé que nous retournerions en Afghanistan. Quand nos parents nous …
Chassés du Pakistan, des Afghans face au néant d’une vie à reconstruire Read More »
Chassés du Pakistan, des Afghans face au néant d’une vie à reconstruire
Poussée à partir du Pakistan où elle est née, Nazmine Khan découvre pour la première fois son pays, l’Afghanistan, dans un camp à la frontière. A 15 ans, elle sait peu de choses sur son avenir, simplement qu’elle risque d’avoir moins de liberté.”Nous n’avions jamais pensé que nous retournerions en Afghanistan. Quand nos parents nous ont dit qu’il fallait partir, nous avons pleuré”, raconte à l’AFP l’adolescente qui vit avec six membres de sa famille sous la chaleur écrasante d’une tente du camp d’Omari, à Torkham, l’un des deux postes-frontières entre les pays voisins.Islamabad, qui les accuse d’être liés au “terrorisme et au narcotrafic”, a commencé début avril à expulser en masse les Afghans, avec ou sans papiers, parfois arrivés il y a des décennies pour fuir guerres et crises.Nombre d’entre eux n’ont pas attendu de se faire arrêter pour partir, imaginant leur sort inéluctable.Depuis le 1er avril, plus de 100.000 Afghans sont repartis, d’après Islamabad, sur les trois millions que compte le pays.Les quatre frères et la soeur de Nazmine Khan sont également nés au Pakistan, où leurs grands-parents se sont installés  dans les années 1960.Leur tente est quasi vide: deux coussins, un linge faisant office de matelas, aucune couverture, mais une nuée de mouches et une multitude d’enfants aux doigts noircis et aux habits troués qui entrent et sortent.En ourdou, langue nationale du Pakistan, Nazmine explique qu’ils iront “dans quelques jours chercher une location” dans leur berceau familial, ailleurs dans la province de Nangarhar.- “Nouvelle vie” -Interrogée sur son avenir, elle s’avoue “complètement perdue”. Elle était déscolarisée au Pakistan et l’interdiction faite aux filles d’étudier au-delà du primaire par les autorités talibanes ne changera guère le cours de sa vie.Mais du peu qu’elle a entendu de son pays lorsqu’elle habitait dans le Pendjab, dans l’Est du Pakistan frontalier de l’Inde, elle sait qu'”ici il n’y a pas la même liberté”.Depuis leur retour au pouvoir en 2021, les autorités talibanes ont imposé ce que l’ONU appelle un “apartheid de genre”: les femmes sont bannies des universités, des parcs et leur accès au marché du travail est restreint, tandis que les salons de beauté et les salles de sports pour femmes ont été fermés.”C’est une nouvelle vie pour eux et ils la débutent avec très peu d’affaires, d’argent et de soutien”, note Ibrahim Humadi, chef de projet de l’ONG Islamic Relief qui a installé 200 tentes à Omari.Certaines familles restent plus longtemps que les trois jours prévus à leur arrivée car elles n’ont nulle part où aller avec leurs maigres économies, dit-il à l’AFP.”Ils savent qu’ils seront soutenus dans leurs régions d’accueil mais aussi que la société afghane souffre déjà ”, ajoute-t-il.Selon l’ONU, 85% des Afghans vivent avec moins d’un dollar par jour.- “Faire demi-tour” -“Nous n’avions jamais vu (l’Afghanistan) de notre vie. Nous ne savons pas si on peut trouver du travail donc nous sommes inquiets”, témoigne Jalil Khan Mohamedin, 28 ans, en amoncelant couettes, sommiers et ventilateurs dans un camion qui amènera les 16 membres de sa famille à Kaboul, où pourtant rien ne les attend.Les autorités talibanes assurent préparer des villes dédiées aux réfugiés, notamment une dans la province de Nangarhar, mais elle consiste pour l’heure en une piste tracée au milieu d’un désert de cailloux.L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) réclame “davantage de clarté” pour s’assurer que ces sites sont “viables”, en termes d’accès aux services de base, d’hygiène et d’éducation notamment.Il faut s’assurer que le transfert des réfugiés y est “volontaire”, insiste auprès de l’AFP Avand Azeez Agha, chargé de communication à l’OIM-Afghanistan.L’air groggy, le frère de Nazmine, Dilawar Khan, ne digère toujours pas le départ du Pakistan, qui l’a vu naître il y a 25 ans. Son épouse, pakistanaise, a préféré divorcer que de le suivre.”Le premier jour, lorsque nous avons traversé la frontière, on a eu envie de faire demi-tour”, dit l’ancien chauffeur routier. “Nous ne comprenons toujours pas. Là -bas, nous ne faisions que travailler”.
L’émissaire de Trump prévoit une nouvelle visite en Russie, selon le Kremlin
L’émissaire américain Steve Witkoff prévoit un voyage cette semaine à Moscou, a annoncé mardi le Kremlin, en mettant en garde contre toute précipitation dans les discussions pour le règlement du conflit en Ukraine, qui se prolongent depuis plus de deux mois.Cette annonce intervient à la veille d’une nouvelle rencontre entre Américains, Ukrainiens et Européens à Londres, visant à obtenir un cessez-le-feu, après plus de trois ans de combats dévastateurs depuis l’offensive russe de 2022.Avant ce nouveau ballet diplomatique, Iouri Ouchakov, le conseiller de Vladimir Poutine pour les Affaires internationales, a indiqué à l’agence de presse TASS que Steve Witkoff, le négociateur du président américain Donald Trump, prévoyait une visite dans la capitale russe cette semaine.Si elle se confirme, il s’agirait de la quatrième de M. Witkoff en Russie depuis la relance des relations russo-américaines initiée, mi-février, par Donald Trump.Le président américain, qui veut mettre un terme au plus vite au conflit, avait dit dimanche espérer un accord “dans la semaine” entre Moscou et Kiev, sans dévoiler les contours de cet engagement hypothétique.M. Trump semble s’impatienter et son secrétaire d’État, Marco Rubio, a mis la pression sur les deux belligérants la semaine dernière, assurant que Washington pourrait “passer à autre chose” et se retirer des négociations faute de résultat.- Le Kremlin temporise -En attendant, Vladimir Poutine considère avoir de bonnes cartes entre les mains: malgré de lourdes pertes, son armée avance lentement dans l’Est et contrôle près de 20% du territoire ukrainien, les forces de Kiev ont été quasiment entièrement repoussées de la région russe de Koursk, et Donald Trump a impulsé un rapprochement inattendu avec lui.Ses demandes restent donc maximalistes: le président russe appelle à la reddition de l’Ukraine, à son renoncement à rejoindre l’Otan et demande à ce que Moscou garde les cinq régions ukrainiennes que la Russie a annexées. Des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés.Plus largement, Vladimir Poutine aimerait parvenir à un accord sur une refonte de l’architecture sécuritaire en Europe, lui qui dénonce l’expansion de l’Otan aux frontières russes depuis la dislocation de l’URSS en 1991.En l’état, donc, le dirigeant russe ne veut pas se précipiter, comme l’a fait savoir son porte-parole Dmitri Peskov mardi: le règlement du conflit est “un sujet tellement complexe” qu'”il ne vaut probablement mieux pas fixer de délai serré”.Comprendre: Moscou ne veut pas “essayer de faire rentrer un règlement viable (du conflit) dans un court laps de temps”.- “Opération marketing” -C’est dans ce contexte incertain qu’Américains, Ukrainiens, Britanniques et Français se retrouveront mercredi à Londres pour une deuxième série de réunions, selon un haut responsable ukrainien à l’AFP sous couvert d’anonymat, après de premières discussions dans ce format inédit jeudi dernier à Paris.Cette réunion dans la capitale française n’avait pas permis d’avancée majeure, mais le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit lundi vouloir promouvoir mercredi “un cessez-le-feu sans conditions” — une proposition que Vladimir Poutine a pourtant ignorée une première fois en mars.Lundi, il avait aussi dit attendre “une réponse claire” de Moscou à sa proposition sur une nouvelle trêve concernant les attaques contre les infrastructures civiles, après que Vladimir Poutine eut indiqué simplement vouloir “analyser” cette offre.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé mardi que Moscou voulait “clairement différencier les situations dans lesquelles ces infrastructures (civiles) peuvent être utilisées à des fins militaires et celles dans lesquelles elles ne peuvent pas l’être” avant d’accepter une telle trêve.Pendant le week-end, Moscou et Kiev se sont accusés mutuellement d’avoir violé un cessez-le-feu de Pâques annoncé par Vladimir Poutine, et que les alliés de l’Ukraine, comme la France, ont dénoncé comme une “opération marketing”, de “séduction”, vis-à -vis de l’imprévisible Donald Trump.Depuis, l’armée russe a repris ses frappes et revendiqué mardi la prise d’une petite localité, Soukhaïa Balka, dans la région de Donetsk (est), où des bombardements russes ont tué mardi trois personnes dans la ville de Mirnograd, selon le parquet ukrainien. Une attaque aérienne russe a également tué une personne et blessé 26 autres dans un quartier résidentiel de la ville de Zaporijjia (sud), selon les secours ukrainiens. Six autres ont par ailleurs été blessées à Kherson (sud), neuf à Kharkiv et quatre à Koupiansk (nord-est), d’après les autorités ukrainiennes.
L’émissaire de Trump prévoit une nouvelle visite en Russie, selon le Kremlin
L’émissaire américain Steve Witkoff prévoit un voyage cette semaine à Moscou, a annoncé mardi le Kremlin, en mettant en garde contre toute précipitation dans les discussions pour le règlement du conflit en Ukraine, qui se prolongent depuis plus de deux mois.Cette annonce intervient à la veille d’une nouvelle rencontre entre Américains, Ukrainiens et Européens à Londres, visant à obtenir un cessez-le-feu, après plus de trois ans de combats dévastateurs depuis l’offensive russe de 2022.Avant ce nouveau ballet diplomatique, Iouri Ouchakov, le conseiller de Vladimir Poutine pour les Affaires internationales, a indiqué à l’agence de presse TASS que Steve Witkoff, le négociateur du président américain Donald Trump, prévoyait une visite dans la capitale russe cette semaine.Si elle se confirme, il s’agirait de la quatrième de M. Witkoff en Russie depuis la relance des relations russo-américaines initiée, mi-février, par Donald Trump.Le président américain, qui veut mettre un terme au plus vite au conflit, avait dit dimanche espérer un accord “dans la semaine” entre Moscou et Kiev, sans dévoiler les contours de cet engagement hypothétique.M. Trump semble s’impatienter et son secrétaire d’État, Marco Rubio, a mis la pression sur les deux belligérants la semaine dernière, assurant que Washington pourrait “passer à autre chose” et se retirer des négociations faute de résultat.- Le Kremlin temporise -En attendant, Vladimir Poutine considère avoir de bonnes cartes entre les mains: malgré de lourdes pertes, son armée avance lentement dans l’Est et contrôle près de 20% du territoire ukrainien, les forces de Kiev ont été quasiment entièrement repoussées de la région russe de Koursk, et Donald Trump a impulsé un rapprochement inattendu avec lui.Ses demandes restent donc maximalistes: le président russe appelle à la reddition de l’Ukraine, à son renoncement à rejoindre l’Otan et demande à ce que Moscou garde les cinq régions ukrainiennes que la Russie a annexées. Des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés.Plus largement, Vladimir Poutine aimerait parvenir à un accord sur une refonte de l’architecture sécuritaire en Europe, lui qui dénonce l’expansion de l’Otan aux frontières russes depuis la dislocation de l’URSS en 1991.En l’état, donc, le dirigeant russe ne veut pas se précipiter, comme l’a fait savoir son porte-parole Dmitri Peskov mardi: le règlement du conflit est “un sujet tellement complexe” qu'”il ne vaut probablement mieux pas fixer de délai serré”.Comprendre: Moscou ne veut pas “essayer de faire rentrer un règlement viable (du conflit) dans un court laps de temps”.- “Opération marketing” -C’est dans ce contexte incertain qu’Américains, Ukrainiens, Britanniques et Français se retrouveront mercredi à Londres pour une deuxième série de réunions, selon un haut responsable ukrainien à l’AFP sous couvert d’anonymat, après de premières discussions dans ce format inédit jeudi dernier à Paris.Cette réunion dans la capitale française n’avait pas permis d’avancée majeure, mais le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit lundi vouloir promouvoir mercredi “un cessez-le-feu sans conditions” — une proposition que Vladimir Poutine a pourtant ignorée une première fois en mars.Lundi, il avait aussi dit attendre “une réponse claire” de Moscou à sa proposition sur une nouvelle trêve concernant les attaques contre les infrastructures civiles, après que Vladimir Poutine eut indiqué simplement vouloir “analyser” cette offre.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé mardi que Moscou voulait “clairement différencier les situations dans lesquelles ces infrastructures (civiles) peuvent être utilisées à des fins militaires et celles dans lesquelles elles ne peuvent pas l’être” avant d’accepter une telle trêve.Pendant le week-end, Moscou et Kiev se sont accusés mutuellement d’avoir violé un cessez-le-feu de Pâques annoncé par Vladimir Poutine, et que les alliés de l’Ukraine, comme la France, ont dénoncé comme une “opération marketing”, de “séduction”, vis-à -vis de l’imprévisible Donald Trump.Depuis, l’armée russe a repris ses frappes et revendiqué mardi la prise d’une petite localité, Soukhaïa Balka, dans la région de Donetsk (est), où des bombardements russes ont tué mardi trois personnes dans la ville de Mirnograd, selon le parquet ukrainien. Une attaque aérienne russe a également tué une personne et blessé 26 autres dans un quartier résidentiel de la ville de Zaporijjia (sud), selon les secours ukrainiens. Six autres ont par ailleurs été blessées à Kherson (sud), neuf à Kharkiv et quatre à Koupiansk (nord-est), d’après les autorités ukrainiennes.
Les Philippins pleurent le pape François, venu les soutenir en 2015 après le typhon Haiyan
En janvier 2015, quatorze mois après la tempête la plus meurtrière de l’histoire des Philippines, le pape François se tient sur une scène balayée par la pluie et délivre un message d’espoir à la ville dévastée de Tacloban. Au lendemain de sa mort, les habitants s’en souviennent.Alors âgé de 78 ans, le pape avait insisté pour effectuer ce voyage au centre des Philippines malgré l’arrivée d’une tempête.”Il n’était pas obligé de faire cela. Il n’avait pas à venir ici par mauvais temps. Il aurait pu attendre encore trois ou quatre jours”, a déclaré Alfred Romualdez à l’AFP, mardi au lendemain du décès du pape.Un peu plus d’un an auparavant, le super typhon Haiyan avait fait plus de 7 000 morts ou disparus après avoir frappé la province de Leyte (centre-est) et les régions environnantes.La tempête et les vagues géantes avaient rasé les cotes de la région de Leyte, très pauvre et à majorité catholique.”Les gens se posaient beaucoup de questions, et ces questions étaient importantes. Cela a affecté leur foi… ils étaient brisés”, a expliqué Romualdez.”Nous avons perdu 500 enfants, alors les gens commençaient à se poser des questions… Ces enfants étaient innocents. Pourquoi devaient-ils mourir ?”- François “nous a donné de l’espoir” -“Le pape nous a donné de l’espoir”, a déclaré Jenita Aguilar, dont le fils de sept ans, Junko, faisait partie des centaines d’enfants disparus.À 53 ans, elle se souvient encore du moment où les vents violents et les eaux de crue de Haiyan avaient arraché son fils des bras de son oncle, alors que la famille s’accrochait au toit d’un magasin.Ils ont passé deux jours à marcher dans les villages de Tacloban à la recherche du corps de son enfant.Parfois, elle l’imagine encore vivant en sécurité dans la maison de quelqu’un d’autre.”Je demandais à Dieu pourquoi cela devait arriver. Est-ce que j’étais une mauvaise catholique ?” a-t-elle confié à l’AFP en sanglotant. Accablée par la peine, Mme Aguilar s’était mise sur le passage de la papamobile. À sa grande surprise, le pape lui avait saisi la main, lui accordant la bénédiction.”C’était un signe que le Seigneur m’aimait encore”, a-t-elle dit, serrant fermement un chapelet que le pape lui avait remis ce jour-là .- “Quelque chose en lui” -La voisine de Mme Aguilar, Gina Henoso, 50 ans, faisait partie des 200.000 personnes qui s’étaient rendues sous une pluie battante ce jour-là pour assister à la messe que le pape François avait célébrée à l’aéroport de Tacloban.Vêtue d’un poncho de pluie jaune fin, identique à celui porté par le pape ce jour-là , elle avait marché deux heures depuis chez elle pour atteindre le lieu.”Quand je l’ai vu, cela m’a rappelé que j’étais vraiment en vie”, dit-elle, la voix brisée.Au pire de la tempête, elle et ses sept enfants avaient dû se réfugier chez un voisin avant que les autorités les évacuent.”J’ai encore des cauchemars de ce qui s’est passé…”, a-t-elle déclaré à l’AFP.La douleur s’est estompée pour elle ce jour-là sous la pluie, pendant cette messe. “La pluie était forte, mais quand tu le voyais dans sa papamobile, il y avait quelque chose en lui qui apaisait ton cÅ“ur.””Comment pleurer quand tu n’as pas de toit au-dessus de ta tête, que tu as beaucoup de morts et que tu dois encore trouver de quoi te nourrir ?” a demandé le Père Chris Militante mardi.Le prêtre, qui est directeur des médias de l’Archidiocèse de Palo, a déclaré à l’AFP qu’il craignait qu’après le passage du typhon, ses paroissiens perdent la foi en Dieu.  “Peut-être que vous avez beaucoup de questions. Peut-être que je ne connais pas les réponses. Mais je suis ici”, avait déclaré le pape François devant la foule.”Malgré la dévastation… Dieu était avec nous”, a témoigné le Père Militante.Â